jeudi 10 avril 2014

Les joyeux naufragés




Ces photos ne sont pas de moi mais elles me font sourire et je les ai depuis si longtemps que je ne peux même pas accorder le crédit à qui les a prises. Je crois que c'est l'un de mes amis biologistes qui aime particulièrement les ours. Bientôt, comme nous, les ours cesseront d'hiberner et voudront trouver de quoi se nourrir, même s'il faut pour cela faire des pirouettes. 

Les joyeux naufragés

Montreal, here we come! Qui sommes-nous? Quatre joyeux naufragés qui débarquent de leur plein gré sur une île en ville, loin de leurs forêts boréales, en fin de semaine! Isabelle, Dominic, Crocodile Dundee et moi avons planifié ce court séjour dans la métropole depuis plus d'un mois.  

D'abord, l'invitation est venue des jeunes et ils ont tout mis en oeuvre pour qu'on accepte leur proposition. Dominic a réussi à dénicher longtemps à l'avance deux billets bien placés pour la partie de hockey au Centre Bell samedi soir. Un gros luxe! Un vieux rêve qu'ils vont réaliser. La dernière fois qu'on a vu un match des Canadiens de Montréal, c'était dans le temps du Forum, on ne peut pas dire qu'on exagère. Pendant ce temps, nous, les deux filles, au prix où sont ces billets, on a convenu à l'unanimité qu'on allait se payer plutôt une sortie culturelle qui nous enchante. On ne sait même pas encore laquelle! 

Nous partons demain matin très tôt pour faire ces 600 kilomètres. Nous serons à Montréal au milieu de l'après-midi et il est prévu que notre fille repose sa bedaine (elle a six mois de grossesse) pendant que j'irai à la piscine de l'hôtel faire quelques brasses. Les gars reluquent du côté de la piscine ou du gym, on verra bien. S'il fait soleil, il est question aussi d'un petit verre de « drigne » sur une terrasse. Quelques heures de libres puis on se rassemble pour aller prendre le repas du soir où ils ont réservé pour nous quatre à un endroit où il faut aller absolument, apparemment, une fois dans sa vie... 

Samedi, on a envie de trop de choses, il nous faudra faire des choix. Il y a tant à faire à Montréal et nous y sommes si peu longtemps.  Déjà, dimanche avant-midi, nous reprenons la 15 et la 117 Nord. Oui, je sais, c'est court. Mais ce sera intense. Autant qu'on l'est, autant qu'on s'aime, autant qu'on a besoin de se retrouver libres et heureux d'être ensemble, sans contrainte, même si ce sera trop court. Il sera possible tout de même de prendre le temps de vivre et de finir nos phrases, ne serait-ce que le long de la route aller-retour. Juste de rêver à ce petit voyage depuis plus d'un mois nous aura soutenus dans une période difficile. 

Les enfants vont souvent à Montréal, pour le travail ou pour le plaisir. Ils y ont beaucoup d'amis et plein d'endroits où ils ont leurs préférences et leurs habitudes. Ils auraient pu planifier une petite fin de semaine d'amoureux comme ils le font souvent. Mais cette fois, c'est avec nous deux qu'ils veulent célébrer le printemps, l'effervescence, la joie de vivre. 

Et moi, je suis remplie de gratitude parce que je me dis qu'on donne d'un bord, on donne de l'autre, sans y penser et sans compter, et puis un jour, si on a de la chance, ce sont nos enfants ou nos proches qui nous redonnent de ce dont on a le plus besoin, sans y penser et sans compter. 

33 commentaires:

canneberge14 a dit…

"Y'a Gilligan
Le capitaine
Le millionnaire et son épouse
La jolie star
Et leurs amis...
Sur l'Île de ....Montréal "

Ils ont de qui tenir Isabelle et Dominic!!!
De bonnes idées et de grands cœurs.
Tant de phrases à finir, vous serez déjà arrivés à l'hôtel!

Bon séjour, bon tout ce que vous déciderez!!!

Zoreilles a dit…

@ Canneberge : Tu me fais chanter de bonne heure à matin, toi?

Non mais c'est vrai, je la chantais avec toi!!!

