J'ai pris cette photo au début du mois de décembre dernier parce que je me faisais rire moi-même d'être d'une autre époque à ce point. La table est mise : un café noir bien chaud, des stylos à pointe fine, ma plume, un encrier, des cartes, du papier à lettres, mon carnet d'adresses, mes autocollants, des timbres, etc. Petite touche de modernité quand même, mon mini Ipad trône en haut à droite mais remarquez qu'il est fermé!
Une époque révolue
Peut-être qu'à force de passer autant de temps avec ma mère (82 ans) et ma belle-mère (92 ans) j'en viens à penser et à vivre comme une personne qui aurait 87 ans, la moyenne d'âge des gens que je fréquente! Même à la piscine des aînés (55 ans et plus) où je vais régulièrement depuis un an (c'est formidable pour mes vieux os!...) je rencontre des gens beaucoup plus âgés que moi et je me sens souvent plus vieille qu'eux. Ils sont tellement modernes!
Dans une de mes nombreuses nuits d'insomnies, je me suis mise à penser à toutes ces choses qui disparaissaient ou qui étaient en voie de disparaître et que mes petits-enfants ne connaîtront pas.
Le repos dominical. J'ai grandi dans une famille catholique pratiquante avec un père qui avait tout le temps deux ou trois jobs, une mère qui travaillait fort aussi. Mais le dimanche, c'était sacré, on s'habillait propre, et il n'était pas question de faire un pouce d'ouvrage. La religion avait établi cette règle mais surtout, mes parents trouvaient que ça avait plein d'allure.
Le goût des aliments. Vous rappelez-vous quand vous étiez petits et que la viande hachée goûtait bon? Une tomate bien mûre, gorgée de soleil, c'était du bonbon, un épi de maïs toujours un délice, une vraie tarte aux pommes ne se vendait pas au magasin, c'était comme le bonheur et le sucre à la crème, on devait s'en faire soi-même! D'ailleurs, on maîtrisait l'art de la pâte à tarte, à crêpe, à pain, etc.
Une montre. Qui a besoin d'une montre maintenant? On regarde l'heure sur son Iphone! Pour les gens qui en ont, comme de raison. Mon téléphone, il est loin d'être intelligent, je le trouve plutôt impoli, mal élevé et extrêmement envahissant. Imaginez si je l'apportais avec moi partout où je vais...
Les clés. C'est quoi, ce bout de ferraille? Un serrurier est un métier en voie de disparition. On vous remet une carte et bientôt la rétine de votre oeil ou vos empreintes digitales ouvriront toutes les portes auxquelles vous avez accès. Si vous êtes démodé, vous verrouillez et déverrouillez votre maison avec une serrure à code numérique.
Le clavier d'ordinateur. Tout est tactile! Êtes-vous auditif, visuel ou... tactile?
La vie de famille. Il paraît que c'est une idée rétrograde. Quel dommage...
La démocratie. Les progrès de la technologie seront tels qu'ils diviseront la société en deux : ceux qui la comprennent... et les autres. Le marketing politique, les « faiseux d'images », le manque d'analyse et de profondeur, la vision à court terme et le je-m'en-foutisme ont déjà pas mal affaibli la chose.
En lien avec ce dernier concept en voie d'extinction, je vais faire exception pour une fois et vous parler de politique. Non pas des partis politiques mais de la politique québécoise en général. Aux dernières élections du 7 avril où la population du Québec a élu un gouvernement libéral majoritaire, dans La Pinière, on a voté massivement pour Gaétan Barrette qui se présentait sous cette bannière. Cet homme représentait jusqu'à tout dernièrement la Fédération des médecins spécialistes du Québec. S'il y a quelqu'un qui a mis une pression énorme sur notre réseau public de la santé et des services sociaux, c'est bien lui. Il n'avait d'ailleurs aucun respect pour les travailleurs et travailleuses de ce milieu, même pas pour les médecins omnipraticiens et encore moins pour les patients. Il s'est déjà présenté il y a 18 mois pour la Coalition avenir Québec, sans succès, ce qui ne m'avait pas étonné à l'époque. Rappelons-nous que ce parti politique prône l'abolition des agences régionales de la santé et des commissions scolaires, les paliers régionaux les plus nécessaires et les plus proches du citoyen. Avant de se présenter sous la bannière libérale, il a accepté de sa Fédération une prime de départ de 1,2 M $ sans la moindre petite gêne.
Le 7 avril dernier, dans La Pinière, il a récolté 58 % des suffrages exprimés, c'est-à-dire plus de 15 000 voix de majorité sur celle qui représentait cette circonscription depuis 20 ans, la très respectée Fatima Houda-Pepin.
Comment les gens de cette circonscription électorale, La Pinière, en sont-ils venus à croire que Barrette méritait leur vote? Ils n'ont pas craint un seul instant que cet homme pourrait être envers et contre tous nommé ministre de la Santé et des Services sociaux? Je voudrais bien rencontrer quelqu'un qui a mis son X à côté du nom de cet homme en toute conscience et en connaissance de cause, je lui demanderais simplement... Pourquoi?
Comment Philippe Couillard, notre nouveau Premier ministre, a-t-il jugé bon de nommer ce loup pour garder la bergerie? Parce qu'il juge qu'on n'a pas de mémoire, qu'on ne se souvient de rien? Le pire c'est qu'il a probablement raison, en dépit de la devise du Québec, cette inscription qu'on trouve sur nos plaques d'immatriculation : « Je me souviens ».
59 commentaires:
Bonjour Zoreilles .
Comme j `aime ton message sur ton blog !
Tu nous ramène à une époque révolue et bien réaliste .... ! perdre ses repères de notre jeunesse cela nous fait réfléchir et nous met en face de notre propre cheminement sans oublier que tes fréquentations avec des personnes plus agées t aident beaucoup à comprendre ta nouvelle vie de retraitée ...! Je le sais pour avoir terminé ma carrière en résidence .... j `ai beaucoup appris . J `adore ta manière de faire le lien du passé au présent et cela tout en finesse ...... C`est le présent avec tous ces points incompréhensibles qu `est notre politique ......
Comment arrivons nous à manquer de jugement après avoir eut la confiance des nos électeurs .....
Notre premier Ministre a parlé de transparence ...... j `en doute beaucoup .... tout comme je doute que le ministre Barrette fasse des miracles dans notre système de santé rendu si bordélique .
J `aime bien ta manière de nous décrire cette nomination qui à mon avis n`est certainement pas méritée ...
Merci à toi pour cette réflexion .
Bonne journée
Amitié +++
Capucine .
@ Capucine : Si on devient vieux le jour où l'on perd ses illusions, alors j'ai vraiment 87 ans parce que j'ai perdu beaucoup d'illusions dernièrement, et pas seulement du point de vue politique!
C'est rare que je parle de politique ici mais depuis mercredi dernier, le jour où l'on a assermenté les gens choisis pour occuper les diverses responsabilités ministérielles, c'était trop fort, il fallait que je m'exprime. Tu sais que jusqu'à la toute dernière minute, j'avais espéré n'importe qui mais quelqu'un d'autre? Bolduc, par exemple, qui a déjà occupé cette fonction.
Re bonjour Zoreilles .
Cela est spécial que tu parles du Dr. Bolduc ..... car en plus de perdre mes illusions en ce qui concerne la politique .... j `ai perdu mon médecin car durant la période où le Dr Bolduc à siéger comme député à l `opposition ... il faisait de la clinique et c`était mon médecin ....
Cela me frustre d`autant plus qu `il est un bon médecin .... et que le ministère de la santé lui a passé sous le nez ..... pour quelqu `un que je n `apprécie pas vraiment .......
Du point de vue personnel , je ne sais pas encore comment je vais régler mon problème de médecin .... Les patients du Dr Bolduc n `ont eut aucun avis concernant l `évolution de leur dossier ...
Quand je te disait que notre système de santé est bordelique ... les cliniques privés ne font pas exception !
