LA CABANE
Entre le 17 et le 21 mars dernier, nous étions partis vers le Sud... du Québec (!) Crocodile Dundee et moi. Contrairement aux outardes qui remontent vers le Nord, nous nous dirigions en sens contraire à elles pour deux excellentes raisons que j'appelle, comme le dit mon titre, la cabane et le bateau.
À la cabane à sucre familiale et artisanale de ma belle-famille, tout commence là, par les érables, avec la collaboration de Mère Nature, et de quelques personnes toujours heureuses de se retrouver pour travailler dans le plaisir à faire du bon sirop d'érable. Nous sommes ici dans la région des Laurentides, surnommée Les Pays d'en Haut, plus précisément à Bellefeuille, St-Jérôme.
Chez mon beau-frère Georges et ma belle-soeur Claudette, il y a cette année environ 1000 entailles, c'est-à-dire 1000 chalumeaux soigneusement jumelés à 1000 chaudières de métal qu'on doit régulièrement récolter pour les transvider dans des chaudières de plastique qu'on ramène au grand baril principal d'environ 500 litres d'eau d'érable qui circule dans les sentiers principaux qu'on parcourt de façon motorisée même si la récolte se fait humainement. Ici, mon beau-frère Robert, chaussé de ses raquettes, s'affaire à cette tâche qu'on fait toujours en groupe.
Il a fait soleil tout au long de notre séjour là-bas. Qu'il est agréable de travailler dehors à « courir les érables »!
Cette journée-là, on était 6 à « faire une ramasse » dans le tiers de l'érablière. On voit ici le grand baril de métal où l'on vide nos chaudières pleines d'eau d'érable. Pour se transporter d'un point à l'autre, on embarque sur le « bombi », ce genre de tracteur à neige capable de transporter de lourdes charges. Pour aller cueillir l'eau d'érable dans les chaudières de métal, on le fait avec les raquettes.
Pendant ce temps, mon beau-frère Georges, le bouilleur, s'affaire sans relâche à ses gros fourneaux qu'il entretient avec constance et précision pour en arriver à faire « une coulée », ensuite une autre, puis encore une autre, etc. La journée avait commencé de bonne heure pour lui avec l'eau d'érable récoltée la veille en très grande quantité.
Encore ce cher Georges, concentré et minutieux, qui vérifie constamment plusieurs cadrans et instruments de mesure tout au long de chaque coulée. Dans sa tâche qui est tout autant une science qu'un art, il est assisté par sa grande soeur Françoise qui ne voulait absolument pas être dans la photo.
Claudette et moi, on a été se promener en raquettes dans le raccourci pour voir si les érables avaient coulé dans ce secteur.
Avec Claudette, on a été chercher de l'eau du ruisseau à l'eau claire juste derrière la cabane pour s'approvisionner en prévision du dîner. On pourrait peut-être boire cette eau mais comme on en est pas certaines, on s'en sert pour la vaisselle, le nettoyage des tables et comptoirs, etc.
Juste avant le dîner, sous le soleil ardent du midi, une petite pause avec un bec sucré pour être dans le thème de la cabane à sucre!
Claudette nous avait fait des fèves au lard maison avec un soupçon de sirop d'érable dedans. Elle m'a demandé si je voulais avoir un oeuf cuit dans le sirop, je lui ai dit que je n'avais jamais goûté à ça. Elle m'en a fait un juste pour moi, c'était tellement délicieux!
Crocodile Dundee adore les cocos dans le sirop lui aussi. C'était un vrai dîner de cabane à sucre!
Ici, on voit le produit fini de cette « coulée » : 3 gallons de sirop d'érable, c'est-à-dire 24 conserves puisque 8 conserves donnent 1 gallon. Cette journée, elle s'est terminée à 20 heures, c'est ce que mon beau-frère Georges appelle un beau succès puisqu'en tout, il aura fait 15.5 gallons de sirop d'érable ce jour-là. Pour lui, une petite année, comme l'année dernière, signifie environ 60 gallons. Une bonne grosse année productive serait environ 100 gallons, c'est ce qu'on souhaite pour cette année. La saison sera-t-elle bonne? C'est toujours Mère Nature qui mène...
LE BATEAU
Crocodile Dundee rêvait depuis le mois de décembre du « bateau de Granby ». Le nôtre étant devenu trop petit (la famille s'agrandit tout le temps) très inconfortable et peu performant, il avait cherché partout autour de nous, parmi ses connaissances, chez les concessionnaires, sur l'Internet, et le bateau de ses rêves, celui qui convenait à nos besoins et à notre budget, c'était celui qu'un monsieur de Granby avait mis en vente sur un site spécialisé. En janvier dernier, on avait communiqué avec ce Monsieur de Granby et nous nous étions bien entendus. Nous lui avions fait parvenir un chèque de 10 % de la somme pour officialiser la transaction, avec la promesse qu'on irait chercher le bateau/moteur/remorque en mars ou avril, au moment où l'on irait faire les sucres. C'est donc dimanche dernier que nous sommes devenus les nouveaux propriétaires du « bateau de Granby » qui est devenu un bateau de Rouyn-Noranda.
Oh qu'il est fier, le capitaine du nouveau bateau... On avait beau avoir vu plein de photos détaillées lors des négociations en janvier dernier, lorsqu'on a aperçu en vrai notre nouvelle acquisition, on a été agréablement surpris. Personnellement, je n'avais jamais vu un garage aussi propre et bien rangé. On aurait pu manger sur le plancher du garage tellement tout était impeccable.
Lundi matin, on reprenait la route du Nord, dans le même sens que les outardes, pour ramener chez nous le nouveau joujou. Bien entendu, la petite famille nous attendait, fébrile et excitée. On est tellement fous, nous autres, qu'on a tous voulu s'asseoir dedans, pour voir ce que ça faisait. Et ça faisait très très très bien. Félixe était tellement contente qu'elle dansait entre les bancs en chantant « Partons la mer est belle ». Elle a choisi sa place, dans la pointe du bateau, et nous lui avons promis qu'elle pourrait s'y asseoir seulement lorsque le bateau serait arrêté et avec une veste de sauvetage.
Dominic était aussi fier que son beau-père! C'est lui qui avait fait le premier contact téléphonique avec le Monsieur de Granby et il avait beaucoup encouragé Crocodile Dundee à aller au bout de son rêve puisqu'il revenait tout le temps « au bateau de Granby », c'était ce bateau qu'il voulait. Maintenant, on a tous hâte à la débâcle et on a plein de projets pour l'été qui vient.