mardi 30 décembre 2014

DES IDÉES ET DES IDÉAUX


Elles font partie des décos de Noël chez nous, ainsi je peux les relire souvent, ce sont les cartes de voeux que nous avons reçues de notre famille et de nos amis cette année. 

DES IDÉES ET DES IDÉAUX

Que j'aime les traditions! Tout le monde a les siennes et certaines viennent de loin. Ces rituels marquent le temps, forgent l'identité, cimentent notre culture, donnent du sens et racontent une histoire, LA NÔTRE!

L'année 2014 s'achève et si plusieurs ont hâte de tourner cette page pour en recommencer une toute neuve, d'autres ont besoin de faire un retour sur les événements marquants de cette année, avec ses joies et ses peines, pour en tirer des conclusions, des réflexions, des enseignements qui seront utiles dans la poursuite de notre avancée sur le chemin de la vie. Je suis dans cette catégorie, vous l'aurez deviné. 

Je n'ai pas pu envoyer de cartes de voeux à tous ceux à qui j'aurais voulu souhaiter une Bonne et Heureuse Année 2015. Alors, c'est par l'entremise de mon blogue que je voudrais le faire pour vous souhaiter très sincèrement 

LA SANTÉ

Et j'ajoute un autre voeu qui pourra contribuer à votre bonheur : profitez de tout ce qui est gratuit et payez-vous la traite en masse! 

Je sais, vous allez penser : « Bon, elle nous revient encore, elle, avec sa simplicité volontaire! »  

Non, je pensais plutôt à ce qui est accessible à tout le monde : le pouvoir de créer et de profiter du bonheur qui ne s'achète pas nulle part. Vous savez mieux que moi comment tout cela pourrait s'intégrer dans votre vie, je vous fais confiance!

D'abord, disons tout de suite que l'amour et l'amitié sont de grands bonheurs qui se multiplient à l'infini et qui ne coûtent rien. 

Et du temps? C'est un magnifique cadeau, le temps. Vous pouvez le donner, le partager ou en profiter pleinement, surtout s'il se fait rare. Il permet tout à tout le monde, le temps. 

Et la musique? Vous en jouez? Non? Vous aimez en écouter? Ouvrez la radio et laissez-vous bercer, vous avez la liberté de choisir ce qui fait plaisir à vos zoreilles et à votre coeur. 

Sortez faire une grande marche pour vous perdre dans le décor, dans un parc, un petit boisé ou dans la foule, peu importe ce qui vous convient au moment où vous décidez de le faire. 

Une bonne lecture? Un mots croisés trouvé dans le journal? Un chocolat chaud fait maison? Un coup de fil à quelqu'un juste pour prendre de ses nouvelles? Un bricolage qui vous trotte dans l'esprit depuis longtemps? Une visite à la bibliothèque? Sortir les vieux crayons de couleur et vous mettre à dessiner pour vous prouver que vous n'étiez pas si pire que ça en fin de compte? Prendre des photos numériques juste pour le plaisir? 

Un bonheur gratuit que je vous suggère dès les premiers jours de janvier : Préparez une grande chaudronnée de bonne soupe réconfort avec les restes de dinde et plein de légumes, invitez sans cérémonie et à la bonne franquette les amis que vous n'avez pas eu la chance de voir au temps des fêtes, cela vous permettra de faire vos voeux de bonne année en personne, de recevoir plein de bisous et de câlins. Gratisssssss!

dimanche 21 décembre 2014

Mettre une bûche dans le poêle



D'abord, ça prend des bûches


Ensuite, une allumette


Et un poêle


Et surtout le goût de mettre une bûche dans le poêle! 

* * * * *

Mettre une bûche dans le poêle

Cette petite anecdote qui s'est passée fin novembre (vous savez bien que je suis incapable d'inventer alors c'est du vécu!...) a été pour moi l'un des moments enrichissants de l'année qui s'achève avec ce solstice d'hiver, une révélation qui n'arrête pas de me faire réfléchir et qui m'apporte un éclairage nouveau pour l'avenir. Il est question de l'amitié avec un grand A et de la place qu'on lui fait (ou qu'on ne lui fait pas assez) dans nos vies. 

Notre ami Sylvain, sa femme et ses grands enfants habitent en Montérégie depuis une bonne trentaine d'années mais ils sont originaires de Rouyn-Noranda où ils ont encore quelques membres de leur famille et beaucoup d'amis. La distance ayant peu d'importance quand on est de l'Abitibi, on a toujours entretenu nos liens d'amitié grâce aux amis communs, aux expéditions de canot qu'on a faites ensemble sur plusieurs grandes rivières du Québec, des fins de semaine de pêche, des rendez-vous de canot camping dans les Laurentides, des visites de passage chez l'un comme chez l'autre, ou bien par téléphone et par courriel. Chaque fois qu'on se rencontre, c'est magique et on reprend là où l'on avait laissé comme si on s'était vus la veille. 

Mais la vie étant ce qu'elle est, vient un moment où nos obligations familiales sont si prenantes qu'on ne s'en aperçoit pas qu'on espace les rencontres, qu'on doit décliner des invitations qui pourtant nous feraient tant de bien et qu'on ne fait plus la place qu'on voudrait aux amitiés qui méritent mieux qu'un très flou « faudrait bien qu'on s'organise quelque chose ensemble ». 

On l'avait su par d'autres, cette fin de semaine-là, Sylvain était en ville! On espérait le voir mais... 

Ce dimanche fort occupé comme tant d'autres, on revient prendre une bouchée à la maison après avoir été visiter et faire manger Belle-Maman au CHSLD. Il y a plusieurs messages sur le répondeur dont un de Sylvain qui nous convoque à l'Abstracto (un bistrot bar super chouette à Rouyn-Noranda) à 16 heures. Sa voix est enjouée et chaleureuse comme toujours alors il ne se passe sûrement rien de grave. Évidemment, la journée était déjà chargée à bloc et en principe, on n'aurait pas eu le temps d'y aller mais on tasse le reste, c'est trop tentant et si intriguant. Il nous convoque!

