jeudi 25 octobre 2007

Comme l'eau vive


Photo prise samedi dernier au Parc Aiguebelle lors d'une journée délicieuse en compagnie de mon frère Jocelyn et ma presque soeur, Guylaine, qui m'avaient téléphoné le matin même, en ce samedi gris et pluvieux, pour me proposer ce rendez-vous si doux en ces lieux magnifiques. La pluie nous a accompagnés tout au long de nos promenades dans les sentiers mais le bonheur d'être ensemble nous enveloppait aussi, beaucoup plus présent encore que cette pluie d'automne. Au retour, j'ai constaté que je n'avais pris que des clichés de ruisseaux, de chutes, de lacs, sauf peut-être une photo d'eux, heureux et amoureux, souriants, avec leur chocolat chaud!

L'histoire que je vous raconte, je la leur avais racontée aussi en marchant dans le sentier des marmites géantes où nous étions tout seuls avec cette nature si belle, si généreuse et qui nous réconcilie avec les aléas de la vie... Ensemble, on se disait que des gens comme Anne-Marie, il y en a plus qu'on le pense et heureusement mais que, comme le dit toujours notre mère : « Le bien fait peu de bruit », alors, il convient parfois de leur rendre hommage, pour nous surtout, pour se donner de l'espoir dans les jours de pluie.

Printemps 2007. Anne-Marie achève sa formation universitaire à l'UQAM en communication. Elle est actuellement en stage à Québec, sa ville d'origine, dans un projet qui semble l'emballer beaucoup. On ne se connaît pas du tout mais puisque j'oeuvre dans le même domaine qu'elle et dans la région où elle aimerait bien s'établir, elle fait appel à moi pour connaître mieux le réseau dans lequel elle aimerait se faire une place. Je suis honorée qu'elle m'ait choisie comme une sorte de marraine et je veux absolument lui donner le meilleur de moi-même.

À partir de là, nous échangeons des courriels et des conversations téléphoniques. Elle m'appelle toujours Madame T....... et me vouvoie. Chaque fois, je lui dis : « Anne-Marie, si tu veux me faire plaisir, appelle-moi Francine en me tutoyant, O.K.? » mais c'est toujours à recommencer et je me dis que c'est peut-être parce qu'on ne s'est jamais rencontrées en vrai. Pourtant, au fil de nos conversations, j'apprends à la connaître beaucoup, elle a une voix qui sourit, une énergie et un dynamisme qui m'impressionnent et un petit quelque chose de fondamentalement généreux. À 23 ans, elle est si allumée, consciente et ouverte aux autres que ça ne m'étonne pas lorsqu'elle m'apprend qu'elle part bientôt au Pérou, pour un séjour de travail humanitaire, et qu'elle reviendra s'installer à Rouyn à son retour, en septembre, pour y rejoindre son amoureux. Idéalement, elle aimerait décrocher un emploi avant de partir là-bas, ça la sécuriserait de régler ce gros détail avant de partir.

Je parle d'elle à beaucoup de mes collègues qui oeuvrent dans le même domaine, à des amis aussi, ceux et celles qui occupent des postes de direction ou en ressources humaines, où l'on pourrait avoir besoin d'une si belle jeunesse! Puis, je pense tout à coup à un mandat qu'on m'a proposé quelques semaines auparavant, quelque chose d'intéressant que j'avais dû refuser par manque de disponibilité. J'appelle Marie-Josée, l'amie qui me proposait ce travail et lui parle d'Anne-Marie abondamment. Passionnément. Le poste est toujours libre mais on a peut-être trouvé une personne. J'insiste. Anne-Marie, c'est pas rien, je le sais, je la connais, je n'ai aucune crainte de la recommander.

Après avoir mis en relation l'offre (Marie-Josée) et la demande (Anne-Marie) j'avais fait ce que j'avais à faire, et cette jeune femme de 23 ans était tellement faite sur mesure pour l'emploi que j'avais confiance que la vie arrangerait le reste. C'est ce qui s'est produit. Anne-Marie était folle de joie, à quelques jours de son départ pour le Pérou, quand elle m'a téléphoné : « Madame T...., je ne sais pas comment vous remercier, je commence ce nouvel emploi en septembre! » et je lui explique qu'elle s'est méritée cet emploi par son implication, son talent, sa formation et ses qualités personnelles, je lui souhaite bon voyage au Pérou, et surtout, j'ai hâte de la rencontrer à son retour au pays, en septembre.

