lundi 26 novembre 2007

Là, ça y est, je pète ma coche!


Connaissez-vous le pékan? Cet animal carnivore habite la forêt boréale. Il se nourrit principalement de petits mammifères comme des écureuils, lièvres, martres et il est le seul prédateur à s'attaquer aux porcs-épics. Il se nourrit aussi d'oiseaux et de poissons. Agile et rapide, il est reconnu surtout pour son côté féroce. J'ai pris cette photo à l'hiver 2006, c'est en plein celle qu'il me fallait aujourd'hui pour illustrer mon « pétage de coche » sur un sujet que je veux clore avant de me taire à jamais. Après tout, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas fait et je considère que c'est excellent pour la santé!

Réactions au film Le peuple invisible

J'ai déjà écrit quelques billets sur le sujet des Algonquins ou des autochtones en général. Entre autres, le 25 janvier 2007, Lylas, mon frère autochtone et le 28 septembre 2007, Plaidoyer pour mes amis autochtones. J'ignore pourquoi j'ai pris tant à coeur cette cause mais il se pourrait que ce soit à cause de quelques-uns d'entre eux qui m'ont beaucoup appris ou encore que l'injustice me révolte tout simplement. Quoiqu'il en soit, puisque le film tant attendu de Richard Desjardins et Robert Monderie (deux gars de chez nous) était présenté en ouverture du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, je l'ai vu en grande primeur et depuis, je n'en ai pas beaucoup reparlé...

Ce film documentaire extrêmement bien fait était tellement nécessaire pour dénoncer une situation que beaucoup de gens ignorent et j'espérais naïvement que cette vérité en images exposée sur grand écran arriverait à raconter l'histoire des Algonquins, toucher même les plus blasés d'entre nous, contrer quelques préjugés toujours tenaces et sensibiliser les gens d'ici et d'ailleurs. Naïve mais pas complètement débranchée de la société dans laquelle je vis, j'avais beaucoup de craintes sur les réactions qu'allait susciter ce film qui allait dire et surtout montrer la vérité, rien que la vérité mais toute la vérité, qu'elle fasse notre affaire ou pas.

J'ai trop de respect pour les Algonquins pour les traiter en victimes. Desjardins/Monderie aussi et ce n'était pas du tout leur intention. Mais dès la fin de la présentation du film en ouverture du FCIAT, j'ai entendu des chroniqueurs, animateurs, journalistes et politiciens porter sur le film ou le sujet qu'il traite des jugements tellement erronnés et remplis de ridicule sensiblerie que j'en ai été écoeurée au point de ne pas être capable d'en parler ici. Il y en a qui se sont mis à se sentir coupables du sort subi par les Algonquins, (est-ce que la culpabilité, ça donne quelque chose?...) et ce faisant, ils ramenaient encore tout à eux-mêmes, à leur petit nombril. Le peu de compréhension et l'ignorance crasse dont ont fait preuve certains représentants de la presse écrite, radiophonique et télédiffusée avait atteint des sommets jusque là inégalés cette fin de semaine-là et je croyais que j'avais tout entendu, que ça ne pourrait pas être pire. Encore là, j'ai été naïve...

Depuis le 23 novembre, le film est projeté sur 40 écrans au Québec. Malheureusement pour Desjardins/Monderie et surtout, pour les Algonquins, c'est reparti de plus belle dans nos médias nationaux et là, j'ai entendu les pires des pires stupidités en fin de semaine dernière. Parce qu'ils venaient d'assister à la projection du film, certains se sont improvisés tout à coup de grands connaisseurs en Premières nations, ils se sont pris pour des anthropologues chevronnés, en nous livrant leurs critiques bêtes et méchantes, parsemées de faussetés, de témoignages tout croches, de chiffres exagérés et supposément tirés du film, de solutions à la con, de préjugés tenaces et d'une parfaite ignorance d'une réalité bien québécoise qui se situe à 500 km au nord de l'endroit où ils sévissent, là où ils n'ont probablement jamais mis les pieds. Pire encore, ils ne sauraient même pas situer où ça se trouve si on leur présentait une carte géographique du Québec.

