jeudi 26 avril 2012

Notre lac est gris

Photo : Secondaire IV, École d'Iberville, 1973. Rangée du bas : Claire, Diane V, Diane P, moi, Maryse, Ginette. Rangée du milieu : Lisette, Lyne, Johanne et Daniel (ils sont toujours ensemble). Rangée du haut : Léo, René, Ghislain.

Notre lac est gris


Je ne devrais pas écrire ça... En tout cas, pas le publier...

Quand le téléphone sonne chez moi, à 9 heures le matin, c'est d'habitude mon signal pour me rendre à la résidence au chevet de Belle-Maman ou encore à l'hôpital, à la rencontre de l'ambulance. Mais pas ce matin. C'était la soeur de mon amie Diane V, la deuxième de la rangée du bas sur ma photo. « Diane aimerait te voir ».

À travers les sanglots retenus de sa soeur, je comprenais le principal, l'appel était logé de l'hôpital, les visites étaient permises à tout moment, je n'avais pas à attendre l'heure des visites, elle a répété : « Diane aimerait beaucoup te voir ».

* * * * *

J'ai connu Diane en arrivant à Noranda, on avait 12 ans. Dans le quartier où l'on habitait, le Vieux Noranda, le quartier de la mine, « le Bronx », on respirait tous la même affaire, de la boucane de mine, ça créait des liens vite faits et puis on avait tout un vocabulaire autour de ça, « ça goûte la mine, le vent est pas du bon bord, un couloir de boucane qui va jusqu'à Rouyn Sud, le char à mon père est picoté, la mine va lui payer une peinture, on peut pas jouer dehors, y a de la boucane à couper au couteau, on voit pas le voisin d'en face... » et on a toujours su, nous autres, de quel côté soufflait le vent, on n'avait qu'à regarder de quel bord crachaient les cheminées. En l'absence de vent, c'était encore pire, le SO2 nous tombait dessus directement, c'est là que la peinture des chars devenait picotée et que les madames rentraient le linge pas sec qui était suspendu aux cordes à linge.

En huitième année, dans notre classe, en plus de Crocodile Dundee, dont le nom de famille commence par R et le mien, par T, il y avait plein d'autres amis du quartier dont les noms de famille commençaient par la fin de l'alphabet, les R, S, T, V et on avait même deux W.  Personne dans ma gang n'a de photo de cette année-là. Par contre, on en garde des souvenirs impérissables. Même que moi, je dors avec un tous les soirs. Crocodile Dundee aime beaucoup Diane et c'est réciproque.

Ma photo de secondaire IV prend donc de la valeur à nos yeux à mesure qu'on avance en âge. Diane l'aimait beaucoup, cette photo, et moi aussi. Je la lui avais déjà fait parvenir par FB, elle était tellement contente. On ne se souvient même plus qui l'avait prise, peut-être Marjolaine? En tout cas, ça devait être avec ma caméra de l'époque, c'est pour ça que je l'ai. On avait juste à l'évoquer et les rires nous revenaient comme par enchantement. Cette photo était notre point de repère pour s'échanger les nouvelles de l'un et de l'autre, qu'ils soient sur notre photo ou pas.

Je suis donc partie à l'hôpital ce matin avec notre photo de la gang de secondaire IV dans mes poches. Diane voulait me voir... J'en étais heureuse et en même temps profondément émue et bouleversée. J'avais besoin de cette image, je ne sais pas trop si c'était pour qu'on rit ensemble une dernière fois ou pour me donner du courage.