Dernièrement, en zappant, je suis tombée sur un vieil épisode des Joyeux Naufragés et je n'ai pas pu décrocher, c'était tellement rafraîchissant. Peut-être qu'on rêve tous de se retrouver sur une île déserte à certains moments? En tout cas, l'île de Montréal, contrairement à l'île de Gilligan, est loin d'être déserte.

Il faudrait que je m'identifie à un personnage... Sûrement pas le millionnaire et son épouse. La jolie star? Non, j'ai passé l'âge. Le professeur? Pas assez savante! Le capitaine? Bof, j'ai pas d'autorité mais Crocodile Dundee serait bon dans ce rôle. La jolie star, ce sera Isabelle, Dominic me fait penser au professeur et moi? Gilligan pour son côté bon enfant, un peu naïf!

Je saute dans la douche et me voilà presque partie... avec ta petite chanson dans la tête pour la fin de semaine! Bisous xxx

Solange a dit…

Bon séjour parmi nous. Tu as raison de dire que nos enfants nous redonnent, souvent nous avons des sorties avec eux et c'est très agréable. Je vous souhaite une belle fin de semaine ensoleillée.

Lise a dit…

Bon séjour à Montréal Zoreilles; et je m'abstiendrai de commentaires sur l'aspect de la ville à ce temps de l'année. C'est sûr que ta belle Isabelle et son Dominic vous emmèneront dans de beaux endroits. Le Montréal qu'ils connaissent et aiment. Loin de celui que moi je connais, mais je fais avec...

C'est un bonheur bien mérité pour vous quatre, et je sais que cette fin de semaine vous aura fait du bien à tous. Une escapade loin de la routine et des soucis c'est essentiel de temps à autres...
:)

Zoreilles a dit…

@ Solange : Ton souhait s'est matérialisé, il a fait si beau à Montréal vendredi et samedi, on a eu tellement de plaisir, on a fait tellement de choses... C'est pas croyable qu'en si peu de temps on ait vécu tellement de beaux moments et de riches découvertes!

Zoreilles a dit…

@ Lise : On avait tout le temps « sauté par-dessus » Montréal en vitesse pour aller sur la Rive Sud, à Boucherville, ou à St-Constant chez Audio Conseil ou encore à l'aéroport Trudeau, etc. mais cette fois, on a vécu le Montréal touristique, celui qu'on gagne à mieux connaître!

Bien sûr, ce n'est pas le même Montréal que tu connais, celui dans lequel tu travailles, tu vis, c'en est un autre, celui des beaux jours ensoleillés à profiter des terrasses, des spectacles, de tout ce qui s'offre à ceux qui sont de passage.

Les gars ont adoré voir le match au Centre Bell qui s'est terminé de façon spectaculaire (un but de Gionta en prolongation qui a donné la victoire aux Canadiens). Ils en avaient des choses à raconter avec les yeux brillants au retour hier soir. Deux petits gars heureux!!!

Isa et moi, pendant ce temps, notre sortie culturelle de filles s'est faite à la Grande Bibliothèque (j'ai pensé à toi!...) que je rêvais de visiter depuis longtemps et par la suite, Isabelle m'a fait découvrir sa petite Maison de thé qu'elle aime tant, sur la rue Emery. On a marché un peu sur St-Denis (super ambiance animée) pour venir prendre le métro jusqu'à notre hôtel où l'on a vu la fin du match en se réjouissant pour nos hommes.

Il me semble qu'on a tout fait en peu de temps dans le centre-ville, le Vieux Montréal, le Quartier des spectacles, le Plateau, la Petite Italie, l'hôpital St-Luc (où l'on a fait une visite à une personne chère...) des endroits uniques, sympathiques, des bouts on n'entendait que de l'anglais, d'autres bouts ça parlait français, ça dépendait des quartiers!

Elle a plein de charmes quand même, Montréal, quand on prend le temps de s'y arrêter... en touristes!

Lise a dit…

Mère Nature a été très gentille pour votre escapade, samedi la journée était magnifique en tous points.

C'est vrai que votre sortie "en filles" était bien plus passionnante que celle des gars, à mes yeux en tout cas, car le hockey m'indiffère totalement. Honte, je ne sais même pas qui est Gionta...

