jeudi 18 octobre 2007

Le concours de rédaction


Cette photo a toujours été ma préférée, je ne saurais vous dire pourquoi et ce n'est pourtant pas parce qu'on y est à notre avantage! Nous ne trouvons plus l'original mais elle avait fait partie des 50 photos agrandies qui ont servi de décor et de thème lorsque nous avons célébré, en 2001, le 50e anniversaire de mariage de nos parents. Alors, elle fait partie du grand livre souvenir que nous leur avons offert et qui nous fait crouler de rire à chaque fois qu'on le revoit. Très égoïstement, je publie ce récit, pour ne jamais l'oublier. Je veux l'illustrer avec cette photo, chronologiquement la plus proche, parce que l'histoire s'est passée environ 18 mois plus tard. Entre temps, nous étions déménagés de la rue Rupert à la rue Allard, Papa avait eu enfin « un loyer de la mine » et Grand-Maman était venue habiter avec nous à la mort de Grand-Papa. À partir de là, notre famille s'est agrandie, nous n'étions plus 5 mais 6...

J'ai emprunté à Maman la semaine dernière son beau grand livre pour numériser cette vieille photo à laquelle je tiens tant et nous en avons profité pour faire ensemble un survol de tous ses albums. Un beau moment... qui s'est prolongé évidemment, nous sommes toutes deux passionnées de photos, des histoires, de la famille, des amis, de la vie. Ce texte qui suit, je l'ai retrouvé dernièrement et j'ai compris tant de choses à le lire avec 11 ans de recul, puisque je l'ai écrit en 1996. Je ne m'excuserai pas qu'il soit si long, vous m'avez appris à ne plus faire ça. Mais j'aime quand même mieux vous avertir... Aussi, il s'agit du dernier de la « trilogie de Matagami », je reviendrai dans notre siècle dès la semaine prochaine!

Le concours de rédaction

La maîtresse avait été claire et précise : Nous DEVIONS participer au concours organisé par la Matagami Lake Mines! Afin que personne ne discute, elle avait ajouté que cette rédaction-là allait faire figure d'examen pour notre bulletin de Noël, à la ligne rédaction de la section français écrit. Elle avait spécifié qu'un jury proclamerait le 20 décembre un gagnant pour le premier cycle, le concours de dessin, et un autre pour le deuxième cycle, le concours de rédaction. Le titre et le sujet imposés pour tous? « Le travail de mon père ». Le prix à gagner? 10 $, une véritable fortune quand on a 11 ans!

Moi qui ne disais jamais un mot en classe, j'avais tout à coup mille questions à poser et ne m'en privais plus tellement ça bouillonnait déjà dans mon cerveau. « Madame, est-ce qu'on prendra en considération le fait que nous sommes en 5e année ou nous juger au même titre que les grands de 7e année? », « Les membres du jury sont-ils conscients de notre différence d'âge? » et encore, « Est-ce que les 10 $ nous seront remis à nous ou seront-ils ajoutés aux salaires de notre père? ». Ces questions qui me semblent aujourd'hui bien anodines s'avéraient à cette époque d'une importance capitale et tous les élèves s'attendaient, comme moi, à des réponses tout aussi claires et précises que le mandat qui nous était confié l'exigeait.

À Matagami, notre petite ville minière, tout était à faire. L'école Galinée était neuve et moderne. La ville avait poussé comme un champignon quelques années auparavant à mesure que les mineurs y établissaient leur famille. La Matagami Lake Mines, la Orchan Mines et la New Hosco Mines employaient tous nos pères. Oui, nous étions tous et toutes des fils et des filles de mineurs, alors, je me disais que nous étions tous égaux au concours de rédaction. J'avais quand même quelques doutes sur mes chances parce que, même s'il était le meilleur père au monde, qu'il recevait souvent le « top bonus » et que ses compagnons de travail lui reconnaissaient des qualités de « leader », mon père n'était quand même pas « shift boss » ou capitaine et, pire encore, il travaillait à la Orchan Mines, concurrente principale de la Matagami Lake Mines, celle qui organisait le concours.

Je ne m'inquiétais pas du tout de la note que j'aurais à mon bulletin mais l'objectif ultime pour moi, dès cet instant, devenait une vraie mission : remporter ce concours pour que tout le monde sache que mon père était le meilleur mineur, toutes mines confondues, que Maman soit fière de moi parce que comme elle, j'allais me servir de l'écriture à des motifs louables et que la preuve en serait faite le jour de sa fête, le 20 décembre. Le prix de 10 $ ne paraissait plus à mes yeux qu'une reconnaissance de seconde importance. J'allais écrire pour l'honneur et le faire avec vaillance, ne laissant rien au hasard, besognant sans relâche, peaufinant chaque mot, chaque phrase, sachant que le succès n'arrive qu'après des efforts acharnés...

J'entrepris donc d'interviewer Papa au souper sur son travail. Pour commencer, il me dit qu'il travaillait dans les « stopes », il me parlait de « long holes », du « hoist man » et de tout ce qui le passionnait. J'avais un problème! Le langage de nos pères dans leur travail quotidien était incontestablement l'anglais. La loi alors non écrite de la langue de travail s'inscrivait automatiquement comme étant l'anglais dans l'esprit des anglophones qui dirigeaient ces mines et, plus insidieusement encore, dans la tête des francophones qui voulaient y obtenir du travail, un droit de parole ou des conditions sécuritaires.

En classe, durant la période prévue à cet effet, on se défonçait littéralement au travail dans un silence relatif où l'on entendait quand même des bruits de feuilles froissées, les sons délicats des crayons à mine (tout à fait de circonstance) et des effaces sur les brouillons, entremêlés des gros soupirs qui fusaient ça et là, entre deux coups de manivelle de l'aiguisoire qui nous donnait parfois un second souffle.

À tous les soupers où Papa était présent, c'est-à-dire quand il travaillait de 8 à 4, la conversation à table tournait inévitablement autour du travail des mineurs, ces hommes à l'âme fière et au coeur vaillant, que j'imaginais tous comme lui. J'avais demandé à Maman et Grand-Maman de m'aider à la rédaction parce qu'elles étaient à l'aise avec la plume, étant toutes deux d'anciennes maîtresses d'école. Grand-Maman avait hésité un instant mais Maman avait tranché : « Jamais de la vie! ». Me sentant abandonnée, laissée seule à moi-même, j'avais demandé pourquoi et Maman avait répondu que si je gagnais le concours avec de l'aide, j'allais toujours douter que ce n'était pas réellement moi qui avais gagné et ainsi, je n'allais pas être fière de moi mais d'elles. Alors, dans un de ses élans de fougue et de passion, elle s'était mise à nous parler du droit d'auteur, de la propriété intellectuelle, de la puissance des mots, de la beauté et de la complexité de la langue française, du respect que l'on doit porter à notre langue, notre culture, etc.