Pendant l'été, une fois, son amoureux est venu à la maison pour se présenter et me donner des nouvelles d'elle qui venait d'échapper tout juste à un gros tremblement de terre survenu au Pérou, dans le village qu'elle avait quitté quelques jours plus tôt. Il avait tellement eu peur pour elle avec tout ce qu'on rapportait dans les actualités télévisées et il a pensé avec raison que j'avais eu les mêmes inquiétudes que lui.

À son arrivée ici, en septembre, après quelques jours de travail, elle me rappelle à nouveau, me résume son séjour là-bas, toute heureuse de me dire, « Madame T...., vous remercier... ce travail me comble, vraiment, il y a tant à faire, j'ai plein d'idées, c'est merveilleux et nous devrions nous rencontrer, je vous ai rapporté un petit quelque chose du Pérou... » et nous convenons qu'elle vienne chez moi, jeudi soir dernier, à 19 heures.

Lorsque je lui ouvre, que je la vois, j'en suis impressionnée, elle est vraiment jolie en plus. Pas rien qu'un peu là, je vous assure, une beauté vraie, naturelle, enjouée, pleine de vie, souriante. D'un charme et d'une simplicité désarmante, elle me parle d'elle, de son travail, de son expérience des milieux communautaires, de ses amours, de sa famille, de notre région qu'elle a choisie et tout. Je me réjouis d'avoir eu une telle intuition de la recommander à d'autres avec tant de chaleur et de passion. Je nous sers un petit porto et nous parlons de notre métier, du monde des communications, comment ça se passe ici et ailleurs. Elle me vouvoie encore...

Et là, je me lance : « Écoute-moi bien, ma belle chouette, je vais te raconter toutes les fois où je me suis plantée all right dans le métier, toutes toutes les fois, pis je te jure, quand j'aurai fini, tu vas arrêter de m'appeller Madame T.... pis de me vouvoyer! » alors, j'ai raconté quelques anecdotes et on a ri comme des collégiennes. On avait le même âge, on faisait le même métier et on avait beaucoup à s'apprendre l'une et l'autre.

Puis, on a discuté des causes qui nous tiennent à coeur. Nous avons aussi les mêmes préoccupations sociales. Je n'en revenais pas de tout ce temps qu'elle donne, à 23 ans, dans une région où elle amène déjà beaucoup depuis qu'elle y est. C'est là qu'elle m'a dit une chose absolument magnifique, un vrai cadeau pour moi d'entendre ça de la bouche d'une si belle jeunesse :

« Je ne peux pas concevoir qu'on puisse vivre dans une société sans faire notre part, de redonner un peu de tout ce qu'on a reçu quand on a une chance comme la mienne. Si à 23 ans, je ne trouve pas le temps de m'impliquer pour améliorer des choses, alors que je n'ai pas d'enfant ni personne qui dépende de moi, quand est-ce que je trouverai le temps? Alors, je m'implique à fond et je donne tout ce que je peux, je veux vivre dans une société meilleure »

Cette jeune femme qui a un peu l'âge de ma fille venait de me donner un espoir merveilleux, un cadeau hors de prix. Je l'admire beaucoup. Là, c'est moi qui devrais l'appeller Madame N..... et la vouvoyer et après cette soirée magique en sa compagnie, c'est moi qui lui ai dit merci, pas seulement pour ce cadeau qu'elle m'avait rapporté du Pérou mais bien plus encore pour tout l'espoir qu'elle représente. Décidément, il n'y a que des gens extraordinaires dans ma vie!

31 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci FRANCINE!
Je ne pensa pas dans ma vie jamais avoir eu droit à un tel hommage.
Madame N :)

Anonyme a dit…

Ont parle dans les journaux et aux nouvelles ces temps-ci de beaucoup de jeunes en mal d’existence.

