mercredi 28 octobre 2009

Si le ridicule tuait, je serais morte!

Photo : Elle n'est pas de moi, je l'aurais publiée avant aujourd'hui. Elle m'a été envoyée il y a deux ans par un biologiste de mes amis lors des événements dont j'ai déjà parlé ici. J'avais pris une photo d'un nounours grimpé dans les bouleaux près du garage et c'est celle-là qui avait illustré le billet où je racontais l'invasion de nounours qu'il y avait dans les villes de Rouyn-Noranda et de La Sarre, de même que dans les villages environnants, à cause de la pénurie de petits fruits de cette fin d'été. Résultat, la chicane a pogné dans mon blogue à cause d'un « épeuré » qui semblait souffrir d'insécurité profonde. Ça fait que... je vous serais reconnaissante de ne pas glisser sur ce terrain-là. La peur vient souvent de l'ignorance et notre vie n'est pas en danger. Une chance, parce que...

Si le ridicule tuait, je serais morte!

Et je serais morte ce matin, autour de 9 heures à peu près. Depuis lundi matin, je garde Félixe. Ses parents sont en voyage d'amoureux. Comme ils l'auraient fait eux-mêmes, je l'amène tous les matins à la garderie, sauf que moi, je prends mon temps, j'y vais vers 9 heures. Je vais aussi la chercher le soir, j'arrive vers 16 heures, après son dodo d'après-midi. Je vis donc de grands bonheurs depuis trois jours mais je fais un peu la vie d'une monoparentale au travail, Crocodile Dundee étant absent ces jours-ci, ce qui ne fait que renforcer toute l'admiration que j'ai pour ces femmes-là.

6 h 15 : Je l'entends qui gazouille dans sa couchette, dans l'ancienne chambre de sa maman. Déjà que je me dis? Je pourrais roupiller encore un peu mais j'ai trop hâte de la voir. Les couettes dans les airs, en pyjama de vieille fille, j'arrive jusqu'à elle : « Coucou, c'est moi! ». Elle m'accueille avec un cri de joie et une petite danse.

6 h 30 : Quelle énergie elle a, elle veut toujours jouer, marcher et danser. Je change sa couche, elle veut prendre tout ce qu'il y a autour. D'accord, tiens, ma chouette, on va te changer les idées. Même si j'avais tout sorti hier soir, ça me prendrait deux bras de plus. « Tape, tape, tape, pique, pique, pique, roule, roule, roule, chatouille, chatouille!!! », je réussis à compléter la manoeuvre de changement de couche sans qu'elle se sauve!

7 heures : Biberon. Installée dans sa chaise haute, elle est capable de le prendre toute seule. Mais je supervise quand même. C'est dans ce temps-là que je déjeune d'habitude mais pas ce matin, j'ai rendez-vous pour des prises de sang à 9 h 20. Mes vêtements préparés hier soir, je m'habille et me maquille dans la cuisine. Ce sera fait pour tantôt.

7 h 10 : Biberon terminé. Félixe s'applaudit. Pas longtemps. Elle se tortille, veut sortir de sa prison de chaise haute. Oh elle est comme mamie, sa liberté, elle y tient... Alors, je finirai plus tard de me dessiner une face, là, c'est le temps de jouer. La guitare? OK, mamie va t'en jouer. Après mes plus grands succès et quelques ovations debout, c'est le temps de préparer les céréales et les fruits pour ma danseuse infatigable qui se bouge tout le temps les fesses et son petit corps tout en rythme comme sa tête qu'on dirait sur un ressort.

