vendredi 18 octobre 2013

Récolte d'automne


Voici ma watch (le mot français est mirador) au matin de l'ouverture de la saison de chasse à l'orignal, le samedi 12 octobre dernier. À cet endroit, au fil des années, j'ai pu y observer et y entendre des orignaux, loutres, castors, hérons, rats musqués, canards, des vols d'outardes, une pygargue à tête blanche, même un ours une fois, un lynx une autre fois et je ne compte plus les écureuils, tétras, gélinottes, lièvres, etc. 


Juste avant de monter dans ma watch, j'ai remarqué ce matin-là cette souche où poussent des ti thés qu'on peut faire en tisanes ou encore de mâchouiller les petites feuilles qui goûtent le Wintergreen ou encore le paparmanne rose! 


Une fois montée dans ma watch, si je regarde vers la droite, c'est ce que j'aperçois, la rivière qui rétrécit et qui serpente jusqu'à devenir un ruisseau un kilomètre plus loin. 


Et si je regarde à gauche, mon regard est attiré vers le bras de rivière qui nous mène au carrefour des rivières des Outaouais et Darlens. En canot ou à vol d'oiseau, à un kilomètre d'ici, il y a le campe à mon frère Yves. C'est ce qu'Isabelle avait pagayé en canot en ce beau samedi matin ensoleillé et frais, espérant apercevoir « la bête lumineuse ». J'ai capté cette photo d'elle à son retour. 


J'ai zoomé autant que j'ai pu. Elle est belle, notre fille... Au dehors comme au dedans... 


Je ne lui reconnais pas cette expression. Ou plutôt oui, je la reconnais, c'est celle de son visage de petite fille qui a peur. Et puis elle rame vite, elle ne semble pas aussi zen que je croyais qu'elle serait au retour de sa sortie en canot...


Habituée qu'elle est de ramer avec des coups en J pour diriger le canot en même temps qu'elle avance, ses coups de rame sont francs et précis mais je la trouve songeuse et elle balaie du regard le rivage constamment. Elle ne m'a pas vue. 


Elle approche du quai, je saurai très bientôt ce qui l'inquiète. La forêt est si calme et silencieuse qu'il ne me viendrait pas à l'idée de lui crier que je suis là, tout près, bien camouflée, dans ma watch, à la croquer sur le vif... 


Elle arrive au quai, prend son temps pour faire les manoeuvres sécuritaires d'accostage, je prends cette dernière photo et je descends doucement de ma watch pour aller à sa rencontre. « Maman, j'ai vu un ours sur le rivage juste de l'autre bord de la pointe à Noémie! » et moi, je lui réponds : « Pas encore un? Il y en a tellement ici... » et personne ne les chasse, donc ils prolifèrent. 


Dimanche matin, je me suis amusée longuement à suivre et essayer de déjouer le tétras mâle qui voulait m'impressionner en déployant ses plumes. Bah, je peux bien m'en faire accroire si je veux, je sais très bien que ce sont les femelles alentour qu'il voulait séduire! Mais elles s'en fichaient royalement, les cocottes, c'était drôle de les voir si indépendantes et indifférentes. Bravo les filles, ne vous laissez pas impressionner par ce petit arrogant! (On peut cliquer sur les photos pour mieux voir les détails). 


Lundi matin, 7 h 32, à deux kilomètres du campe, dans une autre watch près d'une saline, Dominic a abattu son gibier d'un seul coup de feu. Foudroyant. Ce petit mâle de 2 1/2 ans n'a jamais su ce qui lui arrivait. Aucune souffrance. En voilà un que les ours et les loups n'auront pas. Le dernier orignal abattu chez nous, c'était à l'automne 2009. Je m'excuse si cette photo vous choque mais je considère que de prélever un orignal par 4 ans ne fait pas de nous des prédateurs si terribles lorsqu'on se compare aux loups et aux ours qui ne font pas le travail aussi proprement. 


Ça s'est passé là. Il faisait beau. Crocodile Dundee a tout vu, tout entendu, tout vécu de près, il était dessous la watch avec son appareil photo. Mais il n'a pas pris de photo de ce moment-là. Il a plutôt pris son gendre dans ses bras et l'a soulevé comme une plume. Ils ont dansé... en silence... Ils étaient fous de joie, les deux. Et tellement habitués à ne pas faire de bruit! 


