C'était dimanche matin dernier, juste avant le Ciné-Muffin du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, une tradition de bonheur et de cinéma que je partage depuis quelques années avec Félixe, ma petite-fille qui aura 6 ans en janvier prochain. Toutes les deux dans l'euphorie de ce moment tant attendu, Félixe a voulu qu'on fasse tout plein de selfies en attendant le début de la projection du Conte pour tous qu'on a tellement aimé « La gang des hors-la-loi ».
Signé Fred Pellerin. J'y reviens dans un moment...
Le Festival des rencontres
Ah si vous saviez comment je nage dans le bonheur en ce moment! Je n'ai même pas le droit de garder ça pour moi toute seule. Parce que lorsqu'on vit tant de moments heureux, on a le goût et même le devoir de comprendre comment et pourquoi, pour tâcher de reproduire ça dans notre vie le plus souvent et le plus longtemps possible.
Bien sûr, j'aime le cinéma comme j'aime aussi l'histoire, la littérature, la poésie, la musique, la danse, le dessin, la peinture, le théâtre, la photographie mais il y a dans ce Festival du cinéma international de chez nous bien plus que ça. Ce sont d'abord et avant tout des rencontres qui en font tout le charme et qui amènent au Théâtre du Cuivre à toute heure du jour et jusqu'à tard le soir, pendant 6 jours, des êtres humains qui célèbrent sur grand écran la vie, l'amour, l'amitié, la création, la découverte, l'imaginaire, les territoires qu'on partage, au sens propre comme au figuré.
Et je viens de comprendre quelque chose... Autour d'un événement culturel, quel qu'il soit, on a la chance de rencontrer des gens avec lesquels on partage un intérêt, une curiosité, une passion. Et là, tout de suite, dans l'instant présent, il se crée un lien basé sur la joie, le plaisir, la liberté, la beauté, la créativité. Ce sont des moments qu'on voudra reproduire encore et toujours. De là naissent des amitiés qui continuent de s'enrichir et de s'approfondir à mesure qu'on vit de belles choses ensemble.
Le Festival, c'est tout cela pour moi et pour beaucoup de festivaliers que je connais, que je retrouve et que je côtoie pour mon plus grand bonheur ces jours-ci.
J'ai revu Chantale, on avait si hâte toutes les deux... Ici, je fais un clin d'œil à JG, c'est son Crocodile Dundee à elle! Elle est venue de Mont Saint-Hilaire avec ses amis de Montréal, Chibougamau et Gatineau, qui ont convergé ici, du beau et du bon monde, tous sans exception. Parlant de Gatineau, j'ai été émerveillée de cette belle et grande famille originaire du Témiscamingue qui se sont réunis à 17, oui oui 17, dans un immense chalet au lac Flavrian et le Festival est pour eux un prétexte de rencontres familiales et amicales, bien au-delà du cinéma. Leur joie fait plaisir à voir, elle est même contagieuse! Quel esprit de famille!
Il y a la belle Diane qui nous arrive de Québec à chaque année, toujours fidèle à ce rendez-vous doux. On est sûrs de la voir deux fois l'an : durant l'été pour la pêche au doré et au temps du Festival.
Même si on a de la belle visite qui vient de partout et qu'on est honorés d'accueillir chez nous, il y a les amis(es) de Rouyn-Noranda qu'on ne voit que dans ce temps-là parce qu'ici, c'est comme ailleurs, la vie va trop vite. On a nos petites traditions qu'on renouvelle avec tant de bonheur, comme si on était sûrs qu'on allait ensuite se perdre de vue jusqu'à l'an prochain. Je pense aux sœurs Savoie, à Paulette, à Jean, à Jolyne, à Fernand et Suzanne, Guy, Nicole, Lise, Carmen, Claude, Michelle et tant d'autres que je me demande maintenant s'ils sont fous du cinéma ou des rencontres suscitées par le septième art en cette fin d'automne dans une région comme la nôtre qui n'a aucun complexe à dire haut et fort qu'on y présente le meilleur du cinéma international, en animation, en courts moyens et longs métrages, dont plusieurs en première mondiale, canadienne ou québécoise.
Ah oui, c'est vrai, il y a des vedettes aussi qui viennent nombreuses au Festival... mais pour moi, les vraies vedettes, ce sont les cinéphiles en colonie de vacances que je croise partout, toute la semaine.
