mardi 24 janvier 2012

5 ans

Photo 1 : Je publiais cette photo pour la première fois le 24 janvier 2007, c'est comme ça que j'ai commencé le blogue Chez Zoreilles! Je faisais dans la sobriété à l'époque, mes premiers billets ne comportaient qu'une seule photo et un court texte. J'arrivais sur la pointe des pieds, un peu gênée, je m'en souviens, de prendre ma place dans cet univers que je ne connaissais pas beaucoup mais que j'aimais déjà...



5 ans



Voici comment je décrivais cette photo le 24 janvier 2007 : « ... à mon lever, j'ai cru qu'il y avait trois soleils et je me suis empressée de sortir sur le patio en pyjama avec mon appareil numérique pour capter cet instant magnifique. En fait, le soleil du milieu, c'est le vrai, tel que je le vois apparaître chaque matin, entre l'Île aux Sables et l'Île du Tir à l'arc, sur mon lac. Les deux autres soleils qui l'entourent sont en réalité les points d'ancrage d'un arc-en-ciel dont l'arc irisé semble avoir disparu ». Ce n'était pas scientifique du tout comme explication, j'exposais seulement mon point de vue et mon impression mais ça donnait le ton à mon blogue, qui, 5 ans plus tard, n'a de valeur que dans les commentaires qu'il suscite et les échanges qu'il permet.



J'ai appris dernièrement et justement sur le blogue d'une amie que ce phénomène naturel s'appelle « parhélie ». Fitzsou, l'ange aérien, nous présente sa photo de ses trois soleils nordiques (elle habite à Kuujjuaq) et elle nous réfère à ce lien qu'elle a trouvé sur Wikipédia, qui définit ainsi « ce qu'on appelle faux soleil, un phénomène optique lié à celui du halo solaire, consistant en l'apparition de deux répliques de l'image du soleil, placées horizontalement de part et d'autre de celui-ci ». La définition qu'on en donne est beaucoup plus complète et on nous offre également des photos qui illustrent bien tout ça.



Bilan



J'aurais tellement à dire sur ces 5 ans passés ici... Mes premières pensées vont à ceux et celles que j'appelle mes piliers, ils sauront se reconnaître, ils étaient là avant moi ou sont arrivés à peu près en même temps que moi dans la blogosphère et nous avons formé dès le début un véritable petit réseau tissé serré, une communauté virtuelle née dans l'effervescence de ces années-là. Un genre de coup de foudre qui s'est approfondi dans le respect et l'amitié. J'ai pour eux une tendresse particulière, un attachement bien réel. Ils m'influencent beaucoup et m'émerveillent toujours autant.



Se sont ajoutés au fil des ans d'autres blogues-amis, tout aussi attachants, pertinents et intéressants, que j'aime retrouver comme de vieux compagnons et compagnes de route, fidèles, attentifs et ouverts. Quelques-uns aussi sont disparus, parfois sur un coup de tête, dans une décision assumée et unilatérale de leur part, d'autres fois parce qu'on les laissait se fondre dans l'oubli et qu'on s'en détachait tranquillement. J'ai souvent pensé faire la même chose qu'eux et pourtant, je ne l'ai pas fait... Ce matin, je sais pourquoi.



Ah oui... Il s'est tellement passé de choses ici en 5 ans... Pas autant que dans ma vie réelle mais quasiment! Et le plus intéressant, c'est toujours ce qui n'apparaît pas au premier coup d'oeil, ce qui n'est pas à l'affiche, il faut faire le petit pas de plus et cliquer sur « commentaires » pour que la chose se produise. C'est là qu'il se passe quelque chose de fascinant... dans l'échange qui suit. Mes billets n'ont toujours été que des amorces à la discussion, je ne vous révèle rien que vous ne savez pas déjà si vous passez par ici de temps en temps!



J'aime autant la photo que l'écriture, ça non plus, ce n'est un secret pour personne. Je ne crois pas avoir jamais publié un billet sans photo, j'ai donc été constante là-dessus, l'un amène l'autre! Je n'ai pas changé de mise en page non plus. C'est vert. J'aime ça le vert, c'est nature, ça me repose et quelque part, peut-être que ça me définit un peu. Et puis, c'est la couleur de l'espoir. Je ne me renouvelle pas tellement, vous avez remarqué? Je ne le fais pas exprès, j'aime les repères, les points d'ancrage, les arbres qui s'enracinent profondément dans leur terre!



