Cette carte géographique des liaisons aériennes illustre bien que le plus au nord qu'on peut aller, c'est à Résolute Bay, au 76e parallèle. C'est tout près de là que Crocodile Dundee est allé travailler de la fin mars 1976 jusqu'au début juillet de la même année. Il a travaillé plus précisément à Strathcona Sound, pour la Nanisivik Mine qui a commencé ses opérations en 1976 pour fermer en 2002. Dans le temps, on disait que Strathcona Sound (Nanisivik) était situé dans les Territoires du Nord-Ouest. Aujourd'hui, on dit Nunavut. Embauché à partir d'une entreprise de Rouyn-Noranda, il a pris un vol Rouyn/Montréal pour ensuite faire Montréal/Résolute Bay et là, changer d'avion pour une petite carlingue qui l'amenait de Résolute Bay à Strathcona Sound. Un choc... culturel, m'a-t-il raconté.
Cette photo et la suivante m'ont toujours beaucoup impressionnée. Quand on parle du soleil de minuit, ça peut avoir l'air de ça lorsqu'il y a du blizzard dans l'air. Cette drôle de luminosité blafarde, rosée, infinie me laisse... sans mots.
Pendant l'hiver, enfin, leur hiver... l'avion qui va de Resolute Bay à Nanisivik doit atterrir sur la baie gelée (Artic Bay est aussi le nom d'un village inuit à 20 km de là). Durant l'été... enfin, leur été... sur la montagne qu'on voit sur la photo précédente, il y a un chemin qui sert de piste de décollage et d'atterrissage. Ça prend des méchants bons pilotes de brousse!
Ici, je veux faire un clin d'oeil à mon ami Jacks, dont le père a été cuisinier dans le Grand Nord, à la Terre de Baffin. On peut voir la « cookerie » de Nanisivik, en 1976. C'est là que les gars vont déjeuner le matin, préparent eux-mêmes leur lunch pour le midi, ils le prendront sur les lieux du travail puisqu'ils ne reviennent qu'à la fin de leur journée de 12 heures pour souper. Oui, c'est bien 12 heures par jour et 7 jours par semaine...
Ici, on peut voir le dôme qui servait de « cookerie » avec quelques « bunkhouses » alentour. La baie gelée qu'on voit sur la photo, c'est ça, l'aéroport de Nanisivik! Autrement dit, il n'y a pas d'aéroport là. À gauche, la montagne, c'est l'aéroport d'été, l'avion met plein gaz en roulant sur le chemin et au moment de se jeter dans le vide, l'avion décolle vers le haut.
Une bunkhouse comme celle-ci peut loger 9 hommes. Comme ils ne mangent pas là, ils n'y sont que pour la douche et le dodo. Pas évident, la proximité avec 9 gars qui travaillent tellement dur, qui sont isolés de tout et qui ont perdu leurs repères... À un moment donné, il y en a qui confondent le jour et la nuit. Il s'y produit beaucoup de phénomènes qui sont typiques aux... prisons. Peu après son arrivée, il a eu connaissance qu'un gars avait dû être sorti de là en avion d'urgence, il déraillait complètement. Encore peu de temps après, un gars de 50 ans (il se rappelle de son âge parce que ça l'avait frappé) est décédé d'un arrêt cardiaque. L'avion ne pouvait atterrir à cause des conditions météorologiques, donc ils ont décidé de placer le corps du gars décédé dans le drift de la mine... C'était la seule place possible et le délai a été d'une semaine.
Là-bas, comme sur n'importe quel chantier dans le Grand Nord, l'alcool est prohibé. D'ailleurs, il serait difficile de s'en procurer, la compagnie est responsable du transport des travailleurs comme de tout le reste, alors ils ont le contrôle. Mais t'sais, des fois, des gars qui ont rien que ça à penser... Au bout d'un certain temps, ils ont des trucs. Quand Crocodile Dundee voit cette photo, il part à rire, comme quoi ça a l'air d'un méchant bon souvenir pour lui. Avec Ti-Pat Lavallée, Dion pis une couple d'autres, chacun s'était fait venir un 26 onces et ils ramassaient ça pour le jour J où ils en vireraient une « capable ». C'était ce jour-là! Crocodile Dundee, au premier plan, avait le rire facile et comme il porte son T-shirt de Strathcona Sound, on sait que c'était vers la fin de sa run.
Oh la la que Ti-Pat Lavallée et Crocodile Dundee ont veillé tard... C'était la fête dans leur bunkhouse ce soir-là, ils n'ont pas dormi de la nuit, les 9 gars. Il leur a pris une idée d'aller faire des photos en pleine nuit parce que le ciel était dégagé. Au matin, il fallait être dégrisé et que rien ne paraisse pour ne pas éveiller les soupçons. Tout le monde était à la cookerie à l'heure dite pour commencer sa journée mais il paraît que ça n'a pas veillé tard le soir d'après dans leur bunkhouse, c'était presque silencieux sinon que ça ronflait d'aplomb dans toutes les chambres!
Voilà sous un autre angle « l'aéroport d'été » de Nanisivik. Crocodile Dundee s'était apporté un appareil photo jetable et avec la gang du bunkhouse sur le party, en pleine nuit, ils ont été faire des photos. En même temps, après que les 26 onces sont vides, qu'est-ce qu'on peut faire d'autre que de dégriser pendant que les autres dorment dans les autres bunkhouses?
Crocodile Dundee voulait garder un souvenir de son séjour de travail dans le Grand Nord et de l'endroit où il a célébré ses 20 ans. Il a demandé à Ti-Pat Lavallée de prendre cette photo de lui dans ce paysage immense, je dirais même démesuré. Sa « run » devait durer 3 mois mais finalement, comme l'avion n'a pas pu atterrir (malgré le côté fantasque des pilotes de brousse) à cause encore une fois de conditions météo impossibles, il aura fait 10 jours de plus. Et ce furent les 10 jours les plus longs de toute sa vie!
