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Voilà comment je vais tâcher d'illustrer en photos l'impression que j'ai eue et quelques réflexions qui me sont venues à l'esprit à la suite des événements survenus dimanche soir dernier, à Québec, et que j'ai de la misère à nommer tellement j'ai été déstabilisée. J'ai vraiment eu l'impression de...
TOMBER DU RADEAU
... mais je me suis relevée.
Je vais finir par arrêter de le dire et passer à l'action : Je ne devrais pas écouter le Téléjournal avant de dormir, c'est très toxique. En tout cas, dimanche soir dernier, je n'aurais pas fait d'insomnies si je n'avais pas su en grande primeur ce qui s'était passé dans la soirée lors de cette tuerie qui a fait 6 morts et plusieurs blessés dans cette mosquée de Québec, où des gens s'étaient réunis pour prier. Que des tragédies pareilles surviennent ailleurs dans le monde me blesse déjà beaucoup et trop souvent mais quand c'est chez nous que ça se passe, là, c'est ma société québécoise qui avait commencé à me faire peur. Oui, j'ai eu peur de nous, je ne m'en cache pas, je me suis sentie comme une étrangère dans mon propre pays.
La société québécoise dans laquelle je me reconnais, elle est faite d'ouverture aux autres, de pionniers qui carburent à la solidarité et à l'entraide, au courage de se relever les manches et de construire ensemble quelque chose de mieux. Dans une région comme la mienne, on vient tous d'ailleurs et on contribue chacun à notre façon à apporter quelque chose de différent pour « habiter » ce pays dans tous les sens du mot.
Lundi, dans la journée, j'étais branchée les zoreilles grandes ouvertes sur la radio, la télé, les réseaux sociaux, j'avais vraiment besoin de comprendre ce qui venait de nous arriver. Même chose lundi dans la soirée.
Spontanément, des vigiles se sont organisées dans plusieurs villes du Québec. On avait besoin de lumières, de câlins, de chaleur humaine dans cette froidure de janvier qui nous glaçait le sang, on avait besoin aussi de mains tendues, d'esprits ouverts, de conscience sociale, et finalement, on avait besoin d'être ensemble et de se rassurer. L'un de mes amis a lancé ici un appel à tous, organisant à la hâte, Place de la Citoyenneté, à Rouyn-Noranda, une vigile où plusieurs sont allés s'abreuver à la source, essayer de remonter tant bien que mal sur le radeau de sécurité et de paix qui nous échappait désespérément.
Stéphane Laporte, dans La Presse, écrivait une phrase qui rejoignait mon état d'âme dans cette tourmente : « On croyait être la patrie de la paix. Mais rien n'est jamais acquis. Ça va prendre encore plus d'amour. »
Mardi matin, Yves Boisvert, toujours dans La Presse, a écrit un texte qui m'a fait du bien à lire, dont voici un extrait : « Mais hier soir, dans le froid, à la lueur de quelques chandelles, des milliers étaient là pour dire notre commune humanité ».
Mais c'est un ami des Îles de la Madeleine qui, me racontant ce qui s'était passé lundi soir chez eux, a fini par mettre un peu de baume sur cette plaie vive que je ressentais. Je vous résume ça dans mes mots...
Comme à plusieurs autres endroits, en réaction aux événements de la veille, aux Îles, lundi soir, par un vent d'hiver qui fouettait l'archipel et un froid humide qui sévissait, on a organisé spontanément une vigile dans l'île centrale, à Cap-aux-Meules, et le lieu du rendez-vous était fixé au centre communautaire. On avait juste oublié qu'il y avait une soirée de bingo ce soir-là et qu'il n'y aurait pas de stationnement suffisant pour tout le monde alors on a changé de place et on est tous allés à l'église St-André. Comme le prêtre faisait partie de la cinquantaine de personnes venues à cette vigile et qu'il avait les clés de l'église, il a offert à tout le monde d'entrer à l'intérieur puisqu'il faisait un temps à ne pas mettre un chien dehors.