À l'heure dite, on se pointe à l'Abstracto. Sylvain y est déjà, entouré de plein de nos amis communs. Les tables sont collées et l'ambiance est à la joie des retrouvailles de ces amis qu'on aime tant et qu'on ne voit pas assez souvent. Il y a tellement d'amour et de chaleur autour de cette grande tablée qu'on est envahis d'une espèce d'euphorie collective que c'en est difficile à décrire. Après les bisous et les câlins d'usage, on échange les dernières nouvelles, on rit, on se rappelle des souvenirs et nos folies, on s'informe des uns et des autres, de nos enfants, nos petits-enfants, de ceux qui sont loin comme de ceux qui sont proches et dont on s'ennuie cruellement en ce moment. 

Depuis l'appel intriguant de Sylvain sur notre répondeur, je me demande pourquoi il est venu faire son tour à Rouyn fin novembre. C'est toujours bien pas pour les paysages en cette saison où l'automne est parti mais l'hiver pas encore arrivé. Il doit bien y avoir une raison. J'espère que ce n'est pas un membre de sa famille qui est malade? Pourtant, il a l'air serein, notre Sylvain, enjoué, drôle, brillant, comme d'habitude. L'heure passe et jamais il nous dit pourquoi il nous a tous convoqués. 

Au bout d'un moment, je me risque : « Pourquoi Sylvain t'es venu à Rouyn en fin de semaine et tu nous as convoqués ici cet après-midi? Remarque, je suis tellement contente que tu l'aies fait mais je me demande pourquoi? ». 

Sylvain m'a répondu du tac au tac, les yeux dans les yeux : « Pour mettre une bûche dans le poêle! »

Et là Sylvain m'explique qu'il s'ennuie de nous autres, que comme nous tous, il a une famille qui prend beaucoup de place, il ne regrette rien, il les aime, il veut être là pour eux mais qu'il a décidé de faire de la place dans sa vie pour les vieux amis que nous sommes. Il a besoin de mettre une bûche dans le poêle tandis qu'il reste encore des braises et avant que le feu s'éteigne. 

À cet instant, pour moi, c'est comme si le temps s'était arrêté. Je ressens souvent cela quand je viens de comprendre quelque chose que j'aurais dû comprendre depuis longtemps... J'ai dit à Sylvain qu'il avait eu une merveilleuse idée et que je le remerciais du plus profond de mon coeur. On s'est souri. On s'est compris. 

* * * * *

Là-dessus, je vous souhaite à tous et à toutes, mes amis(es), de très Joyeuses Fêtes!

Mise à jour de Noël 



Je vous l'annonce officiellement, j'ai recommencé à croire au Père Noël... depuis que je l'ai vu arriver chez nous dans la soirée du 24 décembre!


À ce moment-là, on ne savait pas encore si on allait voir le Père Noël en personne cette année ou bien si on allait juste voir ses traces dans la neige comme par les années passées. 


Alors quand le Père Noël est arrivé et qu'on l'a invité à venir quelques minutes dans la cuisine, même s'il se disait à la hâte pour aller voir tous les autres enfants du monde entier, Félixe a tenu à lui présenter sa petite soeur, Blanche. Il avait même apporté un cadeau pour elle mais ne l'avait jamais rencontrée en personne. Il était très content. 



Le Père Noël nous a tous émus tant il a été sensible au bonheur de chacun, petits et grands. 

mercredi 19 novembre 2014

Les cadeaux de ma grand-mère


Elle, c'est ma grand-mère maternelle. Au décès de mon grand-père, elle est venue habiter chez nous. Elle et moi avons partagé longtemps la même chambre, ça crée des liens!  


Le sapin de Noël chez nous il y a quelques années. Chaque ornement a son histoire et son souvenir qui y est rattaché. La crèche et les personnages sont tout autant significatifs.


« Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître » comme le chante Aznavour. 

Les cadeaux de ma grand-mère

Au début des années 70, on n'habitait plus à Matagami mais à Noranda. Notre si petite maison de la 10e Rue était tout le temps pleine de monde, même si nous n'étions officiellement que six à faire partie de la maisonnée : Papa, Maman, Grand-Maman, mes petits frères, Yves et Jocelyn, et moi. Nous étions devenus la maison familiale depuis que Grand-Maman habitait chez nous. Maman était l'aînée de sa famille de neuf enfants. Chacun(e) avait un(e) conjoint(e) et des enfants. Je me demande encore comment on réussissait à nourrir et héberger tout ce monde-là... Une fois, une voisine avait demandé à mes parents : « Mais où c'est que vous les couchez tous, on les voit rentrer mais on les voit pas ressortir? ». Papa avait répondu : « Ben c'est justement, ils se couchent pas, ils jouent de la musique jusqu'au petit matin! »

N'empêche que Grand-Maman, malgré son peu de moyens financiers, tenait à faire des cadeaux de Noël à tout son monde. Pour nous, ses très nombreux petits-enfants, elle tricotait toute l'année : des bas, des mitaines, des foulards, de toutes les grandeurs, de toutes les couleurs, parfois avec de la laine « détricotée », d'autres fois avec de la laine d'habitant qu'elle achetait en gros, c'était moi son assistante pour tenir les écheveaux qu'on démêlait et qu'elle roulait en pelotes, ce qui lui permettait de mesurer à l'oeil si elle en avait assez de la même couleur pour faire des grands bas ou des plus petits, ou bien s'il lui faudrait tricoter les bordures d'une couleur contrastante pour utiliser tous ses restants. 