Bien contente que vous ayez vu la Grande Bibliothèque; et le petit salon de thé je l'aurais aimé c'est sûr, et tu me donnes le goût d'aller y faire un tour (mais je prendrai un café car le thé...beurk!), surtout sachant ce que j'ai appris...:DDD

Avez-vous remarqué partout le nombre de gens ayant une laisse; chacun dans son petit monde, l'oil fixe rivé sur leur petite bébelle, téléphone ou tablette, sourds et aveugles au monde extérieur. Hallucinant! Je fais figure d'antiquité avec mon livre lorque je suis dans les transports publics, et ça m'est totalement égal!

Bonne semaine Zoreilles!

Le factotum a dit…

Je vois que tu as bien apprécié ta petite escapade à Montréal.
Moi-même je ne manque jamais de marcher dans les rues bondées du centre-ville et de reluquer la faune locale assis aux terrasses.
Et je ne manque jamais ma visite au musée des Beaux-Arts.

Zoreilles a dit…

@ Lise : Justement, à propos des gens branchés et dans leur petit univers, nous avons eu une discussion très amusante là-dessus. Nous (Crocodile Dundee et moi) trouvions que c'était un phénomène plus marqué à Montréal que chez nous mais les jeunes (Isa et Dom) trouvaient que c'était pareil comme chez nous, toutes proportions gardées. La morale de cette histoire : on se tient pas à la même place que nos jeunes quand on est chez nous!!!

Crocodile Dundee a fait son... Crocodile Dundee toute la fin de semaine! Il appelle ça « du monde qui se parle tout seul » et pour ça, pas besoin d'être nécessairement branché! Il en a dit des comiques, je te jure.

À un moment donné, c'était samedi p.m. Dominic avait un achat à faire à son magasin préféré (ils vendent de l'équipement de cinéma) et Dundee avait le choix soit de nous accompagner, nous, ou bien Dominic. Il a dit : « ah non, je vais avec les filles, je les laisse pas lousses à Montréal avec du monde qui se parlent tout seuls! » alors il s'est tapé la visite de quelques friperies des années 50 et 60 sur St-Laurent avec nous autres!!!

À la Maison de thé Camella Sinensis, ils ont des thés du monde entier et des tisanes aussi mais il n'y a pas de café. L'endroit est très zen, chaleureux et accueillant, tu aimerais!

Bonne semaine à toi aussi.

Zoreilles a dit…

@ Le factotum : Ah oui, le Musée des Beaux-Arts et le Musée d'Art contemporain, ça faisait partie de nos plans mais on n'a pas pu tout faire, ça passe tellement vite une petite fin de semaine à Montréal!

Oui, ce fut un beau dépaysement pour nous tous, je veux dire tous les quatre. Et même si on voulait tout faire, on restait quand même calmes dans tout ça. Je trouve qu'on a fait beaucoup en peu de temps quand même, les enfants sont des guides touristiques extraordinaires et puis Dominic a quand même étudié et travaillé 4 ans à Montréal, il connaît bien des points intéressants de Montréal, c'était super!

Barbe blanche a dit…

Le bonheur avec Montréal, c'est de savoir que nous n'y serons pas toute la vie.
Le plaisir est de pouvoir en sortir le moment venu, juste avant que pogne l'écoeurantite aigue,
afin d'avoir le gout d'y revenir lorsque l'occasion se présente.

C'est vrai, que des fois, nous avons l'impression d'y être comme sur une île perdus...

Zoreilles a dit…

@ Barbe blanche : Le plaisir est surtout la liberté d'aller où l'on veut... et de revenir chez soi!

Crocodile Dundee plus que moi s'est retrouvé songeur à quelques reprises dans la réalité montréalaise, même si nous n'étions que touristes de passage.

Samedi, à la lumière rouge, un autochtone est venu vers nous dans la voiture pour demander de l'argent. Crocodile Dundee ne peut jamais dire non à cela, même en sachant que c'est pour aller boire ou prendre de la dope, surtout pour un autochtone qui ressemblait à s'y méprendre à l'un de nos amis. Moi aussi, je pressentais qu'il était Algonquin et dans son parler, j'ai reconnu l'accent d'un gars de l'Abitibi. Effectivement, il était de Lac Simon, juste au sud de Val-d'Or. Crocodile Dundee avait justement 5 $ dans ses poches et les lui a donnés en lui disant : « Nos forêts doivent te manquer ici... »

Dimanche matin, avant de quitter Montréal, on a voulu faire provision des bagels chauds chez Fairmount et tout près de là, dans des maisons toutes pareilles en rangée, on a vu une toute petite cour clôturée avec des jouets d'enfants... directement sur la rue. C'était une garderie. On a pensé que beaucoup d'enfants ne connaîtront jamais ce que c'est que de jouer dans de grands espaces...

