Photo 1 : Quand je suis tombée par hasard sur cette photo d'archives, la seule inscription qu'on pouvait y lire était celle-ci : « 1941, gare de Québec, des Madelinots en route pour l'Abitibi »... Je vous en reparle...
L'année 1941, c'est celle où 102 Madelinots sont partis de leurs chères Iles pour venir s'établir à l'Île Nepawa, en Abitibi. L'année suivante, en 1942, 104 autres Madelinots sont venus les y rejoindre, mais cette fois, ils s'établissaient à Ste-Anne de Roquemaure, à quelques kilomètres de distance, toujours sur les rivages du Lac Abitibi. Mon père était du premier contingent, ma mère du deuxième. Cette pas pire épopée n'est pas beaucoup documentée dans l'histoire de l'Abitibi et encore moins dans celle des Iles de la Madeleine. Mais je vais y voir personnellement en juin prochain pour faire ma petite part, vous pouvez me croire!
Quand j'ai trouvé cette photo-là, j'ai instinctivement cherché Papa parmi les autres, je reconnaissais des visages, des attitudes, des ressemblances, des parentés. Je savais qu'il avait juste 13 ans à l'époque, qu'il ne voyageait pas avec sa famille, arrivée ici seulement l'année suivante, mais qu'il faisait le voyage avec son oncle et sa tante (une très longue histoire). Papa m'avait souvent raconté ses souvenirs de cette traversée et le fait de quitter pays et famille sans espoir de retour. Il avait été « malade » d'une grande fièvre tout au long du voyage et il était revenu à la santé comme par enchantement lorsqu'ils sont arrivés en Abitibi. Papa disait qu'il n'avait jamais su ce qui lui était arrivé. Moi, je lui répondais que c'est parce qu'il avait eu trop de peine... Et il partait à rire de son petit rire gêné quand je disais ça, il ne me croyait pas tout à fait mais un petit peu quand même.
La photo originale des archives est de format panoramique, on voit beaucoup plus de gens que sur la photo 1, mais j'en ai coupé la moitié pour garder ce que je voulais.
Papa a toujours eu pour grand ami son cousin qu'il appelait affectueusement « Évé à mon oncle Albert ». Ces deux-là se comprenaient d'instinct, ils ont « immigré » ensemble, des Iles jusqu'en Abitibi, ils ont jeunessé ensemble, se sont mariés dans les mêmes années, avec des « maîtresses d'école » originaires des Iles aussi, ils ont habité les mêmes villes minières, ont travaillé dans les mêmes mines, bref, ils se lâchaient pas, jamais jamais, c'était une amitié d'enfance, qui grandit au fil des ans et dont ils mesuraient bien l'importance. Sans se le dire, comme de raison. Y a des affaires qui se vivent mais qui se disent pas tellement. C'était de même.
Après seulement quelques secondes à balayer cette photo de long en large, j'ai reconnu sans l'ombre d'un doute mon neveu, Jean-François, le fils aîné de mon frère Yves, le petit-fils de Papa, C'ÉTAIT Papa.... en 1941, mon petit Papa pas de sourire, comme je l'ai rarement vu, c'est bien vrai qu'il avait eu une grande fièvre, ça me revenait là... Je peux pas vous décrire mon émotion. Ma mère a eu la même, ma fille aussi, et mon mari, et la semaine dernière, mon frère Yves était sans voix (avec le même petit rire gêné de Papa) quand je lui ai montré cette trouvaille d'archives. Cette photo-là, c'est une vague... une vague à l'âme!
Et tout à côté de Papa, comme depuis l'enfance et tout au long de leur vie, c'est pas un autre que... Évé à mon oncle Albert, le père de mon amie de toujours, Claire, mon amie d'enfance.
Alors, Jocelyn et Claire, je vous suggère de cliquer dessus pour la voir de plus près, et même de l'enregistrer pour la conserver dans vos archives et pourquoi pas, la partager avec vos proches? Je n'ai pas besoin de vous dire où ils sont, je suis certaine que vous saurez les reconnaître, la vague vous submergera vous autres aussi. Pour les autres qui voudraient les repérer, je laisserai le premier commentaire de l'autre côté de ce billet.
On s'en va aux Iles!
Du 24 juin au 1er juillet, nous y serons, à la Dune du Sud, au Havre-aux-Maisons, mais on ne passera pas nos journées là, vous pouvez compter là-dessus, on sillonnera les Iles d'un bout à l'autre, il y a trop de choses à voir et à vivre là-bas, au pays de mes parents et de tous ceux qui sont venus au monde avant eux, un peu notre pays en héritage à nous autres aussi, celui qu'on aime à revoir, parce qu'on l'aura jamais assez vu.
Des compagnons de voyage
Après avoir réservé nos billets d'avion, le mois dernier, j'étais dans une vraie euphorie. Comme ça m'a pris une grosse partie de l'après-midi tout coordonner, j'ai remis au lendemain la réservation de l'hébergement et la location d'une voiture. Ce soir-là, trop contente d'être heureuse, j'appelle mon frère Jocelyn, à Lévis, pour prendre de leurs nouvelles. Comme ça. Tout bonnement.
