Page couverture de L'Indice bohémien, notre magazine culturel en Abitibi-Témiscamingue. Cette photo (une signature de Christian Leduc) nous présente trois gars qui ont une histoire et des passions communes en lien avec le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue dont la 32e édition se tiendra du 26 au 31 octobre : Éric Morin, réalisateur de Chasse au Godard d'Abbittibbi, Alexandre Castonguay, comédien et artiste à temps plein qui tient l'un des trois rôles principaux dans Chasse au Godard, et le rôle principal dans le premier long métrage du réalisateur Dominic Leclerc, Alex marche à l'amour.
Je vous avais raconté l'année dernière mon expérience de deux jours de tournage sur le film Chasse au Godard d'Abbittibbi. Ici, j'étais au CCM (costumes, coiffure, maquillage) comme beaucoup d'autres femmes qui devaient jouer ce jour-là des troisièmes rôles, désignés sous l'appellation des « femmes Moose ». L'histoire du film se passe en 1968.
Toujours sur le tournage de Chasse au Godard d'Abbittibbi, voici ma gang avec laquelle on avait eu tant de plaisir : les femmes Moose. On ne nous verra probablement pas beaucoup dans le film, nos rôles sont très accessoires à l'histoire mais nous y avons contribué de notre présence comme beaucoup d'autres personnes d'ailleurs, puisque le film a été tourné entièrement à Rouyn-Noranda tout le mois de février 2012. Les rôles principaux sont incarnés par Sophie Desmarais, Alexandre Castonguay et Martin Dubreuil.
Le fébrile Festival
Chaque année, à ce temps-ci de l'automne, je vous fais mon petit topo sur le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Je l'appelle « MON » Festival parce que je l'aime depuis longtemps et que j'y ai déjà travaillé aux communications, en l'an 2000, lors de la 19e édition. J'en garde un souvenir ému et toujours très excitant. Cette année-là, je n'avais pas vu de films mais j'avais vécu « MON » Festival de l'intérieur et croyez-moi, avec 267 médias à alimenter en plus des équipes de télévision qui passaient la semaine à diffuser leurs quotidiennes en direct de Rouyn-Noranda, c'était pas reposant!
Pour cette 32e édition à nos portes, je me sens fébrile pour de multiples raisons. D'abord, c'est la première fois que j'ai acheté mon passeport complet ainsi que mes billets pour la soirée d'ouverture, qui présente en première nord-américaine Chasse au Godard d'Abbittibbi, film dans lequel je verrai peut-être ma grosse face (à moins qu'on m'ait coupée au montage, ce qui ne m'étonnerait pas!...) mais j'y verrai aussi Crocodile Dundee (de son vrai nom Gilles Rivest) dans le rôle d'un mineur révolté ainsi que Isabelle Rivest, notre fille, dans le rôle d'une serveuse pas achalée dans une taverne. Beaucoup de nos amis et connaissances ont aussi accepté de jouer le jeu et participer à ce tournage, soit comme troisièmes rôles ou comme figurants mais Alexandre Castonguay, dans le rôle de Michel, crèvera l'écran, j'en suis assurée, tout comme Sophie Desmarais d'ailleurs et Martin Dubreuil. Alex est un ami de notre famille et surtout un ami très proche de « mes enfants ».
Le propos du film d'Éric Morin part d'un fait réel, une anecdote tout à fait vraie, lorsque Jean-Luc Godard (cinéaste français de réputation internationale) en 1968, a fait un passage inattendu à Rouyn-Noranda, pour y faire des expériences politiques et télévisuelles. Éric Morin est parti de ce fait véridique pour faire évoluer son film vers la question identitaire et le fameux dilemme que vivent souvent les gens dans des régions comme les nôtres : Partir ou rester? J'ai trouvé cet article très intéressant à lire dans L'Actualité, si ça vous intéresse. En plus, on peut y voir la bande-annonce :
http://www.lactualite.com/opinions/le-blogue-culture/chasse-au-godard-dabbittibbi-ouvre-le-festival-du-cinema-international-en-abitibi-temiscamingue-rencontre-avec-le-realisateur-eric-morin/
Et si je reviens à la fébrilité de la soirée d'ouverture du Festival, nous sommes tout un groupe d'amis qui allons souper ensemble juste avant et ensuite nous nous rendons au Théâtre du Cuivre pour la projection, tous assis ensemble, on avait réservé nos billets en même temps!
* * * * *
L'autre film qui m'interpelle aussi fébrilement sera présenté le lendemain, donc le dimanche après-midi (toujours l'un des moments forts du Festival, le dimanche p.m). le premier long métrage Alex marche à l'amour, du réalisateur Dominic Leclerc. Juste au cas où vous ne le sauriez pas, si je prends ça aussi personnel, c'est que Dominic est notre beau-fils, notre presque fils, le mari de notre fille, le père de notre petite-fille Félixe. Son film est présenté au FCIAT en grande première mondiale, même s'il est déjà sélectionné en compétition pour un autre Festival international du documentaire qui se tiendra plus tard, en novembre. Je prédis à son film une belle carrière!
Dans Alex marche à l'amour, Alex, c'est Alexandre Castonguay, comédien, « qui prend la route pour un pèlerinage poétique sur le territoire de l'Abitibi-Témiscamingue. Marchant plus de 700 km en ce mois de juillet propice à la chaleur des rencontres nécessaires, l'artiste en quête existentielle, se laissera guérir par ces paysages, ces hommes et ces femmes, défilant au rythme des mots de Gaston Miron ». Voilà ce qu'on en dit en résumé dans la programmation. Pour s'en faire une petite idée, voici la bande annonce :
http://dominicleclerc.com/video/66616725
Je n'ose pas vous en dire plus, parce que je suis trop proche de ce film-là, j'aime trop Dominic, comme homme et comme artiste. Je sais tellement l'importance de voir aboutir un projet sur lequel on travaille depuis si longtemps, de toute son âme de créateurs, d'artistes ouverts au monde mais bien enracinés dans son environnement, (je parle de Dominic et d'Alexandre) dans cette quête universelle qu'on a au dedans de soi, plus puissante qu'on se l'imagine, les difficultés rencontrées, les coups de coeur, les coups de chance, les secrets de tournage, les liens qui s'approfondissent tout au long de la production, les rencontres fortuites et formidables, etc. Le propos de ce film est aussi pas mal mon credo mais cette fois, il est incarné par les talents conjugués de Dominic et d'Alexandre, l'attachement profond à cette région, un territoire immense et encore à s'approprier pour le meilleur et pour le pire, des gens ordinaires qui deviennent extraordinaires par leur engagement et leur authenticité, leur goût d'aller vers les autres et l'Abitibi-Témiscamingue y tient un grand rôle...
* * * * *
Bien au-delà de ces deux films, la 32e édition du Festival nous réserve des moments forts et des petits trésors pendant 6 jours : 16 longs métrages, 81 courts ou moyens métrages, 37 animations, en provenance de 26 pays. Nous aurons droit à 49 premières : 16 mondiales, 12 nord-américaines, 9 canadiennes et 12 québécoises. Tout au long de cette semaine formidable, il y a des spectacles, des soirées, de la musique, des lancements, une tournée, des expositions, des tables rondes, et plein d'activités spéciales, toutes très liées au monde du cinéma, de la création et de la vidéo.
Comme toujours, on attend de la belle visite! Parce que le cinéma, en fin de compte, ça signifie des rencontres...
Pour en savoir plus sur le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue : www.festivalcinema.ca