Si l'on a apprécié de jouer les touristes à Montréal assez pour vouloir y retourner, on s'est rendu compte que dans notre cas, notre perception du monde depuis toujours s'est enracinée dans un pays neuf où tout reste à faire, avec la ligne d'horizon visible de toutes parts et des grands espaces pour respirer.

Ce n'est pas tout le monde qui peut s'adapter à la ville. Moi, je pourrais le temps d'une formation, d'un contrat, mais jamais pour la vie!

Lise a dit…

Zoreilles, et Barbe,

quand on n'a pas le choix il faut bien s'adapter à la ville. On (moi c'est à dire) se fait un cocon réconfortant, un nid douillet, une zone de confort, quitte à en sortir lorsqu'on n'a pas le choix.

Je fais face à mes responsabilités le jour: le soir je m'enferme dans ma bulle et j'y suis très bien. Il faut savoir se créer de petits bonheurs...

:)

Zoreilles a dit…

@ Lise : C'est sûr... Quand on n'a pas le choix, il faut faire ce qu'il faut... Je ne sais pas ce que Barbe blanche en dirait mais pour ma part, j'ai beaucoup d'admiration pour ceux qui savent s'adapter et se créer des petits bonheurs...

Barbe blanche a dit…

Ce que je dis pour Montréal vaut tout aussi bien pour Québec et autres villes,
Mais, à ceux qui comme toi Lise,n'ont malheureusement pas le choix d'y vivre, je leur lève mon chapeaux en voyant, la richesse des moyens plus ingénieux les uns que les autres, qu'ils et elles mettent en pratique, pour faire contre mauvaise fortune bon coeur, et ainsi, se faire en pleine ville, un oasis de paix et de bonheur.

Lise a dit…

Zoreilles et Barbe,

ne vous en faites pas je suis une personne plus heureuse que moins, la plupart du temps en tout cas. Je me protège; avec l'âge on apprend à connaître ses limites, et je respecte les miennes.

J'ai aussi appris que si on ne prend pas soin de soi-même (ce qui ne signifie pas être centré sur son nombril), personne ne le fera à notre place. Quand on est jeune, on a l'impression d'être immortel, d'ëtre invincible, et c'est normal je crois car nous sommes débordants d'énergie, de rêves et d'espoirs, espérant qu'ils se réaliseront.

Tant mieux si c'est le cas, sinon on fait avec. J'ai 58 ans et j'aime mon âge, n'ai pas honte de vieillir. C'est la seule justice; l'âge nous rattrape tous, un jour ou l'autre. Et je suis maintenant en paix avec moi-même, ce qui est une grande victoire dans mon cas...

Zoreilles a dit…

@ Lise : Quand tu dis :

« Et je suis maintenant en paix avec moi-même »

C'est une belle victoire pas seulement dans ton cas, ce serait l'objectif ultime de toute vie, de pouvoir le dire, le ressentir, le vivre, à n'importe quel âge, 58 ans c'est jeune en effet.

C'est à l'intérieur de soi-même que tout se passe, qu'on habite à Montréal, à Gaspé, à Rouyn-Noranda, Paris, Londre ou Tombouctou!

Une femme libre a dit…

Heureusement que tout le monde n'aime pas les mêmes lieux d'habitation, sinon on serait tous cordés au même endroit et il n'y en aurait plus de grands espaces eheh!

Bien contente que tu aies visité ma Grande Bibliothèque et la petite maison de thé d'â côté!

Les itinérants de Montréal, oui, ça fait mal au coeur. Dans mon quartier, ce sont des Inuits, encore pire me semble. Des déracinés pour vrai. Je ne leur donne pas d'argent, mais je les connais et on se salue. Des fois, j'appelle le 911 quand il y en a un trop poqué que je pense mort. Le lendemain, je le revois tout souriant. Je m'intéresse beaucoup au phénomène inacceptable de l'itinérance. La solution partielle mais de base: du logement pour tous, intoxiqués ou pas. Le nouveau maire Coderre pour lequel je regrette maintenant de ne pas avoir voté, prend ça a coeur l'itinérance et promet de régler le problème. En tout cas, il est le premier qui en parle!