On se communiquait par radios lorsqu'il le fallait, en chuchotant bien entendu, les cinq chasseurs que nous étions (trois chassaient les images, deux chassaient l'orignal). En apprenant la nouvelle, Isabelle et moi, on est allés les rejoindre sur les lieux en apportant tout ce qu'il fallait, en plus de la bouteille de champagne que Dominic avait apportée au cas où... Mais il y avait tant de travail à faire sur place qu'on a attendu d'être revenus au campe pour faire sauter le bouchon! 


On a passé la journée à se raconter toutes nos histoires, à s'occuper des quartiers de viande à transporter, suspendre, nettoyer avec du vinaigre, saupoudrer de poivre noir, emballer dans du coton à fromage, etc. D'autres membres de notre famille sont venus célébrer l'événement et y prendre part avec nous durant l'après-midi : mon frère Yves, Anne-Marie son amoureuse, le petit Adam qui a l'âge de Félixe, 4 1/2 ans, et ma mère qui aura bientôt 82 ans, qui était tellement fière elle aussi. On a soupé très tard ce soir-là, on était contents comme ça se dit pas. On passe notre temps à semer sur ce territoire et là, enfin, on récoltait. C'était le Jour de l'Action de Grâces. On a dit « Merci la vie » et comme les Algonquins, on a remercié l'orignal de nous avoir donné sa vie pour nous nourrir pendant toute une saison. 

Récolte d'automne

Moi, je raconte des histoires. Je ne sais pas les inventer, alors j'en raconte des vraies. Vécues. Avec des photos qui racontent mieux que moi.  

41 commentaires:

Jackss a dit…

Whow!

Zoreilles là tu m'impressionnes et pas juste à peu près.
Tes photos sont vraiment extraordinaires. Tu as changé de caméras, tu as suivi des cours? C'est sûr, elles mériteraient d'être primées. Les mots me manquent.

Tu as de la chance! Le décor est tellement joli. Incroyable!
Un milieu idéal pour profiter de la vie en famille.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Eh bien merci! Non, je n'ai pas changé de caméra ni suivi de cours, j'étais juste là et la nature a fait le reste...

Oui, j'ai de la chance, c'est vrai, de vivre dans une région qui offre ces possibilités à une heure trente minutes de la maison. Pour la vie de famille, j'ai de la chance aussi.

Jackss a dit…

Tu es la personne la plus humble que je connais. Ce n'est pas la chance qui te guide, c'est ton énergie. Le paysage dans toute sa splendeur, c'est toi qui va à sa rencontre, le découvre et le met en valeur. Tes photos sont vraiment splendides et me font rêver.

Le monde est d'une telle merveille que je ne peux croire que de telles beautés sont le fruit du hasard. C'est une chance de pouvoir partager un si beau décor et de si beaux monde aux belles émotion. Moi, ça me rend de bonne humeur.

Ce soir, à Sherbrooke, mon fils Jipé va se produire en spectacle au Parc Camirand dans le cadre de la nuit des Sans Abri.

Solange a dit…

Je ne trouve pas tes photos choquantes, au contraire elle démontre que tu es une amoureuse de la nature.

Joce qui ne tire jamais rien qui n'empêche ra jamais personne de le faire! a dit…

y a rien de choquant au contraire, on sent tout le respect, c'est un beau travail de vulgarisation, y aurait tant à dire, mais les photos remplace si bien les mots!

Tu sais je pense que de prélevé un orignal, un poisson, un arbre ou une fleur....c'est même souvent bénéfique selon les circonstances.


Il y a tellement de désinformation et tellement de gens dénaturé...que pour beaucoup il est si mal de tuer un phoque alors qu'on peut s'acheter du synthétique chez Small-Marde en vente à 8 piasses directement (après 15 heures de vol) du Bangladesh! sans se poser AUCUNE question!

Joce a dit…

Je repasse dans ma tête l'image de Gilles et Dominic dansant seul en plein bois pour exprimer au monde entier leurs joies dans un incommensurable explosion de......silence!

Je trouve ça tellement drôle.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Tu es contemplatif autant que moi et nous avons en commun de percevoir le monde comme un univers de merveilles qui s'offrent et qu'on n'a qu'à saisir. Je n'y connais pas grand-chose en photographie, je suis passionnée et c'est tout, j'y vais d'instinct mais parfois, il arrive que mon émotion passe...

Jipé s'investit dans des causes humanitaires tout en pratiquant son art, son métier, et c'est tout à son honneur. Chez nous aussi, hier soir et cette nuit, des artistes offraient un spectacle pour soutenir cette cause. J'aurais eu envie d'y aller mais tu sais ce que c'est, on se dit j'irai plus tard et finalement, on s'emparesse... Êtes-vous allés voir fiston?

