Je suis tombée ce matin sur cette photo que j'avais prise il y a quelques années pour montrer à une amie comment je faisais pour fabriquer mes cartes en écorces de bouleau. Il suffit d'en trouver deux qui s'apparentent dans la couleur et la forme (ne jamais utiliser les ciseaux), de les mettre ensemble pour les aligner le plus possible avant de faire dans le haut une série de petits trous avec un poinçon, pour ensuite les « coudre » avec du raphia enfilé dans une aiguille à laine!
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu une attirance pour les crayons, les stylos, les plumes, les cartes, les cahiers de notes, les beaux papiers, les boîtes à correspondance et tous ces objets qui sont reliés de près ou de loin à l'acte d'écrire. Cette attirance est devenue au fil du temps une manie et même une vraie folie. À tel point qu'autour de moi, on a contribué à nourrir ma folie en m'offrant à l'occasion d'anniversaires de ces trésors et de ces fantaisies qui me rendent complètement gaga et chaque fois, je tombe sous le charme.
Dans cette photo que je viens tout juste de prendre pour les besoins de ce billet, on voit ce cadeau qu'une amie m'a offert pour mes 50 ans : une magnifique plume en verre de Murano que je chéris de tout mon coeur. C'est un bijou mais je m'en sers aussi! Je ne suis jamais allée en Italie mais cette amie, oui, et lorsqu'elle a visité les ateliers des célèbres verriers de cette ville, elle a tout de suite pensé à moi en voyant cette plume qui m'a déjà beaucoup servi depuis 6 ans. J'ai déjà dépensé tout un encrier, j'ai dû m'en acheter un neuf dernièrement!
Ma plus douce folie
Tout à l'heure, j'ai fait un petit étalage d'une partie de mes trésors pour les besoins de ces deux photos avec ce que j'avais sous la main, tout proche de mon ordinateur mais s'il avait fallu que je sorte de leurs cachettes tous les objets de dévotion qui sont les miens, ça m'aurait pris une partie de la journée. Non mais c'est vrai, j'en ai partout, ils font partie de mon univers et ils sont bien classés, je vous assure. J'ai dû faire des choix déchirants quand nous sommes déménagés en avril, je ne pouvais pas tout apporter, alors je me suis « séparée » de quelques beaux cahiers encore vierges et de plusieurs instruments d'écriture qui étaient toujours beaux, originaux, mais qui avaient perdu de leur efficacité sans que je puisse leur trouver de recharge ou d'utilité à court terme. Dure séparation!
Je vais même vous avouer que parmi mes rêves encore à réaliser, il y a cet antique secrétaire.... tout en bois de couleur caramel, avec plein de petits tiroirs et des cachettes secrètes, des tablettes qui se rétractent quand on n'en a pas besoin, une porte en rond sur le dessus, cette porte qu'on glisse doucement en remontant pour qu'apparaissent tous ces trésors, avant de s'asseoir confortablement et d'ouvrir les deux tiroirs de chaque côté, en sortir un cahier coloré ou un recueil de pages blanches et se laisser aller à noircir le papier de mots, d'expressions, de notes, de titres, de phrases qui finiraient par avoir un sens. Il me semble que si j'avais un si beau meuble pour rassembler mes pensées, je n'écrirais pas de niaiseries!
Revenons à la réalité, je ne sais pas du tout où je pourrais installer un si beau secrétaire dans notre maison actuelle mais je trouverai bien un jour une idée et ce sera le premier pas vers la réalisation de ce rêve. C'est que j'ai pris l'habitude dans ma vie d'aller au bout de tous mes rêves. Sauf que des fois, c'est long. Je suis patiente, je me stresse pas avec ça...
Vendredi dernier, j'avais invité ici pour un café un ami que je n'avais pas vu depuis très longtemps. Bien sûr, je lui ai fait faire le tour de la copropriétaire! Ah oui, j'oublie de vous dire que cet ami écrit beaucoup, c'est d'ailleurs ainsi qu'on entretient notre vieille amitié. Une fois en haut, dans la chambre mansardée, celle que Félixe appelle « sa chambre », mon ami a tout de suite vu le potentiel, la tranquillité de l'endroit, sa lumière... Il m'a dit « Ça te tenterait pas de t'installer ici pour écrire? ». En tout cas, lui, c'est ce qu'il aurait fait à ma place.
Cet ami a semé un doute dans mon esprit... Un endroit pour écrire... Un endroit rien qu'à moi. Il faudrait entreprendre d'abord la construction d'une grosse lucarne. Défoncer la couverture, c'est pas rien? Construire un genre d'alcôve... tout fenestré... et mon regard irait se perdre dans les branches des grands conifères de notre cour avant et errer dans les feuillus de la rue et chez nos voisins d'en face... Mon beau secrétaire en bois de couleur caramel y entrerait juste bien!