J `attend que le tout soit plus clair des intentions du Dr. Bolduc .
Je doute qu `il puisse faire de la clinique tout en occupant ses nouvelles fonctions au sein du gouvernement ...
Merci à toi de répondre à ceux qui ont le plaisir de te lire .
Bonne journée
Amitié+++
Capucine .
@ Capucine : Je doute fort qu'il redevienne ton médecin de famille, le Dr Bolduc... Ministre de l'Éducation, c'est une job à temps plein, il n'aura plus le temps pour la médecine, j'imagine. Le Dr Bolduc a pratiqué quelques années ici, à Rouyn-Noranda. Il était apprécié, de ses patients, du personnel soignant aussi. Dr Bolduc a été directeur de CSSS à plusieurs endroits au Québec, il a une vaste expérience de l'intérieur du réseau public de la santé et des services sociaux.
J'ai perdu aussi mon médecin de famille le mois dernier, une femme de mon âge, j'ai été parmi ses premières patientes lorsqu'elle est arrivée à Rouyn-Noranda il y a 32 ans.
Disons qu'on n'a pas fini, ni toi ni moi, de faire affaire avec le privé en ce qui concerne notre santé... ou bien de se présenter aux urgences.
Ne me remercie pas de répondre aux commentaires, c'est un plaisir, un bonheur sans cesse renouvelé, c'est même la raison pour laquelle j'écris encore un billet de temps en temps!
Bonne journée à toi aussi.
Avec les médecins en politique, en plus de ceux qui prennent leur retraite, nous sommes de plus en plus nombreux, à se retrouver orphelins de médecin, le mien m'a lâcher il y a trois ans déjà,et depuis, c'est un vrai plaisir, pour faire renouveler mes prescriptions, et les salles des cliniques externes ne me tentent pas vraiment.
C'es vraiment démodé, un médecin de famille, et surtout, ceux qui autrefois, visitaient leurs clients à la maison.
Zoreilles,
Je baisse les bras. Depuis 300 ans, nous nous battons pour notre survie. Mais nous sommes en train de nous faire déposséder dans l'indifférence la plus générale. L'une des réalisation de René Lévesque, c'était la nationalisation de l'électricité.
Couillard a choisit 2 éminents écomomites, supposément objectifs et indépendant. Leurs idées sont connues depuis longtemps: vendre nos actifs les plus précieux à l'entreprise privée, en commençant par la SAQ et Hydro-Québec. Après nous avoir endettés au maximum, les libéraux veulent vendre nos actifs comme ils l'ont fait pour nos droits sur les éoliennes et l'île d'Anticosti. Plus nous seront dépossédés, moins nous pourrons avoir la capacité de devenir un jour indépendants.
Le Dr Bolduc dit que l'enseignement de l'histoire va demeurer un cour optionnel. Les bulletins de nouvelles ont évité d'en parler. Une telle mesure aurait demandé un dé lac publique. Nos journalistes n'ont pas réagi.
Mois, dans ce contexte, j'abandonne. Je n'ai plus le goût de faire référence à notre histoire et notre patrimoine. Je crois que la nouvelle génération s'en fout. On devrait se contenter d'enseigner l'anglais dans les écoles. On va sauver du temps et des frustrations.
Une époque révolue
Ton titre dit tout. Il exprime tellement ce que je ressentais avant de te visiter, ouvrir la porte. Il est venu me chercher.
Au début des années 60, tout était permis. Nous pensions révolutionner le monde. Mais cette époque est bel et bien révolue. Je crois que le Parti québécois à manqué le bateau et nous a fait perdre nos illusions. C'est triste, mais c'est ça. Seul. Carl Péladeau peut me donner de l'espoir. Mais je crois que le PQ va tout faire pour le démoniser. Les Québécois sont très durs envers ceux des nôtres qui réussissent. Je ne comprends pas pourquoi.
Est-ce que élire un médecin en politique veut dire que la société est très malade? ;-)
Je me pose la question.
@ Barbe blanche : Tiens, toi aussi ton médecin t'a lâché? Moi c'est récent alors je ne connais pas encore toutes les conséquences. Et je n'aspire pas à trouver un médecin de famille non plus, à Rouyn-Noranda, sur une population de 45 000, nous sommes plus de 10 000 orphelins de médecin de famille. La bonne nouvelle c'est que lorsqu'on me découvrira un cancer, je n'aurai pas à subir de traitements de chimio ni de radio, je serai déjà en phase terminale.
Un médecin qui fait des visites à la maison, ça, c'est carrément de la science-fiction! La seule fois que j'ai vu ça, c'était dans l'émission Docteur Welby, j'étais petite!
Comme je suis plus vieux que toi, j'ai souvenance de la visite d'un médecin à mon chevet, après sa troisième visite, il m'a expédié à l’hôpital.
Je me suis retrouvé au vieil hôpital de Gaspé, démolis depuis, et j'ai été opéré d'urgence, il était moins une minute.
Comme je le dit souvent en farce, "je dois la vie à une vache", celle que le père chez nous a vendue pour payer l'hospitalisation.
Ça fait longtemps hein???
@ Dédé,
Je suis persuadé que tu viens de mettre le doigt sur le bobo...
@ Jacks : Il semble que nous soyons dans le même état... Tu dis que tu baisses les bras, je te crois, je dis souvent la même chose et pourtant, j'ai de la misère à ne pas m'indigner quand quelque chose de trop gros survient et que j'ai l'impression que mes concitoyens s'en fichent.
Comment ça qu'on vote à Occupation double, Star Académie, La Voix, et tous ces divertissements imposés par le télé mais qu'on dort aux gaz quand il est question de nos ressources, notre région, notre Québec? T'auras compris qu'ici, « on » exclut la personne qui parle!
J'écrivais à une amie aux lendemains des élections. J'étais outrée, j'ai utilisé une comparaison terrible. Je lui disais que le Québec était comme une femme victime de violence conjugale qui aimait mieux rester en terrain connu même si elle se fait battre que de se prendre en main et de recommencer sa vie sur des bases solides.
J'ignore comment le PQ fera pour remonter la côte cette fois, je baisse les bras pour vrai. Il faudrait qu'il change en profondeur, le parti de René Lévesque qui n'a plus rien à voir avec ce qu'on a connu, voulu et espéré. Le parti a changé parce que les Québécois ont changé.
Je ne reproche pas à Pierre Karl Péladeau d'avoir réussi en affaires, au contraire. Il a hérité de beaucoup, surtout du sens de l'entrepreneuriat. Nous en avons d'autres, des comme lui au Québec. On devrait les faire mieux connaître à la population, ça pourrait nous sortir du vieux principe de « né pour un p'tit pain ». Bien trop souvent, je le vois autour de moi, on a de la misère à se sortir de ces vieux principes qui ont trop longtemps guidé nos opinions et nos actions.
Au fond, je pense que la population me désespère encore plus que ceux et celles qui nous représentent en politique. Il me reste un espoir : notre jeunesse.
@ Dédé : Bonjour et bienvenue ici, on se croise parfois chez notre ami Jacks et je trouve toujours tes propos intéressants.
Là encore, tu poses une vraie bonne question!!!
@ Barbe blanche : Quelle savoureuse anecdote. Mais je pense que tu dois la vie bien plus à ce médecin qu'à la vache de ton père!
Du temps où l'assurance maladie n'existait pas, c'était terrible. Les gens peu fortunés n'avaient pas accès aux soins, pas plus qu'aujourd'hui mais pour des raisons différentes.
Je suis née à l'hôpital d'Amos en 1957. On m'a baptisée en catastrophe pour pas que j'aille dans les limbes!!! (je suis vieille, hein?...) parce que j'allais mourir, c'était certain. Ma mère était en hémorragie, ça allait très mal. On a sauvé ma mère et moi, j'ai dû rester deux semaines dans l'incubateur quelques semaines. J'ai déjoué tout le monde, j'ai survécu! Mes parents payaient encore des versements mensuels à l'hôpital d'Amos quand j'avais 5 ans.
