Photo : Secondaire IV, École d'Iberville, 1973. Rangée du bas : Claire, Diane V, Diane P, moi, Maryse, Ginette. Rangée du milieu : Lisette, Lyne, Johanne et Daniel (ils sont toujours ensemble). Rangée du haut : Léo, René, Ghislain.
Notre lac est gris
Je ne devrais pas écrire ça... En tout cas, pas le publier...
Quand le téléphone sonne chez moi, à 9 heures le matin, c'est d'habitude mon signal pour me rendre à la résidence au chevet de Belle-Maman ou encore à l'hôpital, à la rencontre de l'ambulance. Mais pas ce matin. C'était la soeur de mon amie Diane V, la deuxième de la rangée du bas sur ma photo. « Diane aimerait te voir ».
À travers les sanglots retenus de sa soeur, je comprenais le principal, l'appel était logé de l'hôpital, les visites étaient permises à tout moment, je n'avais pas à attendre l'heure des visites, elle a répété : « Diane aimerait beaucoup te voir ».
* * * * *
J'ai connu Diane en arrivant à Noranda, on avait 12 ans. Dans le quartier où l'on habitait, le Vieux Noranda, le quartier de la mine, « le Bronx », on respirait tous la même affaire, de la boucane de mine, ça créait des liens vite faits et puis on avait tout un vocabulaire autour de ça, « ça goûte la mine, le vent est pas du bon bord, un couloir de boucane qui va jusqu'à Rouyn Sud, le char à mon père est picoté, la mine va lui payer une peinture, on peut pas jouer dehors, y a de la boucane à couper au couteau, on voit pas le voisin d'en face... » et on a toujours su, nous autres, de quel côté soufflait le vent, on n'avait qu'à regarder de quel bord crachaient les cheminées. En l'absence de vent, c'était encore pire, le SO2 nous tombait dessus directement, c'est là que la peinture des chars devenait picotée et que les madames rentraient le linge pas sec qui était suspendu aux cordes à linge.
En huitième année, dans notre classe, en plus de Crocodile Dundee, dont le nom de famille commence par R et le mien, par T, il y avait plein d'autres amis du quartier dont les noms de famille commençaient par la fin de l'alphabet, les R, S, T, V et on avait même deux W. Personne dans ma gang n'a de photo de cette année-là. Par contre, on en garde des souvenirs impérissables. Même que moi, je dors avec un tous les soirs. Crocodile Dundee aime beaucoup Diane et c'est réciproque.
Ma photo de secondaire IV prend donc de la valeur à nos yeux à mesure qu'on avance en âge. Diane l'aimait beaucoup, cette photo, et moi aussi. Je la lui avais déjà fait parvenir par FB, elle était tellement contente. On ne se souvient même plus qui l'avait prise, peut-être Marjolaine? En tout cas, ça devait être avec ma caméra de l'époque, c'est pour ça que je l'ai. On avait juste à l'évoquer et les rires nous revenaient comme par enchantement. Cette photo était notre point de repère pour s'échanger les nouvelles de l'un et de l'autre, qu'ils soient sur notre photo ou pas.
Je suis donc partie à l'hôpital ce matin avec notre photo de la gang de secondaire IV dans mes poches. Diane voulait me voir... J'en étais heureuse et en même temps profondément émue et bouleversée. J'avais besoin de cette image, je ne sais pas trop si c'était pour qu'on rit ensemble une dernière fois ou pour me donner du courage.
Diane fait partie de ma vie depuis l'âge de 12 ans et nous habitons encore aujourd'hui le même quartier, celui de notre lac. Elle aussi, elle l'appelle « son » lac. On s'est si souvent croisées, à l'école, en ville, au dépanneur du lac Dufault, sur les îles ou les rivages de notre lac, en pédalo, en marchant, en faisant nos courses, en s'occupant de notre monde. On ne s'est jamais vraiment perdues de vue, on a toujours gardé notre amitié bien vivante, c'était tellement précieux. On ne se voyait pas aussi souvent qu'on l'aurait voulu, sa vie allait aussi vite que la mienne mais il nous arrivait parfois de se dire qu'on laissait tomber tout le reste et qu'on prenait le temps pour nous. À travers nos fous rires, on a toujours pris le temps de se dire qu'on s'aimait, qu'on se trouvait bonnes pour des affaires, pourries pour d'autres, naïves pis courageuses malgré tout, si fortes et si fragiles, pis drôles, pis nounounes des fois, pis qu'on se prenait donc pas au sérieux mais qu'on tenait tellement à ne pas se perdre.
Diane lutte courageusement depuis 2 ans contre un cancer. Elle a tenu à recevoir tous les traitements, subir toutes les interventions, même les plus invasives, pour vivre plus longtemps. Elle voulait... et nous en avions beaucoup discuté... elle TENAIT... à voir naître sa petite-fille d'abord, et ensuite, elle voulait la voir grandir le plus longtemps possible. Profiter de chaque moment. Chaque jour était important. Chaque minute l'était aussi. Diane a toujours été comme ça, elle mordait dans la vie à pleines dents. Moi aussi. Ça faisait partie de ce qui nous liait, ce n'était quand même pas rien que la boucane de mine qu'on avait respirée dans le Bronx qu'on avait en commun.
Ces dernières années, on a perdu et pleuré ensemble pas mal d'amis qui sont sur cette photo. Claire, Lisette, Ghislain, Marjolaine... Tous morts d'un cancer dans la jeune cinquantaine. Et là, Diane n'en a plus que pour quelques jours... Mais de la boucane de mine, c'est pas dangereux pantoute, ça, non, c'est juste de la maudite propagande, des idées qu'on se fait. En ce moment, j'en suis révoltée plus que jamais. C'est normal. La révolte est la première étape du processus de deuil qui vient de s'enclencher pour moi.
*****
Quand je suis arrivée à sa chambre, sa soeur et sa mère m'ont accueillie comme une membre de la famille. « Viens voir Diane, elle t'attend ». Elle avait son si beau sourire, comme toujours. Si petite. Le visage enflé, plus de cheveux, je l'ai trouvée tellement belle. Je le lui ai dit. Elle a souri. Dans ses yeux, tant de lumière... La sérénité... Elle n'a pas arrêté de me regarder et de me sourire. Elle essayait de me parler, de me communiquer quelque chose. J'entendais tout. Je voyais tout. Elle aussi. On était branchées par le coeur. Seules au monde. On a encore pris le temps, qui ne comptait plus, en laissant tomber tout le reste.
J'ai caressé son coco tout chauve, son visage, ses mains. On pleurait même pas. On souriait avec les yeux dans l'eau. On faisait ça souvent quand on se contait nos affaires. Elle n'était pas capable de pleurer comme du monde elle non plus. On a même eu un autre fou rire. Plein d'histoires dedans. Celles qu'on a vécues et celles qu'on ne pourra plus vivre désormais.
J'ai sorti ma photo. Elle a tellement souri qu'elle en a ri. Elle a montré du doigt Claire, Ghislain, Lisette, elle a dit « On va tous se revoir ». J'ai juste fait signe que oui. C'est là-dessus qu'on s'est laissées, quelqu'un d'autre arrivait, son oncle, je crois, et sa tante. Je n'ai pas voulu abuser de son temps devenu encore plus précieux. Il fallait que je partage. D'habitude, j'ai pas de misère à partager mais là...
Je l'ai remerciée de m'avoir invitée à venir la voir, je l'ai remerciée pour tout. Je lui ai fait le bisou le plus doux que je pouvais, j'ai reculé en la regardant, nos yeux ne se quittaient pas. Je suis partie.
Je l'ai remerciée de m'avoir invitée à venir la voir, je l'ai remerciée pour tout. Je lui ai fait le bisou le plus doux que je pouvais, j'ai reculé en la regardant, nos yeux ne se quittaient pas. Je suis partie.
Cet après-midi, on la transfère à la Maison des soins palliatifs. Je crains qu'elle tombe dans un coma très rapidement. La médication est tellement forte pour adoucir ses derniers instants. Je voudrais qu'elle les passe en compagnie de son homme, Serge, qu'elle aime tant, son fils unique, Gabriel, sa belle-fille, sa si mignonne petite-fille pour qui elle a mené tous ces combats sans jamais rien regretter depuis le début.