Est-ce que ce blogue a évolué depuis ses débuts? En tout cas, il s'est transformé peu à peu, il a suivi un parcours qui a dû s'adapter à mille choses. J'ai la nostalgie ce matin de mon innocence des débuts, dans le temps que je racontais à peu près tout ce qui me passait par l'idée. Je n'avais pas conscience que je pouvais être lue par n'importe qui, à n'importe quel moment et dans n'importe quel état d'âme, dans plein de contextes différents. J'ai souvent eu plus d'écho à mes billets en dehors d'ici... J'en suis souvent touchée, toujours étonnée et parfois déstabilisée. C'est ainsi que je me suis autocensurée énormément au fil de ces 5 années.



J'ai connu une période où je voulais partager des préoccupations sociales et environnementales, raconter simplement au reste du Québec et du monde (je visais la planète comme public cible, faut jamais penser petit!...) ce qu'on ne voit et qu'on n'entend jamais dans les médias et qui mérite d'être mieux compris et exposé avec du vécu bien réel, dans l'authenticité et la transparence, sans viser le moindrement des cotes d'écoute ou du capital politique. Je me sentais comme un devoir de le faire. À ma façon. J'ai voulu aussi faire mieux connaître ma région, l'Abitibi-Témiscamingue, puisqu'elle est encore victime de préjugés tenaces et hélas, terriblement méconnue. Le petit bébé du Québec, c'est nous, on a à peine 100 ans d'existence, on est en train de faire nos premiers pas, donnez-nous une petite chance!



Chez Zoreilles a 5 ans... C'est à vous tous que reviennent les félicitations s'il y en a à faire. Parce que sans vous, qui laissez parfois des commentaires, ici même ou en privé, je n'aurais plus aucune motivation à continuer. Qui a le goût de parler lorsque personne n'écoute?



J'ai beaucoup appris ici en 5 ans, sur la vie, les relations interpersonnelles, les phénomènes virtuels, les petits bonheurs et les grandes misères, les attitudes et les processus, les façons d'être et de penser de pas mal de beau monde extraordinaire que je n'aurais jamais pu connaître autrement.



Mais surtout, j'ai tellement appris sur moi-même... Parce que lorsqu'on écrit, on plonge systématiquement à l'intérieur de soi, là où se situe notre essence, notre... nature. Et il n'y a rien de plus vrai que ça.



5 ans... C'est quand même un bail... Je n'aurais jamais cru ça au départ. Mais vous étiez là...

lundi 16 janvier 2012

Vive la reine!






Photo 1 : Hier après-midi, on a cuisiné ensemble, elle et moi, une énorme salade et aussi un bol de fraises avec un ti ti ti peu de sucre, juste un ti peu, hein Mamie? Comme de raison, quand on cuisine, on met toujours nos tabliers, sinon, on ne cuisinerait pas pour vrai!

Photo 2 : Félixe a eu 3 ans samedi, c'était son « party de filles » comme elle dit (il paraît que pour les parents, c'est pas reposant un party de filles... de 3 ans!...) alors on l'a fêtée dimanche! Après avoir soufflé ses trois chandelles et nous avoir entendu chanter « Ma chère Félixe, c'est à ton tour... » elle est devenue très émue, je ne lui avais pas vue souvent cette expression-là.


Photo 3 : C'est elle, la reine! Ça vous explique mon titre qui vous fera sursauter. Je me trouve très marketing des fois!!!


Vive la reine!


Sont-ce les froidures de janvier, la vie tout court ou l'actualité médiatique qui m'épuisent? Ça vous refroidit pas les ardeurs, vous autres? Moi, quand je regarde et que j'écoute ce qui se passe au Québec et comment le monde réagit (ou pas) je comprends plus rien et j'ai même plus le goût d'essayer de comprendre ni d'analyser ni de vouloir faire la part des choses. Pourtant, je veux pas rester les bras croisés et subir, ce serait au-dessus de mes forces, ça aussi.


Alors, quand ça m'arrive, je me force à revenir à l'essentiel, des petites choses simples, des activités quotidiennes qu'on ne prend plus le temps de faire autrement qu'en quatrième vitesse, et là, j'essaie de mettre de la fantaisie dedans, pour y retrouver du plaisir, juste comme pour me recentrer. C'est dans ce contexte qu'il m'arrive de raccomoder des bas, oui oui comme dans l'ancien temps, avec une ampoule dedans, de la laine de la même couleur, retisser les bouts de pied et les talons, j'ai tellement vu ma grand-mère faire ça. Ça la reposait... Comme ça me repose...


