samedi 13 octobre 2007

Mon éducation sexuelle... au nord du nord


Non mais avouez que mon titre est punché, hein? Comment racoler le client? J'avais toujours rêvé de faire ça! Et vous allez voir, ce titre, il n'est pas tout à fait faux... sans être tout à fait vrai, et en plus, je suis blindée s'il m'arrivait une poursuite pour atteinte à la vie privée! Oui, je vais nommer des noms, un seul nom en fait, celui de la grande Thisdale et si jamais, parce que les blogues sont des espaces publics de prise de parole, son avocat m'envoyait une mise en demeure, je la poursuivrais à mon tour pour perte de jouissance...

Cette photo a été prise en mars 1965 comme on peut le voir dans la bordure à droite. Cela m'indique que nous n'habitions pas sur la rue Rupert depuis longtemps, c'était notre premier hiver à Matagami. D'ailleurs, s'il y avait moins de neige, on pourrait voir que notre roulotte n'était probablement pas encore cédoppée. Vous me reconnaissez à droite? J'ai 7 ans et 3/4, mon frère Yves, presque 3 ans, bébé Jocelyn a 10 mois, dans les bras de notre Maman de 34 ans. Ce qui ne se voit pas sur la photo, c'est que je suis en train de vivre mes derniers jours d'innocence...

Mon éducation sexuelle... au nord du nord

Quand on a eu la chance d'être des petits pionniers dans une ville minière, on ne s'étonne pas d'avoir connu des situations inhabituelles qu'on est parfois les seuls à avoir vécues. Je me dis souvent que c'est ce qui soude ensemble les membres d'une même famille ou d'une communauté. En tout cas, nous, on était tissés serrés à Matagami et sûrement que ceux qui ont grandi sur la rue Rupert ont été marqués à vie comme moi : Rien n'était facile mais tout était possible et merveilleux. On prenait possession d'un territoire, d'une ville, il n'en tenait qu'à nous de l'inventer comme on la voulait.

Au début, nous n'avions pas encore d'école, enfin, je veux dire que l'école Galinée n'était pas encore construite mais nous allions à l'école quand même. Un horaire pour les francophones que nous étions, un autre pour les anglophones et autochtones (de la nation Crie). Nos pères, qui travaillaient à la mine, avaient deux shifts : le shift de jour, de 8 à 4 et le shift de soir, de 4 à minuit. Nous autres, c'était pareil, on allait à l'école pendant un mois sur le shift de jour, de 8 à 10 et de midi à 3, le mois suivant, sur le shift de soir, de 10 à midi et de 3 à 6. Sur le shift de soir, on sortait de l'école à 6 heures, donc, 18 heures, en pleine noirceur pendant l'hiver. Et la rue Rupert était bien loin du lieu qui nous servait d'école, en tout cas, pour nos petites pattes, c'était loin. Pas d'autobus scolaire non plus. Pas de vraie école = pas d'autobus scolaire.

Plus par solidarité que par choix, on s'en revenait tous ensemble chez nous. Aucun d'entre nous n'aurait imaginé laisser les autres derrière ou les semer, on avait notre code d'éthique, une sorte de moralité. On pouvait s'écoeurer en masse mais jamais s'abandonner les uns les autres. De l'école jusqu'au Nell's Sundries, c'était éclairé, on pouvait se permettre de flâner un peu. On passait ensuite devant la banque et on coupait de travers juste avant le Hudson's Bay pour aller jusqu'au curling. Là, ça se corsait. C'est à partir de là, surtout, qu'on devait être solidaires, parce qu'après le curling, pas de lumières, pas de chemin, rien qu'un sentier enneigé, de la froidure et des grands vents jusque sur la rue Rupert.

Avec mes cousines, Lise, Solange et Raymonde, on attendait souvent Ginette, Nicole et Magali avant d'attaquer le dernier bout. Les gars, eux, s'en venaient ensemble, en se bagarrant, il y avait donc deux groupes assez distincts mais jamais très loin. Comme de raison, la grande Thisdale, toujours flanquée de ses deux niochons de frères, des jumeaux identiquement identiques, se rangeait invariablement du côté des filles. On n'avait pas le choix, c'était une charité chrétienne à lui faire que de l'endurer, surtout qu'elle nous écoeurait tout le temps à cause de notre accent madelinot, mes cousines et moi. Il me semble que je l'entends encore...

- Heille, les madelounes, marchez pas vite de même, avez-vous peur des loups?

