Photo : Une belle journée de l'été dernier, avec mon amie Francine, nous nous étions donné rendez-vous pour aller visiter l'Île Nepawa, en Abitibi-Ouest. J'ai pris cette photo à partir d'un point précis de l'île, de là où l'on aperçoit cette petite église (ou chapelle) isolée sur une autre île pas loin. Ça m'intriguait et Francine aussi. On n'a jamais su ce qu'elle représentait, à qui elle appartenait, si elle avait déjà servi d'église ou si elle était devenue un chalet. Mystère... Et ce que je m'apprête à vous raconter s'est passé tout près de là, en Abitibi-Ouest également, samedi dernier, à Ste-Claire de Colombourg.
Elle s'appelait Aldina...
Je dédie ce billet (ça fait prétentieux mais je le fais du fond de mon coeur) à Dominic, mon beau-fils.
Ça n'arrive pas qu'à moi, j'en suis certaine. Là où il faut aller, là où l'on nous attend, là où l'on ne peut se défiler, là où il faut tenir sa promesse, on y va en se faisant une face, on se retrousse les manches, on soigne son attitude et on fonce, advienne que pourra. Et puis, on s'aperçoit après coup qu'on y a vécu quelque chose qu'on n'aurait jamais voulu manquer.
Vendredi dernier, donc la veille, comme j'étais dans le secteur, j'avais été faire mes politesses aux proches d'Aldina, au salon funéraire de La Sarre, avant de revenir chez moi. Je n'avais donc aucune raison d'y retourner samedi matin pour accompagner ma mère à ces funérailles mais j'ai tenu parole. J'étais grippée, on annonçait une tempête de pluie verglassante et j'attendais mes enfants pour souper.
D'abord, je devrais vous parler d'Aldina. Je l'ai croisée à deux ou trois reprises seulement dans ma vie, surtout quand j'étais petite. Ma petite enfance s'est passée en Abitibi-Ouest. Elle m'avait charmée et impressionnée par son beau visage, sa joie de vivre, son attitude, tout en elle m'attirait. Aldina était la mère de deux de mes tantes que j'aime beaucoup, la belle-mère de deux des frères de mon père, la grand-mère de plusieurs de mes cousins et d'une de mes cousines.
Aldina était née à Québec, en 1914. Elle avait 3 ans quand ses parents sont venus s'établir en Abitibi, où ils allaient fonder avec d'autres un nouveau village : Ste-Claire de Colombourg. C'est là que cette véritable pionnière a grandi, a trouvé l'amour, qu'elle a épousé celui qui faisait battre son coeur. Toute sa vie elle a semé ce que j'avais décelé d'extraordinaire chez elle, même quand j'étais enfant.
Aldina est décédée la semaine dernière, à l'âge de 97 ans, laissant derrière elle 17 enfants, 64 petits-enfants, 131 arrière petits-enfants, 67 arrière arrière petits-enfants et une arrière arrière arrière petite-fille. Pas besoin d'en dire davantage.
* * * * *
Samedi matin, très tôt, en route vers ce village que je n'avais pas visité depuis longtemps, le ciel gris de novembre s'illuminait de quelque chose de tendre, à mesure qu'on approchait des paysages de mon enfance, ceux qui me sont restés dans le coeur comme des personnages attachants et familiers, le coin chez Marouffe, les 9 milles, Duparquet, la fourche de Matheson qu'on prenait pour aller à notre chalet du lac Hébécourt, les épouvantails de Rapide-Danseur, la fourche de Gallichan et de Roquemaure, le village de Palmarolle et la grande côte d'où l'on voit le bout du monde, où l'on tourne soit à gauche pour aller sur l'Île Nepawa, soit à droite, pour aller à Ste-Claire de Colombourg.
De chaque côté de la route, des maisons de ferme, vieillottes mais toujours coquettes, des belles d'autrefois qui côtoient fièrement des modernes fonctionnelles et de loin, de partout, on aperçoit le clocher de l'église de Ste-Claire de Colombourg. Je vais revoir la maison des Villeneuve, la cour où l'on se patentait une motoneige qui réussissait à pétarader jusqu'au dépanneur chez Lecours ou dans la vaste cour de l'église qui me semble aujourd'hui si petite.