Bref, le film n'a pas été compris par beaucoup de monde et même la crédibilité de Desjardins ne semble pas faire le poids pour contrebalancer leur suffisance, leur arrogance, leur ignorance. Pour L'erreur boréale, les gens avaient réagi plutôt favorablement parce qu'on tapait sur les grandes forestières, le ministère des Ressources naturelles, le gouvernement, etc. et puis, c'est si beau des ti zazarbes, tout le monde est d'accord, mais Desjardins le disait lui-même en entrevue, « la forêt, c'est une grosse industrie qui vaut des millions alors qu'un Indien, ça vaut rien ». Il avait bien pressenti l'impact qu'aurait cette fois-ci le film auquel il a consacré plusieurs années de recherche et de travail acharné.

Voilà, c'est dit, c'est même écrit et ça m'a fait du bien de l'écrire! Jusqu'à ce soir, je me sentais féroce comme un pékan quand je pensais à ça mais là, c'est correct, je suis redevenue beaucoup plus zen. En plus, il y a mon voisin Alain qui vient de cogner à notre porte avec son grand sourire d'ami et une jolie boîte remplie de... ses fameux biscotti. Il sait que Crocodile Dundee et moi, on en raffole.

Tiens, je vais aller mettre une bûche dans le poêle et prendre un bon bain full plein de mousse. Après, je prendrai un thé aux pêches et gingembre avec un biscotti... peut-être deux. Et vous, il y a quelque chose qui vous pompe l'air ces temps-ci? Vous ne vous sentez pas un peu pékan? Ne vous gênez pas, contez-nous ça, vous allez voir, ça fait tellement de bien quand on sort le méchant!

33 commentaires:

gaétan a dit…

C'est fou mais j'ai tellement de misère à t'imaginer fâchée. C'est vrai qu'internet fausse souvent la perception qu'on se fait des autres mais je te trouve tellement avenante.
Concernant les indiens,pardon les amérindiens, du moins ceux dans mon boutte je continue de penser que leur qualité de vie s'est améliorer. Je n'ai pas lu beaucoup de journaux ces derniers temps mais j'ai plutôt l'impression que le documentaire est sorti dans l'indifférence du moins dans mon boutte. Samedi p.m nous étions 10 spectateurs pour voir le film dont 3 montagnais. Bon c'était en après-midi ,il faisait beau mais quand même je m'attendais à + de spectateurs.
Pour le pékan . J'ai ai déjà vu un , mort heureusement. Pis dans le bout de Fermont y a la rivière aux Pékans.... et puis je me rappelle vaguement d'une légende indienne au sujet des pékans.
Pour avoir travaillé plusieurs années à l'entretien de la voie ferrée et longtemps couché dans les camps le long de la voie j'ai cotoyé quelques bons trappeurs (pas des braconniers) et j'aurai plusieurs histoires de trappe à raconter dont une très bonne concernant les gros chats d'un billet passé ou encore d'ours mais j'arrête ici parce que je suis en train de dévié complètement ton sujet principal.

Anonyme a dit…

Allons-y étape par étape....si quelques personnes de plus savent maintenant que quelques part ils existent des Algonquins c'est un premier pas.
malheureusement pour beaucoup de gens au Quebec ,un indien, c'est de l'autre bord du pont Mercier!Point final.

Dans l'histoire du Québec, il n'y a que 2 traités de signés; La convention de la Baie James (1975) et La paix des Braves (2002).Ces 2 ententes ne concernent que les Cris rien pour les autres communautés.

Quand Bourassa a décidé d'y aller de l'avant avec la Baie James, il n'a pas cru bon d'aviser les Cris.....et pourtant Bourassa n'était pas arrogant,il ne s'en préoccupais pas comme tout le monde....ce qui a finalement mené à la première entente.

