Nous sommes aux Îles de la Madeleine, à la fois au Québec et en Acadie. Plus précisément à Cap-aux-Meules. En haut du belvédère d'où l'on aperçoit au loin celle que j'appelle l'île mythique, l'Île d'Entrée, la seule qui ne soit pas reliée aux autres par la route 199 qui sillonne l'ensemble de l'archipel madelinot.
La voici encore, l'Île d'Entrée qui se profile à notre horizon, cette fois à partir de la Dune-du-Sud, à Havre-aux-Maisons. J'ai des centaines de photos de cette île, de son phare, de son seul gîte du passant qui ne possède qu'une chambre (de quoi faire rêver n'importe quel écrivain!...) de la montée que nous avons faite pour nous rendre à son point de vue exceptionnel sur l'archipel, tel qu'il se révèle comme une apparition grandiose lorsqu'on arrive en haut de la Big Hill. Mais je veux que l'île conserve encore un petit peu de son mystère!
Pêcheurs de homard au soleil levant. Dune-du-Sud, Havre-aux-Maisons. Comme le faisaient jadis nos deux grands-pères, ces pêcheurs se lèvent à 2 heures du matin et prennent la mer par tous les temps pour s'adonner dans le courage et la bonne humeur à leur dur métier. Contre vents et marées. Fin juin 2012, nos cousins nous ont invités à bord de leur homardier, Le Gaillard, pour y vivre l'une de ces journées mémorables, mon frère Jocelyn, ma belle-soeur Guylaine, Crocodile Dundee et moi. Quelle épopée on a eu le privilège de vivre grâce à Arthur, Hugo et Fred à mon oncle Will. Ils pêchent encore au large de la « p'tite shag » comme nos grands-pères autrefois. Revenus au quai de la Pointe Basse à midi, sans avoir eu le mal de mer ou si peu, ils nous ont dit qu'ils étaient fiers de nous qui avions le pied marin alors que nous étions, nous autres, si fiers d'eux. Et reconnaissants.
C'était le 1er juillet 2012, notre dernier jour aux Îles. Mon frère et ma belle-soeur avaient pris le bateau à l'aube et nous devions prendre l'avion de 13 heures. Nous sommes à la Dune-du-Sud. Je souris peut-être sur la photo mais j'ai le coeur lourd de peine de quitter mes chères Îles, c'est de même à chaque fois. La plage qu'on voit s'étendre en croissant à l'infini, on peut la marcher sur 22 km.
Plage de la Grande Échouerie. Pour certains, c'est la plus belle. Moi je ne saurais dire laquelle je préfère. Peut-être le Sandy Hook que j'ai marché à moitié seulement. La Dune-du-Sud, j'y suis attachée, c'est mon chez nous aux Îles. Il y a aussi la Plage de l'Ouest, celle du Corfou, la Plage de l'Hôpital, la Dune-du-Nord, Gros-Cap et celle où j'ai tant de beaux souvenirs de mes 15 ans, La Martinique!
L'Île Boudreau. Cet endroit est peu connu et peu fréquenté par les touristes mais il mérite une randonnée pédestre et ce, pour mille raisons.
De l'Île Boudreau, on redescend complètement à l'autre bout de l'archipel madelinot, sur l'île du Havre Aubert. C'est là que tout a commencé aux Îles, sur la Grave, lorsque nos ancêtres sont débarqués en contingent, en 1793, en provenance des Îles Saint-Pierre et Miquelon, où ils avaient été déportés plusieurs années auparavant. Ils avaient flairé le danger, une flotte anglaise les encerclait, ils ont dû partir en pleine nuit. Le Musée de la mer se trouve à Havre Aubert. Ici, on est au Café de la Grave, un incontournable, une ambiance typique des Îles, il y a toujours quelqu'un qui fait de la musique ou qui a quelque chose à raconter. Aux Îles de la Madeleine, la musique, c'est comme le vent, des personnages toujours présents dans le paysage.
Au Café de la Grave, il ne faut pas manquer de goûter à leur chaudrée aux fruits de mer qui vous est servie dans un bol en pain. Je ne voulais pas intimider mes compagnons de voyage, je n'ai posé que nos assiettes! Mais vous auriez dû voir leurs sourires... Pour le dessert, je vous suggère de traverser juste à côté, au Four à Pain, pour goûter les traditionnels croxignoles ou encore des banax.
