jeudi 4 octobre 2007

La fièvre de l'automne chez nous





La première photo, je l'ai prise à l'été 2006, en cette saison où une très jeune femelle orignal et son petit tout fragile avaient presque passé l'été près de notre camp. J'en ai parlé abondamment dans des billets précédents. Les deux autres photos ne sont pas de moi, je n'en connais pas les auteurs, malheureusement, elles font partie de ma collection personnelle, puisqu'on sait que je suis fascinée, émerveillée par ces « magnifiques bestioles » et qu'on m'en envoie très souvent, plus spectaculaires les unes que les autres. C'est ce que Crocodile Dundee appelle « de la pornographie pour chasseurs » parce que mes photos font fantasmer bien du monde, surtout ces jours-ci.

Je m'étais tellement attachée à ces orignaux que je les avais baptisés. Il y avait Môman Orignal et Ti-Caramel, à cause de sa couleur pâle, du jamais vu pour nous que cette couleur unique. Je les avais croqués sur le vif plusieurs fois mais je les avais vus beaucoup plus souvent que j'avais pu les photographier. Puis, pendant l'automne et l'hiver, j'avais suivi leur évolution avec les pistes qu'on pouvait apercevoir. J'avais eu des inquiétudes aussi pour Ti-Caramel au plus fort de l'hiver.

Je prendrai quelques jours de vacances, je pars demain pour revenir mardi en fin de journée. Je vais à la chasse à l'orignal à notre camp de Rapide Deux. Chez nous, il y aura Crocodile Dundee et moi. Nous ne nous verrons pas beaucoup, il chasse très intensément et dans tous les coins les plus reculés de notre territoire. Debout à 6 heures, nous prendrons le déjeuner en vitesse et il partira, tandis que moi, je chasserai plus près du camp où j'ai mes coins préférés.

Chez mon frère Yves, à un kilomètre de chez nous, il y aura l'autre partie de notre groupe : mon frère, son fiston de 13 ans et ma mère. Maman ne chasse pas au sens habituel du terme, je ne l'imagine même pas tenir une arme à feu, c'est ma mère! Maman ne touche pas les arbres, elle les caresse, vous voyez le genre? Une contemplative qui aime la nature et la lecture. Elle chasse avec nous depuis la mort de Papa.

La chasse, ici, c'est souvent un trip familial. En ce sens, notre groupe sera au complet l'an prochain puisque ceux qui nous manquent actuellement viendront nous rejoindre. Nous sommes deux différents types de chasseurs : Les chasseurs sportifs qui traquent l'animal selon les règles de l'art. Ceux-là, je les comprends et je les respecte aussi. Et l'autre type, les chasseurs d'images, dont je fais partie, comme ma mère, comme mon autre frère et sa compagne.

Au cours des dernières années, j'étais toujours en règle pour le maniement des armes à feu, j'ai même mon permis de possession et d'acquisition d'armes, j'allais au champ de tir tous les automnes et je vidais mon chargeur sur les cibles à 100 m, à 200 m, jusqu'à ce que je sois satisfaite d'avoir pu grouper mes balles dans un petit rayon qu'on appelle le bull's eye. J'achetais mon permis de chasse aussi. Tout mon entourage savait que j'avais mon appareil photo à ma gauche, ma carabine à droite et je ne pouvais promettre à personne de quel côté j'allais pencher en voyant une si belle bête.

Quand je chasse, c'est toujours très sérieusement. Je « câlle », j'écoute, je craque des branches, j'écoute, je ne fume jamais en forêt, je frappe avec un bout de bois sur un arbre à la bonne hauteur pour imiter le son d'un panache qui provoque un autre mâle ou qui veut signaler sa présence à une femelle, je me parfume à l'essence d'épinette, je ne fais pas de bruit, bref, je fais tout ce qu'il faut. Un beau soir d'octobre dernier, en m'en retournant au camp à la presque noirceur, j'arrive face à face avec un magnifique petit mâle qui est resté plus étonné que moi. Je n'ai eu qu'un seul réflexe : ma poche gauche. Rien d'autre.

