Photo : Une belle journée de l'été dernier, avec mon amie Francine, nous nous étions donné rendez-vous pour aller visiter l'Île Nepawa, en Abitibi-Ouest. J'ai pris cette photo à partir d'un point précis de l'île, de là où l'on aperçoit cette petite église (ou chapelle) isolée sur une autre île pas loin. Ça m'intriguait et Francine aussi. On n'a jamais su ce qu'elle représentait, à qui elle appartenait, si elle avait déjà servi d'église ou si elle était devenue un chalet. Mystère... Et ce que je m'apprête à vous raconter s'est passé tout près de là, en Abitibi-Ouest également, samedi dernier, à Ste-Claire de Colombourg.
Elle s'appelait Aldina...
Je dédie ce billet (ça fait prétentieux mais je le fais du fond de mon coeur) à Dominic, mon beau-fils.
Ça n'arrive pas qu'à moi, j'en suis certaine. Là où il faut aller, là où l'on nous attend, là où l'on ne peut se défiler, là où il faut tenir sa promesse, on y va en se faisant une face, on se retrousse les manches, on soigne son attitude et on fonce, advienne que pourra. Et puis, on s'aperçoit après coup qu'on y a vécu quelque chose qu'on n'aurait jamais voulu manquer.
Vendredi dernier, donc la veille, comme j'étais dans le secteur, j'avais été faire mes politesses aux proches d'Aldina, au salon funéraire de La Sarre, avant de revenir chez moi. Je n'avais donc aucune raison d'y retourner samedi matin pour accompagner ma mère à ces funérailles mais j'ai tenu parole. J'étais grippée, on annonçait une tempête de pluie verglassante et j'attendais mes enfants pour souper.
D'abord, je devrais vous parler d'Aldina. Je l'ai croisée à deux ou trois reprises seulement dans ma vie, surtout quand j'étais petite. Ma petite enfance s'est passée en Abitibi-Ouest. Elle m'avait charmée et impressionnée par son beau visage, sa joie de vivre, son attitude, tout en elle m'attirait. Aldina était la mère de deux de mes tantes que j'aime beaucoup, la belle-mère de deux des frères de mon père, la grand-mère de plusieurs de mes cousins et d'une de mes cousines.
Aldina était née à Québec, en 1914. Elle avait 3 ans quand ses parents sont venus s'établir en Abitibi, où ils allaient fonder avec d'autres un nouveau village : Ste-Claire de Colombourg. C'est là que cette véritable pionnière a grandi, a trouvé l'amour, qu'elle a épousé celui qui faisait battre son coeur. Toute sa vie elle a semé ce que j'avais décelé d'extraordinaire chez elle, même quand j'étais enfant.
Aldina est décédée la semaine dernière, à l'âge de 97 ans, laissant derrière elle 17 enfants, 64 petits-enfants, 131 arrière petits-enfants, 67 arrière arrière petits-enfants et une arrière arrière arrière petite-fille. Pas besoin d'en dire davantage.
* * * * *
Samedi matin, très tôt, en route vers ce village que je n'avais pas visité depuis longtemps, le ciel gris de novembre s'illuminait de quelque chose de tendre, à mesure qu'on approchait des paysages de mon enfance, ceux qui me sont restés dans le coeur comme des personnages attachants et familiers, le coin chez Marouffe, les 9 milles, Duparquet, la fourche de Matheson qu'on prenait pour aller à notre chalet du lac Hébécourt, les épouvantails de Rapide-Danseur, la fourche de Gallichan et de Roquemaure, le village de Palmarolle et la grande côte d'où l'on voit le bout du monde, où l'on tourne soit à gauche pour aller sur l'Île Nepawa, soit à droite, pour aller à Ste-Claire de Colombourg.
De chaque côté de la route, des maisons de ferme, vieillottes mais toujours coquettes, des belles d'autrefois qui côtoient fièrement des modernes fonctionnelles et de loin, de partout, on aperçoit le clocher de l'église de Ste-Claire de Colombourg. Je vais revoir la maison des Villeneuve, la cour où l'on se patentait une motoneige qui réussissait à pétarader jusqu'au dépanneur chez Lecours ou dans la vaste cour de l'église qui me semble aujourd'hui si petite.
En ce samedi de fin novembre, tout est là, rien n'a changé, je retrouve comme par enchantement mon enfance et l'ambiance couleur sépia qui colore toutes mes images dans ma tête. On dirait que la vie me ramène un peu malgré moi à ce que j'avais oublié mais que je retrouve intact.
Le stationnement de l'église déborde jusqu'à la salle municipale, le village est réuni pour rendre hommage à Aldina. Nous entrons dans l'église, pleine à craquer. L'odeur de vieux bois me saisit au même moment où je suis envahie de la beauté de l'architecture et des vitraux. Une si petite église de village avec tant de charme... Une douce musique vient du jubée. Tout le monde sourit. Je n'ai jamais vu tant de retrouvailles chaleureuses et d'accolades qui s'attardent, tant d'enfants si beaux, si affectueux, si collés sur d'autres enfants qui se tiennent par la main, qui se lâchent pas, qui se ressemblent, qui ont un air de famille. Aldina a tout transmis ça à sa nombreuse descendance...
Pendant la cérémonie des funérailles, tout le monde est recueilli, respectueux et souriant. Dans tous les moindres petits gestes et les rituels habituels, on s'inspire d'elle, on parle d'elle, on s'imprègne d'elle, si présente dans cette église, surtout dans son absence. Il n'y a pas de vide au départ d'Aldina, elle a tant semé tout au cours de sa vie.
Dans l'un des nombreux hommages qu'on lui rendra, on rira beaucoup, on s'attendrira parfois, on sourira tout le temps, on se souviendra de son accueil, ses chansons, son humour, sa générosité, sa grande curiosité intellectuelle, ses phrases célèbres, son besoin de rassembler son monde, de donner sans attendre en retour, son attitude devant la vie, les épreuves, la mort, la vie, les coups durs, les entourloupettes du destin, et tout ce qu'elle était, de beau et de bon.