* * * * *
Autour d'un autre événement culturel qui avait lieu vendredi soir dernier au Centre d'exposition de Rouyn-Noranda, j'y ai rencontré mon frère Yves avec sa conjointe Anne-Marie et les enfants. Nous étions 270 personnes dont plusieurs enfants invités à un vernissage d'un type tout à fait spécial et pas du tout guindé, vous pouvez me croire! J'avais vu quelques semaines plus tôt au même endroit une exposition d'œuvres d'artistes québécois dans la grande salle d'à côté. Au bout d'un moment, à cause de bruit et de la cohue, mon frère et moi, on s'est retrouvé comme par hasard dans cette grande salle déserte, à côté de l'autre, si tant tellement trop animée. Mon frère m'a dit qu'il avait tellement aimé le texte de Fred Pellerin qui y était affiché. Moi qui aime tant Fred Pellerin, j'étais passée à côté sans le voir l'autre jour.
Alors mon frère m'a entraînée avec lui, il fallait que je lise ça absolument, c'était trop beau. L'un à côté de l'autre tout seuls dans cette grande salle déserte qui avoisinait l'autre, si bruyante lors de ce vernissage, on lisait dans notre tête, en silence, ces mots pleins d'images du grand Pellerin qui furent aussi... un heureux moment de rencontre :
Il y avait le jour et la nuit,
Et l'avant et l'après,
Et la vie et la mort,
Et encore, et nombreux,
Toujours des proches et des imminents,
Toujours se frôlant,
S'imbriquant les limites jusqu'à s'adjacer,
Mais ne se croisant jamais
De la même manière,
Il y avait le ciel et la mer
Se moulant l'un sur l'autre,
Ensemble,
Toujours,
Cultivant la parallèlitude,
En se tenant chacun de leur côté de cette ligne mince
Où on fait se lever les soleils.
À un moment,
Ce fut la pointe d'une aiguille d'aurore
Ou d'inadvertance peut-être,
Qui vint bercer doucement cette mitoyenne,
Une brèche dans l'horizon,
Et une fuite
De mer dans le ciel,
Ou d'inverse,
Ou de renverse.
Un peu d'azur et d'eau fraîche
Qui firent naître l'arc-en-ciel
Il y avait le jour et la nuit,
Et l'avant et l'après,
Et la vie et la mort...
Il y avait le territoire et l'imaginaire
À un moment,
Ce fut la pointe d'un pinceau
Ou d'un instinct
Qui troua cette pellicule
Séparant le monde et les images.
Une brèche?
Des couleurs et de la lumière,
Et un éclat de voir dans l'œuvre,
Loin du paysage du peintre,
Logé dans le point de fuite,
Et dont la vue dépasse le montrable.
Le temps d'une toile,
Ça fit l'impression que l'imaginaire débordait dans un décor connu
Ou que le paysage avait passé de l'autre côté du réel
Pour prendre sa dimension vaste.
Sa complète.
Celle de ces zones où se croisent parfois les parallèles,
Où naissent les arcs-en-ciel
Et tous les espoirs de trésors :
Celle des territoires imaginés
Fred Pellerin
Et je viens de comprendre quelque chose... Autour d'un événement culturel, quel qu'il soit, on a la chance de rencontrer des gens avec lesquels on partage un intérêt, une curiosité, une passion. Et là, tout de suite, dans l'instant présent, il se crée un lien basé sur la joie, le plaisir, la liberté, la beauté, la créativité. Ce sont des moments qu'on voudra reproduire encore et toujours. De là naissent des amitiés qui continuent de s'enrichir et de s'approfondir à mesure qu'on vit de belles choses ensemble.
Le Festival, c'est tout cela pour moi et pour beaucoup de festivaliers que je connais, que je retrouve et que je côtoie pour mon plus grand bonheur ces jours-ci.
J'ai revu Chantale, on avait si hâte toutes les deux... Ici, je fais un clin d'œil à JG, c'est son Crocodile Dundee à elle! Elle est venue de Mont Saint-Hilaire avec ses amis de Montréal, Chibougamau et Gatineau, qui ont convergé ici, du beau et du bon monde, tous sans exception. Parlant de Gatineau, j'ai été émerveillée de cette belle et grande famille originaire du Témiscamingue qui se sont réunis à 17, oui oui 17, dans un immense chalet au lac Flavrian et le Festival est pour eux un prétexte de rencontres familiales et amicales, bien au-delà du cinéma. Leur joie fait plaisir à voir, elle est même contagieuse! Quel esprit de famille!