Pour ses neuf enfants et leur conjoint, elle tenait à offrir quelque chose de neuf et de bien emballé, avec pour chacun sa carte de Noël personnalisée, choisie avec soin, écrite sur les deux bords et parfois même à l'endos, de sa propre main, avec sa calligraphie de bonne soeur, surtout qu'elle avait passé proche d'en faire une, comme trois autres de ses petites soeurs religieuses de la Congrégation Notre-Dame qu'elle admirait beaucoup. Grand-Maman n'était pas avare ni de ses écrits ni de ses sentiments qui débordaient d'amour, d'admiration, de protection et de tendresse infinie pour sa très nombreuse famille. Elle passait ses journées et ses soirées à tricoter en priant pour nous autres. Combien de fois m'a-t-elle dit : « Je t'ai encore placée sous la protection de la Sainte Vierge » et moi, je lui répondais : « Encore? Vous êtes donc ben fine, je vais pouvoir traverser la rue sans regarder ben vite! ». Au fond, c'était sa manière de me dire qu'elle m'aimait et qu'elle voulait qu'il ne m'arrive rien de fâcheux. J'étais ado, j'allais à l'école secondaire, j'avais toujours deux ou trois jobs les soirs et fins de semaine et je réussissais à faire ma vie de jeunesse, croyez-moi que j'ai pas passé à côté, j'ai « jeunessé » rien qu'en masse. (Sainement quand même!...) 

C'est à ce temps-ci de l'année qu'elle avait besoin de mon aide pour ses cadeaux de Noël. Vers la mi-novembre, elle vidait sa tirelire et ensemble, on roulait des 1 cent, 5 cents, 10 cents, 25 cents. On s'installait sur la table de la cuisine, avec des rouleaux de papier brun qui nous étaient donnés par les banques. On comptait deux fois pour être certaines de ne pas frauder la banque (!) nous étions honnêtes, intègres et très responsables : 50 x 1 cent, 40 x 5 cents, 50 x 10 cents et 40 x 25 cents. À la fin de la soirée, on avait pas mal de rouleaux. C'était la base de son budget pour ses cadeaux à ses enfants. 

Elle m'avait demandé une année de répondre à une annonce qu'elle avait vue dans un magazine pour recevoir gratuitement et sans obligation de ma part « le catalogue Primes de luxe ». Comme elle ne voulait pas se préoccuper des formulaires à remplir et des taxes de vente à gérer, elle voulait que je demande ce catalogue à mon nom, ce qui nous donnait le prix du gros sans pour autant que je devienne vendeuse pour cette compagnie. Une semaine plus tard, je recevais le catalogue et je découvrais en même temps qu'elle tout ce qu'on pouvait commander à des prix fort raisonnables quand on considérait le prix de vente affiché dans le catalogue en comparaison du prix que je payais, moi, en tant que vendeuse. Nous en avons passé des soirées, elle et moi, à magasiner dans ce catalogue... toutes les années qui ont suivi. 

Je me souviens que la première année, elle avait commandé une planche de crible pour mon oncle Hilaire et ma tante Huguette, le genre de cadeau qu'elle aimait offrir, qui pouvait faire autant pour l'homme que pour la femme. Pour mon oncle Edwin, comme il n'avait pas encore refait sa vie à cette époque, elle s'était permis de lui commander un contenant à boisson en forme d'auto. Ça va faire beau dans son salon qu'elle disait. Un ensemble de beaux verres pour ma tante Bernadette, parce qu'elle aimait le beau, et qu'elle avait déjà travaillé dans un bar, elle connaissait ça. « Pis mon oncle Claude, lui, des beaux verres, ça va tu lui faire plaisir? », elle m'avait répondu du tac au tac : « Elle a juste à lui mettre du 5 étoiles dedans pis il va aimer ça! » Deux jeux de cartes coordonnés dans une belle boîte en bois pour mon oncle Marcel et ma tante Denise et quoi encore pour mon oncle Jean-Charles, ma tante Jocelyne, mon oncle Raymond, Papa et Maman, mon oncle Yvon, le syndicaliste (clin d'oeil à Barbe Blanche!...)  On était prêts à poster la commande au bout de quelques soirées de magasinage dans le catalogue, j'y joignais mon chèque libellé à l'ordre de Primes de luxe et Grand-Maman me faisait un chèque du même montant le soir même, elle n'aurait jamais voulu que je finance ses cadeaux de Noël à ses enfants. 

Une dizaine de jours plus tard, on recevait la commande. Enfin, le petit carton de Postes Canada qui m'avertissait que j'avais un paquet arrivé à mon nom au bureau de poste. Quelle joie! Grand-Maman et moi, on était énervées comme des petites filles à découvrir le contenu de sa commande. On avait hâte de voir si c'était aussi beau en vrai que dans le catalogue qu'on avait usé à force d'hésiter et de le feuilleter d'un couvert à l'autre jusqu'au moment de commander. 

Les soirs suivants, ô bonheur suprême, surtout si j'avais congé de mes jobs d'étudiante et que je rentrais de bonne heure, on s'installait sur la table de la cuisine et on s'étendait même jusqu'au comptoir, avec les papiers d'emballage recyclés des années passées, des bouts de ruban, des choux, des ciseaux, du ruban gommé, des restants de décos de Noël, n'importe quoi qui me tombait sous la main, je me lâchais lousse dans la créativité et l'originalité pour créer les plus beaux emballages cadeaux qui soient, encouragée par elle qui s'émerveillait de tout et de rien, pendant qu'elle choisissait et écrivait ses cartes. Grand-Maman  était impressionnée de mes petites trouvailles, et moi, de ses mots tendres à ses enfants, c'était du bonbon pour nous deux de partager ces soirées-là. Préparer Noël n'avait jamais été aussi joyeux qu'avec elle dans ces années-là. 

Après que tous ses cadeaux de Noël était prêts, bien emballés et les cartes toutes écrites, il nous restait à faire des dizaines de pâtés à la viande, des beignes, des gâteaux sans feu, des tartes de toutes sortes pour le grand jour où tous débarqueraient à la maison : mon oncle Marcel et mon oncle Paul avec les guitares, mon oncle Claude avec son 60 onces de « Five Star » acheté « aux lignes » et légèrement entamé, les matantes toutes belles, les éclats de rire qui fusaient jusqu'à enterrer le bruit des enfants turbulents qui couraient partout, les manteaux empilés plein le lit de mes parents, les bottes cordées pour s'égoutter dans le bain et dégager l'entrée, les deux ou trois tablées à se succéder dans la cuisine où il faisait toujours trop chaud, le four rempli sur deux étages, les 4 ronds du poêle couverts de chaudrons, avec la vaisselle sale qui n'avait pas le temps de s'empiler parce qu'on la faisait à mesure et là, là, là, là?