Une femme libre a dit…

Heureusement que tout le monde n'aime pas les mêmes lieux d'habitation, sinon on serait tous cordés au même endroit et il n'y en aurait plus de grands espaces eheh!

Bien contente que tu aies visité ma Grande Bibliothèque et la petite maison de thé d'â côté!

Les itinérants de Montréal, oui, ça fait mal au coeur. Dans mon quartier, ce sont des Inuits, encore pire me semble. Des déracinés pour vrai. Je ne leur donne pas d'argent, mais je les connais et on se salue. Des fois, j'appelle le 911 quand il y en a un trop poqué que je pense mort. Le lendemain, je le revois tout souriant. Je m'intéresse beaucoup au phénomène inacceptable de l'itinérance. La solution partielle mais de base: du logement pour tous, intoxiqués ou pas. Le nouveau maire Coderre pour lequel je regrette maintenant de ne pas avoir voté, prend ça a coeur l'itinérance et promet de régler le problème. En tout cas, il est le premier qui en parle!

Le factotum a dit…

À femme libre,

Concernant les itinérants Inuit de Montréal, j'ai été sur un comité impliquant l'instauration d'une unité d'aide dans l'arrondissement de Dorval. On s'est toujours buté à la croyance populaire du "pas dans ma cour".
Un Inuit qui se retrouve à Montréal sans le sous, complètement dépaysé, difficile de le récupérer sans la bonne volonté de la population locale. Et on ne parle pas ici de quémander des sous mais de pouvoir installer une infrastructure adéquate pour eux.

Zoreilles a dit…

@ Une femme libre : Tu connais la petite Maison de thé Carmella Sinensis (rue Emery)? Le monde est petit! Ma fille a tellement souri quand je suis entrée dans la Grande Bibliothèque, elle a dit que j'avais 5 ans, j'étais comme une enfant dans un magasin de jouets!!! Toutes les fois que j'étais passée devant en voiture et que je me promettais qu'un jour...

Les itinérants sont des déracinés, tu as le mot juste. Et le phénomène n'est pas propre à Montréal, il y a aussi des itinérants en région mais je comprends qu'au prorata, il y en a plus à Montréal. Déracinés de leur coin de pays, déracinés de leur famille, déracinés de tellement d'eux-mêmes.

Que faut-il faire, comme citoyens? Je l'ignore. Vite fait, quand on est de passage, on leur donne des sous, ça nous déculpabilise. Mais à long terme? Les ignorer serait pire que tout, je crois. Leur faire un sourire, un regard attendri? Parfois on a peur, certains sont déstabilisants...

C'est vrai que c'est un phénomène de société qui prend de l'ampleur et contre lequel on se sent bien impuissants, surtout que les gens aux prises avec certaines maladies mentales sont abandonnés dans la rue où ils survivent tant bien que mal.

En région, le phénomène n'est pas plus facile à gérer non plus. Chez nous, c'est à Val-d'Or que c'est le plus criant, les autochtones formant le noyau dur de l'itinérance, victimes de racisme bien souvent, tellement enfoncés dans leur détresse et leurs dépendances, des gens qui ont été abusés toute leur vie. Les refuges débordent, le taux de criminalité explose, les services d'urgence également. Je me souviens d'une étude sur le programme d'échange de seringues, à Val-d'Or, les chiffres étaient 4 fois plus élevés que partout au Québec. Certains s'en réjouissaient, disant qu'au moins ils s'injectaient proprement mais moi, je suis pas si sûre que c'était la conclusion à laquelle il fallait en venir... parce que les statistiques des ITSS étaient aussi beaucoup plus élevées qu'ailleurs.

Il y a tant de détresse dans notre monde...

Zoreilles a dit…

@ Le factotum : Il me semble avoir déjà vu un reportage sur un groupe d'Inuits qui avait formé une petite communauté d'aide dans une grande ville, était-ce à Montréal? En tout cas, j'avais vu ça sur APTN (Aboriginal people television network) et ça me semblait bien intéressant. Ça doit être toute une adaptation quand même, avouons-le. Comment font-ils pour trouver des repères minimum pour continuer leur vie?