Bien sur, je comprends ce n’est pas du sensationnalisme les jeunes comme madame N qui sont conscient de l’humanité et qui ont l’esprit de vouloir être utile dans un travail qui contribue à l’avancement de la société et qui se valorise là dedans. Je suis sur qu’il y en a plein dans notre monde.

Il s’agit seulement de quelques personnes ''allumées'' pour nous les faire connaître.

J’ai passé deux jours dans le parc d’Aiguebelle il y a maintenant déjà deux ans. Je vais y retourner, ces un très beau parc dont j’ai conservé de très beau souvenir.

Anonyme a dit…

Quel bonheur de découvrir un nouveau texte ! Surtout après des heures à l'hôpital, attendant de passer un examen, après avoir été des mois sur une liste.

Zoreilles, des gens comme toi, ça donne envie de croire aux fées, et peut-être même en Dieu! Et cette jeune femme a eu vraiment de la chance de te rencontrer. Il y en a tellement de ces jeunes gens qui veulent aider, qui ont du coeur et du courage. Parfois il leur manque seulement le petit coup de pouce, pour les aider à persévérer.

Je n'ai pas eu le bonheur d'avoir des enfants, je le dis sans amertume maintenant, même si j'aurais aimé en avoir. C'est ainsi et je me dis qu'il y a une raison à tout, inutile de s'interroger davantage. Amen ! Et s'il m'arrive encore de penser "je pourrais avoir un fils (ou une fille) de cet âge", je chasse l'idée aussitôt.

La sagesse n'a rien à voir avec l'âge, contrairement à ce que le fameux dicton affirme, et il y a des jeunes qui ont la tête ancrée bien plus solidement sur les épaules, que celle de gens ayant le double de leur âge. Ils ont une lourde tâche, réparer les erreurs de leurs aînés, et ce ne sera pas facile.

Anonyme a dit…

Aussi, si tu rencontres des gens extraordinaires, c'est peut-être parce que tu l'es toi-même !

gaétan a dit…

Bonjour.
C'est vrai. Des gens extraordinaires il y en a plus que l'on pense. Et elles ne se cachent pas dans un loft. Faut juste prendre le temps de jaser avec son voisin, une inconnue rencontrée à l'hopital qu'importe. Je fais du cyclotouriste depuis quelques années et à chaque fois je croise des gens formidables. Suffit de se montrer ouvert.

voyageuse du monde a dit…

Je pense que les gens extraordinaires on ne les voit pas toujours parce qu'elles essaient de demeurer ordinaires. Et souvent les gens dont on entend parler le plus sont ceux qui s'arrangent pour qu'on en parle mais leur action n'est pas toujours extraordinaire.
C'est sûr qu'une personne qui rêve de sauver le monde admire quelqu'un qui y croit et qui en plus à le courage de poser des actions concrètes.
Félicitations à Madame N., tu as l'avenir devant toi. Et bravo à Madame de s'entourer de telles personnes et surtout de les partager avec nous.

crocomickey a dit…

J'aime bien ta dernière phrase et j'y ajouterais simplement : " qui se ressemble s'assemble".

Guy Vandal a dit…

Tu m'as encore eu...

Ça doit être vrai, je dois aimer ça me faire raconter des histoires.

Celle-là, je l'aime parce qu'elle raconte l'histoire d'une jeune personne. J'ai travaillé récemment avec des jeunes et je peux te dire qu'ils m'ont fait "triper" d'aplomb. Ils sont beaux, ils ont de l'énergie, des rêves. C'est très énergisant de les côtoyer.

Cette jeune fille a sûrement adoré votre rencontre. Je dirais même qu'elle croit que toi aussi, tu es une personne extraordinaire.

Et elle aurait bien raison. ;-)

Ti-nic a dit…

Chère fille

Nous sommes très fier de toi ta belle personnalité et ton sourire et ton entregens te suivront partout.

Nous t'aimons beaucoup

Zoreilles a dit…

@ Madame N : Sûrement que c'est ton premier hommage mais il y en aura d'autres au fil de ta carrière... Je pourrai me vanter d'avoir vu tout ton potentiel quand t'avais juste 23 ans! ;o)

@ Macamic : En fin de compte, il s'agit d'ouvrir les yeux. Tu as raison, il y a de la jeunesse en détresse, il ne faut pas l'ignorer, s'en occuper, bien sûr, mais il y a aussi beaucoup beaucoup à apprendre d'eux. Tu as visité Aiguebelle? C'est beau, c'est grand, on ne finit jamais de découvrir toutes ces beautés.