En ce samedi de fin novembre, tout est là, rien n'a changé, je retrouve comme par enchantement mon enfance et l'ambiance couleur sépia qui colore toutes mes images dans ma tête. On dirait que la vie me ramène un peu malgré moi à ce que j'avais oublié mais que je retrouve intact.
Le stationnement de l'église déborde jusqu'à la salle municipale, le village est réuni pour rendre hommage à Aldina. Nous entrons dans l'église, pleine à craquer. L'odeur de vieux bois me saisit au même moment où je suis envahie de la beauté de l'architecture et des vitraux. Une si petite église de village avec tant de charme... Une douce musique vient du jubée. Tout le monde sourit. Je n'ai jamais vu tant de retrouvailles chaleureuses et d'accolades qui s'attardent, tant d'enfants si beaux, si affectueux, si collés sur d'autres enfants qui se tiennent par la main, qui se lâchent pas, qui se ressemblent, qui ont un air de famille. Aldina a tout transmis ça à sa nombreuse descendance...
Pendant la cérémonie des funérailles, tout le monde est recueilli, respectueux et souriant. Dans tous les moindres petits gestes et les rituels habituels, on s'inspire d'elle, on parle d'elle, on s'imprègne d'elle, si présente dans cette église, surtout dans son absence. Il n'y a pas de vide au départ d'Aldina, elle a tant semé tout au cours de sa vie.
Dans l'un des nombreux hommages qu'on lui rendra, on rira beaucoup, on s'attendrira parfois, on sourira tout le temps, on se souviendra de son accueil, ses chansons, son humour, sa générosité, sa grande curiosité intellectuelle, ses phrases célèbres, son besoin de rassembler son monde, de donner sans attendre en retour, son attitude devant la vie, les épreuves, la mort, la vie, les coups durs, les entourloupettes du destin, et tout ce qu'elle était, de beau et de bon.
Au jubée, les chants se succèdent avec entrain, harmonie, puissance et joie. J'en ai la chair de poule par moments, si j'écoute les paroles. On se croirait avec les anges, au paradis, comme ils nous le décrivaient quand j'étais enfant. Je ne reconnais pas les chants habituels des funérailles, je ne les ai jamais entendus ceux-là, si pleins d'espoir et d'amour de la vie. J'apprendrai plus tard que cette chorale improvisée était faite surtout de ses petits-enfants qui savent toutes ces chansons par coeur parce qu'elle les a bercés de ses chants-là toute leur enfance et même parfois dans leur vie adulte.
La cérémonie achève et on nous invite tous à rester ensemble pour nous rendre jusqu'à la salle municipale où le dîner nous attend. Aldina nous invite comme elle l'a fait si souvent pour rassembler tout son monde autour d'elle. On insiste qu'il faut y aller. La salle municipale est en soi une curiosité, sa façade si modeste abrite de nombreuses rallonges qu'on ne réalise que lorsqu'on entre à l'intérieur, où c'est immense et tout ouvert, avec des mezzanines, des petites élévations, une scène, une autre scène plus élevée encore, c'est clair qu'avec les années, et la vie communautaire de ce village, on l'a agrandie par en dedans et à défaut d'être somptueux, le décor est si chaleureux, délicieusement imparfait et authentique. On est en famille ici. D'ailleurs, les membres de ma famille viendront se joindre à nous, à la même table.
On nous sert un repas chaud, dans la bonne humeur et la joie. Ces abeilles-là, hommes et femmes du village, sont à l'oeuvre depuis la veille à préparer tout ça. En mémoire d'Aldina qu'ils aimaient tant. Ils retrouvent des membres de la famille pas vus depuis longtemps, se présentent les conjoints, les enfants, s'embrassent, se serrent la main, se brassent les épaules, s'éclatent de rire et collent les chaises, les tables, se volent les enfants à bercer, à cajoler. On dirait une noce de l'ancien temps...
Une belle jeune femme circule dans les allées avec un énorme gâteau qu'elle a fait la veille, où elle a dessiné le visage d'Aldina, au glaçage, une Aldina souriante et son regard bienveillant sous ses lunettes et ses frisettes. C'est son hommage sucré et personnel, elle est l'une des 64 petits-enfants et elle nous offre « un morceau de sa Grand-Maman » au dessert.