Je garde le souvenir de cet instant dans mon coeur comme la plus fructueuse de toutes les chasses. J'avais réussi à communiquer avec l'animal, le déjouer dans son instinct, son odorat, son ouïe, lui faire croire que j'étais belle et désirable!!! Cette complicité-là, c'était ma victoire et je n'ai même pas de photo souvenir!

J'ignore quand le changement s'est opéré en moi pour que je devienne une chasseresse d'images uniquement. J'en discutais avec mon frère Yves samedi soir dernier. Il pense que c'est depuis Môman Orignal et Ti-Caramel. Il a sûrement raison. Mais c'est plus profond que ça. Je n'ai pas été capable cette année d'aller au champ de tir. Juste à m'imaginer qu'en appuyant sur la gachette, je peux avoir le pouvoir de vie ou de mort... je ne suis plus capable. Je n'ai pas acheté mon permis de chasse non plus. À quoi ça servirait? J'assume maintenant que je ne pourrai jamais...

Dans notre région, la chasse à l'orignal génère une fièvre incroyable. Cette période dure deux semaines, cette année du 6 au 21 octobre. Cela se ressent dans les milieux de travail, les commerces, partout. Par exemple, ce soir, il y aura plein de chasseurs dans les épiceries, ils seront faciles à reconnaître, ils ne trouveront rien dans les rayons, si peu habitués d'y aller, ils auront des carosses pleins de boustifailles gourmandes et devront acquitter des sommes faramineuses aux caisses mais ils seront heureux, pleins d'espoir et seront assurés de ne manquer de rien. Surtout, ils auront entre eux des commentaires comiques, des rires et des complicités instantanées. Des hommes, des petits gars qui partent en expédition, jouer dehors, oublier tous leurs soucis dans la nature.

J'aime aller à la chasse. Je passe des heures et des heures et des heures dans mes différentes « watches » (miradors). J'y vois des castors travailler, des loutres, des perdrix, même un lynx une fois, des hérons qui pêchent, des poissons qui sautent, des écureuils qui sont fâchés après moi, qui me lancent des cocottes. Et le summum, ce serait de faire LA PHOTO d'orignal dont je serais le plus fière.

22 commentaires:

Anonyme a dit…

Chasseresse d'image, je comprends. Et peut-être est-ce un peu à cause de Môman orignal et de Ti-Caramel en effet.

Il fût un temps où je considérais les chasseurs comme étant des criminels qui aimaient l'odeur du sang, mais ce n'est plus le cas. Je serais incapable de tuer quoi que ce soit, je trouve une bibitte, et je la ramasse pour l'envoyer dehors. Mais, depuis que j'ai vu un documentaire à Télé-Québec, à propos des animaux (cerfs de virginie) qui meurent de faim en hiver, parce que trop nombreux pour le territoire, et faute de nourriture, ma perception n'est plus la même. J'ignore s'il en est ainsi pour les orignaux, et je parle peut-être à tort et à travers. Mais je crois que les conditions d'élevage industriel sont beaucoup plus cruelles que la chasse.

crocomickey a dit…

Dans ma vie, je n'ai tiré qu'un seul coup de fusil (et je n'ai rien contre les chasseurs). Début des années 80, un peu à l'extérieur de Fort-Georges, avant qu'elle ne devienne Chisassibi,j'y suis avec deux chums blancs et deux Cris. Ils tirent sur des bouteilles de bière placées, mettons, à 75 mètres. J'observe. Soudainement, on me propose d'essayer. Brèves objections : rien à faire. Enweille michel, fait une homme de toué !

Après les quelques conseils de base, principalement de me planter les pieds solidement pour ne pas tomber sur le cul avec le backdraft, j'épaule, je m'enligne, je mire et POW ! Le douze est parti...

Je ne suis pas tombé sur le cul. Mais j'ai figé en kliss. Totalement saisi par ... le bruit ! Mon oreille gauche placée à deux centimètres du centre d'explosion de la cartouche, j'en ai été quitte pour une surdité temporaire de ... genre quinze minutes. Pas loin de la panique ...

Sarcasmes des partenaires. OK !