Grand Nord 1976
Il m'a tellement raconté souvent des anecdotes sur ces 3 mois et 10 jours qu'il a passés là-bas. Il dit encore aujourd'hui que c'est là qu'il a fêté ses 20 ans mais surtout qu'il est devenu un homme. À la dure, comme on dit. Et je le crois du plus profond de mon cœur parce que... Bon, il était mon grand ami avant d'aller faire sa run à la Terre de Baffin mais il s'est produit tout un déclic (si j'avais le temps, je vous raconterais!...) et on a commencé à sortir ensemble peu après son retour. Moi aussi, je trouvais qu'il était devenu un homme!!!
Pourquoi il dit que c'était comme en prison? D'abord, il n'y a que des bunkhouses avec plein de travailleurs. Il y en a des bizarres, des gars qui viennent de partout mais surtout du Québec et du Nouveau-Brunswick. Tous francophones avec quelques bilingues au travers. Il y a les « vieux loups », les « runmakers », ceux qui font ça pendant des années et qui développent des problèmes, à tout le moins une personnalité particulière. On respecte beaucoup les vieux loups là-bas. Personne ne les achale, personne ne leur parle, personne ne les écoeure. Ils ont des privilèges, comme prendre sa douche en premier quand il y a encore de l'eau chaude, avoir des fruits frais quand l'avion en apporte, etc. Tout le monde fait la même vie, tout le monde est confiné, on n'endure pas de mémérage, de chiâlage ni de braillage. Les boss de la mine sont comme les gardiens de prison. Si tu te fais prendre à te battre, à avoir de la boisson ou pire, de la dope, t'es dehors.
Autre chose étonnante aussi, quand il y a du blizzard là-bas, c'est pas de la petite neigette en dentelles de rien du tout alors, il y a des câbles qui relient toutes les bunkhouses à la cookerie pour indiquer le chemin parce qu'on n'y voit strictement rien. Ça peut durer des jours. Et ce que les gars font, c'est qu'ils se tiennent solidement ensemble pour se rendre jusqu'à la cookerie. Il n'est pas question qu'un gars vire de bord parce qu'il a oublié ses cigarettes dans sa chambre! Ils étaient donc solidaires malgré eux, une question de survie.
Autre chose étonnante aussi, quand il y a du blizzard là-bas, c'est pas de la petite neigette en dentelles de rien du tout alors, il y a des câbles qui relient toutes les bunkhouses à la cookerie pour indiquer le chemin parce qu'on n'y voit strictement rien. Ça peut durer des jours. Et ce que les gars font, c'est qu'ils se tiennent solidement ensemble pour se rendre jusqu'à la cookerie. Il n'est pas question qu'un gars vire de bord parce qu'il a oublié ses cigarettes dans sa chambre! Ils étaient donc solidaires malgré eux, une question de survie.
Le père de Crocodile Dundee était un vieux loup. Il avait sa bunkhouse à l'autre bout complètement de celle de son fils. Parfois, Crocodile Dundee voyait son père de loin, à la cookerie, mais pas souvent. Son père était un vieux loup solitaire. Deux fois, il a été voir son père là-bas, dans sa bunkhouse. La première fois, c'est le jour de ses 20 ans. Son père savait quel jour on était et il lui avait simplement dit bonne fête, il n'était pas jasant à cette époque. La deuxième fois, c'était quand il a appris à la fin de ses 3 mois qu'il ne pouvait pas partir. Son père lui a répondu que tant qu'à être pris là, aussi bien de travailler, que ça allait grossir sa paye. Monsieur Dundee était sur une run de 6 mois... Il en a fait beaucoup d'autres, avant et après 1976. À l'adolescence, Crocodile Dundee voyait son père deux fois par année, quelques jours entre deux contrats, autrement dit ils ne se connaissaient pas... Et pourtant, ces deux hommes, père et fils, s'aimaient profondément. La suite l'a clairement démontré. Mon beau-père était quelqu'un d'exceptionnel. Nous l'avons perdu le 22 décembre 1997. Crocodile Dundee m'a raconté beaucoup d'anecdotes à ce sujet, elles sont toutes très touchantes.
Qu'est-ce qui incitait les gars à rester pour toute la durée du contrat? C'était bien simple, si tu quittais avant la fin de ton contrat, tu payais tes billets d'avion pour le retour : De Nanisivik à Résolute Bay, de Resolute Bay à Montréal, là tu faisais un dodo à l'hôtel et tu repartais le lendemain matin sur un vol Montréal/Rouyn. Toute ta paye allait y passer. Nanisivik Mine pouvait te réserver ta place sur ces vols mais ne payait pas pour ton retour Comme incitatif, on ne pouvait trouver mieux.
Anecdote digne d'une prison : Dans la bunkhouse à Crocodile Dundee, il y avait le grand Dion qui se garrochait toujours en premier dans la douche et qui y restait très longtemps jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'eau chaude. Crocodile Dundee et plusieurs autres en avaient ras le bol de prendre leur douche à l'eau froide. La grogne montait. Ils l'ont averti plusieurs fois de penser aux autres une fois de temps en temps. Dion continuait de courir tous les soirs vers la douche pour arriver le premier. Un bon soir, Crocodile Dundee a décidé de le battre à la course... La bataille a pogné. Ça se fessait à grands coups de poings. Deux enragés. Ce sont les autres gars de la bunkhouse, alertés par le bruit de la bataille, qui ont dû intervenir et les séparer. Personne n'a rapporté l'événement aux autorités, bien entendu, sinon les deux gars étaient mis dehors instantanément et sans compensation. Après cette bataille, Dion s'est mis à respecter Crocodile Dundee... et les autres gars aussi.
Chaque fois que Crocodile Dundee rencontre un des gars qui étaient avec lui à Nanisivik en 1976, et je dirais même surtout Dion, Rancourt et Ti-Pat Lavallée, ils se sautent dans les bras comme s'ils avaient fait la guerre ensemble et ils ont plein d'affaires à se raconter.
