lundi 7 février 2011

Billet d'hiver


Photo 1 : Samedi dernier, nous sommes partis au camp très à bonne heure, Crocodile Dundee et moi. Chaque fois que j'arrive là-bas, que je défais mon petit baluchon et que je retrouve mes vieilles affaires, je suis envahie d'un sentiment de paix.

Photo 2 : Il faisait doux, on était bien avec les pies et les mésanges. Crocodile Dundee fendait les bûches en quartiers, moi, je les cordais dans la shed, écorce sur le dessus, dans un équilibre que je peaufine à mesure et qui est fort thérapeutique!

Photo 3 : Ça me ravit toujours de voir à l'oeuvre mon homme dans son univers d'un autre temps, si heureux. Un élan du coeur, un petit bout de chanson, un seul coup de hache, précis, et la bûche se fend en deux comme s'il y avait eu des lignes pointillées qu'il était le seul à avoir vues.

Photo 4 : Les écorces de bouleau qui se dédoublent sont la matière première qu'il me faut pour bricoler mes cartes sans texte. J'en ai toujours une bonne réserve sous la main. Je viens juste de prendre en photo ma récolte de la fin de semaine, vous saurez du même coup comment je procède pour les fabriquer. Sinon, je me ferai un plaisir de vous le raconter.

Billet d'hiver

Nenon nenon, rien de nouveau à mon horizon mais j'ai retrouvé ce matin un petit élan pour écrire un billet neuf. Il était temps vous me direz, après plus d'un mois... Vous auriez fini par penser que j'avais abandonné mon blogue qui a eu 4 ans le 24 janvier dernier.

Deux petites journées au campe et tout à coup la vie redevient douce, pleine d'espoir, de simplicité et d'une sérénité bienfaisante qui appelle à nouveau la Vie telle qu'on peut encore la façonner. On dit souvent que le travail manuel empêche de trop penser mais j'ai trouvé en fin de semaine que ça aidait surtout à penser mieux!

J'avais apporté dans mes bagages deux bouquins extraordinaires, j'alternais entre l'un et l'autre, et ce qui me semblait un contraste fantaisiste au début s'avérait un vrai festin en fin de compte, dans le décor des arbres enneigés et le son du poêle à bois qui ronronne. J'ai dévoré avec enthousiasme la première moitié de Avard chronique de François Avard et relu pour la enième fois Le calepin d'un flâneur du grand Félix « pas de e » Leclerc.

J'ai aussi pris le temps d'observer longuement les dessins d'Isabelle, ceux qu'elle a offerts à son Papa au fil des ans, avec son écriture d'enfant ou d'adolescente au verso, qui illustraient tous la même chose au fond, la relation formidable qu'il y a entre eux et dont je me réjouis. Pour lui et pour elle. Pour moi aussi, parce que je peux bien mesurer l'importance que ça prend dans une vie.

En terminant ce billet d'hiver qui pourra vous sembler vide, j'avais le goût de vous rappeler une chose qu'on a souvent tendance à oublier : quand on pense qu'il ne se passe rien, qu'on se retrouve avec un espace-temps qu'on serait tenté d'appeler vide et inutile, ne serait-il pas plus profitable de considérer cet espace-temps comme une vraie liberté, une occasion qui nous est donnée de reculer pour mieux sauter?

Petite note à ceux qui s'inquiètent de voir qu'on coupe des arbres : D'abord, on ne prélève que ceux qui sont morts ou malades et ensuite, la compagnie Domtar, achetée par Eacom, s'en vient tout raser dans notre secteur, c'est une question de semaines. Le chemin est déjà rendu à quelques kilomètres du campe... Grâce à cette brèche, cette nouvelle route entre Rapide Sept et Rapide Deux qui donne accès à ce territoire, on fait de la prospection minière allègrement, et qui sait ce qu'on y trouvera comme filon, on est sur la faille géologique de Cadillac (l'or) et on sait déjà qu'un gisement d'uranium sera en exploitation près du lac Simard. Tout ça s'opère « mine de rien » pendant qu'on pense qu'il ne se passe rien digne de mention « dans l'Nord ». J'en reparlerai peut-être prochainement, ce ne sont pas les médias qui vous tiendront au courant, c'est bien certain. Ni ceux d'ici ni ceux d'ailleurs.

42 commentaires:

crocomickey a dit…

Billet joyeux pour commencer la semaine. Et le premier à commenter ...

