Photo 1 : Je publiais cette photo pour la première fois le 24 janvier 2007, c'est comme ça que j'ai commencé le blogue Chez Zoreilles! Je faisais dans la sobriété à l'époque, mes premiers billets ne comportaient qu'une seule photo et un court texte. J'arrivais sur la pointe des pieds, un peu gênée, je m'en souviens, de prendre ma place dans cet univers que je ne connaissais pas beaucoup mais que j'aimais déjà...
5 ans
Voici comment je décrivais cette photo le 24 janvier 2007 : « ... à mon lever, j'ai cru qu'il y avait trois soleils et je me suis empressée de sortir sur le patio en pyjama avec mon appareil numérique pour capter cet instant magnifique. En fait, le soleil du milieu, c'est le vrai, tel que je le vois apparaître chaque matin, entre l'Île aux Sables et l'Île du Tir à l'arc, sur mon lac. Les deux autres soleils qui l'entourent sont en réalité les points d'ancrage d'un arc-en-ciel dont l'arc irisé semble avoir disparu ». Ce n'était pas scientifique du tout comme explication, j'exposais seulement mon point de vue et mon impression mais ça donnait le ton à mon blogue, qui, 5 ans plus tard, n'a de valeur que dans les commentaires qu'il suscite et les échanges qu'il permet.
J'ai appris dernièrement et justement sur le blogue d'une amie que ce phénomène naturel s'appelle « parhélie ». Fitzsou, l'ange aérien, nous présente sa photo de ses trois soleils nordiques (elle habite à Kuujjuaq) et elle nous réfère à ce lien qu'elle a trouvé sur Wikipédia, qui définit ainsi « ce qu'on appelle faux soleil, un phénomène optique lié à celui du halo solaire, consistant en l'apparition de deux répliques de l'image du soleil, placées horizontalement de part et d'autre de celui-ci ». La définition qu'on en donne est beaucoup plus complète et on nous offre également des photos qui illustrent bien tout ça.
Bilan
J'aurais tellement à dire sur ces 5 ans passés ici... Mes premières pensées vont à ceux et celles que j'appelle mes piliers, ils sauront se reconnaître, ils étaient là avant moi ou sont arrivés à peu près en même temps que moi dans la blogosphère et nous avons formé dès le début un véritable petit réseau tissé serré, une communauté virtuelle née dans l'effervescence de ces années-là. Un genre de coup de foudre qui s'est approfondi dans le respect et l'amitié. J'ai pour eux une tendresse particulière, un attachement bien réel. Ils m'influencent beaucoup et m'émerveillent toujours autant.
Se sont ajoutés au fil des ans d'autres blogues-amis, tout aussi attachants, pertinents et intéressants, que j'aime retrouver comme de vieux compagnons et compagnes de route, fidèles, attentifs et ouverts. Quelques-uns aussi sont disparus, parfois sur un coup de tête, dans une décision assumée et unilatérale de leur part, d'autres fois parce qu'on les laissait se fondre dans l'oubli et qu'on s'en détachait tranquillement. J'ai souvent pensé faire la même chose qu'eux et pourtant, je ne l'ai pas fait... Ce matin, je sais pourquoi.
Ah oui... Il s'est tellement passé de choses ici en 5 ans... Pas autant que dans ma vie réelle mais quasiment! Et le plus intéressant, c'est toujours ce qui n'apparaît pas au premier coup d'oeil, ce qui n'est pas à l'affiche, il faut faire le petit pas de plus et cliquer sur « commentaires » pour que la chose se produise. C'est là qu'il se passe quelque chose de fascinant... dans l'échange qui suit. Mes billets n'ont toujours été que des amorces à la discussion, je ne vous révèle rien que vous ne savez pas déjà si vous passez par ici de temps en temps!
J'aime autant la photo que l'écriture, ça non plus, ce n'est un secret pour personne. Je ne crois pas avoir jamais publié un billet sans photo, j'ai donc été constante là-dessus, l'un amène l'autre! Je n'ai pas changé de mise en page non plus. C'est vert. J'aime ça le vert, c'est nature, ça me repose et quelque part, peut-être que ça me définit un peu. Et puis, c'est la couleur de l'espoir. Je ne me renouvelle pas tellement, vous avez remarqué? Je ne le fais pas exprès, j'aime les repères, les points d'ancrage, les arbres qui s'enracinent profondément dans leur terre!
Est-ce que ce blogue a évolué depuis ses débuts? En tout cas, il s'est transformé peu à peu, il a suivi un parcours qui a dû s'adapter à mille choses. J'ai la nostalgie ce matin de mon innocence des débuts, dans le temps que je racontais à peu près tout ce qui me passait par l'idée. Je n'avais pas conscience que je pouvais être lue par n'importe qui, à n'importe quel moment et dans n'importe quel état d'âme, dans plein de contextes différents. J'ai souvent eu plus d'écho à mes billets en dehors d'ici... J'en suis souvent touchée, toujours étonnée et parfois déstabilisée. C'est ainsi que je me suis autocensurée énormément au fil de ces 5 années.
J'ai connu une période où je voulais partager des préoccupations sociales et environnementales, raconter simplement au reste du Québec et du monde (je visais la planète comme public cible, faut jamais penser petit!...) ce qu'on ne voit et qu'on n'entend jamais dans les médias et qui mérite d'être mieux compris et exposé avec du vécu bien réel, dans l'authenticité et la transparence, sans viser le moindrement des cotes d'écoute ou du capital politique. Je me sentais comme un devoir de le faire. À ma façon. J'ai voulu aussi faire mieux connaître ma région, l'Abitibi-Témiscamingue, puisqu'elle est encore victime de préjugés tenaces et hélas, terriblement méconnue. Le petit bébé du Québec, c'est nous, on a à peine 100 ans d'existence, on est en train de faire nos premiers pas, donnez-nous une petite chance!
Chez Zoreilles a 5 ans... C'est à vous tous que reviennent les félicitations s'il y en a à faire. Parce que sans vous, qui laissez parfois des commentaires, ici même ou en privé, je n'aurais plus aucune motivation à continuer. Qui a le goût de parler lorsque personne n'écoute?
J'ai beaucoup appris ici en 5 ans, sur la vie, les relations interpersonnelles, les phénomènes virtuels, les petits bonheurs et les grandes misères, les attitudes et les processus, les façons d'être et de penser de pas mal de beau monde extraordinaire que je n'aurais jamais pu connaître autrement.
Mais surtout, j'ai tellement appris sur moi-même... Parce que lorsqu'on écrit, on plonge systématiquement à l'intérieur de soi, là où se situe notre essence, notre... nature. Et il n'y a rien de plus vrai que ça.
5 ans... C'est quand même un bail... Je n'aurais jamais cru ça au départ. Mais vous étiez là...