Tout au long de ce repas, j'étais émerveillée de toute cette solidarité et cette affection qui se déployaient sous mes yeux, cette ambiance familiale et conviviale, que je croyais révolue à tout jamais, dans notre monde d'aujourd'hui. Au moment de quitter, on m'a même dit que la famille (fort nombreuse) profiterait de la salle pour le reste de la journée, que la même chose se reproduirait au souper, qu'on allait chanter et peut-être même danser quand les tables seraient rangées. On nous a remerciées d'être venues, ma mère et moi, et on m'a bien avertie d'être prudente sur la route au retour, avec raison d'ailleurs, puisque la tempête de pluie verglassante était déjà commencée.
J'ai vu, entendu et vécu tant de choses cette journée-là que j'en suis revenue avec quelque chose de tout neuf dans le coeur qui m'a regaillardie pour un bout. Je me sentais privilégiée d'être là et de vivre ça. Grâce à Aldina.
* * * * *
Sur le chemin du retour, la pluie verglassante et la neige ralentissaient ma conduite à 60- 70 km/heure tout au long. Je n'avais pas peur, je me sentais en sécurité. Il n'y avait pas de place pour autre chose dans ma vie à cet instant-là que la simplicité du bonheur de vivre et d'aimer... En plus, après avoir déposé ma mère chez elle, je m'en allais chez moi cuisiner un repas chaleureux pour mes zamours, que j'avais si hâte de retrouver.
* * * * *
En attendant qu'on se mette à table pour le souper chez nous, Isabelle et son père jouaient avec Félixe dans le salon. Dominic et moi, on jasait dans la cuisine et je ne pouvais m'empêcher de lui raconter cette journée étrange où j'avais tant reçu, et je lui partageais pêle-mêle des bribes de tout ce dont j'avais été témoin.
- C'est donc ben beau, ça, Francine, tu devrais écrire ça!
- Je te le dis, Dominic, ça me remplit le coeur de quelque chose que je pensais pas qui existait encore, comme une sorte de monde idéal...
- Vas-tu écrire quelque chose sur ton blogue?
- Je le sais pas... Ça va être ben difficile de « pas »... Peut-être...
- Ben moi, j'ai super hâte de te lire!
Alors, voilà, mon très cher Dominic. Celui-là, il était pour toi!
Elle s'appelait Aldina...
Je dédie ce billet (ça fait prétentieux mais je le fais du fond de mon coeur) à Dominic, mon beau-fils.
Ça n'arrive pas qu'à moi, j'en suis certaine. Là où il faut aller, là où l'on nous attend, là où l'on ne peut se défiler, là où il faut tenir sa promesse, on y va en se faisant une face, on se retrousse les manches, on soigne son attitude et on fonce, advienne que pourra. Et puis, on s'aperçoit après coup qu'on y a vécu quelque chose qu'on n'aurait jamais voulu manquer.
Vendredi dernier, donc la veille, comme j'étais dans le secteur, j'avais été faire mes politesses aux proches d'Aldina, au salon funéraire de La Sarre, avant de revenir chez moi. Je n'avais donc aucune raison d'y retourner samedi matin pour accompagner ma mère à ces funérailles mais j'ai tenu parole. J'étais grippée, on annonçait une tempête de pluie verglassante et j'attendais mes enfants pour souper.
D'abord, je devrais vous parler d'Aldina. Je l'ai croisée à deux ou trois reprises seulement dans ma vie, surtout quand j'étais petite. Ma petite enfance s'est passée en Abitibi-Ouest. Elle m'avait charmée et impressionnée par son beau visage, sa joie de vivre, son attitude, tout en elle m'attirait. Aldina était la mère de deux de mes tantes que j'aime beaucoup, la belle-mère de deux des frères de mon père, la grand-mère de plusieurs de mes cousins et d'une de mes cousines.