Au jubée, les chants se succèdent avec entrain, harmonie, puissance et joie. J'en ai la chair de poule par moments, si j'écoute les paroles. On se croirait avec les anges, au paradis, comme ils nous le décrivaient quand j'étais enfant. Je ne reconnais pas les chants habituels des funérailles, je ne les ai jamais entendus ceux-là, si pleins d'espoir et d'amour de la vie. J'apprendrai plus tard que cette chorale improvisée était faite surtout de ses petits-enfants qui savent toutes ces chansons par coeur parce qu'elle les a bercés de ses chants-là toute leur enfance et même parfois dans leur vie adulte.
La cérémonie achève et on nous invite tous à rester ensemble pour nous rendre jusqu'à la salle municipale où le dîner nous attend. Aldina nous invite comme elle l'a fait si souvent pour rassembler tout son monde autour d'elle. On insiste qu'il faut y aller. La salle municipale est en soi une curiosité, sa façade si modeste abrite de nombreuses rallonges qu'on ne réalise que lorsqu'on entre à l'intérieur, où c'est immense et tout ouvert, avec des mezzanines, des petites élévations, une scène, une autre scène plus élevée encore, c'est clair qu'avec les années, et la vie communautaire de ce village, on l'a agrandie par en dedans et à défaut d'être somptueux, le décor est si chaleureux, délicieusement imparfait et authentique. On est en famille ici. D'ailleurs, les membres de ma famille viendront se joindre à nous, à la même table.
On nous sert un repas chaud, dans la bonne humeur et la joie. Ces abeilles-là, hommes et femmes du village, sont à l'oeuvre depuis la veille à préparer tout ça. En mémoire d'Aldina qu'ils aimaient tant. Ils retrouvent des membres de la famille pas vus depuis longtemps, se présentent les conjoints, les enfants, s'embrassent, se serrent la main, se brassent les épaules, s'éclatent de rire et collent les chaises, les tables, se volent les enfants à bercer, à cajoler. On dirait une noce de l'ancien temps...
Une belle jeune femme circule dans les allées avec un énorme gâteau qu'elle a fait la veille, où elle a dessiné le visage d'Aldina, au glaçage, une Aldina souriante et son regard bienveillant sous ses lunettes et ses frisettes. C'est son hommage sucré et personnel, elle est l'une des 64 petits-enfants et elle nous offre « un morceau de sa Grand-Maman » au dessert.
Tout au long de ce repas, j'étais émerveillée de toute cette solidarité et cette affection qui se déployaient sous mes yeux, cette ambiance familiale et conviviale, que je croyais révolue à tout jamais, dans notre monde d'aujourd'hui. Au moment de quitter, on m'a même dit que la famille (fort nombreuse) profiterait de la salle pour le reste de la journée, que la même chose se reproduirait au souper, qu'on allait chanter et peut-être même danser quand les tables seraient rangées. On nous a remerciées d'être venues, ma mère et moi, et on m'a bien avertie d'être prudente sur la route au retour, avec raison d'ailleurs, puisque la tempête de pluie verglassante était déjà commencée.
J'ai vu, entendu et vécu tant de choses cette journée-là que j'en suis revenue avec quelque chose de tout neuf dans le coeur qui m'a regaillardie pour un bout. Je me sentais privilégiée d'être là et de vivre ça. Grâce à Aldina.
* * * * *
Sur le chemin du retour, la pluie verglassante et la neige ralentissaient ma conduite à 60- 70 km/heure tout au long. Je n'avais pas peur, je me sentais en sécurité. Il n'y avait pas de place pour autre chose dans ma vie à cet instant-là que la simplicité du bonheur de vivre et d'aimer... En plus, après avoir déposé ma mère chez elle, je m'en allais chez moi cuisiner un repas chaleureux pour mes zamours, que j'avais si hâte de retrouver.
* * * * *
En attendant qu'on se mette à table pour le souper chez nous, Isabelle et son père jouaient avec Félixe dans le salon. Dominic et moi, on jasait dans la cuisine et je ne pouvais m'empêcher de lui raconter cette journée étrange où j'avais tant reçu, et je lui partageais pêle-mêle des bribes de tout ce dont j'avais été témoin.
- C'est donc ben beau, ça, Francine, tu devrais écrire ça!
- Je te le dis, Dominic, ça me remplit le coeur de quelque chose que je pensais pas qui existait encore, comme une sorte de monde idéal...
- Vas-tu écrire quelque chose sur ton blogue?
- Je le sais pas... Ça va être ben difficile de « pas »... Peut-être...
- Ben moi, j'ai super hâte de te lire!
Alors, voilà, mon très cher Dominic. Celui-là, il était pour toi!
Elle s'appelait Aldina...
Je dédie ce billet (ça fait prétentieux mais je le fais du fond de mon coeur) à Dominic, mon beau-fils.
Ça n'arrive pas qu'à moi, j'en suis certaine. Là où il faut aller, là où l'on nous attend, là où l'on ne peut se défiler, là où il faut tenir sa promesse, on y va en se faisant une face, on se retrousse les manches, on soigne son attitude et on fonce, advienne que pourra. Et puis, on s'aperçoit après coup qu'on y a vécu quelque chose qu'on n'aurait jamais voulu manquer.
Vendredi dernier, donc la veille, comme j'étais dans le secteur, j'avais été faire mes politesses aux proches d'Aldina, au salon funéraire de La Sarre, avant de revenir chez moi. Je n'avais donc aucune raison d'y retourner samedi matin pour accompagner ma mère à ces funérailles mais j'ai tenu parole. J'étais grippée, on annonçait une tempête de pluie verglassante et j'attendais mes enfants pour souper.
D'abord, je devrais vous parler d'Aldina. Je l'ai croisée à deux ou trois reprises seulement dans ma vie, surtout quand j'étais petite. Ma petite enfance s'est passée en Abitibi-Ouest. Elle m'avait charmée et impressionnée par son beau visage, sa joie de vivre, son attitude, tout en elle m'attirait. Aldina était la mère de deux de mes tantes que j'aime beaucoup, la belle-mère de deux des frères de mon père, la grand-mère de plusieurs de mes cousins et d'une de mes cousines.
Aldina était née à Québec, en 1914. Elle avait 3 ans quand ses parents sont venus s'établir en Abitibi, où ils allaient fonder avec d'autres un nouveau village : Ste-Claire de Colombourg. C'est là que cette véritable pionnière a grandi, a trouvé l'amour, qu'elle a épousé celui qui faisait battre son coeur. Toute sa vie elle a semé ce que j'avais décelé d'extraordinaire chez elle, même quand j'étais enfant.
