mardi 19 janvier 2016

TÉLÉ-NOSTALGIE


Des raquettes dans la neige... en attente... Je me souviens d'avoir pris cette photo en pensant qu'elle n'avait pas d'âge. Je rêvais même qu'elle pourrait être le point de départ d'un roman. 

  
Mon mirador devient inhabité mais pourtant si lumineux pendant les mois d'hiver. 


Quand on regarde en arrière le chemin parcouru, on est tenté de croire que c'était mieux avant. 

TÉLÉ-NOSTALGIE 

La nouvelle mouture de la série télé « Les Pays d'en haut » diffusait le deuxième épisode hier soir.

Je suis de ceux et celles qui adorent les séries historiques qui nous font mieux connaître des personnages qui ont réellement existé, qui ont développé une région, un pays, un peuple, qui nous en apprennent sur qui l'on est et d'où l'on vient. 

Les personnages célèbres de l'histoire de la colonisation des Laurentides, particulièrement à Sainte-Adèle, avaient donné lieu à des émissions à la radio que je n'ai pas écoutées du tout, parce que j'étais trop jeune, mais la série télé « Les Belles histoires des pays d'en haut » je l'ai toute regardée et même quelques-unes des émissions en reprise puisqu'elles ont été et sont encore, je crois, diffusées régulièrement. 

J'avais lu qu'il fallait s'attendre à autre chose et surtout, ne pas comparer les deux productions. La nouvelle version serait beaucoup plus proche de la réalité des faits comme ils se sont déroulés à l'époque et ça me plaisait énormément de savoir que Donalda serait moins soumise, plus rebelle avec son âme fière, que le curé Labelle serait représenté comme un visionnaire pas toujours en harmonie avec le clergé de son temps, plus près des pouvoirs politiques, qu'on allait assister dans ces récits à la naissance d'une région du Québec qui parlerait aussi beaucoup du développement du Nord, avec un grand N. 

J'étais donc le public-cible idéal et je n'allais pas manquer cette série pour aucune considération, surtout que d'excellents comédiens y incarnent leurs rôles avec tout le talent qu'on leur connaît. 

On a dit en faisant la promotion des Pays d'en haut que les vieux n'allaient pas y trouver leur compte et qu'ils allaient peut-être même s'y sentir un peu perdus... Eh bien je vous annonce que je suis rendue vieille et ça m'a frappée à l'écoute des deux premiers épisodes. 

Je m'explique : Bien sûr, la colonisation des Laurentides, comme de toutes les régions du Québec, met en scène des pionniers, des aventuriers, des débrouillards, des pas peureux mais avec des coeurs gros de même et des valeurs nobles qui n'ont pas d'âge... comme mes raquettes posées dans la neige! Ils vivent des drames, des difficultés, des misères mais à travers tout cela, il y a de l'amour, de l'amitié, de l'entraide, des liens tissés serré qui enrobent leur quotidien difficile. En tout cas, c'est ce qu'on voyait dans la vieille série.

Il y avait Séraphin qui faisait des misères à tout le monde, qui abusait de ses pouvoirs, Bidou le chouchou du père Laloge, qui prenait un coup solide et n'était fiable pour 5 cennes si ce n'avait été de sa femme, Nanette, belle-soeur et grande amie de Donalda. Mais on pouvait aussi être amusés, éblouis et divertis par les amours de Florent, le fils du forgeron, avec la belle Éphigénie, fille du notaire. Des classes sociales différentes que l'amour unissait. Donalda avait beaucoup d'amies et d'alliées, je pense seulement à Arthémise, l'épouse d'Alexis. Todore Bouchonneau dit des Bouchons, le marchand général, était drôle, impulsif et émotif. La belle grosse Georgiana qu'il avait épousée, en menait large au magasin comme dans son couple mais elle lui avait donné une belle-fille à aimer, Aurélie qui travaillait à Montréal, pour son boss Réné, amoureux d'elle. Une femme de carrière, c'était rafraîchissant à voir aussi. 

Le notaire Le Potiron fréquentait la maîtresse de poste discrètement, la belle Angélique qui était capable de mettre Séraphin à sa place. Basile Fourchu et sa femme, La Scole, s'aimaient beaucoup et avaient une nombreuse famille. La Scole travaillait au Château, ce qui nous amenait à mieux connaître la riche héritière Baby, son fils Léon, qui aimait les colons qui le lui rendaient bien. Et puis, le beau Alexis, une sorte de héros épris de justice, Jambe-de-Bois, le sage qui avait l'injustice en horreur lui aussi, le père Ovide pour lequel on n'avait pas d'admiration, le rapporteur officiel à Séraphin, endetté et redevable à vie à son créancier sans coeur, La Lionne, son épouse, et Rosa-Rose, si sympathique, formaient une belle équipe derrière le comptoir de l'auberge. Bref, des bons moments et des personnages typiques et attachants, on n'en manquait pas. 