Diane fait partie de ma vie depuis l'âge de 12 ans et nous habitons encore aujourd'hui le même quartier, celui de notre lac. Elle aussi, elle l'appelle « son » lac. On s'est si souvent croisées, à l'école, en ville, au dépanneur du lac Dufault, sur les îles ou les rivages de notre lac, en pédalo, en marchant, en faisant nos courses, en s'occupant de notre monde. On ne s'est jamais vraiment perdues de vue, on a toujours gardé notre amitié bien vivante, c'était tellement précieux. On ne se voyait pas aussi souvent qu'on l'aurait voulu, sa vie allait aussi vite que la mienne mais il nous arrivait parfois de se dire qu'on laissait tomber tout le reste et qu'on prenait le temps pour nous. À travers nos fous rires, on a toujours pris le temps de se dire qu'on s'aimait, qu'on se trouvait bonnes pour des affaires, pourries pour d'autres, naïves pis courageuses malgré tout, si fortes et si fragiles, pis drôles, pis nounounes des fois, pis qu'on se prenait donc pas au sérieux mais qu'on tenait tellement à ne pas se perdre.

Diane lutte courageusement depuis 2 ans contre un cancer. Elle a tenu à recevoir tous les traitements, subir toutes les interventions, même les plus invasives, pour vivre plus longtemps. Elle voulait... et nous en avions beaucoup discuté... elle TENAIT... à voir naître sa petite-fille d'abord, et ensuite, elle voulait la voir grandir le plus longtemps possible. Profiter de chaque moment. Chaque jour était important.  Chaque minute l'était aussi. Diane a toujours été comme ça, elle mordait dans la vie à pleines dents. Moi aussi. Ça faisait partie de ce qui nous liait, ce n'était quand même pas rien que la boucane de mine qu'on avait respirée dans le Bronx qu'on avait en commun.

Ces dernières années, on a perdu et pleuré ensemble pas mal d'amis qui sont sur cette photo. Claire, Lisette, Ghislain, Marjolaine... Tous morts d'un cancer dans la jeune cinquantaine. Et là, Diane n'en a plus que pour quelques jours... Mais de la boucane de mine, c'est pas dangereux pantoute, ça, non, c'est juste de la maudite propagande, des idées qu'on se fait.  En ce moment, j'en suis révoltée plus que jamais. C'est normal. La révolte est la première étape du processus de deuil qui vient de s'enclencher pour moi.

*****

Quand je suis arrivée à sa chambre, sa soeur et sa mère m'ont accueillie comme une membre de la famille. « Viens voir Diane, elle t'attend ». Elle avait son si beau sourire, comme toujours. Si petite. Le visage enflé, plus de cheveux, je l'ai trouvée tellement belle. Je le lui ai dit. Elle a souri. Dans ses yeux, tant de lumière... La sérénité... Elle n'a pas arrêté de me regarder et de me sourire. Elle essayait de me parler, de me communiquer quelque chose. J'entendais tout. Je voyais tout. Elle aussi. On était branchées par le coeur. Seules au monde. On a encore pris le temps, qui ne comptait plus, en laissant tomber tout le reste.

J'ai caressé son coco tout chauve, son visage, ses mains. On pleurait même pas. On souriait avec les yeux dans l'eau. On faisait ça souvent quand on se contait nos affaires. Elle n'était pas capable de pleurer comme du monde elle non plus. On a même eu un autre fou rire. Plein d'histoires dedans. Celles qu'on a vécues et celles qu'on ne pourra plus vivre désormais.

J'ai sorti ma photo. Elle a tellement souri qu'elle en a ri. Elle a montré du doigt Claire, Ghislain, Lisette, elle a dit « On va tous se revoir ». J'ai juste fait signe que oui. C'est là-dessus qu'on s'est laissées, quelqu'un d'autre arrivait, son oncle, je crois, et sa tante. Je n'ai pas voulu abuser de son temps devenu encore plus précieux. Il fallait que je partage. D'habitude, j'ai pas de misère à partager mais là...

Je l'ai remerciée de m'avoir invitée à venir la voir, je l'ai remerciée pour tout. Je lui ai fait le bisou le plus doux que je pouvais, j'ai reculé en la regardant, nos yeux ne se quittaient pas. Je suis partie.