Aldina était née à Québec, en 1914. Elle avait 3 ans quand ses parents sont venus s'établir en Abitibi, où ils allaient fonder avec d'autres un nouveau village : Ste-Claire de Colombourg. C'est là que cette véritable pionnière a grandi, a trouvé l'amour, qu'elle a épousé celui qui faisait battre son coeur. Toute sa vie elle a semé ce que j'avais décelé d'extraordinaire chez elle, même quand j'étais enfant.
Aldina est décédée la semaine dernière, à l'âge de 97 ans, laissant derrière elle 17 enfants, 64 petits-enfants, 131 arrière petits-enfants, 67 arrière arrière petits-enfants et une arrière arrière arrière petite-fille. Pas besoin d'en dire davantage.
* * * * *
Samedi matin, très tôt, en route vers ce village que je n'avais pas visité depuis longtemps, le ciel gris de novembre s'illuminait de quelque chose de tendre, à mesure qu'on approchait des paysages de mon enfance, ceux qui me sont restés dans le coeur comme des personnages attachants et familiers, le coin chez Marouffe, les 9 milles, Duparquet, la fourche de Matheson qu'on prenait pour aller à notre chalet du lac Hébécourt, les épouvantails de Rapide-Danseur, la fourche de Gallichan et de Roquemaure, le village de Palmarolle et la grande côte d'où l'on voit le bout du monde, où l'on tourne soit à gauche pour aller sur l'Île Nepawa, soit à droite, pour aller à Ste-Claire de Colombourg.
De chaque côté de la route, des maisons de ferme, vieillottes mais toujours coquettes, des belles d'autrefois qui côtoient fièrement des modernes fonctionnelles et de loin, de partout, on aperçoit le clocher de l'église de Ste-Claire de Colombourg. Je vais revoir la maison des Villeneuve, la cour où l'on se patentait une motoneige qui réussissait à pétarader jusqu'au dépanneur chez Lecours ou dans la vaste cour de l'église qui me semble aujourd'hui si petite.
En ce samedi de fin novembre, tout est là, rien n'a changé, je retrouve comme par enchantement mon enfance et l'ambiance couleur sépia qui colore toutes mes images dans ma tête. On dirait que la vie me ramène un peu malgré moi à ce que j'avais oublié mais que je retrouve intact.
Le stationnement de l'église déborde jusqu'à la salle municipale, le village est réuni pour rendre hommage à Aldina. Nous entrons dans l'église, pleine à craquer. L'odeur de vieux bois me saisit au même moment où je suis envahie de la beauté de l'architecture et des vitraux. Une si petite église de village avec tant de charme... Une douce musique vient du jubée. Tout le monde sourit. Je n'ai jamais vu tant de retrouvailles chaleureuses et d'accolades qui s'attardent, tant d'enfants si beaux, si affectueux, si collés sur d'autres enfants qui se tiennent par la main, qui se lâchent pas, qui se ressemblent, qui ont un air de famille. Aldina a tout transmis ça à sa nombreuse descendance...
Pendant la cérémonie des funérailles, tout le monde est recueilli, respectueux et souriant. Dans tous les moindres petits gestes et les rituels habituels, on s'inspire d'elle, on parle d'elle, on s'imprègne d'elle, si présente dans cette église, surtout dans son absence. Il n'y a pas de vide au départ d'Aldina, elle a tant semé tout au cours de sa vie.
Dans l'un des nombreux hommages qu'on lui rendra, on rira beaucoup, on s'attendrira parfois, on sourira tout le temps, on se souviendra de son accueil, ses chansons, son humour, sa générosité, sa grande curiosité intellectuelle, ses phrases célèbres, son besoin de rassembler son monde, de donner sans attendre en retour, son attitude devant la vie, les épreuves, la mort, la vie, les coups durs, les entourloupettes du destin, et tout ce qu'elle était, de beau et de bon.
Au jubée, les chants se succèdent avec entrain, harmonie, puissance et joie. J'en ai la chair de poule par moments, si j'écoute les paroles. On se croirait avec les anges, au paradis, comme ils nous le décrivaient quand j'étais enfant. Je ne reconnais pas les chants habituels des funérailles, je ne les ai jamais entendus ceux-là, si pleins d'espoir et d'amour de la vie. J'apprendrai plus tard que cette chorale improvisée était faite surtout de ses petits-enfants qui savent toutes ces chansons par coeur parce qu'elle les a bercés de ses chants-là toute leur enfance et même parfois dans leur vie adulte.