@ Lise : Comme toi, j'ai cru longtemps que je n'aurais pas d'enfant biologiquement, alors, nous avions des demandes d'adoption faites dans plusieurs pays. Puis, le miracle s'est produit... une seule fois mais notre porte a toujours été ouverte à tous les enfants. C'est comme si nous avions adopté tout un village! Je crois maintenant qu'être père ou mère, c'est une disposition de l'esprit... Je souhaite que ces examens à l'hôpital ne t'inquiètent pas trop, fais confiance à la vie pour que le meilleur t'arrive.

@ Gaétan : Bonjour. Bienvenue ici, c'est la première fois que je te croise. Et je me reconnais dans ce que tu dis, c'est exactement ce que je répète à qui veut l'entendre. On peut expérimenter ça dans le cyclotourisme comme n'importe où ailleurs!

@ Voyageuse du monde : Voilà un des moteurs de mon existence, prouver que les gens ordinaires font dans l'ombre des choses assez extraordinaires. Notre société ne pourrait pas fonctionner sans ces anges qui s'impliquent, qui donnent, qui soignent, qui consolent, qui écoutent, qui se battent pour ce en quoi ils croient. J'aurais pu aussi écrire sur quelqu'un comme Voyageuse du monde mais je la connais, ça l'aurait gênée...

@ Crocomickey : Dans ma façon de voir le monde, il y a du merveilleux, une sorte de mélange de très grande naïveté et de sensibilité. Et parce que j'ai beaucoup reçu dans la vie, (de mon point de vue) je me sentirai toujours en dette d'abord parce que je suis VIVANTE et en bonne santé. J'ai été aimée surtout. L'amour du monde, j'en ai tellement que je ne peux garder ça pour moi toute seule. Ça ne fait pas de moi quelqu'un d'extraordinaire du tout mais plutôt quelqu'un capable de reconnaître l'extraordinaire dans chaque personne.

@ Guy Vandal : Ce que tu racontes et que tu écris montre bien combien tu es capable de t'émerveiller. Quand tu t'insurges, je sais que tu as soif de justice. Tu aimes les gens, ça se sent. Tu ne vieilliras jamais, Guy! Pas étonnant que les jeunes te fascinent, ils ont de belles valeurs, on dirait qu'ils ont compris des choses que des gens de notre âge ne comprennent pas toujours.

@ Ti-nic : Si mon intuition ne me trompe pas, vous seriez les parents de Anne-Marie? Si c'est le cas, laissez-moi vous dire qu'elle est aussi fière de vous que vous êtes fiers d'elle. Elle m'a parlé de vous deux et de votre implication avec tellement d'admiration que je me disais qu'à voir les pommes, on peut facilement reconnaître le pommier!

Anonyme a dit…

Zoreilles, mais non je ne suis pas inquiète du tout ! Et j'ai ri en lisant ton commentaire à propos des enfants, surtout à mon âge (qui est celui d'une grand-mère (52))....

Anonyme a dit…

Entendre des histoires telles ne peut que remonter la confiance que j'ai.

Quand à 23 ans une jeune fille pense comme ça, c'est que tout n'est pas perdu. Notre monde est tellement marqué par l'indifférence qu'il nous faut pouvoir compter sur des jeunes qui pensent plus globalement.

Peu importe ce qu'il adviendra de Anne-Marie dans sa carrière ou savie... C'est certain que ses moindres gestes seront toujours et à jamais marqués par cet amour et cette préoccupation du mieux-être de ses semblables.

Tu sais Zoreilles, parfois, ça ne prend pas grand chose pour faire la différence. Comme disait Jacques Michel: "N'oublie pas que ce sont les gouttes d'eau qui alimentent le creux des ruisseaux...".