Félixe adore cuisiner. Moi aussi. On fait une super équipe, elle et moi. On est au même niveau. D'abord, ça nous prend nos tabliers. Et sa chaise pour qu'on soit de la même grandeur. Ensuite, on se lave les mains avec le savon de cuisine qui sent l'olive et la coriandre. Après, on se lance. Dans notre salade, il y avait des épinards, de la laitue romaine, des petites tomates que je coupais en quatre pour la couleur, des fèves germées cassées en deux, c'est Félixe qui décidait si elle les laissait entières ou les divisait et plein de trucs qu'elle mélangeait à mesure. Et des fines herbes sur le dessus, fallait pas oublier le basilic et le persil. En plus que c'est très joli. Pour la vinaigrette, on a mis de l'huile d'olive, du jus de citron, et même... ah c'était très drôle ça, on a décidé d'ajouter... du sirop d'érable... tout plein! On était tellement fières de notre salade qu'on a fait une deuxième recette.


Des fraises. Ah ça nous prenait un bol de fraises pour accompagner le super gâteau au chocolat glacé au chocolat avec des ti bonbons dessus. Moi, je coupais les fraises en quatre, elle les mélangeait avec un ti ti ti peu de sucre, pas trop, faut que ça goûte un peu sucré mais pas trop, ce sont les fraises qu'on aime le plus, pas le sucre. On a bien réussi notre recette de fraises, on le sait parce qu'on a vidé le bol au complet au dessert et que du gâteau, il en restait encore en masse après notre souper!

Mon billet d'aujourd'hui n'amènera aucune réflexion ou discussion ou fait nouveau. Il ne changera pas le monde. Je n'ai pas non plus aucune prétention. J'avais seulement besoin de revenir à des choses toutes simples.


Avez-vous des bas percés à raccomoder? Je me propose comme volontaire et vous pouvez me faire confiance, je suis rendue bonne, j'ai fait le tour de tous nos tiroirs à bas dernièrement. Parce que, comme on dit par chez nous, en janvier, il fait ben plus chaud en bas de laine qu'en bas de zéro!

samedi 7 janvier 2012

Qu'est-ce qu'on voeux?








Photo 1 : Le 20 décembre dernier, on célébrait chez nous le 80e anniversaire de naissance de ma mère, ce qui donnait le coup d'envoi aux festivités de la saison, pour les petits et les grands. Remarquez que Félixe est pieds nus et que Clara a déjà son pyjama de Noël. Je vous raconterai l'anecdote...



Photo 2 : Le 24 décembre, on avait passé l'après-midi au chevet de Belle-Maman, à l'hôpital, avec nos jaquettes jaunes et nos gants de caoutchouc, pour faire plus chic. En partant, on y avait laissé Crocodile Dundee avec sa Maman pour le reste de la journée et de la soirée. Pour la première fois, on allait être séparés à Noël. En sortant de l'ascenceur, Isabelle et moi, on a aperçu le Père Noël et elle a couru vers lui, comme une petite fille. Pourtant, elle a 25 ans et c'est une jeune Maman. Ça m'avait touchée beaucoup beaucoup.



Photo 3 : Le 26 décembre, on jouait au hockey sur la patinoire et je recevais toute ma famille à souper après. Un beau moment. On pensait qu'on avait devancé la tradition annuelle des derniers 20 ans. Pas tout à fait parce que...



Photo 4 : Le 31 décembre, partie annuelle de hockey sur la patinoire. C'est que ça fait 20 ans qu'on fait ça et qu'il y a pas mal de monde qui ont inscrit cette tradition en lettres d'or dans leur agenda personnel!!! Difficile de changer une tradition aussi bien ancrée...



Qu'est-ce qu'on voeux?



Il n'est pas trop tard, hein? Je voudrais vous souhaiter une Bonne et Heureuse Année 2012. Qu'est-ce que je vous souhaite particulièrement? Ah ça, je l'ignore, c'est vous qui allez me dire ce que vous voudriez vraiment. Parce que c'est délicat de décider pour les autres.