8 heures : Re-chaise haute. Re-prison sécuritaire pour Félixe. Elle n'a pas vraiment faim, c'est ce qu'elle m'exprime par ses mimiques, en éloignant la cuillère de sa bouche d'une petite main ferme et décidée avec son plus beau sourire garni de ses 6 dents bien en évidence. Les danseuses, ça mange légèrement. Mais moi, j'en mangerais bien de ses céréales et fruits ce matin si je pouvais... C'est ce que je lui dis. Mais je n'ai aucune influence sur elle. Je négocie avec tout mon charme de mamie et notre chanson fétiche super rythmée. « Ah ah ah que je t'aime/Viens ici ma chère Félixe à ma porte/J'ai un secret à te dire dans l'oreille/Que je t'aimerai toute la vie/Ah oui, chérie, Youpi. Bravooooooo! » Applaudissements nourris de la petite foule en délire mais pas moyen de lui faire avaler une cueillèrée de plus, elle fait signe que non. Je fais l'avion qui atterrit, c'est clair que j'insiste trop à son avis, elle me « trtrtr » tout ça sur mon chandail avec une précision qui ne tient pas du hasard, je pense. Elle n'en veut plus. Mamie vient de comprendre le message!

8 heures 15 : Je libère Félixe qui veut jouer avec ses petits bonhommes, ses livres, sa poupée molle, le petit piano, tout lui semble palpitant ce matin. Mais il faut se préparer à partir. Pas le temps de changer de chandail, mamie ira en ville avec son chandail nettoyé à la débarbouillette. Préparation du sac à dos, du sac à couches. Re-changement de couche. Pas besoin, tout est impeccable. J'enlève son pyjama, ses petits vêtements sont prêts, faut l'habiller avant qu'elle se sauve. Bisous, chansons, contines, on y arrive non sans une participation énergique de ma part.

8 h 45 : Nous sommes prêtes. Félixe est habillée, elle a hâte d'aller dehors. Elle me dit « ga ga ga » avec son petit index pointé sur la porte. Oui, mon ti minou, on y va là... Bottes, imperméable, ma sacoche... Où est ma sacoche? Ça me la prend pour les paperasses de l'hôpital. OK, je l'ai. La petite s'impatiente. Oui, mon ti minou, attends, ce sera pas long... « Attends, attends » qu'elle me répète, ce mot-là, elle sait le prononcer depuis quelques mois déjà. On recommence. Ma sacoche, son sac à dos pour la garderie, le sac à couches, la petite dans les bras, on sort. Je n'ai plus de main pour verrouiller la porte. Tant pis, y a pas de voleur au chemin des Castors, c'est un cul-de-sac qui tombe dans le lac. Je prends une chance. Chargée comme un mulet, je monte les marches jusqu'à ma voiture. D'abord, je dépose les sacs sur le siège avant et la petite dans son autre prison, le siège d'auto réglementaire et sécuritaire. Elle déteste le siège d'auto, c'est une attaque à son grand besoin de liberté. C'est le temps de sortir de mes poches les petits bonhommes de couleur et la musique à bouche. C'est donc bien compliqué ces maudites sangles de siège d'auto pour enfant... Mamie, elle a tellement chaud là!

8 h 55 : On roule vers le boulevard Saguenay, mamie chante, Félixe danse dans son siège d'auto. Ça va, elle oublie sa prison. C'est donc bien loin, sa garderie, je trouve. Tous les autobus nous forcent à arrêter aux deux minutes sur le boulevard à quatre voies. Mademoiselle la danseuse s'impatiente, je le vois dans mon rétroviseur. Ah non, pas encore une lumière rouge. Je sors ma musique à bouche et j'improvise un reel endiablé. Ah là, mamie, tu me fais plaisir, c'est en plein mon genre. Le party est pogné dans le char, moi, je me désâme à jouer de l'harmonica pendant que Félixe tape des mains en arrière et bouge tout ce qu'elle a...