Cet après-midi, on la transfère à la Maison des soins palliatifs. Je crains qu'elle tombe dans un coma très rapidement. La médication est tellement forte pour adoucir ses derniers instants. Je voudrais qu'elle les passe en compagnie de son homme, Serge, qu'elle aime tant, son fils unique, Gabriel, sa belle-fille, sa si mignonne petite-fille pour qui elle a mené tous ces combats sans jamais rien regretter depuis le début.

Et moi, j'ai eu le bonheur qu'elle me fasse appeler à son chevet ce matin, qu'elle veuille me voir. Pour me dire : « On va tous se revoir ».

Tu as raison, Vézoune, guette-moi une place à côté de toi à la caf.


mardi 24 avril 2012

Ah comme la neige...


Photo 1 : C'était ce matin, peu avant 7 heures. Les tizoizos ont été obligés de pelleter avant de déjeuner!

Photo 2 : Ah comme la neige a neigé... Mais pourquoi y a-t-il tous ces pas dans la neige, si tôt?

Photo 3 : Parce que Crocodile Dundee a dû aller attacher le quai pour la deuxième fois en moins de 24 heures, il voulait se sauver! (Pas Crocodile Dundee mais le quai).

Photo 4 : La petite maisonnette à Félixe a presque l'air d'être abandonnée. 

Ah comme la neige...


Ça fait des jolies images, ça, on en convient. Cette dentelle de neige si généreuse qui enjolive le paysage est très lourde à porter pour les arbres dont les branches ploient sous la douleur...

Mais je vous rassure tout de suite, à peine 3 heures plus tard, le paysage est tout changé, les arbres ont retrouvé leur port altier, les branches tendues vers le ciel.

Au fait, c'est quand le printemps?

mardi 17 avril 2012

Aux Iles en famille





Photo 1 : Quand je suis tombée par hasard sur cette photo d'archives, la seule inscription qu'on pouvait y lire était celle-ci : « 1941, gare de Québec, des Madelinots en route pour l'Abitibi »... Je vous en reparle...

Photo 2 : Juin 2008, au phare de L'Étang-du-Nord, du côté de Belle Anse, l'endroit est bien connu pour ses magnifiques couchers de soleil, quand on regarde vers la Gaspésie! (clin d'oeil à Barbe blanche).

Photo 3 : Juin 2008, plage de la Dune du Sud, Havre-aux-Maisons. Au premier plan, des homardiers reviennent s'amarrer au quai après leur dure journée de labeur à transborder les cages si lourdes. L'intrigante Ile d'Entrée se profile à l'horizon.

Aux Iles en famille

D'abord, il faut que je vous raconte un peu la photo 1. C'est mon cadeau à Claire, mon amie d'enfance, et aussi à Jocelyn, mon frère, qui ne l'a pas encore vue. Un présent du passé (présent du passé, la pognez-vous?) que j'offre à d'autres aussi qui viennent parfois naviguer de ce côté-ci. Je vous la partage avec la même émotion qui m'a submergée lorsque j'ai mis la main dessus.

L'année 1941, c'est celle où 102 Madelinots sont partis de leurs chères Iles pour venir s'établir à l'Île Nepawa, en Abitibi. L'année suivante, en 1942, 104 autres Madelinots sont venus les y rejoindre, mais cette fois, ils s'établissaient à Ste-Anne de Roquemaure, à quelques kilomètres de distance, toujours sur les rivages du Lac Abitibi. Mon père était du premier contingent, ma mère du deuxième. Cette pas pire épopée n'est pas beaucoup documentée dans l'histoire de l'Abitibi et encore moins dans celle des Iles de la Madeleine. Mais je vais y voir personnellement en juin prochain pour faire ma petite part, vous pouvez me croire!