Mon ami qui a déjà eu un blogue, une page Facebook et un compte Twitter, est maintenant complètement absent des réseaux sociaux et il s'en porte à merveille. Il me racontait qu'il écrit toujours au moins une page par jour, c'est sa nouvelle discipline. J'ai trouvé cette idée plutôt inspirante. Il me faisait remarquer qu'écrire sur du papier donnait des résultats tout à fait surprenants lorsqu'on est habitués de pitonner. D'ailleurs, j'ai remarqué lorsque j'écris à la main que j'ai le poignet qui fatigue très rapidement et que je dois m'arrêter souvent, alors, inévitablement, je dois plonger plus profondément dans mon texte ou à l'intérieur de moi.
Comme il a raison!
Depuis qu'on ne s'écrit plus dans nos sociétés, les communications vont moins bien qu'avant il me semble. Rien ne remplacera jamais « un p'tit mot doux dans la boîte à lunch », un bonjour amical dans une carte joliment illustrée, une enveloppe que le facteur apporte et sur laquelle notre nom a l'air d'un mot d'amour, ou même une carte postale avec un paysage enchanteur... qui arrive longtemps après le voyageur qui vous l'a postée! Non, depuis qu'on communique surtout par l'entremise des réseaux sociaux, nos échanges peuvent devenir superficiels parce que justement, on s'autocensure énormément dans le meilleur des cas. Mais il y a pire, ce sont ceux et celles qui ne s'autocensurent pas, qui n'ont aucune pudeur et qui exposent leurs états d'âme du matin et ce qu'ils s'apprêtent à manger, comme si ça pouvait nous intéresser. La catastrophe pour moi, ce sont ceux qui mettent leur propre vie en scène mais qui oublient de la vivre.
Je ne suis pas en train de dire que les communications facilitées par l'avènement des courriels, blogues, comptes Facebook et Twitter n'ont pas leurs raisons d'être, au contraire, je trouve ça très pratique, extrêmement efficace, pour entretenir nos liens, échanger des nouvelles, des photos, des vidéos et plein de trucs. Dans le meilleur des mondes, on utiliserait ces réseaux de communication mais on n'abandonnerait pas pour autant nos lettres, cartes, dessins, coups de fil, rencontres, qui viendraient enrichir et réchauffer nos relations interpersonnelles.
Mais je dis ça... Vous savez que je suis une nostalgique finie!
Mon ami qui a déjà eu un blogue, une page Facebook et un compte Twitter, est maintenant complètement absent des réseaux sociaux et il s'en porte à merveille. Il me racontait qu'il écrit toujours au moins une page par jour, c'est sa nouvelle discipline. J'ai trouvé cette idée plutôt inspirante. Il me faisait remarquer qu'écrire sur du papier donnait des résultats tout à fait surprenants lorsqu'on est habitués de pitonner. D'ailleurs, j'ai remarqué lorsque j'écris à la main que j'ai le poignet qui fatigue très rapidement et que je dois m'arrêter souvent, alors, inévitablement, je dois plonger plus profondément dans mon texte ou à l'intérieur de moi.
Comme il a raison!
Depuis qu'on ne s'écrit plus dans nos sociétés, les communications vont moins bien qu'avant il me semble. Rien ne remplacera jamais « un p'tit mot doux dans la boîte à lunch », un bonjour amical dans une carte joliment illustrée, une enveloppe que le facteur apporte et sur laquelle notre nom a l'air d'un mot d'amour, ou même une carte postale avec un paysage enchanteur... qui arrive longtemps après le voyageur qui vous l'a postée! Non, depuis qu'on communique surtout par l'entremise des réseaux sociaux, nos échanges peuvent devenir superficiels parce que justement, on s'autocensure énormément dans le meilleur des cas. Mais il y a pire, ce sont ceux et celles qui ne s'autocensurent pas, qui n'ont aucune pudeur et qui exposent leurs états d'âme du matin et ce qu'ils s'apprêtent à manger, comme si ça pouvait nous intéresser. La catastrophe pour moi, ce sont ceux qui mettent leur propre vie en scène mais qui oublient de la vivre.
Je ne suis pas en train de dire que les communications facilitées par l'avènement des courriels, blogues, comptes Facebook et Twitter n'ont pas leurs raisons d'être, au contraire, je trouve ça très pratique, extrêmement efficace, pour entretenir nos liens, échanger des nouvelles, des photos, des vidéos et plein de trucs. Dans le meilleur des mondes, on utiliserait ces réseaux de communication mais on n'abandonnerait pas pour autant nos lettres, cartes, dessins, coups de fil, rencontres, qui viendraient enrichir et réchauffer nos relations interpersonnelles.
Mais je dis ça... Vous savez que je suis une nostalgique finie!