Et c'est là que s'est produit quelque chose de très beau : Les gens présents se sont tous placés en cercle autour de l'autel, se tenant par la main et ils se sont mis à chanter « Quand les hommes vivront d'amour/Il n'y aura plus de misère/Et commenceront les beaux jours/Mais nous, nous serons morts, mon frère... »
Ils ont chanté tous ensemble (ça, c'est bien les Madelinots tels que je les connais, tels que je les aime!...) cette chanson qui nous ressemble et qui nous rassemble, qui ouvre les coeurs et les esprits, qui nous empêcherait même de sombrer dans les moments difficiles. Parce que oui, une société c'est comme une personne, elle doit vivre parfois des moments difficiles pour arriver à comprendre quelque chose avant de pouvoir continuer d'avancer. On a mal sur le coup, on perd des illusions, on se remet en question et on s'aperçoit qu'on a encore de l'ouvrage à faire, on se dépêche alors de se retrousser les manches et on passe à l'action, il y a des affaires à comprendre là-dedans. Ne perdons plus de temps à se justifier et s'expliquer, regardons plutôt comment on pourrait faire mieux. Ça s'appelle de la résilience et certains peuples, comme certaines personnes, en ont plus que d'autres.
C'est tout de suite après avoir appris ça, mardi dans la journée, que j'ai décidé de me fermer à ce qui se disait, s'écrivait, s'étalait avec plus ou moins d'émotions trop vives à la radio, la télé, les journaux, les médias sociaux. Je n'étais plus capable d'en prendre, je voulais rester sur ces images et cette chanson entonnée avec tant de force et de solidarité qui me faisaient du bien à imaginer comme si j'avais été là, avec eux. J'avais besoin de temps pour essayer d'intégrer tout ça et d'en dégager un peu d'espoir à venir, peut-être, à condition de faire une bonne analyse sérieuse et non complaisante.
Gilles Vigneault chantait : « Il me reste un pays à comprendre... » et je lui laisse le mot de la fin.
28 commentaires:
Le mot tolérance semble de moins en moins employé dans notre société.
Le mot écoute semble de moins en moins employé dans notre société.
Deux pôles s'opposent, l'extrême gauche et l'extrême droite sans écoute ni tolérance.
Il n'y a rien de plus dangereux.
Je vais aller écouter un peu de Vigneault vendredi à La Motte.
@ Le factotum : Tu as raison, l'intolérance, le manque d'écoute ont beaucoup participé à ce qu'on laisse faire sans réagir parce qu'on a acheté la paix bien souvent en se fermant les yeux sur des réalités qu'on voyait autour de nous. J'ajouterais à cette liste l'ignorance ou plutôt la peur générée par la méconnaissance de l'Autre avec un grand A. Je pense que la perte de sens y est aussi pour quelque chose. La liste est longue...
Il y a un mois à peine, donc avant les événements de Québec, je regardais un reportage télé qui soulignait les 10 ans de l'affaire Hérouxville. L'ancien maire qu'on avait beaucoup vu et entendu dire des sornettes était interviewé. Il persistait et signait malgré qu'il semblait être le seul ou à peu près à penser ce qu'il pensait. Il ne s'était même pas remis en question pendant ces 10 ans...
Il y a du monde qui ont une tribune et qui ne la méritent pas tant ils sont inconscients et irresponsables dans ce qu'ils propagent de division, de haine, d'ignorance et de mépris. A-t-on le droit de dire n'importe quoi au nom de la liberté d'expression?
Revenons à plus beau et plus vrai, plus rempli de sens et d'humanité... Tu vas passer une belle soirée à La Motte en fin de semaine prochaine, j'ai vu dans notre chronique culturelle à la télé un extrait du spectacle où l'on rend hommage à Vigneault à travers ses chansons. Ça promet! C'est une belle gang, à La Motte, un sacré beau village!
Ah ces Madelinots de coeur! On peut bien les aimer partout au Québec et même ailleurs dans le monde!
Désolant effectivement de constater que maintenant, c'est chez-nous que ça se passe.
