mardi 12 janvier 2010

Bricoler sa paternité



Photo 1 : Décembre 2009. L'une des étapes de la fabrication du petit cheval à bascule qui sera offert à Noël.

Photo 2 : La petite semble heureuse du cadeau de son papi mais la plus émue des deux, c'est sûrement sa Maman...

Bricoler sa paternité

Ah que j'hésite à vous raconter cette page d'une histoire toute simple mais que je trouve trop belle pour ne pas la partager. C'est que j'ai toujours peur de tomber dans le piège du journal intime! Il se peut qu'à la fin, je sois envahie d'un accès de pudeur ou d'un sursaut de lucidité et que je ne clique pas sur « publier le message ».

J'ai probablement été influencée parce que je viens de terminer la lecture d'un bouquin que j'ai beaucoup aimé, Enquête de paternité, par Geneviève Landry, photographies de Sébastien Raymond, aux éditions de l'Homme. Ce recueil de textes m'a touchée, émue, bouleversée et charmée, il présente d'ailleurs sous une forme qui ressemble à mon blogue (photo et texte) les multiples paternitudes de plusieurs Québécois, des bijoux de diversité et d'humanité.

Il était une fois...

... un homme qui aimait les enfants. Il se reconnaissait en chacun d'eux. Il aimait aussi le bois, à tel point qu'il en avait fait son métier. Dès les premières rêveries un peu sérieuses avec celle qui allait devenir sa compagne, ils s'étaient mis d'accord dans l'enthousiasme sur le fait qu'ils voulaient sans trop attendre mettre au monde et faire grandir des petites personnes qui deviendraient grandes, capables d'aimer et d'être aimées.

La vie si belle qu'ils se construisaient au jour le jour leur apprenait tout doucement qu'il ne suffit pas de rêver à la même chose pour que le miracle se produise et que ce rêve devienne réalité. Parfois, ce qui semble si facile pour les uns s'avère plus difficile pour d'autres, sans qu'il y ait nécessairement une explication. Cette attente leur semblait certains jours plus difficile, elle devenait un manque criant et ils se consolaient en s'aimant davantage, en rêvant encore plus et en ayant autour d'eux beaucoup d'enfants, ceux de leurs familles et de leurs amis.

Ainsi, à chaque fois qu'ils apprenaient la naissance prochaine d'un enfant dans leur entourage, l'espoir suscité par cette nouvelle vie donnait à cet homme l'élan qu'il fallait pour passer de longues heures dans son atelier à fabriquer un cadeau fait de ses mains, un berceau, une couchette ou un petit cheval à bascule qu'il imaginait galoper au rythme du coeur battant d'un enfant heureux. Quand il sciait ou qu'il assemblait les morceaux bien lisses du bois blond, elle allait souvent le rejoindre pour l'aider ou sabler des détails mais plus encore pour voir dans son visage et ses mains les expressions de son attendrissement qui la rendait si amoureuse.

Oh il en a fabriqué plusieurs au fil des ans de ces petits chevaux qui faisaient la joie de ceux et celles qu'ils voyaient grandir autour d'eux. Il sublimait ainsi son désir d'enfant qui prenait tant de temps à se dessiner. Il ne désespérait jamais tout à fait, il disait à la blague qu'il se pratiquait pour quand ce serait leur enfant à eux. Toute la peine, comme l'espoir, se transformaient dans l'atelier en choses belles, aux couleurs de l'enfance et du bois presque caressé.

Au bout de huit longues années d'attente, d'innombrables allers-retours de l'espoir au chagrin, le miracle s'est produit, le rêve allait peut-être se réaliser, du moins, il était à leur portée, puisque la cigogne s'annonçait avant la fin de l'année. Jusqu'à la toute fin de cette grossesse tant espérée, il n'osait pas commencer la fabrication d'un petit cheval à bascule ni quoi que ce soit d'autre, un peu comme s'il ne voulait ni provoquer le sort ni brusquer le destin.

Il est devenu papa...

