Photos 1, 2 et 3 : Elles ont toutes été prises au temps des Fêtes et chacune d'elles m'inspire le même sentiment démodé : la gratitude.
Gratitude
Chaque année, à cette date, me reviennent à l'esprit les mots de ma mère, ceux qu'elle avait écrits pour rendre hommage à ses parents qui célébraient leur 40e anniversaire de mariage. Je devais avoir 9 ans à peu près et j'avais appris par coeur son long texte pour pouvoir le rendre de manière plus sensible, en y mettant tout mon coeur de petite fille qui avait la vie devant elle, qui ressentait les choses plus qu'elle ne les comprenait. J'avais déjà le sentiment vague et étrange que ces mots-là allaient être signifiants pour le reste de ma vie. Ça commençait comme ça :
« Avant de s'évanouir dans les brumes du passé, le joyeux cortège des fêtes de Noël et du Nouvel An nous invite à laisser libre cours à une joie profonde et toute intime. D'où vient que l'on éprouve toujours bonheur nouveau à exprimer des souhaits déjà anciens? C'est que l'amour et la reconnaissance sont des sentiments qui ne vieillissent pas mais qui, au contraire, prennent plus d'intensité et de chaleur à mesure que le temps fuit... »
Cette façon d'être et de voir la vie s'est inscrite dans mon « code barre » à tout jamais.
Dernièrement, quelqu'un de mon entourage me traitait d'optimiste et je vous assure que ce n'était pas dit sur le ton d'un compliment. Pour bien que je saisisse l'intention derrière le message, on a ajouté que ça tapait royalement sur les nerfs parfois. Tout ce que j'ai trouvé à répondre, c'était : « Oui, je sais, moi-même je me tape royalement sur les nerfs parfois. »
Sur le coup, ça a brassé ma cage, je me suis remise en question, c'est sain de le faire et je crois avoir démontré de l'ouverture d'esprit. Et puis, après mûre réflexion, j'ai décidé d'assumer ça. Point. Dans les jours suivants, je suis tombée par hasard sur une lecture qui disait à peu près ceci, que les gens qui font preuve de gratitude vivent plus longtemps. J'ai eu envie de rire. J'ignore si c'est vrai, mais je suis certaine d'une chose, c'est que la gratitude, ça aide à vivre au quotidien!
Le temps des Fêtes (le joyeux cortège des fêtes de Noël et du Nouvel An) a été comme toujours un vrai tourbillon chez nous. Avant de tourner cette page (avant de s'évanouir dans les brumes du passé) j'ai besoin d'y cueillir quelques précieux moments à conserver dans mon coffre aux trésors (à laisser libre cours à une joie profonde et toute intime).
Il y a eu ces deux jours en forêt avec « nos enfants », notre p'tit Noël, un bonheur tout simple, mais si grand, à prendre le temps de vivre les uns avec les autres.
Une escapade de 20 minutes pour faire une course en ville avec mon frère Jocelyn, la certitude que même à 900 km de distance, on peut être si proches qu'on se comprend avec juste des débuts de phrases et des sourires. Et qu'on sait tellement d'où l'on vient : de la même place!
Un câlin géant reçu le 31 décembre et auquel je ne m'attendais pas, une grande déclaration d'affection arrivée de nulle part comme par magie. « Tu t'en vas pas, hein? » et qui m'a bercée beaucoup plus longtemps que les quelques secondes de cette accolade enthousiaste et impromptue à laquelle je n'avais pas le choix de m'abandonner.
La gratitude... Ça signifie de prendre le temps de savourer ces moments d'éternité qu'on cueille au passage et qui se laisseraient oublier facilement si l'on n'y prêtait pas attention. Ça signifie aussi qu'il est bon d'apprécier ce qu'on a plutôt que de s'acharner à vouloir ce qu'on n'a pas. C'est cultiver, contre vents et marées, l'attitude et l'aptitude des gens heureux... fondamentalement optimistes, même si ça peut parfois taper royalement sur les nerfs. Tout bien considéré, j'assume, persiste et signe,
Zoreilles, l'optimiste qui ne peut pas et ne veut pas changer son code barre xx