Et moi, j'ai eu le bonheur qu'elle me fasse appeler à son chevet ce matin, qu'elle veuille me voir. Pour me dire : « On va tous se revoir ».
Tu as raison, Vézoune, guette-moi une place à côté de toi à la caf.
96 commentaires:
Coudonc....es-tu partie à toilette!!!
Me semble que t'as pas finie!
Moé, tu m'as fait éclater de rire!
Notre lac est gris et puis.......
Je suis restée yeux "bés".
J'en oubliais la photo, elle me rappelle de très souvenirs.
C'est triste de voir partir des amies encore jeunes, quand on sait que la moyenne de vie est de 83 ans pour les femmes.Touchant ton récit.
Le cancer et les maladies cardiaques, c'est ce qui emporte les gens de plus en plus jeunes, peu importe le sexe. Hou! Je vois bien que ce billet a été écrit avec émotion, tendresse pour ton amie; de la colère/révolte aussi (la première étape du proccessus de deuil comme tu dis).
Ça me fait penser à ton amie Marjo; un billet plus ancien, mais la même révolte, la même tristesse...et sans doute le même sentiment d'impuissance.
Je ne sais quoi ajouter; il y a des chagrins qui doivent prendre le temps qu'il faut pour guérir...
Lise
Un très beau témoignage d'amitié!
@ Joce : C'est tu toué, « Moé »? Il me semble que ça sonne comme du Joce.
Non, j'étais pas partie aux toilettes, j'étais juste en train d'écrire ce billet. À chaud. C'est pour ça que j'écrivais au début que je ne devrais pas publier ça. J'ai ben de la misère avec les nouvelles fonctionnalités de Blogger. Dans les coulisses, je veux dire... Ils ont tout changé ça, j'ai de la misère à suivre les caprices de la technologie...
Ça a été long à l'écrire, même si j'ai fait ça d'un jet tellement mon émotion est puissante, c'est que je passais mon temps à aller aux toilettes effectivement, mais pour me moucher!
Si tu reviens lire ce billet, tu vas voir qu'il est completé même si pas complet tout à fait. De toute façon, il ne le serait jamais.
Tu vas reconnaître Vézoune, je sais que tu la connais. Elle avait son petit frère Daniel qui était de ton âge, si je me souviens bien. Oui, c'est la fin pour elle, comme pour tant d'autres qui ont grandi dans le Bronx.
@ Canneberge : Mais là, tu vas le trouver moins drôle, mon billet, et la photo aussi. C'est que j'ai dû m'enfarger dans un piton quelque part, alors que j'avais à peine commencé à l'écrire.
Pour le moment, je suis virée à l'envers pas mal mais d'ici peu, je vais retomber sur mes pattes, je te le promets.
@ Solange : Oui, je trouve ça très difficile de voir tous mes amis(es) partir, si jeunes, à cause du cancer... Les poumons, le cerveau, toujours les deux mêmes cancers dans ce secteur. Je ne peux faire autrement que de trouver que l'incidence du cancer est très élevée dans le quartier où j'ai grandi.
J'ajoute que ces gens étaient des non fumeurs...
@ Lise : Merci d'écouter si bien... Oui, de Marjo, tu t'en souviens, hein? J'en avais parlé dans les commentaires, je crois, mais pas dans un billet. C'est probablement elle qui a pris cette photo, en tout cas, c'est ce que Diane et moi, on pensait. Marjo... Cancer du cerveau. Encore une autre qui a tellement lutté.
Si les maladies cardiaques sont à peu près à égalité avec les cancers pour le triste podium du tueur numéro 1, la proportion n'est pas la même dans le Bronx où l'on a grandi. Mais moi, c'est pas scientifique ce que je dis, c'est juste mon expérience qui me fait arriver à cette conclusion.
J'ai tellement de peine. Diane, si vivante...
@ P.-É. Larivière : Bah... Ce sont plutôt mes émotions si vives et toutes mêlées. Écrites à chaud. Mais si vous avez entendu là-dedans toute l'amitié dont je dois faire mon deuil, c'est que l'essentiel a su émerger.
Merci d'être passé ici aujourd'hui.
Bonsoir Zoreilles!
Ce n'est qu'après avoir envoyé mes deux commentaires que je me suis mise à imaginer que tu avais peut-être quitté pour des raisons graves. Je ne sais pas comment supprimer un commentaire lorsqu'il est envoyé ou même si c'est possible.
J'avais eu la bonne intuition mais trop tard.
Si une grande amie écrivait sa rencontre avec moi dans de telles conditions de cette façon et me donnait rendez-vous à la caf...cela pourrait contribuer je pense, à alléger mon envolée.
Je pense fort à ton amie et à toi!
Je vais donner les baisers les plus doux à mes ami(e)s qui souffrent présentement, c'est tout ça aussi l'amitié...
xxxx
Merci pour ton témoignage.
Zoreilles,
oui tu avais parlé de Marjo dans les commentaires car il te semblait trop personnel d'en parler dans un billet, je m'en souviens. Mais pour ton amie Diane tu as choisi de ne pas te censurer (partiellement du moins) et tu as bien fait.
Ces femmes tu les a aidées à faire face, tu les a encouragées, mais surtout et plus que tout tu les a aimées, et tu as eu l'occasion de leur dire à quel point elles sont/étaient importantes pour toi. Je crois que c'est le plus beau cadeau de départ que l'on puisse faire à quelqu'un...
Je regarde la photo et je me dis...si on savait ce que l'avenir nous réserve...
Lise xx
Moé c'était bien moi....Je m'excuse pour la blague, c'était pas le bon moment....c'est juste qu'il y avait une seule phrase à ton texte. Je savais bien que ce n'était pas terminé....désolé....
Je me souviens de ton amie....mais surtout de la fameuse cabane !!!
C'est bizarre car cette semaine les cabanes sont toutes tombés!!!
P.S
Ostie de mine sale!
Tu sais tu peux supprimer si tu veux....je comprends.
@ Canneberge : Je n'avais pas quitté mon billet d'après-midi pour des raisons graves mais pour cause de nouvelles fonctions Blogger (dans les coulisses de mon blogue où j'ai l'habitude de rédiger mes billets) que je ne maîtrise absolument pas!
En fait, c'était ce matin, ma visite à Diane.
Et je ne voudrais pour rien au monde que tu supprimes ton premier commentaire, il mettait de la joie dans ma journée, c'était de bon ton, et très drôle, c'était ben correct de même.
Je n'ai pas dit à Diane pour vrai qu'elle me guette une place à côté d'elle à la caf, je l'ai seulement pensé et ça m'a aidée à terminer ce billet sur une note... je le sais pas... d'espérance peut-être?
Oui, donne les baisers les plus doux à tes amis(es) et à tous ceux que tu aimes, c'est le plus beau message que j'aimerais que tu retiennes de mon billet (qui m'a fait du bien à écrire).
Tiens, je te donne un bisou x
@ Lise : Plein de tendresse dans ton commentaire... Merci. Je ne sais pas encore pourquoi j'ai publié ça mais je le regrette pas.
Perdre un(e) ami(e), ça arrive à tout le monde. Moi, ça m'arrive de plus en plus souvent, trop souvent dernièrement et je n'avais pas le goût de censurer ça. Quoique... Je n'ai quand même pas tout raconté, il y a des bouts qui vont rester dans mon coeur!
Dans le cas de Marjo ou de Diane, ce qui me console, c'est qu'on n'a jamais attendu qu'il soit trop tard pour se dire qu'on s'aimait. Je ne crois pas les avoir aidées, ni l'une ni l'autre, c'est plutôt elles qui m'ont aidée. C'est un privilège de voir la sérénité dans les yeux et le sourire d'une personne qui quitte la vie en vous disant de si belles choses...
Je te donne un bisou tout doux, Lise... ♥
@ Joce : Oh non, pas de mea culpa, pas de regrets, pas d'excuses, tu pouvais pas deviner et puis c'est de même que je t'aime, naturel, sensible et drôle.