9 heures : Comme la lumière allait tourner au vert, sans m'arrêter de jouer, j'ai jeté un oeil dans la voie de droite... C'est là que... Un monsieur tout seul dans sa voiture est crampé de rire, il a assisté à mon show devant un public conquis que je croyais limité. C'était un show intime, vous savez, je n'avais pas conscience que... Et je lui fais signe en haussant les épaules, en montrant la petite qui tape des mains... Il rit encore plus... La lumière passe au vert pendant que ma face passe au rouge et il roule parrallèlement à moi jusqu'en ville, faisant bien attention de ne pas me dépasser, toujours en riant.

C'est donc loin, la garderie à Félixe!

Et le ridicule ne tue pas, même qu'il amuse parfois. Après avoir déposé ti minou à la garderie, je suis allée à mes prises de sang. Contrairement à mon habitude, je n'ai même pas perdu connaissance. Non seulement je suis pas morte mais je suis plus forte qu'avant!

mardi 20 octobre 2009

Et si le soleil se levait à l'ouest?



Photo 1 : Soleil levant sur lac gelé, janvier 2009, lac Dufault.

Photo 2 : Même décor, même instant, quand on y regarde de plus près.

Et si le soleil se levait à l'ouest?

Si je classais mes petites histoires par catégories, en voici une qui irait rejoindre les autres au rayon « chocolat chaud » et c'est justement ce que je bois en ce matin frisquet, devant mon ordinateur qui prend les traits d'un vieux chum à qui j'aime bien jaser des anecdotes du quotidien qui mènent à des réflexions que je me fais sans prétention aucune. Je vous les soumets pour les enrichir de vos commentaires et points de vue et jamais je ne voudrais prétendre que j'ai raison ou que je détiens la vérité universelle.

L'anecdote se passe en septembre dernier, en Abitibi-Ouest. Comme une centaine d'autres personnes, partenaires internes et externes, je participais à ce forum ouvert de deux jours où l'on devait abattre un travail considérable pour dégager les priorités qui feraient consensus dans le réseau de la santé et des services sociaux offerts sur ce vaste territoire peu populeux, avec ses particularités, ses contraintes et ses besoins toujours trop immenses à combler pour les ressources dont nous pouvons disposer. Voilà pour le contexte.

Au premier matin, dès les premières minutes, les sujets des ateliers fusent dans le grand groupe réuni dans cette salle où nous nous retrouverons souvent pour faire le point. Je suis déchirée sur les choix que je devrai faire pour en privilégier seulement quatre sur les vingt-huit annoncés où j'aimerais contribuer : maltraitance des enfants, santé mentale chez les jeunes, soutien aux aidants naturels, maintien à domicile, promotion de saines habitudes de vie, bénévolat, contribution et relève, partenariat et milieux défavorisés, stratégies pour faire face aux pénuries de ressources humaines, pauvreté, droits des personnes âgées, entre deux joints, tu pourrais faire quelque chose, sentiment d'appartenance organisationnelle et régionale, auto responsabilisation de sa santé, santé psychologique chez les hommes et plusieurs autres qui me tenaient tous à coeur.

Je n'avais que quelques minutes avant que le groupe se subdivise pour faire mes choix d'ateliers. J'aurais pu y aller en fonction de mes passions ou de mon vécu personnel mais j'ai plutôt penché du côté où je me croyais le plus utile. J'ai eu peur que la santé psychologique chez les hommes soit un atelier boudé, ignoré, ou pire encore, qu'il rassemble autour de la table des bonnes femmes qui réfléchissent en missionnaires qui veulent sauver le monde malgré eux. J'aurais veillé au grain, vous pouvez me croire, pour les ramener sur le plancher des vaches!

J'arrive donc au local où devait se dérouler cet atelier, « santé psychologique chez les hommes » et déjà, je reconnais deux madames que je sais oeuvrer auprès de cette clientèle, l'une d'elles particulièrement au niveau de la prévention du suicide. Je devinais la suite... Mais je me trompais. Et c'est tant mieux. Assise sagement avec mes documents devant moi, j'ai vu arriver les gens à cet atelier qui n'était pas boudé du tout finalement. Et ma surprise a été de voir arriver autant d'hommes que de femmes pour cette discussion qui devait mener à des recommandations bien précises, des actions concrètes sur le terrain.