Dans la nouvelle série que je vais continuer à regarder même si je suis vieille (!) je n'ai vu jusqu'ici que des drames humains, du sang, des bagarres, de la misère sans espoir, de la mesquinerie, des abus de pouvoir, de l'orgueil démesuré, des amours déçues, du racisme à l'endroit de Bill Wabo et des entreprises vouées à l'échec à brève échéance. On le sait d'avance que ça va aller mal et il n'y a rien pour enrober tous ces drames et ces malheurs.  Ça manque d'humanité et de bonté, moi je trouve. 

Les concepteurs et réalisateurs de la nouvelle série ont raison, je suis vieille et nostalgique! 

28 commentaires:

Réjean Mélançon a dit…

Bonjour Zoreilles,

Il faut dire que du temps de la vieille série, il n’aurait jamais été possible de présenter les images qu’on se permet de nous montrer, aujourd’hui. Alors on édulcorait le tout, pour rendre cette histoire plus présentable aux jeunes que nous étions et aux adultes, il faut le dire aussi, très fortement sous l’influence du clergé de l’époque.

Tout comme toi, j’ai adoré le charme de la vieille série, qu’il m’arrive encore très souvent de regarder avec les reprises à ARTV. Cependant, en tant que sexagénaire, actuellement, j’apprécie ce qui me semble être plus proche de la réalité. J’ai bien mûri avec le temps, et j’ai aussi beaucoup médité sur la vie et la société. J’ai appris à lâcher-prise, ce qui me permet de réfléchir en gardant la tête froide, et d’en apprendre toujours plus sur moi-même. C’est comme cela que j’ai appris que j’étais aussi responsable que tous les autres, de l’état de la planète.

La question est:

- Préférons-nous ne rien connaître de la violence et de la misère, afin de maintenir intacte, notre tranquillité d’esprit ? Ce qui laisse le champ libre à ceux qui abusent, et n’aide en rien à l’amélioration de notre façon de penser et de faire, centrée sur la réaction instinctive (très souvent inappropriée) à ce que la vie met sur notre route. C’est cela, la cause véritable de toutes ces violences et cette misère.

- Ou voir la réalité telle qu’elle est, afin de mieux réfléchir aux raisons des violences et de la misère que l’on voit dans l’actualité. Pour ce faire, il nous faudrait apprendre à lâcher-prise, pour mieux méditer la question et nous imprégner alors des intuitions et perceptions intérieures, qui seules, peuvent nous amener à changer notre façon de faire ?

Le monde ne pourra s’améliorer que lorsque chaque individu, individuellement, apprendra à se changer lui-même. Sans cela, il est utopique de penser qu’un jour peut-être, ce sera le paradis sur Terre.

Zoreilles a dit…

@ Réjean : Eh que je suis contente de te lire... J'aime la réflexion que tu fais sur tout cela. Effectivement, la nouvelle version est plus réaliste, c'est ce que les historiens disent. Et moi, l'idéaliste finie, j'aimais mieux quand tout cela était enrobé de belles histoires. D'ailleurs le titre de la vieille série était : « Les Belles histoires des pays d'en haut » alors que la nouvelle est tout simplement : « Les Pays d'en haut », autrement dit sans les belles histoires qui me berçaient alors.

Ça dit beaucoup sur moi, j'en suis bien consciente.

La résilience dont beaucoup de personnes font preuve vient peut-être du fait qu'ils mettent l'accent sur ce qu'il y a de beau pour vivre au mieux avec le moins beau. Je ne sais pas, je dis ça de même, pour me faire pardonner d'être aussi Walt Disney que je le suis!

Mais je remarque aussi que je ne suis plus intéressée parce que je ne me retrouve plus dans les différentes séries et téléromans présentés à la télé et pas non plus au cinéma. Le monde change. Je ne refuse pas de le voir mais moi, les drames, le spectaculaire, les choses tristes, dures, violentes, l'injustice, l'abandon, les personnes vulnérables et sans défense, le superficiel, le glamour, l'abus de pouvoir, les trahisons, les infidélités, les magouilles, ça me rentre dedans. Dans ce qui nous est présenté à la télé et au cinéma ces dernières années, je pense que je suis devenue trop sensible pour prendre plaisir à m'y abandonner.

La nature humaine m'émerveille toujours... mais pas à la télé, dans la vraie vie.