Nicole a dit…

Wow, un nouveau billet ! Je suis heureuse que tu aies passé une belle fin de semaine, se rapprocher de la nature ça fait du bien ! Il faudrait que je vois tes cartes avec l'écorce de bouleau, j'aime beaucoup les choses faites à la main ;-)
Aussi, je viens d'avoir des nouvelles de mon examen et elles sont bonnes, pour toi aussi je sens que ça va être bien. On croise encore les doigts un petit peu, bientôt tu seras fixée toi aussi. Gros câlins, XXX

Mijo a dit…

Tiens donc, il faut corder avec l'écorce sur le dessus, je ne savais pas ou n'avais jamais fait gaffe.

Curieuse de savoir comment tu procèdes pour faire tes cartes.

Le bouleau est un de mes arbres préférés. J'aime son écorce blanche.

Merci pour le billet. Merci pour les retrouvailles, ma tasse de thé bien fumante à la main.

Guillaume a dit…

C'est vraiment désolant de voir que Domtar s'en vient tout raser... Ça me peine en maudit.

Zoreilles a dit…

@ Crocomickey : Des p'tits vites, les gars de Thurso! ;o)

@ Nicole : Es-tu sérieuse là? Les nouvelles sont bonnes pour toi? Finie l'inquiétude maudite? J'ai comme envie de pleurer, trop contente, soulagée, remplie de gratitude, je voudrais te prendre dans mes bras, te serrer fort fort, rire et pleurer de bonheur et de soulagement avec toi ♥ On va fêter ça toutes les deux bientôt, je te le promets, je t'apporterai une carte de bouleau, j'écrirai « À toi, ma Nicole! » dessus et t'expliquerai de vive voix comment je les fais! Youpi!!!

@ Mijo : Oui, c'est mieux de corder les quartiers de bouleau avec l'écorce sur le dessus, si jamais la pluie l'atteint, elle glisse sur l'écorce jusque dans le fond de la shed, ton bois sèche mieux. Les cartes? Tu choisis dans les chutes une écorce qui se dédouble, ne la coupe pas, laisse-la nature le plus possible, avec toutes ses imperfections. Avec l'habitude, tu sauras reconnaître facilement celles qui feront ton affaire, tu vas voir. Au pire, tu peux jumeler deux écorces d'égale grandeur plus ou moins. Là, avec un poinçon, tu alignes les trous dans tes deux écorces superposées. Ne les fais pas trop près du bord, c'est très fragile. Ensuite, avec une aiguille à laine et du rafia, tu les assembles tout simplement, tu viens terminer là où t'avais débuté, avec une très petite boucle. Comme dans n'importe quelle autre carte, tu écris à l'intérieur, tu va voir comme le stylo glisse bien sur l'écorce de bouleau, on a l'impression d'écrire des mots qui traverseront le temps! Ou qui allumeront des feux... de joie? ;o) J'ai commencé à faire ça il y a longtemps pour éviter le gaspillage, je trouvais les écorces trop belles pour être jetées au feu. Quand elles sont très minces, je m'en sers pour recouvrir des grosses chandelles. Au fusil à colle, je termine par un joli ruban au centre avec un minuscule bouquet de feuillages, fleurs et cocottes séchées. Ça fait joli.

Zoreilles a dit…

@ Guillaume : Ouais, c'est ça qui est ça, mon vieux, Domtar (Eacom) et Norbord sont à l'oeuvre présentement, à quelques kilomètres de chez nous. Ça amène plein de vols dans les camps de chasse déjà. C'était prévu depuis longtemps, on a eu beau faire des représentations depuis 2004, se présenter à toutes les réunions (dans leurs bureaux à Val-d'Or) faire reconnaître par les biologistes du Ministère des aires protégées pour la martre, le pékan (qui ne vivent qu'en forêt mature) ou le pigargue à tête blanche présent dans notre secteur, s'associer entre trappeurs de Rapide Deux à Rapide Sept pour faire front commun, etc. On fait semblant de prendre en considération des faits établis parce que la Loi les y oblige mais ce ne sont que des relations publiques, on perd nos dossiers, on doit tout recommencer à chaque fois, on transfère ailleurs l'ingénieur forestier qui commence à connaître la question, on fusionne, on vend, on change de nom, de personnel et en bout de ligne, même si on s'acharne à faire ce qu'il faut, on se rend compte qu'on n'a pas droit de parole ni de place pour nos revendications environnementales ou fauniques. C'est ça qui est ça, mon vieux... Pendant ce temps-là, Greenpeace s'excite l'émotivité à l'internationale, sur le dos des Madelinots, pour deux ou trois phoques qui sont en surpopulation. Et là, je te parle même pas de la toute puissance des minières, bien au-dessus des forestières. On n'est rien là-dedans, mon vieux, juste un grain de sable dans l'engrenage. On dirait qu'ils ont un push push spécial pour liquéfier les grains de sable...