Les deux dames qui avaient initié ce sujet d'atelier accueillaient chacun des participants(es) et prenaient note des présences. En les voyant s'affairer ainsi, je comprenais qu'elles voulaient animer toute l'affaire. Je connaissais ces hommes de qualité qui s'étaient pointés là parce que je les côtoie régulièrement dans mon travail, juste assez pour savoir qu'ils auraient pu se murer dans un silence frustré s'ils sentaient qu'on les dirigeait même avec une grande finesse. Encore là, je me trompais...

D'entrée de jeu, les deux animatrices nous ont demandé un tour de table pour nous présenter et dire pourquoi on avait voulu prendre part à cet atelier, ce qui était inhabituel comme fonctionnement. En plus, dans le sens des aiguilles d'une montre, j'étais la première invitée à le faire. J'ouvre ici une parenthèse... Quand on doit intervenir de manière aussi spontanée, c'est là qu'émerge vraiment ce qui dormait au fond de soi, quelque chose qui ressemble à son essence, sa vérité, sa motivation profonde, son credo. On ferme la parenthèse.

Alors, je me lance, en essayant de faire mes phrases courtes pour laisser plus de place aux hommes à mes côtés... « Je suis là parce qu'il n'y a que des hommes formidables dans ma vie. Si certains ont vécu ou vivent parfois des situations difficiles, et même des détresses, je n'en ai connu aucun qui avait demandé de l'aide, on dirait qu'ils ne savent pas comment ou qu'on ne sait pas comment les rejoindre. Il faudrait qu'ils nous le disent eux-mêmes sinon on va continuer à les materner dans le réseau de la santé et des services sociaux et on va encore passer à côté de ce dont ils ont vraiment besoin. Et ce sont là les derniers mots que je prononcerai dans cet atelier, je vous le promets! »

J'ai vu les hommes rire et pousser comme un soupir de soulagement!

Faire le tour de la table a pris au moins 10 minutes sur les 45 qui nous étaient allouées. Mais ça valait la peine. Il s'est exprimé là des cris du coeur que je n'avais jamais entendus auparavant et qui sont venus colorer les discussions et les recommandations qui ont suivi. Même la psychologue assise en face de moi a su se la fermer et écouter tout au long de l'atelier.

Ces hommes, travailleurs et gestionnaires du réseau de la santé et des services sociaux, n'étaient plus en fonction, ça devenait clair qu'ils n'arboraient plus leur uniforme de travail mais qu'ils nous parlaient d'eux : Comment ils perçoivent la demande d'aide, pourquoi ils se sentent honteux d'en demander, qu'ils ont besoin de guérir non pas en parlant mais en entrant en action, qu'ils expriment leurs émotions de manière différente des femmes, que ça les dérange que les intervenants soient surtout des femmes, qu'ils n'ont pas de modèles masculins auxquels se référer, qu'on ne sait jamais détecter la détresse chez eux avant qu'il ne soit trop tard, etc.

Bref, ces hommes en avaient long à dire mais ils cherchaient dans nos regards et nos silences respectueux des approbations tacites également. Tout en eux posait la question : « Comprenez-vous? » Oui, on comprenait. Nos silences et notre écoute devenaient des claques dans le dos, des bines sur l'épaule, des p'tites frettes à ' taverne dont ils avaient besoin.

Tout au long de ces discussions pour le moins « viriles », je me disais que j'assistais en direct à un changement des mentalités peut-être, à un résultat inespéré qui couvait sous la cendre depuis des décennies, une évolution prometteuse dans les rapports hommes femmes bien au-delà des services de santé de l'Abitibi-Ouest.