Quand j'ai trouvé cette photo-là, j'ai instinctivement cherché Papa parmi les autres, je reconnaissais des visages, des attitudes, des ressemblances, des parentés. Je savais qu'il avait juste 13 ans à l'époque, qu'il ne voyageait pas avec sa famille, arrivée ici seulement l'année suivante, mais qu'il faisait le voyage avec son oncle et sa tante (une très longue histoire). Papa m'avait souvent raconté ses souvenirs de cette traversée et le fait de quitter pays et famille sans espoir de retour. Il avait été « malade » d'une grande fièvre tout au long du voyage et il était revenu à la santé comme par enchantement lorsqu'ils sont arrivés en Abitibi. Papa disait qu'il n'avait jamais su ce qui lui était arrivé. Moi, je lui répondais que c'est parce qu'il avait eu trop de peine... Et il partait à rire de son petit rire gêné quand je disais ça, il ne me croyait pas tout à fait mais un petit peu quand même.

La photo originale des archives est de format panoramique, on voit beaucoup plus de gens que sur la photo 1, mais j'en ai coupé la moitié pour garder ce que je voulais.

Papa a toujours eu pour grand ami son cousin qu'il appelait affectueusement « Évé à mon oncle Albert ». Ces deux-là se comprenaient d'instinct, ils ont « immigré » ensemble, des Iles jusqu'en Abitibi, ils ont jeunessé ensemble, se sont mariés dans les mêmes années, avec des « maîtresses d'école » originaires des Iles aussi, ils ont habité les mêmes villes minières, ont travaillé dans les mêmes mines, bref, ils se lâchaient pas, jamais jamais, c'était une amitié d'enfance, qui grandit au fil des ans et dont ils mesuraient bien l'importance. Sans se le dire, comme de raison. Y a des affaires qui se vivent mais qui se disent pas tellement. C'était de même.

Après seulement quelques secondes à balayer cette photo de long en large, j'ai reconnu sans l'ombre d'un doute mon neveu, Jean-François, le fils aîné de mon frère Yves, le petit-fils de Papa, C'ÉTAIT Papa.... en 1941, mon petit Papa pas de sourire, comme je l'ai rarement vu, c'est bien vrai qu'il avait eu une grande fièvre, ça me revenait là... Je peux pas vous décrire mon émotion. Ma mère a eu la même, ma fille aussi, et mon mari, et la semaine dernière, mon frère Yves était sans voix (avec le même petit rire gêné de Papa) quand je lui ai montré cette trouvaille d'archives. Cette photo-là, c'est une vague... une vague à l'âme!

Et tout à côté de Papa, comme depuis l'enfance et tout au long de leur vie, c'est pas un autre que... Évé à mon oncle Albert, le père de mon amie de toujours, Claire, mon amie d'enfance.

Alors, Jocelyn et Claire, je vous suggère de cliquer dessus pour la voir de plus près, et même de l'enregistrer pour la conserver dans vos archives et pourquoi pas, la partager avec vos proches? Je n'ai pas besoin de vous dire où ils sont, je suis certaine que vous saurez les reconnaître, la vague vous submergera vous autres aussi. Pour les autres qui voudraient les repérer, je laisserai le premier commentaire de l'autre côté de ce billet.

On s'en va aux Iles!

Crocodile Dundee et moi, on avait fait le projet depuis l'été dernier d'aller passer une semaine de vacances aux Iles de la Madeleine. Idéalement, on voulait y séjourner dans la même période que j'y avais été la dernière fois, c'est-à-dire la dernière semaine de juin. Pourquoi ces dates-là? Parce que la pêche au homard bat son plein, elle se termine toujours entre le 3 et le 7 juillet, donc on vit au rythme des homardiers et j'adore ça. En plus, cette période a beau être considérée comme la haute saison touristique, les Iles de la Madeleine appartiennent encore aux Madelinots jusqu'à la fin juin! (Seul bémol, j'ai su seulement après que Crocomickey et moi, on va juste se manquer, pourtant on s'était fait la promesse de se revoir là-bas et de partager nos galettes de morue... bouhou... bouhou... que c'est triste).