Parce que ça, c'est une autre affaire. La grande Thisdale nous racontait tout le temps des histoires à faire peur et elle attendait tout le temps qu'on soit rendues entre le curling et la rue Rupert. Des affaires de loups qui auraient été vus dans le coin ou des maniaques ou des voleurs. On avait beau lui dire qu'on ne la croyait pas, ça nous achalait pareil, surtout les soirs d'hiver, en pleine noirceur, quand on n'avait aucun repère, avec les vents qui sifflent entre les branches de façon lugubre.

Un bon soir qu'elle devait être en manque d'histoires de peur, elle nous avait dit qu'elle avait su LA PATENTE... comment on fait les bébés. Là, pour une fois, elle avait capté notre attention et la charité chrétienne nous récompensait enfin de quelques charmes. Elle devait vérifier une petite affaire ou deux pour être bien certaine qu'elle disait mais qu'aussitôt qu'elle aurait tous les détails, elle nous mettrait dans le coup. Elle faisait toujours des mystères, elle, et nous autres, on se doutait pas mal que ça se passait pas vraiment comme en d'sour des bras, mais on manquait d'information précise sur le comment, disons.

La semaine se passe, on la voit arriver tous les soirs autour du curling, flanquée de ses deux niochons de frères, elle nous dit que ça avance, que vendredi, elle va faire notre éducation sexuelle mais il faudra être « juste les filles, les jumeaux vont marcher avec les gars ». Vendredi soir arrive, elle tapoche ses deux niochons de frères avec une claque derrière la tête jusque du côté des gars (ça explique peut-être pourquoi ils avaient tellement les oreilles décollées) et là, elle parle tout bas, se cache des autres, reporte la grande révélation jusqu'après chez Nell's, après le Hudson's Bay, puis, de l'autre bord du curling et quand on arrive dans le bout des loups, ça y est, elle ne peut plus reculer, elle va nous le dire.

D'un ton solennel, après une grande respiration, elle s'élance... Paf! Deux phrases. Peut-être même juste une, avec un point virgule dans le milieu. Je n'ose même pas répéter ça, encore aujourd'hui. Cru. Cruel même. Violent. Dégueulasse. Mes cousines et moi, on était abasourdies, déçues, vides, sous le choc, comme après un tremblement de terre. Silence total. Désolation. La maudite grande Thisdale avait l'air satisfaite de son effet sur les madelounes. Je me souviens de la suite comme si c'était hier.

Solange : Pis moi qui aime tant les enfants, je serai jamais capable... je pense que j'en aurai jamais.

Lise : Je peux pas croire que P'pa pis M'man... Pis on est quatre chez nous...

Raymonde, la petite soeur de Lise, avec l'envie de pleurer : Ah là, arrêtez-vous, je commence à avoir mal au coeur!

Et moi, je n'ai rien dit, je n'avais plus de mots, ça m'arrivait souvent dans ce temps-là. Mais je pensais par exemple, je pensais fort... Papa, un homme si doux, pourtant il l'aimait Maman, je pouvais pas croire qu'il lui avait déjà fait tant de mal. Et puis, on était trois chez nous, j'avais beaucoup de compassion pour Maman. J'aurais dû dire quelque chose parce que « ce qui ne s'exprime pas s'imprime...»

Prologue : Il y a deux semaines, Crocodile Dundee et moi, sommes tombés par hasard sur ma cousine Solange et son Pierre, avec qui nous avons dîné, dans un restaurant à la sortie de Rouyn. Le fun qu'on a eu! Solange et Pierre ont 4 fils, tous des adultes, ils seront bientôt grands-parents pour la première fois. Solange a l'air très épanouie... Lise, mon autre cousine, toujours amoureuse de son Michel, a une fille de 28 ans, elle est mamie deux fois, très heureuse aussi. Quant à Raymonde, notre petite Raymonde si sensible, si elle a souvent connu des maux de coeur, c'est à cause de ses 4 grossesses, elle et Jacquelin ont 4 garçons. Finalement, la grande Thisdale n'aura traumatisé personne à part moi. Ah, pas de grands dommages irréparables, juste une peur insidieuse que mon imaginaire ressorte le spectre de la grande Thisdale dans un moment de grande passion. Mais jusqu'à date, c'est jamais arrivé!

17 commentaires:

Anonyme a dit…

Ça me fait tout drôle d'entendre une histoire de matagami comme ça! Je l'ai entendu souvent le nom de cette ville là. Seulement, les histoire que j'ai entendu ont été vécu par un petit garçon de 4 ou 5 ans... C'est ça qui me fait tout drôle! Mon père n'a pratiquement aucun souvenir précis de Matagami. Lui il a vécu son enfance à Noranda...