Aldina est décédée la semaine dernière, à l'âge de 97 ans, laissant derrière elle 17 enfants, 64 petits-enfants, 131 arrière petits-enfants, 67 arrière arrière petits-enfants et une arrière arrière arrière petite-fille. Pas besoin d'en dire davantage.
* * * * *
Samedi matin, très tôt, en route vers ce village que je n'avais pas visité depuis longtemps, le ciel gris de novembre s'illuminait de quelque chose de tendre, à mesure qu'on approchait des paysages de mon enfance, ceux qui me sont restés dans le coeur comme des personnages attachants et familiers, le coin chez Marouffe, les 9 milles, Duparquet, la fourche de Matheson qu'on prenait pour aller à notre chalet du lac Hébécourt, les épouvantails de Rapide-Danseur, la fourche de Gallichan et de Roquemaure, le village de Palmarolle et la grande côte d'où l'on voit le bout du monde, où l'on tourne soit à gauche pour aller sur l'Île Nepawa, soit à droite, pour aller à Ste-Claire de Colombourg.
De chaque côté de la route, des maisons de ferme, vieillottes mais toujours coquettes, des belles d'autrefois qui côtoient fièrement des modernes fonctionnelles et de loin, de partout, on aperçoit le clocher de l'église de Ste-Claire de Colombourg. Je vais revoir la maison des Villeneuve, la cour où l'on se patentait une motoneige qui réussissait à pétarader jusqu'au dépanneur chez Lecours ou dans la vaste cour de l'église qui me semble aujourd'hui si petite.
En ce samedi de fin novembre, tout est là, rien n'a changé, je retrouve comme par enchantement mon enfance et l'ambiance couleur sépia qui colore toutes mes images dans ma tête. On dirait que la vie me ramène un peu malgré moi à ce que j'avais oublié mais que je retrouve intact.
Le stationnement de l'église déborde jusqu'à la salle municipale, le village est réuni pour rendre hommage à Aldina. Nous entrons dans l'église, pleine à craquer. L'odeur de vieux bois me saisit au même moment où je suis envahie de la beauté de l'architecture et des vitraux. Une si petite église de village avec tant de charme... Une douce musique vient du jubée. Tout le monde sourit. Je n'ai jamais vu tant de retrouvailles chaleureuses et d'accolades qui s'attardent, tant d'enfants si beaux, si affectueux, si collés sur d'autres enfants qui se tiennent par la main, qui se lâchent pas, qui se ressemblent, qui ont un air de famille. Aldina a tout transmis ça à sa nombreuse descendance...
Pendant la cérémonie des funérailles, tout le monde est recueilli, respectueux et souriant. Dans tous les moindres petits gestes et les rituels habituels, on s'inspire d'elle, on parle d'elle, on s'imprègne d'elle, si présente dans cette église, surtout dans son absence. Il n'y a pas de vide au départ d'Aldina, elle a tant semé tout au cours de sa vie.
Dans l'un des nombreux hommages qu'on lui rendra, on rira beaucoup, on s'attendrira parfois, on sourira tout le temps, on se souviendra de son accueil, ses chansons, son humour, sa générosité, sa grande curiosité intellectuelle, ses phrases célèbres, son besoin de rassembler son monde, de donner sans attendre en retour, son attitude devant la vie, les épreuves, la mort, la vie, les coups durs, les entourloupettes du destin, et tout ce qu'elle était, de beau et de bon.
Au jubée, les chants se succèdent avec entrain, harmonie, puissance et joie. J'en ai la chair de poule par moments, si j'écoute les paroles. On se croirait avec les anges, au paradis, comme ils nous le décrivaient quand j'étais enfant. Je ne reconnais pas les chants habituels des funérailles, je ne les ai jamais entendus ceux-là, si pleins d'espoir et d'amour de la vie. J'apprendrai plus tard que cette chorale improvisée était faite surtout de ses petits-enfants qui savent toutes ces chansons par coeur parce qu'elle les a bercés de ses chants-là toute leur enfance et même parfois dans leur vie adulte.
La cérémonie achève et on nous invite tous à rester ensemble pour nous rendre jusqu'à la salle municipale où le dîner nous attend. Aldina nous invite comme elle l'a fait si souvent pour rassembler tout son monde autour d'elle. On insiste qu'il faut y aller. La salle municipale est en soi une curiosité, sa façade si modeste abrite de nombreuses rallonges qu'on ne réalise que lorsqu'on entre à l'intérieur, où c'est immense et tout ouvert, avec des mezzanines, des petites élévations, une scène, une autre scène plus élevée encore, c'est clair qu'avec les années, et la vie communautaire de ce village, on l'a agrandie par en dedans et à défaut d'être somptueux, le décor est si chaleureux, délicieusement imparfait et authentique. On est en famille ici. D'ailleurs, les membres de ma famille viendront se joindre à nous, à la même table.
On nous sert un repas chaud, dans la bonne humeur et la joie. Ces abeilles-là, hommes et femmes du village, sont à l'oeuvre depuis la veille à préparer tout ça. En mémoire d'Aldina qu'ils aimaient tant. Ils retrouvent des membres de la famille pas vus depuis longtemps, se présentent les conjoints, les enfants, s'embrassent, se serrent la main, se brassent les épaules, s'éclatent de rire et collent les chaises, les tables, se volent les enfants à bercer, à cajoler. On dirait une noce de l'ancien temps...
Une belle jeune femme circule dans les allées avec un énorme gâteau qu'elle a fait la veille, où elle a dessiné le visage d'Aldina, au glaçage, une Aldina souriante et son regard bienveillant sous ses lunettes et ses frisettes. C'est son hommage sucré et personnel, elle est l'une des 64 petits-enfants et elle nous offre « un morceau de sa Grand-Maman » au dessert.
Tout au long de ce repas, j'étais émerveillée de toute cette solidarité et cette affection qui se déployaient sous mes yeux, cette ambiance familiale et conviviale, que je croyais révolue à tout jamais, dans notre monde d'aujourd'hui. Au moment de quitter, on m'a même dit que la famille (fort nombreuse) profiterait de la salle pour le reste de la journée, que la même chose se reproduirait au souper, qu'on allait chanter et peut-être même danser quand les tables seraient rangées. On nous a remerciées d'être venues, ma mère et moi, et on m'a bien avertie d'être prudente sur la route au retour, avec raison d'ailleurs, puisque la tempête de pluie verglassante était déjà commencée.