Mon oncle Paul commençait à réchauffer sa guitare qui reposait dans le coin à côté du sapin en attendant, ma tante Yvonne, ma tante Denise et ma tante Gertrude qui se réchauffaient  la voix en débarrassant la table, quelques accords endiablés plus tard, entre les fous rires uniques de ma tante Bernadette et les histoires grivoises de mon oncle Edwin, mon oncle Marcel allait rejoindre son petit frère pour s'accorder autant que s'accordaient leurs instruments et ça partait sur l'erre d'aller qui durerait toute la nuit avec une pause pour la messe de minuit où plusieurs n'iraient pas communier parce que pas à jeun : « Non pas par la fenêtre/Ni par la porte d'entrée/Mais par la cheminée/Comme il a fait l'an dernier/Pour tous Noël vient de naître/Papa Noël est arrivé/Comme par les années passées/Il vient remplir tous nos souliers/ Oh Noël Noël Noël Noël/C'est toi que nous fêtons/Petits comme grands/Le coeur content/Joyeux nous t'attendions... » 

Avec le recul, je vois bien que nous n'étions pas riches. Mais nous n'étions surtout pas pauvres, ah ça non, surtout pas pauvres. Eh qu'on n'était donc pas pauvres... 


mardi 11 novembre 2014

Les lettres majestueuses


A-t-elle encore besoin de présentation, la belle Félixe? Depuis qu'elle a commencé l'école (maternelle) c'est merveilleux de la voir s'épanouir, se faire de nouveaux amis, apprendre et comprendre comment fonctionne cet univers, cette micro société dans laquelle elle prend sa place avec beaucoup de fierté, d'autonomie et un bonheur si évident.  

Son mot d'enfant le plus récent : Quand sa mère lui demandait au retour de l'école l'autre jour ce qu'elle avait fait aujourd'hui, elle lui a expliqué qu'avec Madame Marie-Claude (sa nouvelle héroïne, c'est son enseignante!...) ils avaient appris les lettres de l'alphabet, mais pas les petites, les grosses lettres, celles qu'on appelle les lettres... (elle cherchait le mot) « tu sais, Maman, les grosses lettres là? ... Ah oui, les lettres majestueuses ». 

Les lettres majestueuses

Non mais c'est pas joli, ça? Des lettres majestueuses... Les enfants sont pleins de poésie et d'invention! Ma fille qui aime écrire, et moi tout autant, on a tellement aimé son mot d'enfant qu'on a retenu son expression et sa vision des choses pour l'appliquer à beaucoup de contextes. 


J'avais un peu oublié dans un coin du sous-sol ce tableau jouet que j'avais depuis longtemps, noir d'un côté et blanc de l'autre, qui avait besoin d'être dépoussiéré et remis au goût du jour, ce que j'ai fait avec un enthousiasme de petite fille, en me disant qu'on pourrait jouer à l'école. 

Je dois dire que j'ai toujours aimé écrire au tableau mais à mon époque, on n'avait pas notre tour très souvent. J'avais toujours hâte à ma semaine pour être responsable de laver le tableau, je me permettais alors de le barbouiller à la grandeur en faisant semblant de donner un cours, avant de me mettre à l'ouvrage pour faire un bon nettoyage et terminer par le travail moins agréable de passer les brosses à tableau à l'aspirateur au mur. Vous souvenez-vous de ça? 

Pour Félixe, écrire son prénom est déjà quelque chose qu'elle maîtrise depuis un bon bout de temps, bien avant de commencer l'école, puisque chacune de ses oeuvres est signée de sa main, et vous imaginez comme elle peut être prolifique! Elle commence à savoir lire et écrire quelques mots, parce qu'elle a cette curiosité depuis longtemps et qu'elle réalise jusqu'à quel point nous sommes impressionnés de ses progrès. Quand je l'emmène à la bibliothèque, je lui fais remarquer combien ce sera formidable le jour où elle pourra lire tous les livres qu'elle voudra (même les bandes dessinées) et qu'elle pourra même lire des histoires à sa petite soeur. Ici, au tableau, elle a écrit tous les mots qu'elle savait : FÉLIXE MAMAN ALLO NOËL PAPA. Tous ces mots sont écrits en lettres majestueuses, comme de raison!


Ce sont mes lettres majestueuses à moi, comme j'aime en recevoir et en écrire. Au temps des Fêtes, je m'installe un peu de cette manière, sur la table de la cuisine, avec un bon café noir bien chaud, mon carnet d'adresse, des cartes, du papier à lettres, des enveloppes, des autocollants, des timbres, des stylos qui écrivent bien, même une plume et un encrier pour les grandes occasions. Mais au fond, je suis plus moderne que j'en ai l'air parce que les lettres majestueuses que je reçois arrivent maintenant beaucoup plus par courriel que dans la boîte aux lettres et je réponds de la même manière, ce qui n'empêche pas d'ouvrir nos coeurs tout en pianotant sur un clavier, comme quoi le contenant a moins d'importance que le contenu.  

Je repense parfois à mes années comme écrivain public. Tout se faisait au clavier pour la finale mais je travaillais toujours avec un crayon à mine et beaucoup de papier quand j'étais face à face avec le ou les clients. Le plus beau métier du monde m'a permis de rencontrer des gens formidables qui avaient des besoins particuliers auxquels je me sentais capable de répondre. Chaque fois, c'était une rencontre d'âme à âme puisque je devais être à l'écoute de leur coeur et traduire en mots ce qu'ils avaient besoin d'exprimer ou de mettre de l'avant comme projet. 