Chaque jour, sa petite fille lui faisait vivre tellement de bonheur, d'instants magiques et de découvertes qu'il n'avait jamais de temps libre pour aller dans son atelier. Il remettait toujours à plus tard la fabrication d'un petit cheval à bascule ou d'un morceau spécial qu'il voulait parfait et rien que pour elle. Les années passaient, il développait avec sa fille une relation exceptionnelle dans la confiance et la complicité mais jamais le travail du bois n'en faisait partie, tous deux préférant les constructions de camps en forêt, les maisonnettes, les boîtes à savon, les radeaux, les expéditions de canot, la pêche, les sports d'équipe et toutes sortes de projets plus fous les uns que les autres et qui les animaient comme les deux enfants du même âge qu'ils devenaient quand ils jouaient ensemble.

Un jour, pourtant, elle lui a demandé pourquoi il n'avait pas fait pour elle un petit cheval à bascule ou un berceau comme elle en avait si souvent vus chez ses cousins plus vieux qu'elle et les enfants des amis. Il n'avait rien trouvé à lui répondre mais lui avait demandé si ça la chagrinait. Elle lui avait répondu que non, elle ne s'en désolait pas mais se posait seulement la question. Et puis, elle avait ajouté qu'elle avait probablement eu le meilleur en tout, avec un père si présent et tellement de son âge!

La petite grandissait, poursuivant son chemin, fabriquant son propre bonheur, à la mesure de ses projets, ses découvertes et ses espoirs. Devenue adulte, elle est tombée amoureuse d'un homme qui aimait les enfants et qui se reconnaissait en chacun d'eux. Il aimait aussi le cinéma, à tel point qu'il en avait fait son métier...

Ils n'ont pas eu à désirer longtemps un enfant, la vie leur a offert l'occasion de devenir parents assez tôt. Pour le plus grand bonheur de tout le monde d'ailleurs, y compris de celui qui n'avait pas fabriqué de cheval à bascule depuis près de 25 ans. Pour une deuxième fois dans sa vie, il allait connaître le bonheur d'aimer tellement cette autre petite fille, sa petite-fille cette fois. L'émerveillement n'en était que plus profond.

Aussitôt que sa petite-fille lui a fait ses premiers sourires, il en a eu le coeur chaviré. Comme avant. Il pensait à elle à toute heure du jour et il s'en ennuyait s'il était quelques jours sans la voir. Alors, dans son atelier, il a recommencé à sublimer son ennui d'enfant, à vouloir travailler le bois blond. Il a cherché les bonnes pièces parmi ses retailles, choisi les noeuds bien placés, les goujons de la bonne taille, redessiné chaque montant sur papier, chaque courbe devait être calculée, il a déniché deux billes vertes pour les yeux, retrouvé ses outils pour le laminage, la découpe arrondie, l'assemblage et le sablage, le fini qui donnerait une belle teinte au bois et tout ce qui deviendrait le petit cheval à bascule de Félixe, celui qu'il lui offrirait à Noël, juste après ses premiers pas, avant même qu'elle célèbre son premier anniversaire.

La quintessence de la paternité, comme de la grand-paternité, peut parfois se mêler à l'essence et la quintessence du bois. Et l'amour, comme le désir d'enfant, ça peut se retrouver en condensé dans un petit cheval à bascule...

45 commentaires:

Barbe blanche a dit…

C'est beau, c'est beau...

Barbe blanche a dit…

J'ai du m'approcher trop près de l'atelier du papy, une poussière m'est tombé dans l'oeil, c'est pourquoi j'ai du abrégé mon commentaire précédent.
Je reprend donc où j'ai laissé, C'est beau, c'est beau, une histoire comme celle là c'est plein d'amour, de complicité, d'avenir et de bonheur.
Merci madame Zoreille de si bien écrire de si beaux moments de vie, MERCI.

Soisig a dit…

"Un enfant, ça vous décroche un rêve"...

Quel beau texte émouvant sur la paternité ma belle Zoreilles! Avant Noël, j'ai mis sur ma liste de livres à emprunter à la biblio "Enquête de paternité"... Ce que tu en dis m'incite encore plus à le lire...

crocomickey a dit…

Euh ... ! (bouche bée ...)

Guy Vandal a dit…

Tu as bien fait de cliquer sur "publier le message".