J'ai vu, entendu et vécu tant de choses cette journée-là que j'en suis revenue avec quelque chose de tout neuf dans le coeur qui m'a regaillardie pour un bout. Je me sentais privilégiée d'être là et de vivre ça. Grâce à Aldina.
* * * * *
Sur le chemin du retour, la pluie verglassante et la neige ralentissaient ma conduite à 60- 70 km/heure tout au long. Je n'avais pas peur, je me sentais en sécurité. Il n'y avait pas de place pour autre chose dans ma vie à cet instant-là que la simplicité du bonheur de vivre et d'aimer... En plus, après avoir déposé ma mère chez elle, je m'en allais chez moi cuisiner un repas chaleureux pour mes zamours, que j'avais si hâte de retrouver.
* * * * *
En attendant qu'on se mette à table pour le souper chez nous, Isabelle et son père jouaient avec Félixe dans le salon. Dominic et moi, on jasait dans la cuisine et je ne pouvais m'empêcher de lui raconter cette journée étrange où j'avais tant reçu, et je lui partageais pêle-mêle des bribes de tout ce dont j'avais été témoin.
- C'est donc ben beau, ça, Francine, tu devrais écrire ça!
- Je te le dis, Dominic, ça me remplit le coeur de quelque chose que je pensais pas qui existait encore, comme une sorte de monde idéal...
- Vas-tu écrire quelque chose sur ton blogue?
- Je le sais pas... Ça va être ben difficile de « pas »... Peut-être...
- Ben moi, j'ai super hâte de te lire!
Alors, voilà, mon très cher Dominic. Celui-là, il était pour toi!
57 commentaires:
Mes hommages, Zoreilles !
J'ai savouré le texte avec délice. Cela fait du bien à l'âme et au cœur.
Merci !
Quel beau récit, c'est comme si je faisais partie de la fête. Une cérémonie aussi touchante et une grande famille réunie pour rendre un dernier hommage à l'aïeule, ça ne peut être triste. D'ailleurs sur son petit nuage elle devait tout surveiller et être très fière de sa descendance.
Magnifiquement écrit, comme toujours mais avec comme des émotions particulières "dites" entre les lignes...
Je n'aime pas les funérailles et j'y brille presque toujours par mon absence. Les dernières funérailles auxquelles j,ai assistées étaient celles de ma mère, il y a cinq ans maintenant.
Je ne sais pas pourquoi je n'aime pas les funérailles. Peut-être que je me suis déplanté tellement souvent que je ne m'identifie pas à un lieu mais davantage à tout le Québec, je ne sais pas.
J'ai toujours préféré garder le souvenir des vivants et ne pas m'attarder à leur mort. C'est pourtant tellement normal... Je pense que j'ai de la difficulté à assumer la souffrance et la peine des autres... J'aime mieux vivre mes affaires par en dedans je pense.
Ceci dit, j'ai aimé la lecture de ce texte qui me fait réfléchir (encore) sur ce que je suis et comment je le vis...
« On dirait une noce de l'ancien temps...
…cette ambiance familiale et conviviale, que je croyais révolue à tout jamais… »
Cela dit tout!
Très émouvant, on reconnait tout ton amour pour tes proches. ♥
Bravo!
Merci merveilleuse Zoreilles d'avoir pris le temps de partager avec nous.
L'impression d'avoir été là tout au long avec toi et ta maman.
Presque de connaître Aldina.
Te rends-tu compte de la beauté des noms de tous ces endroits dont tu nous parles! Faut dire qu'habitant l'Estrie, la plupart de nos villages portent des noms qui n'ont rien de français. Ils sont attachants autrement!
Bisous
@ Réjean Mélançon : Ne me remercie pas, c'était un plaisir, voyons. Il y a de ces moments, de ces histoires, de ces « tranches de vie » qu'on a besoin de partager parce qu'ils nous inspirent quelque chose de trop fort! Aldina a tellement semé que même moi, qui ne suis pas de sa descendance à elle, j'ai récolté en abondance...
M'a toué, là,
je dois te dire que la beauté et la bonté du monde me fait brailler, ben ici, maintenant, j'en ai braillé un bon coup...
merci, c'est tellement beau...
@ Solange : Oh oui, Solange, elle avait de quoi être fière, cette chère Aldina. Si tu avais vu tout l'amour qu'il y avait là, dans cette église, cette salle, entre tous ces petits et ces grands, les gens du village qui s'étaient désâmé pour accueillir sa très nombreuse famille et les proches, ces cafetières alignées, ces immenses chaudrons de soupe maison, de légumes, ces délices de toutes sortes... Tout ça avait été préparé dans l'entraide et la solidarité, nous était offert tellement de bon coeur, nous était servi généreusement, comme par enchantement. J'imaginais sans peine toute l'implication qu'il y avait eu de la part de tous. Comme je dis souvent, « pour qu'il y ait de la magie, il faut qu'il y ait eu des magiciens ».
@ Esperanza : Oh tu sais, je ne connais personne qui aime aller au salon funéraire et aux funérailles! D'ailleurs, de plus en souvent, on entend « conformément à la volonté du défunt, il n'y aura aucune exposition ni funérailles ». Shlack, quin toué, voilà comment on occulte la mort de notre vie! « Delete »
Chaque fois que j'ai été touchée de près par le décès d'un proche, les présences, appels, témoignages, câlins, visites inattendues, petits mots et lettres d'amitié m'ont fait si chaud au coeur que je ne sais pas comment je serais passée au travers autrement. Je vais toujours au salon funéraire et parfois aux funérailles. Pas pour moi. Pour ceux qui sont touchés de près. Pas pour le mort. Pour le vivant.
Et je t'assure que j'y vais souvent. Avec ma très nombreuse parenté, mes amis(es), mes voisins, mes anciens collègues de travail (j'ai tellement travaillé partout depuis 37 ans!...) et maintenant, j'y vais de plus en plus souvent pour des gens de mon âge que j'ai trop bien connus...