Je n'ai pas de lien de sang c'est juste que je l'ai aime

Anonyme a dit…

C'est bien de péter sa coche :-)

Concernant les médias, laisse-les délirer, faire de la sensiblerie pour faire pleurer les matantes, surtout à TVA. Ce n'est pas grave. Ça peut prendre du temps, mais je suis certain qu'il y a plein de gens intelligents qui ont vu ou qui vont voir le film, qui vont réfléchir, et qui vont contribuer à trouver de petites solutions pour améliorer graduellement la situation des Algonquins, avec les Algonquins.

D'ailleurs, le film contribuera peut-être à "fouetter" dans un premier temps les Algonquins. Pour que ça fonctionne, il faut que les solutions viennent d'eux. Ensuite, les allochtones pourront les soutenir et les aider. Mais ça prend du temps.

Je te dis ça car il arrive parfois que l'on produise des documents sur une thématique. On a l'impression que personne ne les lit, que ça dort sur les tablettes. Puis, un beau jour, quelqu'un nous dit que c'est en lisant tel document qu'il a eu telle idée, idée ayant mené à un projet concret.

Zoreilles a dit…

@ Gaétan : Ta perception est la bonne, ceux qui me connaissent ne m'imaginent pas fâchée non plus! Ça me demande une telle énergie de faire une colère que j'ai développé d'autres façons de faire passer mes messages!!! Dans une conférence que je donnais au Cégep, « Les relations humaines dans le monde virtuel », c'est exactement la conclusion à laquelle j'en venais : On est tout à fait ce qu'on écrit, personne ne peut faire semblant à long terme. Et seulement 10 personnes pour voir le film chez toi? Ici les supplémentaires se multipliaient et les salles étaient pleines. Peut-être que Le peuple invisible décrit une réalité régionale, après tout, les Algonquins ne sont présents que chez nous... Une légende amérindienne au sujet des pékans? Tu vas nous la raconter, dis?

@ Joce : Je comprends que tu n'as pas de lien de sang avec eux, parce que si t'en avais... j'en aurais! Là, tu marques plusieurs points, ce film est un premier pas, il ne faut pas en attendre davantage. Au moins, les gens sauront qu'en les mettant tous dans le même panier, ils font fausse route. La réalité des Algonquins, Cris, Innus, Inuits, Huron Wendat, Mohawks, etc. est si différente. En plus, j'ai entendu des réactions qui étaient très honnêtes aussi.

@ Henri : Je voudrais tellement que tu aies raison dans ce premier paragraphe de ton commentaire. Ça me rassure que tu penses ça. D'accord avec toi que les solutions doivent venir des Algonquins eux-mêmes. Desjardins pense qu'ils doivent se fédérer d'abord. J'ajouterais qu'il leur faudra des objectifs communs. Pour qu'ils retrouvent le goût de se battre, de survivre, il leur faudrait surtout avoir un territoire où ils sont chez eux.

voyageuse du monde a dit…

Je n'ai pas vu le film mais j'en ai justement discuté avec une amie infirmière qui travaille au gouvernement du Canada. elle s'occupe justement de supporter les premières nations à travers le Canada dans l'organisation de leurs services de santé. Elle avait vu le film de Desjardins et je pense que c'est une question de perception, parce qu'elle n'était pas restée avec un feeling favorable elle non plus, pourtant elle connait à peu près toutes les nations puisqu'elle voyage à travers le Canada. Elle avoue que parfois à cause de certains individus, on a une perception faussée de toute un peuple, comme dans le vrai monde finalement, on s'empresse de rapporter les mauvaises actions d'un peuple mais rarement ce qu'ils font d'ordinaire ou d'extraordinaire. On n'entend parler que des marginaux en général. et ce n'est pas la majorité des personnes dans une nation, dieu merci. Elle m'a raconté des choses extraordinaires qu'elle a vu lors de ses visites dans les réserves où elle a aussi rencontré des personnes avec un vécu surprenant.
Et en plus, les gens ne voient que ce qu'ils veulent voir et ce qui fait leur affaire pour ne pas culpabiliser ou se remettre en question, donc tout devient la faute des autres, c'est plus simple que de se poser des questions.
Je vais essayer de voir le film et je me ferai une opinion à la suite.