La cérémonie achève et on nous invite tous à rester ensemble pour nous rendre jusqu'à la salle municipale où le dîner nous attend. Aldina nous invite comme elle l'a fait si souvent pour rassembler tout son monde autour d'elle. On insiste qu'il faut y aller. La salle municipale est en soi une curiosité, sa façade si modeste abrite de nombreuses rallonges qu'on ne réalise que lorsqu'on entre à l'intérieur, où c'est immense et tout ouvert, avec des mezzanines, des petites élévations, une scène, une autre scène plus élevée encore, c'est clair qu'avec les années, et la vie communautaire de ce village, on l'a agrandie par en dedans et à défaut d'être somptueux, le décor est si chaleureux, délicieusement imparfait et authentique. On est en famille ici. D'ailleurs, les membres de ma famille viendront se joindre à nous, à la même table.
On nous sert un repas chaud, dans la bonne humeur et la joie. Ces abeilles-là, hommes et femmes du village, sont à l'oeuvre depuis la veille à préparer tout ça. En mémoire d'Aldina qu'ils aimaient tant. Ils retrouvent des membres de la famille pas vus depuis longtemps, se présentent les conjoints, les enfants, s'embrassent, se serrent la main, se brassent les épaules, s'éclatent de rire et collent les chaises, les tables, se volent les enfants à bercer, à cajoler. On dirait une noce de l'ancien temps...
Une belle jeune femme circule dans les allées avec un énorme gâteau qu'elle a fait la veille, où elle a dessiné le visage d'Aldina, au glaçage, une Aldina souriante et son regard bienveillant sous ses lunettes et ses frisettes. C'est son hommage sucré et personnel, elle est l'une des 64 petits-enfants et elle nous offre « un morceau de sa Grand-Maman » au dessert.
Tout au long de ce repas, j'étais émerveillée de toute cette solidarité et cette affection qui se déployaient sous mes yeux, cette ambiance familiale et conviviale, que je croyais révolue à tout jamais, dans notre monde d'aujourd'hui. Au moment de quitter, on m'a même dit que la famille (fort nombreuse) profiterait de la salle pour le reste de la journée, que la même chose se reproduirait au souper, qu'on allait chanter et peut-être même danser quand les tables seraient rangées. On nous a remerciées d'être venues, ma mère et moi, et on m'a bien avertie d'être prudente sur la route au retour, avec raison d'ailleurs, puisque la tempête de pluie verglassante était déjà commencée.
J'ai vu, entendu et vécu tant de choses cette journée-là que j'en suis revenue avec quelque chose de tout neuf dans le coeur qui m'a regaillardie pour un bout. Je me sentais privilégiée d'être là et de vivre ça. Grâce à Aldina.
* * * * *
Sur le chemin du retour, la pluie verglassante et la neige ralentissaient ma conduite à 60- 70 km/heure tout au long. Je n'avais pas peur, je me sentais en sécurité. Il n'y avait pas de place pour autre chose dans ma vie à cet instant-là que la simplicité du bonheur de vivre et d'aimer... En plus, après avoir déposé ma mère chez elle, je m'en allais chez moi cuisiner un repas chaleureux pour mes zamours, que j'avais si hâte de retrouver.
* * * * *
En attendant qu'on se mette à table pour le souper chez nous, Isabelle et son père jouaient avec Félixe dans le salon. Dominic et moi, on jasait dans la cuisine et je ne pouvais m'empêcher de lui raconter cette journée étrange où j'avais tant reçu, et je lui partageais pêle-mêle des bribes de tout ce dont j'avais été témoin.
- C'est donc ben beau, ça, Francine, tu devrais écrire ça!
- Je te le dis, Dominic, ça me remplit le coeur de quelque chose que je pensais pas qui existait encore, comme une sorte de monde idéal...
- Vas-tu écrire quelque chose sur ton blogue?
- Je le sais pas... Ça va être ben difficile de « pas »... Peut-être...
- Ben moi, j'ai super hâte de te lire!
Alors, voilà, mon très cher Dominic. Celui-là, il était pour toi!