Une femme libre a dit…

Oui, j'ai lu ça qu'il y avait de plus en plus d'itinérants en région aussi. C'est certainement inacceptable où que ça se passe mais c'est encore plus choquant dans des pays riches. Car on a beau se plaindre qu'on en arrache avec l'inflation, quand on a un toit sur la tête et du pain sur la table, on ne fait pas aussi pitié que les gens qui dorment dans la rue. Ils ont couru après? Ce sont des drogués et des alcooliques? Et puis après? Il s'agit souvent comme tu les soulignes de gens souffrant de maladie mentale abandonnés à leur sort. Ai-je une solution toute faite? Non, mais toutes les recherches démontrent qu'il faut leur offrir un toit, quel que soit leur condition physique ou mentale et ce n'est pas fait. Il y a bien les refuges mais on les y refuse quand ils sont intoxiqués. Pas simple comme problème. Le maire Coderre a promis de s'y attaquer et j'ai bien hâte qu'il tienne parole.

Si tu as aimé la Grande bibliothèque, tu adorerais la Maison symphonique, dépouillée et magnifique et qui sent le bois fraîchement coupé. Achète-toi des billets de spectacle par internet lors de ta prochaine visite, tu les imprimes et tu les as déjà en main avant d'arriver!

Camelia Sinensis, bien sûr que je connais, sur la rue Émery, tout petit et intime et en face d'un des cinémas que je fréquente.

Fais-moi signe si jamais tu reviens dans le coin! ;o)

Une femme libre a dit…

Pfftt! Je ne m'étais pas relue et je me rends compte que je répète pas mal ce que je disais avant. Je radote et ce n'est pas encore à cause du grand âge, eheh! (du moins j'espère!)

Zoreilles a dit…

@ Une femme libre : Pour les billets de spectacles, on fait pareil ici et ma fille avait essayé bien fort de nous trouver deux billets pour le spectacle de Fred Pellerin (le samedi soir pendant que les gars étaient au Centre Bell) mais c'était à guichet fermé un mois d'avance, bien sûr. Elle a laissé nos noms à la billetterie s'il y avait des annulations, nous étions vingtièmes sur la liste mais... qui veut annuler une soirée avec Fred Pellerin? On a presqu'été au cinéma que tu fréquentes, celui en face de la Maison de thé mais finalement, c'était trop un beau soir pour s'enfermer au cinéma!

Quant à l'itinérance, je suis d'accord, ça prend plus de refuges, plus de ressources de toutes sortes mais on part de loin tu sais quand la santé et les services sociaux ne prennent même plus soin de ceux qui sont atteints de maladies mentales, et même de ceux qui sont trop âgés pour s'occuper d'eux-mêmes. On est une société qui abandonne ses vieux, ses improductifs, ses pauvres, ses démunis, ses sans abris...

Si votre nouveau maire Coderre a décidé de s'attaquer à cette problématique, c'est le mieux qui puisse nous arriver pour ceux de Montréal, le palier municipal semble avoir plus de motivation à améliorer la situation que le palier provincial. Encore là, c'est pareil en région, c'est pas le gouvernement provincial ni aucun de ses ministères qui se démène pour agrandir des refuges, donner de quoi à manger et trouver des solutions un peu plus humaines. Le peu qui se fait vient du milieu communautaire, des bénévoles avec des cœurs grands comme le monde qui s'impliquent, des membres des familles touchées, etc.

Le factotum a dit…

Je crois que c'est à nous tous de s'impliquer,que le problème de l'itinérance est un problème collectif et qu'en premier lieu,c'est d'accepter de les recevoir dans notre quartier.
Aucun gouvernement n'acceptera de s'impliquer si la collectivité ne veut pas accueillir en leur sein tous ces défavorisés par la vie.
Il y a un gros travail d'information et de compréhension à faire... et cela sans porter de jugement.

Zoreilles a dit…

@ Le factotum : Ah oui, c'est sûr, si nous pouvions être un peu plus solidaires les uns des autres... C'est long de changer des mentalités, de sensibiliser une population!

Je ne voudrais pas faire ma pessimiste mais il me semble que nous devenons de plus en plus individualistes, égoïstes, indifférents aux autres, chacun dans notre petit univers.