Mes parents auraient tout donné, c'est ce qu'ils ont fait, ils ont donné même ce qu'ils n'avaient pas. Deux ans avant ma naissance, ils avaient perdu ma sœur... Donc, je dois la vie à ma grande sœur décédée, je pense!
Zoreilles,
Au moins, j'ai la satisfaction de me sentir compris. C'est déjà beaucoup. Je dirais même que ça me donne du courage. Ça ramène un peu ma bonne humeur.
La capacité de s'indigner pour les vraies affaires, ça nous manque à l'heure actuelle. Et pourtant, c'est ce qui faisait notre force il n'y a pas si longtemps. Qu'avons-nous fait pour nous retrouver dans un si piètre état démocratique et perdre un à un nos acquis?
Je souris parfois en lisant les propos de Barbe blanche. Lui, on peut dire qu'il a conservé bien vivant sa capacité d'indignation, sa fierté, son sens de l'honneur. Toi, Dédé aussi. Évidemment, on pourrait allonger la liste et c'est une consolation.
Merci d'être comme tu es, Zoreilles.
@ Jacks : On se remercie entre nous parce que je vis la même chose quand je vais lire chez toi, chez Barbe blanche, chez quelques autres aussi, de plus en plus rares sur les blogues... Je savoure les commentaires de tous ceux qui veulent bien échanger avec nous. Oui, ça nous fait chaud au cœur de ne pas se sentir tout seuls à se préoccuper de ces choses-là et à s'indigner du pire. Reconnaissons qu'on peut parfois être intense, autant dans la joie que dans la peine!
Nos blogues nous servent dans ces moments-là!
D'autres réseaux sociaux apportent parfois un brin de solidarité et d'amitié qui nous font le même bel effet. Je pense à Facebook qui permet de relayer facilement des articles de journaux, des vidéos, des documents de toutes sortes.
Tout à l'heure, Barbe blanche, qui est mon ami Facebook, saluait ses amis(es) de l'Abitibi en partageant un document vidéo extraordinaire qui soulignait aujourd'hui, en ce 29 avril 2014, le 100e anniversaire d'Amos, donc de l'Abitibi. D'ailleurs, on surnomme la ville d'Amos « le berceau de l'Abitibi ».
Pendant 45 minutes que dure cette vidéo, j'ai été subjuguée de voir et d'entendre d'où l'on vient. L'histoire de l'Abitibi est reliée à celle du Québec tout entier, évidemment.
https://www.youtube.com/watch?v=1ago3hUs4Zc&feature=player_embedded
Tu sais, quand on comprend de quoi nos pionniers étaient capables en pays neuf, on ne peut plus baisser les bras tout à fait. Moi, dans mon cas, ce ne sont pas de lointains ancêtres dont je ne connais que le nom et la date de mariage, il s'agit de mes quatre grands-parents madelinots que j'ai connus de mon vivant! Il doit bien me rester un peu de leur courage, de leur fierté, de leur sentiment d'appartenance et de leur jarnigoine, de leur solidarité surtout, dans mon code barre, Simonac!
C'est pourquoi l'histoire doit être enseignée, quoi qu'en pense Dr Bolduc ou n'importe lequel des ministres de l'Éducation. Si l'école ne le fait pas, on se débrouillera autrement, c'est aux parents et aux grands-parents de le faire. Ce ne sera pas la première fois qu'on ne comptera que sur nous!
As-tu suivi la saga entourant la préservation du patrimoine qui comprenait entre autres la maison de Gilles Vigneault à Natashquan? Finalement, la « subvention » annoncée ne servira pas, il y avait trop d'écueils, trop d'obstacles, trop de bureaucratie et Gilles Vigneault l'a très bien expliqué aux gens. Un journaliste a bien expliqué l'affaire depuis le début également, j'ai lu ça quelque part. Nos gouvernements ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et bien souvent, la population n'est pas mieux. S'il y a quelque chose qui se fait à Natashquan, ce sera grâce aux efforts de la Fondation Gilles Vigneault et de la population locale, régionale, en autant qu'ils soient sensibilisés.
Les bêtises qui se sont propagées, au sujet d'une possible subvention, pour la remise en forme, de la maison des Vigneault et des Galets de Natashquan, une vraie HONTE NATIONALE.
Je me suis permis, de rectifier le tir, par ici, sur certaine pages fesse bouc de la région.
Toutes les bêtises qui se sont raconté,ce fut un vrai délire.
Kriss que je fût ravis, d'entendre M. Gilles Vigneault remettre les pendules à l'heure, à la télévision de radio canada.
https://www.youtube.com/watch?v=alGecmVUbzQ
Pour s'offrir le plaisir, d'entendre Gilles Vigneault parler du pays et rectifier la vérité, au sujet des galets de Natashquan ainsi que de la maison ancestrale de sa famille.
@ Barbe blanche : Merci infiniment d'avoir mis ce lien ici, je le répète à mon tour :
https://www.youtube.com/watch?v=alGecmVUbzQ
Je viens de réécouter pour la deuxième fois cette entrevue de Gilles Vigneault à Tout le monde en parle. La première fois, c'était à l'émission du dimanche soir mais il y avait du monde à la maison.
On dirait qu'il nous a entendu discuter ce matin, en tout cas, il reprend plusieurs des thèmes qui nous tiennent à cœur.
Quel grand monsieur!
Comme c'est fascinant tout ce que vous racontez!
Oui, j'avais entendu parler de la saga de la maison de Gilles Vigneault et je voulais justement retrouver le lien où il en parlait. En 2011 ou 2012, j'avais écrit un billet pour parler de ma tristesse en voyant l'état pitoyable des endroits où avait vécu Gilles Vigneault.
J'avais en tête le projet de présenter ce texte en lien avec sa sortie à Tout le monde en parle. Je le ferai, c'est sûr. Et cet été j'irai sûrement quelques fois à Natashquan. J'irai aussi à Kégaska que l'on peut maintenant rejoindre par voie terrestre, 70 km plus loin que Natashquan.
Je n'ai pas encore eu le temps de consulter les liens de Barbe blanche, mais je le ferai.
Lorsque tu dis,
« Le Québec était comme une femme victime de violence conjugale qui aimait mieux rester en terrain connu même si elle se fait battre que de se prendre en main et de recommencer sa vie sur des bases solides. »
Je crois de ma part que la nouvelle génération qui est au début de leur carrière mettra de l’avant leurs priorités, i.e. l’environnement et surtout l’éducation.
Ce sera et de loin leur cheval de bataille. Il n’en tient qu’aux partis d’être à l’écoute.
Pour ce qui est du centenaire d’Amos, durant les festivités d’été, vous pourrez assister à une pièce de théâtre mettant en vedette mon arrière-grand-mère maternelle Alexina Godon et ma grand-mère maternelle Régine Lanoix qui ont marqué de leurs présences et de leurs persévérances la construction de cette belle région.
J’en suis tellement fière.
Zoreilles,
j'ai perdu mes illusions depuis longtemps, pour ce qui est de la politique et de l'humanité en général, tant pis pour moi!
Depuis que maman est en CHSLD, étant donné que j'y passe le plus clair de mon temps libre, je m'adapte à l'âge des gens qui s'y trouvent; je connais maintenant chacun par son nom, n'y suis plus en pays étranger. Et les gens qui y travaillent, je les connais aussi. J'y suis maintenant aussi l'aise que si j'étais chez-moi.
Je n'ai pratiquemement plus le temps (ni le goût) d'écouter la télé, mais en lisant les commentaires je regrette de n'avoir pas vu "Tout le monde en parle" dimanche dernier.
J'ai un l'impression de vivre sur une autre planète depuis quelques mois...
Votre désespoir est dû au fait que vous avez misé sur un parti politique (PQ) pour réaliser un rêve.
Je suis d'accord avec vous, les jeunes n'ont rien à foutre du nationalisme. C'est une réalité.
Nous sommes maintenant ailleurs. Montréal dirigera le Qc et Montréal n'est pas le Qc.