Il y a la belle Diane qui nous arrive de Québec à chaque année, toujours fidèle à ce rendez-vous doux. On est sûrs de la voir deux fois l'an : durant l'été pour la pêche au doré et au temps du Festival.
Même si on a de la belle visite qui vient de partout et qu'on est honorés d'accueillir chez nous, il y a les amis(es) de Rouyn-Noranda qu'on ne voit que dans ce temps-là parce qu'ici, c'est comme ailleurs, la vie va trop vite. On a nos petites traditions qu'on renouvelle avec tant de bonheur, comme si on était sûrs qu'on allait ensuite se perdre de vue jusqu'à l'an prochain. Je pense aux sœurs Savoie, à Paulette, à Jean, à Jolyne, à Fernand et Suzanne, Guy, Nicole, Lise, Carmen, Claude, Michelle et tant d'autres que je me demande maintenant s'ils sont fous du cinéma ou des rencontres suscitées par le septième art en cette fin d'automne dans une région comme la nôtre qui n'a aucun complexe à dire haut et fort qu'on y présente le meilleur du cinéma international, en animation, en courts moyens et longs métrages, dont plusieurs en première mondiale, canadienne ou québécoise.
Ah oui, c'est vrai, il y a des vedettes aussi qui viennent nombreuses au Festival... mais pour moi, les vraies vedettes, ce sont les cinéphiles en colonie de vacances que je croise partout, toute la semaine.
* * * * *
Autour d'un autre événement culturel qui avait lieu vendredi soir dernier au Centre d'exposition de Rouyn-Noranda, j'y ai rencontré mon frère Yves avec sa conjointe Anne-Marie et les enfants. Nous étions 270 personnes dont plusieurs enfants invités à un vernissage d'un type tout à fait spécial et pas du tout guindé, vous pouvez me croire! J'avais vu quelques semaines plus tôt au même endroit une exposition d'œuvres d'artistes québécois dans la grande salle d'à côté. Au bout d'un moment, à cause de bruit et de la cohue, mon frère et moi, on s'est retrouvé comme par hasard dans cette grande salle déserte, à côté de l'autre, si tant tellement trop animée. Mon frère m'a dit qu'il avait tellement aimé le texte de Fred Pellerin qui y était affiché. Moi qui aime tant Fred Pellerin, j'étais passée à côté sans le voir l'autre jour.
Alors mon frère m'a entraînée avec lui, il fallait que je lise ça absolument, c'était trop beau. L'un à côté de l'autre tout seuls dans cette grande salle déserte qui avoisinait l'autre, si bruyante lors de ce vernissage, on lisait dans notre tête, en silence, ces mots pleins d'images du grand Pellerin qui furent aussi... un heureux moment de rencontre :
Il y avait le jour et la nuit,
Et l'avant et l'après,
Et la vie et la mort,
Et encore, et nombreux,
Toujours des proches et des imminents,
Toujours se frôlant,
S'imbriquant les limites jusqu'à s'adjacer,
Mais ne se croisant jamais
De la même manière,
Il y avait le ciel et la mer
Se moulant l'un sur l'autre,
Ensemble,
Toujours,
Cultivant la parallèlitude,
En se tenant chacun de leur côté de cette ligne mince
Où on fait se lever les soleils.
À un moment,
Ce fut la pointe d'une aiguille d'aurore
Ou d'inadvertance peut-être,
Qui vint bercer doucement cette mitoyenne,
Une brèche dans l'horizon,
Et une fuite
De mer dans le ciel,
Ou d'inverse,
Ou de renverse.
Un peu d'azur et d'eau fraîche
Qui firent naître l'arc-en-ciel
Il y avait le jour et la nuit,
Et l'avant et l'après,
Et la vie et la mort...
Il y avait le territoire et l'imaginaire
À un moment,
Ce fut la pointe d'un pinceau
Ou d'un instinct
Qui troua cette pellicule
Séparant le monde et les images.
Une brèche?
Des couleurs et de la lumière,
Et un éclat de voir dans l'œuvre,
Loin du paysage du peintre,
Logé dans le point de fuite,
Et dont la vue dépasse le montrable.
Le temps d'une toile,
Ça fit l'impression que l'imaginaire débordait dans un décor connu
Ou que le paysage avait passé de l'autre côté du réel
Pour prendre sa dimension vaste.
Sa complète.
Celle de ces zones où se croisent parfois les parallèles,
Où naissent les arcs-en-ciel
Et tous les espoirs de trésors :
Celle des territoires imaginés
Fred Pellerin