Zoreilles a dit…

@ Solange : Toutes ces photos ne sont pas choquantes, une seule l'est et je m'en doutais pas mal. J'ai déjà eu quelques réactions bien senties et ça fait deux fois que je suis obligée d'expliquer et de me justifier! Il est extrêmement difficile de ne pas heurter les sensibilités... Qu'est-ce qu'on disait quand on était petits? La vérité choque!

Quand on voit de la viande au supermarché dans des petites barquettes en styrofoam, c'est moins choquant.

Je m'étais dit avant de publier cette photo que j'accepterais seulement la critique de la part des gens qui sont 100 % végétariens!!!

Zoreilles a dit…

@ Joce : Je savais où tu te situais par rapport à ça, tu es à la même place que moi, c'est pas la première fois qu'on pense pareil, hihihi! Et je te remercie de l'avoir écrit ici. Si jamais cette discussion vire au vinaigre, je saurai que tu es là et que tu comprends, pour l'avoir déjà vécu avec nous, le respect qu'on porte à la faune, à la flore, à l'environnement, à tout être vivant.

Tu n'as pas idée, mon bien cher frère, comme les chasseurs et les trappeurs ont mauvaise presse.

Quand tu parles des phoques, je ne peux m'empêcher de penser à nos grands-pères qui devaient chasser le phoque aux Îles de la Madeleine pour s'acheter leurs gréments de pêche mais surtout pour protéger la ressource, leur gagne-pain. Aujourd'hui, les Madelinots se battent encore pour s'expliquer et se faire entendre et les stocks de poisson en chute libre sont une catastrophe dont personne ne parle alors que les phoques prolifèrent.

Je continue de penser que les Algonquins sont une Première Nation qui pourrait beaucoup nous apprendre sur le sujet. Ils sont loin d'être dénaturés, ils sont très proches de la nature pour la plupart d'entre eux.

Mais en attendant, pour nous, respecter le gibier, c'est de ne pas gaspiller un seul centimètre carré de cette viande savoureuse. On en fait des cadeaux, on partage, on en sert à nos invités, on en prend soin. On ne chasse pas le lièvre, on n'en mange pas, on les laisse tous à leurs prédateurs qui sont fort nombreux.

Tu me donnes l'occasion d'exposer quelques-uns de mes arguments qui se juxtaposent aux tiens et je t'en suis reconnaissante.

Zoreilles a dit…

@ Joce : Quand c'est Gilles qui le raconte ou Dominic, tu te roulerais par terre, ils le revivent à chaque fois!

Jackss a dit…

Bonjour Zoreilles,
Tu m'as demandé si j'étais allé voir le fiston à La nuit des sans abri. Voici ma réponse:
J'aurais eu envie d'y aller mais tu sais ce que c'est, on se dit j'irai plus tard et finalement, on s'emparesse...

Ça te dis quelque chose? Décidément, nous sommes nés de la même pluie. Mais, il paraît que vous allez peut-être avoir des flocons de neige aujourd'hui? La nouvelle venait de TVA, alors je l'ai cru. Ici, il fait soleil et aussitôt levé, je suis allé ramasser des patates neuves dans le jardin.

Jackss a dit…

Bonjour Zoreilles,
Tu m'as demandé si j'étais allé voir le fiston à La nuit des sans abri. Voici ma réponse:
J'aurais eu envie d'y aller mais tu sais ce que c'est, on se dit j'irai plus tard et finalement, on s'emparesse...

Ça te dis quelque chose? Décidément, nous sommes nés de la même pluie. Mais, il paraît que vous allez peut-être avoir des flocons de neige aujourd'hui? La nouvelle venait de TVA, alors je l'ai cru. Ici, il fait soleil et aussitôt levé, je suis allé ramasser des patates neuves dans le jardin.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Vous autres aussi? Décidément... ;o)

Quand on parle de nous, sur n'importe quel réseau, il y a toujours un décalage, ici on se dit que la vérité se perd à quelque part dans le parc de La Vérendrye!

Non, il ne neige pas chez nous aujourd'hui mais on nous en prévoit pour la semaine prochaine, c'est classique, on a toujours notre première neige pendant le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, ça impressionne les journalistes de partout dans le monde qui sont de passage et ceux de Montréal particulièrement, hihihi!

Le prochain Festival se tiendra du 26 au 31 octobre, c'est ma brosse annuelle de cinéma, j'ai hâte...

Tu récoltes des patates nouvelles, chanceux...