Amourable a dit…

Wow!
Préjugés.
Erronnés.
Ridicule semniblerie.
Petit nombril.
Ignorance crasse.
Peu de compréhension.
Critiques bêtes et méchantes.
Faussetés
Tout croche.
Chiffres exagérés.
Solution à la con.
Préjugés tenaces.
Parfaite ignorance.
Suffisances.
Arrogance.

Tous des qualificatifs que tu as employés.
Quand tu en pètes une t'en pètes une pour de vrai!
Ma seule interraction avec des autochtones a été lors d'une excursion de chasse et ma foie ils étaient très cordiales. J'avoue que je n'ai pas tellement d'opinion sur ce sujet.

En passant sais-tu ce que l'on fait avec la femelle du pékan?

De la tarte au "pécannes":-)

Renart Léveillé a dit…

Merci d'avoir partagé ça!

Je ne m'y connais nullement en ce domaine et oui, je m'en confesse, après avoir vu des extraits du film aux Francs-Tireurs, j'ai tendance à croire qu'ils sont des victimes de notre cupidité. Ça m'a tellement peiné que je ne crois pas me lancer au cinéma pour voir le documentaire. Mais peut-être que je vais changer d'idée...

gaétan a dit…

Pour revenir à la photo du pékan j'aimerais qu'il me prenne une mordée....
Quant à la légende je me fiais sur toi pour me la rappeler ;-)

Anonyme a dit…

D’entrée de jeux. Ton pékan il a de cris!!!!!…. de belles dents en! , longues, fines et pointues. Ces un vrai celui-là.

Jamais vu vivants cette petite bête qui me fait penser à un diable de Tasmanie très colérique et toujours prêt à se battre. Ils doivent être assez rares et sauvages comme le chat de Marjo hi !. Je pense que ces dans le parc de la Mastigouche qu’il y a un refuge pour la pêche et le ski de longue randonné qui porte le nom de Pékan. Il y a de très piste de ski de fond dans ce parc. Belle nature sauvage. Mais ont y pratique des coupes de bois aussi ….

Bon, la marmite à Zoreilles elle a sauté. Pétage de coches. Tu as raison, il faut laisser sortir le trop plein, sinon sa nous empoisonne la vie et ça fait sortir les bobos. Çé pas le fun les bobos ont en veux pas. Ta bien fait et voilà un aperçu d’un autre coté bien humain de toi caché quelque part dans un petit recoin obscur de ton esprit.

Le peuple invisible est sorti dans plus de 40 cinéma au Québec. Mais je ne l’ai pas vu encore se pointer dans nos cinémas ici dans les Laurentides. Enfin, St Jérôme ou St Adèle. Il va bien arriver un de ces jours et je l’attends ces sur. J’ai beaucoup d’affection pour ces gens côtoyés dans le passé, si prêt de la nature et toujours accrochés à leur mode de vie. Il y a sur la cote Nord des Inuits qui commencent à s’intégrer au mode de vie des blanc. Ils ont eu de l’aide pour les pêches une usine de transformation. Ils ont des bateaux et des quotas de poissons. Ils sont très valorisés et leur estime de soi est très grande. Leur communauté s’enrichi. En Abitibi, le peuple Algonquin, et autres peuples autochtone du Québec il faudrait que les gouvernements les aides à se structurer aussi dans un domaine particulier.
Les cris de la Baie James eux ont eu des sous…pas parce qu'ils étaient plus beau et gentil que les autres. Ont avait besoin de leur territoire pour notre ''SAINT''système économique, voilà.

Mais quel DOMAINE ? Il faudrait des discutions avec les conseils de bandes.
Je pense que ces difficile pour eux de s’intégrer au monde actuel, ils sont différents et ils sont gettorisés. Mais tout est possible quand ont veux.

