mardi 26 avril 2011

Fenêtre sur paysage intérieur




Photo 1 : C'était en fin de semaine, dans une maison où il y avait tant de peine, mais aussi tant d'amour et de solidarité, en ce matin pas comme les autres.



Photo 2 : Toujours au même endroit, mon regard a été attiré par la vie dehors... Des canards déployant leurs ailes coin coin coin/Disaient à leurs canes fidèles coin coin coin/Quand donc finiront nos tourments coin coin coin/Quand donc finiront nos tourments.



Fenêtre sur paysage intérieur



Un proverbe amérindien bien connu dit ceci : « Ne juge pas quelqu'un sans avoir d'abord marché une lune dans ses mocassins ».



Autant vous le dire bien simplement, parce que ne pas le mentionner quand ça prend toute la place équivaudrait pour moi à vous mentir par omission. Nous avons eu la douleur de perdre une nièce récemment. Un suicide. Dans la famille de Crocodile Dundee, la mienne depuis 35 ans. De l'Estrie, de la Montérégie, des Laurentides, de l'Abitibi et du Témiscamingue, c'est ce qui nous a fait tous et toutes converger vers Montréal en fin de semaine dernière, dans un élan incommensurable de solidarité familiale. Nous avions besoin d'être ensemble.



Je n'en dirai pas davantage sur ce sujet précis même si je n'ai aucun tabou en cette matière ni au sujet de la maladie mentale. Si je m'autorise à exprimer parfois ici des réflexions personnelles, l'histoire d'Annick appartient à notre famille et je veux respecter sa mémoire, ce qu'a été sa vie... et sa mort.



Étrangement, dans cette même fin de semaine, un autre événement a pris beaucoup de place dans nos vies, à Crocodile Dundee et moi, dès notre retour chez nous, dimanche soir. On avait tellement hâte de rentrer à la maison, défaire nos bagages, prendre nos messages et retourner nos appels, nous couler dans un bon bain, et enfin pouvoir dormir une nuit digne de ce nom...



Après avoir déposé chez elle Belle-Maman et l'avoir installée dans ses affaires, je reprends le volant de ma voiture, et Crocodile Dundee regarde dans le vide. Le silence respectueux et complice est parfois une autre façon de jaser... Tout à coup, rue Mercier, derrière le Théâtre du Cuivre, on aperçoit une personne par terre sur le trottoir et son petit chien blanc apeuré qui s'égosille... S'agit-il d'un homme ou d'une femme? On ne le sait pas. Quelqu'un de très mal en point en tout cas. Je range la voiture tout croche sur le côté de la rue, on accourt vers elle. C'est pas beau. Intoxiquée comme c'est pas possible, alcool, drogues, médicaments, elle me le confirmera plus tard. On se comprend d'un geste, d'un regard, d'une mimique, il faut agir délicatement, c'est pas d'hier qu'on fait équipe, lui et moi. Mais là...



Pendant qu'il la soulève avec précaution pour voir l'étendue des blessures et qu'il réussit à la maintenir un peu en position assise, je réquisitionne un cellulaire chez des jeunes qui s'amusent pas loin et qui n'avaient rien vu. Elle ne veut pas qu'on appelle le 911. Elle nous supplie. Elle insiste. Elle pleure dans son délire. Je refile le téléphone cellulaire discrètement à Crocodile Dundee qui s'éloigne de sa vue à elle, pas de la mienne. Nous restons en contact visuel... et auditif. Lui répond aux questions et suit les consignes. Il sera en communication avec eux jusqu'à ce que l'ambulance arrive.



Moi, je reste avec elle, l'accompagne, lui parle pour la rassurer, l'écoute, lui pose une question de temps en temps, quand je sens que je peux le faire, je soutiens son regard, essuie ses larmes avec mes pouces dans son visage, tout en surveillant du coin de l'oeil Crocodile Dundee à qui je fournis des informations dont il a besoin et qui comprend mon langage non verbal. Elle, je lui prends les genoux, les épaules, les mains, je tente de la sécuriser, de l'entourer. J'aurais voulu la prendre dans mes bras mais je lui aurais fait peur peut-être. Son petit chien blanc veillait sur elle, il a cessé de japper, il a compris que moi aussi je veillais sur elle...



