Le 31 décembre 2012, nous savions que nous tournions plusieurs pages du livre de notre vie.
Le 1er janvier 2013 était le premier jour de ma « libération du marché du travail ». Tout au long de cette année qui s'achève, à chaque jour, j'ai apprécié mon nouveau statut en me demandant sérieusement : « Comment je faisais avant, quand j'avais toutes ces responsabilités? »
Le 12 février 2013 est un jour sombre. J'ai perdu toutes mes illusions sur la justice, entre autres, et beaucoup sur la nature humaine en général. Ce jour-là, j'ai assisté, impuissante et incrédule, aux procès de mon mari et de mon frère pendant une journée que nous nous rappellerons toute notre vie comme étant cauchemardesque. J'avais toujours cru que la vérité et la justice finissaient par triompher, comme dans les bons vieux films américains. Mais non, dans la vraie vie, ça se passe bien autrement, on peut fabriquer des coupables avec des innocents lorsqu'il le faut et qu'on a des objectifs à atteindre. Il suffit de deux agents de la faune qui se font un scénario et qui y croient dur comme fer. Ensuite, ils interprètent des faits isolés pour les faire concorder dans leur histoire même si c'est de façon bancale. Plus on collabore avec eux, plus ça se tourne contre nous. On ajoute à l'affaire un procureur de la Couronne qui veut se faire les dents et une juge qui n'a jamais mis les pieds en forêt et qui est en admiration devant le jeune procureur si talentueux. Notre avocat a fait beaucoup de sparages mais en dehors de sa carrière politique, rien ne l'intéressait et on pouvait se demander de quel côté il était, tellement il ne savait rien de notre histoire. Pathétique! Cet épisode nous aura coûté très cher en amendes, frais, intérêts, honoraires, etc. mais ce n'est rien à comparer de tout ce qu'il nous aura fait perdre de non chiffrable.
Le 12 avril 2013, on passait chez le notaire pour la vente de notre propriété au lac Dufault. Après quatre mois à rénover la plus petite et plus modeste maison dans laquelle on s'en allait, on quittait celle qu'on avait aimée, rénovée et habitée au cours des 22 dernières années. Ça me faisait drôle de la voir « toute nue » mais ça me rassurait du même coup : elle n'avait plus l'âme d'avant...
Le 8 juillet 2013. Après des mois de tergiversations, de procédures administratives qui se multiplient et un dossier qui s'épaissit, notre demande de dérogation mineure est entendue à la Ville de Rouyn-Noranda. Un toit terrasse sur un bâtiment secondaire... Ce n'est pas interdit mais ce n'est pas prévu dans la loi. On n'innove pas comme on veut au pays des grands espaces! Grâce à un ami architecte, à la collaboration de nos nouveaux voisins et à l'expertise de plusieurs personnes, le vote a dû être repris trois fois au conseil de ville pour se terminer ainsi : 8 oui, 2 non, 1 absence, 1 abstention. Fiou!
Fin septembre 2013. Isabelle, notre fille, était la porte-parole cette année des Journées de la culture à Rouyn-Noranda. Elle était présente partout! Une porte-parole passionnée et impliquée qui ne comptait pas ses heures ni son dévouement. Eh qu'on était fiers d'elle. Dans une tournée des lieux de la culture chez nous, ma mère et moi nous sommes jointes à elle, à son invitation. C'était un heureux moment de partage, du genre qui se vit comme dans un rêve et qui laisse des traces à tout jamais dans nos mémoires...
Le 14 octobre 2013, jour de l'Action de Grâces. Malgré les injustices vécues et suspensions de permis pour deux ans, il y a eu de la relève pour la chasse à l'orignal cette année. Dominic, notre gendre, et notre beau-frère Robert, ont rendu cette saison de chasse fructueuse, ce qui est venu appliquer un baume sur une plaie qui était et qui est encore très vive.
Fin octobre, le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. La plus belle semaine de l'année pour moi. En prime, cette édition nous apportait son lot de bonnes nouvelles : d'abord, Dominic y présentait son premier long métrage à vie, ensuite Isabelle nous apprenait un grand secret juste avant, soit l'espérance d'un deuxième enfant pour eux et aussi, je m'y suis fait une nouvelle amie, une sorte de coup de foudre amical passionnant!
Du 27 au 29 décembre 2013. Avec Crocodile Dundee, nous avons été faire un petit séjour au camp Fra-Gilles, à Rapide Deux. Situé à 2 kilomètres du « p'tit château », ce camp est isolé du monde et permet de vraiment décrocher de tout.
Du 27 au 29 décembre 2013. Le camp Fra-Gilles, d'un autre point de vue, a l'air d'une perle dans un écrin de forêt boréale. Là-bas s'illustre l'une des phrases célèbres de Crocodile Dundee : « À force de manquer de touttt, on manque de rien! ».
Du 27 au 29 décembre 2013. Marcher en forêt et admirer ce que la nature nous offre en cadeau... J'en ai pris plusieurs des photos comme celles-ci, pour me souvenir à tout jamais de cette forêt mature magnifique. La forêt dans ce secteur sera rasée cette année et nous ne pouvons plus faire de représentations auprès du Ministère ni des forestières, Crocodile Dundee et mon frère ayant perdu leur statut de trappeurs lors du procès du 12 février 2013. Y a-t-il un lien de cause à effet? Je ne sais pas, j'ai perdu toute confiance en nos institutions gouvernementales et politiques. Tout s'est passé au sein du même Ministère...
Du 27 au 29 décembre 2013. Avez-vous vu cette grosse boule de neige qui écrase une petite épinette? C'est une belle leçon de la vie, cette image. Au printemps ou bien avant, la grosse boule de neige tombera, partira au vent en poudrerie ou fondra tout simplement. Mais l'épinette restera debout, se secouera les épines et continuera de grandir. Elle est même trop petite pour être récoltée par les forestières, elle échappera à tous les dangers, sèmera partout autour d'elle des petites cocottes et un jour, elle deviendra grande, droite et fière, la reine de la forêt!
Du 27 au 29 décembre 2013. Là, c'est moi qui vous dis « au revoir » et à bientôt.
Et pour terminer 2013
Voilà un petit survol rapide de ce qu'aura été cette année 2013 chez nous, une année de changements. Elle aura été beaucoup plus consistante et variée mais je m'en tiendrai à ça, après tout, on est sur un blogue ici!
J'ai tant remis de choses en question cette année. Est-ce dans l'air du temps? Est-ce à cause de mes 56 ans? De mon nouveau statut de retraitée? Du changement d'environnement?
Peut-être que pas mal de monde font un bilan de l'année ces jours-ci?
Quoiqu'il en soit, aussitôt qu'on aura achevé 2013, l'année 2014 s'ouvrira à nous avec de belles pages blanches dans nos agendas. Qu'est-ce qu'on y écrira en haut de la première page? Santé!
J'ajouterais aussi « Solidarité » pour tout le bien que ça fait, d'en recevoir comme d'en donner. « Espérance » parce que c'est le sel de la vie. « Amour » et aussi « Amitié ».
C'est tout ce qu'on se souhaite, mes amis!