Papa l'admirait et l'écoutait tout sourire quand elle partait comme ça dans de grandes envolées oratoires. Je ne comprenais pas tout mais je pressentais, à tout le moins, qu'il s'agissait là de quelque chose de fondamental, en tout cas, chez nous!

Grand-Maman avait jugé bon après le souper de venir interrompre mon travail pour me proposer quelque chose de bien prometteur. De sa voix toute en douceur, elle avait suggéré qu'en plus de travailler, travailler et encore travailler sur mon texte, je pourrais dire mon Notre Père tous les soirs jusqu'au 20 décembre, en y pensant très très fort et que là, je mettrais toutes les chances de mon côté.

Le lendemain, en arrivant de l'école, j'ai remarqué que Maman avait déposé sur la table du salon, bien en vue, notre nouveau dictionnaire anglais-français qu'elle avait acheté le jour même au Hudson's Bay. Il paraît qu'il y en avait juste un. Elle m'avait mentionné la chose négligemment mais je comprenais que cet outil qu'elle venait de mettre à ma disposition était le maximum qu'elle pouvait faire dans les circonstances. J'avais pris ce geste comme un encouragement sincère, attentionné et cette leçon de vie a porté fruit depuis.

Le mois de décembre s'écoulait beaucoup trop rapidement et chaque jour, nous avions une période en classe pour travailler à notre rédaction. J'étais la seule, je crois, qui continuais à y travailler chez moi tous les soirs et je m'endormais souvent avec des images de mines et de mineurs, tout de suite après avoir récité un Notre Père bien senti, parfois même deux ou trois.

Pour mes amis de la classe, ce concours ne faisait plus partie des préoccupations quotidiennes parce que les fêtes de Noël et du Jour de l'An approchaient et prenaient toute la place. On parlait des cadeaux de Noël, de visites attendues, de retrouvailles avec nos cousins, cousines et de tout ce qui nous faisait rêver. J'étais dans un autre univers avec mes textes à travailler, mon dictionnaire anglais-français et mes Notre Père. Déjà, l'écriture me marginalisait un peu quand je m'y abandonnais...

À la date limite où nous devions remettre notre rédaction, comme tous mes amis, j'avais soigné mon écriture, vérifié une dernière fois l'orthographe et c'en était fait de ma participation. Advienne que pourra! Au retour de l'école ce jour-là, Maman m'avait demandé si je ressentais quelque chose comme une fierté, une sérénité, une sorte de joie. J'avais dit oui. Elle m'avait dit que cela s'appelait « la satisfaction du travail bien fait » et qu'en ce sens, j'avais déjà gagné. Pour ma part, j'étais plutôt étonnée qu'elle se souvienne qu'on était à la date limite. J'avais une drôle de mère et je le savais bien!

Pendant les quelques jours qui restaient avant de connaître les noms des gagnants, j'oubliais parfois pour quelques minutes le concours de rédaction. J'avais quand même ouvert un compte de banque au cas où j'aurais à échanger un chèque! Je flânais après l'école chez Nell's Sundries et Hudson's Bay pour trouver de jolies choses à acheter si jamais je recevais un montant d'argent. Mon texte étant remis, il me restait toujours la possibilité de continuer à dire mes Notre Père, je ne prenais aucune chance! J'avais la conviction profonde, la foi inébranlable et la confiance absolue de mes 11 ans.

Le jour J arriva enfin. Je m'étais levée plus à bonne heure pour préparer le déjeuner de Maman et lui souhaiter un joyeux anniversaire. Mes petits frères m'avaient aidée à transporter jusqu'à sa chambre le jus et les rôties et nous lui avions chanté ensemble la chanson de circonstance. Tout était parfait. Papa travaillait de 8 à 4, il serait donc avec nous au souper. J'avais revêtu ma plus belle robe parce que j'allais peut-être devoir rencontrer les grands « boss » de la Matagami Lake Mines dans le bureau du directeur. Vraiment, un parfait 20 décembre!

Après la récré de l'après-midi, quand tout le monde fut bien installé à son pupitre, j'avais un trac fou. Nous étions tous fébriles, même la maîtresse. Le directeur ouvrit l'intercom et prit la parole, mais là, je suis certaine d'en avoir perdu des bouts. Il a annoncé le gagnant du concours de dessin du premier cycle et nous a expliqué que les membres du jury avaient décidé de désigner deux gagnants au lieu d'un seul, pour le deuxième cycle, à cause de la différence d'âge des participants. Il a annoncé qu'il y aurait alors deux prix de 10 $ décernés à chacun des deux gagnants du deuxième cycle. Pour le reste, je me souviens parfaitement de ses paroles...

« Dans la classe de 7e année, le gagnant est Claude P....... ». Après une petite pause pour nous permettre d'applaudir, il continua : « L'autre gagnante du deuxième cycle est une élève de 5e année, Francine T....... » et j'étais debout avant même qu'il ait fini de prononcer mon nom, je m'étais reconnue avant, il me semblait que c'est à moi qu'il s'adressait, Monsieur le directeur!

Sous les applaudissements chaleureux de la classe de 5e année et des autres classes dont les portes s'étaient ouvertes pour voir passer les gagnants qui se dirigeaient vers le bureau du directeur, j'imaginais déjà la réaction de Papa, Maman, Grand-Maman et les petits à qui j'offrirais des cadeaux. C'était la première fois que je voyais en personne le directeur de l'école Galinée. Jusque là, il n'était qu'une voix sans visage, la voix de l'intercom. Derrière sa porte toujours close, je l'avais imaginé grand, austère et chauve alors que là, je constatais qu'au milieu des représentants de la Matagami Lake Mines, il était petit et plutôt sympathique.

Ils nous ont serré la main à tour de rôle et nous ont remis à chacun un chèque de 10 $. Ces grands messieurs en complet foncé m'impressionnaient beaucoup mais malgré tout, quand ils nous ont demandé dans quelle mine nos pères travaillaient, le grand Claude de la 7e année et moi avons répondu haut et fort, à l'unisson : « À la Orchan Mines! », ce qui les a bien fait sourire. De retour dans ma classe, on a recommencé à m'applaudir. Tout le monde voulait voir mon chèque. La maîtresse m'a demandé ce que j'allais faire de tout cet argent. En m'entendant défiler la liste de tous mes achats imminents, elle a pu se rendre compte que j'y avais beaucoup réfléchi, alors elle m'a dit : « Je vais te donner ton bulletin tout de suite et tu pourras partir en congé avant les autres, si tu veux arriver à la banque avant que ça ferme ». Elle comprenait vraiment tout, notre maîtresse.

Je suis sortie de l'école toute seule en ce 20 décembre inoubliable. Entre l'école Galinée et la succursale de l'unique banque de Matagami, tout le monde me souriait... Sur le bout des pieds, j'ai tendu mon chèque et mon livret à la caissière, assez fièrement, je dois le dire. « Je veux déposer 3 $ et en garder 7 $ s'il-vous-plaît ».