Du 24 juin au 1er juillet, nous y serons, à la Dune du Sud, au Havre-aux-Maisons, mais on ne passera pas nos journées là, vous pouvez compter là-dessus, on sillonnera les Iles d'un bout à l'autre, il y a trop de choses à voir et à vivre là-bas, au pays de mes parents et de tous ceux qui sont venus au monde avant eux, un peu notre pays en héritage à nous autres aussi, celui qu'on aime à revoir, parce qu'on l'aura jamais assez vu.

Des compagnons de voyage

Après avoir réservé nos billets d'avion, le mois dernier, j'étais dans une vraie euphorie. Comme ça m'a pris une grosse partie de l'après-midi tout coordonner, j'ai remis au lendemain la réservation de l'hébergement et la location d'une voiture. Ce soir-là, trop contente d'être heureuse, j'appelle mon frère Jocelyn, à Lévis, pour prendre de leurs nouvelles. Comme ça. Tout bonnement.

Parle parle jase jase, je finis par conter à Joce notre affaire aux Iles, les dates et tout ça, eux qui sont allés deux fois avec leurs enfants dans les dernières années et qui ont adoré ça à chaque fois, les enfants aussi. Et puis, on connaît le même monde, on a la même parenté! À la fin, je lui dis : « Ça vous tente pas de venir avec nous autres? »

Et là, si vous le connaissez pas, je vous l'apprends, c'est tout à fait le genre de mon frère qui me répond, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde : « Attends, j'en parle à Guylaine, donne-moi 10 minutes pis je te rappelle ». Et ça n'a même pas pris 10 minutes!

On y sera tous les quatre, aux mêmes dates! Bonheur doublé, quadruplé, décuplé... J'ai donc réservé dès le lendemain matin notre chalet pour 4 personnes là où l'on voulait s'installer, à la Dune du Sud. C'était comme par hasard le dernier qui restait de libre dans ces dates-là, la chance est avec nous. Pas besoin de louer une voiture, Joce et Guylaine arrivent de Lévis avec leur voiture, par le bateau de Souris, Ile du Prince Edouard, seulement quelques heures après nous et ils repartent le 1er juillet, quelques heures avant nous, ils nous laisseront à l'aéroport de Havre-aux-Maisons en passant. Pas plus compliqué que ça. Je vous le dis, on a le vent dans les voiles!

Depuis ce temps-là, chaque fois qu'on se parle et qu'on veut se conter quelque chose d'important ou de significatif, comme on a l'intention d'aller grimper ensemble la « Big Hill » à l'Île d'Entrée, on se dit : « On se contera ça en haut de la Big Hill »!

Ça fait que... Joce... Ta réaction à la vue de Papa en 1941, à la gare de Québec, en provenance des Iles, en direction de l'Abitibi... « Tu me conteras ça en haut de la Big Hill... » ou avant (je suis curieuse de t'entendre, montre ça à Guylaine aussi).

Et ma belle Claire, je pense à toi si souvent, je te fais le plus gros câlin, je t'embrasse fort fort, comme tu embrasseras ton cher Papa, Évé à mon oncle Albert, et ta Maman, Marguerite à François.

dimanche 8 avril 2012

Et le(la) gagnant(e) est...






Photo 1 : Troisième prix : Alexandre Morin-Chassé, de l'Université de Montréal, un auteur compositeur interprète bourré de charme et de talent. J'aurais voulu l'entendre pour un spectacle complet, j'en aurais pris davantage, c'était trop court. Il nous a fait rire et nous a émus. Sympathique en plus. Voix, guitare et harmonica, il raconte ses chansons et fait preuve d'une attitude inspirante et tellement sensible, ce jeune homme qui étudie en sciences politiques!