Il m'a parlé aussi de ses rencontres avec les Inuits puisque quelques-uns travaillaient et logeaient avec eux mais entre eux. C'étaient des hommes qui avaient leur vie et leur famille à Artic Bay, à 20 kilomètres de là. Ils ne se mêlaient pas aux autres travailleurs et on les comprend puisqu'ils ont une mentalité tellement différente. Ils sont chez eux, dans leur milieu. Si dans la cookerie, quelqu'un avait le malheur d'échapper son cabaret, les Inuits applaudissaient à tout rompre et en riaient pendant tout le repas. Lorsqu'une cargaison neuve arrivait par avion avec des fruits et légumes frais, ils s'empressaient de les dévorer et d'en mettre dans leurs poches pour apporter à leur famille la fin de semaine. Les gars les laissaient faire, c'était trop beau de les voir s'émerveiller de ce trésor, une manne qui venait du Sud. Et Crocodile Dundee a eu la chance, à son retour retardé de 10 jours, de voyager dans la même carlingue qui décollait de la montagne, qu'un jeune Inuit de son âge qui avait besoin de recevoir des soins de santé à Montréal. Il ne parlait que sa langue et l'anglais mais surtout, il ne parlait pas mais il était très expressif, complètement absorbé par cette expérience toute nouvelle de voler dans ce tas de ferrailles qu'il avait déjà vu passer au-dessus de sa tête depuis quelques années. Crocodile Dundee lui baragouinait des histoires en anglais comme il pouvait mais il lui montrait des photos qu'il avait apportées avec lui, des photos prises autour de Rouyn-Noranda, la maison de ses parents, le chalet familial, son canot, ses amis, etc. Le jeune Inuit riait tellement qu'ils ont eu des fous rires tout au long du vol de Resolute Bay et presque jusqu'à Montréal. À l'approche de la grande ville, en regardant par le hublot, le jeune Inuit est retombé dans un état second, subjugué par tout ce qu'il voyait, quelque chose comme une civilisation qu'il n'avait même jamais imaginée. À l'aéroport de Montréal, une infirmière lui avait été déléguée pour l'amener à bon port. Il en faisait pitié tellement tout cela était étrange pour lui. Selon Crocodile Dundee, il se serait senti plus chez lui sur la planète Mars...
Il m'a parlé aussi de ses rencontres avec les Inuits puisque quelques-uns travaillaient et logeaient avec eux mais entre eux. C'étaient des hommes qui avaient leur vie et leur famille à Artic Bay, à 20 kilomètres de là. Ils ne se mêlaient pas aux autres travailleurs et on les comprend puisqu'ils ont une mentalité tellement différente. Ils sont chez eux, dans leur milieu. Si dans la cookerie, quelqu'un avait le malheur d'échapper son cabaret, les Inuits applaudissaient à tout rompre et en riaient pendant tout le repas. Lorsqu'une cargaison neuve arrivait par avion avec des fruits et légumes frais, ils s'empressaient de les dévorer et d'en mettre dans leurs poches pour apporter à leur famille la fin de semaine. Les gars les laissaient faire, c'était trop beau de les voir s'émerveiller de ce trésor, une manne qui venait du Sud. Et Crocodile Dundee a eu la chance, à son retour retardé de 10 jours, de voyager dans la même carlingue qui décollait de la montagne, qu'un jeune Inuit de son âge qui avait besoin de recevoir des soins de santé à Montréal. Il ne parlait que sa langue et l'anglais mais surtout, il ne parlait pas mais il était très expressif, complètement absorbé par cette expérience toute nouvelle de voler dans ce tas de ferrailles qu'il avait déjà vu passer au-dessus de sa tête depuis quelques années. Crocodile Dundee lui baragouinait des histoires en anglais comme il pouvait mais il lui montrait des photos qu'il avait apportées avec lui, des photos prises autour de Rouyn-Noranda, la maison de ses parents, le chalet familial, son canot, ses amis, etc. Le jeune Inuit riait tellement qu'ils ont eu des fous rires tout au long du vol de Resolute Bay et presque jusqu'à Montréal. À l'approche de la grande ville, en regardant par le hublot, le jeune Inuit est retombé dans un état second, subjugué par tout ce qu'il voyait, quelque chose comme une civilisation qu'il n'avait même jamais imaginée. À l'aéroport de Montréal, une infirmière lui avait été déléguée pour l'amener à bon port. Il en faisait pitié tellement tout cela était étrange pour lui. Selon Crocodile Dundee, il se serait senti plus chez lui sur la planète Mars...
Je pourrais vous en conter pendant des heures tellement j'ai écouté avec grand intérêt Crocodile Dundee lorsqu'il m'avait parlé de ça, avec toutes ses photos à l'appui, au mois d'août 1976 quand il est passé du statut de mon meilleur ami à mon amoureux.
54 commentaires:
Depuis longtemps je viens lire ici. J'adore ce qui se dit ici, tellement bien raconté, avec tellement de tendresse et de beauté.
Merci pour ça Zoreilles !! Michelle
@ Michelle : Michelle? Es-tu bien la Michelle T. que je connais, celle qui était dans notre classe, à Crocodile Dundee et à moi, en huitième année?
Ce que tu me dis me touche beaucoup. Bien sûr qu'il y a de la tendresse ici, il y a même de l'amour et beaucoup d'amitié.
C'est à moi de te remercier pour ta visite et ton commentaire. J'aime raconter mais sans personne pour « écouter », l'exercice n'en vaudrait pas la peine, hihihi!
C'est une belle façon de souligner mon retour sur la Côté-Nord que ce charmant billet, Zoreilles.
J'ai tout lu avec beaucoup d'intérêt. Je n'ai qu'un seul regrêt: j'ai oublié les photos de mon père à la terre de Baffin. Le départ de Sherbrooke à été tellement précipité que nous avons oublié plusieurs choses.
Comme je le dis souvent, les hasards sont fascinants. Mon përe à plusieurs photos de lui sur la terre de Baffin où il a été cuisinier pendant je ne sais trop combien de temps. C'est seulement après son décès que je les ai vues et que j'ai eu la preuve qu'il y avait bel et biens séjourné. J'aurais dû lui poser davantage de questions sur sa vie là-bas. Mais je me reconnais le style de bunkhouses devant lesquelles il avait été pris en photos.
C'est très précieux ce genre de souvenirs que tu relates, Zoreilles. Ça n'a pas de prix. Je regrette souvent de ne pas avoir posé de questions ou pris suffisamment de notes.