Tu es inspirante Zoreilles. Elle est intéressante ta vie parce que tu es pleine de belles énergies. Pis en pluss, tu nous partage ça avec beaucoup d'amour, beaucoup de respect pour l'humain.

Publie toujours, t'es unique!

Henri a dit…

Je connaissais déjà cette histoire, que tu m'as racontée lors de notre dernier café. Mais de la lire ainsi... ça ouvre une dimension plus poétique. Tu as un don pour raconter. Merci de le partager.

Zoreilles a dit…

@ Barbe blanche : T'es arrivé dans l'atelier pendant le sablage? C'est ben mozusse pour les poussières dans l'oeil! Ton commentaire me fait plaisir, je me sens pas trop mal d'avoir appuyé sur « publier le message » en fin de compte!

@ Soisig : Ouais, c'est assez étrange que j'écrive sur la paternité, moi qui ne pourrai jamais vivre cet aspect de la vie d'un homme, mais qui en ai souvent été témoin! Tu aimeras beaucoup Enquête de paternité, il y a tant d'histoires uniques, étranges, diversifiées, émouvantes et tendres, racontées avec peu de mots mais beaucoup d'émotions exprimées en filigrane, entre les lignes. Souvent, le même homme parle de son père et de lui comme père, de son enfant. Comme femme, je ne m'y suis pas du tout sentie étrangère mais plutôt comme une complice admirative.

@ Crocomickey : Euh... ! (mouéssi) J'ai eu peur que tu me dises « toué, ma tab... ouaire! »

@ Guy : Je ne sais pas si j'ai bien fait mais j'ai suivi mon élan, finalement, y a des fois qu'il ne faut pas trop réfléchir ni regretter ce qu'on partage, même sans pudeur. Merci beaucoup pour tes mots que je prends comme des encouragements après bientôt trois ans dans ce blogue où je me sens chez moi, avec vous.

@ Henri : Ce que tu m'écris là me va droit au coeur, je ne peux pas te le dire autrement. Sincèrement. C'est sûr que quand on écrit, on est branché sur le gros courant (!), on s'abandonne. En personne, on fait les coins ronds, l'expression orale remplace pas mal de mots!

Solange a dit…

Comme tu écris bien Zoreilles. Les grands-pères deviennent un peu gaga devant leur petite-fille et c'est bien compréhensible. Une chance pour nous que tu as appuyé sur publier le message.

Jackss a dit…

Fascinant!

Je m'ennuie de mes outils. J'envie un si beau talent. À travers ton récit, c'est comme si je réalisais un rêve tellement tu nous permets d'entrer dans la peau du personnage.

Personnellement, je serais mal placé pour trouver mal venue une page qui s'apparente à un journal intime. Tu nous livres tellement bien ces pages de ton vécu que l'on s'identifie aux êtres dont tu parles.

Sally Fée a dit…

C'est la plus jolie histoire qui soit. Et si amoureusement racontée.

Ç'aurait été dommage pour nous que tu ne la publies pas.

Merci...

Lise a dit…

C'est une très belle histoire Zoreilles, touchante mais sans mièvrerie, et je joins ma voix à ceux/celles disant que tu as bien fait de la publier.

Il a vraiment du talent ton Crocodile Dundee, et j'aime la sérénité qui se dégage de sa photo (il a le sourire d'un homme heureux; les acouphènes n'ont pas eu le dessus sur lui). Et je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle entre la photo de Félixe et sa mamie avec celle d'Isabelle au même âge. Du bonheur à l'état pur !

C'est un beau moment d'intimité que tu nous offres Zoreilles, et une preuve de confiance envers tes lecteurs. Tu dis souvent qu'on est ce que l'on écrit, mais je crois que nous sommes aussi ce que nous lisons (avec nos multiples facettes, dans les deux cas), et je ne dirai jamais assez à quel point ça fait du bien de passer ici...

Merci à toi!

Lise XXX

Zoreilles a dit…

@ Solange : T'es trop gentille! Il n'y a pas seulement les grands-pères qui deviennent gagas, je connais quelques grands-mères aussi, pas toi? ;o)

@ Jacks : C'est curieux que tu dises que je t'ai permis d'entrer dans la peau des personnages parce que moi, j'essayais plutôt de m'en détacher! C'est la première fois que j'écrivais comme narratrice, parlant de l'homme, de sa compagne, de lui, d'elle, etc. Mais si tu t'identifies à l'homme assez pour t'ennuyer de tes outils, j'ai réussi!