C'est fou, hein? J'ai pensé moi aussi à ton cabanier d'à côté qui était tombé dans la tempête et j'y ai vu une parenté avec la cabane à Vézina où j'ai passé pas mal de bons moments pendant mon adolescence. Maman aimait pas ça mais il se passait rien de grave là du tout. Le grave, ça se passait ailleurs!!! Maman n'a jamais su reconnaître mes bons de mes mauvais amis!!! Elle soupçonnait les bons des pires bêtises et elle me suggérait de me tenir avec du monde pas fiable!!! Je te conterai ça en haut de la Big Hill, on va rire ♥
Ostie de mine sale touéssi, hein?
Gros becs, mon Frops! xxx
Je suis contente que tu sois revenu. Je savais bien que tu te rappelais de Diane. En tout cas, elle, me demandait tout le temps des nouvelles de vous autres.
J'ai hâte que tu me compte ça....faudra rester 2,3 jours en haut d'la Big Hill.
Tout en contemplant la mer dans un 360 degré panoramique époustoufflant
@ Joce : Ouais, on s'en promet pas mal!!! Peut-être qu'en arrivant en haut de la Big Hill, on dira rien du tout et on contemplera plutôt le 360 degrés panoramique époustouflant... sur les Iles de la Madeleine! Ça serait mon genre, ça... Mais mon bonheur sera complet parce qu'on y sera tous ensemble... ;o)
Pendant la montée, je risque pas d'être ben ben jasante, hihihi!
P.S.: La nuit porte conseil, et à chaque jour suffit sa peine. Étonamment, j'ai très bien dormi et aujourd'hui, je suis en mode « dernière journée des études à Isa », depuis le temps qu'elle focusse sur le 27 avril 2012 (!) à 16 heures, elle sera officiellement bachelière en enseignement du français au secondaire. Son rêve était de boire du champagne et qu'on aille la chercher à l'école, comme on avait été la reconduire à la pré-maternelle, quand elle avait 4 ans. Gilles va finir de travailler à 3 heures, et moi aussi, on y sera, le champagne est au frais dans le frigo et je passerai chez le fleuriste. Ça va se faire dans la plus stricte intimité, dans le parking de l'école D'Iberville, là où elle fait son stage depuis 4 mois!
La vie continue... Y a toujours des joies pour compenser les peines.
P.P.S.: Tu sais, ma course folle dans la vie? Des fois je me demande si je me programme pas un horaire de fou pour m'empêcher de trop penser!!!
P.P.P.S.: Ostie de mine sale pareil...
Allô Belle-Sops...
Je ne connais pas ton amie...
Je peux juste comprendre ta peine...
Ta colère aussi...
Le cancer, je le cotoie à tous les jours...et c'est pas facile. Alors quand c'est quelqu'un de proche, qu'on aime, c'est horrible. Ça, je connais.
C'est très touchant ce que je viens de lire. Un superbe témoignage d'amitié.
xxx
Voilà ce que je retiens de ton témoignage! ♥
Sa vie allait aussi vite que la mienne mais il nous arrivait parfois de se dire qu'on laissait tomber tout le reste et qu'on prenait le temps pour nous…
La révolte est la première étape du processus de deuil qui vient de s'enclencher pour moi…
Dans ses yeux, tant de lumière... La sérénité...
On était branchées par le ♥…
On a encore pris le temps…
Je l'ai remerciée de m'avoir invitée…
Et moi, j'ai eu le bonheur qu'elle me fasse appeler…
Quel beau témoignage…
Et on pense que cela n’arrive qu’aux autres…, qu’on est seul(e) à vivre ce genre d’expérience unique et magnifique…
Larmes ...
la mort, même quand on la cotoie tous les jours, on ne s'habitue pas. Surtout quand elle s'attaque à des personnes autour de nous.
Bravo à Isabelle et quelle belle idée, terminer un cycle de vie comme il a commencé. Bon champagne.
comme tu dis, la joie et la peine se superposent, ce qui fait qu'on peut continuer d'avancer.
la mort, même quand on la cotoie tous les jours, on ne s'habitue pas. Surtout quand elle s'attaque à des personnes autour de nous.
Bravo à Isabelle et quelle belle idée, terminer un cycle de vie comme il a commencé. Bon champagne.
comme tu dis, la joie et la peine se superposent, ce qui fait qu'on peut continuer d'avancer.
Allô de nouveau!!!
C'est vrai! On est le 27 avril!!!!
YÉÉÉÉÉ pour Isabelle!
Quels charmants parents vous faites! Du champagne pour la fin de ce baccalauréat si bien mérité!!
Tu la félicites de ma part!
Bonne fin de semaine :0) <3
Quelle belle idée a eu Isabelle de célébrer la fin de son baccalauréat de cette façon. Parents chaleureux et heureux qui l'attendent à la sortie de l'école avec le champagne et les fleurs. En toute intimité. C'est génial!
De la pré-maternelle à la fin du stage...que de souvenirs emmagasinés pour elle et pour vous. Vous avez surement conserver quelques dessins, quelques cartes de Noël en nouilles macaroni...
L'enseignement est une profession passionnante. Les jeunes sont des sources d'inspiration et de bonheur extrêmement fortes. Bonne route avec la jeunesse Isabelle...cette route, je l'ai empruntée avec des élèves en grandes difficultés et ils m'ont appris la vie.
J'ai pleuré en lisant ton billet,c'est grand l'amitié. J'ai perdu aussi une amie du cancer avant les fêtes.La dernière fois que je l,ai vu toute petite sur son lit je savais à ce moment que plus jamais je ne la reverrais. Je comprends très bien ta peine. Et comme dans la vie il faut voir aussi le beau quelle nous apporte je termine en félicitant ta fille Isabelle pour sa belle réussite. Ce sont ces jeunes battants qui me donnent espoir. Merci pour ce billet rempli de générosité et bonne fin de semaine.
@ Anne-Marie : Salut Belle-Sops! Oui, je me doute combien ces histoires, toutes semblables et différentes à la fois, te disent quelque chose, avec le travail que tu fais.
Aujourd'hui, ma peine et ma colère ont fait place à bien d'autres sentiments. De l'amour et de l'amitié infiniment, j'ai Diane dans mon coeur et ma tête, je la trimballe partout avec moi. Et ça me fait du bien.
Si tu savais tout ce qu'elle m'a donné, particulièrement hier. On dirait qu'elle me berce. Je n'ai pas peur. De rien. J'ai juste envie de dire Merci la Vie d'avoir tant reçu d'elle.
@ Le factotum : Encore une fois, tu sais lire l'essentiel qui se dissimule entre les lignes.
Je ne savais pas hier pourquoi je publiais ce billet, j'aurais pu seulement l'écrire pour mon fond de tiroir mais j'ai suivi mon élan du coeur, je n'avais pas l'âme à penser plus loin. À lire tout ce que je reçois comme câlins dans vos paroles, je comprends qu'il faut parfois suivre son coeur sans trop se poser de questions.
Diane m'aura appris comment mourir sereinement quand on aime si tant tellement la vie. Partir avec le sourire en articulant difficilement ces quelques mots qui, pour moi comme pour elle, sont chargés de sens « On va tous se revoir »...
Tu viens de le vivre toi-même avec votre grande amie, je n'ai pas besoin de t'en dire davantage, j'ai d'ailleurs beaucoup pensé à toi et à Ipso hier ♥
@ Crocomickey : Câlin très fort d'abord...
@ Voyageuse : Pourtant, il va falloir qu'on s'habitue si on veut vivre vieilles, on risque d'en enterrer de plus en plus souvent, des proches, des vieux amis...
Ça brasse des affaires, ça bouleverse, c'est intense, mais je chéris tellement ce moment-là, privilégié, avec elle. Et toutes nos conversations des dernières années, on était tellement rendues à la même place. Et elle m'aimait autant que je l'aimais, c'est pas rien. Je n'arrive pas à exprimer tout cet amour que j'ai reçu d'elle hier mais ça vient aplanir tous mes doutes, toutes mes peurs. Te rends-tu compte de ce qu'elle m'a donné? Comme si elle savait ce que je vis?
Je te fais un gros câlin tandis qu'on est là toutes les deux ♥
@ Voyageuse : J'ai oublié de te dire... Le champagne était tellement joyeux et émouvant tout à l'heure, oh la la que je passe par toutes les émotions de ce temps-là!