Ces sur que le film va susciter une controverse, et toutes sortes de commentaires bons et méchants, tordus et autres bizarreries de tous genres.
Au bout du compte, s’il réussi à sensibiliser quelques personnes influentes pouvant agir se sera un grand pas. Je pense.

Anonyme a dit…

Zoreilles,

au moins quand tu pètes une coche, tu le fais à bon escient. C'est vrai que la colère et les conflits c'est épuisant! Par lâcheté je laisse tout passer, et ce qui n'est pas digéré s'accumule, jusqu'au moment de sauter une coche (parfois pour une niaiserie), mais rarement dans les bonnes circonstances ou avec les personne concernées, ce qui fait que ça me retombe presque toujours sur le nez. Une colère saine et bien canalisée, ce doit être très libérateur!

Ce film, je veux aller le voir, mais sans lire les critiques avant, afin de ne pas être influençée par les médias manipulateurs, surtout que je suis totalement ignorante à propos de la réalité de ce "peuple invisible", comme beaucoup de gens j'imagine...

Et, une question, un pékan, est-ce l'animal nommé aussi carcajou ?

Anonyme a dit…

Je sors tout juste du cinéma,tu sais ce que je pense du film,j'ai bien hâte qu'on en discute tous ensemble...Ici à Val-d'or le salle était pleine,tu comprends que la majorité était autochtone et l'ambiance à la sortie était vraiment spécial...peu de mots et bien des malaises.

En direct des îles a dit…

Il a vraiment des belles dents ce pekan - et tout un caractère, on dirait!
C'est un bon pétage de coche ça, Zoreilles! J'espère avoir l'occasion de voir le film à mon retour - sera-t-il toujours en salle? là est la question.
C'est à travers l'Amérique toute entière que les Premières nations sont maltraitées.
Je pense entre autres aux Mayas de la Riviera du même nom, qui ont été délogés de leurs villages le long de la mer pour faire place aux hôtels tout inclus qui font les délices de la majorité des voyageurs du Nord...
Ils vivent maintenant plus creux dans les terres, coupés de leur pêche traditionnelle; parfois, avec un peu de "chance", ils peuvent travailler avec les touristes. Tout un changement de statut.

Anonyme a dit…

C'est là où se vivent les problèmes que se développent les meilleures solutions.

Zoreilles a dit…

@ Voyageuse du monde : Tu expliques très bien ce phénomène qui consiste à mettre la faute sur les autres et qui est plus simple que de se poser des questions. Très répandu dans notre société, en effet... Et si tu vas voir ce film, tu sauras à l'avance qu'il ne s'agit pas d'un success story.

@ Amourable : Ouais, quand tu me cites dans une liste comme ça, c'est vrai que j'ai l'air d'en péter toute une! Ah pour l'insulte, j'ai pas mal de vocabulaire... Je m'excuse encore d'avoir trouvé pour mon p'tit frère Yves, dans le temps, le plus de qualificatifs originaux qui signifiaient « niaiseux ». Lui, ça le faisait rire...

@ Renart l'éveillé : Ne me remercie pas d'avoir partagé ça, c'était un pur défoulement!

@ Gaétan : Non, je ne la connais pas mais j'imagine que ça devait parler de la férocité du pékan...

@ Macamic : Tu vas voir si tu assistes à la projection du film que tout ce dont les Algonquins auraient besoin, c'est un petit territoire bien à eux. Après, le reste viendrait. Les Algonquins de Maniwaki ont leur territoire et leur histoire est bien différente. C'est une des révélations du film et une piste de solution à explorer.

@ Lise : Non, le pékan est un tout autre animal que le carcajou. Celui-ci est plus gros, plus vorace, plus rusé, plus rapide, plus épouvantable, on l'appelle le « diable des forêts ». Le carcajou n'a peur de rien ni de personne, c'est une vraie calamité! Le pékan vit dans la forêt boréale, il est sauvage mais pas rare. Le carcajou vivrait plus dans la forêt nordique apparemment et il est heureusement plus rare.