Elle n'a jamais lâché la laisse de son petit compagnon tout affolé qu'elle tenait à deux mains même dans sa grande détresse, son délire, sa faiblesse... « C'est tout ce que j'ai... Je veux l'amener avec moi... où tu penses... dans le grand corridor noir... je veux pas survivre à ça... j'étais pas supposée de survivre à ça... je veux pas aller à l'hôpital... ils veulent pas mon chien... »


Des minutes si longues avant que l'ambulance arrive. Il me semble... Une petite équipe bien rodée est débarquée, ils avaient l'air de bien connaître la personne dont j'ai pu communiquer le nom à Crocodile Dundee pendant qu'il parlait avec le 911. J'ai donné les informations essentielles à celui qui me semblait le responsable. Il m'a confirmé qu'on ne lui laisserait pas son chien, que la police s'en venait expressément pour cette raison. Ils nous ont fait comprendre qu'on devait partir pour les laisser effectuer leur travail.



Je sais qu'on a fait tous les deux ce qu'il fallait avec efficacité et compassion. Une fois dans l'auto, nos nerfs ont un peu lâché, on tremblait, on se demandait comment on avait fait, on s'est trouvé des forces qu'on n'avait même plus en pensant à notre nièce qu'on venait d'enterrer. Je n'ai pas pu dormir avant 4 heures du matin. Ces images s'étaient imprimées avec tant de force... La détresse dans ses yeux, son regard suppliant, son détachement de cette vie qui n'en est plus une, tout en elle crie à l'aide mais en même temps, elle nous supplie de ne pas la sauver. Et pourtant, on la sauve. Malgré nous. Elle va devoir recommencer, trouver une autre fois la force de le faire. Je l'ai vu dans ses yeux. Elle était déjà dans le grand corridor noir...



J'ai pris conscience en fin de semaine que la maladie mentale, c'est comme un cancer. La plupart y survivent, ils sont diagnostiqués tôt, ils reçoivent les traitements qui s'imposent au bon moment et sont bien entourés. Beaucoup en guérissent. D'autres connaissent une longue rémission. Ça donne de l'espoir. Mais quelques-uns arrivent après un long combat à la phase terminale, après s'être battus un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. La maladie mentale, comme le cancer, peut s'avérer fatale. La mort survient alors comme la seule fin possible des souffrances, une délivrance, une libération.



Je ne juge personne. Qui suis-je pour juger de ce que je ne connais pas ou même de ce que je connais ou pense connaître? La vie m'a appris ça et me le rappelle sans cesse au cas où je l'oublierais. Et par un concours de circonstances incroyables comme je n'arrête pas d'en vivre, je me suis trouvée à hériter des « mocassins » d'Annick, des espadrilles New Balance à ma pointure, et dont personne ne voulait. Je les porte depuis ce matin et j'ai l'intention de les porter pour plusieurs lunes. Pour m'imprégner d'elle, de son énergie de battante, de son amour de la vie quand c'en est une, quoiqu'on en dise, quoiqu'on puisse en penser.



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Kassandra Lebelle continue de sévir et elle se porte toujours à merveille. Ce sont les autres autour d'elle qui ont des problèmes. Pas elle. Pas le moins du monde. Va-t-elle réussir son stage? Si vous avez une opinion là-dessus, il y a un sondage qui vous permet de vous exprimer.






L'épisode 5 est en ligne depuis ce matin.


mardi 19 avril 2011

Grandir à Matagami


Photo : Attendez... Ça devait être en 1967... De gauche à droite : Yves, mon petit frère, Jocelyn, mon très petit frère, Louisette, amie, cousine, voisine, et moi, avec le gilet orange, les cheveux très courts, hypnotisée par le pouvoir et le fracas de la rivière Bell, à Matagami.



Grandir à Matagami



Au moment où la campagne électorale fédérale fait rage (!) (après hésitation, je conserve l'expression « fait rage » pour des raisons que je n'ai pas besoin de vous expliquer), le seul comté où ça risque d'être intéressant de suivre les résultats le soir du 2 mai prochain, ce sera celui où j'ai grandi, Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, celui pour lequel tous les partis se battent becs et ongles en ce moment. Juste cette semaine, on y a vu défiler les chefs du NPD (Layton), du Bloc Québécois (Duceppe) et pour la deuxième fois en deux mois, le chef conservateur dont je ne mentionne même pas le nom ici, de peur de voir débarquer dans mon bureau ses espions!