La relation de Crocodile Dundee avec son père ressemble à celle que j'ai eu avec le mien. Dans mon cas cependant la distance à été beaucoup plus marquée. Nous avions complètement sa trace pendant 9 ans. J'avais 21 ans lorsque nous l'avons revu et nous ne savions même pas s'il était toujours vivant. Il avait tellement changé que même ma mère ne l'a pas reconnu.
Nous pouvons dire, que c'est une RUN mémorable...
Toute une expérience ça, pis, c'est sur, si tu es pour être un homme, c'est la place pour le savoir, c'est certain.
La vie après ça c'est un peu comme des vacances, malgré les embûches occasionnels.
Bon, asteur, racontes nous, comment une grande amitié de jeunesse est devenue un amour pour la vie.
Bon Ok, là, je me mèle de ce qui ne me regarde pas.
Ah non Zoreilles désolée pour l'espoir que j'ai fait surgir. Je viens de Montréal, de l'est de la Ville, presque sous les cheminées comme le chante Richard Séguin.
Oui c'est l'amour et l'amitié qui est présent, je le sens bien, voilà pourquoi c'est si beau!
Michelle
Cela me procure de merveilleux souvenirs de mes 20 années passées à côtoyer mes amis les Inuit, un peuple extraordinaire.
Le plus haut où j'ai travaillé est Iqaluit. Pas mal plus au Sud que Crocodile.
@ Jacks : Je me demande encore où exactement ton père a travaillé à la Terre de Baffin? Se pourrait-il que ce soit à Strathcona Sound? Il devait y avoir plusieurs villages et plusieurs projets qui embauchaient des Québécois... mais on sourit à imaginer l'idée que ton père et mon beau-père et Crocodile Dundee ont pu se croiser au même endroit à la même époque!
Tu as oublié les photos de ton père à votre maison de Sherbrooke mais tu les retrouveras dans un an. Dans votre cas, à Laure et à toi, votre « run » à Havre-Saint-Pierre va durer un an!
Tant mieux si ce récit a pu te plonger un peu dans le contexte où ton père a travaillé et a vécu. En quelque sorte, c'est comme si ta relation avec ton père se poursuivait... Ton père devait être un vieux loup, du type de mon beau-père.
La relation père-fils que Crocodile Dundee a vécue s'est carrément reconstruite à neuf à partir de 1978 quand mon beau-père a cessé de faire des runs. Ils ont même travaillé ensemble pendant des années, c'était deux menuisiers. Les gens se sentaient en confiance avec ce duo père-fils très sympathique et tellement « service à la clientèle ».
@ Barbe blanche : Mémorable en effet, même pour moi qui n'y suis jamais allée!
Comment sommes-nous passés d'une grande amitié de jeunesse à un amour pour la vie? Ah ça, c'est tellement long à raconter! Je pourrais en faire un roman tellement ça m'a pris des années à comprendre, à voir clair, alors que tout était là, sous mes yeux, dans mon cœur. Non mais, combien de fois suis-je passée à côté du bonheur de même?
J'en ferai peut-être un prochain billet mais je t'avertis, ça va encore être long à lire. J'aimerais revivre en le racontant ces moments.
C'est vrai que le bonheur, l'amour, c'est comme le reste, c'est bien meilleur quand on??? Quand on??? PARTAGE!
@ Michelle : Ne sois pas désolée, au contraire, c'est encore mieux, j'ai une lectrice de plus que je pensais! Parce que Michelle T. a vécu quelques années à Rouyn-Noranda à l'adolescence et je sais qu'elle passe me lire de temps en temps ici mais elle ne laisse jamais de commentaires, elle me l'a dit sur FB. Elle habite à Pierrefonds maintenant.
Mais toi, tu es unique et je suis bien contente que tu te trouves assez bien ici pour y revenir. À la prochaine!
@ Le factotum : Iqaluit, c'est la limite nord du Québec, n'est-ce pas? Il faudra que je retourne voir sur ma carte! C'est quand même assez au nord pour que tu côtoies des Inuits! Il doit y avoir des similitudes, c'est certain. Ah si t'avais un blogue, t'aurais tellement de choses à raconter, toi!
Hier, j'ai fait une petite recherche avant d'écrire ce billet, je me posais un tas de questions sur ce qu'était devenue cette partie du monde et les gens qui y vivaient encore. C'est là que j'ai appris que Nanisivik Mine était « open from 1976 to 2002 at Strathcona Sound, 20 km southeast of Artic Bay ». Le projet Nanisivik avait pas mal échoué dans son objectif d'embaucher 60 % d'Inuits et 40 % de travailleurs du Sud. Dans les faits, ils ont été très loin de l'objectif il paraît...
Quant à Resolute Bay, cette petite communauté nordique qui a un vrai aéroport a longtemps été également la base militaire canadienne la plus au nord du Canada. J'ignore si c'est encore le cas parce qu'on affiche une population de seulement 198 habitants.
On s'en reparle, promis. Je suis toujours très curieuse du Nord et fascinée par les phénomènes sociaux qui se vivent, par exemple, dans un village comme Kuujjuaraapik, que tu dois bien connaître, où francophones, anglophones, Cris et Inuits se côtoient quotidiennement...
Ce doit être terrible de vivre aussi longtemps dans ces conditions, moi j'aurais angoissée. C'est un récit bien intéressant.
Zoreilles,
Nous irons faire un tour à notre maison avant un an. En fait nous avons prévu y aller une fois par saison. Comme elle est habitée par des amis à nous, nous avons pris entêté pour y aller quand nous irons à Sherbrooke.
Nous avons une amie ici, à Havre-Saint-Pierre qui demeure à Beloeil. Au début, elle travaillait 10 jours et avait ensuite 10 jours de congé. Elle retournait à sa maison de Beloeil chaque fois qu'elle était en congé. Il y a des gens qui ont vraiment l'esprit d'aventure. Il y a tout de même 1200 km entre les 2 places. Le trajet lui demandait donc presque 5000 km par mois.
Passionnant ces histoires du Grand Nord. J'aimerais vivre l'expérience, mais disons juste un weekend. :)
@ Solange : Il faut dire que c'étaient les conditions de travail et de vie... en 1976! Aujourd'hui, c'est bien différent. Beaucoup de gars de l'Abitibi (et de partout au Québec) travaillent au loin, au Nunavik, au Nunavut. Ils sont bien nourris, bien logés, bien payés, avec des gymnases, des centres de divertissement, l'Internet, le téléphone, des heures de travail qui ont du bon sens, etc. Les syndicats y ont vu!