Aux funérailles d'Aldina, je n'ai jamais rien vu d'aussi beau et d'aussi plein de vie. C'en était émouvant. Mais j'ai vu personne brailler. Personne personne.
Je n'ai même pas encore fini de démêler tout ce que j'ai vécu là. Parce qu'imagine-toi donc que dans mon billet, j'en ai sauté des grands bouts ♥
@ Le factotum : Et moi, j'ai reconnu tout l'amour qu'Aldina avait été capable de générer tout au long de ses 97 ans de vie.
Aimer à ce point le monde pour que même après notre mort, l'amour continue encore de fleurir et qu'on ne ressente pas le vide...
Comment a-t-elle fait ça?
@ Marico : Ah que tu l'aurais aimée toi aussi, je le sens! Elle était si inspirante. Et enjouée. Et pleine d'humour, un esprit vif, une femme charmante.
Je pensais à ça durant l'hommage que l'une de ses filles lui rendait... Elle a été enceinte la moitié de sa vie, on pourrait la plaindre, cette Aldina représenterait un paradoxe pas possible pour les féministes...
Aldina ne pouvait résister à un bébé. Elle disait : « Passe-moi le que je le berce » c'était plus fort qu'elle. Elle n'a pas eu 17 enfants parce qu'elle y était obligée mais qu'elle les aimait tellement. C'était son choix. Difficile à croire mais c'est ça pareil.
Il n'y a pas plus libre, plus heureuse et plus enjouée qu'Aldina. Bizarre, hein?
Oui, les noms des villes et villages d'ici sont la plupart du temps en français, des noms de saints, bien sûr, comme partout au Québec, mais beaucoup de noms d'anciens du 22e Régiment, des noms autochtones aussi. Ça nous fait un pays tout neuf, assez représentatif de notre jeune histoire!
@ Barbe blanche : Alors tu es le premier que le décès d'Aldina a fait brailler. J'ai pas fait exprès, je te le jure!
D'un autre côté, je comprends ton émotion, parce que l'amour des villages, ça te rejoint comme moi, que le sentiment d'appartenance, c'est ancré fort chez toi, que tu es le 16e d'une famille de 20, ça, je ne peux qu'en être épatée, moi.
Disons que ta Maman a probablement eu une descendance plus nombreuse que celle d'Aldina mais c'est pas sûr non plus... As-tu déjà fait le décompte?
Si t'as été touché, j'espère aussi que tu en retireras du bonheur autant que moi j'en ai eu, samedi dernier. Même que ça m'habite encore ♥
Quel magnifique billet vous nous avez partagé. Cette histoire me touche par l'héritage que cette grande dame a laissé derrière elle. Il est bon de souligner ce que nos ancêtres ont laissé de beau et de grand.Ils sont les bâtisseurs d'hiers. il ne faut pas les oublier. merci beaucoup Zoreilles de nous partager d'aussi beaux textes.
Quel beau billet Zoreilles! Touchant pour dire le moins, d'autant que cette dame a vécu une belle vie...jusqu'à sa mort, à l'âge très avancé de 97 ans. Le chagrin oui, mais elle était arrivée au bout de sa course, ce que chacun a compris. Sa très nombreuse descendance (c'est quasiment épeurant) lui a rendu un hommage bien mérité.
Dans mon cas, j'ignore comment préparer et faire des pré-arrangements funéraires, étant donné que je ne laisserai personne derrière moi. Et au risque de choquer, je ne veux ni exposition, ni cérémonie religieuse (surtout qu'il n'y aura personne); j'aimerais juste être incinérée et mes cendres répandues au vent. Delete, comme tu dis dans ta réponse au commentaire d'Esperanza, mais je ne sais pas comment procéder.
Je trouve terrible que pour le court temps de notre vie humaine, nous ayons davantage à nous soucier de nos arrangements funéraires, que du peu de temps vivant auquel nous avons droit...
Zoreilles,
j'ai oublé de dire, étant donné que ce billet est dédié à Dominic et qu'il le lira, je pense que tous tes lecteurs (incluant moi) seraient ravis de lire un petit mot de sa part.
Bon, tais-toi Lise!
@ Étoile : Les bâtisseurs d'hiers, comme vous dites, lorsqu'ils ont réussi à transmettre et léguer tant de belles choses si importantes, deviennent par le fait même, enfin j'aime le croire, des bâtisseurs de nombreux demains ♥
@ Lise : Je ne saurais pas non plus comment et surtout à quel moment il faudrait qu'on pense à faire nos pré-arrangements funéraires. La vie est trop courte, comme tu dis, et moi non plus, j'ai pas une minute à perdre pour faire plaisir aux propriétaires et administrateurs de salons funéraires! J'imagine qu'on peut prévoir ces aspects dans un testament ou lorsqu'on signe un mandat d'inaptitude, etc.
Ça ne me choque pas du tout lorsque les gens ne souhaitent aucune exposition ni funérailles, ni rite des derniers adieux, ni rien du genre. Ils sont dans leur droit. Mais mes réserves à ce chapitre sont surtout lorsque je pense aux conséquences que cela engendre chez ceux qui restent et qui doivent tout assumer.
Fait vécu : Lors du décès de mon beau-pêre, en 1997, croyant bien faire, il avait voulu « ne pas donner de trouble »... Ah s'il avait pu prévoir le trouble qu'on a eu, il nous aurait évité ça... Épuisés qu'on était de l'avoir veillé pendant des jours et des nuits... C'était au temps des fêtes en plus... Avec toute la famille en dehors... Tout le monde appelait chez nous, voulait savoir « c'est quand, c'est où, c'est quel salon? » surtout que l'avis de décès passait à la télé...
Crocodile Dundee était tellement connu comme étant son fils, parce qu'ils ont fait équipe comme menuisiers père et fils pendant longtemps, qu'il nous fallait expliquer chaque fois qu'il n'y aurait pas d'exposition, pas de salon funéraire et pourquoi, etc. Expliquer une décision qui n'était pas la nôtre...
Comme on devait lui faire des funérailles quand même, (longue histoire) nous devions tout organiser avec les gens en congé pour les fêtes, le traiteur, la location de la salle, la parenté, ses vieux amis, consoler les proches et les moins proches. Ah c'était l'enfer. Et dire qu'il voulait nous sauver du trouble... Le point de rencontre, c'était pas le salon funéraire, c'était chez nous... C'était pas Noël pantoute, admettons...
