Photo 1 : La mythique, l'attirante, la mystérieuse et l'enchanteresse Île d'Entrée... De partout ou presque, on la voit, ainsi elle devient un repère lorsqu'on se trouve sur l'archipel. Elle est la seule île habitée à ne pas être reliée aux autres, ce qui lui confère son statut particulier. Elle est habitée par encore environ 80 personnes à temps plein et ça monte à 100 durant l'été. Ses habitants sont des descendants d'Irlandais. On y parle l'anglais, comme à Grosse-Île d'ailleurs, alors que tout l'archipel est francophone.
Photo 2 : Oui, on la voit de partout... Ici, du haut du Cap-aux-Meules, où l'on aperçoit le Ivan Quinn, traversier qui fait la navette entre l'Île d'Entrée et le port de Cap-aux-Meules deux fois par jour, matin et fin d'après-midi. Ce traversier est gratuit pour les habitants de l'Île d'Entrée, il s'agit d'un service essentiel. Nous aurions pu y aller sur le Ivan Quinn (personnage attachant et célèbre de l'Île d'Entrée aujourd'hui décédé) comme Joce et Guylaine l'avaient déjà fait à quelques reprises mais nous avons plutôt choisi d'y aller avec le bateau Béatrice Hubert de l'entreprise Excursions en mer, parce qu'ils ont des guides qui nous racontent des faits historiques et le quotidien des habitants de l'Île d'Entrée, des pêcheurs de homard qui font face à de nombreux défis et ce, très courageusement.
Photo 3 : Nous voilà sur l'Île d'Entrée. Jusque là, il faisait beau et frais avant qu'on débute l'ascension de la fameuse Big Hill, une sorte de rituel quand on va aux Îles, de là cette phrase qu'on entend sans cesse : « Es-tu allé su'a Big Hill? », « Quand est-ce que vous allez grimper su'a Big Hill? », « Il doit venter en masse en haut de la Big Hill », ou encore « J'ai grimpé su'a Big Hill avec un tel ou une telle ». Ici, la tombe du cheval Farmer, une belle histoire vraie (c'était en 1923) que je connaissais déjà mais là, j'ai rapporté dans mes bagages le livre qui la raconte, c'était mon petit cadeau pour Félixe et j'ai ajouté plein de photos dedans pour la rendre plus vivante, plus personnalisée pour elle, avec Papi et Mamie sur les lieux, les paysages, les buttes, etc. Je croyais qu'elle aimerait l'histoire de Farmer plus tard, quand elle serait plus grande, mais elle raffole de cette histoire, encore hier soir, elle m'a demandé de la lui raconter. Elle ne s'en lasse pas. Elle la vit intensément, c'est drôle de voir ses réactions et son intérêt pour Farmer et les enfants de l'Île d'Entrée. Je pense qu'on vient de semer quelque chose!
Photo 4 : La température change vite aux Îles et de manière imprévisible, c'est la particularité du climat maritime. Et le vent incarne ici un personnage puissant. On avait apporté notre pique-nique (une généreuse salade aux crevettes) puisqu'on arrivait sur l'Île à l'heure du dîner. Disons qu'on a mangé vite un peu, et qu'on devait tenir notre lunch à deux mains, même si c'était délicieux! Et puis l'ascension... Il fallait être de retour au bateau à 15 heures et même idéalement 15 minutes avant. La Big Hill, c'est pas le Kilimandjaro, il faut prendre le temps de monter là-haut, c'est le plus haut sommet de toutes les Îles de la Madeleine. Et puis, il faut redescendre aussi! Mais la vue est à couper le souffle quand on y arrive. Sur 360 degrés. On peut même déguster des petites fraises des champs en montant mais nous, on n'avait pas le temps tellement. Crocodile Dundee m'en a offert quelques-unes en s'en allant, j'ai pris ça comme des bouquets de fleurs! Il pleuvait, il ventait, il faisait froid mais j'en garde un souvenir impérissable de la Big Hill. J'y retournerai...
Photo 5 : Pour Joce et Guylaine, c'était la quatrième fois qu'ils grimpaient su'a Big Hill. Les autres fois d'avant, ils y étaient avec leurs enfants. Ça leur a rappelé de beaux moments... C'était la première fois qu'ils y allaient par temps maussade et quand je dis maussade, je suis beaucoup trop nuancée! Joce et moi, ça faisait des mois qu'à chaque fois qu'on se parlait au téléphone, on terminait ainsi notre conversation « Je te conterai ça quand on sera su'a Big Hill » mais je peux vous dire qu'une fois là-haut, on n'a pas jasé du tout mais on était heureux d'être là. Ensemble. Tous les quatre. Vite vite, quelques clichés à la sauvette qu'on ne prenait pas le temps de cadrer et on s'est dépêché à redescendre (ça va plus vite en redescendant) pour arriver à temps au bateau! La Big Hill, c'est une section non fumeur. On n'a pas vu d'écriteau mais c'est impossible de s'en allumer une là!