Dehors, il neigeait de beaux gros flocons bien dodus et Matagami était le plus bel endroit au monde. Mon bonheur immense n'avait d'égal que la splendeur de ces grands espaces qui nous appartenaient et la bonne étoile qui me guidait. Quelle chance j'avais dans la vie...

Chez Hudson's Bay, j'ai acheté le chandelier de Noël qui allait être mon cadeau à Papa et Maman. Grand-Maman aurait des jolis savon avec de la poudre Chantilly. Chez Nell's Sundries, j'avais choisi à chacun de mes petits frères une voiture Matchbox, une de police et une de pompier, pour que ce soit juste et qu'ils puissent jouer ensemble. Pour moi, j'achetais ce disque 45 tours de Jenny Rock. Pour les sous qui restaient, j'avais acheté un plein sac de bonbons mélangés à partager avec les petits.

Ployant sous le poids de tous ces trésors en m'en revenant à la maison toute seule, je flottais dans ce paysage de village minier, au nord du nord, là où il peut faire si beau parfois, où le ciel est plus haut qu'ailleurs, où l'on s'enracine de manière si profonde jusqu'au ventre en or de cette Terre en sol mineur qui permettait qu'une petite fille dont le père travaillait à la Orchan Mines puisse être récompensée par la Matagami Lake Mines. Ce monde extraordinaire s'avérait aussi empreint de vraie justice, d'une noblesse de l'âme assez répandue qui avait le don de m'émouvoir.

Arrivée à la maison avant l'heure, j'avais les bras chargés de cadeaux mais surtout, le coeur débordant d'émotions de toutes sortes. Maman a tout de suite su. Grand-Maman voulait que je raconte tout en détails. Les petits sautaient partout avec les bonbons et les voiturettes neuves. Maman ne disait rien, elle m'écoutait raconter. Je crois qu'elle aurait aimé dire quelque chose mais elle en était incapable. Je venais de comprendre ma mère et l'importance qu'elle accordait aux mots, spécialement à ceux qu'on doit écrire parce qu'on n'arrive pas à les dire.

Quand Papa est arrivé de la mine, il y avait un joyeux comité d'accueil dans l'entrée. Son sourire était encore plus large que d'habitude et ses yeux étaient d'un bleu plus foncé, plus brillant. Il riait sans arrêt en essayant de nous écouter tous à la fois, avec nos cadeaux, nos éclats de voix et nos rires, les bonbons qu'on lui offrait, mon livret de banque que je lui tendais comme une preuve irréfutable, etc. C'est là que Grand-Maman a dit qu'il fallait penser à remercier Notre Père. C'est pourtant vrai, j'avais oublié!

Le travail de mon père qu'on appelait mineur venait de prendre une importance majeure et j'en étais tellement fière. J'avais appris aussi que les « stopes » s'appelaient en réalité des chantiers d'abattage et Papa allait me faire l'honneur par la suite de se reprendre en français chaque fois qu'il en ferait mention, en me lançant, bien entendu, un clin d'oeil complice, fier et attendri.


45 commentaires:

Guy Vandal a dit…

J'étais tellement en te lisant, que j'aurais été déçu si tu n'avais pas gagné...

J'espérais vraiment que cette histoire finisse bien !

Anonyme a dit…

Que ces bien raconté Zoreilles et quel beau moment de vie pour une petite fille de 11 ans !
J’ai lu ton texte d’une traite. Wow !!! Quel talent tu as ! Et le plus beau, ces que tu nous en fait profiter.

Je ne sais pas si tu as déjà écrit un livre.

Si, oui ce serait agréable de le lire. Si non, tu y as déjà sûrement songé d'en écrire un n'est-ce pas.

Anonyme a dit…

Matchbox....que de souvenir....tu m'avais acheté un matchbox..Wow..
C'est super ton histoire...non mais un Matchbox!!
Tu te rappelle de ça.

Anonyme a dit…

Zoreilles,

en ce qui me concerne, tes textes ne seront jamais trop longs, Et tu fais preuve d'une belle générosité (et non d'égoïsme, pour utiliser le mot dans le premier paragraphe) en partageant des souvenirs d'enfance, instants uniques et précieux, avec tes lecteurs.

Tu as le talent rare de nous emmener dans ton univers. Je me retrouvais à travers ce texte, même si mon enfance a été très différente de la tienne. Et j'ai adoré cette trilogie de Matagami; les voyages dans le passé, je ne m'en lasse jamais. Je crois que tu as eu une enfance très heureuse, ce qui est une grande richesse, et tu en es consciente. Je suis sûre que pour ta mère, cette journée du 20 décembre a été un double anniversaire.

Mais avec le recul, on allait loin dans ce temps-là avec 7$, je l'avais oublié (j'ai 52 ans tout juste), aujourd'hui il en faudrait dix fois plus.

J'aime la phrase à propos de ta mère, et à l'importance des mots qu'on doit écrire, parce qu'on n'arrive pas à les dire. C'est tellement plus facile d'écrire !

Bon, je sais que j'ai l'air de faire plein de compliments , mais ce n'est pas le cas. Je ne fais que constater ce qui est, et ton blogue me fait un bien immense.

Anonyme a dit…

Bonjour Zoreilles
C'est un très beau texte que tu as écrit. Et comme tu devais être fière de toi de gagner ce prix.
Ta grand-mère ainsi que ta mère me font penser aux miennes.
Le Notre Père je le récite encore d'ailleurs.
La langue française c'est une très belle langue et de savoir si bien la manier en écriture comme tu le fais chapeau.

bibconfidences a dit…

Tu as le don si rare d'émouvoir sans drame, de partager ton bonheur, ces bonheurs que tu as vécus, avec tes lecteurs.
Une joie simple si loin des laideurs de ce monde.
Je vais dire une drôle de chose, spontanément comme je le sens.
Je ressens la même chose en te lisant qu'en lisant les livres de Lucy Maud Montgomery. Oui, oui....celle-là même qui a écrit Anne et la maison aux pignons verts.
J'ai lu tous ces livres et je les lis encore. Pour leur simplicité, pour l'élévation de l'âme, pour ne pas oublier que l'homme comme du pire est capable du beau, pour rêver que la beauté ce n'est pas seulement les mannequins de chez Prada. Te lire me procure ce même bonheur nostalgique de ce qui est pour certains, de ce que j'aurais tant voulu, de ce qui peut-être sera un jour.

Anonyme a dit…

Avant même d'avoir terminé ton magnifique texte, je savais bien que tu avais gagné ce concours. Ça ne pouvait juste pas faire autrement.

Anonyme a dit…

Chère Zoreille, il n'est pas long ton texte, il nous emporte dans un passé pas si loin ... (J'ai presque le même âge que toi)Comme toi je suis l'aîné et dès mes premiers sous, il était de soi de les partager... j'aime gâter les miens et encore à 49 ans j'aime aider ma petite soeur de 39 ans. Merci Zoreille en te lisant je me sens bien !