Puisqu'on parle bouffe, les délices de la mer, on a aussi le choix de se les cuisiner soi-même. En revenant d'une journée en mer, d'activités sportives, culturelles et d'extraordinaires découvertes en tout genre, il faut s'arrêter à La Factrie, à Gros-Cap, sur l'Île du Cap-aux-Meules, pour y choisir tous les fruits de mer frais pêchés qu'on désire et se les cuisiner à son goût au chalet. Avec un petit verre de blanc bien sûr. Et des fous rires! Je sais pas ce qu'il a le vin aux Îles. il fait rire...
Mon frère et moi, par temps gris, qui posons sur le chemin des Turbide. C'est notre nom de famille. On peut bien se sentir chez nous aux Îles, parce que des chemins Turbide et des chemins Poirier, il y en a plusieurs. Celui-ci est à l'île du Havre-aux-Maisons, le village d'origine de nos deux parents, de nos quatre grands-parents, de nos huit arrière grands-parents, de nos seize...
Coucher de soleil au phare de Belle-Anse, Étang-du-Nord. Parlant des phares, c'est mon dada, que dis-je, ma dévotion, je dirais même mon obsession. Il y en a plusieurs aux Îles. Je pense à celui de l'Anse à la Cabane, de Pointe Basse (Cap Alright) de Belle-Anse, de l'Île d'Entrée et ceux qui ne sont plus en fonction aujourd'hui, à l'Île Brion et au Rocher-aux-Oiseaux. Mon grand-père Poirier a déjà été gardien de phare au Rocher-aux-Oiseaux. Et le phare de l'Île d'Entrée est un lieu très important dans l'histoire magnifique de Farmer, le cheval des Îles, une histoire vraie que j'aime raconter à ma petite-fille qui ne s'en lasse pas. J'ai promis à Félixe qu'à l'été 2015, on irait tous ensemble aux Îles, qu'elle et moi, on ferait la tournée des phares, on partirait une journée complète rien que pour ça. C'est déjà plus qu'un rêve, c'est devenu un projet.
Je voudrais voir la mer
Je ne m'explique pas vraiment comment il se fait que je suis plus attachée aux Îles de la Madeleine que ma propre mère qui y est née et qui y a vécu jusqu'à l'adolescence. Mon père aussi était très attaché à ses Îles. Mes parents et grands-parents, lorsqu'ils se sont installés en pays neuf, en Abitibi, sont retournés régulièrement aux Îles pour visiter la parenté et passer du bon temps au pays qui les a vus naître. Ils étaient fiers d'être Madelinots et leur bel accent chantant fait de vieux français et de termes marins les suivait partout où ils allaient, comme une marque distinctive, à tel point que mon père disait que c'était son passeport international.
Mais moi? Je ne suis pas née aux Îles de la Madeleine mais en Abitibi. Tout ce qui touche les Îles ou les Madelinots me passionne, me touche, m'interpelle vivement.
La mer me manque... Comprenez-vous ça? La mer me manque comme si j'avais grandi auprès d'elle. La mer me calme, me berce, me regénère, me ressource, me guérit de tout. Pour moi, toutes les îles sont des îles au trésor!
Et si vous aimez vous faire raconter des histoires, des contes, des légendes, il y en a aux Îles qui le font bien mieux que moi, avec l'accent madelinot en plus. Je les écouterais pendant des heures, particulièrement Élaine Richard qui parle avec l'accent du Havre-aux-Maisons.
http://www.cfim.ca/contes-et-legendes1/-/pub/0KtJ/content/2830570-elaine-richard-19-octobre-2013?redirect=%2Fcontes-et-legendes1
Faut pas être pressé, il faut se laisser bercer en les écoutant...
Et si vous aimez vous faire raconter des histoires, des contes, des légendes, il y en a aux Îles qui le font bien mieux que moi, avec l'accent madelinot en plus. Je les écouterais pendant des heures, particulièrement Élaine Richard qui parle avec l'accent du Havre-aux-Maisons.
http://www.cfim.ca/contes-et-legendes1/-/pub/0KtJ/content/2830570-elaine-richard-19-octobre-2013?redirect=%2Fcontes-et-legendes1
Faut pas être pressé, il faut se laisser bercer en les écoutant...