Barbe blanche a dit…

On peut dire que la fin de semaine dans le bois a fait son oeuvre, un nouveau cadeau,et une blogueuse qui reprend du pic face aux forestières et aux minières...
un peu de placotage, selon la Normandeau, ce serait faux, qu'il y ai eu une expropriation faite par les minières au Québec...(la menteuse)
Pour corder le bois, l'écorce sur le dessus, tu as raison, et c'est aussi vrai pour toutes les autres essences de bois...
Tes cartes, une vrai bonne idée, la créativité, il n'y a rien de mieux...

Marico Renaud a dit…

Bonjour belle dame. Toute contente de te retrouver.
Si Domtar et les minières envahissent ton coin, qu'arrivera-t-il de ton campe?
Je comprends exactement ton bonheur, au coin du feu de bois avec ton amour et des livres. Profites-en! Emmagasine! Tu repartiras sur le sentier toute regaillardie.
J'aimerais bien savoir comment tu fais avec les écorces de bouleaux! Pas de bouleaux blancs dans mon coin, mais j'aime l'écorce des arbres.
Bisous.

Zoreilles a dit…

@ Barbe blanche : Tu sais très bien ce que ça peut faire un petit séjour, même très court, au campe! On en revient toujours regaillardis. Il suffit d'avoir l'élan de partir, une fois rendus, on se dit qu'on aurait dû y aller avant. La Normandeau n'est pas menteuse, voyons donc, elle est juste ignorante. Faudrait lui parler de Malartic, la moitié de la ville a été déménagée de force pendant les audiences du BAPE, on voyait les maisons s'en aller sur des gros camions! C'était quoi, la question soumise aux autorités du BAPE? Ah oui, ça me revient là... On se demandait si on devait autoriser les mines à ciel ouvert en pleine ville.

@ Marico : Notre campe va être situé dans un bûché au lieu d'être dans une forêt mature et pourtant, on l'aura pas déménagé d'un pouce! Mais c'est pas ça, le pire... Le chemin qui sert aux forestières à sortir le bois va servir aussi aux minières pour l'exploration et à... Comment te dire... Ousqu'y a de l'homme, y a de l'hommerie, t'sais? Déjà les camps plus hauts se sont fait défoncer, voler, vandaliser, ça amène la « civilisation » là où l'on avait la paix. Ça s'appelle du développement, imagine-toi donc. Comment je fais des cartes avec les écorces de bouleau? Je l'ai raconté à Mijo, juste un peu plus haut, si ça t'intéresse. Merci de ta visite, Marico. J'ai l'air de bougonner de même mais je suis contente de te « voir » ici!

Esperanza a dit…

Tu vois, c'est ça...

Tellement content de te lire. Je me doutais bien que ton tour à Rapide-Deux aurait un effet positif...

La venue des forestières et des minières m'attriste aussi. Ce que tu dis des personnes qui profitent de l'accessibilité pour se livrer au pillage des campes me chagrine presque encore plus.

Les gens n'ont plus de respect et c'est très triste. Ça me met davantage en colère que l'attitude irresponsable du gouvernement. On a le gouvernement qu'on mérite finalement. Sommes-nous encore un peuple fier de sa terre et de ses congénères?

M'enfin, malgré ça, ta fin de semaine me pousse encore en avant, moi-même dans mes projets... Ça va tout de même en prendre du monde pour protéger ce qui reste...

Merci pour ton soleil dans mon début de semaine!

Solange a dit…

Ce billet est loin d'être vide, il est rempli de toi, de ta vie au camp,et de tout ce que tu aimes. C'est un plaisir de te lire. Je me posais la question pour ton camp, mais tu as répondu à Marico. Quand je sortais avec Normand je lui avais écris une lettre sur une écorce de bouleau qu'il a encore. Bonne semaine.

Zoreilles a dit…

@ Esperanza : Ouais, jusqu'ici on était assez loin pour avoir la paix mais l'accessibilité grâce à ce nouveau chemin qui sert à l'exploitation (forestière et minière) amène son lot de problèmes. C'est ça, des terres de la couronne! On ne sera jamais que locataire, on n'est propriétaire que des camps, tout en payant trois taxes foncières, celles du MRNF, les municipales et les scolaires. Avec ton projet, au moins, tu serais chez toi... jusqu'à ce qu'on trouve quelque chose d'intéressant dans ton sous-sol! Ça aide à se faire une image de la toute puissante Loi des mines, hein? C'est ce qui régit le sous-sol de tout le pays. Mais ce qu'il faut retenir pour ce soir, c'est qu'effectivement, un petit coin de forêt bien à soi, ça permet de jouer à l'ermite la fin de semaine et se sauver de la « civilisation » quand il le faut! Et à toi, merci pour ce clair de lune...