Réjean Mélançon a dit…

Je te remercie, Zoreilles, pour la précision supplémentaire que tu viens d'apporter.

Par le «lâcher-prise», mentionné dans mon commentaire, il n’était évidemment pas question de consentir à regarder placidement, sans réaction, les horreurs de ce monde. Ce serait au dessus de mes forces, à moi aussi. D’ailleurs, je regarde de moins en moins, par exemple, les nouvelles à la télévision.

Et tout comme toi, à cause de ma sensibilité, j’ai tendance à fuir toutes ces choses que tu énumères dans ton précédent commentaire. Il faut juste savoir que cela existe, que ça a tendance, malheureusement, à s’intensifier et à se généraliser, mais surtout, il nous faut «COMPRENDRE» la cause de tout cela et ne pas minimiser nos propres torts, en acceptant de se regarder en face, sans chercher à se donner d’excuses.

Une fois de plus, c’est à chacun de se transformer soi-même, mais comme je l’ai déjà écrit: «La violence, c’est un cercle vicieux qui s’alimente de lui-même. Plus la peur augmente et plus il y a de réactions et plus il y a de réactions et plus le chaos augmente... jusqu’à ce que les belligérants, face à l’horreur de tout ce qui se passe, de par leurs propres actions, en viennent à lâcher-prise par eux-mêmes.

C’est ça, mon espoir !

Zoreilles a dit…

@ Réjean : Ah je me doutais bien qu'on allait finir par rallier nos opinions! On disait un peu la même chose mais de façon différente. Tu vois, toi aussi, tu regardes de moins en moins les nouvelles à la télévision.

Avant on pouvait fuir un peu la réalité trop dure en suivant assidûment nos téléromans et séries. Plus maintenant, ils sont devenus tout aussi dramatiques et décourageants que ce qu'on nous présente sur les chaînes d'information continue ou au Téléjournal. Mais de ça, on ne peut pas vraiment fuir ou se détacher complètement, parce qu'il faut au minimum continuer à s'informer sur notre monde.

Mais si je reviens aux séries télé, prends comme exemple Unité 9. Au début, je regardais cette série parce que je m'intéressais au milieu carcéral féminin et que je connaissais l'une des co-scénaristes. Et puis, j'ai été prise au piège, je me suis attachée aux personnages, c'était à prévoir. Et pour cette saison, j'écoute encore cette série parce que je suis trop attachée aux personnages mais je me ramasse déçue à chaque fin d'émission de voir comment la situation évolue de plus en plus dramatiquement et sans espoir pour les femmes de Lietteville.

Avant, on disait « c'est arrangé avec le gars des vues » mais maintenant, je t'assure, je voudrais pas que le gars des vues se mêle de ma vie personnelle, je trouverais ça trop dur à vivre!

Une femme libre a dit…

Je suis vieille aussi. J'ai regardé le premier épisode et j'ai trouvé ça tellement peu intéressant que je n'ai même pas regardé le deuxième, surtout avec les publicités de batailles qui l'annonçaient. J'aime pas du tout. Niet!

Ceci dit, la série a été bien tournée et les comédiens sont excellents. Ce n'est aucunement un navet. Juste une série qui ne me rejoint pas, moi. Je vais peut-être essayer de regarder encore un épisode avant de mettre un point final.

Zoreilles a dit…

@ Une femme libre : Ah ben tiens, une autre qui est aussi vieille que moi! Pour le premier épisode, ça partait mal quand ils ont montré la blessure de Méo et qu'ils lui ont amputé la main, j'ai dû me boucher les yeux tellement c'était dégueulasse à voir, d'habitude je zappe mais là, j'étais pas toute seule devant la télé... Il y a eu une grosse bagarre dans l'épisode d'hier, t'as bien fait de ne pas regarder ça!

D'accord que le tournage a nécessité des gros budgets, beaucoup de temps et de talent et que les comédiens sont excellents pour la plupart. C'est loin d'être un navet, je ne condamne pas moi non plus la série, au contraire je vais encore la regarder les prochaines semaines mais je trouve ça dur et un peu violent. Il y a trop de « méchants » et pas assez de « bons », comme diraient les enfants!

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

Wow! Quel résumé! Je n'ai que peu de souvenirs des Belles histoires des pays d'en-haut et je n'ai pas regardé la nouvelle série si ce n'est que quelques minutes du premier épisode.
Mais là, tu m'as remis en mémoire les vieux personnages et pas à peu près!
Et que tu as le sens et la mémoire des mots justes! Je t'envie... Bien contente que tu t'échappes (!) encore de Temps en Temps. Comme quoi il est faux de croire que "toute bonne chose a une fin"... Ton blogue ne finira jamais...
;-)
p.s. je te confirme une chose: TU N'ES PAS VIEILLE!!!!!