Faudrait qu'on se trouve d'autres affaires à célébrer bientôt, j'adore le champagne!!!!!
Et ça s'est terminé comme ça avait commencé. Tellement!
Même que sa prof. de maternelle qui se trouve à être la belle-soeur de sa maître associée, était là pour assister à ce moment. Je pense qu'elle était plus émue que nous autres!
Félixe était trop contente d'aller dans l'école à Maman, avec tous ces pupitres et des gros livres, c'était drôle! Mais le champagne, les cartes, les fleurs, ça s'est fait dans l'intimité de leur maison, juste notre tite famille.
@ Belle-Sops : Ah c'était un beau moment... D'abord à l'école, où elle a dit aux autres profs qui étaient là à nous regarder sortir avec les bras chargés de documents et de valises et de livres : « Nous autres, le bacc, on l'a fait en famille! », c'était une farce mais disons que ça m'a touchée! T'sais?
Mais les plus beaux moments, on les a vécus à leur maison, en buvant du champagne!!!
@ Canneberge : Tu étais dans l'enseignement avec des jeunes en difficulté? C'est la clientèle avec laquelle elle se sent beaucoup d'affinités elle aussi. Vous auriez beaucoup à partager j'ai l'impression!
Si j'en ai gardé des souvenirs tangibles de ses années d'école? Full plein! C'est riche riche riche. On en discutait encore tout à l'heure, elle est simplement devenue ce qu'elle était déjà...
Son horizon est infini, elle est maintenant capitaine de son bateau. Elle mettra le cap sur les rivages qui lui semblent les plus accueillants... ;o)
@ Étoile : Je suis d'accord avec toi, il n'y a rien de plus grand que l'amour et l'amitié.
Même dans ma peine de perdre mon amie Diane, j'ai tellement reçu quelque chose de grand.
Et puis la vie continue, on se raccroche à ses joies, ses bonheurs, petits ou grands, les réalisations des autres auxquelles on a pris part de tout notre coeur, quelque chose de neuf qui s'annonce, une bonne nouvelle, un projet qui nous remplit le coeur d'espoir. On n'oublie pas ceux qui nous quittent, ils nous laissent le meilleur d'eux-mêmes, c'est enrichi de tout ça qu'on poursuit sa route...
Merci d'être là, tu es ma bonne Étoile ♥
Comme de raison j'arrive encore un peu tard dans l'histoire... Juste pour te dire que j'essayais de prendre des nouvelles de mes amis blogueurs dont tu fais partie et j'ai lu ceci...
Je partage ta peine, et t'envoie mon amitié qui surfera jusqu'à toi, sur les bourrasques de vent qui perturbent la quiétude du Nord Québécois depuis deux jours.
Et juste pour te dire aussi, que j'envie ta capacité à lier les lettres pour qu'elles deviennent mots du coeur...
Voilà... ce que j'avais à te dire... xoxoxo
C'est pas normal qu'autant de gens puisse mourir jeunes, d'une maladie qui ne peut être étrangère à la mine.
Cela choque, bouleverse. D'autant plus qu'hier j'ai vu le reportage sur la mine de Malartic, les propos du boss d'Osisko.
Nous n'évoluons pas vraiment.
Je partage une partie de votre peine, j'oserais dire que je la comprends. J'admire aussi le fait d'être restée en contact avec ces gens, je ne connais pas ça.
Grand-Langue
@ Fitzsou : Ah tu sais, comme je dis toujours, mes billets n'ont pas de date de préremption! Dans le pire cas, la situation aura évolué et c'est ce qui se produit en ce moment. Je l'ai écrit à chaud, mes émotions étaient à vif. Je me suis autocensuré seulement sur le contenu de ce rendez-vous qu'elle m'avait donné avec elle.
Depuis, j'ai Diane dans mon coeur à la journée longue, et je n'oublierai jamais ce moment intense mais je suis envahie d'une paix, d'une grande reconnaissance envers elle, et notre amitié, pour tout ce qu'elle m'a apporté, depuis l'âge de 12 ans et plus spécialement encore jeudi dernier.
Maintenant, je la laisse s'en aller le coeur aussi serein qu'elle l'avait elle-même. Elle m'aura appris comment mourir quand on aime tant la Vie.
Toutes les conversations qu'on a eues au cours des deux dernières années spécialement se sont achevées dans la douceur et l'art d'aimer.
Elle était agnostique, et pourtant, elle a fait tant d'efforts, elle tenait à me dire : « On va tous se revoir » avec tant de certitude...
@ Grand-Langue : J'apprécie que vous soyiez informé et intéressé par la situation vécue par la population de Malartic et sa mine à ciel ouvert. Ils sont soumis aux décisions d'exploitation de la minière Osisko, la toute puissante. Et ce n'est rien, croyez-moi, en comparaison de ce que nous vivions, à l'époque, avec la Mine Noranda qui nous gazait allègrement sans que personne n'intervienne. Aujourd'hui, au moins, il y a des coalitions qui dénoncent même si en bout de ligne, ça ne change pas grand chose.
Ma révolte au sujet de tant de mes amis qui meurent d'un cancer du poumon et du cerveau dans la jeune cinquantaine, aucune institution ne se penchera là-dessus scientifiquement ni statistiquement. Cette minière s'est évanouie dans le décor, comme elles font toutes, c'est devenu une fonderie qui appartient à une multinationale, Xstrata, qui a son siège social en Australie... Actuellement, ils transfèrent tous leurs postes cadres à Montréal en ce qui concerne notre région et le Nord-du-Québec, ils sont dans « le Plan Nord » bien avant que Charest s'en soit aperçu!
C'est vrai que j'ai de la chance d'habiter toujours la même petite ville de 35 000 habitants. Mes amis de l'école secondaire, j'en ai des nouvelles, je les vois évoluer. Mais les voir partir aussi jeunes me brise le coeur d'autant plus. Personne n'est emporté par une crise de coeur dans ma gang...
Elle est bien belle cette histoire de vraie vie. Moi cela me touche beaucoup de "voir" cela , parce que faut que je te l'avoue, j'ai pas cet amour là pour la vie: c'est cela ma maladie à moi. J'y peux rien c'est comme cela. Alors quand je vois du monde qui s'aime comme cela pis qui se le disent, je les envie un peu mais en même temps je me dis, lâche pas, cela va peut être t'arriver à toi aussi , si tu continue d,aimer le monde,on va t'aimer toi aussi un jour...pour de vrai...Merci "mon" Roc et Belles Zoreilles encourageante...
@ IsaMalina : Alors je n'ai pas publié cette tranche de vie inutilement, puisque tu y as lu quelque chose d' « encourageant ».
Mon amie Diane et moi, on a en commun d'aimer tellement la vie, c'est vrai qu'on avait toujours pris ça pour acquis comme si ça allait de soi mais je comprends dans ton commentaire qu'il s'agit d'un déterminant de la santé très important. On ne mesurait pas notre chance, j'imagine. De la perdre me fait réaliser plein de choses...
S'aimer et se le dire... En amitié, c'est pas évident. S'il n'y avait pas eu cette maladie dans sa vie il y a 2 ans, (et les fois où j'ai été moi-même confrontée ou menacée par un danger de mort) je ne crois pas qu'on en serait venues à ça, se comprendre par un regard et un sourire, tant s'apporter l'une à l'autre et boucler la boucle de toutes nos discussions inachevées des dernières années par une conversation presque sans parole...
Tu vas vivre ça toi aussi, pas de perdre une grande amie, je veux dire, une relation si enrichissante, en amour ou en amitié. Mon intuition me le dit. N'aie pas d'attentes, donne sans compter, tu verras. Tu es peut-être déjà dans ce type de relations avec d'autres personnes, c'est juste que des fois, on s'en aperçoit quand on a peur de les perdre...
Ce billet, je l'ai parcouru bien lentement du début à la fin Zoreilles.
Un mot résume bien le tout: présence. C'est ce qui compte le plus, peu importe le moment et la circonstance. Une présence, c'est plus fort que tout, ça remplace les mots les plus sincères et les plus sentis.