Une femme libre a dit…

Les ours, ils sont dangereux? Ils peuvent attaquer l'homme sans raison, comme ça? C'est pour cela que ta fille avait peur?

Zoreilles a dit…

@ Une femme libre : Nenon, sont pas si pires que ça, les ours, tu fais bien de réagir et de poser la question, mais à l'endroit où Isabelle l'a vu, l'ours, la rivière n'est pas très large et ce n'est pas une rencontre agréable à faire.

Par contre, ils sont dangereux pour d'autres animaux, comme les petits orignaux par exemple, les castors, etc.

Les ours n'attaquent pas l'homme sans raison, il suffit de ne pas se trouver à mi-chemin entre une mère ours et ses petits. En fait, ils ont très peur de nous, ils se sauvent.

Isabelle était en canot, l'ours était sur le rivage, le risque n'était pas grand mais c'est pas le fun quand même et Isabelle, un peu comme sa mère (!) n'aime pas trop les mauvaises rencontres, surtout qu'au campe, les ours prolifèrent!

Une femme libre a dit…

Je pose la question parce que moi, juste de savoir qu'il y a des ours, j'aurais peur de me promener dans les bois! J'ai lu trop de condensés du Readers Digest dans lesquels le pauvre campeur sans défense était sauvagement attaqué par un grizzli énorme qui lui déchiquetait un bras et une jambe. En général, il ne mourait pas (pour pouvoir raconter sa terrible aventure), mais se retrouvait avec pas mal de morceaux en moins. Le conseil donné était de faire le mort pour que l'ours s'éloigne.

Une femme libre a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Barbe blanche a dit…

Comme tu le sais, la seule arme avec laquelle je chasse, c'est mon appareil photo, bien sur je chasse toute l'année.
Dans ma famille, et parmi mes amis et amies, il y a tant et autant de chasseurs et chasseresses, et c'est très bien ainsi.
Récolter un peu de viande pour se nourrir, quoi de plus normal hein...
C'est rendu, tellement irréaliste, que pour certain, tuer un pauvre animal, c'est un crime,
il y a quelque part, je ne sais où,
une coupure qui s'est produit entre le réel et la fiction, certains ont trop regarder de film de Walt Disney, bambi, il a sa place dans une poêle, avec des patates, il est délicieux.
Bon je me tais, j'en vois qui sortent leurs roches pour me les tirer...
Tes photos de dame Isabelle sont tellement criantes, nous sentons avec elle, la crainte de voir l'ours bondir devant son canot.

Zoreilles a dit…

@ Une femme libre : On doit avoir lu les mêmes condensés du Readers Digest, ma mère m'abonne en cadeau depuis des années à ce petit magazine fédéraliste qui se traîne facilement dans mon sac à mains!!! (je la remercie chaque année mais je l'avertis que je ne serai jamais fédéraliste!...)

Faire le mort quand on voit un ours... Bon, on n'a pas de grizzli chez nous mais des ours noirs et je serais incapable de faire la morte. J'ai entendu dire que face à un ours (ce qui est très rare parce qu'ils se sauvent) il faut plutôt se faire grand, genre les bras en l'air, grimper sur une souche et faire du bruit, crier, se faire menaçant et surtout pas se sauver, il nous rattraperait, il court vite, est très agile, sait grimper aux arbres, etc. C'est son territoire, il est chez lui en forêt.

Avant, au campe, j'allais toute seule aux framboises, aux bleuets, aux gadelles. J'apportais une radio qui signalait ma présence ou bien je chantais sans arrêt (je me tapais sur les nerfs moi-même) mais maintenant, depuis que j'en ai trop vu, trop proche, je ne me risque pas bien loin puisque je n'ai plus d'arme à feu qui m'appartienne.

Se promener toute seule en forêt, peut-être pas mais avec une autre personne, je crois que tu ne courrais pas de danger.

Zoreilles a dit…

@ Barbe blanche : On chasse de la même manière avec les mêmes armes!

Quand tu dis : « il y a quelque part, je ne sais où,
une coupure qui s'est produit entre le réel et la fiction », je sais très bien ce que tu veux dire, c'est ce que j'appelle être dénaturé, c'est-à-dire être si loin de la nature au point d'idéaliser les choses, de s'en faire une perception qui est loin de la réalité. Le syndrome de Bambi, c'est bien de ça qu'on parle!

Pour les photos d'Isabelle en canot, j'étais étonnée moi-même de voir si clairement son inquiétude dans son expression sur son visage. Elle est aussi expressive que sa petite!