@ Jocelyn : C'était pareil à Rouyn, à la sortie de toutes les projections, mêmes silences, mêmes malaises. On pourra s'en jaser, comparer nos perceptions, j'ai hâte!

@ En direct des îles : Si jamais le film n'était plus en salle à ton retour, tu pourrais le trouver dans les productions de l'ONF. Et j'aime beaucoup ton commentaire qui vient relativiser le sort qu'on a réservé aux Algonquins, puisque toutes les Premières nations ou presque ont dû subir un sort semblable, à partir du moment oû ils habitaient sur des terres qui avaient une certaine valeur pour notre développement économique ou touristique. Comme ils étaient en minorité et que nous sommes arrivés en conquérants, ils ont fait face à beaucoup d'injustice et ce, partout où ils vivaient. Merci pour cette vision plus « globale », plus « internationale » de la chose!

@ Esperanza : Toujours plein de sagesse, toi, cher Esperanza, ton pseudo signifie espoir et il te va à merveille!

crocomickey a dit…

Ya peut-être un certain espoir pour tes amis algonquins. Je pense notamment à la ville de Maniwaki (je sais, c'est pas parfait mais...). Desjardins en parlait justement dans une émission pour faire la promo de son film (Francs-Tireurs, je crois). Mais pour les autres, le temps ? Comment faire sinon en leur donnant des sous pour qu'ils bâtissent eux-mêmes leurs infrastructures ...

Zoreilles a dit…

@ Crocomickey : Ah, je ne suis pas désespérée pour les Algonquins, mais désespérée par quelques réactions insensibles des gens des médias et même d'autres aussi puisque je lisais encore hier, dans un de nos hebdos régionaux, (La Frontière) la chronique hebdomadaire de l'évêque du diocèse de Rouyn-Noranda... De quoi il se mêle, lui? Il n'a rien compris non plus, cherchant plutôt à discréditer Desjardins, noyer son propos et défendre le clergé de l'époque à propos des abus sur les petits autochtones du Pensionnat d'Amos. Ça, vraiment, c'était désespérant plus que tout le reste. Quand l'église (supposément rassembleuse et accueillante) ne comprend même pas et se positionne carrément contre...

Et puis, c'est vrai que les Algonquins de Maniwaki vivent autre chose complètement. Le film le démontre clairement. La différence entre les deux? À Maniwaki, ils avaient un territoire... En Abitibi-Témiscamingue, les Algonquins sont squatters... Avant de se construire des infrastructures bien à eux, il faudrait d'abord que nos Algonquins possèdent un territoire, un petit coin de forêt, quelque chose. On ne penserait pas à se construire une maison sur un terrain où nous ne sommes pas propriétaire. Et d'ailleurs, il n'y a aucune institution financière qui financerait une hypothèque là-dessus!

André Bérard a dit…

Zoreilles, j'adore quand vous pétez une coche, vraiment! J'ai dévoré votre texte, littéralement. Vos crocs (mots?) bien aiguisés mordent dans la bêtise humaine et la recrachent avec une rage salutaire et sanitaire. Merci pour ce texte.

Zoreilles a dit…

@ André Bérard : Ça m'a fait plaisir et beaucoup de bien! La colère, c'est rare que ça nous attire des félicitations! Mais j'estime maintenant (c'est très récent comme prise de conscience) que le pire serait de la refouler... Ben ben mauvais pour les artères, pour le cancer, etc.

Anonyme a dit…

Zoreilles,

Je n'ai pas vu ce film. À la lumière de docus et d'autres sources d'informations, malgré bien des manques à combler, voici ce que ton billet me suggère (outre le plaisir, tu t'en doutes bien, de voir un petit être poilu).

Il existe, pour moi, une différence entre une personne croyant à quelque chose avec ou sans nom et les religions, systèmes de dogmes (donc, juste le fait de se poser une question, c'est péché!)et pouvoirs organisés, complices, en tête ou cumulant des fonctions aux pouvoirs économiques et politiques.

Que de mal a fait la religion catholique ici. Que de mal font les religions! Et tant de gens seraient encore prêts à accepter ce mal parce qu'il porte des noms plus exotiques.

