mardi 20 janvier 2015

Crocodile Dundee fait du cinéma!



Cette photo date d'il y a une quinzaine d'années. Elle a longtemps été mon fond d'écran sur mon ordinateur, ainsi j'avais toujours sous les yeux Crocodile Dundee et notre fille Isabelle, heureux et complices, lors d'une des expéditions de canot père-enfant qu'ils faisaient tous les ans à cette époque avec d'autres de nos amis. 

Crocodile Dundee fait du cinéma!

Je vous avais déjà raconté que lors du tournage de Chasse au Godard d'Abbittibbi, un film de Éric Morin, nous avions eu la chance de faire l'expérience de quelques jours de tournage sur un plateau de cinéma. J'avais, pour ma part, déjà participé au tournage du documentaire Le Grand Retour un film de Herménégilde Chiasson, des Productions du Phare-Est, tourné en 1994 dans le cadre du tout premier Congrès mondial acadien. J'avais adoré cette expérience. 

Dans Chasse au Godard d'Abbittibbi, une fiction, on a fait appel à beaucoup de figurants pour quelques scènes mais notre fille Isabelle avait un troisième rôle, Crocodile Dundee et moi aussi. Aucun de nous trois n'avait tourné la même journée puisque nous faisions partie de trois scènes différentes. J'ai été coupée au montage (ça arrive souvent en cinéma malgré que j'ai passé deux jours coiffée, maquillée et costumée comme dans les années 60) on ne me voit pas vraiment dans le film. Mais Isabelle, oui, bien sûr, elle avait même du texte à apprendre. Quant à Crocodile Dundee, non seulement on le voit et on l'entend dans la scène de la taverne mais à un moment donné, il crève l'écran pendant deux secondes alors qu'on le voit en gros plan, en tant que travailleur de la mine. C'est probablement là que Éric Morin, le réalisateur, a eu un coup de coeur pour « sa gueule de cinéma »!

Donc, au moment de tourner une publicité pour Momentum, un centre de conditionnement physique de notre région, Éric a demandé à son Rambo préféré (cette pub est d'ailleurs surnommée la pub de Rambo!...) s'il voulait faire une journée de tournage avec son équipe pour promouvoir l'entreprise en question. C'était l'été dernier. Crocodile Dundee a dit oui sans trop savoir dans quoi il s'embarquait mais il avait tellement eu de plaisir lors du tournage de Chasse au Godard d'Abbittibbi qu'il ne voulait rien refuser à Éric. 

Disons qu'il n'a pas eu de difficulté à entrer dans la peau du personnage, vous allez tout comprendre quand vous verrez cette publicité de 30 secondes. Au fil des années, mon homme a porté tellement de surnoms. Selon l'époque et le contexte où ils l'ont connu, on l'appelle tour à tour Ti-Pop Rivest (les gars de la construction surtout)  Bill Wabo (un personnage des Belles Histoires des Pays d'en Haut)  Joe L'Indien (un personnage de l'émission Les Cadets de la forêt)  Rambo (personnage bien connu au cinéma, interprété par Sylvester Stallone) et finalement, Crocodile Dundee, pour ceux qui ont vu le film ou bien qui me lisent depuis 8 ans ici. 

http://vimeo.com/108271932

Cette publicité est diffusée depuis 3 mois dans les salles de cinéma de chez nous et aussi à la télévision pendant nos nouvelles régionales. Si vous habitez en Abitibi-Témiscamingue, vous avez des chances de l'avoir déjà visionnée, on nous en parle tellement souvent, si vous saviez. Crocodile Dundee vient tout juste de me donner la permission de la mettre en ligne, pour nos parents et nos amis qui sont de l'extérieur de la région, qui en entendent parler et qui veulent la voir. 

Regardez bien le sourire qu'il a vers la fin, quand il court sur le tapis roulant... Un petit sourire bref, authentique, chaleureux... C'est avec ce sourire-là que je suis tombée en amour un jour!

Bon cinéma!


vendredi 16 janvier 2015

La beauté du monde


Cette photo me fait rire et je me reconnais dans l'expression « complètement sidérée » de ma petite-fille la plus jeune, Blanche, celle qui est née le jour de mes 57 ans. Heureusement qu'elle sourit la plupart du temps et que ses beaux yeux bleus si pétillants nous ramènent à... 

La beauté du monde

Avec les récents événements entourant la tuerie au Charlie Hebdo, ensuite les réactions et réflexions lues, vues et entendues partout dans le monde et qui vont dans toutes les directions, je vous avoue que j'ai encore une fois perdu quelques repères et beaucoup d'illusions sur la nature humaine en général. Je ne comprendrai jamais comment et pourquoi on en vient à tuer au nom d'une croyance, d'un dieu, une idéologie, une religion. 