Zoreilles a dit…

@ Guy Vandal : Tu me connais, si l'histoire ne s'était pas bien terminée, je ne l'aurais pas racontée! Il ne pouvait en être autrement, avec tous les efforts que j'y mettais, la force de mon rêve, la foi inébranlable que j'avais à cette époque, on voit bien que je ne doutais de rien. Ce n'est pas en moi que j'avais confiance mais en tout le reste. Il s'agit d'une des choses que j'ai comprises en le relisant.

@ Macamic : Oui, j'y ai déjà songé. Non, je n'ai pas publié de livre qui porte ma signature. J'ai été écrivain public et je crois que je le serai toujours. Je n'ai jamais voulu publier... Le monde de l'édition n'est pas ce que l'on croit, j'en connais les dessous. D'ailleurs, parmi mes clients, j'ai une petite maison d'édition et la directrice avec qui je fais affaire (pour des communiqués de presse, des argumentaires de vente, des résumés de couverture arrière, des textes variés) ne sait même pas que j'écris et jamais je ne veux qu'elle le sache.

Pourquoi? Une autre chose que j'ai comprise en me relisant... Ce que j'écris doit avoir un objectif, être utile dans l'immédiat, servir à quelque chose. Sinon, je n'ai aucune motivation. À 11 ans, je voulais que tout le monde sache que Papa était le meilleur mineur, faire un cadeau à Maman à sa fête, gâter ceux que j'aime avec des cadeaux, etc. Aujourd'hui, j'écris pour d'autres raisons mais j'ai toujours ce besoin d'être utile, soit en sensibilisant, en rendant hommage à des gens ordinaires, en rétablissant des faits, en défendant mes opinions, etc.

Publier pour avoir mon nom sur un bouquin qui s'empoussiérerait sur les tablettes d'une librairie? J'aurais de la peine, je pense. J'ai plein d'amis écrivains, auteurs, je les ai trop vus dans les salons du livre être ignorés complètement au profit de ceux qui n'en étaient pas des vrais mais qui étaient connus des médias, des vedettes de la télé qui devenaient la saveur du mois et à qui on déroule le tapis rouge dans les salons du livre, parce qu'ils savent faire vendre.

J'ai besoin d'écrire mais j'ai besoin d'être lue aussi depuis quelques temps et ce qui me nourrit, c'est l'échange, l'interaction avec ceux et celles qui me lisent. Donc, écrire pour communiquer. Il n'y a qu'ici que je peux avoir tout ça. Le blogue, pour moi, c'est le média parfait. Libre. Interactif.

Je vous confie quelque chose... Je vis de grands bonheurs dans mes anciens billets, j'ai des surprises très souvent. Je vous en raconte une seule, pour illustrer mon propos. Le 2 août dernier, j'écrivais ce billet, Un show drôle... qui m'a presque fait pleurer, où je rendais hommage à des musiciens et des comédiens qui se produisaient dans une grange, bénévolement, des gens ordinaires à qui l'on ne dira probablement jamais merci pour ce qu'ils donnent. Dernièrement, quelqu'un de leur entourage est tombé sur ce billet, elle en a été touchée, me l'a écrit dans un commentaire, puis, l'un des musiciens m'a écrit aussi ce que ça lui avait fait. Mon récit avait servi à quelque chose. J'en été émue... C'était mon salaire, la confirmation que je n'écris pas pour rien.

Zoreilles a dit…

@ Macamic : Vous avez su poser LA GRANDE question qui a déclenché ma trop longue réponse!

@ Jocelyn : Sûr que je me rappelle de ça, vous étiez tellement contents, Yves et toi. Pour les Matchbox, surtout. Il y a des choses qui ne changent pas! La photo, elle te fait pas rire, toi? Sais-tu lequel de nous a gardé l'original?

@ Lise : Tu as tout compris. J'ai eu une belle enfance et j'ai eu besoin de partager ça, très consciente aussi que tout le monde n'a pas eu la même chance, c'est pour ça que je me sens un peu en dette, parfois.

@ Anonyme 18:03 : Richard Desjardins m'a écrit un jour que pour rejoindre l'universel, il ne fallait avoir peur de partir du particulier. Il avait tellement raison. Ma mère et ma grand-mère ressemblent aux tiennes et tu as appris le Notre Père dans ton enfance mais sûrement bien d'autres choses aussi!

@ Bibco : Wow, tu me touches en plein coeur, là... Si j'arrive à te faire voir quelques beautés de ce monde, je fais oeuvre utile, parce que notre monde en a tant besoin. On dirait que tu as connu ma grand-mère, elle m'a dit un jour la même chose. Lucy Maud Montgomery... C'est le nom du bateau qui va aux Iles de la Madeleine, pays de mes familles avant l'Abitibi. Ma mère a beaucoup d'admiration pour cette auteure, elle a visité sa maison en Nouvelle-Écosse à plusieurs reprises. Merci.

@ Henri : Tu le sais toi aussi? Si l'on arrêtait de douter, que l'on mettait toutes nos forces et nos énergies à la réalisation de nos rêves, on arriverait à ça presqu'à chaque fois. Mais nous sommes adultes, on devrait l'oublier un peu...

@ Anonyme 05:16 : Alors, c'est vrai, quand on part du particulier, on arrive à rejoindre l'universel. Ce que j'ai vécu, d'autres aussi l'ont vécu, les conclusions que j'en tire, ça peut aussi se ressembler!

crocomickey a dit…

Tu m'as fait brailler ma tab...ouaire. J'étais drette là dans ta classe et j'applaudissais à tout rompre. Moi aussi c'est ma Cécile de mère qui m'a inculqué cet amour des mots et du français dans mon petit patelin de l'Outaouais. Quelles années merveilleuses d'insouciance et de fuite vers le bonheur de l'enfance.

Anonyme a dit…

Même si je crois que pas mal tout a été dit dans les commentaires concernant ton texte tellement vivant, je ne peux que m'associer à tous ces propos.

Tu as vraiment le don de nous faire défiler les mots comme un film. Il y a tellement de belles images dans cet écrit...

Et, sais-tu, une des images que j'ai bien aimée, c'est que, déjà sage, tu avais déposé 3$ sur le 10$. Je te reconnais tellement dans ce geste...

Anonyme a dit…

La question qui titille !!!!

J’ai très bien saisi le fond de ta pensée et je comprends tes motivations profondes. Elles sont complètement légitimes et altruistes et sont issues de ton être intérieur. La vraie personne en toi celle qui fait que l’on est des êtres authentiques. Comme j’ai toujours senti d’ailleurs dans tes écrits dont la longueur n’a d’importance que pour la nécessité du message qu’ils veulent nous transmettrent!

Bien sur tu es en directes interactions avec les intervenant sur ton blogue et je n’ai jamais vu de commentaires désobligeants. Alors, évidemment que tu fais un bon travail de communication et que tu es très apprécié. Tout le monde t’aime. Je me souviens de ton billet sur les musiciens dans la grange, celle d’Authier je crois. Ces une belle reconnaissance pour ces gens qui le font par amour de la musique et qui aime la partager avec les autres. Ce sentir aimé et apprécié est une source de joie profonde dans l’existante et un moteur de vie incomparable qui contribue à établir une société équilibrée. Ça tu l'a compris très jeune.