Est-ce parce que j'ai grandi à Matagami que tout ce qui touche cette petite ville minière et le Nord-du-Québec me tiennent tant à coeur? Ça se pourrait. J'y ai vécu mes plus belles années, entre 7 et 12 ans. Mais c'est surtout parce que l'avenir du Québec et du Canada passe par le Nord qu'on semble tout à coup y attacher une importance capitale, du jamais vu, de mémoire de petite pionnière...



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Nous sommes mardi et comme c'est la coutume depuis quelques semaines, un autre webépisode, le quatrième, a été mis en ligne ce matin, toujours à la même adresse :

www.lestagedekassandra.com

Les derniers épisodes (les 6 et 7) ont été tournés samedi dernier. Je vous dis pas... Le fun qu'on a eu? Les fous rires entre chaque prise et même pendant? Le plus drôle de la gang, c'est P.A, celui qui joue le rôle du prof de maths qui se fait voler son café par Kassandra dans l'épisode 1. Moi, juste à lui voir la bette...

mardi 12 avril 2011

Attention à nos zarbe



Photo 1 : Été 1992, notre premier au lac Dufault. Isabelle n'avait pas encore 6 ans, nous étions arrivés ici le mois d'octobre précédent et nous avions tout à découvrir de cet environnement qui nous enchantait. On avait fait un jardin, SON jardin, elle en était fière et en prenait bien soin.



Photo 2 : Le même endroit, des années plus tard. Plus possible d'y faire un jardin, les arbres qu'on avait plantés faisant très vite de l'ombrage. Sur le patio où il y avait au début deux chaises et un parasol, Crocodile Dundee lui avait construit une jolie petite maisonnette qui est toujours là, c'est maintenant la maison à Félixou. Comme le temps passe... et la croissance des arbres nous le prouve!



Attention à nos zarbe



Cette anecdote est 100 % authentique. Contrairement à ma fille, je n'ai aucun talent pour écrire de la fiction! Ça s'est passé à l'été 1992. Elle m'est revenue en mémoire dernièrement, quand un couple d'amis absolument accro à la websérie Le stage de Kassandra nous écrivait : « Vous devez donc être fiers de votre Isabelle! » ce à quoi j'ai répondu : « Nous avons toujours été fiers d'elle, à toutes les époques de sa vie, même le jour où... » et c'est l'anecdote que je veux vous raconter.



Été 1992. Comme tous nos voisins avec des enfants du même âge, nous n'avions jamais assez de temps pour découvrir les alentours et profiter de notre nouvel environnement : le lac, la plage, la baignade, les îles, l'aménagement de nos terrains, planter des arbres, des fleurs, des petits jardins, faire des chasses au trésor sur les îles, dépolluer là où c'était nécessaire, aller voir les couchers de soleil en bateau et couper les moteurs pour observer les huards et les hérons, improviser des piques-niques, cuire de la bannique sur le feu, veiller autour en chansons avec une ou deux guitares, faire des cabanes en serviettes de plage, des radeaux, etc. Et tout ça, dans le plaisir, avec une préoccupation environnementale dont nos enfants se sont imprégnés pour tout le reste de leur vie.



C'était un peu la vie rêvée. Une vie communautaire, une vie de chalet avec beaucoup d'amis autour, toujours prêts à vivre une nouvelle aventure. Tant chez les parents que chez les enfants. Mais comme le bonheur parfait est une utopie, il y avait dans notre voisinage des empêcheurs de tourner en rond. Je ne veux même pas mentionner son prénom, je l'appellerai la mégère. Son petit garçon ne pouvait jamais jouer avec les autres, elle le tenait toujours par la main et lui coupait littéralement les ailes, à son petit oisillon. Pauvre Benjamin... Les enfants faisaient beaucoup d'efforts pour l'intégrer à leurs projets mais la mégère était un obstacle de taille et totalement insurmontable. Elle avait toujours quelque chose à reprocher à tout le monde et à ce sujet, elle faisait preuve d'une grande créativité...



Les enfants, ce jour-là, probablement inspirés par nos discussions de la veille, s'étaient mobilisés dans un enthousiasme débordant pour sauver l'environnement, en commençant par la presqu'île qu'on habite. Le quartier général des opérations, c'était souvent chez nous, probablement parce qu'Isabelle savait mobiliser ses copains/copines... Il fut décidé par les enfants de faire des affiches. Beaucoup d'affiches. Avec des dessins très colorés. Et des mots. C'était important, les mots, mais à cet âge-là, ils ne savaient pas encore bien écrire autre chose que leur prénom... Débrouillards et en quête d'autonomie, ils ont recopié le texte d'une affiche pas loin d'ici qui mettait en garde les automobilistes : « Attention à nos enfants ».