@ Contes de fée : Les contes de fée existent aussi dans la vie, comme les fées d'ailleurs...

@ Lise : Comme tous mes amis et lecteurs, tu es bonne pour moi, je vais finir par croire que j'ai bien fait de cliquer sur publier le message! Je le vois maintenant ce parallèle à faire, ce fil conducteur entre ma mère, moi, Isa et Félixe et je ne parle pas de nos joues rebondies! Nous avons en commun la chance d'avoir ou d'avoir eu un papa qui nous aime inconditionnellement.

Soisig a dit…

Mets-en que tu as bien fait de l'écrire (et si bien1) Ce que j'en retiens aussi, c'est qu'Isa a posé la question tout naturellement et n'a pas souffert de cette situation parce que son père a été très présent dans son quotidien toutes ces belles années. C'est une jeune femme bien équilibrée (et sa maman y est auss pour beaucoup!) qui a été aimée, ça paraît!

Jolie petite Félixe a deux grands-parents du tonnerre qui forment une belle équipe!

voyageuse du monde a dit…

J'en veux un cheval de bois moi aussi....
Je reconnais l'homme formidable que je connais, l'ami depuis des lunes. Et je le vois les yeux brillants fabriquer ce merveilleux cheval de bois.
Je vois d'ailleurs dans mon salon tous les jours ce qu'il peut faire avec des morceaux de bois.
Merci à toi pour cette belle histoire qui m'a fait pleurer mais surtout rappeler de merveilleux souvenirs.

Zoreilles a dit…

@ Soisig : Autrement dit, l'amour, plus t'en donnes, plus ça se multiplie au lieu de se diviser. Dans certaines familles où l'amour a manqué, on dirait que tout le monde se dispute le petit peu d'amour qu'il y avait de disponible... Félixe a deux fois deux grands-parents = quatre grands-parents qui font équipe, on va d'ailleurs jouer en équipe demain au souper, pour son premier anniversaire! J'aime beaucoup la consigne de ses parents : cadeaux interdits, elle a déjà eu de beaux jouets à Noël, des livres, et ce serait terrible qu'elle soit blasée à un an. Tu as raison, Isabelle est une fille équilibrée!

@ Voyageuse : Bon... Là, c'est moi qui vais pleurer! Que de souvenirs en effet... Si je me rappelle bien, il avait fait des rénos chez vous pour la chambre de Joannie plutôt qu'un petit cheval à bascule, parce que c'était ce qui vous convenait le mieux à l'époque. Je me trompe? Te souviens-tu de la couchette à Mylène, du berceau à Maxime, du petit cheval de bois à Caroline, (elle est enceinte et Mylène aussi) et tous ceux qu'il a fabriqués pour Alexandre, Philippe, Jean-François et j'en oublie!

Anonyme a dit…

Non mais... non mais... c'est tu la vie ça??? Genre euh.... je sais pas moé... Je t'aimerai toujours et tant que je vivrai, tu seras mon bébé... mais en mieux parce que ça pourrait se compléter par... et tes bébés aussi seront mes paradis...

Dédé

Mijo a dit…

Je viens de mouiller ma gamelle (je pique nique souvent devant l'écran), j'ai la larme facile quand les histoires les plus simples sont aussi les plus belles.

J'ai appris cette expression il y a peu, je la trouve belle et elle correspond bien à chez toi je crois : vous êtes une belle famille tricoté serré !!


Une dernière chose, je suis gauche de mes dix doigts et je voue une admiration profonde pour tous ceux qui sortent de leurs mains des petites merveilleux. Ce qu'il est beau ce cheval. Ce qu'elle est adorable et tout sourire Félixe sur son cheval.
Salue donc de ma part Crocodile Dundee.