Grand-Langue
@ Jacks : J'ai lu aussi un article bien écrit sur le sujet mais hélas je ne me souviens plus ni du signataire ni du journal mais habile comme tu es, tu pourrais le retrouver avec quelques mots clés. Je me souviens très bien de tes articles sur ce coin de pays, Natashquan, tu m'avais fait voyager là où j'avais toujours rêvé d'aller un jour. Maintenant j'irais aussi un peu plus loin, jusqu'à Kégaska, juste pour voir le bout de la route!
@ Le factotum : C'est beau de voir ta fierté, pour ta grand-mère, ton arrière grand-mère, qui ont été des pionnières à Amos et en Abitibi. C'est de là que te viennent probablement, en partie, ton enracinement et ton sentiment d'appartenance. Tu connais ton histoire et tu en es fier.
J'irai voir cette pièce de théâtre au cours de l'été, je ne pourrai pas résister et lorsque je verrai sur scène les comédiennes incarner les rôles de Alexina Godon et Régine Lanoix, je penserai à toi très très fort!
En ce qui concerne nos jeunes et leurs priorités en politique, je vois bien autour de moi que les enjeux qui leur tiennent le plus à cœur ne sont pas les mêmes que nous avions dans le temps mais ils ont de belles valeurs que je cautionne à deux mains.
@ Lise : Quant à moi, j'ai perdu mes illusions en politique mais pas tout à fait en ce qui concerne l'humanité. En groupe, ils me désolent souvent mais un par un, ils m'émerveillent encore!
Comme toi, je côtoie ce qui gravite autour des personnes âgées : résidents, préposées, infirmières du CLSC, travailleuse sociale, hôpitaux, membres du personnel administratif, etc. Mes deux protégées (ma mère et ma belle-mère) vivent des conditions très différentes. Je baigne donc dans ces univers et depuis très longtemps. Ce que je trouve le plus difficile à vivre, ce sont les problèmes de comportement de ma belle-mère qui sont engendrés par la démence sénile dans laquelle elle s'enfonce de plus en plus. Ses pertes d'autonomie se multiplient et nous n'avons pas d'aide du tout.
L'extrait intéressant de l'entrevue de Gilles Vigneault qui nous est proposé par Barbe blanche, tu peux le voir en copiant-collant l'adresse. Ce n'était pas l'émission de dimanche dernier mais l'autre avant, donc le dimanche qui suivait l'élection du 7 avril.
Tu vis sur une autre planète depuis quelques mois? Moi aussi!
@ Grand-Langue : Votre visite me fait grand plaisir...
Vous dites : « Votre désespoir est dû au fait que vous avez misé sur un parti politique (PQ) pour réaliser un rêve ». Oui, d'accord, mais dans le temps, le PQ était le véhicule le plus efficace pour accéder à la souveraineté. Enfin, c'est ce qu'on croyait. Depuis deux ans, je pense différemment et je vote différemment!
Quant à nos jeunes, je n'ai pas l'impression qu'autour de moi en tout cas, ils se foutent du nationalisme. Au contraire. Le nationalisme québécois est intrinsèque à leur vision, leurs prises de position. Pour eux, le Québec doit rayonner à travers le monde mais il n'est pas le nombril du monde. Ils sont réalistes mais attachés à leurs racines, à leur langue, leur culture. Tout part d'une région dans laquelle ils s'investissent de tout leur être, puis du Québec toute entier et ensuite le monde.
Si vous me parlez de Montréal versus le Québec, les jeunes des régions savent bien que Montréal est la plaque tournante à tout point de vue, ils font avec quand ils sont obligés et ils y prennent plaisir mais ils n'essaient plus de conquérir Montréal, de plaire à Montréal, d'être dépendant de Montréal. Avant de s'affranchir du Canada, ils s'affranchissent de Montréal! Dans la réalité de tous les jours, dans notre région par exemple, ça signifie des alliances avec d'autres régions du Québec, avec le Nord-Est ontarien de qui nous sommes très proches, avec les Maritimes, Toronto, Vancouver, etc.
À mon époque, les régions avaient un complexe vis-à-vis de Montréal. On disait : « Hors de Montréal, point de salut ». Ce n'est plus le cas aujourd'hui, Montréal s'est isolée, elle se prend pour le Québec, on la laisse à ses illusions...
Tu as bien raison le monde change beaucoup plus vite que notre facilité d'adaptation, c'est peut-être ça vieillir. Mon petit-fils de huit ans est beaucoup plus habile que moi sur l'ordi, mais tout ce que j'ai connu quand j'étais jeune lui est complètement étranger.
@ Solange : Moi je trouve que les choses changent vite et qu'on jette bien souvent le bébé avec l'eau du bain! Il y avait du bon dans les choses anciennes, on aurait pu évoluer mais conserver le meilleur, non?
Comme je passe beaucoup de temps avec des personnes âgées, dont une en grande perte d'autonomie, heureusement que ma petite-fille de 5 ans vient équilibrer tout ça. Grâce à elle, j'ai accès à plein de choses jeunes et c'est ma survie, ma joie de vivre, mon sens de l'émerveillement qui ne meurt pas tout à fait... Elle prend de plus en plus d'autonomie!
C'est rendu que je connais ses éducatrices, tous ses petits amis du groupe des « sauterelles », etc. Hier, c'était notre sortie de filles (bibliothèque) et j'allais la chercher comme d'habitude à 15 heures à la garderie pour aller à la bibliothèque et ensuite l'amener souper avec nous. Ma fille était dans la lune, donc en sortant du travail, elle est allée chercher la petite à la garderie. C'est alors que les petites sauterelles se sont empressées de lui dire que Félixe, elle était partie à la bibliothèque avec Mamie Francine!!!
Je regardais Félixe se promener entre les rangées de livres hier et choisir ses préférés pour qu'on les lise ensemble. Elle se promène là-dedans comme chez elle. L'autre jour, elle voulait une histoire de la princesse Sélénia et n'en trouvant pas, elle m'a demandé de pitonner Sélénia à l'ordinateur, elle avait vu du monde faire ça...
Zoreilles,
Mes idées ont beaucoup évolué depuis mon premier commentaire plutôt défaitiste. Ill a provoqué des réactions ici comme ailleurs.
J'ai bien aimé ce qu'en dit Le Factotum: Je crois de ma part que la nouvelle génération qui est au début de leur carrière mettra de l’avant leurs priorités, i.e. l’environnement et surtout l’éducation.
Ce sera et de loin leur cheval de bataille".
Hier, nous recevions à souper une de nos amies qui demeure à Beloeil et travaille avec Laure à l'hôpital de Havre-Saint-Pierre.
Elle disait qu'elle était en contact avec beaucoup de jeunes et qu'elle était loin d'être désespérée par la situation actuelle. Pour elle, ce qui compte, ce n'est pas ce que pense la majorité. Ce n'est jamais de la majorité que vient le changement. Il y a toujours une première vague de fond solide dont la puissance s'accélère en suscitant de l'adhésion. Il s'agit toujours d'une vague d'espoirs alors qu'on a toutes les raisons d'être désabusés.
Pour elle, la contestation étudiante de l'année dernière a permis une prise de conscience qui n'a pas encore livré ses meilleurs fruits. Elle a ajouté: c'est pas vrai que les jeunes ne s'intéressent à rien. C'est pas vrai que les jeunes sont individualistes. C'est pas vrai qu'ils n'ont pas de valeurs et d'idéal très noble. Donnons-leur de quoi les nourrir en terme d'identité et de projets emballants et ils vont se mettre en marche. Donnons-leur de l'espoir et ils se mobiliserons. Tout ça a commencé avec les manifestations étudiantes de l'an dernier. .
Lorsque René Lèvesque a pris le pouvoir en 1976, la situation avait été catastrophique à l'élection précédente. René Lévesque avait été battu. Il n'avait fait élire que 6 députés. Robert Bourassa avait porté le Parti libéral au pouvoir avec 102 députés.