@ Solange : Tu vois bien, n'est-ce pas, qu'avec les écorces de bouleau, les écrits restent! Ça te donne pas le goût de lui en écrire un autre, parchemin d'amour, à ton Normand? ♥

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

Je suis d'accord avec le commentaire de Solange... en fait, c'est ce que je voulais t'écrire... qu'il y avait plein de "plein" dans ton billet!!!
Tu vis ce que j'ai vécu il y a quelques années, lorsqu'ils ont défriché près du Camp SylÉmi, dans le P'tit Nord... Maintenant, du chemin de bois, on le voit presque...
Heureusement, bien planté parmi une "talle" de trembles, de l'intérieur, nous avons encore l'impression d'être en pleine forêt...
Je ressens aisément ta quiétude, ta sérénité... Tiens: si il y a une chose dont je m'ennuie, là, là, tout de suite... ce serait de ce petit camp, au plancher teint et vernis, perdu en plein milieu de nulle part...

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

Au fait... je t'ai dit que j'allais passer mes vacances en août aux Îles? J'ai déjà réservé le traversier, trouvé une maison pour la première semaine (L'Étang-du-Nord)... me reste à trouver quelque chose pour la 2ième... soit une autre maison mais à Grande-Entrée oubedon le Gîte "La Maison du Cap Vert"... J'hésite...

Mijo a dit…

(Depuis hier soir 18 h chez moi, midi chez toi, ma réponse courriel est rejetée. J'ai fait 13 tentatives de réponse. Curieux).

Le factotum a dit…

Si tu voyais ce qui se passe au Nord du Nord avec le fameux Plan Nord.
Non, ils ne pourront, nous, amants de la nature, nous empêcher de crier haut et fort, de défendre ce coin de forêt, cet espace vital que nous avons besoin pour vivre cette sérénité qui nous habite.
À nous de le répéter encore et encore …
Lorsque je reviens de l’errance au Nord, si tu savais le bienfait que me procure mon camp.
La quiétude, la félicité m’envahissent et me permettent de méditer à satiété.
Loin de toute cette civilisation qui ne recherche que le profit immédiat.
C’est ce qui me donne la force de continuer la lutte et de décrier toute cette malversation des compagnies minières.

" Tout ça s'opère « mine de rien » pendant qu'on pense qu'il ne se passe rien digne de mention « dans l'Nord »."

Comme tu dis, nous ne sommes peut-être qu’un grain de sable, mais ensemble, tôt ou tard ils s’enliseront et ne pourront continuer à agir comme ils le font…

Guy Vandal a dit…

Chère Zoreilles, grâce à toi je vais me coucher moins niaiseux. Je ne savais pas qu'il fallait corder le bois écorce sur le dessus...

Pis ben, notre pays ne nous appartient plus, ça me désole vraiment chaque fois que j'en vois un exemple comme tu l'écris dans ce billet.

Ça me donne le goût de sacrer, encore, mais par respect pour ton carnet, je ne le ferai pas.

Je t'envoie plein d'énergie positive... pis un autre gros câlin.

Merci de nous donner des nouvelles, on t'aime beaucoup pis c'est mérité.

Zoreilles a dit…

@ Fitzsou : Donc, t'es passée par là, à ton camp SylÉmi? Tu peux alors mesurer ce qui s'en vient au camp Fra-Gilles, qui n'a jamais si bien porté son nom... Fragile! Comme tu peux voir sur les photos, nous sommes entourés de conifères, beaucoup de grands pins gris, ils ne nous laisseront pas grand chose. Comme le disait le personnage de Monsieur Rondin dans un monologue de Richard Desjardins : « Un arbre, c'est juste payant quand c'est couché ». Oui, j'ai cru comprendre que t'allais aux Iles en effet. Pour ta deuxième semaine, as-tu pensé au Chalet des Sillons? C'est à Hâvre-aux-Maisons, j'y ai séjourné une semaine en juin 2008. Devant ton chalet, c'est la mer, à ta droite, c'est les gros caps avec les grottes, tu peux aller y marcher tous les matins, à ta gauche, c'est la Dune-du-Sud, 22 km de plage, t'en verras pas la fin. Ils ont des photos pour te faire rêver sur leur site Internet. Et c'est très abordable. Mon petit chalet, c'était le numéro 18, une vraie petite maison de poupée!