Parle parle jase jase, je finis par conter à Joce notre affaire aux Iles, les dates et tout ça, eux qui sont allés deux fois avec leurs enfants dans les dernières années et qui ont adoré ça à chaque fois, les enfants aussi. Et puis, on connaît le même monde, on a la même parenté! À la fin, je lui dis : « Ça vous tente pas de venir avec nous autres? »
Et là, si vous le connaissez pas, je vous l'apprends, c'est tout à fait le genre de mon frère qui me répond, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde : « Attends, j'en parle à Guylaine, donne-moi 10 minutes pis je te rappelle ». Et ça n'a même pas pris 10 minutes!
On y sera tous les quatre, aux mêmes dates! Bonheur doublé, quadruplé, décuplé... J'ai donc réservé dès le lendemain matin notre chalet pour 4 personnes là où l'on voulait s'installer, à la Dune du Sud. C'était comme par hasard le dernier qui restait de libre dans ces dates-là, la chance est avec nous. Pas besoin de louer une voiture, Joce et Guylaine arrivent de Lévis avec leur voiture, par le bateau de Souris, Ile du Prince Edouard, seulement quelques heures après nous et ils repartent le 1er juillet, quelques heures avant nous, ils nous laisseront à l'aéroport de Havre-aux-Maisons en passant. Pas plus compliqué que ça. Je vous le dis, on a le vent dans les voiles!
Depuis ce temps-là, chaque fois qu'on se parle et qu'on veut se conter quelque chose d'important ou de significatif, comme on a l'intention d'aller grimper ensemble la « Big Hill » à l'Île d'Entrée, on se dit : « On se contera ça en haut de la Big Hill »!
Ça fait que... Joce... Ta réaction à la vue de Papa en 1941, à la gare de Québec, en provenance des Iles, en direction de l'Abitibi... « Tu me conteras ça en haut de la Big Hill... » ou avant (je suis curieuse de t'entendre, montre ça à Guylaine aussi).
Et ma belle Claire, je pense à toi si souvent, je te fais le plus gros câlin, je t'embrasse fort fort, comme tu embrasseras ton cher Papa, Évé à mon oncle Albert, et ta Maman, Marguerite à François.
46 commentaires:
Comme promis...
Où est Papa? Pas mal à gauche!
Deuxième rangée, on voit un petit garçon avec un chapeau bien enfoncé? C'est pas lui!
C'est juste à droite de lui... Papa a une casquette plate, pas de sourire, le regard sombre... Rappelons-nous qu'il avait une grosse fièvre...
Et à la droite de Papa, droit et fier, pas de sourire lui non plus, l'heure était grave probablement... On dirait qu'il a un uniforme mais c'était plutôt un bel habit... C'est lui, Évé à mon oncle Albert.
J'imagine ce que tu as dû rêver devant cette photo, moi ça m'intéresse toujours, même quand ce n'est pas de ma famille. Prends le temps d'y rêver à ce voyage, quand on est dedans ça passe tellement vite. Je suis bien contente pour toi.
@ Solange : C'est vrai, ça. Moi, un voyage, c'est toujours un bon investissement, parce que j'y rêve pendant 3 mois avant et je surfe sur la vague encore 3 mois après, ça revient pas cher de l'heure!
La dernière fois que j'ai été aux Iles, ça m'avait pris du temps à revenir sur le plancher des vaches. Mon coeur était resté là-bas pendant longtemps! En fin de compte, je pense que j'en étais jamais revenue à 100 %...
;o)
Je suis bien contente pour moi, moi aussi, hihihi.
Quel beau voyage de rêves!
As-tu une place pour moi dans tes valises...
Je fais très bien la cuisine et je suis d'agréable compagnie.
Tu pourras ainsi visiter à ton saoul avec Crocodile toute la parenté.
J'ai vu ton titre sur le site à Blais et je ne peux pas m'empêcher de te dire que, moi aussi, quand je suis partie des Îles, j'ai eu une grosse fièvre. Je n'ai aucun souvenir de la traversée ni de la route jusqu'à Québec où là, j'ai commencé à me réveiller de temps à autre. Une semaine complète dans les vaps et une autre pour m'en remettre. Au final, m'en suis jamais remise et je n'y ai habité que deux ans !
Et dire qu'ils veulent remettre ça avec le Plan Nord. "Un royaume vous attend" comme le docu de Perrault.
Je vous souhaite un excellent séjour.
Bonsoir Zoreilles!
Une première impression sur ce billet extrêmement touchant. Outre la grande émotion que tu as ressentie et qui touchera également les membres de ta famille élargie, c'est que TOI, tu aies déniché cette photo. Je dirais plus que c'est la photo qui t'a dénichée parce que...
"Mon coeur était resté là-bas pendant longtemps! En fin de compte, je pense que j'en étais jamais revenue à 100 %... "
To coeur contient aussi toute l'émotion "historique" des Madelinots.
Le hasard n'a pas de prix.
Je reviendrai. Bonne nuit!