Ce qui vient de se passer en terme de résultat électoral est possiblement la plus belle nouvelle. Les idées bouillonnent et les consciences se réveilles. Le PQ allait dans toutes les direction sans aller nulle-part.
Zoreilles,
Merci de si bien mettre la table ici pour de beaux échanges.
et puis son nom de famille c'est Couillard... c'est un peu couillon comme nom... :-)))
Bon, ok, j'espère que je ne blesse personne mais j'avais envie de faire cette blague à deux balles.
@ Jacks : Ça fait du bien d'entendre ça! C'est tout l'espoir que j'ai encore moi aussi : notre jeunesse!
Je suis d'accord avec toi, avec votre amie de Beloeil et je retiendrai particulièrement cette phrase : « Ce n'est jamais de la majorité que vient le changement ».
Il me semble que tout s'éclaire...
@ Dédé : Je ne verrais pas qui ça pourrait blesser, à part Philippe Couillard ou quelqu'un qui porte le même patronyme...
En fait, tout au long de cette campagne électorale, on en a entendu de toutes les sortes qui déformaient son nom et ça ne l'a pas empêché d'être élu à la tête d'un gouvernement majoritaire, le... le... Couillard!
Ma grand-mère disait souvent cette expression pour nous chicaner gentiment : « Ah toi, ma couillonne, ah toi, mon petit couillon », ce n'était jamais bien méchant mais c'était pas un compliment non plus, hihihi!
Zoreilles,
je vais aller voir le lien chez Barbe Blanche; et ce que tu dis à propos de tes personnes âgées, et de tout ce que ça implique, je comprends tellement bien; être un "aidant naturel", jolie expression pour camoufler une dure réalité pour la plupart d'entre nous (voire de l'esclavage dans certains cas), c'est du dévouement sans compter, mettre sa propre vie entre parenthèses bien souvent.
Le soir je suis tellement épuisée qu'il m'arrive d'aller au lit dès 20 hrs, enfin ceux où je ne vais pas voir ma mère.
Et je me dis que maman mourra probablement avant moi; ce sera un crève-coeur je le sais mais au moins elle ne souffrira plus, ni dans son corps, ni dans sa tête. Le repos éternel, Amen!
Je pense aux gens qui ont des enfants handicapés, placés en institutions spécialisées, et à ceux ayant des conjoints de leur âge et qui se dépensent sans compter (Alzheimer et autres...); ils doivent vivre un cauchemar au quotidien, se demandant ce qui se passera s'ils meurent avant eux.
Les aidants naturels n'ont pas beaucoup d'aide, et même ma cousine Lina (qui était comme une soeur) n'aime pas que je parle de ma mère; être un aidant naturel fait fuir les gens n'ayant pas cette responsabilité, je l'ai constaté maintes fois.
Lien de Barbe blanche:
https://www.youtube.com/watch?v=alGecmVUbzQ
@ Lise : Regarde, Jacks t'a fourni le lien cliquable pour voir l'entrevue de Gilles Vigneault à Tout le monde en parle. C'est gentil, hein?
Quant à tes propos au sujet de la vie des proches aidants, ils sont tellement trop vrais que je ne me permettrais pas d'en rajouter. Je me contenterai d'approuver...
Bonne journée Lise!
Pour Lise et Zoreilles,
Être un aidant-naturel peut nous procurer tellement du côté personnel. Il s'agit simplement de s'aimer assez pour bien doser notre apport à ces personnes aimées et je comprends que ce n'est pas évident.
Aidant naturel,
Oui ça peut être une expérience riche, mais aussi très ingrate.
Pendant un peu plus de 2 ans, 7 jours par semaine, 365 jours par semaine. Je ne le regrette pas. Si c'était à refaire, j'aimerais faire plus encore que ce que j'appellerais mon possible limité. On le fait souvent dans des conditions inhumaines. Ma mère était affectée d'Alzheimer. Ça ne paraissait pas beaucoup car elle était dans les premières étape. Elle souffrait aussi d'une forme de démence sous corticale qui se manifestait seulement quand elle était anxieuse.
Elle ne pouvait apprécier ce que je faisais pour elle, me faisait des reproches croyant même souvent que je volais les choses qu'elle ne trouvait plus. Le milieu était loin d'être aidant. J'éprouvais donc une grande solitude comme si j'étais devenu moi-même un problème.
J'aurais aimé être un aidant dans de meilleurs conditions. On ne les choisis pas. Je comprends donc, entre les lignes, tout ce qui se cache derrière les propos de Lise. Et je lui offre toute ma considération pour ce qu'elle fait. C'est ce que j'appellerais "donner un peu de sa propre vie sans rien attendre en retour".
@ Le factotum : C'est vrai, ça peut apporter beaucoup du côté personnel, quand on peut doser... J'avais oublié!
Moi, je réponds aux urgences depuis des années, 1997 pour être précise. Et des urgences, il y en tellement. De plus en plus. Les années passent. Nos personnes proches qu'on aide (le terme aidant naturel n'est pas mon préféré parce que ce n'est pas si naturel que ça sinon, plus de monde y participerait) deviennent de plus en plus dépendantes. Les conditions de vie de ces personnes se détériorent. Les conditions des proches aidants se détériorent aussi. La tâche est lourde. On n'y arrive plus. On se sent tout seul. On ferme sa gueule, comme Lise l'a dit plus haut, personne ne veut entendre parler de ça.
@ Jacks : Je te cite : « J'éprouvais donc une grande solitude comme si j'étais devenu moi-même un problème.»
Il faut l'avoir vécu pour le comprendre de cette manière.
Le pire, c'est que ces personnes sont tellement irresponsables de ce qu'elles nous font vivre. Quand elles étaient bien, elles nous aimaient. C'est de ça qu'il faut se rappeler à chaque minute.
Je sens que je vais rattraper mon retard de lecture ici... car cet article me plait énormément , moi aussi je cherche à retrouver les gouts d'antan .
Moi aussi j'ai perdu beaucoup d'illusions , mais cependant je me sens toujours jeune dans la tête, faut dire que mes 6 petits-enfants font ce qu'il faut pour ça :-)
Tu as une jolie plume et une belle façon de décrire , te lire est plaisant
@ NanouB : Tu as 6 petits-enfants? Wow, tu peux bien rester jeune! Ce qui ne t'empêche pas, comme tu dis, de vouloir profiter des plaisirs d'antan tout en ne levant pas le nez sur les facilités et les bonheurs d'aujourd'hui.
Je suis mamie 1.7 fois, c'est-à-dire que j'ai déjà Félixe (5 ans) que tu viens de voir sur les photos de mon plus récent billet, elle avait 3 ans à l'été 2012. Et notre fille attend son deuxième enfant, encore une fille, la date d'accouchement prévue est le 1er juillet. C'est Félixe qui est contente de devenir « une grande sœur » comme elle dit.
Ça fait que je me garde jeune moi aussi, mais moins que toi...
Au plaisir, merci des compliments et de ta visite.
Zoreilles, Barbe Blanche et Jacks,
grand merci pour le lien vers l'entrevue de Gilles Vigneault (que je viens juste d'écouter); cet homme j'en prendrais deux heures de TLMP tellement il est sincère et passionnant. Dommage pour sa maison de Natashquan; au moins il a eu l'occasion de s'exprimer à ce sujet.
Bonne semaine!
@ Lise : Ça valait la peine, n'est-ce pas?
Bonne semaine à toi aussi!
Bonjour Zoreilles!
Je viens de relire ton billet, tous les commentaires.
J'ai visionné les vidéos des liens mentionnés...
D'abord que de matière à réflexion et à discussion, aussi que de lieux qui permettent de me rejoindre au plus profond de mes trippes. J'ai l'impression que si on avait tous et toutes été autour d'une table, la soirée se serait terminée aux petites heures. Comme je le dis souvent, je pense et parle plus vite que j'écris. Me voilà "en retard" d'un billet...le temps file! Je t'entends me répondre...on n'est jamais en retard. ;-)
"Dans une de mes nombreuses nuit d'insomnie..." Oui, ces nombreuses nuits qui nous amènent parfois trop loin!!!