Photo 2 : Deuxième prix : Isabelle Rivest, de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, auteure compositrice interprète, et je répète ce que j'ai dit à propos du candidat précédent, bourrée de charme et de talent. Elle habite toute la scène, on la suivrait au bout du monde, sa personnalité, son humour, sa voix et sa musique mettent en valeur ses textes bien ciselés, qu'elle nous chante ses forêts boréales, ou même juste « en passant », ses chansons sont accrocheuses. Des textes forts, c'est une excellente nouvelle parce qu'elle termine sous peu son baccalauréat en enseignement du français au secondaire! Vous me pardonnerez mon enthousiasme...


Photo 3 : Premier prix : Équinoxe, un groupe formé de Jean-François Breton, François Lord, Antoine Poirier-Godon, Julien Poirier-Godon, Margaux Sauvé-Bergeron, tous de l'Université Laval. Au tirage au sort, ils sont passés en dernier et heureusement parce que personne n'aurait voulu passer après eux, tellement ils étaient trop bons, comme dans une catégorie à part. Ils ont mérité ce premier prix, le public était conquis dès les premières notes. Un heureux et savoureux mélange de tradition et de modernité, typiquement québécois. À eux cinq, ils forment un univers authentique et extraordinairement rassembleur.



Et le(la) gagnant(e) est...



Quelle soirée!



Pour connaître le contexte de la grande finale nationale de Univers-Cité en spectacle qui se déroulait hier soir à l'Agora des Arts de Rouyn-Noranda, vous jugerez peut-être utile de lire mon billet précédent, même si je l'ai écrit du point de vue très personnel d'une mamie et d'une maman... Je ne croyais pas que j'allais y revenir mais le déroulement de la soirée ne me laisse pas le choix, quand je raconte une histoire, il faut que j'aille jusqu'au bout et que je vous dévoile la finale!


****************


AJOUT - 20120412 : Vraiment, Radio-Canada, c'est un service essentiel et particulièrement dans des régions comme les nôtres. J'aurai l'occasion d'en reparler à un moment donné, je m'en fais un devoir de conscience.


J'avais écrit en début de semaine à l'équipe de l'émission Des matins en or de la Première chaîne de Radio-Canada en Abitibi-Témiscamigue, pour leur signifier que c'était dommage qu'on n'ait pas accès à la chronique culturelle d'Alain Vézina du lundi 9 avril, alors qu'il rendait compte avec de bons extraits « live » du déroulement de la soirée de la grande finale nationale de Univers-Cité en spectacle. Ils m'ont lue, ont réagi comme je l'espérais, et ils viennent de mettre en ligne sur leur site web cette fameuse chronique, la seule qui ait été faite sur l'événement. La voici :




Tous les artistes présents, les organisateurs de l'événement qui en était à sa 7e édition, les bénévoles, partenaires et même les gens du public qui ont vécu cette soirée méritaient que cette grande finale nationale ne soit pas le secret le mieux gardé au Québec, médiatiquement. Je pourrai dire que j'ai fait mon petit bout.

******************



Toutes les universités francophones du Québec (ou presque) y étaient représentées et même celle de St-Boniface au Manitoba. Il s'agissait de la 7e édition de ce concours qui rassemble sur une même scène chaque année des talents de partout, reconnus et célébrés dans leur université d'abord, pour mieux s'amalgamer ensuite à d'autres arts de la scène, d'autres artistes, d'autres univers de d'autres coins de pays.



L'équipe socioculturelle de l'UQAT s'est adjointe du beau et du bon monde, des partenaires, des bénévoles, tous y travaillaient main dans la main depuis des mois, et ça se sentait qu'on était tellement honorés d'accueillir chez nous de la si belle visite.



Ce que j'en retiens surtout, de cette soirée mémorable, c'est le respect, la camaraderie et la chaleur qu'il y avait entre tous ces artistes qui avaient le goût de se mieux connaître et d'échanger. Pas d'esprit de compétition ou de sursaut d'individualisme, au contraire, chacun et chacune voulait mettre en valeur le suivant ou le précédent, tel ou tel art de la scène, un esprit de collaboration et de fraternité qui se voyait et s'entendait, ça faisait chaud au coeur juste d'être là et de vivre ça.