@ Le factotum : Et dire que tu y étais presque, aux Iles, quand t'as été parti ces dernières semaines. Gaspésie-Les Iles, c'est la même région, ils ont beaucoup de choses en commun, dont la mer, la pêche, les paysages, la chaleur des gens et plus encore...
J'amène rien qu'une petite valise de rien du tout mais je te fais une place dans mon ♥ et je te raconterai au retour, ça te va? Tu n'as pas à me convaincre de ton agréable compagnie!
@ McDoodle : Bonjour et bienvenue ici. Tu as séjourné 2 ans aux Iles? Comment t'as fait pour partir de là? Donc, tu soutiens ma théorie que trop de peine, ça peut causer une grande fièvre inexpliquée!!! Je voudrais bien que mon père vive encore pour lui rapporter ton expérience personnelle!!!
Mes parents et grands-parents n'ont jamais regretté d'être venus s'installer en Abitibi pour y faire leur vie mais n'empêche que je salue leur courage et leur goût de l'aventure de s'être arrachés de leur archipel de rêve, de leur famille et leurs amis. C'est ainsi qu'on reste tous très attachés aux Iles de la Madeleine.
Quant au Plan Nord, pars-moi pas là-dessus, j'en aurais trop long à dire!
@ Canneberge : Ah mon petit fruit préféré... Si tu savais comme ça fait longtemps que mon coeur est là! J'ai célébré mon 15e anniversaire aux Iles, j'ai reçu quelque chose dans ce voyage-là que c'est pas expliquable. D'ailleurs, j'y étais avec 3 de mes grands-parents, mon grand-père maternel était déjà décédé sans ça il aurait été là tellement lui aussi!
Les descendants des Madelinots en Abitibi, on a tous ça en commun, un attachement fort et profond aux Iles. Entre nous, quand on se rencontre, on se demande tout naturellement « Vas-tu aux Iles c't'année? » c'est comme notre mot de passe!
Je pourrais t'en conter des affaires jusqu'à demain matin, on dirait que j'ai un trop-plein dans mon coeur!
La dernière fois, juin 2008, j'avais jasé longuement avec le directeur du Musée de la mer, à Havre-Aubert, qui est aussi le lieu où l'on conserve les documents historiques qui témoignent de l'histoire des Iles de la Madeleine.
Plusieurs contingents sont partis des Iles au fil de l'histoire, pour les mêmes raisons et dans les mêmes conditions à peu près que mes 4 grands-parents. Il y a eu les contingents de la Côte-Nord, de la Gaspésie/comté de Matapédia, ceux des Iles en Ville (Verdun), du Saguenay-Lac St-Jean et le dernier, celui de l'Abitibi, est le seul qui ne soit pas documenté. Alors, j'ai pris ça comme « ma mission » parce que j'ai tant de documents, récits, photos, souvenirs, chansons qui doivent retourner à leur port d'attache, là où l'on risque un jour d'aller les rechercher... Déjà, la dernière fois, j'ai rencontré de la famille qui n'avaient jamais connu leurs grands-parents, ils étaient en quête de quelque chose que je pouvais leur apporter, le morceau du puzzle qui leur manquait. On avait les yeux pleins d'eau...
Toi là, pis ta façon vivante de raconter, j'ai ben de la misère à lire, tellement, j'ai du brouillard devant les yeux.
Je me rappelle, du temps où j'étais étudiant, la gang des Iles, au Collège de Gaspé, c'était toute une belle gang, je me souvient encore de plusieurs d'entre eux, j'en rencontre encore, quelques uns de temps en temps, par ici.
Hé oui, souvent, en regardant vers le large, j'ai comme l'impression, d'être connecté avec les Iles Madeliniennes, juste un peu plus loin que celle d'Anticosti.
@ Barbe blanche : Sacrés nuzôtes, on a le coeur tendre comme de la chair de pince de homards!
Ouais pis les Madelinots, on les reconnaît partout où ils passent, à cause de leur accent, Papa disait que son accent, c'était son passeport international!
Définitivement, t'es connecté avec les Iles, je le reconnais dans tout ce que tu poses, dans tout ce que t'écris. C'est la mer qui nous lie! Pis la poésie des noms de nos villages! Pis le coeur tendre aussi ;o)
J'étais au secondaire. Un contrat de deux ans avait retenu mes parents là-bas. *Soupir*
J'ai un ami, des Îles,qui lui, en arrivant sur le continent, vers les années 68 69, s'était donné, un accent plutôt parisien, difficile de dire d'où il venait.
@ McDoodle : Merci pour la précision. Ça ne m'était pas venu à l'idée qu'on pouvait se faire « imposer » les Iles!!! Tes parents devaient avoir une profession essentielle... J'en conclus que t'étais une ado puisque tu devais suivre tes parents. Ça doit forger la personnalité pour le reste de ta vie!
@ Barbe blanche : Un accent parisien aux Iles? J'en connais juste un, je te nommerai pas son nom, juste son prénom : Paul. J'ai jamais compris le phénomène! Je sais pas son histoire mais quand je l'entends chanter sur des compilations de chansons des Iles, je zappe par-dessus!!!
Salut merci pour cette photo si évocatrice.