Ton billet "Époque révolue" me rejoint personnellement dans ce que j'observe, dans ce que je ressens, dans ce que je vis. Les commentaires plus pessimistes nous touchent et les plus optimistes nous donnent de l'espoir. C'est vraiment très pertinent.
Oui, les choses changent rapidement et on a quelques fois l'impression d'être révolue soi-même. Puis, on vit d'autres aventures, on côtoie des jeunes et la perception change.
Mais la vitesse à laquelle les choses changent nous bouscule. Que je sois ici ou en voyage, ce qui me frappe beaucoup c'est que dans les services, on ne fait plus affaire avec des humains mais avec des machines.
Pour ce qui est de nos trois célèbres médecins, tout à été dit. Moi aussi je viens de perdre mon médecin de famille. Depuis l'âge de 30 ans, cette femme merveilleuse a pris soin de moi! Maintenant je suis une patiente orpheline avec tout ce que cela impliquera.
Quand Lise dit- être un aidant naturel fait fuir les gens n'ayant pas ces responsabilité- comme c'est vrai. On m'a déjà dit, moi j'aime les choses positives dans la vie, les belles choses, cesse de nous parler des gens que tu accompagnes. C'est dur à prendre...puis Jacks dit -je vivais la solitude comme si j'étais devenu moi-même le problème- c'est quelque chose que j'ai ressenti aussi.
Bon, je vais aller relire ton autre billet! ;-)
Merci!
xx
Bonjour Zoreilles!
Je viens de relire ton billet, tous les commentaires.
J'ai visionné les vidéos des liens mentionnés...
D'abord que de matière à réflexion et à discussion, aussi que de lieux qui permettent de me rejoindre au plus profond de mes trippes. J'ai l'impression que si on avait tous et toutes été autour d'une table, la soirée se serait terminée aux petites heures. Comme je le dis souvent, je pense et parle plus vite que j'écris. Me voilà "en retard" d'un billet...le temps file! Je t'entends me répondre...on n'est jamais en retard. ;-)
"Dans une de mes nombreuses nuit d'insomnie..." Oui, ces nombreuses nuits qui nous amènent parfois trop loin!!!
Ton billet "Époque révolue" me rejoint personnellement dans ce que j'observe, dans ce que je ressens, dans ce que je vis. Les commentaires plus pessimistes nous touchent et les plus optimistes nous donnent de l'espoir. C'est vraiment très pertinent.
Oui, les choses changent rapidement et on a quelques fois l'impression d'être révolue soi-même. Puis, on vit d'autres aventures, on côtoie des jeunes et la perception change.
Mais la vitesse à laquelle les choses changent nous bouscule. Que je sois ici ou en voyage, ce qui me frappe beaucoup c'est que dans les services, on ne fait plus affaire avec des humains mais avec des machines.
Pour ce qui est de nos trois célèbres médecins, tout à été dit. Moi aussi je viens de perdre mon médecin de famille. Depuis l'âge de 30 ans, cette femme merveilleuse a pris soin de moi! Maintenant je suis une patiente orpheline avec tout ce que cela impliquera.
Quand Lise dit- être un aidant naturel fait fuir les gens n'ayant pas ces responsabilité- comme c'est vrai. On m'a déjà dit, moi j'aime les choses positives dans la vie, les belles choses, cesse de nous parler des gens que tu accompagnes. C'est dur à prendre...puis Jacks dit -je vivais la solitude comme si j'étais devenu moi-même le problème- c'est quelque chose que j'ai ressenti aussi.
Bon, je vais aller relire ton autre billet! ;-)
Merci!
xx
WOW!
J'étais revenue pour dire à quel point la phrase de Jacks m'avait touchée. Maman est dans une aile spéciale, celle avec des personnes souffrant de maladie mentale. Maman est un cas relativement léger, mais il y a des cas plus lourds. Il faut sonner pour entrer, et demander que quelqu'un ouvre la porte pour sortir, donc déranger.
Oui on se sent seul, avec l'impression d'être une nuisance pour le personnel. Si on visite nos parents on se sent coupable car ça dérange toujours quelqu'un, et si on ne les visite pas on est sans coeur; d'une manière où d'une autre on a toujours tort. You're damned if you do and you're damned if you don't!
Et ce que dit la clairvoyante Canneberge me touche directement car elle a tellement raison, tout ça je l'ai entendu (de ma cousine Lina, qui m'était si proche; tu t'en fais trop, es-tu obligée d'y aller si souvent, etc...) car la pensée positive, la pensée magique, c'est ce qui prime.
Faut surtout pas ennuyer les gens n'ayant pas d'aînés à s'occuper, sinon on est blessé par leur insouciance et leur incompréhension, donc fermer sa gueule comme tu dis si bien évite des souffrances inutiles. Ce qui fait qu'on se retrouve seul à ressentir nos émotions.
La vie est une immense solitude, ô combien!
C'est drôle, parce que je suis dans un pays où beaucoup des choses que tu parles sont encore vie courante.
En Corée du Sud, la technologie extrême côtoie le traditionalisme extrême, là où les gens ont tellement de gadgets modernes qu'il est impossible de prendre le train le metro ou l'autobus sans y voir au moins 10-15 personnes qui regardent la télévision, lisent leur journal ou jouent à des jeux sur leur téléphone, l'ère des écouteurs blancs partout.
Mais la famille c'est sacré, généralement jusqu'au mariage, les gens habitent avec leur familles. La majorité des familles célèbrent ensemble les célébrations du pays, font la cuisine ensemble et s'habillent propre pour les grandes occasions et sortent ensemble.
Les filles, pas autant. Mais c'est TRES difficile de trouver un homme en Corée sans montre. La montre est un signe de resposabilité en Corée, et un homme se doit d'en avoir une. C'est comme une preuve de leur statut. Ils ont souvent de très dispendieuses montres, données par des cousins distants qui sont très riches (jai un ami qui a sa montre d'une dizaine de milliers de dollars à son poignet tous les jours, et il n'est pas riche)
J'ai aussi ma table de "j'écris des lettres" d'installée très souvent ma belle Francine, tu n'es pas seule qui se sent plus vieille que son age.
xxx
@ Canneberge et @ Lise : Je me reconnais dans chacun de vos mots, vos derniers commentaires, je les ai lus en début de semaine au moment où ils m'arrivaient comme autant de gros câlins d'amitié. Mais j'étais dans l'impossibilité d'y répondre, faute de temps tout simplement. Il y avait plus urgent mais vos mots me soutenaient pendant ce temps.
Nous nous sommes butés, comme famille, sur tellement d'incompréhension et d'inhumanité. Belle-Maman ne pourra plus jamais revenir à la résidence où elle habitait. Ils avaient déjà étiré l'élastique depuis des mois, avec notre implication de tous les instants. D'un autre côté, elle n'est plus en état de vivre dans une de nos maisons privées, même si la travailleuse sociale au dossier nous l'a suggéré, ce qui ne manque pas de causer toute la culpabilité qu'on puisse imaginer...
Belle-Maman n'a jamais été diagnostiquée de rien. Son médecin de famille la trouve ben correct. Il la voit quelques minutes par année, nous dit : « C'est pas à vous que je parle, c'est à Madame R », Belle-Maman a toujours su bien paraître devant les étrangers. C'est avec nous qu'elle fait ses crises d'anxiété, de démence, qu'elle délire. En dernier, comme elle faisait de l'errance la nuit dans la résidence, ce sont ces gens-là qui se sont réveillés les premiers.