Ce sont nos universitaires, notre jeunesse, ils ont du talent à revendre, beaucoup de sensibilité, juste ce qu'il faut d'humour, une grande ouverture aux autres et le génie de savoir réfléchir sur une foule de choses qui les concernent et nous concernent aussi. On a de quoi être fiers, on a une sacrée belle jeunesse qui nous remplit d'espoir.



On n'entendra pas parler de ça nulle part, évidemment ce genre de concours qui n'en était pas un au fond, ne fera pas les manchettes, et on n'ouvrira aucun bulletin de nouvelles avec la grande finale d'Univers-Cité en spectacle. Moi, je dis que j'avais donc un devoir ce matin d'en rendre compte, d'en témoigner, pour être juste et équitable envers notre belle jeunesse.



J'aurais aimé vous parler plus longuement de ceux qui n'ont pas gagné de prix hier soir mais qui sont tellement des gagnants, je vous assure, chacun à leur manière :



Maryline Joly, interprète, Université du Québec en Outaouais


Marie-Christine Lance, interprète, Université du Québec à Trois-Rivières


Fatou Camara et Steve Poirier, danse, École de technologie supérieure


Marie-Éve Croteau, auteure compositrice interprète, Université du Québec à Chicoutimi


Lacina Bembélé, auteur compositeur interprète, Université de Saint-Boniface, Manitoba


Frédéric Labrie, Jean-François Charest, Camille Gélinas, Jean-Philippe Viau, auteurs compositeurs interprètes, Université du Québec à Montréal


Emmanuel Caron-Garant, Bianca Rousseau, Clément Besnard, auteurs compositeurs interprètes, Université du Québec à Rimouski



Et bien sûr, les trois premiers prix que j'ai mentionnés au début qui ont fait rayonner leurs universités respectives avec beaucoup de fierté.





vendredi 6 avril 2012

Gourmandises pascales



Photo 1 : Hier soir... « Mamie, t'as vu la lune? » et tout de suite après : « Heille Mamie Mamie Mamie, on a tu des guimauves? »



Photo 2 : On avait juste un restant de sac de mini guimauves mais Papi a inventé une nouvelle recette : des brochettes (ou branchettes) de mini guimauves grillées!



Gourmandises pascales



Faisait pas chaud hier soir... Mais la lune était pleine et on avait de la belle visite, on n'allait pas passer à côté d'une si belle occasion. Où est écrit le règlement qui stipule que pour faire un petit bout de veillée au feu, il faut qu'on soit en été absolument? On n'allait pas s'empêcher de rien pour quelques petits malheureux degrés manquants! Après son bain, on lui a enfilé un gros pyjama, des bottes d'hiver, sa tuque colorée et son manteau chaud et hop, tout le monde dehors!



Pendant le souper, Félixe avait demandé à Papi si on allait faire un feu. « Pas un gros, juste un petit petit petit feu de rien du tout ». Il trouvait que c'était génial : « T'as toujours des bonnes idées, mon p'tit minou, c'est parce que tu manges tout ton poisson ». Du coup, toute contente d'être heureuse, elle en a repris une autre bouchée...



Je les laissais jaser entre eux et échafauder des plans pour la soirée, tout en suivant d'un oeil convenu et d'une oreille distraite les actualités régionales télévisées de RNC Média en Abitibi-Témiscamingue, comme je le fais toujours à l'heure du souper. C'est pas de ma faute, ça fait partie de mon travail de constater comment ça sort dans les médias lorsqu'il est question des soins et services dispensés par mon client dans l'ensemble du territoire.



À deux reprises pendant les nouvelles régionales, j'ai interpellé mon fameux duo dynamique (Papi et Félixe) pour qu'ils voient celui qui faisait justement l'objet d'un reportage, sa candidature étant maintenant confirmée dans Rouyn-Noranda/Témiscamingue aux prochaines élections provinciales. On faisait un survol de sa carrière, de ses implications sociales, environnementales et politiques, pendant que Félixe constatait : « C'est Papi Guy qui parle, regarde, il est drôle, hein? Il travaille dans son bureau! ».