En tout cas, c'est vraiment un autre super beau texte que tu as écris! je sais bien que je me répète tout le temps, mais c'est parce qu'ils sont tous bons!!!!

Anonyme a dit…

Hahahahaha!

À bas la Thisdaloune! (On espère qu'elle a eu si mal au coeur de sa propre histoire qu'ele ne s'est pas reproduite, ou alors, peut-être que la vie l'a bien changée, ça arrive!)

Ça peut être si, si méchant, des enfants. Je le sais.

Zoreilles, je remarque que l'anglais était très présent au Nord du Québec. Cela m'attriste beaucoup.

Zed ;-)

Zoreilles a dit…

@ Noémie : C'est peut-être la seule fois où la différence d'âge de 7 ans, entre ton père et moi, se fait sentir... Mais pas tant que ça, il te dirait sûrement la même chose. Il a comme moi une sorte d'enracinement profond, d'attachement et de fierté pour ce coin de pays, la certitude qu'on peut, comme ville ou comme région, se prendre en mains, il a été imprégné lui aussi de quelque chose de très fort.

@ Zed : Comme j'ai imaginé ce qu'avait pu devenir Daniel Rochette, j'ai aussi essayé de voir ce qu'aurait pu devenir la maudite grande Thisdale. D'après moi, c'est une vieille fille, très enragée, elle doit avoir pour co-locs ses deux niochons de frères jumeaux, elle doit encore leur donner des taloches en arrière de la tête!

C'était anglais au Nord-du-Québec? Ben oui, mets-en, c'est sûr. Pas juste là, d'ailleurs. Écoute, les boss des mines, les décideurs, c'étaient des anglophones. Regarde, on avait un aréna pour le curling avant d'avoir une vraie école, une église, nos magasins s'appelaient Nell's Sundries, Hudson's Bay, etc. Dans un prochain billet que je vais publier, Le concours de rédaction, tu vas pouvoir mesurer jusqu'à quel point la langue de travail était l'anglais. Tout ça a bien changé aujourd'hui mais c'était ça à l'époque...

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Wouain... tu "délinques" pas à peu près, publier un texte le samedi. C'est plutôt rare :-)

Pour ce qui est de l'anglais, il faut également souligner que nous sommes collés à la frontière ontarienne. Ça crée des mélanges... et de maudits beaux souvenirs de jeunesse.

Zoreilles a dit…

@ Lise : la pudeur des sentiments, tu y crois encore... Moi aussi. Nous ne sommes pas les seules. Il s'agit d'en parler (ou de l'écrire) pour s'apercevoir que c'est plus répandu qu'on le croit. Pour les éventuelles mises en demeure, c'était juste une farce, tu l'auras deviné, quoique... André Bérard, un ami blogueur, a déjà goûté à cette médecine mais ça, c'est une autre histoire. Il est tout à fait inhabituel de nommer des gens dans un blogue, sauf s'il s'agit d'une personnalité publique, évidemment, mais moi, je l'ai fait dans le cas de Daniel Rochette et de la grande Thisdale. Elle devait bien avoir un prénom mais je ne m'en souviens plus! Et puisque tout est rigoureusement vrai, j'ai voulu être fidèle à l'original. Toutefois, je me permets souvent de donner les prénoms et avant de publier une photo, je m'assure que la personne soit d'accord, à moins qu'elle soit décédée...

@ Henri : Très juste, la proximité de la frontière ontarienne joue aussi un rôle, Louise Desjardins a fait sa thèse de doctorat sur ce sujet mais les mines, ça s'est toujours passé en anglais et dans les bureaux de Toronto. C'est inimaginable le chemin parcouru par le Québec à partir des années 1976. De beaux souvenirs d'enfance... oui, même la grande Thisdale est aujourd'hui un souvenir drôle pour moi! Elle se décline en plusieurs modèles, nous en avons rencontré une semblable, toi et moi, en l'an 2000, je l'appelais « ma bulldozer ».

Amourable a dit…

Bonjours Zoreilles. Il m'a fait rire ton billet.
J'ai laissé une photo sur mon blogue pour toi.