J'ai regardé très longtemps pour trouver des gens et j'ai ressenti tellement d'émotions.De l'espoir, de la peur, du courage, de la détermination. Ce n'est pas facile le déracinement mais c'est porteur de tant de découvertes de nouveauté de déstabilisation.
Je regarde passer le CTMA vacancier près de ma maison et chaque fois c'est comme un fête dans mon coeur.Je sais que je suis sur la route de...
Partir des Iles à 13-14 ans devenir un homme en quelques semaines, devenir bucheron en quelques mois, dans les majestueuses forêts de l'Abitibi alors que tu n'as jamais vu un arbre (véritables) de ta vie...
Je sais que c'est de l'ADAPTATION EXTRËME et pour réussir ça et prendre racine de nouveau dans de nouvelle terres être heureux tout au long du processus il faut une intelligence hors du commun.
Moi ça m'émeut toujours!!!
Je me demande souvent s'ils savaient au moment de la traversée vers quoi ils se dirigeaient....c'est ce que je lis dans le visage d'Evé et de son cousin, mon Papa...
Ben comme tu l'as si bien dit, je vais voir tout ça juste avant toi. Même que je vais prendre galettes de morue ''double'' en pensant à vous autres. Gnan Gnan !
@ Joce : Encore une fois... T'as pensé comme moi, on voit tout ça dans leur visage, toutes les émotions contenues dans cette photo, c'est émouvant quand on connaît la suite des choses... Et dire que Papa n'a jamais vu cette photo, il n'a jamais su qu'elle existait seulement et pourtant elle est si fidèle à ce qu'il racontait, par bribes, sans jamais se plaindre, en focussant sur les avenues pas faciles mais remplies de promesses qu'ils y ont cherché... et trouvé. Ils ont réalisé tout ce qu'ils ont rêvé et ont su se faire un chemin à la largeur de leurs épaules, malgré toutes les embûches, c'était fait fort, ce monde-là. Et puis, fallait être brillant, comme tu dis, mais surtout avoir du courage au quotidien, une attitude incroyable, une capacité d'adaptation extrême. « Ils nous ont inventé un pays à la mesure et leur rêve et ils rêvaient grand », c'est ce que ça m'a toujours inspiré.
Devenir un homme en quelques semaines, t'as jamais si bien dit... S'en aller travailler dans les chantiers et trouver la vie belle, encore et toujours. Une inspiration!
C'est pour ça qu'il faut que cette histoire soit racontée, sans entrer dans les détails personnels de chacun, mais qu'on sache l'essentiel, au point de vue historique, et que ce soit consigné au Musée de la Mer. Pas pour nous autres, on sait ça, on les a connus, ces grands hommes et ces grandes femmes qui construisaient notre pays, ces aventuriers au coeur vaillant et à l'âme fière, mais pour nos enfants, nos petits-enfants et leurs petits-enfants, qui voudront peut-être savoir un jour d'où ils viennent.
On se souviendra d'eux, quand on sera su'a Big Hill et je suis très fière que tu veuilles venir avec moi au Musée de la Mer. On mettra tout notre butin sur le comptoir, au nom de tous ces pionniers Madelinots en Abitibi, on sera le lien entre eux et nos descendants.
Après ça, on ira s'en payer toute une au Café de la Grave!
@ Joce : J'ai pas fini... !!!
Avec Félixe, on joue souvent « au phare ». J'ai un très beau livre sur les phares, on le regarde souvent ensemble, elle adore ça et moi aussi (il y a beaucoup de phares aux Iles dont j'ai aussi les photos). Avec un jeu de blocs, on construit des phares très hauts et on a plein de petits bateaux avec du monde dedans, qui s'en reviennent sur le rivage quand le gardien allume le phare (on a une p'tite spotlight!...)
Je pense qu'on a un devoir de mémoire!
Et tes enfants aussi ont bénéficié de tout cet héritage quand vous les avez amenés là-bas à deux reprises. Jean-Mi qui pleurait en partant des Iles, parce qu'il voulait pas s'en aller, c'est devenu un fait marquant aux Iles, j'en ai entendu parler quand j'y suis allée.
Et toi qui part si souvent sur le CTMA...
Moi, je me fais dire encore de temps en temps que j'ai un petit fond d'accent madelinot, ça me vire à l'envers à chaque fois... de fierté!
@ Crocomickey : Faut croire qu'on était pas dûs... On aurait voulu s'éviter qu'on n'aurait pas fait pire... C'était pourtant pas notre intention!
Comme je te dis, c'est le seul bémol dans tout ce voyage projeté.
Mais je vais aller au moins une fois au Château Madelinot, je te le promets, et j'en commanderai une assiette que je dégusterai en pensant à toi. Pas double portion, par exemple, j'ai assez de misère à ne pas reprendre le poids que j'ai perdu!!!
C'est le fun de venir ici et de se faire raconter les Îles.
J'ai hâte que tu y sois... pour encore nous raconter!
@ Guy : C'est le fun d'avoir quelqu'un pour les écouter, mes histoires des Iles!
J'ai hâte d'y être aussi mais j'ai déjà le coeur et la tête là-bas comme tu vois...