Quand Crocodile Dundee travaillait à Strathcona Sound, c'était un chantier d'hommes seulement, c'est pourquoi ça lui faisait penser à une prison, mais en 1977, il a fait deux runs à la Baie James (des runs de 45 jours) mais là, il y avait des femmes, des travailleuses qualifiées. C'était bien organisé. À LG2, le seul bar s'appelait le Femina. Pour y aller veiller le soir, il fallait avoir l'invitation d'une femme! Mais tu penses bien qu'il y en a encore qui ont trouvé des trucs!!!
Moi, j'ignore si j'aurais été capable de faire plus de trois mois comme Crocodile Dundee (et beaucoup d'autres) l'ont fait. Ce que je te confirme, par contre, c'est que tu en reviens changé(e). Tu ne peux pas avoir vécu pareille expérience sans que ça laisse des traces.
C'était bien payé dans ce temps-là en tout cas. Crocodile Dundee, quand il est revenu, est allé se choisir un camion à son goût payé comptant et il a payé des primes d'assurances mirobolantes parce qu'il était très jeune (et donc plus à risque) en plus d'avoir placé un petit montant dans un régime enregistré d'épargne logement. Ah oui, j'oubliais, il s'était payé un gros mois de vacances avant de se chercher de l'ouvrage!
@ Jacks : Bon ben d'abord, vous allez faire 4 runs de trois mois! C'est une bonne idée de retourner chez vous aux saisons, il me semble que ça vous fera une douce transition pour le jour où le contrat se terminera à Havre-Saint-Pierre.
Votre amie de Beloeil n'a pas peur de ça, le kilométrage. Avant d'habiter Beloeil, ça devait être une fille de l'Abitibi!!!
@ Pierre F.: Juste un week end, ce serait difficile! Et coûteux!
C'est bien certain qu'aujourd'hui, tu as des proches, une famille, un travail, des responsabilités, un style de vie, des projets, etc. Mais imagine-toi à 19 ans, célibataire, avec l'ouverture que tu as sur le monde et un intérêt pour le Grand Nord, tu tenterais sûrement l'expérience, surtout que maintenant, les gars peuvent faire du in and out très facilement, comme du 8/6 (8 jours dans le Nord, 6 jours chez vous), du 28/14, du 14/10 et un tas d'autres formules... gagnantes!
Ici, dans notre région, c'est très courant de travailler dans l'Nord, chez des hommes, des femmes, des gens en couple, avec des enfants et tout. Mais c'est très dur pour les couples. La proportion des séparations est bien plus élevée qu'un couple sur deux.
On connaît un couple qui s'aimait tellement et pourtant, ça leur est arrivé. Il travaillait à Raglan (nord du Québec) sur le 14/10. Elle travaillait ici à temps partiel, avec la responsabilité des deux garçons, de la maison et tout ça. À la longue, le gars s'est désinvesti de l'éducation des gars, de la maison, de tout. Ses 10 jours lui étaient de plus en plus pénibles à vivre, il avait trop hâte de remonter dans l'Nord pour ses 14 jours de travail. Il faisait là-bas une vie rêvée, une vie de célibataire. Nous avons vu ces deux-là se faire de plus en plus de mal, s'entredéchirer, se reprocher des affaires, se « désamourer » sur une période d'à peu près 2 ans. Aujourd'hui, elle a refait sa vie mais pas lui, il travaille encore dans l'Nord, ne côtoie presque plus ses deux gars... C'est triste mais ça arrive souvent, des histoires de même.
Tout compte fait, je suis d'accord avec toi, un week end, ce serait bien assez!
Iqaluit est la capitale du Nunavut.
C'est l'ancien Forbisher Bay.
Lorsque la météo était mauvaise à hauteur de Salluit, on allait coucher à Iqaluit, le seul aéroport disponible.
Pour Kuujjuaraapik, le village porte quatre noms: Kuujjuaraapik pour les Inuit, Whapmagoostui pour les Cris. Great Wheal pour les anglais et Poste à la Baleine pour les français.
Une rue sépare les deux communautés Cri et Inuit. Les anglais et les français se mélangent au deux communautés.
@ Le factotum : Ah ben là, tu m'éclaires en Simonac! Iqaluit, c'est l'ancien Frobisher Bay. Tout s'explique... Parce que sur les vols de Montréal à Resolute Bay et l'inverse, l'avion s'arrêtait tout le temps à Frobisher Bay que me racontait Crocodile Dundee. C'est juste que là, ils ont changé le nom de la ville.
Ah c'est sûr que les vols d'avion dans l'Nord, c'est pas tout le temps fiable. Tu en connais un bout sur le sujet et notre amie Fitzsou nous en raconte parfois quelques péripéties savoureuses mais qui démontrent hors de tout doute qu'il faut savoir s'adapter en toutes circonstances!
Quand j'ai connu ce village sur le bord de la baie d'Hudson, il s'appelait pour nous, au bureau, Poste-de-la-Baleine ou Great Whale pour les Anglais. Quand Dorothée et Paul y ont demeuré (je crois que les connais?...) je correspondais avec elle selon l'adresse qu'elle me donnait, à Kuujjuaraapik, c'est pourquoi je suis capable de l'écrire pas de faute, hihihi!
Elle avait un peu la même opinion que toi, c'est-à-dire que Cris et Inuits ne se mélangeaient pas mais elle allait plus loin que toi en disant que ce village avait 4 communautés bien distinctes et de trop nombreux problèmes sociaux. Elle était heureuse de s'être rapprochée de plusieurs femmes inuites mais cela ne s'est pas fait en criant ciseaux.
Bonjour Zoreilles!
Ce récit me passionne. Le Nord, le Grand Nord, le cercle polaire m'attirent comme le Nord magnétique. En voyant la carte, je suis retournée voir les sites qui parlent de ces villages au nom qui claque comme le froid glacial.J'ai passé de bons moments à lire et à relire sur ces lieux mythiques pour plusieurs personnes.