Je ne connais pas vraiment le monde de l’édition, mais je peux imaginer en fait les dessous bien économiques de la chose et autres cotés un peu tordu. Comme, les ma tu vu !

Lâche pas Zoreilles, tu nous fais du bien à tous !!!

Anonyme a dit…

Bravo j'ai adoré ton texte.
Que de souvenirs et de points communs avec ton histoire :
J,ai grandi dans une ville minière et les choses n'ont pas changé puisque la cie organise toujours un concours de dessins pour les enfants des employés à Noel. Dans le temps c'était la quebec cartier mining. Il y avait aussi la hudson bay. Comme toi j'aimais l'écriture mais je sentais bien que c"était mal vu à l'époque pour un garçon alors je m'efforçais de performer au hockey et ma foi j'y réussissais assez bien alors on me foutait la paix avec ma passion des livres et des encyclopédies ( Alpha si je me rappelles bien).

En direct des îles a dit…

Zoreilles, la blogueuse qui peint avec des mots.
Mais on s'y voit, dans votre jolie histoire, on vous suit pas à pas, on partage votre joie!
Macamic a raison: à quand le livre?

Anonyme a dit…

Quand on a un talent comme le tiens, on a presque pas le droit de ne pas publier...Tu ne peux changer le monde de l'édition par contre vas-y avec tes convictions et laissent aller ta plume..Tu n'as aucune idée du bien que tu fais autour de toi.

Zoreilles a dit…

@ Crocomickey : Ah oui, je t'ai fait brailler? On est quitte, toi, tu me fais souvent rire... aux larmes. Nos mères... Ta Cécile, ma Rita, d'autres, on leur doit beaucoup. Ce n'est pas pour rien qu'on parle toujours de la langue maternelle.

@ Esperanza : Des images. Ça se peut, dans mes souvenirs, il y en a tellement et je me demande parfois si je ne les enjolive pas à mesure que le temps fuit. Tu me trouves sage? Sais-tu qu'en retrouvant ce texte, je me disais qu'aujourd'hui, je ferais pareil avec mon 10 $, j'en déposerais 3 $, pas plus, pas moins.

@ Macamic : Je suis contente que tu comprennes que le monde de l'édition n'est pas aussi reluisant qu'on le croit. Tu l'as compris, c'est un business qui doit répondre à des impératifs de rentabilité. Tu sais, j'ai des amis qui ont déjà envoyé leur manuscrit à 40 maisons d'édition différentes et n'ont reçu aucune réponse ou alors, une réponse ou deux, dans une lettre type, les informant que ce qu'ils écrivent n'entre pas dans leurs créneaux. J'en connais d'autres qui ont été édités mais qui ont dû tellement réécrire des chapitres que l'oeuvre originale ne se reconnaissait plus. Ils avaient signé l'ouvrage mais ne l'assumaient plus. Comment, alors, pouvaient-ils être fiers de l'offrir au public?

Il existe un autre phénomène qu'on appelle l'édition à compte d'auteur. Tu confies ton manuscrit, tu paies, on te corrige tes fautes, tu paies, on t'achale pas pour changer des lignes, des phrases, des chapitres, on t'imprime à 1 000, 2 000, 3 000 exemplaires, tu paies, on te fait un lancement, on invite ta gang et les médias, tu paies, on te distribue chez les libraires, tu paies. Alors, tu peux avoir ton nom et ta face sur un livre, si t'as de l'argent à investir mais tu ne seras jamais respecté dans le milieu parce que t'as payé pour être édité. Est-ce que tu seras lu? Par ta famille, tes proches, les gens qui te connaissent et qui voudront « t'encourager ».

@ Anonyme 13:12 : Ah oui? Les concours de dessin existent encore? Ça me fait rêver de le savoir. As-tu pensé qu'un petit garçon ou une petite fille pourrait gagner ce concours, en garder un souvenir précieux, puis un jour, gagner sa vie dans ce domaine et se souvenir que cet épisode avait été marquant, constructif. J'espère que les bourses sont ajustées au coût de la vie!!! Écrire, c'était mal vu? Ça nous marginalisait un peu parce qu'on se plongeait dans nos univers, ça nous isolait? Oui, mais, ça ne nous empêchait pas de jouer au hockey, au ballon chasseur, à la police délivrance, à botte-la-canne, etc.

@ En direct des îles : Si j'ai pu t'amener dans mon univers d'enfance et de village minier, j'en suis heureuse, parce que toi, tu me fais voyager aussi dans tes îles, du nord et du sud. À ta question, je crois que j'ai répondu beaucoup, beaucoup, beaucoup!

Zoreilles a dit…

@ Anonyme 06:54 : C'est gentil, merci. Je suis ton conseil, JE PUBLIE. ICI. DANS MON BLOGUE. Au risque de me répéter, je ne pourrais trouver meilleure façon de « publier ». C'est gratuit, accessible, libre et ça me permet un échange tellement enrichissant avec ceux et celles qui me lisent. Je ne trouverais ça nulle part ailleurs. Et il y a toutes les coulisses de ce blogue, les gens que je croise dans la vie, qui m'apprennent qu'ils me lisent, qui m'envoient des courriels, me téléphonent, me disent qu'ils ne laisseront jamais de commentaires mais ils me lisent et ça me fait chaud au coeur.

Zoreilles a dit…

@ Tous et à toutes : Je vois bien que cette histoire de publier ou pas, de la finalité que nos écrits doivent avoir prend une certaine importance, en tout cas, une tournure à laquelle j'ai le goût de participer ici, pas tellement pour moi-même mais pour le bénéfice de tous.

Alors, je vous pose une question que je vous demande de vous poser à vous-même, très honnêtement :

Soyons optimiste, admettons que vous êtes le genre de personne qui va bouquiner parfois dans les librairies parce que vous aimez les mots et ceux qui les écrivent. Soyons encore plus optimiste et imaginons que vous êtes une personne qui achetez des livres, pas seulement en cadeau mais pour vous-même. Vous allez acheter un ouvrage de référence, un livre documentaire, un livre de recettes (ce sont encore les meilleurs vendeurs) une biographie parue récemment, un livre dont l'auteur aura su vous charmer lors d'une entrevue.

Et là, soyons encore plus qu'optimiste, soyons complètement dans le rêve et l'utopie. Vous vous paierez le luxe d'acheter un livre d'un auteur que vous ne connaissez pas, dont vous n'avez jamais entendu parler, son livre est donc placé de façon à ce qu'il ne vous frappe pas, parce qu'on disposera bien à la vue tous les best sellers américains traduits, français et québécois. Parce que vous êtes curieux et fouineux, vous poussez l'audace jusqu'à sortir des sentiers battus de cette librairie et vos yeux se posent sur un livre qui porte le titre, disons, « Lettres délivrées », le nom de l'auteure, une parfaite inconnue, Francine Turbide, et si son sourire vous attire ou le titre vous intrigue, vous serez peut-être tenté de lire le résumé de couverture arrière. Il ne s'agit ni d'un roman, ni d'un recueil de nouvelles, ni d'une saga historique, ni de quelqu'un de connu, une maison d'édition que vous ne connaissez pas non plus.