Zoreilles a dit…

@ Dédé : J'ai adoré « Je t'aimerai toujours », écrit par Robert Munsch, illustré par Sheila McGraw, ce grand petit livre pour enfant qui raconte si joliment l'amour et la vie. Je n'ai pas été capable d'attendre, je l'ai lu en arrivant à la maison. Je te comprends d'en avoir acheté dix exemplaires et je suis touchée d'être parmi les dix personnes à qui tu l'as offert. Je ne le donnerai pas à Félixe pour son premier anniversaire, je le chérirai encore un peu, assez longtemps pour la laisser grandir, le lire et le relire avec elle. Merci pour tout. Vraiment. Ton grand petit coeur ressemble à ce grand petit livre...

@ Mijo : Elle est jolie, c'est vrai, cette expression québécoise, « une famille tricotée serré » et tu peux l'utiliser sans crainte, contrairement à ce qu'avait dit un dignitaire français qui avait lancé à notre Premier ministre, en se croyant comique, qu'il avait « la plotte à terre »!!! Bon, ça y est, tu ne pleures plus dans ta gamelle, là? Moi, ce sont vos petits plaisirs cuisinés, partagés, et vos complicités de famille tricotée serré qui m'émeuvent...

Claire a dit…

C'est une très belle histoire d'amour...très belle et très touchante.
C'est très émouvant de te lire et de découvrir ton homme, sensible et pudique, lui qui "ne voulait pas brusquer le destin".
Je pense qu'il a eu besoin de profiter de son Isabelle à plein temps,tout occupé qu'il était à jouer avec elle,la voir grandir et s'épanouir.
Quand on dit que les grand-parents ont une place en or avec leurs petits-enfants, c'est bien vrai!
Et je pense qu'il n'a pas fini avec la belle Félixe, il a des milliers de chevaux de bois à fabriquer...

@Félixe
Je te souhaite un très bel anniversaire et plein de gros bisous!Tu es un peu petite, c'est vrai, et tes parents sont les chefs...mais pas de cadeaux???C'est dur, ça! Pas facile d'avoir son anniv' dans le temps des Fêtes!
:o)


Je t'embrasse, chère Zoreilles!

P.S.: Non seulement il y a des photos de la game de hockey, mais des toiles? Me trompe-je? C'est très joli, je reconnais même le spot d'éclairage.

Mijo a dit…

Elle le savait Isabelle que Félixe allait recevoir ce cheval de bois ?
Certainement beaucoup beaucoup d'émotion.

Caboche a dit…

Les belles histoires, il faut les dire, les écrire, les fixer sur la pellicule. C'est ce qui nous permet de croire encore à la beauté du monde, à la grandeur de l'Homme.
Quelle belle plume tu as pour nous raconter le bonheur.
Les photos sont aussi très touchantes, tellement pleines d'amour.

Zoreilles a dit…

@ Claire : Au sujet de mon homme... J'ai compris après coup qu'il n'avait plus besoin de sublimer son désir d'enfant lorsqu'Isabelle est arrivée... Mais il a fait tellement plus que ça pour elle, c'est ce qu'elle a compris instinctivement. N'empêche que le petit cheval à bascule de Félixe, elle l'a pris très personnel!!! Nous avons célébré hier l'anniversaire de Félixe, si t'avais vu ça... C'était une idée géniale de ne pas lui offrir de cadeau, j'en aurais long à te raconter là-dessus, ça a donné lieu à tellement d'idées créatives et imaginatives, loin de la consommation qui nous lève le coeur, de fort beaux moments. Ne crains rien, des jouets, elle en a à profusion, comme tous les enfants d'aujourd'hui... On a su lui procurer plein de bonheur autrement. Elle était drôle, la Félixou! Tu as l'oeil pour la toile encore non encadrée peinte à partir d'une photo de la game d'hockey effectivement. C'est Isabelle la peintre, ici, cette toile est un cadeau qu'elle nous a fait. Tu as vu aussi que le sapin a beaucoup... « vécu »??? C'est que Félixe s'est amusée tout le temps des fêtes à tirer sur les guirlandes en collier de perles, jouer avec les boules incassables à sa portée et elle a mordu les orteils et les zoreilles de tous les personnages de la crèche!!!