Merci d'être là, on le dit pas assez souvent.
Bonnes vacances chez dame Madeleine chère Zoreilles! Je me souviens de tous tes billets à ce sujet, de ton émerveillement, et au mal à retomber sur le plancher des vaches, revenir à la routine quoi!
Je vous souhaite à tous un voyage magnifique en famille, loin des tracas du quotidien. De temps à autres ça fait du bien...
Lise
"On était des dizaines,
D'obligés, ou de rêve
À crever les eaux de mer
Avec un monde à bâtir
Des enfants du partir
Lancés dans l'horizon,
Les vent dans l'avenir.
Le voyage pour de bon.
Dans les bras de la houle,
La boussole en dérive,
On se retroussait la brise
Dans le destin chavirant...
D'elle, immense,
La vieille mère-chanson
Qui nous avait endormis
Sur un air d'espérance.
On était des centaines
On la savait encore,
On l'apportait partout,
Du désir à la mort.
Le chant, comme un cri
Pour s'accorder les sueurs
Les métiers puis les scies
Puis les battements du coeur.
Dans le ciel incertain,
On tirait de quoi vivre
Et des terres en défriche,
On cultivait le temps...
D'elle, immense,
La vieille Mère-Chanson
Qui nous avait consolés
Sur un air d'espérance..."
Fred Pellerin
Aujourd'hui, j'ai écouté cette chanson dans une émotion différente. Elle me parlait de ton billet, de tes ancêtres!
Bonne journée Zoreilles!
J'aime beacoup ces photos anciennes qui nous rendent notagiques et rêveurs. J'essaie toujours d'imaginer ce qu'ils vivaient au momennt où la photo a été prise.
C'est un voyage que j'aurais bien aimé faire moi aussi. Nous y avons des amis de Longue date: Raymond et Annie Gauthier que nous avons rencontrés il y a quelques semaines au funéraille de Mado Fortier Bouque. Des gens sympathiue que nous n'avions pas revus depuis 50 ans.
Des histoires comme la vôtre, il y a de quoi en faire un livre. Je suis sûr que tout n'a pas été écrit. Ton talent permettrait une réalisation comme il n'en existe probablement.
J'aime bellememt les gensd'ici que j'ai parfois d'écrire une biographie sur les gens les plus pittoresqes.
Il m'est arivé souvent de parler avec des gens accostés à tot hasard pour découvrir de véritables célébrités. L'une m'a dit qu'il était le fils ou le petit fils de Joe Desbardeux que Vigneault a mis en chanson. La semaine dernière,à l'aéroport,je jasais tout bonnement avec un monsieur Vigeault,cousin de Gilles Vignault. Il me dit que on père a été le premier maie de Sept-Il.
Tous ce beau monde ient des Iles. Dans ce contexte,ily a de quoi être fiers de ses racines de madelinots.
Si j'ai des fautss,je m,en excuse. Jai mon doigté. Mais jene vois presque pus ce que j'écris. Mes cataractes sont trop avaancées.
@ Lise : Merci. Je vais patienter... deux mois encore... mais ça va passer vite.
Aller là en couple, en famille, c'est encore plus merveilleux, c'était un rêve, comme quoi il faut toujours croire à ses rêves!
Le seul de nous quatre qui va « découvrir » les Iles de la Madeleine, c'est Crocodile Dundee mais comme il vit avec moi depuis 35 ans, il en a entendu parler pas mal, encore plus que vous autres, hihihi!!!
@ Canneberge : Ah que c'est beau, que c'est donc beau, que c'est donc vrai... du grand Fred Pellerin, ça me surprend pas, je l'aime tellement, lui. Et je connaissais pas cette chanson, je te remercie de me la faire connaître, elle raconte tellement l'histoire de mes familles.
La vielle mère-chanson qu'il dit...
J'ai le goût d'en offrir une à mon tour, une pas connue ailleurs que dans nos familles, une chantée en masse, dans toutes nos veillées... Nos vieux la chantaient avec tellement d'émotion, ils l'avaient vécue cette chanson, chaque strophe était remplie d'images et de larmes refoulées, alors, ils nous la chantaient d'une voix forte et douce en même temps, toujours dans un moment solennel, on aurait pu entendre une mouche voler... Elle avait été composée par une certaine Léda Turbide il paraît, expressément pour les Madelinots de 1941 et 1942 qui s'en venaient en Abitibi...
Aujourd'hui, nous, les descendants, c'est encore un peu notre hymne...
Nous quittons les Iles de la Madeleine
C'est demain que nous devons partir
Du courage oublions toutes nos peines
Et gardons les plus beaux souvenirs
Ce sera le coeur rempli de larmes
Que nous ferons nos derniers adieux
À notre petit village
Et à tous ceux qu'on aime le mieux
À notre petit village et à tous ceux qu'on aime le mieux
Ce soir mes amis
Nous voilà réunis
Permettez-moi de vous chanter
Ce petit récit
De notre cher pays
Car demain peut-être
La peine penchera votre tête
Et sur le bateau
Parmi les sanglots
Qui s'envoleront loin sur l'eau
Nous quitterons les Iles de la Madeleine
C'est demain que nous devons partir
Du courage oublions toutes nos peines
Et gardons les plus beaux souvenirs
Ce sera le coeur rempli de larmes
Que nous ferons nos derniers adieux
À notre petit village
Et à tous ceux qu'on aime le mieux
À notre petit village
Et à tous ceux qu'on aime
Le mieux...