C'est ainsi que je comprends et partage la fierté et le bonheur de ma petite-fille lorsqu'elle écrit ses premiers mots « en lettres majestueuses ». Je revis cela aussi quand Isabelle, ma fille, vient de terminer d'écrire un texte pour un scénario, un projet éducatif ou encore une chanson qu'elle me chante « à chaud » avec sa guitare, que sa feuille est toute raturée mais que tout lui semble clair, qu'elle s'en trouve satisfaite et que sa voix est si... majestueuse! 


mardi 28 octobre 2014

Le Festival des rencontres


C'était dimanche matin dernier, juste avant le Ciné-Muffin du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, une tradition de bonheur et de cinéma que je partage depuis quelques années avec Félixe, ma petite-fille qui aura 6 ans en janvier prochain. Toutes les deux dans l'euphorie de ce moment tant attendu, Félixe a voulu qu'on fasse tout plein de selfies en attendant le début de la projection du Conte pour tous qu'on a tellement aimé « La gang des hors-la-loi ». 


Signé Fred Pellerin. J'y reviens dans un moment... 

Le Festival des rencontres

Ah si vous saviez comment je nage dans le bonheur en ce moment! Je n'ai même pas le droit de garder ça pour moi toute seule. Parce que lorsqu'on vit tant de moments heureux, on a le goût et même le devoir de comprendre comment et pourquoi, pour tâcher de reproduire ça dans notre vie le plus souvent et le plus longtemps possible. 

Bien sûr, j'aime le cinéma comme j'aime aussi l'histoire, la littérature, la poésie, la musique, la danse, le dessin, la peinture, le théâtre, la photographie mais il y a dans ce Festival du cinéma international de chez nous bien plus que ça. Ce sont d'abord et avant tout des rencontres qui en font tout le charme et qui amènent au Théâtre du Cuivre à toute heure du jour et jusqu'à tard le soir, pendant 6 jours, des êtres humains qui célèbrent sur grand écran la vie, l'amour, l'amitié, la création, la découverte, l'imaginaire, les territoires qu'on partage, au sens propre comme au figuré.

Et je viens de comprendre quelque chose... Autour d'un événement culturel, quel qu'il soit, on a la chance de rencontrer des gens avec lesquels on partage un intérêt, une curiosité, une passion. Et là, tout de suite, dans l'instant présent, il se crée un lien basé sur la joie, le plaisir, la liberté, la beauté, la créativité. Ce sont des moments qu'on voudra reproduire encore et toujours. De là naissent des amitiés qui continuent de s'enrichir et de s'approfondir à mesure qu'on vit de belles choses ensemble.

Le Festival, c'est tout cela pour moi et pour beaucoup de festivaliers que je connais, que je retrouve et que je côtoie pour mon plus grand bonheur ces jours-ci.

J'ai revu Chantale, on avait si hâte toutes les deux... Ici, je fais un clin d'œil à JG, c'est son Crocodile Dundee à elle! Elle est venue de Mont Saint-Hilaire avec ses amis de Montréal, Chibougamau et Gatineau, qui ont convergé ici, du beau et du bon monde, tous sans exception. Parlant de Gatineau, j'ai été émerveillée de cette belle et grande famille originaire du Témiscamingue qui se sont réunis à 17, oui oui 17, dans un immense chalet au lac Flavrian et le Festival est pour eux un prétexte de rencontres familiales et amicales, bien au-delà du cinéma. Leur joie fait plaisir à voir, elle est même contagieuse! Quel esprit de famille!

Il y a la belle Diane qui nous arrive de Québec à chaque année, toujours fidèle à ce rendez-vous doux. On est sûrs de la voir deux fois l'an : durant l'été pour la pêche au doré et au temps du Festival.

Même si on a de la belle visite qui vient de partout et qu'on est honorés d'accueillir chez nous, il y a les amis(es) de Rouyn-Noranda qu'on ne voit que dans ce temps-là parce qu'ici, c'est comme ailleurs, la vie va trop vite. On a nos petites traditions qu'on renouvelle avec tant de bonheur, comme si on était sûrs qu'on allait ensuite se perdre de vue jusqu'à l'an prochain. Je pense aux sœurs Savoie, à Paulette, à Jean, à Jolyne, à Fernand et Suzanne, Guy, Nicole, Lise, Carmen, Claude, Michelle et tant d'autres que je me demande maintenant s'ils sont fous du cinéma ou des rencontres suscitées par le septième art en cette fin d'automne dans une région comme la nôtre qui n'a aucun complexe à dire haut et fort qu'on y présente le meilleur du cinéma international, en animation, en courts moyens et longs métrages, dont plusieurs en première mondiale, canadienne ou québécoise.

Ah oui, c'est vrai, il y a des vedettes aussi qui viennent nombreuses au Festival... mais pour moi, les vraies vedettes, ce sont les cinéphiles en colonie de vacances que je croise partout, toute la semaine.

* * * * *

Autour d'un autre événement culturel qui avait lieu vendredi soir dernier au Centre d'exposition de Rouyn-Noranda, j'y ai rencontré mon frère Yves avec sa conjointe Anne-Marie et les enfants. Nous étions 270 personnes dont plusieurs enfants invités à un vernissage d'un type tout à fait spécial et pas du tout guindé, vous pouvez me croire! J'avais vu quelques semaines plus tôt au même endroit une exposition d'œuvres d'artistes québécois dans la grande salle d'à côté. Au bout d'un moment, à cause de bruit et de la cohue, mon frère et moi, on s'est retrouvé comme par hasard dans cette grande salle déserte, à côté de l'autre, si tant tellement trop animée. Mon frère m'a dit qu'il avait tellement aimé le texte de Fred Pellerin qui y était affiché. Moi qui aime tant Fred Pellerin, j'étais passée à côté sans le voir l'autre jour. 