Honnêtement, là, je vous pose la question : Vous l'achetez, ce livre?

Et je vous signale que je vous ai placé dans les conditions idéales, souvenez-vous : 1) vous êtes une personne qui aimez bouquiner. 2) vous achetez des livres. 3) Vous avez su sortir des sentiers battus de la librairie. 4) Vous vous êtes miraculeusement rendu jusqu'à un livre d'un auteur inconnu.

Anonyme a dit…

À quelle adresse doit-on envoyer nos chèques de 10$? Vous gagnez le grand prix.

Vos écris offrent un regard nouveau sur ces villes minières. J'oserais dire que vos récits s'inscrivent dans la lignée des romans traitants du même sujet qu'il s'agisse des corons en France, des mines africaines ou celles de charbon aux USA.

La vie n'est pas la même partout mais elle varie surtout d'un individu à l'autre. La misère est relative, tout comme le bonheur.

Ces villages miniers du Nord ne sont pas ceux du Pérou mais vous nous permettez de croire que parmi les enfants travaillant ou vivant dans ces lieux décriés, certains peuvent être gratifiés, ne serait-ce qu'un instant, quand ils reviennent à la maison avec un maigre pécule, de quelques étincelles de bonheur en pensant aux leurs.

Accent Grave

P.S.

Je crois que si vous n'auriez pas gagné ce prix, votre texte aurait été aussi bon. L'espoir de gagner, les projets escomptés et les efforts fournis constituent le coeur du récit. Cela me fait dire que vous avez aussi gagné ce prix au nom des autres enfants. Peut-être est-ce maintenant que vous réalisez.

Anonyme a dit…

De anonyme 13:12
C,est vrai que j'achète souvent des livres après avoir lu la critique dans le devoir mettons.C,est vrai que dans le salon du livre de 7 iles que si je parles aux auteurs nord cotiers qui publient je n'achèterai pas tous leurs livres et que c'est souvent pour les encourager que parce que c'est vraiment mon genre de livre que j'aime lire. Et oui je vois le désarroi dans leurs yeux quand les gens passent devant leurs étals sans les voir ni leurs oeuvres.Mais....
Mais je te poses la question sous un autre angle.Faut-il absolument publier pour être lu par le québec en entier? La peur de sentir rejeté dans les salons du livre est-elle trop forte ? Pourquoi pas publier dans le seul but partager un peu de nous-mêmes ? Partager sans rien attendre en retour?

Anonyme a dit…

Terre en sol mineur, si majeur pour toi, Zoreilles!

Grâce à toi, tes souvenirs, tes histoires, au-delà de ta si généreuse personne, c'est notre Québec que je découvre.

Quel magnifique souvenir, si éloquemment partagé!

Zed :)

Anonyme a dit…

merci de partager ce beau souvenir et ces belles émotions

Zoreilles a dit…

@ Accent Grave : C'est vous qui me faites réaliser que j'ai sûrement gagné ce prix au nom de tous les autres enfants. D'ailleurs, quand je raconte des bouts de mon enfance, j'ai l'impression de le faire aussi au nom des autres enfants qui ont eu comme moi cette chance. Il faut témoigner de ces choses-là, c'est important. Pour ceux qui vont réaliser qu'eux aussi ont vécu une belle enfance mais surtout pour les autres qui ont eu moins de chance, il nous faut absolument partager.

@ Anonyme 13:12 : Non, il ne faut pas publier absolument pour être lu au Québec et ailleurs, ce n'est pas nécessaire. Vous dites : « Pourquoi ne pas publier dans le seul but de partager un peu de nous-même? Partager sans rien attendre en retour? ». C'est exactement ce que je fais ici!

@ Zed : « À travers tes histoires, c'est le Québec que je découvre ». Tu ne pouvais pas me faire plus chaud au coeur qu'en écrivant cela, Zed. Qu'une région comme la nôtre, comme d'autres, demeure inconnue ou mal connue, j'ai toujours trouvé ça injuste et extrêmement dommage. Pour que le Québec devienne un jour notre pays, il faudrait qu'on arrête de s'entre-déchirer entre nous, se connaître mieux, faire des alliances entre les régions. Vraiment.

@ Ulyssa : C'est un plaisir pour moi, si vous saviez...

OMO-ERECTUS a dit…

Au delà de la beauté de ce texte, il y a l'émotion. Le respect pour des parents qui vous donné ce qu'ils devaient vous donner. La tendresse de ceux qui vous entouraient. Mieux encore, cette magie que vous avez de nous faire décourvir des êtres que nous ne connaissons pas et qui, en quelques paragraphes, commandent notre affection.

Oui oui... Écrire, ce n'est pas que de mettre des mots les uns à la suite des autres. C'est communiquer des sens. En cela, vous êtes une grande écrivaine en ce qui me concerne.

Merci pour ce beau texe que vous dites publier "très égoistement".

Votre égoisme me réjouit.

Anonyme a dit…

Tu m'as convaincus...sur le fait de publier ou non. Présenter sous l'angle que tu le voit, effectivement ce serait difficile de vendre.

Sans machine promotionnel et sans pub c'est presque utopique d'y croire.
Alors il reste internet ou là c'est possible. Alors continue ton bon trav...loisir et on continuera de te suivre.

Jo le grand blond a dit…

Tu sais Zoreille, tu conte au moins aussi bien que tu écoute! Merci pour ce bref voyage d'un charme... zorélien!

Zoreilles a dit…

@ Omo-Erectus : Mon égoïsme vous réjouit, tant mieux! Je me fais plaisir en laissant libre cours à mes émotions en écrivant mes textes à moi. Dans mon travail, je rédige sans cesse mais c'est tellement régi et cadré, toujours stratégique et je dois répondre à une foule de critères que je me repose en écrivant mes choses. C'est pourquoi je parle d'égoïsme...

@ Marcel : Vous me voyez ravie d'avoir pu expliquer quelques mythes qui subsistent sur ce monde de l'édition qui fait rêver bien du monde. Je ne voulais pas péter la baloune de personne, j'ai beaucoup de respect pour ce qui s'écrit et ce qui se publie chez nous et ailleurs dans le monde. À mon avis, publier n'est pas la réussite suprême et ça me grafigne toujours un peu quand les gens croient qu'après avoir publié, ils auront réussi leur vie!

@ Jo le grand blond : Merci pour le « zorélien » (un néologisme que vous avez inventé)et si vous aimez les voyages dans le passé, vous faire raconter des histoires, même si je reviens cette semaine dans notre siècle, j'ai encore beaucoup de fonds de tiroir à partager pour les jours où je ne serai pas inspirée par la vie moderne!