Dans notre société, on n'a pas le droit de disposer de nos morts comme s'il s'agissait d'une plante verte, il y a des aspects médicaux et légaux. Peu de gens sont au courant de ces choses-là. Normalement, ces questions ne se posent pas avant qu'on nage en plein dans... l'irrémédiable.
@ Lise : Bien sûr, je lui ai dédié ce billet, ça veut dire qu'il est peut-être déjà passé le lire... ou qu'il passera le lire d'ici les prochaines semaines!
Je ne crois pas qu'il lise les commentaires, en tout cas, ça m'étonnerait. Il me reparle parfois de certains billets mais verbalement seulement.
Notre relation belle-mère/beau-fils n'est pas virtuelle du tout du tout du tout!!! Et c'est très bien ainsi... ;o)
Savais-tu que je suis incapable de mettre aucune pression ni même de parler de mon blogue à aucun de mes proches? Ni à personne que je connais dans ma vie personnelle. Ce n'est pas que j'aie honte de ça mais c'est comme mon jardin secret.
Par contre, j'ai des gens qui sont présents dans tous les aspects de ma vie ♥ parfois tellement discrètement qu'ils ont l'air... de pas être là du tout!
Zoreilles,
non impossible de disposer des morts comme d'une plante verte, en effet. Je me souviens que mon père, qui n'avait ni assurance-vie, ni argent, ni pré-arrangements, et qui disait que lorsqu'il mourrait (drôle de blague) il n'y aurait qu'à le mettre dans un sac Glad. Inutile de dire que ça ne s'est pas passé comme ça, que ce fut un cauchemar pour sa veuve, moi évidemment, et toule la famille proche. Chacun a dû fournir de sa poche; et on sait combien les entreprises funéraires profitent du chagrin de ceux qui restent...
Dans mon cas je ne veut imposer ce casse-tête à personne. Il faut vraiment que je me renseigne à ce sujet.
"Je suis poussière et je retournerai poussière" comme y disent dans le Gros Livre. Faque.
Zoreilles,
si je n'avais pas fermé mon comte Blogger je supprimerais mon dernier commentaire, trop personnel et négatif mais c'est trop tard.
@ Lise : Le dernier endroit où tu pourrais demander de l'information, c'est chez ceux dont c'est la business principale, parce que, comme tu dis, ils pourraient profiter de l'occasion. Je ne saurais vraiment pas à quelle porte frapper pour en savoir plus long à ce sujet moi non plus. Je sais l'essentiel, disons, pour les situations qui me concernent ou plutôt qui « risquent » de me concerner mais pas plus.
Ce que je voulais dire surtout, c'est que dans ce qui entoure la mort d'une personne, ce sont les autres autour d'elle qui doivent réaliser ses dernières volontés...
@ Lise : T'en fais pas, très peu de gens lisent les commentaires avant les leurs, aussitôt qu'il y a quelque chose qui s'écrit par-dessus, pffffft, c'est comme si c'était effacé...
@ Esperanza : Ah je la trouve assez plate, cette phrase-là du Grand Livre que je fréquente pas mais dont j'ai beaucoup entendu parler, plus jeune!
Non mais c'est vrai, c'est comme si notre passage ici ne servait à rien, on vit pour rien, on aime pour rien, on travaille pour rien. Ça va à l'encontre de tout ce que je pense, ça enlève tout le sens que je veux donner à ma vie et à celle de ceux que j'ai aimés, que j'aime, que j'aimerai. Ça va à l'encontre de la vie elle-même, parce qu'on a beau dire, on évolue... Ben... Pas toujours dans le sens qu'on voudrait mais l'humanité évolue quand même.
On serait des roches, nous autres?
Te souviens-tu de la finale de la chanson de Simon & Garfunkel? « I am a rock/I am an island... And the rock feels no pain/And an island never cries... »
J'ai toujours trouvé que cette chanson-là était une sacrée belle réponse (thérapie brève) à cette phrase plate que j'aime pas pantoute, comme quelques autres dans le Grand Livre. Que je ne rejette pas à 100 % par ailleurs mais qu'il conviendrait d'interpréter avec énormément de nuances pour en retenir le message principal.
Autrement dit, c'est peut-être de l'orgueil, mais JE REFUSE d'être rien qu'une petite maudite poussière qui attend la mort...
@ Esperanza : Ishhhhhhh... C'est de bonne heure un vendredi matin pour parler de ça, hein?
On est le 2 décembre. Mon père aurait 84 ans aujourd'hui. Je pense à lui tellement fort depuis mon réveil. Et c'est le genre de conversation que je pouvais avoir avec lui...
Alors, si tu me trouves intense, c'est pour ça. Je le ferai pu. Promis juré!
;o)
T'sais... Mon père a vécu 77 ans... Il était peut-être poussière mais il n'est pas redevenu poussière... Non pas lui. Pas avec tout ce qu'il a laissé comme bagage à tous ceux qui l'ont croisé, connu et aimé.
Aldina était bonne, prolifique, rayonnante. Toi tu es courageuse. Je dirais "genre"... le cordon du coeur dans l'encrier.
PS: C'est pas vrai que tu m'as jamais rien donné comme tu me disais cette semaine. Pense à mes belles pièces de vaisselle que je zieute À TOUS LES JOURS
@ Dididit : J'ai le cordon du coeur qui me traîne dans... Tu m'as fait peur, toi là!!!
Ah oui, c'est vrai, maintenant que t'en parles, ça me revient, tu tripais sur ma vieille vaisselle! Tu la zieute encore tous les jours? Manges-tu dedans?
Je me demande bien quelle décision tu as prise concernant ce mandat qu'on t'a proposé... Que dis-je... Une mission... C'est oui ou c'est non, finalement? Je veux surtout pas brusquer ta réflexion mais si t'es décidé, j'aimerais ça savoir où je t'envoie ta carte de Noël cette année... ;o)
Zoreilles,
dans le Gros livre on dit aussi (j'ai oublié quel verset) que le jour de la mort est plus important que celui de la naissance. Il faudrait que je fasse une recherche et ce livre je ne veux même plus le voir, donc...