Photo 6 : Du haut de la Big Hill, on a un point de vue sur les buttes environnantes où vont galoper les chevaux et brouter les vaches. Des paysages à couper le souffle là aussi. Normalement, je veux dire, quand la visibilité est bonne. Ici, on regarde vers l'Europe, c'est la grande bleue à l'infini.
Photo 7 : En cliquant sur la photo pour l'agrandir, vous pourriez voir le Sandy Hook dont je vous parlais précédemment. Ce crochet de sable (un haut fond) vient presque rejoindre l'Île d'Entrée mais de forts courants marins empêchent toute tentative à cet effet. Je connais seulement le cheval Farmer qui y est arrivé en 1923 et on en parle depuis ce temps-là.
Photo 8 : On quitte l'Île d'Entrée... Nous sommes à 10 milles ou 16 km de Cap-aux-Meules, Havre-aux-Maisons, etc. Elle disparaît plus vite que prévu, on la perd dans les grosses vagues. Quelques-uns auront le mal de mer dans le bateau, dont « Capine » qu'on avait surnommé ainsi, parce qu'il mettait tout le temps sa capine quand il filait pas... Et Dieu sait comme il filait pas... On l'a rencontré ailleurs dans l'archipel les jours suivants. On l'a salué chaque fois avec un sourire de compassion, on pense qu'il est resté sur le plancher des vaches après son aventure à l'Île d'Entrée. Pauvre Capine!
Su'a Big Hill à l'Île d'Entrée
Ah je pourrais vous en parler longtemps de l'Île d'Entrée. Elle me fascine depuis toujours. On y trouve des histoires et des phénomènes incroyables. Ces gens-là sont des héros inconnus. Elle suscite plein de questions, on trouve parfois des réponses mais qui suscitent encore d'autres questions.
Au petit Musée de l'Île d'Entrée, je me suis procuré un document en français qui racontait un peu de son histoire et de ses habitants. Je l'ai dévoré littéralement.
Un fait parmi tant d'autres, à l'école primaire de l'Île, une petite école anglophone à niveaux multiples, cette année, il y avait 9 enfants. La grande tristesse, c'est qu'en septembre prochain, il n'y en aura plus que 5... En mai dernier, quand le directeur de l'école de Grosse-Île est venu sur l'île d'Entrée en compagnie d'un responsable de la Commission scolaire Eastern Shores, il y a eu un moment de grande émotion sur le quai, alors qu'un silence lourd régnait pour les accueillir. Les gens se sont approchés, inquiets. Et puis des pêcheurs de homard sont revenus à quai eux aussi, la tête basse et le regard plein de larmes. L'un d'entre eux s'est avancé et s'est adressé aux deux hommes venus par le Ivan Quinn : « Vous êtes venus fermer l'école? »
Non, ils ne sont pas venus fermer l'école mais c'est peut-être seulement un sursis...
16 commentaires:
J'ai hâte de te lire, Zoreilles
Autrefois il y avait des jeunes hommes qui disaient regarder Playboys pour la valeurs des articles de fonds. Pour l'instant, je regarde ton blogue pour la. Beauté des images. Nous attendons une vingtaine de personnes pour souper.
Je te souhaite bonne fête à l'avance. Je travaille en fin de semaine. Je sais que tu vis à fond chaque année qui t'es donnée. Je te d'où,haite de récolter tout le bonheur que tu sèmes autour de toi!
C'est à ton tour de te laisser parler d'amour,
Jacks
Jamais été sur cette île malgré ma douzaine de séjours aux Îles ...
:-(
Mais un jour, ça sera mon tour !
Des paysages à couper le souffle. Dis un jour tu vas la raconter l'histoire du cheval Farmer?
@ Jacks : Bon souper! Mais dis donc, ce ne serait pas ton anniversaire, toi aussi?
Si ma mémoire est fidèle, tu serais né 2 jours avant moi, donc, le 5 juillet, c'est aujourd'hui, c'est pour ça que tu reçois des gens à souper?
JOYEUX ANNIVERSAIRE JACKS!
C'est à NOTRE tour de se laisser parler d'amour... et d'amitié.
On se fait un petit bisou de fête, d'accord?
x
Moi non plus, je serai pas là à ma fête, je pars demain en fin d'après-midi pour aller au campe avec Crocodile Dundee pour toute la fin de semaine. Samedi on a un mariage là-bas, oui oui, un couple d'amis à nous qui officialise leur vie à deux et ce, directement sur le bord de la rivière des Outaouais, à Rapide Deux!
@ Crocomickey : Tu vois, tu as encore plein de bonnes raisons de retourner aux Îles...
On en trouve toujours!
@ Solange : Tu aimerais que je te raconte? Je retiens ça, j'essaierai de le faire au cours de l'été, je le ferai juste pour toi. Cette histoire est très belle et poétique, quand on la lit au premier niveau, c'est une histoire d'enfant, mais nous qui sommes adultes, nous comprenons que c'est une histoire d'appartenance et d'exil, de solidarité et de fidélité.