Je les regardais travailler dans l'énergie et la bonne humeur, des cartons blancs récupérés, des crayons feutres partout, une vraie petite usine! Ils voyaient grand, nos petits, et c'était un enchantement pour moi de les surveiller du coin de l'oeil dans leur mission humanitaire et environnementale. Bientôt, il y a eu une dizaine d'affiches de prêtes, toutes avec la même inscription enjolivée de dessins ensoleillés, de lacs, de canards, d'îles et de forêt vierge : « ATTENTION À NOS ZARBE ». Trop mignon.



Isabelle en tête, ils sont partis en mission, sauver l'environnement, armés de leurs affiches, et ils m'ont avertie qu'ils reviendraient quand ils auraient fini le travail.



Pas longtemps après, ça cogne à la porte. Ah non, pas elle, la mégère... Avec son air de catastrophe naturelle, elle tient la main de Benjamin, comme toujours, et le petit oisillon, lui, il a un air de fin du monde. D'un souffle extraordinaire, elle m'engueule avec rage : « Ouais, ta jeune, tu devrais la watcher, parce qu'avec son idée de génie de sauver les arbres, elle a planté ses pancartes avec des clous de six pouces dans les arbres chez Fern... »



J'aurais dû les défendre, les petits, ma fille en tête, mais même si j'étais déchirée à l'idée de devoir expliquer ça à Fern, d'accompagner Isabelle pour qu'elle retire les clous et les affiches de ses arbres, qu'elle prenne conscience du geste et s'explique auprès de ce voisin lésé, la seule réaction que j'ai eue en cet instant précis, devant la mégère et son petit oisillon par la main, c'était un fou rire irrépressible. Je n'arrêtais pas de m'excuser, mais ça ne faisait pas sérieux ni sincère avec mes rires étouffés.



La mégère était « verte » de rage. Et plus elle verdissait, plus j'avais envie de rire. N'en pouvant plus de mon inconscience hilarante, elle a tourné les talons et elle est repartie quasiment au pas de course, Benjamin avait de la misère à suivre, il me semble que les pieds ne lui touchaient plus à terre.



Je suis allée jusque chez Fern pour constater les dégâts... Les enfants y étaient, tout décontenancés, après avoir essuyé les « vertes » remontrances de la mégère. lls avaient peur des conséquences, ils prenaient conscience là, tout de suite... Quand j'ai vu l'installation qu'ils avaient faite, à leur hauteur, les affiches enfantines bien plantées solidement avec des clous de 6 pouces dans trois grands pins, le fou rire m'a repris. Les enfants avaient l'air soulagé, surtout Isabelle, elle se sentait responsable, c'était son idée...



N'ayez crainte, on a assumé par exemple, après avoir calmé ce fou rire, j'ai fini par réagir en parent responsable. On a enlevé les affiches et les clous ensemble et j'ai proposé aux enfants qu'on irait voir Fern quand il serait revenu de travailler, pour expliquer que l'erreur avait été commise de bonne foi, avec la meilleure intention du monde. Les enfants n'y tenaient pas de nous accompagner. Mais nous sommes allés voir Fern après souper, Crocodile Dundee, Isabelle et moi. On lui a raconté la vérité, on s'est excusé, et savez-vous quelle a été sa réaction? Un fou rire qui dure encore! Et les arbres chez Fern sont grands et forts, ils lui font beaucoup d'ombrage et n'ont jamais souffert d'avoir eu ces blessures temporaires à la hauteur d'enfants de 5-6 ans.



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Nous sommes mardi, le troisième épisode du stage de Kassandra vient d'être mis en ligne, toujours à la même adresse :




Une primeur? Un secret de coulisses? Si vous avez manqué le début, il est toujours possible de vous reprendre et voir le prologue, l'épisode 1, l'épisode 2, avant de visionner l'épisode 3. Les épisodes 4 et 5 suivront, respectivement les mardis 19 et 26 avril. À ceux qui voulaient savoir si j'aurais une autre participation dans la websérie, j'avais répondu que je ne croyais pas, non. Mais j'ai appris hier soir que oui, on comptait sur moi pour une autre toute petite présence dans un sketch, le tournage aura lieu samedi prochain. Les épisodes 6 et 7 qui seront tournés, seront les derniers, c'est ce qui viendra clore la websérie. Bon visionnement!