Zoreilles a dit…

@ Fitzsou : Je n'ai pas tant de mémoire que ça, c'est que les Belles Histoires des pays d'en haut ont été diffusées plusieurs fois en reprise, elles le sont encore d'ailleurs, et lorsque mon beau-père est décédé, à la fin de 1997, j'allais tous les jours chez ma belle-maman en apportant le dîner pour nous deux, ensuite on faisait la vaisselle ensemble en jasant, ça lui changeait les idées et à 13 h 30, on regardait ensemble un épisode des Belles Histoires. Ensuite, je reprenais l'autobus pour m'en retourner chez nous avec mon sac à dos et la vaisselle propre, nous avions passé un beau moment ensemble!

Je m'échappe, tu dis? Je pense que mon blogue n'était pas fermé en fin de compte, c'était juste une grande pause, mais au moins, j'aurai pris le temps de vous remercier pour tout au mois d'avril dernier quand je croyais que c'était la fin, hahaha!

Je comprends que tu dises que je ne suis pas vieille, on a le même âge!

Dans un registre moins léger, je voudrais bien être à Amos aujourd'hui, j'irais serrer la main et faire un câlin à notre ami Le Factotum ainsi que son épouse, qui ont perdu leur beau et très attachant papa poète si cher à leur cœur...

Solange a dit…

Je suis vieille aussi, ce n'est pas crédible, oui il y avait des batailles aux temps des élections mais pas continuellement. Et le langage est beaucoup plus de notre époque que de ce temps là, comme quand Donalda dit à Séraphin S'tu clair! ça ne se disait pas, c'est une expression d'aujourd'hui. Ça ressemble trop au far west américain.

Zoreilles a dit…

@ Solange : Tiens, c'est vrai, maintenant que t'en parles, tu me fais réaliser que le langage n'est pas adapté du tout à ces années-là. Si l'on avait voulu être crédible et réaliste par rapport à l'histoire et aux personnages, on aurait dû faire l'effort d'adapter les dialogues.

Quant à la bagarre du 2e épisode opposant l'aubergiste et Bill Wabo, j'ai trouvé que ce n'était pas pertinent du tout d'en mettre autant avec les passants qui se réjouissaient du spectacle et pas crédible non plus quand on a vu qu'à moitié mort, l'aubergiste avait encore assez d'énergie pour que sa femme lui saute dessus et en rajoute en le frappant elle aussi. Une scène de chambre à coucher qui était là dans l'unique but d'assaisonner le récit mais ça n'avait pas sa place dans le déroulement des événements.

C'est dommage, de si gros budgets, de si bons comédiens (pour la plupart) mais la série ne lève pas tant que ça si j'en juge par les propos que j'entends autour de moi, comme ici même dans les commentaires.

Yuki a dit…

Je suis dans la meme famille que toi ma Francine. Je trouve que tous les trucs violents et sanglants qui sont sences representer 'la vraie vie' oublient que la raison pourquoi les gens survivaient à cette vie dure, c'était que les gens avaient autre chose apres quoi s'accrocher. Je suis loin de la télévision québécoise en ce moment, mais j'ai plus envie d'écouter la vieille que la neuve à te lire.

Grosses bises!

Zoreilles a dit…

@ Yuki : Oh la belle visite ce matin, directement de la Corée du Sud! Je relisais justement ta carte hier soir, à peu près au moment où tu m'as écrit ton commentaire... On faisait de la télépathie. Tu as raison de dire qu'on est dans la même famille, chère Ariane!

Il faut que je t'en raconte une comique : Jeudi dernier, en allant à la bibliothèque avec Félixe, je lui disais justement que je venais de t'écrire un petit mot que j'espérais que tu reçoives pour ton anniversaire. Comme on sait que le courrier postal est extrêmement lent entre ici et ton pays d'adoption, sais-tu ce qu'elle m'a répondu avec un aplomb incroyable, la belle Félixou? « Je me ferais pas trop d'idée à ta place, Mamie, parce que moi, je lui ai écrit quand j'avais encore 6 ans et elle ne l'a pas encore reçu et là, j'ai 7 ans! »

Pour elle qui est née à l'époque des ordinateurs et des communications instantanées, cette situation semble n'avoir aucun sens.

Bien vrai que tu es loin de la télévision québécoise en ce moment, tu fais toi-même de la télévision sud-coréenne, on ne peut être partout à la fois, hein?