Il y a eu des rencontres... multiples... des rencontres qui ne menaient à rien, les filles du CLSC ne se présentaient pas à la rencontre et la travailleuse sociale avait fermé le dossier depuis 4 mois avec une mention que la famille ne s'implique pas alors qu'on est tout le temps là. Fallait-il qu'elle soit déconnectée? Cette personne incompétente devait être notre lien entre la famille de Belle-Maman (qui n'est plus capable de s'occuper d'elle-même depuis un sacré bout de temps) et le réseau de la santé et des services sociaux qui ne veulent pour aucune considération la prendre en charge. On a été abandonnés, je trouve pas d'autres mots.
Lundi soir dernier, c'était au tour de Crocodile Dundee et sa sœur Nicole de faire équipe auprès de leur maman sur une civière de l'urgence où elle avait été transportée en ambulance depuis le matin. Le médecin de garde a crié devant tout le monde, et particulièrement devant Belle-Maman et deux de ses enfants : « Qu'est-ce que vous voulez que je fasse pour votre mère? La résidence xx-xxxxxx, c'est une gang de sauvages, ils l'ont mis dehors pis vous autres, vous venez la parker icitte jusqu'à temps qu'elle meure? C'est pas moi son médecin de famille pis j'ai trop d'ouvrage... »
On a tout vécu, tout vu, tout entendu au cours de la dernière semaine. C'est horrible. On est à bouttttt. Mais on lâche pas. Belle-Maman doit être entourée d'affection et de présence de ses proches. Elle a perdu tous ses repères mais elle nous reconnaît. Elle ne sait plus où elle est mais elle veut repartir avec nous quand on s'en va. C'est très difficile à vivre.
Depuis hier, ce n'est plus nous qui nous occupons de ses incontinences, de ses médicaments, de lui apporter ses plateaux de repas et si elle tombe une fois par jour, elle ne se fait pas mal mais comme elle est hospitalisée, ils ne peuvent l'avoir à l'œil autant que nous. Quand je dis « nous », c'est pas une grosse gang, il y a Gilles, moi, sa sœur Céline qui habite à Rouyn-Noranda mais qui a encore une job à temps plein même si elle a dû prendre beaucoup de congés dernièrement. Il y a aussi Isabelle notre fille qui fait sa part, enceinte de 7 mois, Nicole qui habite à Ville-Marie, à 2 heures de route d'ici, qui peut venir nous relayer de temps en temps. On doit être deux pour Belle-Maman, tout seul, c'est trop dur à vivre. À deux, c'est plus vivable. Mais la gang est pas grosse...
@ Canneberge et @ Lise : Juste une petite dernière chose. Je sens que je vais regrette de m'être épanchée de la sorte ici mais je compte que ce sera discret tout de même parce que ce billet n'est pas le plus récent, il n'est plus à l'affiche...
Deux autres filles de la famille habitent la région des Laurentides. Tour à tour, au cours des dernières semaines, elles sont venues passer 3 ou 4 jours auprès de leur mère pour nous donner un répit. Mais elles doivent dormir et manger une fois de temps en temps elles aussi, alors on les relaie à notre tour, on les reçoit chez nous, on les supporte.
Elles nous disent : « On va redescendre si vous avez besoin, vous n'avez qu'à nous faire signe ». Je ne leur reproche rien, elles font ce qu'elles peuvent.
À mon avis, la gang ne sera jamais suffisante... C'est une famille de 5 enfants mais ça nous prendrait une famille de 12 enfants pour faire ce qu'il faudrait.
Je l'ai toujours dit, Belle-Maman, c'est un cas. Belle comme un cœur, l'allure jeune, attachante, souriante, on se sent devenir fous quand personne ne comprend qu'elle est malade quand même. Non, ce n'est pas de l'Alzheimer mais c'est pas mieux.
Moi, je l'ai pris sous mon aile au début de 1998, après le décès de son mari. Elle s'est laissée prendre en charge avec une facilité déconcertante. Je l'ai toujours chouchoutée, dorlotée, lui apportant ses repas chez elle, l'amenant partout à ses rendez-vous médicaux, tout tout tout. Par la suite, la situation n'a pas cessé de se détériorer, on a eu de l'aide d'une autre membre de la famille. En 2004, j'ai dû prendre soin de mon père dans sa dernière année de vie : chimio, radiothérapie, je l'accompagnais partout, je soutenais ma mère... Au début de 2005, quand mon père est décédé, j'ai toujours été là pour ma mère qui ne rajeunit pas... Qui demande énormément même si elle est en bonne santé.
Comme proche aidante, je vous avoue, je suis à bout... mais je peux pas abandonner non plus. Le fait est qu'au moins, dernièrement, je ne me sens plus seule.
Ne vous sentez pas obligées de me répondre quoi que ce soit, j'avais juste besoin de vous le dire, à vous, ce matin. Ça m'a fait du bien.
Aujourd'hui, j'ai un répit, je vais ce soir à l'hôpital avec ma belle-soeur Céline et je m'occupe de ma mère aujourd'hui. Demain, c'est la Fête des Mères, on les dorlotera toutes les deux. J'irai chercher ma mère pour l'amener souper à la maison où ma fille, mon gendre et ma petite-fille viendront aussi. Vous allez trouver ça drôle, mais demain, pour moi, c'est quand même une journée de répit, comparativement à ce qu'on a vécu depuis des mois et particulièrement depuis la dernière semaine.
@ Yuki : Ma belle Ariane, t'entendre parler de la Corée du Sud me fascine et m'émerveille.
Quand tu dis : « Mais la famille c'est sacré, généralement jusqu'au mariage, les gens habitent avec leur familles. La majorité des familles célèbrent ensemble les célébrations du pays, font la cuisine ensemble et s'habillent propre pour les grandes occasions et sortent ensemble », je trouve ça beau mais en même temps, c'est pas si loin de ce que certaines familles vivent ici.
Je me sens comme ça, je vis un peu comme ça moi aussi, la famille c'est sacré. Je suis prête à tout pour la famille et mes grands bonheurs me viennent aussi de la famille, de ma petite famille, je pense bien sûr à Isa, à ton frère Dom, à Félixe qui me fait souvent penser à toi, à la petite Blanche qui nous arrivera bientôt comme un beau petit bébé à aimer, à bercer, à cajoler.
La famille, y a que ça!
J'ai hâte de te revoir. Tu reviens en juillet? Tu arriveras peu après Blanche?
Je te fais un gros câlin virtuel en attendant de t'en faire un vrai. Merci de ta visite, j'essaierai de te rendre la pareille quand j'aurai deux minutes! Promis!
Zoreilles,
j'ai pleuré en lisant tes réponses, car si la situation de ta belle-maman et celle de ma mère sont différentes, je m'y reconnais tout de même. Au CLSC de maman il y a bien sûr tous les soins, mais aujourd'hui elle allait mal, était en crise.
J'ai eu droit à une aide-soignante qui m'a accueilli avec "la baboune", disant que maman (lippe dégoûtée) avait refusé de se laver comme il convient au lavabo de sa chambre. Ensuite ce fût l'infirmière auxiliaire (Pascale, VRAIMENT gentille et débordée de travail) pour me dire qu'elle avait dû argumenter afin que maman accepte ses médicaments.
J'ai trouvé ma mère couchée sur son lit, les yeux rouges et gonflés de larmes; elle était en plein délire, disant des horreurs à propos du personnel et de sa soeur Simonne (morte depuis 8 ans) qui était dans la chambre voisine (selon elle): elles ne se sont jamais entendues.
Les trois soeurs vivantes qui restent, deux sur la Côte-Nord et une en Californie (celle-ci accro à Facebook et à ses inombrables "amis") ne m'ont donné aucun signe de vie depuis le déménagement de maman. Je leur ai écrit à toutes une vraie lettre, sur papier, afin de leur donner la nouvelle adresse.
Ainsi elles auront le courageux (et combien fatigant) exploit d'envoyer une carte à Nowell et en juin (fête de maman) à un nouvel endroit, du moins celles qyi y pensent...
Je suis amère je le sais. Quand maman est partie, du jour au lendemain de son ancienne résidence (jetée dehors comme tu dis) j'ai passé deux jours à "faire des boîtes", sans encouragement d'aucune sorte, sans soutien moral, et...je passe le reste. La travailleuse sociale, peu sympathique et pontifiante, aurait mérité le titre "ordure sociale"; il y en a des comme ça!