@ Fitzsou : Oui, je te dis, ces Madelinots savent se faire aimer! C'est peut-être parce qu'ils aiment beaucoup tout simplement? En tout cas, je leur reconnais des aptitudes pour le bonheur. Comme une sorte de dénominateur commun qui serait comme inscrit dans leur code barre à la naissance!!! Non mais c'est vrai, ils sont résilients, ils ont un fort sentiment d'appartenance, une spiritualité, un tissu social tricoté serré, la musique fait partie de tous les moments de leur vie, dans la joie comme dans la peine, au quotidien, ils sont amoureux fous des vieux et des enfants, ils sont remplis de gratitude et de confiance en la vie, ils ont de l'humour. Moi, franchement, plus je les connais, plus je trouve qu'ils ont ça en commun. On dirait une recette pour être heureux... Ils sont inspirants. Tous autant qu'ils sont.
Hier soir, j'écoutais Tout le monde en parle, et comme il a été question beaucoup des événements de Québec (j'ai encore de la misère à nommer l'événement) j'ai retrouvé un peu de paix dans mon cœur par rapport à ça. Avec un peu de recul, quand on analyse un peu plus en profondeur et qu'on prend la résolution de se faire chacun de nous un petit examen de conscience, ça donne de l'espoir. Et les invités d'hier rejoignaient ma propre perception, ça m'a réconciliée. Même Philippe Couillard, notre PM, a bien parlé, je trouve et pourtant, je ne suis pas de son bord d'habitude et je ne m'en suis jamais cachée!
La lecture de ton article m'a tiré les larmes et pourtant il est très difficile pour moi de pleurer alors que cela me soulagerait.
Pourquoi tant de violence aveugle, nul pays n'est épargné et la vie à la même valeur pour to
Les sentiments, les joies, les peines, le bonheur, le malheur n'ont pas de pays, pas de frontières, pas de langues, pas de couleurs, ce n'est pas si difficile de le comprendre pourquoi sommes nous si peu à le savoir, la peur de l'autre engendre le replis, l'isolement, l'inquiétude.
Le pire c'est que toutes ces tragédies risquent de tomber dans l'indifférence la plus totale.
Quand j'étais jeune mariée, en pleine guerre du Vietnam, le slogan était " faîtes l'amour, pas la guerre" peut être ne nous l'avons pas fait assez .......
Je vous embrasse tous.
Geneviève sud de France.
@ Geneviève : Oui, c'est vrai, tu l'exprimes bien, il y a des chagrins qu'on n'arrive pas à pleurer et pourtant, cela nous ferait du bien.
Pourquoi tant de violence aveugle, demandes-tu? L'ignorance et la peur, le manque d'ouverture, c'est une partie de la réponse. Pourtant, il serait si facile d'établir des ponts plutôt que d'ériger des clôtures... L'amour, ça multiplie, ça ne divise pas, au contraire. Il me semble que c'est une loi universelle qui n'est pas si difficile à comprendre mais sans doute que, je le comprends de mon point de vue, comme une fille qui a toujours vécu dans une pays en construction qui n'avait pas le temps ni la motivation ni l'énergie pour faire la guerre. Je suis probablement « choyée » d'être née ici, ça oriente ma façon d'être et de penser.
Pourtant, dans cet événement survenu à Québec dont tu as dû entendre parler chez toi parce que les communautés du monde entier s'informent sur ce qui se passe ailleurs, loin de tomber dans l'indifférence la plus totale comme tu le crains, moi, ça m'a touchée de réaliser combien il y avait du racisme, de la xénophobie et de l'intolérance dans les commentaires qui ont explosé au grand jour à travers les informations dans les médias traditionnels et les réseaux sociaux où tout le monde peut avoir une tribune pour dire des énormités, susciter la peur, répandre des mythes, au nom de la liberté d'expression.
Même les dirigeants de certaines puissances ou encore les aspirants(es) à la gouvernance d'un pays s'abaissent parfois à exprimer ouvertement des propos épouvantables pour se mettre au même niveau que le plus « petit » de leurs concitoyens. Et cela est repris en boucle sur les chaînes d'information continue, ça finit par propager la haine, la peur, la méfiance, etc.
Oui, je me souviens de « Faites l'amour, pas la guerre », j'étais jeune ado, on vivait les années du « flower power », on marchait dans les rues pour la paix dans le monde, on était contre la guerre du Vietnam et toutes les guerres. Je m'ennuie de cette époque-là, si tu savais...