Oui, j'ai toujours été fière de notre fille, Isabelle, qui ne ressemble en rien à Kassandra. Je suis aussi très fière de Dominic, que je considère et que j'aime comme un fils. Et que dire de leur petite Félixe? Quel que soit leur talent ou leur succès, j'ai toujours été et je demeure fière de ce qu'ils sont, peut-être encore plus que de ce qu'ils font.

mardi 5 avril 2011

Quand on sème...




Photo 1 : Samedi dernier, c'était l'anniversaire de Crocodile Dundee. Nous avons passé toute la fin de semaine en famille, ce qui s'avère un cadeau pour moi aussi! Pendant le dodo d'après-midi de la petite, j'avais fait un gâteau en forme de coeur, avec de la crème fouettée, et nous l'avons servi au souper, avec tout plein de fraises.


Photo 2 : Félixe s'était tellement amusée le samedi avec son petit poisson en caoutchouc (qu'elle déposait tendrement dans le trou d'eau et qu'elle récupérait ensuite avec une branche) que dimanche matin, je lui ai patenté une pseudo canne à pêche : une retaille de bois, un petit oeillet qui visse, un bout de corde orange enfilé dans une aiguille à laine que j'ai piquée dans le petit poisson et voilà, la fierté de sa première pêche!


Photo 3 : Dimanche après-midi, lorsque les « enfants » sont partis, toujours sous ce soleil radieux, j'ai marché sur le lac jusque de l'autre côté de l'île du tir à l'arc. Mes cousins et cousines du lac Dufault y pêchaient comme je le pressentais. Crocodile Dundee est venu nous rejoindre en motoneige, avec un paquet de chaises pliantes. Quel plaisir que ces retrouvailles. À un moment donné, nous étions plus d'une douzaine.


Quand on sème...


Pour terminer l'histoire de la photo 1, au moment de chanter bonne fête et d'apporter le gâteau avec les chandelles et tout, Félixe était tellement fière d'elle. Elle a dit à son Papi : « C'est Félixou l'a faite! » (elle s'appelle elle-même Félixou, je pense que ça va rester!...) et on sait que ce sera une bonne chose de lui inculquer, à mesure qu'elle grandira, la notion du partage du crédit quand on fait un travail d'équipe! C'est ce qui s'appelle semer. Et s'aimer! Les deux sont souvent liés... Mais ce qui me frappe en regardant cette photo, c'est tout le sérieux et l'application qu'elles y mettent, la mère et la fille...


Ce que ces photos racontent, c'est surtout la vie. Sans artifice. Elles m'ont fait prendre conscience aussi de quelque chose d'un peu troublant, une réflexion que je me fais de plus en plus souvent et qui oppose le réel et le virtuel.


Toute la semaine s'était déroulée un peu dans l'esprit de la fête et des retrouvailles chaleureuses, entre autre parce que mon frère Jocelyn était de passage en Abitibi, dans le cadre de son travail.


La fin de semaine est arrivée comme une suite logique, avec ce soleil éclatant, et notre petite famille avait choisi de passer ce temps ensemble à jouer dehors, vivre ces moments tout simples, pour souligner l'anniversaire de Crocodile Dundee. Ceux qui le connaissent le savent, il n'est pas le type courriels, blogues, Facebook, Twitter, etc.


Il a donc été fêté jeudi soir, dans un gros souper de famille que je donnais chez nous, profitant de la visite de mon frère pour nous rassembler tous autour de la table et de nos conversations animées. Crocodile Dundee a commencé dès ce moment-là à recevoir des voeux de fête, des cartes, des bisous, des accolades, des appels téléphoniques, du courrier postal. Ça s'est poursuivi le vendredi et toute la fin de semaine, avec ses proches, des visites surprises, d'autres appels téléphoniques, bisous, gros câlins, familles, amis, voisins.


On était loin de Facebook là!


Je l'ai trouvé chanceux d'être entouré ainsi et à l'ancienne, c'est-à-dire à sa façon à lui, comme il est et comme il aime, comme il sème, dans le vrai, avec des solides poignées de main, de la joie, de la chaleur humaine, des jeux, des activités plein air, des rires et des sourires, des présences aimantes plus que virtuelles.


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Puisque nous sommes ici dans cet univers virtuel qui offre tout de même quelques charmes, je vous rappelle que tous les mardis matin, Le stage de Kassandra met en ligne un nouvel épisode (deux en un), toujours à la même adresse :