Pour le reste de ma carrière de chasseur, quelques randonnées au canards sur le lac des Deux-Montagnes. Veux-tu rire ?

http://crocomickey.blogspot.com/2007/05/histoires-de-chasses-rates.html

Mais, en définitive, de te lire, j'en saisis parfaitement le thrill et la beauté. Te souhaite la plus belle des images dans ta caméra.

Anonyme a dit…

Je ne chasse plus depuis belle lurette. Pas par manque d'envie.
Je chassais surtout le petit gibier et j'y retournerais volontiers, mais dans le coin ici, il est de plus en plus rare et tous les terrains appartiennent à des privés ou il est défendu de chasser. Il faut aller de plus en plus haut. En abitibi tient pour en avoir encore en abondance.

Ces pas bien, je sais, mais je vous envie toi et Crocodile Dundee. Profitez-en au max de ce temps précieux et de ces beaux moments vie.

J'ai souvent vu une piste de Lynx dans la neige avec un restant de leur repas, perdrix par exemple dans le parc Tremblant mais jamais la bête.

Mon premier, je l'ai vu chez Pageau dans une cage. Je l'ai chercher des yeux partout dans les recoins pour finir par l'entendre cracher juste au-dessus de ma tête, dans la corniche en broche de poule, il me regardait droit dans les yeux. Petit sursaut, j'ai prix une photo !!!

Je te souhaite la plus beau cliché pour bonifier ta collection.

Anonyme a dit…

@ Lise,

Tu as vu dernièrement le reportage sur l'élevage des oies pour le foie gras. Ça ce passe sur la rive sud de Montréal.

Ces effectivement pas acceptable ces façons de faire. Une chance, il y a les journalistes pour les dénonçer ces gens là.

Anonyme a dit…

Je vous souhaite une bien belle chasse à toute la famille.Je vous rejoints l'an prochain .....pour la photo.

Zoreilles a dit…

@ Lise : Mais non, voyons, tu ne parles pas à tort et à travers, on voit bien que ta Côte-Nord natale, tu la portes encore dans tes artères où que tu ailles! Les orignaux, contrairement aux chevreuils, ne risquent pas de crever de faim mais ils ont beaucoup de prédateurs, l'homme n'est pas le pire d'entre eux. Ici, nous avons maintenant des chevreuils, de plus en plus d'ailleurs et nous n'avons pas le droit de les chasser. C'est parfait. Les caribous, c'est plus au nord, quoique... il en existe un petit cheptel ultra protégé dans le secteur de Rapide Sept. On a des ours aussi, je vous en ai tu déjà parlé? Notre roi de la forêt, c'est vraiment l'orignal.

@ Crocomickey : J'ai été lire tes récits de chasse, je te comprends très bien de choisir d'être comme moi, chasseur d'images! D'ailleurs, tu fais de très jolies photos, est-ce que je te l'ai déjà dit? Un coup de 12, ça recule pas trop mais ça rend sourd autant que... sinon plus que... J'ai une 308, avec un anti-recul, un bon téléscope, une petite arme « de femme » selon l'armurier! Mais au champ de tir, je louais toujours pour 1 $ ces machins-trucs qu'on mettait sur nos oreilles pour écouter nos groupes rock dans les années 70. En effet, quand on l'oublie, on s'en rappelle. Même Zoreilles devient sourde!

@ Macamic : C'est impressionnant, un lynx, hein? On dirait un gros minou méchant. Je t'en raconte une p'tite vite : Ce printemps et cet été, on avait toujours 5-6-7 lièvres à côté de notre camp, on jouait avec eux, on leur donnait nos restes de salade, ils se chicanaient pour ça. On s'est aperçus que ce qu'ils aimaient surtout, c'était la vinaigrette italienne qu'il y avait dedans. Ça doit être très salé je suppose. Puis, on voyait juste 5 lièvres, 4, la semaine suivante, 2, puis plus aucun... Un soir, en train de souper, qui c'est qu'on voit passer en hypocrite entre le camp et la rivière? Le lynx, gras comme un voleur! Méchant prédateur, ça, pour les lièvres et les perdrix...