Le factotum a dit…

« …je chantais sans arrêt (je me tapais sur les nerfs moi-même)… »
J’en rigole un bon coup. J’apporte toujours un sifflet lorsque je marche en forêt. Cela me semble suffisant.
Bravo pour ton excellente chasse photographique.

canneberge14 a dit…

Bonjour Zoreilles,

Ta récolte de photos d'automne est magnifique.
Pour la première et la troisième photo, on se croirait au pays du Grand Meaulne.
J'ai toujours un sifflet dans mon sac à dos. J'ai souvenir d'une courte promenade dans le sentier d'un parc où l'on nous avait signalé la présence d'ours. Je sifflais sans arrêt tellement j'avais peur. Nous avions à peine fait un kilomètre que mon chum a déclaré: "Avant que tu fasses une crise d'hyperventilation avec ton sifflet, on retourne au chalet" Depuis, j'ai revu des ours mais de loin...
Je ne suis jamais allée à la chasse. Mon voisin, oui. Alors, certaines années, on a droit à du chevreuil, de l'orignal ou du caribou.
Ce que tu expliques à propos du vinaigre du poivre et du coton fromage...nettoyer, conserver...mais pouvez-vous rapporter les quartiers de viande seulement le lendemain ou je ne sais trop?.
Les Algonquins fêtaient l'Action de Grâces plus souvent que nous. Une belle phrase que celle qui termine ton texte.
"C'était le Jour de l'Action de Grâces. On a dit « Merci la vie » et comme les Algonquins, on a remercié l'orignal de nous avoir donné sa vie pour nous nourrir pendant toute une saison".

P.S. Isabelle a de jolis bas!! ;-)

Zoreilles a dit…

@ Facto : Un sifflet! J'y pense jamais, quelle excellente idée... Je devrais m'en apporter un au campe mais j'y pense... quand je suis rendue au campe!

Zoreilles a dit…

@ Canneberge : Tellement drôle, ton anecdote de sifflet, en fin de compte, c'est peut-être inconsciemment que j'oublie de m'en apporter un quand je vais au campe!

Chanceuse, tu goûtes au gibier de ton voisin généreux. Moi qui ne suis pas très viande, ma préférée, c'est le caribou, en deuxième l'orignal, en troisième le chevreuil.

Oui, on peut rapporter les quartiers seulement le lendemain ou quelques jours plus tard, à condition que tout de suite, on fasse ce qu'il faut (ce qu'on appelle débiter) et qu'on les transporte, nettoie, les traite aux petits soins et là, on les suspend au frais en attendant de faire le voyage de retour en ville où l'on doit enregistre la capture auprès d'un mandataire du Ministère du développement durable, de la Faune et des Parcs. (Ça prend deux permis de chasse pour un orignal). Les quartiers sont actuellement suspendus dans notre garage, avec des fans et tout. Le rendez-vous chez le boucher est demain matin. De toute manière, parfois chez le boucher, ils laissent encore faisander la viande au frais pour quelques jours lorsqu'il y a affluence. Ils sont équipés pour ça.

J'aime beaucoup comment pensent et agissent les Algonquins à propos de la nature.

Les bas d'Isabelle? T'as le sens du détail, mon p'tit fruit préféré!!! Est-ce que je t'ai déjà dit que j'aimais courir les expositions des artisans au mois de décembre? C'est là que je fais des trouvailles et des petits cadeaux. Figure-toi qu'il y a encore des dames qui tricotent des bas à la main, comme ma grand-mère le faisait. Je suis une bonne cliente pour ça, j'en achète pour tout mon p'tit monde!

Lise a dit…

Zoreilles,

ici je dirai seulement, quelle chance d'être une famille comme la vôtre: tu es entourée/environnée/enveloppée/submergée d'amour de tous côtés, et tu le mérites. C'est évident dans tous tes textes, et tu en es consciente.

Et, ayant lu le commentaire de Canneberge, des bas comme ceux d'Isabelle, j'en veut moi aussi!!!

:)

Bonne semaine chère Francine/Zoreilles!

Lise a dit…

Parlant de bas, est-ce que Félixe ôte toujours les siens lorsqu'elle est entre amis?

:-DDD

Caboche a dit…

Quand je regarde tes photos, j’entends le silence (ça me manque tellement lorsque je suis à Montréal), et sur les photos 3 et 4 je peux sentir l’odeur des feuilles et de l’eau. C’est comme si j’étais assise dans cette forêt, enveloppée par toute cette beauté.