(P.S. Je la chantais à mesure que je te l'écrivais... pis j'ai même pas braillé!!!)
@ Jacks : Oui, comme tu le sais très bien, Havre-Saint-Pierre, Natashquan et plusieurs autres villages de la Côte-Nord ont été fondés par des Madelinots. Ils étaient d'ailleurs les premiers contingents partis des Iles, et nous, en Abitibi, sommes les derniers (1941-1942). Ils ont encore toute cette culture maritime et acadienne bien ancrée dans leurs patronymes d'abord, dans leur musique, leur culture, leur humour, leur accent, leur langage, leur mentalité. Vigneault est l'un de ceux-là, pas nés aux Iles, mais c'est tout comme, quand on l'entend, qu'on le lit, qu'on l'écoute, on reconnaît d'où l'on vient. Roland Jomphe était aussi l'un de ceux-là, parent avec nous d'ailleurs, je t'apprends rien, il a fait sa marque bien au-delà des trésors de la Minganie qu'il a fait connaître partout.
Écrire cette histoire, oui, je l'ai déjà fait, avec ma grand-mère maternelle, Éva Poirier, qui l'a vécue de si près qu'elle n'avait pas oublié un seul détail. J'ai fait sa bio à l'été 1993, j'ignorais alors qu'à 88 ans bien sonnés, elle allait nous quitter à l'automne de la même année. J'ai conservé l'essentiel de nos entrevues, 240 minutes de pur enchantement, c'est notre histoire. J'en laisserai une copie au Musée de la mer, à Havre-Aubert. De ça et de bien d'autres documents aussi (sa biographie, des photos, documents divers, articles de journaux, lettres).
Tu as des cataractes, toi? Zut, une autre chose qu'on a commun mais je te souhaitais jamais ça! Moi, je les ai eus avant toi, tra la li la laire! Mon premier a été opéré à 31 ans, mon deuxième à 42 ans, je suis toute refaite à neuf!
Mais je me souviens de mes difficultés AVANT l'opération, tu vas voir, tu vas « revenir au monde » après l'opération. À chacun de tes deux yeux, tu vas te sentir revivre.
Je te souhaite ça pour bientôt, que la liste d'attente ne soit pas trop longue... Maintenant, on peut aller dans le privé, je me suis presque rendue là à 42 ans...
Merci Zoreilles pour ce beau cadeau... car tout ce qui est relié à la mémoire d'un peuple, est un véritable cadeau pour la "naissance" de ce peuple, pour la compréhension du présent et pour la suite du monde.
Ça devait "donner le frisson" lorsque les plus âgés la chantaient. Quel courage avaient ces gens qui quittaient tout! Je n'arrive même pas à imaginer.
"Ce sera le coeur rempli de larmes
Que nous ferons nos derniers adieux
À notre petit village
Et à tous ceux qu'on aime le mieux"
Zoreilles,
ce matin j'étais au centre-ville Montréalais (pas le choix, j'avais un rendez-vous concernant maman), et j'ai assisté, de loin, aux affrontements étudiants/policiers. Le cauchemar.
Notre société est très malade; j'ai mon opinion à propos des étudiants, mais la grosse face hilare de Charest, sur Cyberpresse, plaisantant à propos de leurs revendications, est à vomir!
Je m'envolerais sur une autre planète si je pouvais...
Je suis loin de ton billet, mais j'avais besoin d'en parler.
À Lise,
J'ai écouté les commentaires de Charest à Radio Canada.
Inacceptable.
C'est comme de dire, débarrassons-nous de ces misérables en les envoyant au Nord!
@Factotum,
ce qui s'appelle faire d'une pierre deux coups, dans la malveillance et la moquerie...ce en quoi le monsieur est expert.
Moi aussi ça m'enrage....Charest fait encore la preuve de son arrogance,il traite les étudiants avec tant de mépris....ça me choque profondément et dans la même phrase il en dit très long sur sa conception du Nord.....une sorte de Sibérie ou de Guatanamo!
Confier le NORD à cet homme serait irresponsable...ça fait si longtemps qu'il l'a perdu!
Zoreilles,
À propos de Ronald McDonald et de sa famille de clowns, je suis comme Lise et les autres, il fallait que j'en parle.
Arrogance, mépris, condescendance...c'est révoltant.
La nausée. Personne n'a le droit de traiter nos jeunes de cette façon!!!
@ Canneberge : Je te cite : « car tout ce qui est relié à la mémoire d'un peuple, est un véritable cadeau pour la "naissance" de ce peuple, pour la compréhension du présent et pour la suite du monde.» si tu savais comme tes mots sont de la musique à mes zoreilles.