Anonyme a dit…

Pour répondre à ta question Zoreilles ces non bien sur.

Il y en a tellement sur les tablettes que l'on va prendre le livre qui a bénéficié de publicité ou qui est de personnalité connu.

Ce faire connaître là est le défit. Ces comme pour ta première job, on te demande toujours si tu as de l'expérience et combien de temps.

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

je lis tous vos textes que je trouve toujours aussi beaux les uns des autres.
Je suis un contemplatif, et de ce fait je reste souvent sans voie .
Excusez mes silences.
Vous devriez vraiement publier vos essais.
Alain

voyageuse du monde a dit…

un concours de rédaction que tu as gagné, ça ne m'étonne pas du tout de toi. Ah les fameuses mines, c'était assez impressionnant. Je me rappelle être allée à la Matagami Lake et j'étais figée et j'étais juste à l'entrée où les mineurs descendaient. C'était vraiment un monde, surtout pour moi la fille qui partait de Québec et qui arrivait à Matagami. Tout le monde travaillait à la mine ou pour la SEBJ. Le peu de personnes qui n'y travaillaient pas travaillaient à la ville, à l'hôpital, à la banque ou dans les magasins et resto. Bref la vie tournait autour de la mine, les activités étaient organisées ou parrainées par les mines.
Il me semble de voir ta grand mère avec ses Notre Père...elle aura prié pour bien des causes mais la tienne était sûrement une des plus désintéressée et des plus nobles qu'elle a pu choisir. Et ta mère, quelle façon de t'aider sans t'aider. Je n'aurai jamais eu autant d'écoute et d'attention de la part de mes parents.
J'étais une bol en français à l'école, mais que j'haissais tellement ça. J'aurai voulu être bonne en mathématiques, en histoire et en géographie, pas en français. J'haissais tellement ça, qu'en 4ième année, il y a eu un concours pour former une équipe dans notre école pour aller à la télé de Radio Canada à une émission où on épellait des mots correctement, je ne me rappelle plus du titre, si quelqu'un s'en rappelle, dites le moi. Alors, une personne par classe de 5ième et 4ième année devait être choisie et j'avais traversé toutes les épreuves, j'étais en grande finale, on était 6 je crois au départ. Par élimination, on est resté 2, l'autre bol de la classe, un gars à lunettes, pas beau mais combien intelligent et moi, pas plus belle et d'intelligence égale, je crois du moins. Et tu sais ce que j'ai fait, j'ai raté l'épellation du mot que j'avais de façon volontaire pour ne pas aller à la télé,j'étais tellement gênée que je ne voulais pas y aller. Mon professeur, je m'en rappelle encore, était vraiment fru parce qu'elle savait que je l'avais fait exprès. Alors, le gars à lunette est allé à la télé avec les autres de l'école et je l'ai regardé de chez moi sans regret. Le prix était un dictionnaire....et moi je n'ai jamais conté ça à personne, surtout pas à mes parents.
ta belle tranche de vie m'a rappelé ses souvenirs d'enfance.

Zoreilles a dit…

@ Macamic : Voilà, c'est ça. Tout le monde veut gagner sa vie, les maisons d'édition aussi, elles ne font que survivre la plupart du temps, alors, elles misent sur des valeurs sûres, des gens connus de la télé, par exemple, nos best sellers québécois des dernières années, ce sont des bouquins comme ceux écrits par Michel Vastel sur l'affaire Nathalie Simard, le dernier Michel Tremblay (ça, c'est de la littérature pour vrai) le dernier Janette Bertrand, la dernière bio de René Lévesque, de Bourgault, c'est parfait. Rien de mal là-dedans. Se faire connaître est un défi? T'as raison, pour qui veut publier, oui, ça représente un méchant défi. Pas pour moi, je ne vise et ne souhaite pas ça!

@ Lise : Si j'étais à la tête d'une maison d'édition, je ne publierais sûrement pas non plus un(e) auteur(e) inconnu(e). Et si je possédais une librairie, je mettrais aussi dans la vitrine et sur les principaux étalages Le secret, Le code Da Vinci, Anges et démons, les livres de Mary Higgins Clark, Danielle Steele, Harry Potter et tout ça. Ils ont le droit de gagner leur vie, leur mission n'est pas de faire connaître notre littérature. Il ne faut pas s'en désoler mais seulement le constater...

@ Alainsteadele : Merci pour tout. Ne vous excusez pas, vous avez le droit à vos silences qui sont probablement riches de beaucoup de réflexion. Votre visite m'arrive toujours quand je ne m'y attendais plus et m'amène un beau moment de joie chaque fois comme de retrouver un ami de la petite école, vous étiez là dès le début... Je ne vous oublie pas non plus!

@ Voyageuse du monde : Je ne peux pas t'aider à trouver le titre de l'émission, nous avons le même âge, t'étais à Québec et moi, à Matagami, il y avait surtout de la neige dans notre télé!!! Grand-Maman n'avait pas prié pour moi pour que je gagne, grosse nuance, elle m'avait suggéré de dire mes Notre Père, elle s'organisait pour que je sois autonome... dans mes prières! Par contre, elle a tant prié pour moi et pour d'autres, combien de fois elle me disait : « Là, j'étais dans le désespoir de la fin du monde, je t'ai encore mis sous la protection de la Sainte Vierge! » et je lui disais : « Vous me protégez tellement bien, vous pis la Sainte Vierge, que je traverse la rue sans regarder chaque bord, je mets pas de flotte en bateau, pis je vis avec Gilles! ». Elle en a dit des Je vous salue Marie pis des Notre Père, elle... Elle me manque tellement!

voyageuse du monde a dit…

je me suis mal exprimée, je m'excuse. Je pense bien que ta grand mère n'a pas prié pour que tu gagnes mais pour que tu trouves le moyen de réussir et que tu sois fière de toi. Elle voulait tellement de bien pour ses enfants, petits enfants et ensuite pour ses arrières petits enfants. Tu as hérité de son talent pour raconter de belles histoires de vie, moi je n'oublierai jamais quand elle m'a raconté son exode des îles, je pleurais, je riais, je l'admirais. À moi aussi, elle me manque.

Anonyme a dit…

C'est vrai Zoreilles,

aucun libraire ne pourrait survivre sans les "best-sellers", et en relisant mon dernier commentaire, je réalise qu'il est un concentré de ce qu'il y a de plus détestable au monde; jugement hâtif, opinions moralisatrices que j'aurais dû taire, et j'en passe...

Je vais donc le supprimer. C'est pas fin non plus, mais c'est encore ce qu'il y a de mieux à faire.