Je me suis longtemps promenée seule en forêt, j’adorais la sensation d’être seule au milieu de nulle part. Puis, mes amis, à force de s’inquiéter, et de me suggérer mille façons de ne pas me faire attaquer (le poivre de Cayenne, le bâton, le grelot et j’en passe), et bien ils ont réussi à me faire peur. J’y vais maintenant avec une amie et son chien peureux.

Pour ce qui est de la chasse, je comprends très bien « la prudence » que tu y mets pour en parler. Dans mon milieu de travail, à chaque automne, la même discussion revenait à tout coup : « Mais comment il fait, ton mari, pour tuer un chevreuil, c’est si beau!!! ». Et ça pouvait durer des heures l’énumération des clichés et des préjugés et les jugements que tout un chacun posaient. J’ai rapidement cessé de répondre à leur argumentation. J’ai renoncé à leur expliquer le pourquoi du comment. Pour moi, lorsqu’on est bien avec ce que l’on fait, le jugement des autres, c’est pas important.

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

Tu m'as fait revivre tellement de souvenirs toi, ce matin. Pendant 23 ans, le temps de la chasse a fait parti de ma vie.
Je me voyais sur une autre rivière, avec une autre gang, un autre camp, d'autres ours et d'autres... orignaux!...
J'ai assisté plus d'une fois à "l'éventrage", "transportage", "fêtage"...
Et j'ai aussi remercié chaque fois, à la manière algonquine, cet animal qui nous laissait sa vie pour que l'on s'en nourrisse, même si nous avions à ce moment d'autres possibilités de le faire.
Merci pour ces mots et ces photos Zoreilles. Du haut du Moyen Nord Québécois, je t'envoie bisous et câlins... Abitibiens!! xoxoxo

Zoreilles a dit…

@ Lise : J'en suis consciente, tu as bien raison. Et si les gens heureux n'ont pas d'histoire, moi je compense en racontant des petits bouts de la mienne! Ça reste tout de même idéalisé parce que je ne raconte que les bouts que je veux bien... c'est-à-dire toujours la vérité mais pas TOUTE la vérité. Les petits bouts qui retroussent et les inquiétudes, j'ai énormément de pudeur pour ça.

Des bas de laine tricotés à la main, c'est une douceur pour les pieds et pour l'ensemble de la personne. Ce sont des petits cadeaux qu'on peut se faire à soi-même aussi. Et dire que ma grand-mère nous a fournis en bas et en mitaines toute notre vie, aujourd'hui j'apprécie encore plus que dans le temps, on prenait ça pour acquis même si on lui disait merci et tout. J'ai encore une paire de bas blancs en laine douce tricotés par elle, je ne les porte plus, ils sont trop précieux, ceux-là!

Oui, Félixe fait encore ça, elle ne demande même plus la permission, elle se sent à l'aise partout partout!!!

Zoreilles a dit…

@ Caboche : Sur les photos 3 et 4, là t'es vraiment dans ma Watch...

Je le vis comme toi et je regrette d'avoir perdu cette sorte d'innocence que j'avais quand je pouvais aller et venir à ma guise sans rien craindre. Quand la peur (ou trop de prudence) s'est installée, j'ai perdu une grande liberté... Et pourtant, s'il y a un endroit où l'on devrait se sentir en sécurité et en paix, ce serait bien dans la forêt? Au moins, tu y vas encore, avec ton amie et un chien peureux!!!

Tu es très sage par rapport au fait de renoncer à expliquer tout ça. Je vois bien moi aussi, pour l'avoir souvent vécu, qu'à la fin, tout le monde reste sur ses positions et qu'on ne convaincra personne. Peut-être faut-il le vivre pour le comprendre? Ça touche à quelque chose de trop fondamental sans doute, le respect de la vie, le cycle de la vie, de la nature, où ça s'arrête, où ça commence et ce qui est acceptable entre les deux.

On accorde beaucoup d'importance aux animaux, parfois plus qu'aux êtres humains. J'aime les animaux au point de les vouloir libres et dans leur habitat naturel. Si je devais poser un geste politique en lien avec le respect que j'ai pour des animaux, je ne mangerais ni poulet ni porc, pour commencer.

De temps en temps, j'essaie de semer quelque chose, comme une réflexion, une argumentation, mais j'en viens à la même conclusion que toi.

Zoreilles a dit…

@ Fitzsou : Ah que je suis contente de t'avoir fait revivre ces bons moments!