@ Barbe blanche : Mais qui lance une masse de haine actuellement à la face des Québécois? Bien sûr qu'aller vers l'autre ne peut pas se faire que dans un seul sens. Personne ne dit le contraire!
L'auteur de cette tuerie s'est radicalisé et la maladie mentale a fait le reste, le genre de choses qui se produit à beaucoup d'endroits dans le monde et qui continuera malheureusement de se produire encore parce qu'au-delà des lois et au-dessus des gouvernements, l'être humain reste libre de croire ce qu'il veut, quitte à se renfermer sur lui-même, se regarder le nombril et virer en rond. La bêtise humaine est universelle, on le sait bien.
Au contraire, le Québec s'est tenu les coudes serrés comme jamais dans cette tragédie et on a fait preuve de beaucoup de compassion, d'ouverture et de maturité. Je pense qu'on reconnaît ça dans le monde entier. Nous sommes un peuple chaleureux et accueillant. Mais chez nous comme ailleurs, chez tous les peuples, il y a des exceptions à la règle, des gens qui sont capables de faire bien du dommage... parce qu'on est en démocratie. Malgré tout, j'aime vivre dans un pays libre où tout n'est pas parfait.
Et je l'aime, mon Québec, personne ne me fera dire ou penser le contraire.
@ Barbe blanche : Je ne sais pas quel poste télé ou radio tu as écouté mais je te crois sur parole, il s'est dit beaucoup de niaiseries à la suite de cette tragédie et on n'est pas obligés croire tout ce qui a été avancé sur les médias traditionnels comme sur les réseaux sociaux. C'est pour ça que je n'étais plus capable d'en prendre mardi dernier et que j'ai pris une pause de tout ça, je l'ai écrit dans mon billet.
De défendre notre Québec, notre langue, notre culture, notre histoire, nos coutumes, notre fierté, c'est bien la preuve qu'on est un peuple fort, à l'identité forte aussi, au sentiment d'appartenance qui inclut toutes les régions de ce Québec, les gens d'ici comme ceux d'ailleurs qui veulent construire avec nous cette société qui ne voudrait jamais, pour rien au monde, se refermer sur elle-même. C'est pas notre genre, de toute façon, et personne ne viendra nous faire croire ça, même si plusieurs ont essayé.
Sais-tu quelle est la vraie menace pour nous, Québécois? Pas les autres, non. C'est nous-mêmes qui pouvons le mieux nous tirer dans le pied, enfin quelques-uns d'entre nous qui cherchent à nous diviser. J'ai peur qu'ils réussissent à la longue...
On n'est jamais plus forts que lorsque nous sommes unis. Et ça, tu le sais aussi bien que moi. Prends par exemple la maudite chicane Québec-Montréal que certains prennent plaisir à entretenir et à nourrir de préjugés, c'est pour ça que ça me lève le cœur autant, parce que ça fait de nous des Québécois divisés alors qu'on n'aurait tellement pas besoin de ça.
Tu as tellement raison chère Francine; c'est désolant lorsque de tels incidents arrivent ici, et j'espère que ne n'est pas l'ombre du cauchemar à venir. Au CHSLD de maman il y a maintes nationalités, maintes religions, et je respecte tout ça moi qui ai cessé de croire à un dieu qui s'intéresse à la misérable espèce que nous sommes depuis belle lurette.
Ceci dit, le bien et le mal est en chacun de nous: les deux loups se battent et celui que nous nourrissons sera le gagnant. J'ai choisi le gentil pour ma part et j'essaie d'être une bonne personne même si je ne crois plus à un dieu.
Et on ne parlera pas du voisin du sud, triste Donald ce psychopathe narcissique au superlatif qui j'espère sera destitué éventuellement pour cause de maladie mentale.
Je ne t'oublie pas Zoreilles, et j'aimerais être votre voisine. J'irais boire un café avec toi au petit matin.
&heats;
Lise Cloutier
J'ai voulu faire un cœur et ne suis trompée; pas grave.