Zoreilles a dit…

@ Mijo : Curieux en effet... Pourtant, ton premier message s'était bien rendu, j'y ai tout de suite répondu, c'est après que t'as eu des problèmes? En tout cas, je reçois plein de messages courriel pour mon travail et de mes amis, jusqu'à maintenant, personne d'autre ne m'a rapporté cette difficulté. Nous, on communique très bien, ce sont nos ordinateurs qui ont des problèmes! ;o)

@ Le factotum : Justement parce qu'on est des amants de la nature et qu'on a la chance de vivre dans des régions comme les nôtres, je me dis qu'on a un devoir moral d'informer nos concitoyens du Québec. Normalement, ce serait le travail des médias de rapporter des faits et les gens pourraient se faire leur propre jugement. Là, comment peuvent-ils s'impliquer ou réagir si on ne leur présente qu'un aspect du développement ou encore pire, rien du tout? Je considère qu'on a une sorte de mission là... Si on réussit à informer, réveiller ou sensibiliser, ne serait-ce que deux ou trois personnes, on n'aura pas fait ça pour rien. Pour ma part, comme toi, j'ai un très fort sentiment d'appartenance à l'Abitibi-Témiscamingue en premier lieu, parce que c'est la région que je connais le mieux. Le Nord-du-Québec, je considère aussi que c'est chez nous, comme la Côte Nord, la Gaspésie-Iles de la Madeleine, le Bas-du-Fleuve, le Sag-Lac, Charlevoix, la Mauricie, Lanaudière, Québec, Chaudière-Appalaches, Montérégie, Montréal, Laurentides, Outaouais, j'aime le Québec au grand complet, dans TOUTES ses régions. Je voudrais qu'on le connaisse mieux pour l'aimer en connaissance de cause, se l'approprier et le défendre... Je l'aime tant, notre Québec, que des fois, on dirait que ça me fait mal, l'indifférence de mes concitoyens.

Zoreilles a dit…

@ Guy : J'étais sûre que tu savais ça, qu'on cordait le bois l'écorce par en haut, toi, un gars qui a grandi dans la Mauricie! Depuis que tu habites dans « le vrai Nord » (je mets toujours un N majuscule à Nord, c'est plus fort que moi!...) tu dois remarquer des choses auxquelles tu n'étais pas confronté quand tu habitais Montréal, non? Tu sais, pendant qu'un viaduc s'écroule sur une autoroute et que tout le monde en parle pendant des semaines et qu'on déclenche une commission d'enquête, les minières ont le champ libre pour négocier à rabais avec tous les vendeux de pays qui nous gouvernent. De ça, on n'en parle jamais dans les médias. Câlin... nordique mais non moins chaleureux pour toi aussi ♥

Anonyme a dit…

C'est un doux billet. Trop bref. Merci de nous avoir partagé ce petit morceau de ton espace de liberté. Isabelle xx

Jackss a dit…

Bonjour Zoreilles,

Je ressens le besoin de prendre une pause, m'éloigner de la bloguosphère et de ma télé un certain temps. J'ai le privilège d'être près de la nature. Je veux en profiter.

Prends bien soin de toi. Je te souhaite des nouvelles rafraichissantes.

Zoreilles a dit…

Un autre test... Je ne peux même plus accéder aux commentaires sur mon blogue ce matin, ça fait trois fois que je recommence et je perds tout, je commence à me sentir muselée dans ma propre maison virtuelle...

Zoreilles a dit…

@ Isabelle : Trop bref? T'es sérieuse là? C'est une grande première alors! Ton commentaire est aussi très très doux, une vraie musique à mes zoreilles de Maman xx ♥ ♥

Zoreilles a dit…

@ Jacks : J'apprécie tellement ta délicatesse de m'en informer parce qu'en cliquant pour aller sur ton blogue, ce qui m'est apparu, c'est une grosse barrière avec une note qui dit que je n'y suis plus invitée. Ça fait étrange, on se sent rejeté, ça fesse. Plus invitée? Mais qu'est-ce que j'ai fait ou dit pour que tu me jettes dehors sans avertissement? Je sais bien que ce n'est pas toi qui programme ce message-là mais il est là quand même. Je comprends que tu puisses avoir besoin de recul, ce sont des choses qui arrivent. Ça se produit d'habitude quand un commentaire t'a bouleversé ou remis en question trop vivement. Pour écrire ce que tu écris, il faut être sensible, ouvert et généreux. Aux personnes et aux situations. Tu risques d'être blessé plus souvent qu'une autre personne, c'est l'envers de la médaille. Pour moi, tu seras toujours le grand champion des relations humaines et de l'éthique, et pas seulement dans le monde virtuel. Ce matin, je crois qu'il est primordial que je te le rappelle. On s'ennuie de toi déjà.

gaétan a dit…

Agréablement surpris de voir la grandeur de vos arbres.
Par chez-nous ça l'a tellement bûché (itt, rayonner, cascades, etc..)qu'y reste plus rien que des rondins à peu près bons pour "starter" un feu de foyer :-)

Personnelement je n'ai rien contre le développement minier et forestier nécessaires aux pays émergents sauf que je trouve que nous sommes un peuple de colonisés de laisser aller nos ressources pour rien et de les exploiter sans se soucier du milieu (et je parle pas nécessairement des écolos mais bien des gens qui vivent près de ces ressources).
Développement durable ? pffff.... pas avec nos gouvernements actuels...