@ Joce : J'ai très hâte à l'an prochain. Tu sais quoi? On va être 4 dans les chasseurs d'images(si on compte Maman) et ils seront 3 dans les chasseurs d'orignaux. Les paparazzis seront en majorité!

voyageuse du monde a dit…

je serai moi aussi une chasseresse d'images, je n'ai jamais touché à une arme de ma vie, pourtant mon frère quand il restait à Matagami en avait une pour la chasse au petit gibier. Mais je n'étais pas capable de la prendre. Je connais cette fébrilité qui court en Abitibi lors de la période de la chasse. Et de te lire m'a fait revivre de bons souvenirs.
ton texte est tellement bien écrit et imagé que je voyais dans mon imaginaire toutes les belles photos que tu espères prendre et toutes celles que tu ne prendras pas mais qui resteront gravées dans ta mémoire et que tu nous décriras avec tes mots magiques.
bonne chasse à Crocodile Dundee et ton frère et bonne chasse d'images à toi et à ta mère. à la semaine prochaine.

Guy Vandal a dit…

Je passe des heures et des heures et des heures dans mes différentes « watches » (miradors).

Bon, un autre voyage...

Ah ce que j'aimerais y être. Non mais... J'ai tué un orignal dans ma vie. J'en aurais peut-être tué d'autres, si j'étais resté dans mon patelin natal. J'aime vraiment le goût de cette viande...

Ceci étant, j'aimerais tenter l'expérience d'une chasse à l'orignal, armé uniquement d'un appareil photo. Ça doit être assez trippatif...

Mon père était un bon chasseur, quoique trop orgueilleux. Ma mère était meilleure que lui... parce qu'elle s'amusait. Elle aimait la nature à la folie.

Tu me fais vraiment voyager, toi. Merci !

Zoreilles a dit…

@ Voyageuse du monde : Je vais transmettre tes voeux à Crocodile Dundee, il va sûrement les recevoir comme un gigantesque clin d'oeil, venant de toi... Et s'il a le malheur d'avoir le sourire trop... victorieux, qu'il a l'impression que tu « rends les armes » en agitant un drapeau blanc, je lui rappellerai quelques-uns de tes arguments, lors de vos discussions animées, il comprendra alors que tu es sincère et généreuse!!!

Et pour te remettre dans l'ambiance de la fébrilité pré-ouverture de la chasse, j'arrive de la boîte à malle et du dépanneur du village. Au courrier, il y a un monsieur habillé camo, en VTT, avec un sourire large comme le monde. Il ne devait pas avoir de comptes à payer dans son courrier, je suppose! Au dépanneur, il y a 5 autres personnes avant moi. J'attends mon tour. Tout le monde est habillé en chasse, ça achète de l'essence, des cigarettes, des cigares, de la bière, de la gomme, des permis. Pas de pinte de lait, pas de journaux... Comme je suis encore habillée en madame de ville, il y en a un qui me connaît et me dit : « Comment ça que tu vas pas à la chasse, toi? » et je lui dis que je pars dans une heure! Presque soulagé, il me souhaite un gros buck, c'est réciproque, et la conversation s'anime à nouveau, tout le monde se connaît, se serre la main, se souhaite des grosses affaires. C'est vraiment comme Noël... Sauf qu'on se donne pas de becs!

Il fait un soleil magnifique, une température d'été, la lumière est belle, les couleurs éclatantes. Et moi, j'ai un avantage sur les autres chasseurs parce que ma chasse aux images, elle est ouverte déjà!

Je ferme l'ordinateur et... À mardi prochain!

Anonyme a dit…

Bonne chasse Zoreilles. Je te souhaite de beaux paysages. Profite bien des odeurs de l'automne et du calme du bois.

Et fais attention aux ours ! :-)

Anonyme a dit…

Rencontrez-vous beaucoup de chasseurs en fôret?