Se sentir, nous, coupables de ce qu'on fait nos ancêtres? Peux pas. Donnerait rien non plus rien. Donner de l'argent et donner de l'argent et donner de l'argent? Humilier, humilier, humilier, maintenir sous son joug.

On ne peut pas non plus tous retourner dans notre pays d'origine. L'Afrique serait surpeuplée...

Ce que je pense : l'intégration doit venir de l'intérieur. Quand nous respecterons notre environnement, au sens global, c'est à dire incluant les vivants, dont les personnes, nous en viendrons peut-être à bout de cette question d'identité pour les peuples ici avant nous et pour nous.

Quand nous serons clairs au sujet des droits de la personne, ces personnes faisant partie de notre environnement, nous comprendrons aussi lorsque ceux-ci ne sont pas respectés.

Pour le moment, il semble que le Québec soit une addition de peuples en mal d'identité. Triste.

Et juste comme ça, je connais un technicien en foresterie qui trouve que le film L'erreur boréale, c'est tout faux. Ça se passe de commentaires.

Zed

Anonyme a dit…

Chère Zoreilles,

j'ai lu ta réponse à André Bérard, et je suis tout à fait d'accord avec toi. La colère refoulée, ça empoisonne la santé. Ceci dit, c'est le dernier commentaire que je ferai, désormais je me contenterai de te lire. J'ai perdu le goût d'écrire, et l'écriture forçée, ça sonne tellement faux ! Continue à embellir la vie des gens avec la merveilleuse personne que tu es !

Jo le grand blond a dit…

Oh que oui! Ce qui me pompe l'air est la disparition de notre cher ami Omo-Erectus et surtout, de ses succulents billets, mais un peu moins ceux du terroir!

Zoreilles a dit…

@ Zed : Il y a tant de belles réflexions dans ton commentaire qu'on pourrait continuer cet échange pendant des pages et des pages. J'en retiens les espoirs que nous avons en commun...

@ Lise : Tellement dommage que tu aies perdu le goût d'écrire parce que tu nous prives de ta présence, une très chaleureuse présence. Je ne voudrais pas te forcer à rien mais je te souhaite de retrouver ce goût, ce plaisir d'écrire et de communiquer. Sincèrement. Pour nous mais aussi pour toi.

@ Jo le grand blond : Tu crois que Omo-Erectus est disparu pour de bon de la blogosphère? Mais non, voyons, peut-être juste un peu trop occupé. Je garde espoir! J'avoue que pour la question du terroir, je ne comprends pas à quoi tu réfères...

Anonyme a dit…

Alors il faut une langue sale, un gars insensible, une personne qui croit que chaque être humain doit être égale mais que les croyances de l'un ne peuvent avoir place dans une société diversifié un terrain d'entente, de ce pas je n'excuse les bassesses de l'église ou de mes ancêtres à l'égard des peuples autochtones mais c'est du passé, il faut aller de l'avant, essayer de rebâtir un terrain commun et non donné pour se débarrasser d'un problème.

je ne suis pas d,accord pour donner aucun terrain à aucune nation quelconque , quel soit native ou pas, de plus ces premières nations n'étaient pas les premières car forcément, il a due y avoir d,autre nation, qui ont elle aussi été expulsé par ces même premières nations alors dans cette optique on y va avec le peuple conquis.

on a presque subi le même sort nous les francophones mais une chance nous étions plus nombreux que les occupants, les autochtones sont en nombre de combien ??

Moi, ce qui me fait peur dans tout cela, c'est que chaque peuples décident après cela qu'il veux son lopin de terre avec ses lois etc..etc.. C'est sure qu'on va me dire et puis,, les québécois voulaient se séparer,,,il y a une différence entre 6 millions de francophones et 30 000 habitants (je ne connait pas la population actuelle des premières nations mais je doute qu'elle soit très élevé.