Lise a dit…

Zoreilles,

elles sont magnifiques tes photos! La forêt enneigée, paisible et invitante, est ce qui manque le plus à la Montréalaise forçée que je suis, jamais remise de ses souvenirs de la Côte-Nord. Ça et les montagnes.

Ceci dit c'est désolant de lire ton dernier paragraphe; j'ai grossi les caractères pour bien voir et vraiment je n'en reviens pas du manque de respect des forestières, et des minières, envers les gens qui vivent dans le Nord (avec un grand N, tu as raison), et la faune qui a besoin d'un habitat spécial pour vivre.

Je me souviens d'une photo du pékan (en novembre 2007), animal peu amical mais nécessaire. Je me dis que chaque fois qu'une espèce disparaît, la nôtre se rapproche de sa fin. Mais ça les grands profiteurs n'en ont cure, ne pensant qu'au profit immédiat, laissant le désert derrière eux, lorsqu'ils ont siphonné tout ce qu'ils pouvaient. Révoltant!

Ton billet d'hiver est aussi un billet divers, suscitant mille réflexions, qui mènent dans de multiples directions, comme c'est toujours le cas chez-toi. Un billet riche, comme tous les précédents, depuis le tout début de ton blogue.

Et comme tu attends toujours, nous attendons aussi, tu sais pourquoi...

Lise a dit…

@Jacks,

je seconde la réponse de Zoreilles à ton commentaire. Contrairement à elle je ne vous connais pas en personne , Laure et toi, mais je sais que tu es une personne généreuse, avec un grand coeur sensible.

Je n'ai pas lu ce qui t'a bouleversé (ayant fermé l'ordinateur pour trois jours, ma mère s'étant retrouvée d'urgence à l'hôpital, et j'étais quasi hystérique, pour dire le moins), mais j'espère que tu reviendras. L'une des innombrables raisons pour lesquelles je n'ai toujours pas de blogue, c'est que je serais incapable de gérer mon émotivité excessive.

Mais, tout comme celui de Zoreilles, ton blogue est vraiment enrichissant et je souhaite que tu ouvres les portes bientôt.

Joce a dit…

Un blogue comme le tien ,c'est chaud, c'est doux, c'est rassembleur....et pis ça évite de couper les arbres!
Joce

Zoreilles a dit…

@ Gaétan : Il nous reste encore un peu de forêt boréale en Abitibi-Témiscamingue, ici et là, quelques patches que les forestières avaient jusqu'ici négligées parce que trop loin des usines, donc moins payantes à exploiter. Mais l'exploration minière est capable de se payer des chemins, des ponts et tout ce qu'on veut, ça ouvre toutes les portes. C'est là que ça devient sauvage et ce qu'on appelle poliment du développement, c'est en fait de l'exploitation de ressources sans autre considération que le maximum de profit à court terme. Et même pas par nous, Québécois. On n'a pas réussi à faire respecter grand chose au niveau des aires protégées. Les arbres que tu vois chez nous, regarde-les comme il faut tandis qu'ils sont encore là! Comme toi, je ne suis pas du tout contre le développement économique à l'aide de nos ressources naturelles, mais je ne me fie pas sur AUCUN de nos politiciens actuels, au pouvoir ou pas, pour qu'on en tire collectivement le moindre bénéfice. Ce sont tous des vendeux de pays. À rabais en plussssssssse.

Zoreilles a dit…

@ Lise : Tu te souviens du pékan qui illustrait l'un de mes pétages de coches? Quelle mémoire! Maintenant, mes pétages de coche, je les écris en petits caractères, ça t'oblige à grossir les lettres pour lire mais j'ai l'air moins chialeuse!!! Le pékan est un méchant prédateur pour d'autres espèces, c'est ce que tu appelles « peu amical », c'est ben cute, c'est mieux dit. Notre territoire qui sera rasé par Eacom, une forestière majeure, ce n'est pas une surprise pour nous, on le savait depuis longtemps que ça s'en venait. On a essayé de soustraire quelques secteurs au prix de beaucoup d'efforts au fil des années mais on n'a pas réussi. Le pékan, la martre ne vivront plus chez nous quand cette forêt mature va être rasée mais ils vivront et se reproduiront ailleurs sur le territoire. Ils ne sont pas en danger d'extinction. Quoique... Un ami me disait dernièrement qu'il n'y avait plus de pékan sur la Côte Nord. Je me demande toujours comment il se fait que les amoureux des animaux ne s'attaquent pas à ça plutôt qu'à un chasseur respectueux des règles (il récolte ce que la nature lui donne) ou un gestionnaire de la faune sur un territoire (un trappeur). Les lobbying anti fourrures cachent tellement autre chose de vraiment cruel, si le monde pouvait s'ouvrir les yeux...