Bon, je me répète j'aimerais tellement aller prendre un café avec toi au petit matin. Moi je choisis de m'en faire le moins possible avec les chicanes des autres. Il faut choisir ses combats et le mien est de m'occuper de maman au CHSLD. Je n'en dirai pas plus, proche aidante/esclave non payée et toujours inquiète. Une chance que nous pouvons nous encourager entre familles...
Lise XX
@ Lise : On dirait qu'au CHSLD de ta maman, vous avez trouvé une façon de vivre ensemble et dans le respect de chacun. Quand on se tient beaucoup dans ces endroits où la vieillesse et la perte d'autonomie sont le lot quotidien, on va vite à l'essentiel... Tu dis que vous vous encouragez entre familles? Voilà un bel exemple de ce qu'on peut s'apporter quand on arrête de se déchirer.
Dans cette légende autochtone des deux loups qui se battent, vaut mieux choisir le loup gentil en effet, la vie est mois dure, les dommages sont moins grands.
Pas besoin d'être ma voisine pour prendre un café ensemble au petit matin. Ou une tisane, je me souviens que tu aimes les tisanes! Cet après-midi, je m'en ferai une, Noix Magiques qu'elle s'appelle, c'est ma tisane préférée de David's Tea. J'aurai une pensée affecteuse pour toi et ta maman.
Zoreilles,
C'est drôle, mais je n'ai vraiment pas eu la même réaction que la plupart des gens. C'est comme si on était surpris tout à coup de savoir qu'il y a partout des êtres qui peuvent être déséquilibrés et qu'on voulait tous se sentir terriblement responsables, remettre toute notre société en question. La moindre opinion sur l'émigration, notre capacité d'intégrer tous les réfugiés qu'on voudrait, tout ça apparait tout à coup comme totalement inacceptable. Nous devons continuer d'avoir le droit d'exprimer des opinions à la condition d'être honnêtes et respectueux.
Personnellement, avant même les événements de Québec, j'avais commencé à accueillir des réfugiés, leur donner de l'aide. J'ai posé des gestes à ma portée et je continue de le faire. Les réfugiés en question sont des Afghans arrivés au Canada en novembre. Ils ne parlent pas français. Nous les avons reçus. Ils nous ont reçus à plusieurs reprises.
@ Jacks : Quand je te lis, c'est moi que je remets en question dans ce dernier billet... Évidemment que tu as le droit d'exprimer le fond de ta pensée et tu le fais toujours avec honnêteté et respect. Je ne sais pas comment j'ai fait mon compte mais il semble qu'en m'exprimant avec mes réflexions et interrogations, j'ai laissé planer comme un genre de sentiment de culpabilité ou quelque chose de vaguement accusateur, je sais pas trop...
Eh bien là, je vais devoir me relire, ce que je déteste faire parce que je vois seulement mes défauts quand je me relis. Je vais sérieusement analyser ce que j'ai pu laisser filtrer pour qu'on ressente le besoin de se défendre de quelque « accusation » que j'aurais pu dire ou faire.
Cela dit, cher ami, tu sais qu'ici on a le droit de tout dire à condition d'être respectueux, c'est la seule règle que j'impose.
Zoreilles,
Ton commentaire demeure très positif, comme toujours. Il met en lumière un beau côté de nous. Le mien faisait référence à un aspect seulement effleuré dans ton premier paragraphe et concerne surtout tout ce qui s'est dit ou écrit un peu partout depuis l'événement en question.
J'aurais pu mieux préciser ma pensée, la nuancer, la compléter, mais j'ai eu de la visite. J'ai donc transmis mon message plus vite que prévu.
Si les hommes vivaient d'amour... ce serait tellement merveilleux!
Il faut faire attention avec les médias, car dans des circonstances pareilles, ils en mettent beaucoup plus que le client en demande. J'ai fait un peu de sarcasme sur FB à ce sujet parce que ça me scandalise à chaque fois.
Ceci étant, l'élection d'un fou à la tête de la plus grande puissance mondiale n'est rien pour réjouir. Personnellement, à tous les jours je suis un peu plus découragé de la nature humaine. Ce profondément attardé ne fait que commencer à gouverner, et on reconnait déjà l'effet néfaste qu'il aura sur l'humanité.