@ Mijo : Isabelle ne l'a su que quelques jours à l'avance, un beau moment entre son père et elle... Elle n'a voulu le voir qu'en même temps que Félixe, elle était plus fébrile que sa fille! Cette photo a été prise le lendemain matin, tu remarqueras sur la photo qu'Isabelle est en pyjama!!!

@ Caboche : J'hésite toujours à raconter des pages toutes simples de notre petit bonheur sans histoire. D'un côté, j'ai cette pudeur pour ce qui n'appartient pas qu'à moi et de l'autre, je ressens parfois comme un devoir de partager ce qui peut semer de l'abondance dans la simplicité. Parce qu'on est tous en manque de ça, dans notre société, à tel point que plusieurs pensent que ça n'existe plus. Et c'est bien dommage que les gens heureux n'aient pas d'histoire...

Gérard Day a dit…

Oui Zoreilles, ce texte il est magnifique, vraiment… Oufff… J’y suis revenu souvent. La première fois, je devais être en compagnie de Barbe blanche parce que j’ai eu la même poussière dans l’œil…

Mais j’aimerais juste parler de la première photo, si tu permets…

Ces yeux-là, ce regard-là, ce sourire-là…

Cet atelier à l’aspenite tellement comme j’aime; un vilebrequin avec une grosse mèche en spirale pour le gougeon, les « C-clamps » bien placées, là où il faut, la lampe noire avec la pince décrissée comme la mienne, la bouteille de Hertel, la colle Premium dans le gun à calfeutrer, les bouts de papier sablé, la sciure, l’odeur…

Cette photo est magnifique. C’est comme si, demain, je croisais Crocodile Dundee dans la rue et je lui disais « Salut Crocodile, ça va »? Lui de répondre « Tin Gérard, ça va »?

Cette photo est le témoin de l’amour qu’il y a dans ce cadeau et aussi dans toute la vie de cet homme-magicien du bois, cet artiste-amour, cet humain avec des mains et un cœur qui savent être.

Ces yeux-là, ils sont beaux et bons.

Joce a dit…

On ne choisi pas sa famille mais on choisi ces amis dit le dicton....moi mon beau-frère je ne l'ai pas choisi....mais je le choisirais premier choix de la 1ere ronde c'est sûr.
Il n'est pas le plus grand des voyageurs mais il nous amene souvent à voyager dans son univers, des lieux et des sentiments qui n'existe presque plus.

C'est un homme bon et extrêmement généreux...il donne son talent et son temps sans jamais attendre rien en retour, ça m'émeut toujours de penser à ça.

Il a été très présent dans ma jeunesse et je lui doit beaucoup....je l'aime comme un grand frère et ce qui est merveilleux c'est qu'on a pas besoin de le dire on prend une p'tite frette pis on parle de hockey pis ça veut dire tout ça!!

Mijo a dit…

Chic, chic, chic, c'est encore plus beau comme histoire si Isabelle ne l'a su qu'au dernier moment et donc pas étonnant qu'elle ait voulu voir le cheval à bascule en même temps que sa fille.
Un vrai moment d'émotion à l'état brut et authentique.

Zoreilles a dit…

À MES AMIS D'ICI : J'ai fait quelque chose hier que je n'avais jamais fait auparavant. J'ai amené « de force » Crocodile Dundee lire mon dernier billet et les commentaires qu'il a suscités! À ma grande surprise, il savait tout à fait comment me lire, trop content de me montrer qu'il connaissait le chemin (!) jusqu'à mon blogue mais il ignorait tout du monde merveilleux qui s'offrait à nous quand on cliquait sur « commentaires »! Oh la la qu'il a reçu de beaux cadeaux, lui, hier, à notre retour de Rapide Deux...

Zoreilles a dit…

@ Gérard : C'est ton commentaire et celui de mon frère qui m'ont donné l'idée de le « forcer » à lire tout ce qu'on disait à son sujet... depuis Barbe Blanche jusqu'à la fin. Je passais par-dessus mes réponses, ce sont vos commentaires qui importaient. Tous ensemble, vous lui avez fait un beau cadeau. Les blogues servent à beaucoup de choses, n'est-ce pas? Si cette photo te parle autant, ça dit beaucoup sur toi... et tu seras ravi de savoir que ma participation, c'était de monter un album complet de photos pour Isa, Dom et Félixe où l'on voit « l'homme » fabriquer le petit cheval à bascule à toutes les étapes, dans différentes lumières, ce décor authentique, son univers, ses sourires qu'il adresse à la caméra sans aucune gêne à certains moments, sa concentration presque recueillie à d'autres moments. Finalement, ça raconte plus l'histoire d'un homme que d'un cheval... Moi, je n'ai pas son habileté, je ne sais faire qu'une chose : raconter des histoires... vraies!

