Samedi soir dernier, nous étions invités à aller veiller au feu chez nos amis Gérald et Réjeanne à Rapide Deux, où Claude et Pauline étaient aussi pour admirer le coucher de soleil et le lever de la lune presque pleine. Soirée parfaite, ni trop chaude, ni trop fraîche, même pas de mouches... Sur cette photo, on aperçoit au fil de l'eau (la rivières des Outaouais) une femelle orignal et son petit qui nagent et un peu plus loin sur la droite, un autre petit qui peinait à aller les rejoindre. C'était pas normal, ça... Crocodile Dundee les avait vus se jeter à l'eau en panique dès les premières secondes et il nous les avait fait remarquer, la mère et son petit. C'est après seulement qu'il a vu l'autre, celui à droite. Il avait sa petite idée sur ce qui venait de se passer. (Un clic sur les photos vous permettra de les agrandir).
La même photo que la précédente mais je l'ai recadrée un peu, juste pour vous indiquer où se situent nos trois orignaux à la nage.
Avec les jumelles à Réjeanne, on suivait la situation de secondes en secondes. Le petit à droite prenait de plus en plus de retard sur sa mère et son jumeau. On n'aimait pas cette situation qui se déroulait sous nos yeux et qui n'augurait rien de bon. Ce que Crocodile Dundee craignait s'avérait de plus en plus plausible. Une sorte d'évidence... Nous étions tous d'accord avec lui, malheureusement.
Plus tard dans la soirée, dans le couchant du soleil et le levant de la lune, on essayait de se convaincre que le petit avait encore une chance de survie mais au fond de nous, on savait bien qu'il n'allait pas vivre vieux.
Et ce fut la seule note discordante dans cette harmonie du soir vraiment parfaite...
La nature suit son cours
Lorsqu'on a vu que le petit prenait de la distance et peinait à avancer en nageant, on s'inquiétait énormément, surtout que Crocodile Dundee avait vu la mère et le petit se jeter à l'eau comme apeurés, on se doutait que le gros ours que Gérald avait vu la veille sur le rivage d'en face y était pour quelque chose. Chez nous aussi, on avait vu dernièrement des pistes avec les grosses griffes de cette très grosse bête reconnue pour être un grand prédateur des petits orignaux nés à la fin mai.
Claude, Gérald et Crocodile Dundee n'en pouvaient plus de rester sur place, ils ont décidé de sauter dans le bateau le plus proche et le plus vite détaché, le nôtre, afin d'aller voir de plus près et sous un autre angle, sans trop s'approcher bien entendu, pour savoir la suite de l'histoire.
Ils ont bien vu qu'une fois rendus sur la berge, la mère et le petit restaient sur le bord de l'eau en regardant dans la direction de l'autre petit. La mère marchait nerveusement de long en large et le petit ne la quittait pas d'un poil. Le petit blessé s'est rendu de peine et de misère pour les rejoindre.
Quand les gars l'ont vu sortir de l'eau, ils ont constaté que son flanc droit était complètement lacéré, sa patte arrière droite cassée, ce qui l'amenait à se déplacer tout croche et qui le ralentissait même dans l'eau. Tout se tenait.
Et c'était bien ce qu'on craignait.
Un gros ours venait de s'en prendre à l'un des deux jumeaux et la mère n'avait pas pu protéger ses deux petits, elle n'avait rien pu faire d'autre que d'échapper elle-même au prédateur avec celui des deux qui était capable de la suivre. Mais elle n'abandonnait pas l'autre...
Aussitôt réunis, ils ont pris le bord du bois tous les trois. À court terme, ils étaient sauvés.
Mais ce petit-là est blessé et même si ses lacérations pourront guérir assez vite, sa patte cassée le rend extrêmement vulnérable alors qu'il doit échapper aux prédateurs fort nombreux en forêt. L'hiver, ce sont les loups qui auront raison de lui mais nous ne croyons même pas qu'il pourra se rendre à la fin de l'été, avec tous ces ours qui rôdent sur le territoire.
Me sont revenus les mots du refrain d'une chanson que j'avais écrite il y a plusieurs années :
Heureusement que la lune se lève
À tous les soirs dans ma mémoire
À chaque jour suffit sa peine
Y a tu quelqu'un qui voit la mienne?
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Et sur une note moins « locale », pour ceux que ça intéresse, Isa, Dom et Félixe se sont fait un blogue pour partager avec les parents et amis les séries de photos qui racontent mieux que des mots, des moments et des paysages de leur voyage en TiBus. J'inclus le lien dans ma liste des blogues-amis, « TiBus 2013- Vivre au rythme d'un 8 cylindres ». Le blogue n'est pas à jour tout à fait, ils sont actuellement en Californie.
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Et sur une note moins « locale », pour ceux que ça intéresse, Isa, Dom et Félixe se sont fait un blogue pour partager avec les parents et amis les séries de photos qui racontent mieux que des mots, des moments et des paysages de leur voyage en TiBus. J'inclus le lien dans ma liste des blogues-amis, « TiBus 2013- Vivre au rythme d'un 8 cylindres ». Le blogue n'est pas à jour tout à fait, ils sont actuellement en Californie.