Je crois fondamentalement à l'égalité et au partage mais je suis totalement contre de favoriser une nation, native ou pas peut importe le passé, c'est arrivé, il faut s'en rappeler pour tenter de ne pas commettre les mêmes bêtises liées à l'ignorance mais il faut arrêter de mettre à genou, il est temps pour tout le monde descendre de on pied d'estale, de laisser faire son foutu statue de réfugier, de rescapées d'holocauste et de nations lésées et d'y aller de l'avant.


Donner des terres ne règlera rien et surtout cela ne nous rapprochera pas de ces peuplent, ce n'est qu'une autre manière de mettre quelqu'un dans un ghetto, de s'isoler du reste du monde pour faire sa petite affaire.

Je n'ai pas vu ce film, n'y l'intention de le voir, non pas par mépris mais bien parce que nous pourrions faire un film comme cela pour n'importe qui.

Encore une fois je n'excuse pas les atrocités commises envers ces peuples mais nous devons aller de l'avant maintenant

Christian Beauregard a dit…

Désolé pour les fautes dans le texte ci-haut,,,entre deus pensées j'ai oublié quelques articles et un peu de pondération.

Zoreilles a dit…

@ Christian Beauregard : Dommage que vous n'ayiez pas l'intention de voir ce film, vous pourriez y mesurer l'étendue de vos... propos.

Mais de quoi parliez-vous au juste?

Anonyme a dit…

Un message pour M.Beauregard
Ne vous excusez pas pour vos fautes, ce n'est pas ça le pire!
La peur semble guidée votre pensée...vous savez, la peur est souvent mauvaise conseillère!
Mais vous avez droit à votre opinion.

Jo le grand blond a dit…

Entre autres son dernier billet, vraiment très inspiré par la langue du terroir québécois... non?

Zoreilles a dit…

Ah bon, là je comprends!

;o)

Guy Vandal a dit…

"que j'en ai été écoeurée au point de ne pas être capable d'en parler ici. "

Ça m'arrive aussi d'être tellement écoeuré par les médias, que ça m'en fait perdre mes mots. Quand je les retrouve, ça fait tellement de bien.

@Lise Tu ne devrais pas cesser d'écrire. Au contraire, tu devrais commencer un blogue. Ça défoule, crois-moi. ;-)

Folly a dit…

Un peu en retard, mais le virtuel comble l'écart. Quel sujet, je suis tombé dedans à ma naissance. D'origine mic-mac et malécite de par mes grands-parents. Sans compter que mon père est acadien et nos ancètres ont vécu la déportation. Longue tradition d'injustice si on veut.

Pour les amérindiens et notre forêt. Le Québec va tellement mal que c'est un auteur-compositeur-interprète qui prends la défense de ce peuple. J'enlève rien à Desjardins, ce que je veus dire c'est que l'Université Laval a l'un des meilleurs centre de recherche en foresterie, des chercheurs importants, mais aucun prends la défense de nos forêts.

Pourquoi, c'est très simple. La plupart sont sur les CA des cie forestières et également membre du BAPE, donc impossible pour eux de critiquer. Ils sont vendus à l'os par l'argent, donc c'est pourquoi nous avons un chanteur pour nous défendres.

Pour les amérindiens. Je me ferme les oreilles tellement qu'il y a des conneries à ce sujet. Cause désespérée en raison que les Québécois (pour la plupart), et ce, sur plusieurs sujets expriment des phobies, des mythes et préjugés sans se donner la peine de changer leurs perceptions.

Rarement vu un peuple aussi con en matière de stigmate imposé aux mondes différents qu'eux.

Zoreilles a dit…

@ Folly : Bonjour et bienvenue Chez Zoreilles où j'espère vous revoir et « entendre » ce que vous avez à ajouter aux discussions qui s'y déroulent toujours dans un climat d'ouverture, d'amitié et de respect.

Votre père est Acadien? Mes parents aussi, nous voici déjà avec un autre point en commun.

Vos propos sont intéressants et nous apportent un éclairage différent sur ce qui se passe dans nos forêts et dans notre société.

Enchantée de vous connaître!

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