Tu portes un regard très mature, je trouve, sur la vie... et je te fais à mon tour deux grosses bises XX



Barbe blanche a dit…

Bon là, je file me préparer pour écouter les pays d'en haut.
Pour ma part, j,aime bien cette série jusqu'à maintenant.
Je ne cherche pas, l'histoire la dedans, je me contente
d'y voir une émission à saveur historique, sans pour autant
être officiellement lié à la réalité.
J'aime bien , Les belles histoires des pays d'en haut,
mais, cette série était édulcoré par le clergé
qui s'assurait de la bienséance en tout.
Cette fois ci, les cardinaux ont été tenus à l'écart
et je trouve cela très bien ainsi.
pour une fois, nous avons à nous mettre sous la dent,
autre chose que des bondieuseries.
Je comprend, que des personnes soient surprises
en découvrant cette série qui a été annoncée
comme étant plus près de la réalité de nos ancêtres.

Zoreilles a dit…

@ Barbe blanche : Je suis contente de t'entendre, ça en prend des comme toi qui l'aiment, qui la regardent, qui la défendent aussi. Le jour où l'on va tous regarder des séries américaines sur Netflix, il n'y aura plus rien qui sera produit au Québec par nos artisans de la télé et nos comédiens québécois, et là on aura tout perdu. Au fond, nous autres aussi on la regarde mais on chiâle parce qu'ils ont voulu imiter le spectaculaire qu'on fuit d'habitude et ils l'ont fait avec des personnages qui ont réellement existé et auxquels on s'était attachés.

Encore hier soir, Gilles et moi, on était devant la télé pour ce 3e épisode qu'on n'aurait pas voulu manquer. On s'amuse à relever les anachronismes et la non crédibilité de certaines scènes. On en discute pendant les fréquentes et longues pauses publicitaires. Et Gilles est tellement heureux quand Séraphin mange une volée!!!

Je suis peut-être trop idéaliste mais penses-tu vraiment que tout le monde était si tordu dans ce temps-là?

J'ai lu quelque part que la deuxième saison des Pays d'en haut était déjà en chantier, c'est quand même une excellente nouvelle pour les artisans de la télé québécoise...

Barbe blanche a dit…

"penses-tu vraiment que tout le monde était si tordu dans ce temps-là?"
Tout le monde, probablement pas, mais, le bon monde, ça fait des programmes un peu insipides, alors...
Regarde ce qui nous est servi aux nouvelles télévisées et autre, jamais, ils nous parlent du bon monde.
hier comme aujourd'hui, il y avait des ordures, et souvent, ce sont ces ordures qui trafiquent sur le dessus du panier.
C'est l'histoire de ces ordures qui nous est raconté dans les bons livres de conte.
Comme Gilles, je savoure chaque claque que mange le capitaliste Séraphin.
J'ai déjà hâte à la deuxième saison.
Ouin, ça va nous faire un an de plus au décompte de la vie...

Réjean Mélançon a dit…

Finalement, je n’aurai regardé au complet, que les deux premiers épisodes. Tout comme d’autres, j’ai arrêté de regarder cette émission. Mais ce n’est pas parce que je me sens vieux, au contraire, je me sens plus jeune à près de 63 ans que je ne l’étais à 30, alors que j’essayais désespérément de comprendre ce qui clochait chez moi.

Hier, après que Délima ait fait sauter le cadenas sur la porte du bureau de Séraphin, le seul fait d’imaginer la scène tendue qui allait s’ensuivre entre les deux, a été suffisant pour me faire «zapper» de chaîne. Je ne suis pas suffisamment centré pour demeurer paisible et serein intérieurement, en toutes situations.

Je m’explique: je me crois, bon. Mais, face à des personnages non édulcorés, tel ce Séraphin Poudrier, de la présente série, je me laisse facilement contrôler par mes émotions, et je me rends compte que je peux aisément me réjouir du mal qui peut lui arriver à lui aussi.

Est-ce la bonne personne que je suis, qui peut se réjouir ainsi ? Et qui pourrait même, le cas échéant, sous le coup d’une émotion violente, poser des gestes tout aussi horribles que ceux que je juge chez les autres ?

C’est un pensez-y bien, si on considère tout ce qui se passe de négatif actuellement dans ce monde. Et pourtant, on ne fait que ça, nous présenter de la violence et autres choses négatives, à la télévision... comme si on cherchait à nous y insensibiliser. Et nous le sommes au point, que la violence est désormais omniprésente, partout dans le monde.

Ça me fait frémir.