Une expérience fondamentale dans la vie de ton chum que cette "run" de trois mois et dix jours. J'imagine qu'à son retour, la balle était dans ton camp concernant la belle grande aventure que vous vivez toujours ensemble depuis plusieurs années.
Entendre parler de son expérience m'a beaucoup intéressée. Sa photo, seul dans le Grand Nord est le symbole de l'inévitable changement. La photo de la grande "brosse" est vraiment délicieuse. Il l'air d'un ti-gars.
Quand j'ai entendu parler de la "déportation canadienne" pour la première fois, j'ai été bouleversée.
Quelques familles déportées dans de telles conditions misérables extrêmes, avec dans la tête des promesses d'élus bien au chaud dans leur bureau, un véritable scandale. Qu'on a tu bien longtemps, d'autant plus que les promesses ne se sont jamais réalisées. Pour affirmer la suprématie du Canada sur le Grand Nord, ils ont payé cher.
J'ai bien aimé le film "Martha qui vient du froid" de Maryse Lepage produit en 2009. Martha Flaherty qui a vécu cette déportation, nous la fait revivre. Touchant.
Je rêve toujours d'aller passer quelques temps dans le Grand Nord.
Et pour parler d'amour, c'est lui qui m'a retenu au Sud...dans les années 80.
Merci Zoreilles d'alimenter l'expression de vécus.
Amities
Le récit me passionne...et les commentaires aussi!
Je viens souvent lire ton bloque sans jamais m'identifier . Chaque fois je suis impressionné par la qualité d'écriture, mais ton récit sur le Grand Nord ? Touchante et merveilleuse écrivaine Merci pour les souvenirs
@ Canneberge : Quand tu dis : « ces villages au nom qui claque comme le froid glacial » je trouve ça tellement... wow!
Les débuts de notre histoire? Non, la balle n'était pas dans mon camp au retour, ce n'est pas du tout comme ça que ça s'est passé et je vais sûrement finir par la conter, cette histoire!!!
Quand tu parles de la « déportation canadienne », je suis certaine qu'on a vu ce documentaire et Crocodile Dundee m'en parlait encore ce matin, il s'est beaucoup intéressé à cette histoire terrible. Ces scandales, comme ont vécu les Inuits, sont semblables à ce qu'on a fait vivre aux Algonquins chez nous et à combien d'autres des Premières Nations. Autrement dit, il y a toujours du monde dans des bureaux bien au chaud, au Sud, qui traitent des êtres humains comme si c'étaient des pions sur un échiquier.
Et moi aussi, les commentaires me passionnent. Tous!
@ Claudette : Claudette? Ah là c'est toute une surprise. Je suis touchée, j'ignorais que tu me lisais parfois... Et que tu « apparaisses » comme par magie particulièrement sur ce billet du Grand Nord 1976, j'en suis encore plus... ravie!
C'est une histoire que tu connais par cœur toi aussi, une histoire probablement entendue de la bouche même de ton frérot et/ou de ton père...
Te souviens-tu que tu avais donné naissance à François en juillet 1976 et que ton frère, trop honoré que vous l'ayez choisi comme parrain, s'était acheté du beau linge neuf pour le baptême? Aux noces de mon cousin, la veille du baptême, (le 14 août 1976) c'était la première fois que je voyais ton frère habillé autrement qu'en jeans et chemise à carreaux, hahaha!
À partir de là, au retour, mon histoire personnelle a changé, je suis tombée en amour avec un homme... et toute une famille mais ça aussi, tu le savais déjà!
Zoreilles,
Il y a du monde pour qui les distances ne comptent pas. Le plus fascinant, c'est de voir comment certaines routes se croisent. En 2010, une amie nous a proposé d'aller récupérer un bureau chez son amie Monique qui devait quitter Havre-Saint-Pierre pour Fermont. Nous l'avons trouvée sympathique et l'avons invitée pour un repas à la maison avant son départ. Elle nous a invités à Fermont où se préparait à aménager dans le mur de Fermont.
Nous l'avons fait et c'est de son appart dans le mur que j'ai rédigé mes billets sur Fermont que l'on peut voir sur mon blogue. C'était en 2009. Il y a encore environ 50 personnes par jour qui vont en prendre connaissance. Elle travaillait aussi à Schefferville près du Labrador.
Plus tard, Monique est venue passer un mois chez nous à Havre-Saint-Pierre où elle avait un contrat de travail temporaire. Par la suite, elle est rentrée chez elle à Montréal Nord. Elle est retournée travailler au Ninavut et Iqaluit.
Elle est venue nous voir à Sherbrooke cet été après être passée à l'hôpital pour sa fille. Nous sommes revenus à Havre-Saint-Pierre où nous risquons de revoir Monique qui se trouve actuellement près de la Baie-James. C'est tout de même incroyable qu'on se voit aussi souvent. Le hasard nous tricote parfois bien des parcours.
C'est un très bon texte comme toujours...
tu devrais ajouté la photo du Ford custom jaune et blanc, c'est une demande "spicial" juste pour le revoir.
Quand je pense qu'il l'avait même fait lettré quelques années plus tard....Les Entreprises Poly-Gen inc....Non mais c'est tu la plus belle preuve d'amour ça!!!
@ Jacks : Oui, c'est vrai, le hasard nous tricote parfois de drôles de parcours mais il y a des affinités naturelles qui émergent avec des gens qu'on était « dus » pour rencontrer. Monique aurait pu passer dans votre vie sans que vous la remarquiez mais il y avait ce petit quelque chose qui vous liait à elle, une amitié s'est tissée et voilà...
Ce sont de belles histoires bien réelles que j'aime entendre... et raconter!
@ Joce : Je vais essayer de donner suite à ta demande « spicial » et ce sera probablement dans mon prochain billet. D'abord, il faut que je retrouve la photo et comme j'ai aucun de mes 3 scanners qui scannent, la photo ne sera pas terrible, mais ça va te rappeler des souvenirs de son truck orange et blanc qu'il a fait lettrer au nom de l'entreprise familiale!!!
J'y pense souvent à raconter l'histoire des Entreprises Poly-Gen Inc... Il y aurait tant à dire, à écrire, à raconter, à rire surtout, mais avouons-le, c'était un sacré beau success story, dans le sens où on le comprend dans notre famille!!!