Zoreilles a dit…

@ Voyageuse du monde : Son exode des Iles de la Madeleine... pour venir nous inventer ici un paradis à la mesure de nos rêves. 1942... Tu as lu sa biographie, toi, n'est-ce-pas? Je l'avais faite avec elle en 1993, juste avant qu'elle nous quitte, comme si mon coeur avait pressenti quelque chose, je ressentais une urgence. Des fois, je pense que le 29 octobre prochain, je devrais peut-être publier ce que j'avais écrit cette journée-là, plutôt que de pleurer, j'avais tout mis là-dedans mais est-ce trop personnel? Ou si tout le monde pourrait s'identifier à cette histoire? On a peut-être tous eu une grand-mère qu'on a aimée tendrement... Mais c'est trop triste, je pense.

@ Lise : Je vais te dire quelque chose, Lise, comme je vais l'apprendre à quelques autres personnes probablement : Chaque fois qu'il y a un nouveau commentaire qui s'ajoute sur ce blogue, je reçois automatiquement dans ma boîte de réception de courriels un avis mentionnant le pseudo, le titre du billet et le contenu de son commentaire. Donc, celui que tu as supprimé, je n'avais pas encore eu le temps de l'éliminer de ma boîte de réception alors je suis retournée le lire. Il n'était pas du tout ce que tu dis, au contraire, il apportait un éclairage différent et des conclusions très pertinentes. Tu te juges très sévèrement...

Anonyme a dit…

Merci Zoreilles pour ta gentillesse et ton indulgence. J'ignore si je me juge sévèrement, mais il y a des jours où je me dis que ce serait tellement agréable de pouvoir se dissocier de soi-même, ne serais-ce que pour quelques heures. Un merveilleux congé !

Amourable a dit…

Quel beau texte Zoreilles.
Je suis bouche bé.
Et tu m'as arracheé une larme là.
Un si joli souvenir raconté d'une tel façon que jai cru y être.
Félicitation.

Zoreilles a dit…

@ Lise : Se dissocier de soi-même pour quelques heures? T'es pas sérieuse, là? Pour se reposer de soi-même ou de ses problèmes? En y pensant bien, ça m'est déjà arrivé mais pas souvent et pas longtemps. Je souhaite que ça ne t'arrive plus et à moi non plus.

@ Amourable : Pourtant, je n'aurais jamais voulu t'arracher une larme même si je reconnais que ça doit faire du bien parfois. Excellent pour le coeur, paraît-il. Merci pour tes bons mots qui me touchent droit... au coeur également.

voyageuse du monde a dit…

oui j'ai sûrement lu sa biographie, du moins je le pense, ça me sonne des cloches. Mais ce que je suis certaine, c'est que j'ai encore la cassette que tu m'avais donné avec des interviews et des échanges avec ta grand-mère, je pense que c'était justement en prévision de sa biographie. Je l'ai justement regardé l'autre jour en faisant le ménage de cette armoire. Je l'ai prise et j'ai souri en pensant que je la laisserai à mes enfants qui sont ses descendants. En tout cas, mon fils ne peut renier ses origines, il est déjà allé aux Iles de la Madeleine 2 fois et espère déjà la prochaine fois où il pourra y retourner. Il a adoré.
Pour ce que tu as écris, je te laisse libre de partager ou non, il faut que ça vienne de toi et que tu en aies envie.

Zoreilles a dit…

@ Voyageuse du monde : Cette cassette que tu possèdes, c'est sûrement celle qu'on appelait « Grand-Maman, greatest hits », j'avais pris les meilleurs moments des entrevues qui ont constitué sa bio (270 minutes d'enregistrement audio) pour en faire un concentré que j'avais offert à tous ses enfants et à d'autres membres de notre famille, comme toi. Ça se terminait par 3 chansons, ses préférées, qui se retrouvent à la fin de sa bio et qu'elle nous chante avec sa petite voix et son bel accent. C'était trop exceptionnel, ce trésor, je me devais de partager ça absolument, j'avais passé la semaine suivant son décès à multiplier les enregistrements, refaire des copies de sa biographie, etc. comme pour la garder avec moi plus longtemps, je pense... Tu me donnes le goût de la réécouter! Sa bio, je la sais par coeur mais sa voix, son accent qui chante...

Ça me revient... Voici les paroles de l'une d'elles :

Refrain : On se rit d'une folle ivresse/On oublie un jour sa maîtresse/On brûle ses lettres d'amour/ Mais de sa mère, mais de sa mère, on se souvient toujours...

Il est un sentiment vivace/Plus doux qu'un soleil de printemps/Un souvenir que rien n'efface/Pas même la marche du temps/Dans les passages de la vie/Quand s'agite le désespoir/L'ombre d'une image chérie/Apparaît dans notre ciel noir...

Refrain

Dans le cours de notre existence/Quand nous visitent les douleurs/C'est sa voix que dans la souffrance/Nous répétons avec des pleurs/Combien sur les champs de bataille/Sont tombés d'hommes vaillamment/Touchés par l'horrible mitraille/En répétant « Adieu Maman »

Refrain

Après l'avoir chantée, elle m'avait dit et on l'entendait clairement sur l'enregistrement : « Ah, mon pauvre enfant, j'ai tellement aimé ces chansons-là que la nuit, ça me réveille et je me les chante en moi-même!

Je m'en retourne fouiller dans mes fonds de tiroir, là, j'ai comme un besoin vital de l'entendre chanter!

voyageuse du monde a dit…

Oui c'est cette cassette là que tu m'avais offert en cadeau et que moi je léguerai à mes enfants, héritage de leurs origines. J'ai pleuré en l'écoutant alors je peux comprendre ce que toi tu ressens, toi qui l'a connu toute ta vie. Alors la semaine prochaine, on aura toutes les deux une pensée pour cette femme extraordinaire.

Mijo a dit…

Vraiment touchant de deviner la petite Zoreilles et de découvrir cet univers minier qui m'est complètement inconnu à travers ce magnifique texte.

Anonyme a dit…

Bon là... il faut pas que je fasse la boulette!!! Jusqu'ici ça s'est bien passé...
"Le Concours de Rédaction" (une vieille affaire blogée en 2007)
WOW, WOW et RE-TATA-WOW. Je le savais que tu étais plusse meilleure que les autres matagamixiens. Tu m'as séduit en parlant de l'ouverture de ton compte de banque à l'avance... Si tous nos rêves étaient traités avec autant de noblesse que ton coeur de 11 ans a fait à l'époque... Ils se réaliseraient peut-être plus souvent. BRAVO (pour avoir remporté le concours bien sûr...) Et dire que demain c'est l'anniversaire de cet événement.

Dédé

ps: Moi je vais rester pour un bout dans la vieille partie de ton blog... je m'y sens à l'aise

Zoreilles a dit…

@ Dédé : Allo, t'as vu? Service rapide et courtois ici, Zoreilles te répond tout de suite, c'est comme ça qu'on fidélise la clientèle! Je suis contente que tu sois venu faire ton tour. Vraiment, j'en suis touchée. Tu te sens plus à l'aise dans les vieux billets? Parfait, c'est plus tranquille, c'est sûr, y a jamais personne qui s'intéresse au vieux stock d'habitude. C'est pour ça qu'on le vend pas cher!

Ouais, ben contente que tu sois venu faire un tour...