La religion...
Maintenant je comprends que le fait d'être vivante est un trésor qu'il faut chérir chaque jour, et en vieillissant j'apprécie chaque moment, à ma manière tranquille.
Et Zoreilles, histoire de te taquiner, il y a une chanson "Dust in the wind" (que tu connais bien, et ta nièce Noémi l'interprète sur You tube)qui dit que c'est ce que nous sommes, de la poussière...
:-D
Noémie...misère!
@ Lise : J'ai pas mal plus le goût de célébrer la naissance que la mort, moi, en tout cas!!! La mort ne m'attire pas mais la vie, oui, tellement...
C'est vrai que Noémie chante bien, Dust in the wind, et plusieurs autres qu'elle n'a pas nécessairement enregistrées sur Youtube, c'est son petit frère, Jean-Michel qui était le réalisateur de ses vidéoclips et là, à cause des études, les deux ne vivent plus dans la même ville! Ils sont adorables, ces deux-là, je m'ennuie d'eux autres, comme de leurs parents, Joce et Guylaine...
Mais je crois pas tout ce que je lis ni ce qui se chante... même par du monde que j'aime, hahaha!
D'accord avec toi, profitons de chaque moment ♥
Bref, chère Zoreilles, voilà la définition de l'éternité de l'être si éphémère que chacun d'entre nous est.
Ce morceau, ici, a comme particularité de n'avoir rien laissé, en tout cas ce jour-là, de négatif, de malade, de « avoir su », qui aurait fait qu'on se demande encore plus ce qu'on fait bien ici!
Merci à Dominic de ma part, à qui on doit, semble-t-il ce délicieux partage et bien sûr merci à TOI.
Zed ¦)
Très beau ton récit Zoreilles! Il y avait bien longtemps que je n'avais atterri ici... Je vais reprendre mes bonnes vieilles habitudes... par besoin!!! Bonne semaine!xoxoxo
C'est en lisant des textes sensibles comme celui-là qu'on comprend pourquoi on t'aime ...
Quelle belle histoire. ESt ce que Aldina était du côté de ta mère, parente avec Luc aussi. Il me semble que son nom me dit quelque chose? En tout cas, sa biographie est assez impressionnante, une famille aussi nombreuse et surtout tellement de descendants, moi ça m'épate toujours. Il y a des gens comme ça qui sont sur la terre pour semer le bonheur et ils le font même dans cet évènement triste qu'est la mort. Et ces personnes méritent qu'on se rappelle d'elles.
Je t'écris bientôt, pas mal occupée ces temps ci mais je prendrai un café avec toi, histoire de relaxer avec une amie
@ Zed : « la définition de l'éternité de l'être si éphémère », oulala, c'est profond, ça... Je suis même pas sûre de tout comprendre ♥
Il y a des belles dames comme Aldina dont on n'entend jamais parler nulle part... et qui créent le merveilleux du monde dans la plus grande simplicité et l'anonymat. J'ai voulu rétablir les faits un tout petit peu, participer à quelque chose de constructif comme elle l'a fait toute sa vie. Moi aussi dans la simplicité et l'anonymat. Si 20-30-35 personnes ont lu ce billet qui parlait d'elle et de d'autres comme elle, je ne l'ai pas écrit pour rien. D'ailleurs, j'avais besoin de l'écrire...
@ Fitzsou : Très heureuse de te revoir ici. Tu dois avoir connu quelques Aldina dans ta vie toi aussi, elle était très typique, très représentative de toutes ces pionnières qui ont façonné nos villages, notre région. Bonne semaine à toi aussi et à bientôt ♥
@ Crocomickey : Toi là... Tu peux pas mesurer jusqu'à quel point ta petite phrase m'atteint ce soir en plein coeur. Y a des espèces de synchronicités, mon vieux... Tu pouvais pas savoir, t'es juste formidablement intuitif et généreux ♥
@ Voyageuse : Non, tu ne peux pas l'avoir connue par l'entremise de Luc, Aldina était la mère de deux de mes tantes (par alliance) qui ont épousé deux des frères de Papa. Et si ma mère tenait tant à y aller et que je l'ai accompagnée à Ste-Claire de Colombourg (tout près de La Sarre) c'est que c'était moi et personne d'autre qui pouvait l'amener là...
Avec ce que j'ai connu d'Aldina, ce qu'ils ont dit d'elle, bien avant et lors de son décès, j'ai reconnu des façons d'être et d'aimer de beaucoup d'autres personnes que j'ai tant aimées et qui ne laissent pas de vide quand elles meurent... De la peine, oui, des chagrins qu'elles ne peuvent plus consoler mais pas de vide, parce que ces personnes ne meurent jamais vraiment tout à fait, tant qu'on vivra, nous, qui les aimons par-delà les frontières du temps et de l'espace.
Je pense aussi à toi très souvent, occupée de mon bord si tant tellement beaucoup effrayant, toujours dans l'urgence des « autres », mais c'est pas l'intention qui manque, je t'assure. On règle ça bientôt ♥
Pour comprendre, pars de tes parents, ta maman débrouillarde et affirmée, ton papa au cheval dessiné, regarde toi et ton amoureux, regarde Isa et Dom, regarde Félixou. C'est ça. L'éternité, c'est ça. Ce qu'on transmet. Et si je te mets des points sur les i, c'est pour te toucher droit au cœur car je sais que tu as déjà tout compris, et plus encore, quand tu vous regardes! Hihihi!
Si les éternités étaient toutes aussi belles et tendres, ce qu'on la souhaiterait, cette sorte-là.
♥
@ Zed : Ah bon, je vois... Maintenant que tu me mets les points sur les « i »!!!
Oui, je suis touchée droit au coeur, c'est vrai, surtout quand je me rends compte que tu me lis depuis 5 ans, et que tu retiens globalement l'essence et l'essentiel de cet univers qui est le mien, qui m'enchante et qui incarne probablement ma définition ou plutôt mes aspirations de l'éternité la plus probable vers laquelle on tend : créer du vrai, du tangible, du transmissible, du beau et du bon, malgré tout, je dirais même contre vents et marées. Patiemment. Sans attente. Sans obligation. Dans ma très chère liberté...