Accent Grave

Anonyme a dit…

Bonjour Zoreille,
Je te souhaite bonne chance dans ta chasse aux images et te souhaite le plus bel orignal qui soit. Du soleil, pas trop de vent et les bonnes odeurs d'automne.
Bon week end même si tu lis la semaine prochaine

bibconfidences a dit…

Chaque région du Québec devrait avoir des ambassadeurs, tu serais celle de chez nous.

bibconfidences a dit…

Je prends du retard dans mes lectures...ces temps-ci je suis dans ma classe 24 heures sur 24...
Le billet sur les autochtones m'a beaucoup touché.
Je me dis que nous sommes si prompt à nous émouvoir lorque des injustices arrivent ailleurs et pourtant, nous cotôyons dans notre pays des gens pour qui l'injustice est récurrente de génération en génération.
J'ai tellement hâte de voir le film de Desjardins... Vous connaissez un peu mes orientations sociales, je ne comprends pas que nous ne soyons pas comme société plus au courant et plus sensibilisés que cela au malheur des autres humains.

André Bérard a dit…

Moi la chasse, je déteste. Carrément. Un pseudo instinct atavique qui serait issu de notre passé de chasseur alors que la chasse avait un sens véritable. Je préfère les contemplatifs, comme ta maman. Contempler c’est prendre le temps d’observer, de réfléchir à ce qu’on regarde, de s’émerveiller, de voir les choses d’un autre point de vue. D’un autre côté, est-ce mieux de consommer la viande d’animaux élevés dans des conditions atroces et maintenus artificiellement en santé par les antibiotiques, les calmants, etc.? L’animal sauvage a au moins la chance de vivre une vie normale. Je suis perplexe.

Les chasseurs que je connais me répugnent carrément par leur attitude de «preneurs» inconscients. Y a quelque chose qui me dégoute profondément dans leur récit de chasse. Rien à voir avec nos ancêtres qui eux chassaient par nécessité. La valeur de la chasse se calcule aujourd’hui en dollars. Ça fait vendre des gogosses. Le summum de mon dégoût est atteint lorsque je vois des personnes qui attirent les chevreuils durant l’été et qui à l’automne les tirent de leurs balcons où pire, de la fenêtre de leurs camps. Comment peut-on être à ce point déconnecté?

Désolé, c’est un sujet (un des rares) qui me rend émotif. Ma réflexion n’est pas très rationnelle, j’en conviens.

En direct des îles a dit…

j'irais bien vous rejoindre... pour la photo!
En fait je n'ai jamais touché un fusil de ma vie, et n'en ai pas la moindre envie. Encore qu'un chasseur respectueux de son environnement, bien connaisseur de sa forêt et de sa faune, me paraisse de loin préférable à certains éleveurs de cochons, poulets, chats, chiens ou canards....
Bonne chasse donc et profitez bien de votre belle nature!

Zoreilles a dit…

@ Tous : Quelle belle surprise de revenir chez moi et de voir que vous avez chacun votre tour mis une bûche dans le poêle pour que je ressente une chaleur si douce à mon retour. On est tu ben chez nous, hein? Merci!

@ Guy Vandal : Peut-être que c'est toi qui as l'âme aux voyages... et que je te rappelle ta mère, qui s'amusait, aimait la nature à la folie, j'ai aux moins deux points en commun avec elle!

@ Henri : Nous avons fait de la télépathie, j'ai vraiment fait tout ce que t'as dit (pour les ours). À tel point que j'ai décidé à la dernière minute d'apporter ma carabine, (pour me sentir en sécurité) j'ai même acheté mon permis, parce que si j'avais rencontré un garde-chasse, toute seule pendant des heures et des heures, dans ma watch, avec mon dossard et tout, je lui aurais dit que je chassais juste les images? Il m'aurait dit : « Heille, tu me prends tu pour un cave? » ça fait que j'étais hyper réglo, ultra sécuritaire!

@ Accent Grave : Votre question est toute simple, c'est la réponse qui serait fort complexe. La chasse à l'orignal, c'est très particulier, extrêmement territorial. Non, je ne rencontre pas d'autres chasseurs en forêt, je reste sur notre territoire, là où l'on paie nos taxes municipales, scolaires et celles du ministère des Ressources naturelles. La réciproque n'est pas toujours vraie, malheureusement. Les gens de l'extérieur ont bien de la misère à respecter ça...

@ anonyme : Merci. Je ne rapporte pas de photo d'orignal mais je ne suis pas tout à fait bredouille : une famille de 12 canards, une loutre, mes perdrix, mes trois pies, et un beau voilier d'outardes!