Et la tienne est tellement exceptionnelle, Zoreilles. Avant de commencer à lire le texte, j'avais pris un bon moment pour apprécier la photo qui parle d'elle-même. J'adore ces détours dans le temps, ce temps qui nous glisse si vite entre les doigts.
Le plus beau cadeau qu'on se peut se faire, c'est de bien vivre les derniers instants comme a su le faire ton amie. Elle a su le faire, mais elle avait besoin de quelqu'un pour y parvenir à souhait. Et c'est toi qui étais là, présente, intense.
@ Jacks : Tu l'as lu lentement et moi, je l'avais écrit très rapidement! À chaud comme on dit...
Une présence, ça se ressent, ça se vit, ça s'explique difficilement avec des mots, ça prend toute sa signification et son importance avec le temps, ce temps qui nous glisse entre les doigts, comme tu le soulignes si justement.
Elle m'a fait un cadeau, j'en suis consciente et reconnaissante. Je ne crois pas qu'elle avait besoin de moi jeudi matin, elle voulait surtout me faire cadeau de sa présence, me dire que j'avais compté dans sa vie. Et boucler la boucle de nos conversations inachevées.
Elle n'a jamais été aussi présente que maintenant, depuis jeudi matin que je la trimballe partout avec moi... Elle me manque et pourtant, je la laisse partir vers un ailleurs qu'on ne connaît pas, ni elle ni moi, mais elle avait tant de sérénité en elle, de lumière dans ses yeux et de générosité dans son sourire que si elle est prête à y aller, je l'aime assez pour lui dire « Vas-y ».
Dans la chanson « Évangéline », l'hymne acadien, il y a un bout que j'ai toujous de la misère à chanter sans que la voix me casse : « Il faut avoir beaucoup aimé/Pour pouvoir encore retrouver/La force de dire Merci ».
Ostie de mines sales.
C'est révoltant.
Ceci étant, j'admire ta sérénité devant la mort. Je pense avoir la même attitude. Je pense aussi qu'on se reverra tous l'aut'bord.
Mais...
Les criss de mines paient de très bons salaires, ce qui fait que tout le monde ferme sa gueule.
Pis quand tout le monde ferme sa gueule, le gouvernement est heureux, la minorité dominante peut continuer de nager dans le fric... pis les médias peuvent poursuivre leur semblant de grand journalisme, quand ils nous apprennent qu'un chihuahua s'est fait écraser par un chauffeur de taxi!
Ceci étant, c'est un autre de tes grands billets. T'as vraiment le coeur à la bonne place.
@ Guy : Nenon nenon, ma sérénité devant la mort, c'est pas gagné, je te jure, mais je travaille là-dessus...
C'est pas moi, c'est mon amie Diane qui dit « On va tous se revoir », moi, je suis sûre de rien, je m'interroge seulement, elle a voulu me partager son espérance. Et toi, la tienne... C'est bon d'avoir plusieurs amis(es) qui partagent cet espoir-là et cette sérénité...
Ma révolte est moins grande que jeudi dernier mais les faits restent les mêmes, ça, je ne peux jamais l'oublier.
Le coeur à la bonne place, ça veut tu dire à la même place que toi? ;o)
Merci de ton commentaire, il me fait chaud au coeur... au coeur à la bonne place!
Perdre une amie, c’est perdre une confidente, perdre celle à qui on peut tout raconter sans être jugé, perdre celle à qui on a confié nos plus lourds secrets, celle avec qui ont fait des folies, celle qu’on appelait pour un rien, pour rire ou pour pleurer.
C’est une parie de notre vie qui s’envole avec tant de souvenirs partagés.
Je comprends ta peine.
Oh Zoreilles...
Je suis tellement émue de lire ces mots. Cette saloperie de crabe nous prend de plus en plus de gens beaucoup trop tôt.
Vous avez pu vous dire au revoir, vous dire que vous vous aimiez et que votre amitié était précieuse l'une pour l'autre. Et rire encore une fois. Bon, j'arrête parce que là, les larmes me montent immédiatement aux yeux.
Je te fais juste un câlin.
@ Caboche : Tout ça, oui. Une amie ne vous juge pas, jamais jamais. J'ai d'autres amis(es) et chacun(e) est unique et précieux(se). Ils(elles) ont un dénominateur commun, cependant, ce sont des gens ouverts, attentifs et ils ne jugent jamais personne, ils(elles) cherchent plutôt à comprendre et accueillir tout ce qu'on est.
Comme tu dis, c'est une partie de notre vie qui s'envole avec tout ce qu'on avait partagé. Témoin de notre adolescence, notre jeunesse, nos amours, nos espoirs, nos rêves, nos projets, nos enfants, nos petits-enfants, nos joies et nos peines, nos inquiétudes, même la santé de nos vieux parents, nos familles... Tout ça.
Après quelques jours, ma peine est moins vive, elle « s'adoucit », elle « s'attendrit ».
@ Mijo : Tu les as lus comme je les ai écrits, c'est-à-dire « à chaud », dans l'émotion très intense que ça suscitait chez moi. Maudite saloperie de crabe, on ne saurait mieux dire.
Cette relation d'amitié très importante aura été achevée, accomplie, sans aucun regret de part et d'autre, seulement la tristesse que ça s'arrête... si vite.
Et puis, la Vie nous raccroche à la Vie, on continue sa route, les événements se succèdent et il arrive qu'on les lui « raconte » dans notre tête et notre coeur. On imagine les sourires, les yeux, la tendresse. On les garde vivants, ceux qu'on aime, à notre façon. Leur absence devient présence continuelle...
Je te fais aussi un gros câlin.
JEUDI 3 MAI, la soeur de Diane m'a appelée tout à l'heure...
Une semaine tout juste après notre dernier fou rire avec les yeux dans l'eau, son sourire vient de s'éteindre... et de s'imprimer dans mon coeur pour toujours. Avec tant de force. Pour que je l'emporte avec moi, à tout moment, partout où j'irai. « On va tous se revoir » qu'elle a dit.
On image la peine avec des larmes, alors que ça peut aussi se représenter par un sourire plein de tendresse...
Oui, je l'amitiais à ce point-là... Et là, je l'aime à tout jamais. Au-delà des frontières de la vie. En 43 ans, c'est la seule fois où elle m'aura fait de la peine.
Salut ma Vézoune!
Bon courage, je suis de tout ♥ avec toi!
@ Facto : Merci, t'es fin...
On pourrait dire que je suis en paix-ne, ça décrirait pas mal mon sentiment du moment.
J'ai collaboré à un manuscrit devenu un livre, le lancement était hier soir et j'ai revu plein de monde adorable. Drôle de réflexe, chaque fois qu'on venait vers moi pour me saluer et me bisouter, je pensais toujours « Et si c'était la dernière fois que je le(la) vois... »
C'est tu juste mon impression, il me semble que plein de monde de 54-55 ans meurent de ce temps-là?
Je pense à toi chère Zoreilles! xx
Toi et moi on se rappelera de la cabane.......et ça te fera souve-rire! ...plus tard
J'aime pas ça quand t'as d'la peine, ça me fait mal.
@ Canneberge : Merci pour cette pensée affectueuse qui fait chaud au ♥
@ Joce : Penser à la cabane à Vézina, ça me fait déjà sourire, ainsi que toutes nos folies, nos belles jasettes, Diane était une fille tellement authentique et généreuse, vive d'esprit, drôle et attachante.
J'ai pas de la peine, j'ai de la paix-ne, c'est plus doux, plus tendre, ça fait pas mal... Faut pas t'en faire pour moi, OK? Parce qu'à travers la paix-ne, il y a beaucoup de joie et de reconnaissance de l'avoir eue dans ma vie pendant 43 ans.
Je me souviens pas quel poète disait qu'il valait mieux souffrir d'avoir aimé que de ne jamais avoir connu l'amour. C'est pareil pour l'amitié.
As-tu déjà entendu la chanson de Jean-Pierre Ferland qui commence par « Quand mon ami s'est fait mal, moi j'ai eu mal aussi ».
T'es mon frère mais surtout t'es mon meilleur ami ♥
Zoreilles,
Accompagner une amie jusqu'au bout, c'est un don inestimable, un espace où le temps s'arrête autant pour ceux qui partent que pour ceux qui restent.