Excuse mon négativisme chère Zoreilles, mais bon c'est ce que je pense présentement. Mon seul espoir, c'est qu'il soit destitué. Je peux pas croire que les américains ne reviendront pas à la raison.
P.S. Je ne crois pas être hors-sujet en parlant de Trump. Lui et le malade qui a sévit à Québec ont tous les deux les musulmans en aversion. Quelle tristesse!
@ Jacks : Je ne te reproche rien du tout, bien au contraire, mais puisque tu me connais si bien et depuis longtemps, comme tous ceux qui commentent ici, je me suis remise en question et j'ai eu l'élan d'aller me relire pour comprendre où j'avais pu empêcher quelqu'un d'exprimer le fond de sa pensée ou une opinion qui allait à l'encontre de ce qu'on entend un peu partout.
C'est mon état d'âme du moment que j'exprimais ce jour-là, pas une grande vérité indiscutable. Et d'ailleurs, j'aime l'échange et la discussion, tu es bien placé pour le savoir!
J'ai noté l'une des phrases de mon billet qui me permettait à mon avis d'ouvrir toute grande la discussion et que chacun se sente libre d'intervenir, quoiqu'il puisse penser de tout cela. La voici : « Ne perdons plus de temps à se justifier et s'expliquer, regardons plutôt comment on pourrait faire mieux. Ça s'appelle de la résilience ».
Et merci de tes commentaires et interventions. Tu me permets d'aller plus loin dans ma réflexion. Mon blogue en a toujours été un où la liberté d'expression allait de soi, de même que le respect de toutes les opinions. D'ailleurs, je me questionne beaucoup plus que je n'affirme, je suis faite de même!
@ Guy : Mais non, voyons, je n'ai pas à excuser ton négativisme, c'est là une perception de la réalité que plusieurs vont partager, le kekloune même pas drôle dont les médias nous présentent les images, les déclarations choc et les élucubrations à cœur de jour a une très mauvaise influence sur l'ensemble de la planète et on assiste à ça, impuissants, depuis qu'il est en poste. J'ai les mêmes espoirs que toi, qu'il soit destitué au plus vite avant que trop de ravages soient faits. Est-il déjà trop tard?
En Europe aussi, ils ont des problèmes avec l'extrême droite. Le kekloune a des alliés, il sait rallier encore, c'est là le danger...
La chanson que chantaient les Madelinots lors de la vigile chez eux a une portée internationale et c'est pourquoi elle m'avait émue : elle rappelle un souhait qu'on sait très bien qu'il est utopique... « Quand les hommes vivront d'amour... mais nous, nous seront morts, mon frère ».
Mais pour l'instant, « mon frère », on n'est pas morts, juste inquiets et ça, on peut bien se le dire franchement!
Merci pour ta réponse Zoreilles,
oui j'aime toujours les tisanes: pomme/cannelle, camomille/vanille/miel, et j'ai découvert les délicieux thés thaïs aromatisés/épicés.
Oui au CHSLD je me suis fait des amies parce que entre familles qui nous encouragera sinon. Je garde l'œil ouvert en permanence et si je ne suis pas contente je l'exprime haut et fort. J'ai appris à défendre ma mère, et au maximum je n'hésiterai pas à porter plainte.
Aux dépends de ma santé à moi, qui n'ai plus de médecin depuis un an, malgré toutes mes tentatives. Vive le beau grand Canada! Au pire je me présenterai à l'urgence à l'hôpital, quitte à attendre des heures voire des jours assise dans une salle d'attente bondée. Et si je veux vraiment être cynique/réaliste, au pire du pire si je meurs avant de voir un médecin on m'accrochera une étiquette au gros orteil et m'enverra à la morgue. Amen!
Et vraiment j'aime beaucoup le commentaire de Guy et je pourrais faire un copié-collé de ce qu'il écrit car je partage entièrement son opinion.
Ceci dit bonsoir Zoreilles, et bonsoir Guy que je n'ai pas oublié aussi...
Zut! Thé chais je voulais dire.