Curieux hasard ou conséquence logique, j'ai retrouvé ces hommes bien souvent au cours des ateliers suivants et des travaux de ces deux jours. Chaque fois, ils venaient vers moi comme si on avait noué un lien privilégié. Et pourtant, je n'avais rien dit. J'en viens à la conclusion que la meilleure façon d'aider quelqu'un, c'est surtout de lui demander franchement comment et de s'avouer modestement au départ qu'on n'y arrivera pas nécessairement parce qu'on part toujours bien trop de nos propres critères, de ce qu'on connaît, de notre vécu et de nos vérités qu'il serait dangereux d'ériger en dogmes.

Est-ce que la manière de répondre aux besoins d'aide des hommes dans notre société n'a pas toujours été pensée, proposée, mise de l'avant et offerte par des femmes, à la manière des femmes? Est-ce qu'on est prêt à remettre en question ce qu'on a toujours cru, et même que le soleil se lève à l'est?

lundi 12 octobre 2009

Tapis d'or et rivière aux diamants




Ces photos ont toutes été prises samedi dernier en s'en allant à notre camp en forêt.

Photo 1 : Un tapis d'or recouvrait le dernier bout de chemin, de l'autre côté du barrage de Rapide Deux, où nous stationnons notre voiture. Juste en bas, il y a notre chaloupe qui nous attend, amarrée au quai.

Photo 2 : Sur la rivières des Outaouais, avec le soleil éblouissant de cette fin d'avant-midi, on pouvait voir plein de diamants qui flottaient à la surface.

Photo 3 : Dans cette petite baie bien à l'abri, j'avais l'impression de regarder l'automne par une fenêtre.

Tapis d'or et rivière aux diamants

À la chasse aux images de la semaine d'avant, j'étais revenue bredouille. Donc, la fin de semaine dernière, je m'étais faite la promesse que j'allais au moins rapporter dans mes bagages quelques images, des paysages bien sages, à défaut de pouvoir croquer sur le vif ces orignaux que j'aime et que j'espionne à longueur d'année. Voilà donc une partie du résultat de ma chasse aux images qui s'achève aujourd'hui.

Ah j'ai bien vu deux loutres qui faisaient des cabrioles en approchant la fin du bras de rivière non loin du camp mais le temps de sortir mon appareil et de le porter à mon oeil, elles avaient plongé sous l'eau en ondulant à la vitesse grand V. Elles m'ont fait me sentir comme une paparazzi. J'ai vu un lièvre aussi mais il courait vite, vite, vite, je me demande de qui il se sauvait. J'ai photographié des perdrix et des pies mais mes photos préférées, ce sont celles qui incarnent une sorte de richesse qui n'a pas de prix, c'est pourquoi je les compare à l'or et aux diamants.

Je vous avouerai en terminant la vérité, sinon, je ne me sentirais pas intègre...

Si moi, je ne chasse que les images pendant la saison de récolte de l'orignal, que je ne possède même plus d'arme à feu et que j'assume que je suis incapable de tirer sur cet animal, ce n'est pas la même chose pour mes 5 compagnes et compagnons de chasse. Alors, au premier matin de l'ouverture de la chasse à l'orignal, le 3 octobre dernier, un mâle de 3 1/2 ans s'est pointé et il a été abattu par mon beau-frère, Robert, un chasseur d'expérience qui n'en était pas à son premier gibier. Une balle dans le coffre, de fort calibre, un tir précis, quelques secondes, c'était fini. Tout le monde était content. Moi aussi.

Cette viande est délicieuse, tout à fait bio, excellente pour la santé, riche en fer et en protéines dont j'ai grand besoin. Voilà la vérité. Si nous n'avions pas abattu cet orignal dans notre groupe, d'autres l'auraient fait, il y avait des chasseurs partout sur le territoire. L'Abitibi-Témiscamingue, c'est le royaume de l'orignal, on est au moins reconnu pour ça.

Tirez-moi des roches si vous voulez, je suis capable d'en prendre...