On ne peut s'empêcher alors de penser à soi, le temps qui nous reste comme un secrêt bien gardé. Puis, on pense à ceux qui restent.
Je suis avec toi de tout coeur, Zoreilles
Je viens de voir sur face book que ton amie est partie, j'ai couru aussi vite que j'ai pu,pour venir ici, t'offrir toute mon affection, et la tendresse tellement apaisante dans des moments comme celui la...
Je te serre fort,
et je me tais.
@ Jacks : Tu décris bien ce que représentent ces petits bouts d'éternité qui viennent marquer le temps, NOTRE temps, ce temps qui fuit et qu'on aimerait retenir rien qu'un peu. Ces petites poussières d'éternité qu'on goûte chaque fois qu'on accompagne une personne qui nous est chère alors que son temps est si précieux deviennent des repères dans notre propre vie, des jalons, des témoins, des cailloux qu'on sème quand on s'aime... Et si l'amour engendre l'amour, est-ce qu'on pourrait ainsi multiplier le temps?
Ta présence ici (on y revient sans cesse à cette fameuse présence!...) me fait chaud au coeur. Comme toujours.
@ Barbe blanche : Tu as su lire entre les lignes... Tu comprends toujours tout avec ton coeur, toi.
Sur FB, je me sentais dans l'obligation d'être discrète mais il fallait que j'avise quelques amis(es) au loin et certains qui sont proches également. C'était délicat, comme mission. Tu as compris quelle était la nouvelle que je devais annoncer sans l'annoncer trop brusquement ni officiellement. Diane était entre autres choses l'une de mes 100 amis FB et ce réseau a été fort utile pour que la nouvelle se rende à bon port.
Depuis hier soir, la famille et les proches de Diane ont rendu publique sa mort, et les derniers adieux lui seront faits lundi et mardi prochains.
Je prends ton câlin, la tendresse et l'affection qui l'accompagnent. Merci Yvon ♥
C'est une belle histoire d'amitié que tu nous racontes là... J'ai le coeur gros d'imaginer un jour voir celles et ceux que j'aime partir... mais ça aussi, ça fait parti de la vie.
J'ai une douce pensée pour toi
xx
@ Catherine : N'y pense pas pour le moment, vous avez trop de belles choses à vivre et vous n'avez que 30 ans même si l'amitié qui unit votre belle gang date de l'enfance ou de l'adolescence! D'ailleurs, on a célébré les 30 chandelles de Dom et ce que je voyais samedi me faisait chaud au coeur.
Merci pour ta douce pensée, elle me fait chaud au coeur. J'irai aujourd'hui au salon et demain aux funérailles. Je prends toutes les douces pensées qu'on m'envoie!
Chère Zoreille,
c'est avec l'émotion à fleur de peau que j'ai lu ton texte si vibrant et rempli d'amour. Il m'a semblé que je faisais le chemin avec toi. Notre monde matérialiste est tellement, mais tellement loin de tout ça: l'essentiel, l'amour, l'amitié. Ce que tu as vécu, c'est un bonheur pur arrêté dans le temps et gravé à tout jamais en toi. Je crois qu'il faut se rappeler et être très heureux avec ça.
Je te serre sur mon coeur chère et tendre Zoreille xxx
@ Nanou : Moi aussi, je considère ce moment (celui du 26 avril que je raconte) comme un privilège, le cadeau ultime qu'elle m'a fait. Avant-hier et hier, j'étais au salon et aux funérailles, avec tout ce que ça comporte de rencontres, de retrouvailles, d'échange, de confidences, de retour sur notre adolescence et tout ce chemin parcouru. Là encore, j'ai beaucoup reçu.
Peu après ce moment, elle a sombré dans un quasi coma, comme je le pressentais. Je mesure encore plus l'importance de ce que j'ai vécu avec elle.
En deux jours, j'ai revécu ces 43 ans d'amitié en accéléré. « Ça te replace les chakras all right » comme disait ma fille!
En ce moment, j'accuse réception de tout ça sans vouloir balayer en dessous du tapis. Je continuerai ma route sans elle, il y a tant de monde à aimer et de paix à semer.. Je serai à tout jamais enrichie de cette amitié, de tellement de réflexions, de conclusions et de l'inspiration de l'ensemble de son oeuvre...
Merci pour le câlin ♥
Chère Zoreille,
je considère toujours comme un grand privilège de pouvoir lire et partager des événements aussi précieux. C'est ce qu'il y a de merveilleux dans les blogues et les amitiés et attachements que l'on développe avec ceux qu'on lit sont bien réels. Je te souhaite de conserver cette paix, silence et amour des derniers moments dans ton coeur, comme un véritable cadeau toujours renouvelé.xxx
@ Nanou La Terre;
Vos deux derniers commentaires sont très touchants.
Je les retiens précieusement dans mon coeur.
@ Zoreilles: :-)
@ Nanou : Tu me le souhaites et je me le souhaite aussi!
Finalement, ce qu'il y a de merveilleux dans les blogues ou n'importe lequel des réseaux sociaux, c'est qu'on se fait soi-même chacun son petit réseau personnalisé, un itinéraire qui nous ressemble, où l'on côtoie (par écrit) des gens qu'on aimerait aussi côtoyer dans la vie. J'ai toujours aimé observer ces phénomènes.
Vers la fin des années 90, j'avais donné des conférences portant sur « Les relations humaines dans le monde virtuel ». Aujourd'hui, je serais dépassée avec la popularité et la multiplication de ces réseaux qui dépersonnalisent beaucoup ces relations dans lesquelles on s'investit peu... pour en retirer... autant!
Mais il y aura toujours des exceptions ♥
@ Canneberge : Dans ton :-) il y a toute une conversation qui me fait chaud au coeur!
N'oublie pas, j'ai la faculté d'entendre ce que les gens ne disent pas!!!
Allo Zoreilles. Il est vrai que c'est difficile de dire 'au revoir' comme ca a des bon/bonnes ami(es) et la seul chose que je peut dire est que vous etes dans mes pensees abitibiennes vue que le sud de l'Ontario essaie fort de diminuer mes emotions (la vie est trop rapide ici). Votre histoire est tres touchante.
@ Richard le Joutellois : Toujours difficile de dire « au revoir » en effet... Je n'ai jamais aimé la fin, la finale, la conclusion, les départs, les fermetures, les au revoirs, les adieux.
Vous croyez vraiment qu'une vie trop rapide diminue nos émotions? Pas sûre du tout, moi! Je me demande où c'est qu'il faudrait que je déménage pour les vivre moins intensément! Plus au Nord? ;o)
Ma vie est une course folle, je vous assure. J'ai pas encore trouvé le moyen de ralentir, même en Abitibi!
Merci de votre visite... virtuelle... dans ce beau coin de pays.
Allo ma belle Zoreilles,
Ça faisait un petit bout que je n'étais pas benue... Tu sais pourquoi, je n'écris presque plus sur mon blogue faute de temps.
Mais ce matin je suis venue faire une petite visite... j'ai vécu un grand moment...
Bien sûr j'ai pleuré, mais j'ai aussi appris un peu de la vie avec toi. Cette façon de voir, de faire, de vivre, c'est d'une telle beauté, j'en ai le souffle coupé.
Et ta plume... céleste.
Merci de ne pas avoir retenue cette pulsion de partager avec nous. Je repars grandie.
xxo
@ Talou : J'aurais souhaité que tu ne lises pas celui-là... À cause de MaLou, ton amie de la Californie, dont l'histoire se poursuit avec tout l'espoir du monde, en rémission ou complètement guérie, l'avenir nous le dira. Et je veux y croire autant que toi, autant qu'elle. On n'en meurt pas tout le temps, tu sais, beaucoup survivent, c'est ce à quoi on s'accroche.
Moi, c'est de cette belle et longue amitié avec Diane que je continue ma route, grandie.
Merci de ton commentaire, Talou. Il me va droit au ♥
Au contraire, c'est en pensant à MaLou en toute sérénité que j'ai lu ton billet.
Tu sais, je me garde une petite réserve si je regarde MaLou à long terme. C'est seulement quand je m'ancre dans le moment présent que je célèbre... C'est peut-être pour cela que je n'écris pas encore sur le sujet sur mon blogue, je n'ai pas trouvé l'angle approprié pour être totalement intègre avec ma vision des choses et totalement là pour MaLou qui viendra sûrement me lire.