Ensuite, la chronique culturelle nous présentait des extraits de l'auteure compositeure interprète qui représentera l'UQAT à la grande finale nationale de Univers-Cité en spectacle, samedi le 7 avril, à l'Agora des Arts, où elle montera sur la scène, comme le feront tous les gagnants de 10 universités francophones au pays, dont la plupart sont du Québec. « C'est Maman, avec sa guitare! »



Pour la petite, voir son monde à la télé, reconnaître leur photo dans le journal ou les entendre à la radio, c'est rien qui vaille la peine d'être mentionné, elle semble croire que tout le monde y passe un jour ou l'autre. Elle lui a demandé : « Papi Gilles, toi, t'es pas dans la télé? » et j'ai carrément pouffé de rire quand j'ai entendu Crocodile Dundee lui répondre : « Non, mais j'ai fait un film l'autre jour! », en voulant dire que son autre Papi, il n'était quand même pas un get-out-o'-here!!!



On a gardé la petite à coucher ici finalement parce que Isabelle devait être très tôt ce matin dans les studios de Radio-Canada en Abitibi-Témiscamingue, à l'émission Des matins en or, où elle donnait une entrevue et chantait en direct deux de ses chansons, (ça ne doit pas être facile le matin, ça...) dans le cadre de la chronique culturelle d'Alain Vézina, dans cette émission animée par David Chabot. À l'heure dite, on a monté le son de la radio, on a écouté l'entrevue tous les trois, en pyjama, avec nos rôties au fromage et à la confiture, on chantait avec Isabelle en se trémoussant, et on l'applaudissait après chaque chanson. C'était la fête dans la maison!






Si quelqu'un voulait connaître notre fille, à Crocodile Dundee et à moi, donc la maman de Félixe, avoir une petite idée de la confiance, l'admiration et l'amour qu'elle porte à Dominic aussi, et ça s'entend, l'entrevue de ce matin en donne un aperçu que je considère comme faisant à peu près le tour du personnage! C'est tout elle, comme on la connaît, comme on l'aime, pas seulement ses talents au point de vue artistique mais sa personnalité attachante, son écoute attentive, son respect des gens, son ouverture, sa disponibilité, son attitude, ses rêves et ses projets, sa sensibilité, et par-dessus tout, son goût de l'écriture, des autres, de la rencontre... Bref, nous sommes très fiers d'elle, comme tous les parents le seraient. Et comme sa petite Félixe l'était elle aussi ce matin en écoutant les propos et en chantant les mots de sa mère avec sa mère, en ne s'imaginant pas une seconde que tous les enfants ne vivent pas ça nécessairement!

Sa première chanson, En passant, je trouve que ses paroles sont profondes, simples et bien ciselées, beaucoup peuvent s'y reconnaître... En tout cas, moi, je m'y reconnais, je vous le dis franchement. Sa deuxième chanson représente un véritable exercice de diction, il y a dedans (à la fin) un petit clin d'oeil de rien du tout à ses deux parents, tout petits tout petits clins d'oeil... Ouvrez bien les zoreilles!



Vous savez où nous serons demain soir? À l'Agora des Arts, à Rouyn-Noranda, pour assister à la grande finale nationale de Univers-Cité en spectacle. Nous autres aussi, on a très hâte de rencontrer ces universitaires de partout qui doivent faire co-exister en harmonie carrière artistique/études/vie personnelle!

Joyeuses Pâques. Célébrez comme il se doit le printemps, la vie, le renouveau mais... Ne faites pas trop d'excès de gourmandises pascales là! Essayez le chocolat noir à 70 % en petits carrés qu'on laisse fondre sous la langue (française!...) et qu'on déguste lentement... ou encore, faites-vous des brochettes de mini guimauves grillées, dorées juste à point.