Alors mon frère m'a entraînée avec lui, il fallait que je lise ça absolument, c'était trop beau. L'un à côté de l'autre tout seuls dans cette grande salle déserte qui avoisinait l'autre, si bruyante lors de ce vernissage, on lisait dans notre tête, en silence, ces mots pleins d'images du grand Pellerin qui furent aussi... un heureux moment de rencontre :

Il y avait le jour et la nuit,
Et l'avant et l'après,
Et la vie et la mort,
Et encore, et nombreux,
Toujours des proches et des imminents,
Toujours se frôlant,
S'imbriquant les limites jusqu'à s'adjacer,
Mais ne se croisant jamais

De la même manière,
Il y avait le ciel et la mer
Se moulant l'un sur l'autre,
Ensemble,
Toujours,
Cultivant la parallèlitude,
En se tenant chacun de leur côté de cette ligne mince
Où on fait se lever les soleils.

À un moment,
Ce fut la pointe d'une aiguille d'aurore
Ou d'inadvertance peut-être,
Qui vint bercer doucement cette mitoyenne,
Une brèche dans l'horizon,
Et une fuite
De mer dans le ciel,
Ou d'inverse,
Ou de renverse.
Un peu d'azur et d'eau fraîche
Qui firent naître l'arc-en-ciel

Il y avait le jour et la nuit,
Et l'avant et l'après,
Et la vie et la mort...
Il y avait le territoire et l'imaginaire

À un moment,
Ce fut la pointe d'un pinceau
Ou d'un instinct
Qui troua cette pellicule
Séparant le monde et les images.
Une brèche?
Des couleurs et de la lumière,
Et un éclat de voir dans l'œuvre,
Loin du paysage du peintre,
Logé dans le point de fuite,
Et dont la vue dépasse le montrable.

Le temps d'une toile,
Ça fit l'impression que l'imaginaire débordait dans un décor connu
Ou que le paysage avait passé de l'autre côté du réel
Pour prendre sa dimension vaste.
Sa complète.
Celle de ces zones où se croisent parfois les parallèles,
Où naissent les arcs-en-ciel
Et tous les espoirs de trésors :
Celle des territoires imaginés

Fred Pellerin
 

jeudi 16 octobre 2014

Vent d'automne et brise d'été


Je vous présente « mon Ti-coq », un tétras mâle avec lequel je me suis liée d'amitié et qui passe son temps à vouloir m'impressionner et/ou me séduire en me tournant le dos et en déployant ses plumes comme un paon. Ne lui dites pas mais... ça marche! La dernière fois que je l'ai vu, en septembre, il m'a fait un salut en me regardant en pleine face et j'ai apprécié cette marque de confiance. 


Me reviennent en tête les mots de cette vieille chanson de Tex Lecor : « Écoute crier les outardes/Qui remontent vers le Nord/Et moi qui les regarde/En enviant leur sort... ». J'ai pris cette photo en septembre, dans un champ près de Cadillac. 


C'était en fin de semaine dernière, quelqu'un de la famille m'avait demandé une photo récente de Blanche et j'ai réalisé avec stupeur, comme tous les parents s'en rendent compte un jour ou l'autre, qu'on pose pas mal moins un deuxième enfant qu'un premier. C'est pareil pour les grands-parents! 


La voici, la belle Blanchounette, à 3 mois, avec ses beaux yeux bleus et son sourire craquant. 


À partir de maintenant, toutes les photos qui suivent ont été prises par une caméra espion, ce qui nous donne des scènes intimes entre une maman orignal et ses deux petits jumeaux qui profitaient des beaux jours de l'été (le 13 août dernier) en léchant le bloc de sel que nous avions mis à leur disposition. Les animaux raffolent du sel, on voit bien plus de photos d'ours que d'orignaux au bloc de sel d'habitude mais cette fois-là, il n'y avait que cette petite famille aux alentours. 


Tous les trois partagent cette gâterie. 


La mère surveille attentivement ses petits, elle est aux aguets. Avec les zoreilles droites comme ils les ont sur cette photo, on dirait qu'ils ont entendu quelque chose...


Comme dans toutes les familles, il arrive que les petits se chicanent. La maman les laisse régler ça entre eux.


Tiens, l'un des deux jumeaux a faim, sa mère l'allaite en continuant de lécher le bloc de sel. Je trouve ça beau. 


Bon, on s'en va, M'man, on reviendra une autre fois!

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À noter que vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir de plus près.

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Vent d'automne et brise d'été

Je n'ai rien de particulier à raconter (ou peut-être trop!...) mais il s'est passé presque tout un mois sans que je publie quoi que ce soit sur mon blogue et en même temps, beaucoup de membres de ma famille ou de mes amis(es) me demandent des photos de mes zamours et comment je vis mon automne. 

Six journées « de vacances » se profilent à mon horizon très bientôt : Le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue se déroulera du 25 au 30 octobre prochain... et j'ai mon passeport. J'ai tellement hâte! 

mercredi 17 septembre 2014

Une question de perception


Voici le genre de pancarte qu'on voit beaucoup sur la route dans certaines régions, dont la nôtre. Celle-ci est près de Rouyn-Noranda. L'orignal, cet animal pacifique et végétarien, dégage beaucoup d'assurance et d'élégance. On aurait le goût de le rencontrer, il me semble. 


À Rouyn-Noranda, nous sommes à quelques kilomètres des lignes ontariennes. Lors d'une petite escapade en Ontario récemment, j'ai vu plusieurs de ces pancartes le long de la route. À chaque fois, j'avais envie en rire : Les orignaux me semblent beaucoup plus agressifs chez nos voisins ontariens! On nous avertit même du « danger ». Si j'étais responsable des relations publiques des orignaux, je m'empresserais de faire changer ces pancartes qui faussent nos perceptions!!!


Toujours en Ontario, sur les rives du beau grand lac Témiscamingue, à New Liskeard, une petite ville au charme fou, il y a mon magasin préféré où j'aime faire des trouvailles ou des cadeaux : chez Amber's. À chaque fois que j'y vais, j'ai l'impression de faire un voyage dans une autre époque. On m'y accueille toujours en français, il faut dire que le Nord-Est ontarien est très francophone. 