Je suis certaine que ma lecture de ton billet et cet échange que nous avons me guideront.
Allez, belle journée à toi!
@ Talou : Je ne suis pas certaine qu'on puisse jamais trouver l'angle approprié, surtout si tu présumes qu'elle puisse te lire, ce dont je ne doute absolument pas. On ne sait jamais par qui on va être lue... et quand!
Dans un moment pareil, ou n'importe quelle situation délicate, il vaut mieux improviser, être à l'écoute de la personne, et accepter à l'avance qu'on puisse se tromper, malgré toute la bonne volonté qu'on a, surtout qu'on n'a pas toujours une deuxième chance de se reprendre ou s'expliquer. Les silences sont plus éloquents que tout ce qu'on pourrait dire... ou écrire. C'est la seule aide que je pourrais t'apporter mais ça, tu le sais déjà très bien.
À mon avis, on est quand même mieux de se tromper que de se défiler. C'est si facile de ne rien faire, rien dire, rien écrire. Mon amie Diane a eu très peu d'écho à ses appels, ses confidences et ses « au revoirs », j'en ai entendu de toutes les sortes cette semaine. Ça m'a jetée par terre d'entendre tout ça, au salon et aux funérailles, j'ai eu de la peine pour elle, surtout qu'elle a dû tous les comprendre et les excuser avec son grand coeur.
C'est vrai qu'il y a des choses qui dépassent parfois notre entendement... comme cette histoire que tu racontes au sujet de la présence et des absences auprès de Diane, ton amie.
De mon côté, je verrai bien comment la vie me guidera pour parler de MaLou.
Zoreilles
J'aime ta dernière réponse à Talou; oui il est si facile de se défiler, de faire semblant que ça va bien, de parler d'autre chose lorsqu'il s'agit de cancer; mais la personne qui en souffre, qui en meurt lentement, préfèrerait mille fois (du moins j'imagine) qu'on ne fasse pas semblant d'ignorer son état.
Enfin si ça m'arrivait je préfèrerais des mots maladroits plutôt que faire semblant d'ignorer la chose, ou pire le silence total. Mais bon, ça c'est moi.
Je me répète mais vraiment tu as tout compris pour ce qui est de ton amie Diane. Je ne te connais pas personnellement, mais depuis que je te lis je sais que tu mets tout ton coeur dans chacune de tes actions; faire du bien à quelqu'un avant son grand départ, lui dire à quel point on l'aime, qu'il est important, c'est le plus cadeau.
Et pour terminer je t'ai laissé un mot sous l'avant-dermier billet de Croco. Dernier mot, jusqu'à quel point les amis Facebook en sont-ils...là je pense à un autre de tes commentaires. Ravie de ne pas faire parti de ce réseau superficiel!
@Richard le Joutellois
Désolée, impossible de me taire. La souffrance lorsqu'une personne meurt n'a absolument rien à voir avec le nombre d'années qu'elle a vécu.
J'ai perdu mon frère unique il y a presque trente-cinq ans; il avait un peu moins de quinze ans alors. Je pense à lui chaque jour.
Ravie de ne pas vivre en Ontario, où le temps va si vite. La mémoire est peut-être une faculté qui oublie, mais pas en ce qui me concerne.
Lise, qui lit Zoreilles depuis longtemps.
@Richard le Joutellois
Désolée, impossible de me taire. La souffrance lorsqu'une personne meurt n'a absolument rien à voir avec le nombre d'années qu'elle a vécu.
J'ai perdu mon frère unique il y a presque trente-cinq ans; il avait un peu moins de quinze ans alors. Je pense à lui chaque jour.
Ravie de ne pas vivre en Ontario, où le temps va si vite. La mémoire est peut-être une faculté qui oublie, mais pas en ce qui me concerne.
Lise, qui lit Zoreilles depuis longtemps.
Lise,
Je ne sais pas pourquoi, je prends toujours le temps de te dire lorsque je passe chez Zoreilles. Et ce que tu racontes me touche toujours. Aujourd'hui, j'ai découvert que nous avions une expérience terrible en commun: un décès prématuré.
Tu as perdu un frère qui avit moins de 15 ans. J'ai perdu une soeur qui avait moins que 13 ans. Je sais donc ce que ça représente. Ça ne s'oublie pas. J'y pensais même ce matin avant de te lire. Et tu sais ce que j'ai fait avant de me lever: je lui ai partlé au cas où elle m'entendrait d'en haut. Personne ne sait avec certitude s'il y a un ailleurs. Comme disait Raymond Devos: On ne peut pas avec certitude savoir qu'on n'est jamais sûr". Alors je me contente de prendre une chance.
Zoreilles, j'étais venue ici pour te souhaiter une bonne fête des mères. Tu en es une vraie. Tu es une mère comme tout le monde voudrait sûrement en avoir. Tu donnes et tu sais recevoir. Bravo pour l'inspiration que tu donnes.
J'ai lu dans tes commentaires: J'ai collaboré à un manuscrit devenu un livre, le lancement était hier soir et j'ai revu plein de monde adorable. Drôle de réflexe, chaque fois qu'on venait vers moi pour me saluer et me bisouter, je pensais toujours « Et si c'était la dernière fois que je le(la) vois... ».
J'ai manqué quelque chose? Si tu n'as pas écrit de livre, tu devrais. Tu sais que l'auteure de Autant en emporte le vent n'avait pas l'intention de le publier lorsqu'elle l'a écrit? J'imagine déjà une oeuvre de toi traduite en plusieurs langues et reproduit au cinéma par un cinéaste de renom assistée d'une jeune épouse tout aussi douée.
Bonsoir Z'oreiles !! le lac est gris et teintée d'une toucnante nostalgie et de beaucoup d'espoir malgré tout ! Que ta semaine soit rayonnante !
oups "le lac est gris et teinté d'une touchante nostalgie" .
@ Talou : Je suis pas inquiète pour toi, tu sauras...
;o)
@ Lise : J'ai pris beaucoup de retard en tout en fin de semaine, j'irai lire très bientôt ce commentaire que tu m'adresses chez Croco, c'est promis.
On agit toujours selon notre bonne volonté, ne somnmes-nous pas tous comme ça? Et cela ne signifie pas qu'on agit toujours selon les attentes des autres ou comme il aurait fallu. On n'a pas toujours le mode d'emploi, tu sais... La seule manière de ne pas se tromper serait de ne rien faire du tout. Alors, je prends des risques! Et je me trompe souvent!
Le commentaire de Richard le Joutellois, on ne l'a pas lu ni compris de la même manière, toi et moi. Essaie de le relire à nouveau, avec des yeux neufs, en n'y mettant aucune intention précise de sa part, tu n'y trouveras probablement rien de blessant, ni pour toi, ni pour personne d'autre.
On n'oublie jamais un être cher, peu importe le nombre d'années vécues par cette personne ou le nombre d'années qui sont passées depuis son décès. Avec le temps, la douleur devrait s'atténuer et la blessure se cicatriser, au moins un peu. Mais encore là, pas toujours.
@ Jacks : Ton voeu pour la Fête des Mères me touche beaucoup. C'est drôle que je ne me sente pas concernée par l'aspect « recevoir » de cette fête... Avant, j'avais trois mères à rendre heureuses ce jour-là, chacune ayant des attentes différentes, et je m'y appliquais en m'adaptant à chacune : ma grand-mère, ma mère, ma belle-mère. Ce n'était pas simple à gérer et ça ne l'est pas encore aujourd'hui, même s'il m'en reste seulement deux sur trois, ma grand-mère étant décédée. Il faut coordonner tant de choses et tant de gens, tant de façons de voir et de vivre de ces mamans, qui ne nous appartiennent pas en propre, à moins d'être enfant unique.
Peut-être que quand je serai une très vieille maman, je considérerai que ce jour-là est aussi ma fête... N'empêche que je suis une maman et une mamie plus que comblée par la Vie.