L'impression à te lire de revenir d'un long voyage dans le temps et dans le Nord du Nord.
J'ai toujours admiré ces travailleurs de l'extrême, on les oublie trop souvent!
Un si grand bonheur de te lire.
Je te souhaite une magnifique année! Bâtie comme tu es, tu en ressortiras encore grandie. Bisous
@ Marico : Tu écris « L'impression à te lire de revenir d'un long voyage dans le temps et dans le Nord du Nord.»
Et je te réponds « Je te comprends, j'en ai écrit tellement long » ...
que je me décourage moi-même! J'ai pas encore appris à me résumer, et ça s'arrange pas en 2014 ça a l'air! Je sais, je sais, tu ne me le reprochais pas, c'est moi qui vient de sauter sur l'occasion pour pratiquer mon autodérision. Il y aura bientôt 7 ans que je suis régulière sur mon blogue et si tu savais le nombre d'histoires que je n'ai pas encore contées parce que justement, elles sont trop longues et difficiles à résumer...
Que 2014 nous amène son lot de joie de vivre, une capacité d'émerveillement toujours présente, le goût de faire des petites folies qui créent du bonheur et des choses du genre qui sont très bénéfiques pour la santé!
J'ai toujours admiré ces travailleurs de l'extrême, on les oublie trop souvent! (Marico)
Je suis à fait d'accord avec toi, Marico. Ces êtres m'ont toujours fascinés. Ces fou, les conditions dans lesquelles ils ou elles acceptent de travailler. Elles affrontent l'inconnu, les prévus, et parfois des dangers non négligeables, seuls. Ça prend l'esprit d'aventure, de la débrouillardise, et beaucoup d'imagination. Pourtant, à premières vues, ces personnes semblent bien ordinaires. Et elles ont leurs problèmes personnels comme tout le monde.
Zoreilles,
J'ai bien hâte de pouvoir mettre la main sur mon père à la Terre de Baffin. J'aimerais bien pouvoir découvrir où il a vécu précisément. J'aimerais bien qu'il soit vivant. Je pourrais en savoir davantage.
@ Jacks : Après qu'ils nous ont quittés, on aurait tellement de questions encore à leur poser...
C'est pourquoi je profite à tous les jours de mon papa poète.
Il a tellement de belles choses à raconter.
Bonne journée!
@ Le factotum : Oui, profite de sa belle présence, à ton papa poète, si sage, attachant, à l'écoute, jamais centré sur lui-même, avec toutes ses facultés intellectuelles, etc. C'est comme ça que je l'imagine. Ces moments que tu passes avec lui sont très précieux et tu sais les apprécier à leur juste valeur. Tu vois, tu lui ressembles? Une belle influence!
Ma belle Zoreilles. S'il n'en tient qu'à moi, tu peux les écrire tes longues histoires (jamais longues èa lire), je les lirai comme toujours avec intérêt et tellement de plaisir. Bonne journée.
@ Marico : T'es donc bien fine, tu fais ma journée!
Vois tu Zoreilles, même si je ne mets pas beaucoup de mots à mes photos, je viens chez toi pour me rassasier de tes mots, toujours plus savoureux d'une fois à l'autre.
P.S.
je m'en venais écrire ce commentaire, quand en arrivant, je trouve celui de Marico, qui va dans le même sens.
Je ne suis donc pas tout seul, à savourer tes mots.
Grand Nord 1976.
Le titre est déjà tout trouvé.
L'ami qui part, l'amoureux devenu homme au retour.
Tu pourrais en faire une belle chronique ou un recueil de tous les souvenirs de Crocodile Dundee là-haut. Si peu de monde doit connaître cet univers.
J'ai trouvé ce billet très beau.
(Je te l'ai déjà dit mais je trouve que le fils d'amis qui a 22 ans maintenant ressemble énormément à ton amoureux).
@ Barbe blanche : Alors là, toi aussi, tu fais ma journée!
Je commence à penser à mon prochain billet tranquillement pas vite, il me manque des photos mais je pense bien que je vais répondre à ta question de l'autre jour : « comment une grande amitié de jeunesse est devenue un amour pour la vie ».
Tu sais, quand je le raconte, c'est un peu comme si je le revivais. Quand j'écrivais ce billet Grand Nord 1976, je me souvenais de la soirée précise où Crocodile Dundee était venu à la maison (chez mes parents) avec son album photos et qu'il me racontait ses 3 mois et 10 jours qu'il avait passés là-bas. Je revoyais ses mimiques, ses rires, son énergie quand il s'embarque dans une histoire...
@ Mijo : Merci. T'es gentille. Mais tu sais, comme je ne l'ai pas vécu moi-même, ce séjour dans le Grand Nord, je le raconte comme il m'a été raconté en résumant, bien sûr, mais je ne pourrais pas en faire une chronique ou un recueil de souvenirs. Et puis, ça se passait de même en 1976 mais ça ne se passe plus comme ça aujourd'hui. Les conditions de travail se sont beaucoup améliorées...
Par contre, une mise à jour très actuelle que je n'ai pas faite et j'en profite pour sensibiliser peut-être des gens qui ne croient pas au réchauffement climatique : cette baie qui s'appelle Artic Bay où l'avion pouvait atterrir et décoller durant l'hiver à Strathcona Sound (Nanisivik)? Aujourd'hui, tout est à l'eau claire...
Crocodile Dundee a eu beaucoup de peine quand il a su ça. Oui, je crois que tu m'avais déjà mentionné cette ressemblance avec le fils de vos amis! Sur ces photos, CD avait un gros 19 ans ou un très petit 20 ans...
Concernant le réchauffement de la terre, les Inuit vivant à Puvirnituq et faisant la pêche commerciale sur glace ont une saison raccourcie de quatre semaines depuis cinq ans.
Ils étendent les filets de façon traditionnelle pour capturer le saumon de l'Arctique.
Maintenant. ils ne peuvent plus commencer avant le début décembre.
@ Le factotum : Que c'est triste... Encore plus triste de constater jusqu'à quel point nos dirigeants se mettent la tête dans le sable... bitumineux!