C'était la première fois que je remarquais cette mini-librairie « donnez au suivant » à côté de mon magasin préféré. Je sais, l'idée existe au Québec et à beaucoup d'endroits dans le monde mais c'est en Ontario que j'ai vu cette idée devenue réalité pour la première fois. 

Une question de perception

Une idée toute simple, pleine de générosité et de respect pour tout ce qui s'écrit, que cette mini librairie où l'on peut déposer et/ou prendre un livre. Et c'est ainsi qu'un ouvrage reste plus vivant que lorsqu'il est rangé dans une bibliothèque où personne ne va pouvoir en profiter.  J'aime cette idée!

Mes plus beaux livres, je ne les ai plus, sauf exceptions. C'est bien simple, quand je suis enthousiaste à la suite d'une lecture, je prête le livre à qui veut le lire et vous connaissez l'histoire, le livre ne me revient jamais et je ne peux plus me rappeler à qui je l'ai prêté. 

L'autre idée que j'aime beaucoup et c'est là où je fais affaires très souvent, c'est la boutique de livres usagés qu'il y a dans ma ville. Il s'agit d'un organisme sans but lucratif où l'on peut apporter nos livres et en acheter d'autres à prix réduit. La boutique est tenue par des bénévoles, tous passionnés de lecture, et les profits sont remis, comme les livres en surplus, à des communautés pas riches ailleurs dans le monde. Le plaisir est double : en achetant des livres, on contribue, en donnant nos livres, on contribue aussi. Mais il y a plus encore...

Quand j'ai déménagé l'année dernière, j'avais rempli des boîtes de livres que j'avais apportés à cette boutique. J'ai eu le bonheur de voir deux bénévoles se dépêcher de découvrir le contenu de mes boîtes et de s'exclamer joyeusement. 

Une autre fois, au printemps dernier, la bibliothèque municipale était fermée et j'avais amené Félixe avec moi à cette boutique, en lui disant qu'elle pouvait se choisir des livres à son goût et qu'on irait les lire chez nous. Comme elle hésitait entre quelques-uns, on a décidé de les prendre tous, ce qui faisait un total de 6 $, je m'en souviens encore. À la caisse, le monsieur très gentil qui nous avait vu faire, a tendu à Félixe une petite clé au bout d'un long ruban, en lui disant : « Est-ce que tu aimerais te choisir un cadeau dans le coffre aux trésors? »

Ah si vous aviez vu l'étonnement et la joie sur son visage quand elle s'est tournée vers moi avec un point d'interrogation dans le regard... Elle qui carbure aux histoires de pirates et de chasses aux trésors, elle a dû se croire à Walt Disney. Le gentil monsieur a sorti une grosse boîte en bois avec le dessus arrondi, fermée avec un cadenas. Un vrai coffre aux trésors, comme dans les livres!  

Fébrilement, Félixe a mis la clé dans le cadenas, on l'a aidée un peu, et elle a pu ouvrir le coffre. Ce qu'il y avait dedans, c'étaient des petites choses de rien du tout mais en grande quantité, des petites bricoles, des petits colliers, des personnages en caoutchouc, des choses du genre auxquelles les enfants ne s'intéressent habituellement pas tellement. Mais là, comme c'était dans un coffre aux trésors, tous ces petits objets prenaient de la valeur, comme par magie. Elle a hésité longuement et s'est choisie un petit cadeau dont je ne me souviens pas mais je n'oublierai jamais l'expression de son visage et l'émerveillement qui la submergeait dans cette boutique de livres usagés. 

Le monsieur bénévole qui était à la boutique ce jour-là avait l'air aussi heureux que nous!

lundi 25 août 2014

Le projet Radeau


Le projet Radeau avait débuté au cours de l'hiver dernier dans le coeur de Félixe, Papi (Dundee) et Mamie (Zoreilles). Jeudi dernier, il était prévu qu'on aille la chercher à la garderie après dîner et qu'on se rende tous les trois à Rapide Deux pour compléter les dernières étapes de l'achèvement de notre projet. Partis sous une pluie douce mais constante, rien ne pouvait nous arrêter, nous n'avions que 24 heures pour tout faire mais l'enthousiasme nous transportait! 


Après souper, la pluie a cessé et nous avons pu nous mettre à l'ouvrage. Comme le drapeau avait été conçu et réalisé par Félixe au cours de l'hiver pendant qu'on faisait nos plans, c'est au printemps qu'on a construit tous les trois ensemble la structure du radeau dans notre garage à la maison. Il nous restait quand même à mettre nos plans à exécution et assembler toutes les pièces du radeau : le pont, le mat, la voile, la cabine du capitaine, avec ses deux portes et sa fenêtre en rond, etc. Papi avait apporté les outils nécessaires ainsi qu'une génératrice qui allait nous fournir l'énergie pour les faire fonctionner. 


À mesure qu'on voyait le radeau prendre forme, nos énergies en étaient décuplées. Nous avons installé le « chantier maritime » sur le quai, il nous serait plus facile à la fin de pousser le radeau pour le mettre à l'eau une fois qu'il serait terminé. 


Félixe était bien fière de son drapeau qu'elle avait hâte d'installer au bout du mat. D'un côté, il y avait le symbole des pirates et de l'autre, plein de couleurs et d'inscriptions significatives pour elle. 


Vendredi matin, sous un soleil radieux, on poursuit le projet avec... le vent dans les voiles!


Le pont, le mat, le drapeau ayant été installés la veille, on attaque après déjeuner la construction de la cabine du capitaine... ou plutôt de « LA » capitaine. 


Voilà où l'on en est à 10 heures : La voile est bien fixée au mat et il ne reste plus qu'à bien visser la cabine de la capitaine au pont. 