Zoreilles a dit…

@ Barbe blanche : Tu es beaucoup plus dans la réalité que moi. Et pourtant, j'ai longtemps travaillé dans le milieu des communications et relations de presse, je devrais savoir que le bon monde et les histoires de bon monde, ça n'attire pas la masse, les cotes d'écoute sont là pour le prouver. Les gens sont friands de tape à l'œil et de spectaculaire quitte à romancer un peu et maquiller la réalité bien plus qu'il ne faudrait. On s'en rend compte partout et même la télévision d'état fait du show business à l'heure des informations, elle imite la télévision privée.

Aux nouvelles télévisées, il y a pire que ce que tu dis et là, je change de sujet complètement mais quand est-ce qu'on entend parler des régions? Et pourquoi c'est de même? Ça n'intéresse pas la masse alors les journalistes ne traversent pas de ponts, ils restent sur l'île!

Pour en revenir à la nouvelle série Les pays d'en haut, j'en parlais avec mes jeunes et leurs amis en fin de semaine, je voulais avoir leur point de vue. Ils m'ont dit : « Ah, c'est tu commencé là? » j'ai répondu qu'il y avait 2 épisodes diffusés déjà. Non seulement, ils ne l'écoutent pas mais quelques-uns seulement en avaient entendu parler. La conversation a rapidement dévié sur les séries que chacun dévorait sur Netflix : Making a murderer, Outlander et autres. Toutes des séries à grand succès... américaines...

Zoreilles a dit…

@ Réjean : Je dois quitter pour l'après-midi mais eh que j'ai hâte de te répondre. À très bientôt!

Zoreilles a dit…

@ Réjean : Bon, c'est ça, tu trouves les mots et la manière d'exprimer ce que je ressens : « ... si on considère tout ce qui se passe de négatif actuellement dans ce monde. Et pourtant, on ne fait que ça, nous présenter de la violence et autres choses négatives, à la télévision... comme si on cherchait à nous y insensibiliser... »

En ce sens, Les pays d'en haut est une série tout à fait dans le ton et le style qui prévalent en ce moment et je ne me reconnais pas là-dedans, je ne reconnais pas non plus les pionniers des régions du Québec, ceux et celles qui ont bâti ce pays. Oh je sais bien qu'ils n'étaient pas des anges, que le clergé était tout-puissant, qu'il fallait bien qu'ils survivent dans des conditions difficiles à coup d'influence politique et de jarnigoine mais on nous les présente comme des êtres tordus, calculateurs, machiavéliques, manipulateurs et malhonnêtes. Je ne peux pas croire qu'ils étaient aussi pires que ça.

Tiens, j'ai fait un autre petit sondage maison cet après-midi que je passais avec ma mère, 84 ans, en faisant avec elle ses courses et commissions. Comme elle écoute beaucoup la télévision, je lui ai demandé ce qu'elle pensait de la nouvelle série des Pays d'en haut. Sais-tu ce qu'elle m'a répondu? « J'en parlais justement avec ceux de mon âge dernièrement, on voit les annonces des épisodes à mesure qu'ils s'en viennent et on en a assez, c'est trop violent. »

On dirait bien que la pomme (moi) n'est pas tombée très loin du pommier (ma mère)!

J'ai beaucoup aimé « entendre » ton point de vue.

Jackss a dit…

Excellente discussion!
Personnellement, j'ai écouté les trois premières émissions. Il m'est difficile de me faire une idée précise lorsque je regarde les premières émissions d'une série. Il me faut un certains temps pour m'habituer aux personnages et entrer dans l'action. Il faut un peu de temps pour s'acclimater. Je trouve cependant qu'il y a un peu de vrai dans tout ce que vous avez exprimer. Même des commentaires à prime abord contradictoires peuvent faire partie de la réalité.

Mais, à ce moment-ci, j'avoue avoir plus de plaisir à revoir les anciennes productions que les nouvelles. Il y avait un aspect caricatural qui me plaisait. Et j'ai déjà eu le plaisir de rencontrer Jean-Pierre Masson, par hasard. C'est lui qui jouait le rôle de Séraphin dans l'ancienne mouture des Belles histoires. J'avais pu avoir une longue discussion sur son rôle et la façon qu'il le vivait dans sa carrière et sa vie de tous les jours. En plus Donalda (Andrée Champagne) est la cousine d'un oncle chez qui j'ai souvent eu l'occasion d'aller.

Jackss a dit…

Excusez mes fautes de français. Je me suis relu seulement après avoir pesé sur le piton pour transmettre.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Sérieusement? Tu avoues avoir plus de plaisir à revoir les anciennes que les nouvelles? C'est tout un aveu, ça!