Zoreilles,
Notre amie Monique dont je t'ai parlé plus haut se trouve présentement à Inukjuak dans l'Ungava. Comme je ne pouvais mettre de photo ici, je l'ai fait à la fin de mon dernier billet puisque le sujet s'y prêtait.
@ Jacks : Je viens d'aller voir ça et c'est impressionnant, ce petit village tout bien ordonné au milieu de l'immensité glacée... Du haut des airs, ça semble un peu surréaliste!
Vive Inukjuaq, vive Monique! Merci Jacks!
À Jack,
Inukjuak se situe sur l'Hudson.
Bonne journée!
@ Le factotum : Tiens, je vais profiter de ta présence, toi qui as tellement sillonné le Nord, le p'tit Nord, le moyen Nord et le Grand Nord, pour poser la question qui me chicote : Est-ce que l'Ungava d'avant s'appelle maintenant le Nunavik? Est-ce que les Territoires du Nord-Ouest d'avant s'appellent maintenant le Nunavut? Moi, bien franchement, avec les noms d'avant et les noms de maintenant, je suis toute mêlée.
Fort Rupert s'appelle maintenant Waskaganish, Frosbisher Bay s'appelle maintenant Iqaluit, Poste de la Baleine se nomme Kuujjuaraapik, en tout cas, j'en perds... mon Québécois et mon Inuit!
Ce n'est pas une critique, je comprends que par respect des populations locales et reconnaissance de leur culture et leur langue, on ait renommé ces noms de lieux mais avouons que ce n'est pas facile de s'y retrouver!
On demeure tous au Nord de Montréal, d'où les expressions de petit, moyen ou grand Nord.
Par contre au Nord de l'Abitibi-Témiscamingue se trouvent les territoires Cris et Inuits.
On appelle la côte intérieure pour situer les villages Cris de Waswanipi, Ougé-Bougoumou, Mistissini et Némaska, parce qu’ils longent les routes sans toucher à l’Harricana.
On appelle le territoire Baie-James pour situer les villages Cris de Waskaganish, Wémindji, Eastmain et Chisasibi, villages qui longent tous l’Harricana pour se rendre à la Baie-James.
Tous ces villages portaient un nom anglais donné par la compagnie de la Baie d'Hudson.
Ensuite, on monte plus au Nord, pour se retrouver à la Baie d'Hudson. C'est le début du territoire appelé Nunavik , domicile de tous les Inuit du Québec.
Le premier village qui longe l'Hudson à l’Ouest est Kuujjuaraapik où vivent les Inuit et Whapmagoustui où vivent aussi les Cris, seul village occupé par les deux clans et deux gouvernements distincts.
Ensuite suivent Umiujaq, Inukjuak, Puvirnituq, Akulivik et Ivujivik.
On se tourne à L'Est du côté de l'Ungava pour les villages de Salluit, Déception, Purtuniq, Kangiqsujuaq, Quaqtaq, Kangirsuk, Aupaluk,Tasuijaq, Kuujjuaq, Kangiqsuallujjuaq et enfin Killiniq.
Ils sont tous situés sur le territoire du Nunavik.
Ce sont les villages que j'ai fréquentés et sillonnés durant mes vingt ans au Nord.
Au Nord du détroit d’Hudson, on quitte le Québec, pour se retrouver au Nunavut et sa capitale Iqaluit. C’est le territoire de tous les Inuit vivant hors Québec. Le Nunavut se termine près de Yellowknife et les Territoires du Nord-Ouest.
Espérant que cela éclaire un peu tes lecteurs.
Ma grand-mère paternelle disait : Il vaut mieux manger son pain noir en premier. Elle faisait allusion à l’expression « manger son pain blanc avant le noir » i.e commencer par le meilleur et finir par le pire. Elle et son mari vivait confortablement lorsque la crise économique de 1929 est arrivée. Ils avaient mangé leur pain blanc avant leur pain noir et trouvaient la vie bien difficile après la crise.
Je crois que Crocodile Dundee a mangé son pain noir en premier. On apprécie la moindre petite chose après. Ce n’était pas facile cette vie dans le Grand Nord, tu nous en fais une belle description, touchante comme d’habitude. N’arrête pas d’écrire.
Merci à Factotum pour le cours d'histoire et de géographie. J'ai copié ton commentaire, histoire de visualiser tout ça sur une carte. Le Québec ne s'arrête pas sur les rives du St-Laurent, si on veut un pays, il faudrait le connaître sur toute son étendue.
@ Le factotum : Eh que t'es fin... pis tellement bon professeur, j'ai tout compris! J'ai hâte maintenant de relire ton commentaire avec une carte géographique devant moi, pour bien intégrer tout ça et ne jamais l'oublier.
J'espère que plusieurs personnes te liront. Merci pour tout!
@ Caboche : Oh tu sais, pour lui, ce n'est pas tellement du pain noir, il en garde d'excellents souvenirs! Et la paye était bonne, il était célibataire, 19 ans, toute la vie devant lui... Il a fait deux autres runs en 1977, à la Baie James, ça pouvait avoir l'air plus facile parce que les conditions étaient meilleures mais d'un autre côté, on s'ennuyait tellement l'un de l'autre, parce qu'en 1977, on sortait ensemble.
Je suis très d'accord avec ta vision du Québec, une vision d'ensemble!
@ Le Factotum.
Bonjour,
Je trouve vos informations très intéressantes.
Je les relirai, carte à l'appui!
La géographie du "Nord" me passionne et je pourrai mieux me situer. Merci!
@Zoreilles
Bonne journée!
@ Canneberge : Bien le bonjour, mon p'tit fruit préféré! T'as eu le même réflexe que moi, prendre une carte géographique et situer tout ça. Notre ami, le factotum, est un excellent prof!
Ouff un retour en arrière ! Je suis de Montréal et j'ai aussi fêté mes vingt ans à Nanisivik en septembre 1975. J'y suis arrivée avec mon mari en août 1975 et j'ai quitté en novembre 1980. Les trois dernières années à Nanisivik je travaillais comme Heavy Equipment Operator dans la mine avec mes tous mes amis de Rouyn. Beaux souvenirs ? Pas vraiment, mais une expérience que je n'noublierai jamais.
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