On décide de pousser le radeau à l'eau avant de fixer la cabine, ce sera moins lourd un peu. Bon, normalement, on devrait casser une bouteille de champagne sur la coque mais on n'a que du jus de pomme dans des boîtes à boire en carton... On ne va quand même pas rater une occasion pareille de célébrer malgré tout. Notre radeau flotte comme un insubmersible! 


Il flotte tellement bien qu'une fois terminé, juste le temps d'aller mettre nos costumes de bain et notre crème solaire, il s'en allait tout seul vers l'aventure. On aurait dû l'amarrer au quai... 


On l'a traîné un petit bout en bateau pour l'amener vers son port d'attache plus loin sur la rivière, à un endoit qu'on appelle « la pointe à Noémie ». (Cet endroit, on l'a surnommé ainsi depuis que la belle Noémie, notre nièce et filleule, avait pris là son premier doré!...) 


C'est la petite fenêtre en rond que Félixe voulait dans la cabine de la capitaine!


Et maintenant, hissons la voile moussaillons et vogue la galère!


Qu'il a fière allure, notre radeau...


Et combien ravie était « LA » capitaine qui continuera à naviguer à bon port. 

Le projet Radeau

La beauté de la chose, dans l'univers des enfants, c'est qu'on peut y accéder où l'on veut, quand on veut et avec qui l'on veut. C'est seulement qu'on n'a pas toujours le temps qu'on veut parce que la vie nous amène ailleurs et qu'on doit faire des choix qui ne sont pas tout le temps régis par les envies qu'on a. Mais puisque ce temps qui passe ne revient jamais, avec un peu de planification et beaucoup d'organisation, on peut quand même arriver à n'abandonner personne sans avoir à renoncer à nos rêves.

Le projet Radeau nous aura mobilisés depuis l'hiver dernier à travailler ensemble à la poursuite d'un objectif commun, d'un même rêve à construire et à réaliser... Félixe ne le sait pas encore, à 5 ans, mais nous, on sait qu'on a créé avec elle des souvenirs tangibles et une expérience constructive qui laisseront des traces dans nos mémoires affectives à tout jamais. Pour l'achèvement de notre projet Radeau, ces 24 heures de pur bonheur au milieu de la tourmente de la Vie auront été fertiles à tout point de vue et nourriront pour longtemps nos coeurs d'enfants. 

dimanche 17 août 2014

Méchant prédateur!


C'était le vendredi 9 août 2014, dernière fin de semaine de vacances pour Crocodile Dundee et moi, nous étions à notre camp à Rapide Deux lorsque les amis Claude et Pauline qui venaient d'aller cueillir des chanterelles sont venus nous les montrer et nous inviter à aller souper avec eux chez Gérald et Réjeanne, rivière des Outaouais. Bien sûr, nous n'avons pas refusé pareille invitation si chaleureuse et remplie d'amitié!


C'est le décor qu'on aperçoit lorsqu'on est chez Gérald et Réjeanne et c'est à peu près le même décor aussi chez Claude et Pauline. Là où la rivière des Outaouais et la Darlens se croisent, on appelle cet endroit « le réservoir » puisqu'il constitue un immense réservoir d'eau pour le barrage hydroélectrique de Rapide Deux. Comme j'avais laissé mon appareil photo au campe, (fallait-il que je sois dans la lune?...) c'est Crocodile Dundee qui a croqué cette image, comme les trois autres qui suivent. Crédit photo : Gilles Rivest. 


Juste avant qu'on se mette à table, au bord de l'eau évidemment, on a aperçu comme des drôles de mouvements dans l'eau. Au début, on pensait que c'étaient des poissons qui sautaient ou des huards qui plongeaient mais non, on s'est rendu compte que c'était un phénomène qu'on n'avait jamais vu personne, un brochet qui tentait de manger un plus petit brochet mais assez gros quand même... Non mais quel cannibale et quel prédateur! Crédit photo : Gilles Rivest. 


Nous avons pu observer à loisir le phénomène mais nous n'avons pas réussi à le comprendre. On aurait dit que le plus gros brochet (le prédateur) était mal pris avec sa proie, incapable de s'en défaire ni de le mettre à mort, alors le petit brochet se donnait de temps en temps un élan pour se sortir de l'emprise du plus gros et ça éclaboussait jusqu'au rivage où nous étions subjugués en essayant de comprendre lequel était le plus mal pris des deux. Crédit photo : Gilles Rivest. 


À un moment donné, les deux poissons se sont éloignés du rivage et on les a perdus de vue. De toute façon, Frimousse, le petit chien adorable à Gérald et Réjeanne, a attiré notre attention en jappant et en courant le plus vite qu'il pouvait après les écureuils qui sont, on se le demande, soit ses amis avec lesquels il veut jouer, soit ses ennemis jurés auxquels il veut faire peur. À ça non plus on n'a pas trouvé de réponses. Et puis, il était temps de passer à table et d'ouvrir une bonne bouteille de rouge pour célébrer les plaisirs de l'amitié... et le goût délicat des chanterelles. Crédit photo : Gilles Rivest. 

Méchant prédateur!

Je vous rappelle que vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir de plus près... 

J'ai envie de rire en écrivant ce billet parce que je me disais que je garderais ces photos en réserve pour la fois où j'aurais le goût de parler des prédateurs, des requins, des abuseurs de pouvoir, de ceux qui exploitent les plus petits, etc. Mais je n'ai pas le goût de parler de ça quand j'écris sur mon blogue, j'ai plutôt envie de parler des choses belles qui sont simples et vraies. 

Même si un gros poisson qui veut en manger un plus petit, c'est pas très beau, rendons-nous à l'évidence que c'est la vie, avec ses splendeurs et ses misères, et que rien n'est plus heureux que l'amitié partagée dans le plaisir de se retrouver ensemble et de se donner des nouvelles, faire des projets pour la prochaine saison, se mettre à jour dans nos vies respectives, se raconter nos vacances d'été qui s'achèvent dans le soleil couchant au bord du feu avec la lune pleine qui éclairera notre chemin du retour au campe où il nous restera encore deux jours à profiter de tout ce calme et cette paix.