23 ans... Est-ce que tu y repenses quand la saison de la chasse arrive? Tu te souviens quelle était cette fièvre qui envahissait tout le monde en Abitibi, chasseurs ou pas?

Les magasins de sport et plein air font des affaires d'or, on voit des gars à l'épicerie avec des paniers bien pleins qui débordent, les VTT dans les boîtes de trucks qui prennent la route, les files d'attente au champ de tir, les dossards orange, les tuques oranges, les bottes et les habits camo sont un paradoxe quand on les superpose avec du orange fluo!!!

Anne-Marie a dit…

Allo Belle-Sops!
Suis de retour d'une autre belle fin de semaine dans notre petit coin de paradis!
Tes photos! Splendides!

Parlant du petit thé qui goûte la "paparmane rose", Adam était tellement fier de faire goûter à sa sœur un bout de sa petite récolte!!! C'était cute au boutte de l'entendre expliquer à sa sœur où il avait trouvé tout ça avec toi! J'te dis lui, le bois, ça le fait tripper! Mais je crois qu'il a un bon coach :)
Les quelques fois où je lui dis que nous partons pour le campe, il fait sa petite moue et il me lâche un de ces "ah...chanceuse...ça va être plate pour moi..." Je me tord de rire (dans ma tête là!)et trouve à la fois qu'il fait quand même un ti peu pitié!

Va falloir trouver un plan pour l'amener l'hiver...Sinon, il s'en remettra pas!

En passant, moi aussi je trouve qu'Isabelle a de beaux bas!!! MA mère m'en tricote une fois de temps en temps, mais je sais pas pourquoi, je ne les mets pas! JE les conserve comme des œuvres d'art pour ne pas les percer!

xx

Zoreilles a dit…

@ Anne-Marie : Je suis contente qu'il ait partagé sa petite récolte avec Clara, si tu savais comme ça me fait plaisir.

Pauvre ti minou, il faut le ramener cet hiver absolument, il y a d'autres plaisirs à découvrir en cette saison.

Ta mère tricote des bas? France, c'est ma nouvelle idole! Je comprends que tu ne les portes pas, effectivement, ils sont encore plus précieux. D'habitude, les expositions des artisans, ça commence en novembre, je vais me tenir au courant (ils ne font pas tellement de pub, il faut être aux aguets) et si ça t'intéresse, je te ferai signe, on s'achètera des bas... et d'autres œuvres d'art du genre!!!

Contente que vous ayiez passé une belle fin de semaine, ça devait être tranquille là-bas... ;o)

Anne-Marie a dit…

Si c'était tranquille?
Oh que oui!!!
Et sais-tu quoi? J'avais un beau mâle perdrix qui roucoulait après ses poulettes moi aussi!!! Ce que j'ai rit quand Cher chéri se tapait sur la poitrine!!! Le pauvre...il était certain qu'il était en train de se faire voler ses poules!!!

Amener Adam en hiver...On n'est malheureusement pas équipé pour ça. On ne peut pas être 4 sur le skidoo et ils sont petits encore pour se tenir debout sur un traineau...mais je cherche une solution! Imagine le fun qu'il aurait avec toute cette nature où jouer? JE l'imagine déjà!!!

Et pour les expositions d'artisans, je suis très partante!!! Tu me fais signe et j'arrive!

xx

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

Si j'y repense? Chaque odeur d'automne me le rappelle, chaque grisaille, chaque sentier dénudé, chaques journées écourtées de l'automne, chaque matin un peu frais et sans vent...
Même que sans me rappeler où j'ai vu ça, mais j'ai aperçu dans une station-service-dépanneur le kit "de la veuve de la chasse", dans une belle boîte rose et adressée aux 18 et plus... J'ai failli la ramasser, mais je me suis gardée une p'tite gêne...
J'imagine sans peine à quoi ressemble l'Abitibi de ce temps-là (quoi que... ça doit pas mal être terminé là??...)

Zoreilles a dit…

@ Anne-Marie : Quand l'hiver sera bien pris, on aura quelque chose à vous proposer pour amener les enfants à Rapide Deux. Tu savais que Gilles s'est acheté une nouvelle motoneige? Ben oui, c'est Yves qui est venu l'aider à la débarquer la semaine passée. L'autre, il la garde quand même, elle servira parfois à Dominic. Tu saurais conduire ça, toi, une motoneige?

Si Cher Chéri se tapait sur la poitrine, c'était probablement toi qu'il voulait séduire... Il a réussi s'il t'a fait rire!