@ Joce : Même s'il a tout compris et tout reçu de ton commentaire touchant et très viril, t'en fais pas, vous allez continuer de vous comprendre en parlant de hockey ou de forêt ou d'amour de la région ou d'amitiés autochtones ou de virée dans les keys en Floride, ou prochainement à Varadero, Cuba ou de vos fous rires de beauf ou de vos chansons drôles et déformées ou de politique ou de tous ceux qu'on aime! On a tant vécu de choses ensemble qu'on est soudé à tout jamais...

@ Mijo : Curieux comme nos petites histoires de rien du tout peuvent toucher une corde sensible chez d'autres...

@ Modotcom : Je suis gênée là... Comme si je m'étais fait prendre toute nue au milieu d'une foule! Oui, c'était intime comme histoire, j'ai beaucoup hésité à la raconter mais les commentaires de tous m'ont rassurée, ils ont multiplié les bienfaits dans le coeur de plusieurs.

Claire a dit…

Ouf!

Ben dis donc...on l'a échappé belle! Heureusement qu'on n'a pas écrit des niaiseries!
:o)))

Je t'embrasse ainsi que ton Crocodile...

Gérard Day a dit…

Claire, je t'adore! Ton sens de l'humour est juste... parfait!

Zoreilles a dit…

@ Claire et Gérard : Vous n'écrivez jamais de niaiserie et vous savez tout exprimer en peu de mots, de l'émotion à l'humour... ;o)

lady a dit…

une histoire pleine d'amour...et d'émotion...

merci pour ce partage....

bisous

ly xxx

Soisig a dit…

J'imagine te voir le tirer vers l'ordi, hihihi! Tu as bien fait de lui montrer qu'on l'apprécie à sa juste valeur. Quelle belle sensibilité qui se transmet dans ce qu'il crée...

Zoreilles a dit…

@ Lady : Oh ça m'a fait plaisir. Tu partages tes photos, je te partage mes mots. Comme à l'école primaire, si je te donne cing gommes, est-ce que tu me donnes la moitié de ta réglisse rouge? ;o)

@ Soisig : Je n'ai pas trop eu de misère à le tirer vers l'ordi, il y passe de longues minutes pour ne pas dire des heures mais je croyais qu'il ne connaissait que deux sites : les annonces classées de camps de chasse et Google Maps. Il faut croire qu'il en connaît trois, c'est mon blogue le troisième!!! Oups, maintenant il sait qu'il peut lire aussi les commentaires... Soyons sérieuses!!!

voyageuse du monde a dit…

et bien, vaux mieus tard que jamais, j en'ai pas eu le temps de retourner te lire avant ce soir. Des beaux commentaires. et oui, c'était la chambre de Joannie, tu as raison. Je me rappelle maintenant, et je la revois. Je suis contente que tu lui ai fait lire les commentaires, et je l'imagine, fier comme un paon devant ton ordi et j'en ris toute seule. Je vous adore tous les deux.
un bon bonjour à Isa et bonne fête à cette petite Félixe que je n'ai pas encore eu la joie de voir. Mon fils l'a vu avant moi, je suis presque jalouse...

Zoreilles a dit…

@ Voyageuse : Il me semble que c'était hier mais plus de vingt ans ont passé! Je ferai part de tes salutations chaleureuses à tout mon monde, promis. C'est bien vrai, ton fiston a été plus rapide que sa môman! ;o)

Anonyme a dit…

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Cette réalisation, fruit de coeur et de technicité en demeurera témoin dans le temps.

Zoreilles a dit…

@ Lehcim : Fruit du coeur surtout, c'est la seule chose qui puisse survivre au temps!

Anonyme a dit…

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