Bon, je passe le reste; au retour aujourd'hui j'étais épuisée au point d'avoir dû faire une sieste sur le sofa, ce qui m'arrive rarement. Mon gros chat est venu s'étendre sur mon ventre, en ronronnant. C'est lui qui m'a réconfortée par son affection féline, sans parole et sans jugement. Vive les quatre-pattes!
Bonjour Zoreilles!
Ces confidences me touchent énormément...je te prends dans mes bras et te fait un gros câlin.
À une belle-fille, à une fille, à une mère, à une mamie, qui aime gros comme le ciel...je souhaite une sereine journée de la Fête des Mères!
Gros bisous!
@ Lise : Quand tu dis : « Je suis amère je le sais », j'ai le goût de te répondre : « Non, tu es LA MÈRE et tu le sais », parce qu'il me semble évident que tu es devenue au fil des années la mère de ta mère. Ce qui m'attriste, c'est que tu sois toute seule pour assumer cette énorme responsabilité.
Pourrais-tu trouver un peu de support autour de toi? Je pense par exemple à une association de proches aidants, il doit sûrement y en avoir une dans le grand Montréal, ne serait-ce qu'un numéro de téléphone où tu pourrais appeler lorsque tu vis des moments difficiles, que tu as besoin d'un conseil, d'une solution à une situation précise ou simplement pour t'orienter si ta mère ou toi aviez besoin d'informations, de références, etc.
Et juste pour rétablir un fait, Belle-Maman n'a pas été jetée dehors de la résidence privée pour personnes âgées autonomes et semi-autonomes où elle demeurait depuis dix ans. C'est le méchant docteur qui a dit ça, pas nous. Au contraire, l'infirmière et les préposés(es) de la résidence ont été nos seuls alliés depuis des années, parce que justement, on s'impliquait énormément. Ils ont étiré l'élastique au-delà de leur mission et leur responsabilité. Cette résidence a eu plus d'empathie et de respect pour Belle-Maman, pour nous, que tous les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux qui nous abandonnaient en nous méprisant bien souvent.
Les crises de démence, les délires, les crises de panique, je connais depuis un bon moment. Ce que je trouve le plus difficile à mesure qu'elle s'enfonce, c'est l'agressivité qu'elle manifeste à mon endroit. J'ai beau savoir que ce n'est pas elle, qu'on s'aime depuis 38 ans et qu'on se l'est dit si souvent, ma tête le sait mais mon cœur a de la peine. Il faut que je travaille là-dessus, que j'oublie ses regards posés sur moi, chargés de révolte, de mépris, et tout le reste.
La route a été longue, elle le sera encore. Maintenant, en plus d'être interminable, la route est devenue cahoteuse et souffrante. Pour elle. Pour moi. Pour nous.
Nous devons encore assurer beaucoup de présence à son chevet. J'ai une mère aussi qui est très dépendante de moi mais qui n'est pas malade. J'ai un conjoint avec qui je partage tout, les joies et les peines.
J'ai ma petite famille à moi que je ne veux pas négliger. Ils sont mon réconfort, mon équilibre, mon bonheur. J'ai deux frères, des belles-soeurs, des neveux et nièces qui vivent plein de choses. Je n'ai plus de temps pour l'amitié à part de celles qui sont virtuelles. Mon blogue, c'est mon port d'attache mais je me dois d'être discrête!
Un gros câlin Lise.
@ Canneberge : C'est la belle-fille, la fille, la mère, la mamie, la grande sœur et surtout LA FEMME en moi qui te dis merci pour cet immense câlin que j'ai reçu hier soir quand je vous ai lus mais n'avais plus l'énergie de vous remercier!
J'ai eu une belle Fête des Mères et j'en ai apprécié toute la douceur, crois-moi.
Samedi j'avais passé la journée avec ma mère qui en avait bien besoin, le soir j'allais à l'hôpital avec Céline, ma belle-soeur, nous avions résolu de ne plus y aller seules, il faut être accompagnées absolument sinon c'est trop difficile. On a bien fait, notre intuition était la bonne, parce que ni l'une ni l'autre n'avions pu dormir la nuit suivante.
Hier, je recevais ma petite famille à souper et Gilles allait chercher ma mère aussi pour se joindre à nous. Auparavant, Gilles avait passé l'après-midi avec sa mère et sa sœur, j'ai eu congé et je préparais tranquillement mon souper. Bonheur de retomber sur mes pattes un peu... J'ai eu des mots d'amour écrits par Isabelle, chuchotés à mes zoreilles par Félixe, j'ai vu ma mère heureuse, entourée de mon petit monde elle aussi, j'ai dit à Dominic qui a pris en charge le souper et la vaisselle que si j'avais choisi mon beau-fils dans un catalogue, c'est de même que je l'aurais commandé exactement. Ça l'a fait rire!
Et j'ai dormi hier soir comme jamais dans ma vie.
J'espère que t'as eu une belle Fête des Mères toi aussi, tu es la mère de tellement de monde...
Zoreilles,
ne t'en fais pas pour moi; lorsque je suis trop fatiguée mes mots dépassent ma pensée. Maman est bien entourée dans son CHSLD; et je trouve du soutien avec certains membres du personnel, aussi débordés de travail soient-ils. Infirmiers/Infirmières, préposés/préposées, ainsi que ceux qui font l'entretien ménager; cet endroit est d'une propreté exemplaire (ce qui est important pour maman), on pourrait manger par terre, sans blague.
J'ai aussi du soutien grâce à la "chef d'unité" qui est une personne ayant une bonne écoute, pour les résidents, pour les familles et les travailleurs. Une personne réconfortante, qui me fait du bien chaque fois que je parle avec elle. Je ne suis pas abandonnée. Sauf que je ne compte évidemment pas sur ma famille.
Je vais me renseigner pour ce qui est des groupes de soutien, mais encore là, il faut avoir du temps pour y aller.
Ce soir, retour du travail, j'ai failli me faire éborgner par une boucle de sac à dos. J'étais assise dans un autobus, sur un siège à une place, et trois ados (sac à dos, et ados, quelle rime!) turbulents sont entrés; l'un d'eux au passage m'a balancé la boucle de son sa à deux millimètres de l'oeil. J'ai hurlé de douleur; le conducteur est venu voir ce qui se passait, après avoir arrêté l'autobus.
Moi j'avais crié à l'ado "T'es pas capable de de décrocher ton crisse de sac à dos ?"
Bon, mon oeil n'est pas touché finalement, mais deux millimètres de plus et j'aurais été éborgnée. Un oeil ça ne se remplace pas.
Les sacs à dos sont dangereux, et il y a une affiche à ce sujet, dans tous les autobus, invitant les ados à les tenir en main. PFFT!
Une raison de plus pourquoi j'aime tanrt marcher aller/ retour pour aller voir ma mère. La sainte paix, avec mes pensées, admirant la nature. Il y a tant de petits bonheurs!
@ Lise : Je suis contente d'apprendre que tu as du soutien, peu importe d'où il vient mais tu sais, pour les groupes de soutien aux proches aidants, il n'est pas nécessaire de te déplacer ni d'aller à des rencontres si tu n'as pas le temps. Parfois, juste un simple appel téléphonique peut tomber à point et te faire du bien.
Je me dis que s'il y en a pour les jeunes, les aînés, les parents, pour éviter des suicides, pour les homosexuels (je pense à Gai Écoute) pour les femmes victimes de violence conjugale et pour tous ceux et celles qui ont besoin d'aide à un certain moment de leur vie, il doit bien y en avoir pour les proches aidants aussi.
La marche, bien sûr, fait un bien énorme... Je l'expérimente aussi le plus souvent possible. D'ailleurs, dans la solitude de cet « exercice », je me ressource physiquement et moralement.
Bonne chance Lise!
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