Zoreilles a dit…

@ Joce : Mais il existe des livres qui méritent qu'on coupe un chicot ou deux, je te remercie de ta suggestion de lecture, Avard chronique, je me régale de chaque chronique, enfin presque toutes, t'avais raison! Sa vulgarité, elle passe bien, parce qu'elle n'est jamais gratuite. Son côté irrévérencieux, c'est du bonbon pour moi, des fois je relis le même paragraphe trois fois tellement ça m'épate de le voir aller. Maintenant, pour mon blogue et ceux qui le fréquentent, t'es gentil, ça me touche beaucoup. Je ne signe pas de contrat pour l'avenir mais j'ai encore trop de fun ici, je vais continuer à écrire sans couper d'arbres!!! ♥

gaétan a dit…

1-2 fois par année aux étés de mes 14-15-16 ans moi et quelques chums embarquions clandestinement sur le train que conduisait mon père à l'emploi d'une minière.
Il nous débarquait aux rapides du millage 117 (en pleine nature, sans chemin d'accès) où nous passions quelques jours à camper et à faire de formidables pêches pendant qu'il allait remplir le train de minerai à Lac Jeannine (feue Gagnonville)
Un matin nous avons été réveillé au son des tracteurs qui faisaient la route forestière pour ITT-Rayonner. Notre spot de pêche était vidé quelques années plus tard. Le route passait exactement à l'emplacement de notre tente.
Je pense que c'est à partir de là que s'est développé ma fibre écologique :-)))

Anonyme a dit…

Excellente émission à Bazzo TV ce soir sur nos richesses naturelles. Si vous ne l'avez pas vu:
http://video.telequebec.tv/video/6591
ou en rediffusion vendredi à 14h ou lundi à minuit!

Est-ce que le bouleau de Mijo est le même que nous? J'ai déja eu un bouleau "européen" sur mon terrain. Il est en forme de triangle, la pointe en haut, hihihi! Un bel arbre difficile à cultiver dans notre région!

bisous... Soisig

Pas capable d'entrer comme d'habitude sur le site!

Zoreilles a dit…

@ Gaétan : Ton histoire est tellement réaliste, c'est le genre de choses qui se produit tout le temps, c'est pourquoi j'appelle ces chemins des brèches. « Ousqu'y a de l'homme y a de l'hommerie » c'est tout ce que je trouve à dire. C'est la triste réalité. Ceux qui se croient tout permis quand ils empruntent une brèche de même, on dirait qu'ils pensent qu'ils viennent de découvrir l'Amérique! Ils se disent : « Le bois, c'est à tout le monde » mais ils se l'approprient pour eux tout seuls et ils saccagent tout sur leur passage. Les pires sont les buveurs de Budweiser en cannettes, on n'arrête pas d'en ramasser le long du chemin. C'est annonciateur de ce qui s'en vient. Je commence à me sentir autochtone, on s'approprie nos terres, nos rivières, nos forêts, sans respect ni considération pour rien ni personne... Les forestières et les minières, au fond, elles sont représentatives du monde ordinaire. Pas tout le monde, bien sûr, il y a des exceptions mais trop de monde.

@ Soisig : J'ai écouté une grosse partie de cette discussion « À qui appartiennent nos ressources naturelles? » à Bazzo.tv hier soir. J'ai été dérangée avant la fin, je vais tâcher de me reprendre sur le site web, merci pour le lien. J'ai aussi de grandes difficultés à poster mes commentaires ici et ce matin, en plus, je n'ai plus accès à mon courriel, sauf sur mon portable où je suis extrêmement limitée. T'imagines la catastrophe? C'est mon principal outil de travail...

Martine Falgayrac a dit…

Intéressante ta perception du vide : c'est quand tu offres de la place à tout le monde et que nous sommes sûrs de tous être accueillis à mots ouverts...
Moi je choisis ma place près de tes cartes : ça me plaît beaucoup cette idée de confier aux écorces, même "imparfaites", quelques mots qui, au bout du voyage, à travers le temps, et l'espace, apporteront de la chaleur dans les cœurs, et même aux corps si l'on veut...