Mon credo n'est pas à la mode, je le sais bien. La plupart du temps, je m'en fous. Ça me dérange même pas d'incarner le pavé dans la mare qui fait des ronds dans l'eau ♥
Parce que l'eau, c'est à la base de la vie, c'est porteur, conducteur, générateur d'énergie, c'est le mouvement, la force tranquille, les vagues, c'est la contribution de la petite goutte d'eau qui fait son chemin jusqu'à la mer.
Tranquille, chère Zoreilles? L'eau et toi, tranquilles? Hummm... Si tu le dis!
:D :D :D
xxx
@ Zed : Oui oui, l'eau peut être une force tranquille. Moi, je suis le pavé dans la mare!!!
Toujours sage de se reposer avant de faire des vagues.
¦D
@ Zed : Entends-tu... mon rire en cascades? ;o)
Eau... pardon! J'ai dû faire une petite fuite, histoire d'aller gagner les croquettes de mes flots.
6 décembre. À part le lugubre anniversaire de Poly, c'est celui des grandes marées de l'an dernier.
J'entends ton rire cascadeur qui fait un saut de superhéros jusqu'à Montréallah. Tant mieux, dernière semaine de contrat, c'est du sport extrême. Genre du surf?
:D
Ah, peut-être l'influence de l'Harricana sur Zoreilles.
Je pense plus aux galets, source infinie d'inspiration, qui reposent calmement sur ses rivages qu'un pavé dans la mare.
@ Zed : Montréallah... De quoi nous donner le mal de mer... Qu'avons-nous fait de notre langue et de notre culture pour se laisser imposer ce qui ne nous convient pas, dans notre non-pays? C'est dommage que nous n'ayons pas la force du nombre parce que dans les régions, en étant ouvert à l'immigration et en intégrant ces personnes venues d'ailleurs enrichir notre société, on continue de renforcer ce qui nous construit, nous rend fiers et nous distingue, comme Québécois. Autour de moi, j'ai tant d'exemples de ça, avec plein d'amis, fils et filles d'immigrants, qui sont des apports considérables à ce que nous sommes...
Je n'aurais jamais voulu de clivage mais plus ça va, plus je constate qu'il y a deux Québec. Moi, je suis du Québec des régions, l'autre, je ne m'y reconnais plus.
Eau pardon... On ne parlait pas de ça, hein? J'ai surfé sur ta vague!
@ Le factotum : Ah c'est sûr, l'Harricana... Chaque fois que je passe à côté, je peux pas m'empêcher de penser que je suis née sur ses rivages! Et qu'elle poursuit son parcours jusqu'à... la baie James, la baie d'Hudson, l'Artique... L'infinie Harricana qui coule vers le Nord...
Mais sais-tu à quoi j'ai pensé en lisant ton commentaire? Aux galets de La Motte! As-tu eu la chance, samedi dernier, après que je suis partie de la Route du Terroir, de voir ce kiosque où il y avait des sculptures si magnifiques, inuites, faites avec des galets du lac La Motte? J'en ai regardé quelques-unes de plus près, et si j'avais eu de la place pour la mettre en valeur, je pense que je m'en serais acheté une qui me tapait vraiment dans l'oeil... Ça a passé proche!
Toi, t'es-tu laissé tenter par quelque chose? As-tu trouvé des cadeaux à offrir à tes proches?
Un pavé dans l'amarre?
Des comme ça, ceux auxquels je pense, je te jure que tu oublierais jusqu'au mot intégration. Sauf s'il s'adresse à toi.
Bisous, Zoreilles.
(Facto tient de son papa poète, hein!)
Oui, j'ai trouvé trois beaux petits colliers pour mes trois petites filles ...
Pour moi, un bon p'tit boire fortement recommandé par la plus gentille des personnes rencontrées là-bas.
Mais rien qui a cliqué pour ma douce "Ipso" comme aime bien l'appeler Air fatigué...
Pour les galets, j'ai eu la chance de les voir au salon cadeau à Amos, la semaine dernière.
Ouin... un pavé qui brise l'amarre et force à avancer, me semble que ça sonne mieux.
¦D
@ Zed : Un pavé dans l'amarre... Évidemment on peut lui donner toutes les connotations qu'on veut et là-dessus, j'ai de l'imagination!
Oui, Facto tient de son Papa... que je ne connais pas mais d'après la description qu'il nous en fait... ;o)
Et tu sais quoi? Tout à fait par hasard, on a réalisé dernièrement que nos papas étaient nés un 2 décembre. Je crois pas à l'astrologie mais je serais portée à croire que le 2 décembre, c'est une date magique pour venir au monde... mais vraiment... venir au monde...
@ Le factotum : Trois colliers? Ah oui, j'ai vu ce kiosque, j'y ai passé quelques minutes, j'en ai acheté un aussi... Pour moi!
Le petit boire qui vient du Témiscamingue, t'as même pas besoin de le mettre dans un verre, juste à ouvrir la bouteille, te fermer les yeux, mettre ton nez au-dessus... et t'es dans le champ de fraises, un matin d'été! Moi, en tout cas, je le sniffe plus que je le bois, c'est moins calorique!!!
Ipso, c'est donc bien joli, c'est Zed, la poète, qui l'a baptisée ainsi? Tes petites-filles auront des beaux cadeaux sous le sapin, choisis par leur Papi, créés par des artistes d'ici.
Pour Ipso, tu trouveras bien quelque chose, je suis pas inquiète du tout!
Quel bel hommage pour Aldina.
@ Mijo : Cet hommage pour Aldina, c'était aussi pour moi une sorte de deuil à faire pour quelque chose que je ne reverrai plus, dans notre société d'aujourd'hui, quelque chose qu'Aldina savait générer autour d'elle...
Lors de ses funérailles et au dîner qui a suivi, dans cette salle si tant tellement habitée, je n'ai vu personne sortir un cellulaire, un jeu électronique ou un Iphone. Que des rencontres humaines dans la chaleur de la proximité et des sourires. Un monde révolu, en somme. Un voyage dans le passé...
C'est si beau. J'ai pleuré de belles larmes chaudes.
@ Yuki : C'est toi, Ariane? J'ai cliqué sur ton nom et je tombe sur un « profil non disponible » mais je reconnais bien ta jolie frimousse. Je n'aurais pas voulu te faire pleurer, même des belles larmes chaudes...
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