Jean-Pierre Masson a dû te dire que le rôle de Séraphin lui avait collé à la peau au point qu'on ne lui proposait plus jamais d'autres rôles? Ça a été le drame de sa vie... Ces personnages étaient si forts, ils ont été marquants, pour le meilleur et pour le pire. Dans le cas de Masson, ça a été pour le pire. La même chose pour Andrée Champagne qui a tout fait pour faire oublier qu'elle avait incarné Donalda.

Nous avons eu la chance nous aussi au début des années 80 de faire la rencontre de Jean-Pierre Masson. Anecdote de voyage : Avec un couple d'amis, Jean et Francine, nous étions en vacances dans la région de Québec. Sur le traversier de Lévis, qui c'est qu'on voit sur le pont, tout seul, qui regarde le fleuve? Jean-Pierre Masson. Alors, Francine et moi, on veut aller lui dire bonjour, qu'on aime son travail, et lui demander s'il joue dans un théâtre d'été des alentours. Les gars (Gilles et Jean) nous ont dissuadé de faire ça, qu'il ne fallait pas achaler ce grand comédien, etc. Alors, on a laissé faire, ils avaient peut-être raison...

On a été marcher plus loin, Francine et moi, pour avoir un autre point de vue sur le fleuve. Quand on est revenues, nos gars étaient en grande discussion avec Monsieur Masson. Ah ben là... On s'est joint à eux, on a trouvé le comédien bien sympathique et on a traité nos gars de groupies tout le reste du voyage! Le même soir, on allait à la représentation d'une pièce au théâtre Beaumont/St-Michel, on était campés tout près de là. On avait vu Pierre Thériault, Monsieur Surprise, un autre comédien qui avait marqué notre enfance. Mais là, on n'avait pas été lui parler après le spectacle, quoique lui aussi semblait très ouvert à rencontrer des gens.

linda a dit…

Bonsoir Zoreilles

Ah! Les belles histoires des pays d'en haut. Je me souviens,avec ma mère,nous regardions cette émission avec un grand plaisir,déjà,entendre la belle musique juste avant le début.
Je me souviens,à l'époque,ma mère me disait «Il faut lire entre les lignes» et là,on semble voir que le mauvais côté,violence,mesquineries etc. Mais je garde espoir,nous verrons surement des moments touchants.

J'aime bien,dans l'ancienne version,la relation de Florent,le fils du forgeron,avec la fille du notaire,c'était surprenant.
Ma mère,qui vivait sur une ferme,était en amour avec le fils du marchand général,ils voulaient se marier,mais la réaction de ma grand-mère fut la suivante «Tu penses à quoi ma fille? Tu es la fille d'un fermier»
Et voilà,ma mère n'a pas épousé cet homme,elle m'a confié avoir eu beaucoup de regrets,c'était son grand amour.

Florent et la fille du notaire,eux,ont continué à s'aimer malgré tout. Je voyais dans le regard de ma mère qu'elle aurait aimé que ça se passe un peu comme ça,quand l'amour est plus fort que tout.

Donc,je regarde la nouvelle version des histoires des pays d'en haut,en espérant découvrir des moments touchants,pas seulement les mauvais côtés,les gens de cette époque ont vécu des choses difficiles,mais il y avait beaucoup de fierté.

Zoreilles,je suis contente de voir que ton blog fonctionne encore.

Bonne fin de soirée

Zoreilles a dit…

@ Linda : C'est vrai, même la musique du début de l'émission était pleine de charme! Ta mère résumait bien la télé de l'époque, il fallait lire entre les lignes, on ne montrait pas tout... J'espère que tu as raison et qu'on verra des moments plus humains dans les prochaines émissions maintenant que les personnages sont bien campés.

Les amours de Florent et de sa belle Éphigénie ont donné de l'espoir à bien du monde que les classes sociales pouvaient se mélanger même s'il y avait beaucoup de contraintes à surmonter. La réaction de ta grand-mère au sujet des amours de ta mère avec le fils du marchand général démontre bien qu'il y avait de l'éducation à faire dans les séries de l'époque. Chaque épisode avait une morale et la plupart du temps, le bien triomphait sur le mal. Les personnages étaient peut-être caricaturaux mais qui n'a pas connu dans son entourage un « Bidou », le chouchou à son père, un « Père Ovide » qui est têteux de boss, un « Todore Bouchonneau » qui pète de la broue mais qui a un grand cœur, un « Alexis » rebelle et délinquant mais qui donnerait sa chemise, un « Séraphin » qui peut couper une cenne en deux et qui abuse de son pouvoir, etc.