@ Bibco : Tes commentaires me touchent beaucoup, nous sommes nées toutes les deux à Amos, nous avons aussi en commun d'aimer profondément cette région, comme toutes les autres d'ailleurs. Heureusement, nous sommes plusieurs ambassadeurs et ambassadrices de l'Abitibi-Témiscamingue, cette belle région trop peu et trop mal connue. On va continuer à se retrousser les manches, tous autant que nous sommes, ici et ailleurs, parce qu'on entend encore tellement de préjugés et de faussetés.

Zoreilles a dit…

@ André Bérard : Je comprends tout à fait ce que vous dites, je connais aussi ce type de chasseurs... Ici, on ne parle pas de chevreuils, la chasse à l'orignal, c'est complètement autre chose mais ce type de chasseurs existe aussi. En général, ceux-là, ils ne connaissent notre région que pour cela, un royaume de chasse et le roi de la forêt boréale, c'est l'orignal, ils vont dans le bois une fois par année, ne respectent rien ni personne, encore moins l'environnement. La chasse, c'est aussi une industrie, un marketing qui rapporte gros. Dans la zone où nous sommes, vendredi dernier, il y avait 25 000 chasseurs qui entraient en forêt, c'est terrible. Vous avez beau être émotif sur ce sujet, votre réflexion n'en est pas moins rationnelle.

@ Modotcom : Que tu sois Chinoise ou Italienne, Australienne ou Russe, tu es Québécoise et comme beaucoup d'autres, la chasse te semble une chose étrange et inconnue. Ça me fait penser des fois que dans ma région, je connais la chasse, la pêche, les forêts, les mines mais que j'ignore plein de choses, par exemple sur les sans-abris. Quand je débarque à Montréal, je leur donne tout ce que j'ai et je leur souris, je voudrais qu'ils me parlent... Les gens qui vivent dans la rue me bouleversent, je ne m'habitue pas à leur misère, leur solitude.

@ En direct des îles : En effet, il y a certains types de chasseurs que je comprends et que je respecte. Il y a une certaine quantité de gibier qu'on peut considérer comme une récolte. L'orignal n'est le prédateur d'aucun autre animal, c'est peut-être ce qui me le rend aussi sympathique mais il a plusieurs prédateurs : le loup, l'ours, l'homme. Un petit orignal né en mai a 50 % des chances de survivre à son premier hiver. À cause des loups. La nature a des cycles de vie, la mort en fait partie. Par exemple, quand il y a beaucoup de lièvres, il y a beaucoup de lynx. Quand il y a trop de lièvres, une maladie les touche, la tularémie, transmissible à l'homme, cette maladie peut décimer des populations de lièvres. La nature s'auto-régule, l'homme, le prédateur numéro 1, fait partie de la nature, de la chaîne alimentaire...

Anonyme a dit…

Salut
Comme te voilà de retour c'est donc que vous n'avez pas frappé je présume..Retourne-tu dans le bois ce week-end?.

Zoreilles a dit…

@ Joce : C'était prévu que je revienne hier au souper, avec Maman, je travaillais ce matin... Non, pas d'orignal, ni dans ma caméra ni ailleurs. Les gars sont restés en forêt, it's not over till it's not really over... Je ne retourne pas en fin de semaine, mais mes petites vacances ont été bien reposantes! Je t'appelle aussitôt que j'ai une chance, promis!

voyageuse du monde a dit…

bon retour,

J'avais parlé avec les orignaux, ils devaient se pointer devant ta caméra mais éviter la carabine de Crocodile Dundee...ha, ha.

Zoreilles a dit…

@ Voyageuse du monde : Hé bien, tu vois, tes pensées positives ont fonctionné... dans 50 % des cas!

En passant, je voulais te dire que j'ai eu de formidables retrouvailles avec Claire, comme tu pourras le constater, et comme elle lit tous les commentaires ici sans intervenir jamais, je me suis permis de lui dire qui tu es. Elle m'a redit combien elle garde d'excellents souvenirs de ton père, de votre passage à Matagami. J'ai pensé que ça allait te faire plaisir de le savoir. En tout cas, elle sait maintenant qui est Voyageuse du monde!