Ce qui me « répare » à chaque fois où je suis brisée, c'est la beauté et la bonté du monde, de la nature humaine quand on prend chaque être humain un par un. Arrive un moment où je sens le besoin de prendre du recul des médias traditionnels comme des médias sociaux pour m'ouvrir à la vie ici et maintenant. Est-ce de la lâcheté, de la survie ou de la résilience? 

Quoiqu'il en soit, pendant que tous ces événements brassaient les cerveaux et les coeurs à la grandeur de la planète et faisaient surgir le meilleur et le pire de nous, comme humanité, j'ai été plus attentive que d'habitude à ce qui se vivait dans mon univers proche pour trouver refuge dans quelques rencontres marquantes, gestes gratuits et sourires bienveillants qui ont fait une grande différence dans mon quotidien. 

Mardi soir, nous sommes allés à la salle communautaire de la petite ville minière de Cadillac, un salon funéraire provisoire où reposait en paix une grande dame que j'aimais beaucoup. Elle s'appelait Mary. Nous connaissons 2 de ses enfants et quelques grands amis que nous avons en commun. Mary était une fière Algonquine, si tant tellement proche de la vie et de la nature. Il y a des êtres qui sont inoubliables et Mary est de ceux-là qui répandent autour d'eux paix et amour dans un regard, un geste, un sourire, une merveilleuse authenticité et une économie de mots qui, en sa présence, devenaient superflus. Je n'ai jamais vu autant de personnes réunies dans un si petit lieu plein d'amour et d'affection où régnaient respect, recueillement, silences éloquents,  pleurs discrets, poignées de main chaleureuses et câlins réconfortants. 

Je vais très souvent au CHSLD où réside maintenant Belle-Maman. J'y étais encore cet avant-midi et ce midi, pour son rendez-vous chez la coiffeuse au rez-de-chaussée et ensuite pour lui donner son dîner à la grande salle à manger tout près du salon de coiffure, qu'on appelle maintenant « le restaurant » parce que le décor est magnifique et que ça lui amène parfois un sourire. Elle a l'impression d'une grande sortie. Oui, c'est difficile d'accompagner depuis tant d'années une personne en si grande perte d'autonomie mais on rencontre là des êtres d'exception, d'une humanité sans pareille, qu'il s'agisse de membres du personnel soignant ou d'autres proches aidants qui, comme nous, vivent des situations extrêmes qui bouleversent au point où l'on espère tous de mourir jeune... Ces personnes qui accompagnent de tout leur être ceux et celles dont la vie n'en est plus une ont un sourire émouvant, fait de tendresse, de douceur et d'empathie. Un sourire qu'on s'offre les uns les autres sans s'en rendre compte, un sourire entendu, complice, qui contient les mêmes discours sur la vie et la mort qui se côtoient toujours en parallèle sans jamais se croiser. 

En sortant du CHSLD, dans cette froidure hivernale qui n'avait rien pour me réchauffer le coeur, je devais passer à l'épicerie et faire des courses urgentes. Partie tôt de chez moi ce matin, j'avais remis à plus tard la corvée de pelletage de toute cette neige tombée hier soir et cette nuit, avec le banc de neige durcie que n'avait sûrement pas manqué de me faire la déneigeuse de la ville, comme à son habitude. Crocodile Dundee étant absent de la maison, je n'avais pas l'intention de me défiler mais cette corvée de pelletage me pesait comme jamais auparavant. Je manquais de courage. 

Avec mes sacs d'épicerie à débarquer de la voiture, je voulais me stationner dans la rue pour éviter de durcir davantage le banc de neige, j'avais très faim, des appels téléphoniques à retourner et tellement de retard en tout que... ce fut un véritable cadeau de la vie  de me rendre compte en arrivant chez moi que quelqu'un avait tout déblayé la cour, même la galerie et les escaliers avaient été pelletés. Il y avait un ange gardien qui avait tout fait ce travail pour moi. Je n'en revenais pas de la bonté du monde. Quelques heures plus tard, je ne connais pas encore l'identité de cette personne qui m'a rendu service. Est-ce un voisin? Un ami? Mon frère? Mon super gendre? Je ne sais pas mais je saurai bien un jour... En attendant, ce geste m'a convaincue qu'il reste encore tellement du bon monde dans le monde, comme disait mon père. et ces petits événements du quotidien ont contribué à me « réparer » cette fois encore.