Photo 2 : 20110626, sur la rivière Dufault, on a vu plein d'iris versicolores dans toute leur splendeur, c'était normal, pour la Fête nationale, que la fleur emblème du Québec soit éclatante. Les nénuphars s'ouvrent à peine. Les deux ensemble, ça fait joli, je trouve.
Photo 3 : 20110626, la glacière de l'été dernier est trop petite, on a une nouvelle piscine pour Félixe, on met de l'eau du lac dedans, on la monte sur le patio et on peut manger tranquillement tous ensemble pendant qu'elle joue. Ça fait beaucoup de « lifeguards » pour un si petit minou!
Photo 4 : 20110626, on a fait un arrêt à la plage secrète, à l'autre bout du lac. Je voulais poser la clarté de l'eau...
Fête nationale... familiale
Ces temps-ci, j'ai mal à mon Québec. Une peine immense, un chagrin qui n'est pas politique ou social, mais personnel, je vous le jure, je le prends très personnel. Ça ne m'a pas empêchée de célébrer comme chaque année, à ma manière, notre fierté nationale, notre langue, notre culture, notre patrimoine historique et artistique et tout ce qui nous sert de repères dans la tourmente. Je me disais que c'était dans la tempête qu'on pouvait reconnaître les bons capitaines et j'avais décidé d'être une fière capitaine...
Le soir du 23 juin, on n'avait pas le goût d'aller festoyer dans le Vieux Noranda, où il y avait des spectacles en plein air avec musiciens, chanteurs, conteurs, et l'ambiance habituelle de fête qu'on retrouve toujours dans ce quartier où j'ai grandi. Avec nos bons amis, on a veillé tard, partagé un petit porto, pété de la broue, écouté nos bonnes chansons québécoises à la radio mais... dans le garage! Les portes grandes ouvertes quand même!
Fêter le Québec dans le garage, c'était assez représentatif de comment on se sentait cette année...
Nous attendions de la belle grande visite en fin de semaine, Jocelyn et Guylaine, avec Jean-Mi, qui ont traversé une grande partie du pays pour qu'on soit ensemble. C'était assez pour me consoler d'un grand chagrin.
Maman nous a fait sa fameuse chaudrée aux fruits de mer, une tradition si rassembleuse chez nous, parce que ça goûte le ciel, la mer, les Iles de la Madeleine en Abitibi. Des retrouvailles à la chaudrée à M'man, c'est pour les grandes occasions, ça, c'est une loi non écrite.
Dimanche, il faisait beau, c'était chez nous que la fête se continuait, dans la simplicité des moments partagés et le bonheur d'être ensemble. On a parlé société et politique et développement et amour du Québec, à travers beaucoup d'autres sujets, sur lesquels on se rejoignait tellement que ça nous faisait chaud au coeur juste d'en parler, de se questionner ensemble sans trop trouver de réponse ni d'espoir à l'horizon.
J'ai demandé à Joce de me rappeler quelques détails de la fois où Papa avait serré la main de René Lévesque. C'est Joce (petit garçon) qui était avec Papa cette fois-là. Moment drôle et attendrissant qui dit beaucoup de la personnalité de notre père... et de René Lévesque aussi. Un jour, j'en ferai un billet, c'est promis.
C'est chez Marico que j'ai trouvé aussi une autre grande consolation, alors qu'elle nous présentait une vidéo YouTube, « La prise de parole de Fred Pellerin », 4:05 minutes vibrantes, vivantes, poétiques et lumineuses, de pure québécitude, malgré la peine, la même que je ressens, on a entendu un peu d'espoir, le tout petit espoir qui nous reste encore, quand on l'écoute, lui, et qu'on reconnaît notre Québec, à son meilleur, celui dont je m'ennuie profondément.
« Allez réveiller le vent, celui qui tient le cap pis l'espoir... Avec quatre sièces d'air d'aller, dites-moi qu'on fonce... À la limite, s'il faut tomber, on aura l'élégance de tomber ensemble... Y sera une fois... »
Je n'ai pas pu résister, je l'ai ramené sur mon babillard Facebook, et j'en ai parlé à tout le monde autour de moi. Dimanche avant souper, avec toute ma famille, on est descendus à mon bureau avec la même faim et la même soif du Québec qu'on aime, on a écouté Fred Pellerin, même deux fois, quasiment recueillis, tellement à l'écoute, et pourtant, on est tous des grandes gueules!
La Fête nationale 2011 aurait pu être triste parce que comme disaient ma fille, mon gendre, et leurs amis du même âge, on n'avait pas grand-chose à célébrer avec les derniers événements politiques sur la scène fédérale et provinciale. Oui oui, je suis consciente que le Bloc Québécois ne ralliait pas tous les souverainistes et que le Parti Québécois n'est pas le seul véhicule pouvant nous mener à la souveraineté mais pour moi, ces deux tremblements de terre, l'un à la suite de l'autre, dans le contexte actuel...
Ça fait que cette année, notre Fête nationale a été familiale et là, seulement là, on a eu le goût de célébrer ensemble quelque chose de profond, de plein de vie, de rassembleur, d'heureux.