Je te fais un gros câlin ♥
@ Lise, Facto, Joce, Canneberge et les autres :
Je dois partir pour la fin de semaine mais je vous laisse en discuter comme ça vous chante, je suis tellement indignée moi aussi que j'aimerais participer avec vous tous à cet échange.
Parce qu'on sait maintenant hors de tout doute ce que Charest pense du Nord, si on doutait encore, là, on serait fixés.
Aussi, que de nos étudiants soient les chefs de file dans ce mouvement de ras-le-bol, je trouve ça de valeur pour eux autres, on leur en met trop sur les épaules, ces soulèvements étaient inévitables avec la grogne de toute la société qu'il y a en dessous.
Charest, si c'est pas la population qui l'enlève de là, ce sera ceux qui tirent les ficelles, parce qu'il est tributaire de ces gens-là et ces gens-là ne discutent pas longtemps. (Ceux qui tirent les ficelles).
Je vous laisse de l'eau chaude en masse, faites-vous du café, du thé, de la tisane, faites comme chez vous, en mon absence, je vous ouvre toutes grandes les portes de Chez Zoreilles. Il n'y aura pas de modérateur ni d'animateur, on se fait confiance.
Quant à moi, j'ai l'habitude de décrocher des médias quand je vais au campe. Pas cette fois. La travailleuse décrochera de son boulot mais la citoyenne suivra ce qui se passe, c'est trop important.
Et puis, il y a le Jour de la Terre le 22. Faut pas passer à côté de ça.
Bonne fin de semaine!
Comme tu dis Zoreilles, on sait hors de tout doute ce que Charest pense du Nord, et aussi ce qu'il pense des étudiants, ces jeunes hommes et jeunes femmes qui sont la relève de demain. Un manque de respect total, manque d'empathie, et pour ce qui est de l'écoute on repassera.
Bonne fin de semaine (même si tu es déjà partie); j'ai beau être trop souvent déconnectée de la réalité, fuir dans les livres et ne pas écouter les nouvelles chaque jour, je vois ce qui se passe. Aujourd'hui il y a eu une manifestation à propos du Plan Nord, toujours à Montréal évidemment puisque le palais des congrès est ici.
Le Jour de la Terre demain oui, mais qui ne signifie rien pour ceux (nos gouverneux) qui devraient être sensibilisés...
Désolant!
J'aime aussi beaucoup regarder des photos anciennes. J'en ai receuillies plusieurs en faisant le tour de la parenté. Hier soir,j'avais un souper à la cabane à sucre avec deux amies. On nous a installées à une table avec quatres personnes.Ces gens venaient des îles de la Madeleine,Natashquan,et Septs-îles!J'ai adoré placotter de tout avec eux et ce pendant trois heures. Le Monsieur était un conducteur de bateau à la retraite.Alors imagine les anecdotes que nous avons entendus. Et ce charmant accent que dire...formidable.Je voulais en savoir plus sur les baleines,les bébés phoques,les phares,etc...J'ai tellement apprécié notre conversation que je ne me souviens plus trop ce que j'ai mangé. Ils m'ont vendu l'idée qui me trotte depuis trop longtemps d'aller visiter ce coin de pays. Quand ils sont parti on s'est tous fait l'accolade et ils m'ont donné leur adresse et téléphonne Incroyable quand même. Ils m'ont dit qu'ils seraient enchanté de me faire visiter. Des gens tout simple et adorables.Et quelle générosité! Mes amies en reviennent pas elles non plus. ¨Ca m'a changé les idées surtout après ce que je venais d'entendre aux nouvelles sur les `"clowneries" de notre premier ministre. Je suis partie enragée et revenue remplie de bonheur. Merci pour ton billet et je lève mon chapeau à tout ces gens qui sont allés en Abitibi construire une autre vie.Bonne fin de semaine chère Zoreilles.
@ Lise : Désolant, d'accord, quand on voit et qu'on entend ce qu'on veut faire de notre pays (le Québec) et son grand territoire, riche de ressources, comment on enligne nos politiques, ces choix de société imposés, avec lesquels on n'est pas d'accord...
Mais il y a de l'espoir aussi, c'est ce qui me console, quand je vois des populations se mobiliser, grâce à ces jeunes étudiants qui ont réveillé la majorité silencieuse. Le Plan Nord, c'est pas tout le monde qui est prêt à faire un chèque en blanc à Charest... Pour les gaz de shiste, l'exploitation du pétrole, des mines, des forêts, il se passe quelque chose en ce moment et c'est porteur de changement, de renouveau il me semble.
Pour le Jour de la Terre, à Montréal, il y avait foule. Dominic Champagne a réussi quelque chose de beau, de grand, de populaire, on ne pourra plus arrêter ça maintenant.
Dans les régions, les gens se sont mobilisés aussi énormément. Au-delà de toutes nos espérances. J'ignore si la nouvelle se rendra jusqu'à vous mais à Rouyn-Noranda, par exemple, il y avait une mobilisation citoyenne et familiale où l'ambiance était à la solidarité et à la fête, ce qui n'a pas empêché les revendications concertées, les prises de position, le grand réveil du monde impliqué qui dit à l'unisson : « Vous ne nous passerez pas n'importe quoi, on ne se laissera pas faire ». Mon gendre y était avec la petite Félixe, ses parents et plein d'amis, il m'a dit que c'était impressionnant d'y être et de le vivre, ce Jour de la Terre à saveur autant politique qu'environnementale que sociale. Pacifiques mais mobilisés et engagés, c'est ce que nous étions hier.