Tenez par exemple, j'ai une amie qui m'a fait rire au temps du Jour de l'An. Elle n'en peut plus qu'on lui souhaite tout le temps la santé, alors qu'elle voudrait être en amour, surtout qu'elle travaille dans le domaine de la santé et que c'est pas jojo de ce côté-là. Elle me racontait son drame d'une manière très franche et moi, il me venait plein d'images et j'essayais de pas rire quand j'ai vu qu'elle était très sérieuse. Elle est adorable, cette amie, je l'aime beaucoup, je la prenais pourtant très au sérieux, j'aurais voulu être plus à l'écoute. Tout de même, en la quittant, je lui ai souhaité plein de bonheur pour cette nouvelle année.



Au Jour de l'An, Crocodile Dundee souhaitait à tout le monde d'être heureux, en 2012. Juste ça. Il disait que, comme on était pressés par le temps, il fallait se résumer et que d'être heureux, ça voulait déjà dire d'être en santé, en amour, d'avoir une job ou mieux encore un chèque qui rentre régulièrement sans avoir à travailler et tout ce qu'on veut pour notre confort. Crocodile Dundee, je dois le reconnaître, il a toujours eu le sens du punch!



Moi, personnellement, avec tout ce qu'on a vécu ces dernières années, particulièrement plus intensément au temps des fêtes et qu'on vit encore d'ailleurs (comme proches aidants je veux dire mais je ne m'étendrai pas sur le sujet, je commence à devenir vraiment infréquentable) j'ai redécouvert deux vertus que j'essaie de mettre en pratique le plus que je peux depuis le 21 décembre. Dans chaque drame, situation, épreuve ou malheur, il se cache toujours quelque chose de beau, de très humain, qui nous réconcilie avec la vie. Je m'applique à repérer ces petits moments, j'ouvre les yeux et les zoreilles pour les débusquer et je me les repasse en boucle, ça me fait sourire, ça m'aide à trouver la vie plus belle.



L'autre vertu, c'est l'humour. Ah ça, à partir du moment où l'on décide de voir la vie sous cet angle, on commence à en voir partout et en toutes circonstances. Les fous rires les plus incontrôlables se passent d'ailleurs souvent autour d'un lit d'hôpital ou au salon funéraire. Tout le monde a vécu ça. L'humour, c'est un lubrifiant social, c'est pas moi qui l'ai dit, c'était le Père Gédéon alias Doris Lussier. L'humour, en tout cas, avouons tout de même que ça déstresse, ça dédramatise et ça fait voir toutes les situations tristes ou désespérées sous un jour plus... ou moins... En tout cas, vous comprenez ce que je veux dire.



Et c'est Félixe qui m'a appris ça cette année, comme quoi on apprend toujours des plus petits que soi. Mam'zelle Félixou, ça fait partie de sa personnalité, est très à l'aise pieds nus, tellement qu'on passe notre temps à lui dire de mettre ses bas, ses pantoufles, surtout l'hiver, quand le plancher est froid. Mais La Félixou, on dirait qu'elle respire toujours mieux quand elle court pieds nus, que voulez-vous? À la fête de ma mère, il y avait chez nous avec elle deux autres enfants, un nouveau petit cousin de son âge, Adam, et une adorable fillette de 6 ans, la belle Clara, sa nouvelle cousine qu'on voit sur la photo. Ils se sont entendus comme larrons en foire, c'était le bonheur total pour eux et pour nous de les voir tous jouer ensemble. Au bout d'un petit moment, Félixe, du haut de ses presque trois ans, a décrété officiellement : « Bon. Là, on est des amis, moi, j'enlève mes bas! » et ça nous a tellement fait rire que sa déclaration officielle nous a accompagnés tout le temps des fêtes. Aussitôt qu'on était bien avec quelqu'un, on décrétait : « Je suis tellement bien avec vous autres que je suis à la veille d'ôter mes bas! »



Donc, cette année, moi, je « voeux » qu'on me souhaite de voir le positif en tout et de l'humour partout partout. Avec ça, je devrais passer l'année pas pire.



Mais vous? Que voulez-vous qu'on vous souhaite?



Si quelqu'un s'avisait en 2012 de vous souhaiter « le paradis à la fin de vos jours », je pense qu'il serait fusillé sur la place publique. Skuzez, je fais de l'esprit de bottine là... Mais mon sens de l'humour n'est pas tout à fait au point... L'année est encore jeune!