Je te la dédierai pour tes p'tits minous, Solange, et particulièrement pour Béatrice qui a l'âge de Félixe!
Je voulais attendre au 7 pour te souhaiter bon anniversaire, mais, là tu annonce que tu ne sera pas là, alors,
Bon anniversaire, nos voeux les plus sincères et que l'an finit, nous soyons tous réunis, pour te chanter en choeur, bon anniversaire Zoreilles...
Ta dernière image, me donne le gôut de chanter, partons la mer est belleeeee...
@ Barbe blanche : Merci beaucoup, on dirait que je me sauve dans le bois pour ma fête mais ça adonne de même... C'est que Crocodile Dundee s'ennuie de ses forêts et moi aussi je pense, en plus, on a un mariage demain, ça se passe là, à Rapide Deux, ça va être spécial, hein?
« Partons la mer est belleeeeee/Embarquons-nous pêcheurs... »
Ce matin, je veux écrire un autre billet sur la pêche au homard. Je pense que tu vas l'aimer, celui-là.
Mon objectif, c'est de finir cette série avant de partir dans le bois pour la fin de semaine... et on part à 5 heures!
Je serais bien curieuse aussi de connaître cette histoire du cheval Farmer.Je vois que les temps ont bien changé en ton billet. Un mariage dehors prês d'un lac? Moi qui ai rêvé de ça,où sur le terrain en arrière de mes parents je n'ai pas pu réaliser ce rêve.Monsieur le curé nous avait répondu qu'un mariage qui n'est pas célébré dans une église n'est pas un vrai mariage... Je te souhaite aussi un très bon anniversaire entourée des gens que tu aimes.Amusez vous tous en profitant du camp.
@ Étoile : Ah toi aussi? Il faudra bien que je vous la raconte, l'histoire de Farmer, tu es la deuxième qui me le demande!
Oui, ma chère, un mariage dehors sur le bord de la rivière des Outaouais, à Rapide Deux. C'est que Carole et Stef s'y installent tous les étés, avec leur grande roulotte, c'est donc là qu'ils ont choisi d'unir leur destinée. Nous autres, on passe par là quand on va à notre camp, c'est tout près de la marina. On les a connus quand les petites étaient toutes jeunes, deux belles petites puces, maintenant elles ont 14 et 16 ans et leurs parents se marient. Je sais même pas si ce sera un mariage religieux, probablement que non.
Merci pour tes voeux de fête, j'ai bien l'intention de t'écouter et d'en profiter!
Petit détail de précision: pour ce qui est des 2 représentants débarqués sur le quai, en lien avec l'avenir de l'école de l'Île d'Entrée, l'un pouvait être de l'école de Grosse-Île et l'autre de la Commission scolaire Eastern Shores (les 2 écoles anglophones des Îles ne relèvent pas de la Commission scolaire des Îles).
@ Donald Chiasson : Merci pour la précision, je viens d'ailleurs tout juste de la corriger sur ce billet.
Celui qui nous a raconté ce fait dont il a été témoin, c'est Michel, le guide qui nous accompagnait pour la traversée à l'Île d'Entrée. Il nous avait donné les bons renseignements, c'est moi qui avait oublié ce détail très important. Effectivement, les écoles anglophones de Grosse-Île et de l'Île d'Entrée ne font pas partie de la même commission scolaire que les écoles francophones des Îles de la Madeleine.
Encore un beau récit de vacance!
As-tu apprécié ta fin de semaine de fête!
Tu vois, je me garde un billet tous les jours.
Pour faire durer le plaisir!
@ Le factotum : Si j'ai apprécié ma fin de semaine de fête? Mets-en et c'est même pas fini encore, j'ai été choyée comme jamais cette année!
Un billet par jour, c'est parfait, si j'avais été moins « transportée » et moins « habitée » par mon séjour aux Îles, c'est ce que j'aurais fait aussi, un billet par jour!
Mais je n'ai pas ta sagesse... ;o)
Tellement beau ces photos.
D'ailleurs comme tu ne mets pas les légendes sous les photos, on fait plusieurs aller-retour entre les photos et les légendes, on se régale encore plus les yeux.
@ Mijo : Ouais, si je mets pas les légendes sous les photos, ce n'est pas pour faire du style, c'est que je sais pas comment!
Et en plus, dans cette série sur les Îles de la Madeleine, les légendes sont débordantes de mots alors que les billets sont plus courts. Je te le dis, Mijo, j'ai écrit tout ça sous le coup de beaucoup d'émotion, me crois-tu? Hihihi.
Là, je m'en vais en semi-vacances pour deux semaines, je ne serai pas présente beaucoup derrière l'ordinateur mais pour que personne ne s'inquiète de mon absence, je me propose d'écrire un petit billet avant de partir.
C'est toujours un plaisir de te « rencontrer » ma belle Mijo!
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