Zoreilles a dit…

@ Martine : Ma perception du vide est horrible, comme la non existence, le néant, la perte de temps! Je fais tout ce que je peux pour habiter ça positivement... Confier quelques mots aux écorces imparfaites, j'aime ta définition et j'en rajoute, ce qui fait la beauté de ces cartes en écorces, c'est justement leurs imperfections, leur caractère unique et artisanal, le temps qu'on prend pour les choisir, les pairer, les assembler et... les écrire!

fjegou@hotmail.com a dit…
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Réjean a dit…

Zoreilles,

Pour faire suite à ce que tu dis à propos de ta perception du vide, je dirais ceci :

Les scientifiques se sont aperçus que le vide de l’espace, non seulement, n’était pas vide, même s’ils n’y voient aucune trace de matière, mais qu’il était au contraire, rempli d’une incalculable quantité d’énergie; les physiciens quantiques estiment que cette énergie potentielle du vide est si grande dans chaque centimètre cube, qu'elle dépasse aisément l'énergie contenue dans le soleil. Ils peuvent le constater avec leurs calculs mathématiques, mais ils ne savent comment l’expliquer, ils sont obligés de jongler avec des équations contenant des dimensions multiples, bien au delà de la quatrième dimension. À ce niveau, leur mental, malgré la force de leurs raisonnements, perd littéralement pieds.

Le parallèle avec notre vide intérieur, est tout à fait analogue. Tu ne devrais pas avoir peur de ton temps libre, bien au contraire. C’est en prenant l’habitude de se centrer en soi-même, sur ce que notre mental conçoit comme un vide intérieur qu’il faut fuir, qu’on réalise progressivement à quel point ce vide est plein; ce qu’on en retire alors, est tellement grand, tellement beau, que nous ne pouvons pas le décrire par les mots, nous ne pouvons que le ressentir.

Fait confiance à ton ressenti et à tes intuitions. Ce que tu en récolteras, n’a pas de prix !

Zoreilles a dit…

@ Réjean : C'est vrai que j'étais pas claire pour ceux et celles qui ne sont pas au courant de ma situation actuelle... Ma perception du vide, de l'espace-temps perdu n'est pas horrible d'habitude... Je ne vis jamais cette sensation de vide intérieur que tu expliques et mon temps libre, si tu savais comme il s'avère rare et précieux, je ne bénéficie que de petites minutes volées ici et là, le plus souvent entre deux responsabilités et obligations... Je suis en attente des résultats d'une analyse en pathologie, d'un diagnostic médical (cancer) et ça me paralyse dans tous mes élans, tant que je ne connais pas la réponse. J'ai tant à faire et à vivre! Ça fera 5 semaines mardi que j'ai subi l'intervention, la spécialiste parlait de deux ou trois semaines avant d'avoir les résultats. On m'a appris cette semaine que ce serait plutôt deux ou trois mois, on manque de pathologistes il paraît... Que fait-on en attendant? J'essaie de toutes mes forces d'utiliser à bon escient ce temps qui ne m'appartient plus, où ma vie semble s'être arrêtée. Je suis la patiente et je... patiente... Mais un simple coup de fil avec un verdict acceptable pourrait faire la différence, je retrouverais la fougue, l'énergie, la passion, le goût de tout comme avant...

Réjean a dit…

Ma chère Zoreilles,

Je viens te lire à tous les jours, y compris les très nombreux commentaires qui te sont laissés par tous ces gens qui t’aiment. Oui, je connaissais ta situation présente.

Cette attente dont tu parles, est cause d’angoisses bien compréhensibles. Mais en y songeant bien, même si ces résultats que tu attends, devaient s’avérer être ceux que tu crains le plus, tu devras les affronter de toutes façons. J’ajouterais de plus, que tu ne peux savoir ce que l’avenir te réserve. Ce que tu projettes actuellement dans ta tête, pourrait s’avérer fondé, comme cela pourrait ne pas l’être.

Alors, pourquoi te créer de l’anxiété? Ne vaudrait-il pas mieux que tu te concentres sur ton présent en cours pour retrouver ta sérénité intérieure. Vit chaque journée, une à la fois.

Je te cites :

«... et mon temps libre, si tu savais comme il s'avère rare et précieux...»

En disant ces mots, tu réitères ceux que tu avais laissés dans un de tes commentaires, chez Jackss, en réponse à l’un des miens. Tu te rappelles? Ces moments d’extase que tu retrouvais dans la nature?

Ces instants précieux, ne sont pas aussi rares que tu le crois. Tu peux les retrouver partout, dans tes activités de tous les jours, peu importe la situation dans laquelle tu te trouves. C’est à toi de les revivre, en restant simplement centrée sur le moment en cours. Il n’y a que dans ces moments, que tu es susceptible d’éprouver de nouveaux, ces instants de plénitude.

Zoreilles a dit…

Réjean,

Je comprends ce que tu veux dire, se concentrer sur l'ici maintenant, s'éloigner de son p'tit nombril... Ça adonne bien, tout me pousse vers les autres ces jours-ci, on m'interpelle de partout et de toute urgence, disons que ça me force à l'action plutôt qu'à trop de réflexion!