Et pour ce qui est du loup, c'est ici que je l'ai appris; que celui que nous nourrissons, soit le bon ou le mauvais c'est lui qui sera le vainqueur. Tes amis des premières nations ont bien raison, ce sont des sages, hélas trop souvent ignorés et méprisés.
Bon je me tais.
@ Lise : Quand on n'a pas de médecin de famille, il ne nous reste plus qu'une seule option : l'urgence. Beaucoup de proches aidants n'ont pas de ressources pour s'occuper de leur propre santé, ils donnent tout leur temps à la personne aidée.
Pour la légende des deux loups, je ne savais pas que tu l'avais lue ici mais ça ne m'étonne pas, je la trouve très inspirante alors j'ai dû en parler. Et en reparler encore et encore!
À plusieurs égards, mes amis des Premières Nations ont des sagesses à nous apprendre...
Bonjour Zoreilles, qu'ajouter à ton poignant billet ? Qu'une tragédie humaine de plus est toujours un désastre à ajouter dans nos cœurs et pour l'humanité.
La société toute entière ne fonctionne plus et , je n'arrive pas à comprendre comment des hommes sensés nous diriger (et nous protéger de surcroît) continuent à faire le commerce des armes et d'augmenter leur course à l'armement en allant piller et faire la guerre à des pays sous prétexte de leur (je cite) "apprendre ce qu'est la démocratie" et ce ,à coups de bombes comme en Syrie et en Afghanistan .
Ce qui s'est passé à Quebec est révoltant et nos pays (et nos religions il me semble) payent le prix des décisions "va t-en guerre" de nos politiques inconscients .
Pour croire à une paix possible, il nous faut résister et , pourquoi pas chanter encore et encore « Quand les hommes vivront d'amour" .
Faire reculer la barbarie avec la foi en l'humain, en la vie et (puisque c'est le jour ) en l'Amour !
j'ai, sur mon blog mis en avant un nouvel extrait de mon dernier CD qui évoque cela , justement ...
J'ai tardé à mettre un commentaire parce que je ne savais pas trop quoi ajouter à tout ce qui s'est dit. L'ignorance et la peur conduisent à ces actes de barbarie. Ce triste événement aura peut-être servi à rendre les gens plus compréhensifs et plus ouverts aux autres.
@ Jerry OX : Oui, l'amour, parlons-en de l'amour au sens large, surtout en cette Saint-Valentin qui est une célébration qui devrait durer toute l'année, qu'on prenne soin de nos zamours, de nos proches, de nos zamitiés, de nos voisins, des gens autour de nous, à défaut de prendre soin de ceux qui sont loin. Faire plaisir, donner un sourire, un coup de fil, offrir une épaule, un coup de main, tout cela ne coûte rien et pourtant, on ne le fait pas aussi souvent qu'on devrait, il me semble.
Nos dirigeants politiques prennent des bizarres de décisions, je te le dis, c'est pareil partout. On se demande qui les porte au pouvoir quand on ne se reconnaît pas dans leurs discours et leurs actions...
J'irai écouter ton nouvel extrait sur ton blog, promis. Bonne Saint-Valentin!
@ Solange : Je te comprends d'avoir pris ton temps... On était plusieurs à être dépassés par les événements et tout ce qui a suivi ces événements. Encore maintenant, la poussière n'est pas tout à fait retombée, l'ignorance et la peur sévissent plus que jamais et si j'avais les mêmes espoirs que toi, c'est-à-dire que cela nous serve à devenir plus compréhensifs et ouverts aux autres, y a des jours, je t'assure, où je désespère un peu.
Heureusement qu'il y a nos zamours et nos zamis(es) des gens qui sèment de la beauté, de la vie, de la lumière et de l'amour dans une foule de petits gestes quotidiens.
Heureuse Saint-Valentin à toi, à Normand, à tout ton monde autour de toi.
Bonsoir Zoreilles
Je viens faire un petit tour à l'occasion sur ton blog,je suis contente de voir qu'il existe encore.
Tantôt,j'ai pensé à toi,en lisant mes courriels,il y avait le texte suivant et des vidéos.
http://www.lafabriqueculturelle.tv/billets/abitibi-terre-daccueil-dimmigrants/
Comme bien des gens,je suis triste de voir ce qui s'est passé à Québec,c'est incroyable,un vrai cauchemar.