Oui, il m'arrive encore souvent de ne pas être capable de dire non et de devoir participer à la révision de manuscrits, pour les rendre « publiables » le plus possible. C'est beaucoup plus difficile qu'écrire, je te jure, c'est du travail d'écrivain public, où l'on se met au service de l'Autre, de sa pensée, de sa manière d'exprimer les choses, on recoupe, on ramasse, on essaie de trouver le fil conducteur, le sens du courant, on peut ancrer le propos, conseiller, proposer plusieurs choix mais en bout de ligne, ça demeure le livre d'une autre personne. Ce genre de « mission » m'épuise à tel point que j'ai le sentiment d'y laisser ma peau à chaque fois. Il faudra que je mette de l'ordre là-dedans un jour.
Mais je publierai pas, même quand je serai grande. Ça m'étonnerait. Je ne suis pas une auteure, je serais plutôt une conteuse, je pense. Avec un vieux fond d'écrivain public au service de ceux qui en ont besoin...
@ Jerry Ox : Nostalgie... Espoir... Et la réalité en pleine face, quelque part entre les deux!
Bonne semaine à toi aussi.
@Zoreilles,
oui tu as raison j'avais mal compris le commentaire de Richard le Joutellois, et d'ailleurs je l'ai regretté. Mais n'étant plus abonnée à Blogger, impossible de le supprimer.
J'ai écrit beaucoup de choses que je regrette sur les blogues; pour être certaine de ne pas écrire de niaiseries il faudrait que je cesse de lire...et je ne suis pas encore rendue là.
@Jacks
Merci pour tes mots; je suis au courant pour ta soeur. Ça me fait du bien de savoir que je ne suis pas la seule pour qui l'oubli est quasi impossible. Contrairement à toi je ne suis pas croyante, mais je respecte ceux qui le sont car ce doit être un immense réconfort.
La vie est si courte!
@Zoreilles,
et pour ce qui est de la Fête des Mères, je devine que tu as dû être occupée avec tes "deux mères", même si tu as été fêtée par ta fille. La Fête des mères, on en a une seule et c'est important, pas seulement un jour de l'année sur le calendrier.
Hier j'étais avec la mienne à la résidence; pour moi et pour elle c'était une journée normale, car je la visite souvent, apporte des repas, la sors quand je peux.
Mais pour les mères qui n'ont quasi jamais la visite de leurs enfants, et pour les enfants ayant perdu celle qu'ils aimaient ce n'est que de la tristesse.
Et pour les femmes qui comme moi n'ont pas eu d'enfants, c'est comme si on leur disait qu'elles n'ont pas fait leur travail de femme, sont un membre stérile/inutile de la société.
Ces fêtes je souhaiterais qu'elles disparaissent; évidemment les commerçants ne seraient pas de mon avis.
Bon, là je me tais.
@ Lise
Tu es dure pour toi ma chère Lise!
@Facto
Non, pas dure, seulement réaliste.
@ Lise : Je suis peut-être naïve mais je n'ai pas l'impression que la société juge si sévèrement les femmes qui n'ont pas eu d'enfants, que ce soit par choix ou non.
La Fête des Mères, autour de moi, dans ma génération et chez les plus jeunes, on la remet beaucoup en question. Quand j'ai dit que j'étais une mère et une mamie comblée, je voulais dire depuis toujours, dans la vie en général, pas nécessairement plus à la Fête des Mères. Par contre, pour nos mamans âgées, de n'être pas choyée ce jour-là plus que d'habitude signifierait un oubli ou pire, un manque de reconnaissance. Isabelle et moi, on s'entend parfaitement là-dessus, on ne dépensera jamais un sou pour ça, on aurait l'impression de jouer le jeu des marchands justement. Et pour les mots d'amour, on n'a pas de date pré-déterminée! On aime ça de même, c'est notre petit côté rebelle!
Et du côté des hommes, pour un petit son de cloche différent, Crocodile Dundee, qui travaille ces temps-ci avec deux jeunes hommes, l'un dans la vingtaine, l'autre début trentaine, leur demandait la semaine dernière comment ça se passe pour eux. Celui dans la vingtaine a sa mère dans ses 834 amis Facebook, (un chiffre que j'invente) il a dit que s'il y pensait, il allait lui faire un petit coucou facebook sur son mur! L'autre, début trentaine, a dit qu'il fêtait jamais ça, lui, que sa mère ne s'en préoccupait pas, sa blonde non plus.
Il me semble que je vois ça, moi... Si ma mère était branchée, qu'elle recevait de moi un petit coucou FB sur son mur le jour de la Fête des mères, elle serait capable de m'envoyer réfléchir une demi-journée dans ma chambre et me priver de dessert pour un mois... même à 54 ans!!! À bien y penser, je mange déjà pas de dessert depuis un bout et ça me ferait donc du bien de pouvoir réfléchir une demi-journée bien tranquille dans ma chambre, hahaha!
Skuze-moi pour l'esprit de bottine, Lise, je suis fatiguée ce soir...
@ Le factotum : C'est pas tendre, en effet...
@ Lise : Pourquoi dis-tu que tu es réaliste? On t'a déjà fait sentir qu'une femme, c'était seulement une fabrique de bébés? Hors de la maternité, point de salut? Si c'était réaliste, ça voudrait dire qu'on n'a pas évolué depuis quelques siècles.
Zoreilles, mes excuses pour mes derniers commentaires, que j'aurais dû taire (sans jeu de mots); ils étaient malvenus et tu as ma promesse que ça n'arrivera plus. N'étant pas politicienne je tiens mes promesses.
Lise xx
@ Lise : Nenon nenon, tu ne dois pas t'excuser pour ça, Lise. Tu as droit à tes opinions, à tes impressions, tu as le droit de tout dire ici.
Mais on a le droit aussi d'être plus ou moins d'accord et d'apporter un autre son de cloche, tu sais, on peut aimer une personne beaucoup et n'être pas toujours d'accord avec l'ensemble de ses perceptions. Ça m'arrive constamment avec beaucoup de monde que j'aime, dont Crocodile Dundee. Il y a des matins où l'on prend notre café en discutant solide et sur une foule de sujets de l'actualité! Chacun y va de ses arguments les plus convaincants, on est deux passionnés! On s'excuse même pas pis on se donne un petit bisou sur le bord de la porte, quand il part avec sa boîte à lunch... et ses convictions, c'est pas grave!
Bonne soirée ♥
Une petite anecdote que tu sais pas sur Diane. La dernière fois que je l'ai vue, ça fait deux ans en ligne à l'épicerie. Je trouvais qu'elle avait l'air perturbée je lui ai demandé et elle m'a dit pour sa nouvelle de cancer. Ça m'avait frappé fort. Comme déjà à cette époque je flirtait avec la lenteur, cette fois-là, j'étais parti de chez-moi sans apporter mon portefeuille. Impossible pour moi de payer mes achats. Quand elle a vu ce qui se passait elle m'a offert de payer à ma place. (C'est donc ça Rouyn que j'mé dit mais j'ai refusé). Comme j'étais venu à pied, elle a décidé qu'au moins, elle me raccompagnais chez-moi en auto pour que je récupère mon argent, pour alléger la peine du trajet aller-retour suite de ma bévue. Je la connaissais depuis longtemps mais peu. Aujourd'hui je me dis c'est donc ça Diane (et sûrement plus). Je m'en veut un peu d'avoir appris tout le drame après seulement. J'ai su par la nécrologie, cette semaine seulement. J'avais oublié comment vous étiez amies.
@ Daniel : Diane, c'était tout ça et plus encore, comme tu dis. Je connaissais l'anecdote, je me demande maintenant si c'est toi ou elle qui me l'a raconté. Cent fois j'ai voulu t'appeler pour te prévenir mais j'ai été prise dans un tourbillon, de discrétion d'abord, et ensuite, à son décès, j'ai été submergée de demandes de toutes sortes (que j'ai eu de la misère à gérer et qui m'ont causé de grandes désillusions sur la nature humaine). Je croyais que, comme moi, tu regardais fidèlement la nécrologie sur Internet, mais ce n'était pas le cas apparemment et tu l'as appris dans le journal. J'aurais aimé t'éviter ça.
J'espérais que tu viennes lire ce billet un jour. Merci de ton « écoute » et de ta sensibilité. Tu connaissais l'essentiel de Diane...
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