Oui, je suis revenue à mon blogue, vous me manquiez trop. J'ai pris une bonne pause, plus de 6 mois... Je suis ravie de voir que vous êtes encore là, quelques-uns d'entre vous, ça me fait chaud au cœur, si tu savais...

Bon dimanche!

Le factotum a dit…

Un beau dimanche à vous tous.

Zoreilles a dit…

@ Le factotum : À toi aussi, Facto!

Lise a dit…

Chère Francine/Zoreilles,

je te lis silencieusement depuis ton retour en décembre. Je suis ravie d'être à nouveau dans ton univers plein d'amour (les photos de tes ravissantes petites-filles, Félixe étant une miniature de sa maman Isabelle), un univers qui me fait plus que du bien.

Ouais, Séraphin et les pays d'en haut; moi qui suis quasi allergique à la télé (et tellement fatiguée le soir que je sombre dans les bras de Morphée à l'heure des poules) j'ai écouté les deux premières émissions. Wahou! Rien à voir avec la première mouture des "Belles histoires"; rien que de la violence et du sexe car c'est ce qui "pogne" à notre époque. Bye bye! La Donalda enragée aurait besoin d'une tisane calmante (oui la commédienne est excellente dans son rôle furax et +), et je n'ai pas aimé non plus la scène que tu mentionnes entre Wabo et ...l'aubergiste? L'homme était couvert de sang et ensuite on l'a vu au lit avec sa femme "Wahou mon gros taureau!", ceci en lui flanquant une paire de claques. On est loin de "Todore, tu dormiras pas dans le lit à baldaquin" Misère!

Moi aussi j'aime le non-dit; je suis sûre que la réalité est entre les deux visions. À cette époque le sexe était une obligation de se soumettre à son seigneur/mari sans plaisir pour la femme (obligation de procréer)en général (je suppose), mais je suis certaine que certaines femmes aimaient ça (péché mortel, enfer et damnation) et ne l'auraient avoué pour rien au monde (péché mortel, enfer et damnation, quel vice!) Mais là franchement, ouache! Est-on obligé de tout montrer?

Je suis vieille avec mes 60 ans, et la première mouture avec perruques et bons sentiments me convient davantage. La vie était dure pour les colons d'alors, mais je suis sûre qu'il y avait de la tendresse aussi.

Bon, assez parlé. Je voulais te faire un petit coucou et te dire que je ne t'ai pas oubliée. Pour moi, si tu étais ma voisine j'irais t'achaler tous les matins pour boire un café en ta compagnie.

Lise Cloutier XX

Zoreilles a dit…

@ Lise : Bonjour Lise, quelle belle surprise!

Je croyais vraiment sincèrement en avril dernier que j'écrivais mon dernier billet sur mon blogue. Et puis le temps a passé, les amis revenaient parfois laisser un commentaire auquel j'avais beaucoup de plaisir à répondre et tu connais la suite, je suis revenue, j'ai repris là où j'avais laissé. Au moins, j'aurai pris le temps de vous remercier avant de partir... pour ensuite revenir! Je pensais t'avoir perdue mais non, je te retrouve, fidèle et à l'écoute, et si tu savais comme ça me fait plaisir!

Mes petites-filles grandissent bien et je les vois très souvent. Hier encore, parce que Blanche faisait un peu de fièvre, ils ne pouvaient pas l'envoyer au CPE, Isabelle travaillait et Dominic avait une réunion de travail importante sur Skype alors on a appelé Mamie à la rescousse! Et je vais toujours à la bibliothèque avec Félixe après l'école une fois la semaine. Félixe et Blanche ont déjà, chacune à leur façon, la passion de la lecture! Mais on se voit beaucoup plus souvent que ça, à trois rues de distance, on est proches dans tous les sens du mot.

Tiens, toi aussi l'ancienne mouture te convient mieux que la nouvelle? Je me demande s'il va y avoir d'autres saisons parce qu'à entendre autour de moi les commentaires, ceux de notre âge n'aiment pas vraiment et les plus jeunes n'embarquent pas. L'autre jour, je parlais avec Dominic de ça et comme il s'intéresse à tout ce qui se produit en cinéma et télé, il m'a avoué qu'il n'avait eu aucun intérêt pour cette série même si son ami Antoine (Bertrand) y tenait un grand rôle. Il m'a posé beaucoup de questions pour savoir ce que j'en pensais. Il a été intrigué au point d'écouter sur tou.tv le premier épisode. Deux jours plus tard, il m'a dit qu'il ne s'était pas rendu à la fin, il avait abandonné avant.

Tu parles de café et le mien goûte super bon ce matin en ta compagnie. J'espère que tu reviendras, je ne t'ai pas oubliée moi non plus.

Francine xx