voyageuse du monde a dit…

Encore une belle tranche de vie, en plus qui me donne des nouvelles des cousines....Je ne savais pas que Solange allait être grand mère, c'est à peine croyable surtout que j'ai assisté à la naissance de 3 de ses garçons, de la fille à Lise aussi. Ce n'est pas pour nous rajeunir mais ainsi va la vie.
Il y a toujours des niochons et des Thisdale partout. Dans mon petit village, près de Québec, il y en avait aussi, ils demeuraient dans le même coin du village, en haut qu'on appelait. En fait ceux qui demeuraient en haut du village, on les évitait...mais on devait les côtoyer à l'école. C'était les batailleurs de la cour de récréation. Les filles, parfois en secret, on les admirait d'être si délurées, mais on aurait jamais osé leur parler. Quand on était en gang, on les regardait du coin de l'oeil pour avoir de trucs avec les garçons. Mais j'avoue qu'on ne réussissait jamais aussi bien qu'elles. Elles n'étaient jamais invité aux fêtes de l'une d'entre nous et si une de la gang s'aventurait à parler à l'une d'elles, elle risquait d'être bannie du groupe.
bref, de beaux souvenirs d'enfance. Il s'en est passé des choses dans les cours de récréation...

Anonyme a dit…

J'ai vécu énormément de « bullying » de 12 à 15 ans, et j'ignorais pourquoi.

Ça ébranle drôlement, ça enlève le gout de vivre, l'estime de soi.

À mes 15 ans, je suis devenue implacable. À 13 ans, je lisais Mauriac (ce macho), de Beauvoir ;-) à 14, et ainsi de suite. J'écrivais, dessinais, bon, tu vois. Ma personnalité avait eu le temps de faire un 180 °.

C'est là, alors que j'étais devenue forte, qu'une des coupables est venue m'expliquer, dans l'autobus scolaire que j'avais redouté comme la mort tous les matins.

Explication : j'avais volé la place de la première de classe, j'avais volé (!!!) sa meilleure amie à elle, j'avais été un danger pour une fille (12 ans) dont le « chum » avait eu une oeil sur moi.

Zoreilles. je n'avais rien, rien, rien vu de tout ça. J'avais déjà tant de peine d'être déménagée, d'avoir perdu ma meilleure amie, insécure comme j'étais.

La seule chose que j'aimais c'était l'école, apprendre, créer. être à l'abri de la famille disfonctionnelle dans laquelle j'avais été échappée du néant.

Ma mère, de type facho, décidait de mes tenues vestimentaires (plus quétaine que ça, tu meurs, à une époque de la vie où on a quand même une identité, envie de ne pas être rejeté/e parce que nos habits et notre allure ne nous correspondent pas et sont d'extra-terrestres).

Je l'ai remerciée. Ça avait du lui prendre un certain courage de venir me dire ça, surtout que j'aurais pu lui faire payer. Elle a dû sentir que j'étais ailleurs et que ce n'était pas « mon genre».

Ça m'a fait tellement de bien de comprendre, de constater que ce n'était pas moi qui était inadéquate, même si je ne comprenais pas comment quiconque aurait pu être jaloux de moi.

Qui sait ce que Thisdale est devenue? Elle a peut-être frappé son mur à elle, un jour...

Toi, tu as la chance de vivre du bonheur et de la générosité.

Mais dieu que ça fait mal et que sa marque la méchanceté des enfants, hein...

Quand je pense qu'il y en a pour penser que des enfants, c'est tout innocent. Naïfs face à certaines choses, oui.

Zed :)

Un gros, gros câlin à la petite fille qui a eu un dur coup à ce moment-là.

Zoreilles a dit…

@ Amourable : Alors, ça me fait deux cadeaux, ton retour (même passager) et cette photo magnifique. Merci Amourable, reviens quand tu veux, hein?

@ Voyageuse du monde : Oui, ma chère, Solange va être mamie, elle qui aime tant les bébés (ça n'a pas changé). C'est son deuxième fils qui va devenir papa, celui qui reste à Québec. Bien sûr, elle aimerait que ce soit une fille... Je sens que la route Matagami-Québec (12 heures) va être plus achalandée, une route que tu as faite assez souvent!

@ Zed : Merci pour le câlin que je prends quand même mais la petite fille que j'étais n'a pas eu un dur coup du tout, c'est une façon de raconter l'anecdote dramatiquement en exagérant beaucoup pour en faire quelque chose d'un peu drôle (mais c'est raté). Toute mes histoires sont authentiques, je ne sais pas inventer... mais j'ai une perception de choses quand même qui fait que j'en tire mes propres conclusions, mes leçons de vie à moi. Ce que j'apprends à vous lire, entre autres, c'est que des grandes Thisdale, il y en a partout, que les enfants sont comme les grands, il y a de tout. Ce que je voulais surtout, c'était qu'à travers mes petites histoires sans prétention, on ressente bien ce qu'était la vie dans une petite ville minière en train de voir le jour, la solidarité des petites communautés et d'autres choses aussi, comme notre fort sentiment d'appartenance.

Je crois que c'est la petite fille que tu étais qui avait besoin d'un câlin.