Moi,j'ai la chance d'avoir bien du plaisir avec des personnes qui viennent de différents pays,qui sont heureux de découvrir le Québec,de s'y installer,et d'espérer pour le mieux.
Je participe à la journée gratuite des musées au mois de mai,ensuite,au mois de septembre,c'est la fin de semaine des journées de la culture,et,actuellement,il y a plein d'activités gratuites pour Montréal en lumière.
Curieusement,dans les médias,on voit très peu ses images de gens de toute nationalité qui s'amusent ensemble,qui partagent la joie d'avoir la chance de vivre dans un beau pays,de paix et d'harmonie,et oui,malgré tout...
Non,les médias s'attardent peu,d'après moi,à ce qui va bien,le négatif apporte plus de cotes d'écoute.
C'est sur qu'il faut rester vigilant,il y a toujours des semeurs de trouble,mais,je garde espoir,j'ai en moi la conviction que nous pourrons tous vivre ensemble en paix...
@ Linda : Merci, mille fois merci! D'être toujours là et de me donner ce lien à cliquer pour aller lire et voir ces reportages de La Fabrique culturelle. Peux-tu croire que je ne les avais pas encore vus et pourtant d'habitude, je n'en manque pas un seul, surtout que celle qui les signe dans notre région, Josée Lacoste, est une amie!
Je me suis régalée de tout ça, surtout que je raffole de l'histoire. Bien sûr, je connaissais ces réalités historiques fondatrices de notre jeune région et je viens de terminer la lecture de « Avec le rêve pour bagage » de Benoît Beaudry-Gourd alors tu tombes pile!
On le voit bien dans ces vidéos et je l'ai toujours dit, notre région s'est construite avec les immigrants. Et c'est comme si je m'identifiais à eux parce que ma famille vient des Îles de la Madeleine pour s'établir ici, c'est comme un autre pays quand on y pense... Ces immigrants venus de partout ont été à la base du mouvement syndical, ils ont fait preuve d'énormément de solidarité et d'entraide et ainsi, les minières et les forestières n'ont pas toujours eu le dessus, on leur a arraché, grâces aux Fros (appellation affectueuse et populaire chez nous) des condition de travail et de vie qu'on n'aurait jamais obtenues autrement. Avec l'aide des médias de l'époque, ils ont essayé de diviser pour mieux régner mais n'ont pas réussi, le goût de vivre mieux et l'entraide étaient plus forts que les pouvoirs en place. Aujourd'hui, je côtoie leurs fils et leurs filles qui participent activement à la société plus juste et égalitaire qu'on veut faire tous ensemble.
Peut-être qu'il était plus facile à l'époque d'absorber toutes ces vagues d'immigration arrivées dans notre région éloignée des grands centres et qu'ainsi, on pouvait s'intégrer tous en même temps à notre objectif commun?
Tu as raison de dire que nos médias ne nous présentent pas des reportages positifs et constructifs du « vivre ensemble ». Ici, on a un organisme qui s'appelle La Mosaïque et qui regroupe des gens de toutes provenances qui célèbrent de mille façons la joie de vivre ici, les découvertes, les cultures, etc. Jamais on entend parler de ça. Les médias, encore aujourd'hui, jouent le jeu dévastateur de monter les uns contre les autres. À qui ça sert? Pas à nous, en tout cas, c'est certain.
Plus que jamais au cours de notre histoire, avec la popularité des réseaux sociaux, nous devons analyser d'où vient l'information qu'on diffuse et qu'on relaie et à qui ça sert? À quoi ça sert, surtout. Parce que les dommages peuvent être grands si on suit toujours le courant. Le courage, aujourd'hui, c'est de savoir ramer à contre-courant lorsqu'il le faut.
Merci aussi pour l'espoir que tu réveilles avec ton commentaire. Il me va droit au cœur, je le mets dans ma boîte à caresse comme dirait l'un de mes amis venus d'ailleurs dont le nom est si difficile à prononcer qu'on appelle tous affectueusement André Worcestershire!
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