J'irais même jusqu'à dire dans mes plus mauvais jours que lorsqu'on est sensibles et qu'on n'a pas réussi à se forger une carapace, on a de la misère à survivre nous autres même.

Plus je prends de l'âge, plus je suis touchée par la misère des autres, que ce soit par la maladie, les dépendances, la perte d'autonomie, la pauvreté sous toutes ses formes, et toutes les misères humaines qui sont comme un puits sans fond, une sorte de spirale infernale où la joie de vivre n'a plus sa place, l'espoir non plus.

Heureusement que je n'ai pas trop souvent des mauvais jours!

Jackss a dit…

Bon lundi de Pâques, Zoreilles

Je suis dans le ton. J'arrive tout juste de Montréal. Je suis rentré il y a 5 minutes. Nous passons la semaine dans notre maison de Sherbrooke.

Je me plais auttant dans les grands centres que dans les petites municipalités éloignées. Chaque endroit à son charme. Chaque endroit nous permet d'apprécier ce qu'on ne trouve pas ailleurs. Il y a des petits bonheurs partout. Il y a aussi des petits malheurs à apprivoiser. La vie qui s'offre à nous un peu partout, c'est un package deal. Nous en sommes tous conscients, c'est sûr. Chaque journée nous réserve son lot de surprises. On s'y s'adapte tant bien que mal selon notre humeur qui peut aussi être très variable.

J'ai vécu un peu plus d'un an à Montréal. Chaque matin, à la sortie du Métro, près de mon milieu de travail, je voyais un itinérant au même endroit. Je l'avais adopté en quelque sorte. Je lui donnais un 5$ en lui disant : " Bonne journée, monsieur. Il me voyait venir de loin et son sourire me donnait de l'énergie pour commencer la lournée. Je crois qu'il faut parfois de tout petits gestes pour adoucir des problèmes qui nous dépassent. Quelqu'un de très sage à déjà dit: Des pauvres, il y en a toujours parmi vous.

Cette phrase m'a toujours inspiré. Elle me dit qu'il faut penser à nous s'accorder des petits bonheurs même si notre argent pourrait servir à des œuvres plus sociales. Parmi ceux-ci, il y a les finales de la coupes Stanley. J'imagine qu'une soirée au forum, ça doit être électrisant, mais je n'y suis allé. Tu as entendu parlé des lampions virtuels que l'on peut acheter sur Internet pour demander la victoire de Canadien de Montréal?

Jackss a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Jackss a dit…

Voici le lien pour demander au Seigneur la victoire du canadien.
la flamme des séries

On dit que le hockey est presque une religion.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Eh qu'on se ressemble. Moi aussi, je suis bien partout, c'est parce que je passe mon temps à tout remettre en contexte!

La misère est peut-être plus visible dans les grands centres que dans les petites villes, voilà tout. Ce monsieur à qui tu donnais 5 $ et qui te donnait de l'énergie pour faire ta journée, et si on le voyait comme un service essentiel? J'aimerais me payer une petite jasette avec un itinérant qui vient du Nord, comme cet Algonquin de pas loin de chez nous à qui Crocodile Dundee a donné aussi 5 $ lors de notre petit séjour à Montréal.

Tu es retourné dans ton patelin pour la semaine, ça doit fait drôle d'être de passage dans sa propre maison!

Quant au site que tu me proposes, j'y suis allée faire un saut, j'ai lu que quelqu'un souhaitait qu'un joueur de l'équipe de Tampa Bay se fasse blesser sérieusement, c'est pas ben ben catholique, ça... C'est bien vrai que le hockey est une religion...

Jackss a dit…

Zoreilles,

Heureusement, ce sont des amis qui habitent notre maison. Ils ont tout fait pour nous rendre à l'aise. Je dois avouer tout de même que ton commentaire est fidèle à ce que tu es. Tu as le don de te mettre instinctivement dans la peau de tes interlocuteurs et voir à travers leurs propres lunettes.

Bon début de semaine.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Bon début de semaine à toi aussi.

Quand tu dis : « Tu as le don de te mettre instinctivement dans la peau de tes interlocuteurs et voir à travers leurs propres lunettes.» j'ai le goût de te répondre : « Ouais, je le sais, c'est ça, mon drame!!! » (dans le sens que c'est pas évident de ressentir tout ça et de le porter sur ses épaules... ;o)