Je retiens ton intérêt pour les expositions d'artisans, la plus cool, c'est celle à Immaculée Conception, suivie de celle d'Évain et en dernier, McWatters. Pour le grand art et la variété, celle de La Sarre est ma préférée. On s'en reparle. Si t'entends quelque chose, tu m'en parles toi aussi?

Le pire, c'est de le savoir, ils font pas de pub, faut connaître des madames et moi, je connais pas beaucoup de madames!!!

Zoreilles a dit…

@ Fitzsou : Hihihi, le kit de la veuve de chasse dans un dépanneur, c'est trop drôle le marketing qu'il y a autour de ça! Le concept des veuves de chasse, t'en souviens-tu dans le temps les tenanciers de bars embauchaient des tounus, les Chippendales en vedette pour vous mesdames, les veuves de chasse!!! Juste avant les soirées de concours de panache, il y avait les soirées des veuves de chasse, 2 drinks pour le prix d'un pour les dames, les bonnes femmes se ramassaient pompettes pendant que les non-chasseurs chassaient les talons hauts! Ça, c'est du folklore aujourd'hui, les femmes vont à la chasse avec leurs hommes! Heureusement que ça a évolué... ;o)

La fièvre de la chasse est pas mal passée à ce moment-ci même si la période de chasse dans notre zone se termine dimanche prochain. Il faut dire que la plupart y vont la grande fin de semaine de l'Action de Grâces, à l'ouverture. Après, c'est moins fou!

Un autre souvenir me revient, c'est quand les gars de par en bas (sud du Québec) faisaient croire à leurs femmes qu'ils partaient de chez eux à l'avance pour aller voir leurs salines et ils passaient aux danseuses à la place, avant de rentrer dans le bois.

Je pourrais t'en conter des vertes et des pas mûres... et toi aussi sans doute!

Jackss a dit…



Je n'ai pu m'empêcher de sourire, Zoereilles.

Oui j'ai souri. Tu es sans pareilles. Ici, madame, ça jase. Juste à voir la flamme qui ne s'éteint jamais, c'est tout un spectacle en soi. Et le plus merveilleux, c'est que tu n'as besoin d'aucune recette. Tu te contentes d'être toi-même. Et ça marche.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Oui Monsieur, ici ça jase... et j'aime ça de même! C'est comme dans la vraie vie, ça nous vient tout naturellement, c'est pas plus compliqué que ça, parce qu'on est bien ensemble.

Quand ça tombe trop tranquille, j'ai le goût d'écrire un nouveau billet pour que ça reparte à jaser. C'est même pour ça que j'écris, pour qu'on me réponde!!! C'est pourquoi je dis que je ne suis pas écrivaine, j'aime le monde, j'aime communiquer et lorsque je le fais par écrit, j'ai le temps de finir mes phrases. On me fait cette politesse-là! De m'écouter...

Je suis très attachée à ceux et celles qui me lisent et rien ne me fait plus plaisir que d'ouvrir mon ordinateur le matin et de voir apparaître un commentaire!

Mijo a dit…

Quand je lis histoire de chasse, je pense souvent histoire glauque en oubliant que parfois il est nécessaire de chasser et de remercier la nature pour ce qu'elle nous donne.

Pas commune cette tête d'orignal ! On n'a pas du tout ce genre de bête chez nous. Mais j'ai déjà goûté à une tourte à l'orignal lors de ma dernière visite au Québec!

Zoreilles a dit…

@ Mijo : Oui, je sais, le concept de la chasse est très difficile à comprendre quand on ne vit pas dans une région comme la nôtre. Tout ça est strictement réglementé, comme tu t'en doutes, encore plus que peut l'être l'élevage des bœufs, porcs, agneaux, poulets et autres viandes que nous consommons... lorsqu'on n'est pas 100 % végétariens.

En France, il n'y a pas d'orignal (son vrai nom est l'élan d'Amérique) mais nous sommes ici en pays neuf, aux grands espaces, bien sûr je parle du nord du Québec, de l'Outaouais, la Gaspésie, du Saguenay-Lac St-Jean, Mauricie, Bas-du-Fleuve, ce n'est pas le cas à Montréal, par exemple.

Tu as de la chance si tu as déjà goûté à une tourte à l'orignal lors de ta visite au Québec. Je sais qu'au Saguenay Lac St-Jean, chaque famille a sa recette de tourtière unique, la « vraie » et elle peut contenir selon les familles (!) différentes viandes de gibiers sauvages, lièvre, orignal, caribou, perdrix, mélangé avec parfois du porc, du bœuf, etc.