Ça a eu lieu comme ça, partout au Québec. Montréal était le point central, et c'était représentatif de tout ce qui se passait au Québec.
@ Étoile : Chanceuse, tu as pu vivre ce beau moment avec un capitaine de bateau et d'autres personnes aussi authentiques et chaleureuses que lui... Oui, tu as dû en entendre des belles histoires et des anecdotes!
Ne sont-ils pas chaleureux et accueillants, ces gens-là? Quand on est fier de son pays et de ses origines, on voudrait partager ça avec le plus de monde possible...
Bien souvent, notre fierté prend racine dans notre histoire. Si je parle souvent des Iles et des Madelinots, de ceux qui sont venus nous inventer ailleurs, sur la Côte Nord, en Gaspésie, dans le Bas-du-Fleuve, au Saguenay Lac St-Jean ou en Abitibi, des nouveaux paradis, ce n'est pas qu'ils sont meilleurs que les autres, c'est tout simplement parce que c'est l'histoire que je connais le mieux. Mais la même chose existe partout au Québec, nous sommes une nation jeune, toute jeune, et tous nos ancêtres étaient de cette trempe-là, il faudrait qu'on s'en souvienne... et qu'on s'en inspire. Beaucoup de chemin a été fait, ils nous ont débroussaillé le chemin dans des conditions difficiles mais nous devons le continuer, ce chemin-là!
Pour moi, une photo ancienne, en noir et blanc, avec des expressions et des visages qui « racontent », ça signifie tout ça. Ce sont des trésors, les nôtres, on a juste à fouiller dans le coffre!
une belle photo, mémére Eva m'en avait montré et la mère de Luc aussi. Et j'ai tellement aimé l'histoire que me racontait Eva quand elle a quitté les îles, je lui demandais si souvent de me la répéter.
Je trouve très courageux ces gens qui ont laissé leur vie pour aller en bâtir une autre ailleurs. Moi je n'ai fait que quitter Québec pour aller vivre à Matagami et j'ai trouvé ça tellement difficile
Alors je les imagine, leurs conditions de voyage étaient pas mal plus difficiles...
@ Voyageuse : Sans vouloir rien leur enlever, ils partaient en contingents, 102 en 1941, (mon père et la famille de Pauline en faisaient partie, c'était ceux de l'Îe Nepawa) et 104 en 1942, (ceux de Roquemaure) dont Grand-Maman Éva t'a parlé et qui se retrouve dans sa bio.
Moi, ce qui me frappe, c'est que plusieurs familles l'ont vécu en même temps et la tradition orale n'en rend pas compte de la même manière dans les familles. La « version » de Grand-Maman, très axée sur « se faire une vie en pays neuf » est loin d'être la plus populaire, c'est pour ça qu'elle détonne et que ça dérange un peu. Mais comme elle est la seule qui l'ait racontée et que ses propos ont été consignés par écrit (et enregistrés) je vais quand même laisser sa bio au Musée de la mer, à Havre-Aubert, en mentionnant que c'est une version plutôt positive de ce qu'elle appelait, en riant, « le Grand Dérangement »!!! Cette même histoire, du point de vue « c'est donc pas drôle, la misère qu'on a eue », je suis pas inquiète, la tradition orale s'en occupe et je l'ai encore constaté quand j'ai été aux Iles la dernière fois...
Quand tout le monde vit la même chose (déracinement, difficulté d'adaptation, simplicité pas tout le temps volontaire (!) mais qu'on sent la proximité et la solidarité partout autour de soi, ça devient une question de survie de regarder par en avant et personne ne se pose trop de questions eixstentielles...
En ce sens, je comprends très bien que quitter Québec pour Matagami, à l'âge que t'avais, ça devait être beaucoup plus difficile.
Les conditions de voyage étaient épouvantables, oui, mais ça ne durait que quelques jours. Les conditions de vie, une fois arrivés ici, faisaient paraître les conditions de voyage tellement plus douces!
Oh comme on la sent heureux notre Zoreilles d'aller à la source en famille !!
Est-ce que ce sera une 1ère pour Crocodile Dundee ?
@ Mijo : T'as tout saisi, comme quoi on est proches l'une de l'autre, malgré la Grande Bleue qui sépare nos maisons!
Oui, ce sera une grande première pour Crocodile Dundee, le seul d'entre nous quatre qui n'est pas encore allé aux Iles de la Madeleine. J'ai très hâte de voir comment il va vivre ça. Lui, c'est un gars de la terre, pas de la mer, il pourrait bien être complètement dépaysé... J'ai l'impression qu'on va beaucoup rire, nous serons en très charmante compagnie. Chaque fois qu'on fait un petit voyage avec Joce et Guylaine, on rit comme des fous, la chimie opère et tout devient prétexte à rigoler.
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