Oui, j'ai vécu du bonheur, du merveilleux tout plein, comme enfant, comme ado et adulte mais faut pas croire, Zed, que je n'ai vécu que ça. Je choisis délibérément de taire les misères, les drames, les malchances, les peines, les manques et les injustices qui ont jalonné mon parcours, comme celui de toute personne consciente.

Tu te souviens de la légende autochtone que je racontais dernièrement? Il y a aussi deux loups en dedans de moi, je choisis de nourrir le doux, celui respecte la nature et les gens...

Anonyme a dit…

Hummm ça sent la bataille de câlins??? Hihihi! Je prends tout, ne te gêne pas!

Parfois bouledozed, quand on discute de choses qui me tiennent à coeur, en bloguant comme dans la vie. Exprimer ces idées à fond, ça affute les arguments et ça fait avancer, pour moi. Respecter les gens avec qui on discute, oui.

Comme je te disais concernant les loups, j'ai plutot une meute, remplie de diversité.

Bien sûr, j'imagine aisément que tout ne fut pas rose bonbon dans ta vie, Zoreilles. Et tn histoire était fort bien racontée.

:) Zed

Anonyme a dit…

Ces une belle histoire d'enfants Zoreilles.
Il y a toujours des grande Thisdales et des grand gnochons dans la vie qui se prennnet pour d'autres même chez les adultes parfois.

Leur langage et leur délicatesse laisse parfois beaucoup à désirer. Ces enfant là non surement pas eu des parents très, très cela !!!

Mais, heureusement ça n'a pas laissé de trace chez toi, la preuve tu as eu de beau enfants et comme tu dis pas de réveil de ça dans des moments de grande passion.
hourra!!!

En passant, j'ai connu quelques Madelinots, des Boudreau, des Bourques, compagnons de travail. Des bon gars.

J'ai remarqué sur ta photo, la belle tite fille bien sur à droite mais aussi les ''banks''de neige comme ont disait dans l'temps, il y a longtemps que je n'en ai pas vus de si haut.

Anonyme a dit…

J'aurais bien voulu les entendre ces deux phrases. J'ai fait des enfants mais sans vraiment savoir comment, surtout pas en deux phrases claires, nettes et précises!

Quel beau texte! Nous n'avons aucune difficulté à nous mettre dans la peau d'une enfant et de vivre un peu de ce que vous avez vécu.

Il est dommage que trop peu de gens puissent s'exprimer ainsi car chaque vie est un roman à lire.

Accent Grave

Zoreilles a dit…

@ Zed : Nous sommes 1 à 1, à égalité, dans la bataille des câlins et ça devrait nourrir ton loup gentil... en principe!

@ Macamic : Ben oui, les bancs de neige, moi aussi, ça m'a étonnée, il me semble qu'on n'en voit plus des comme ça. Vous avez connu des Madelinots à Matagami? Des Boudreau, il y en a dans ma parenté mais pas les Bourque. Des bons gars? Évidemment!

@ Accent Grave : C'est aussi ce que je pense, que chaque vie mériterait d'être racontée. Les personnes âgées sont souvent de bons conteurs, ils « prennent la peine » de nous transmettre tout leur héritage, pour peu qu'on les écoute, ça me frappait chaque fois que je faisais avec eux/elles leur biographie, ils croient tous/toutes qu'ils n'ont rien fait d'extraordinaire mais ils ont toute une vie derrière eux, des enseignements tellement riches, aucune prétention autre que celle de partager ce qui les a fait vivre et grandir, sourire ou être touché.

Entendre ces deux phrases? Nooooon, ne souhaitez pas ça, tout à coup ça viendrait vous hanter quand vous ne vous y attendez pas! Jamais je les répèterai, même sous la menace. Un indice : il y avait zéro amour là-dedans, zéro tendresse, et les hommes ont un très mauvais rôle. Nooooon, vous ne saurez rien de plus!

Anonyme a dit…

Comme je devine la grande T, ça devait être une seule phrase (sans virgule ni point virgule), dite d'un seul souffle, avec un seul et même effet pour tous. Genre... "passe moé vite la couleur rose que je repeigne mon monde".
Tu le sais pas là mais... derrière la Baie d'Hudson.... près du curling.... j'y ai eu un resto drette drette sur ce chemin de retour d'école... J'ai tellement essayé de l'oublier hi hi hi hi!

Dédé

Zoreilles a dit…

@ Dédé : Quoi? T'as eu un resto là? Toi? De la rue Carter à Ripon, en passant par l'Afrique, j'imaginais jamais que t'avais pu t'échouer dans ce coin-là...