Anonyme a dit…

Bonjour
Moi je trouve qu'il y a tellement de belle jeunesse.Dans les écoles ont en voit plein, c'est juste que ça ne fait pas les nouvelles.
Regardez l'effervescence des programmes de retour en région de chaque M.R.C.
Bravo pour le portrait, je trouve ce billet rafraîchissant. Autant le sujet que la narration. Merci

OMO-ERECTUS a dit…

Bien chère Zoreilles,

Votre petite conclusion m'a suscité de jolies réflexions que je m'autorise à partager avec vous et vos lecteurs.

Vous savez que je vis à Montréal où il m'est donné de croiser au quotidien des milliers d'individus qui ne sont pour moi que des visages que ma mémoire efface en quelques secondes. Des femmes, des hommes, des sans-abri, des étudiants, travailleurs de la construction, cols bleu, blanc ou que sais-je, des gros, des vieillards, des petits, des arabes, des noirs, des juifs et des asiatiques et j'en passe!

Qu'ont donc tous ces êtres en commun? Ils appartiennent pour la plupart à cette grande communauté d'humains pour qui le "bien" est une alternative oh comment plus enivrante que le "mal".

Bon... Je sais qu'à ce stade-ci, mon ésotérisme étonne. Mais tenez: une anecdote, tout ce qu'il y a de plus réelle.

Devant chez moi, on a refait le trottoir. S'y afféraient quelques travailleurs qui, je m'en confesse, m'indisposaient tant par leurs propos que dans leur attitude machiste et suffisante.

Quelques semaines plus tard, j'assistais à une réunion de bénévoles impliqués dans une cause humanitaire qui me tient à coeur.

Arrive l'un des cols bleu qui, pour l'occasion, portait un col blanc. Je l'ai reconnu: c'était l'un de ceux qui m'avait tant indisposé lors de la réfection de mon bout de trottoir.

L'homme était humaniste, avait un esprit communautaire et s'impliquait bénévolement dans une cause humanitaire.

Voilà. Le bien existe. Il est ma foi plus fréquent qu'on ne le croit. Il prend toutes les formes, à compter du militant pacifiste jusqu'à celui qui, discrètement, prend soin des ses vieux parents.

Oui, nous avons des presque frères et soeurs en bien plus grand nombre quenous le suspectons.

Depuis cette petite expérience, mon regard vers mes prochains, aussi étrangers soient-ils, n'a plus la même portée.

OMO-ERECTUS a dit…

Oh! Ne m'en voulez surtout pas d'avoir utilisé le "vous" à votre égard!

Zoreilles a dit…

@ Lise : C'est bien ce que je disais, être parent est une disposition de l'esprit! À l'âge où notre horloge biologique ne fait plus tic tac, rien ne nous empêche d'être des figures parentales pour les jeunes qui nous entourent. Et tant mieux si ces examens ne t'inquiètent pas, j'étais en train d'être hypocondriaque à ta place!

@ Esperanza : Je sais que tu t'en défendras farouchement mais ta réflexion est bien sage. Le pire, c'est l'indifférence et nos jeunes ne semblent pas en souffrir tant que ça. Individualistes? Peut-être pour certains mais la grande majorité voient les choses plus globalement, comme tu dis. Ils se soucient réellement de leurs semblables. Et la chanson de Jacques Michel? Tu parles si je la connais! Tu savais que c'était un gars du boutte? De Bellecombe plus précisément, tout près de Rouyn-Noranda.

@ Denis D. : Bonjour et bienvenue ici. Vous avez tellement raison de dire que les jeunes dans les écoles nous donnent beaucoup d'espoir. Un de nos amis, directeur d'une polyvalente et maintenant à la retraite, n'arrêtait jamais de s'en émerveiller. Il était jeune directeur quand nous fréquentions la polyvalente, mon homme et moi. Il disait : « Vous aviez du brillant de l'oeil en masse mais eux autres aussi! » Vous parlez sûrement de Place aux jeunes, cette « grande séduction » offerte aux jeunes d'ici et d'ailleurs par nos MRC. Anne-Marie est justement impliquée aussi là-dedans, après avoir été « séduite » elle-même par ce déploiement extraordinaire des forces vives de notre milieu.

@ Omo-Erectus : Comme j'ai aimé votre réflexion. Je lisais dernièrement une phrase qui disait quelque chose comme « Sourire à un sans-abri sans lui donner de l'argent, c'est aussi une réponse, faire preuve d'humanité avant de faire de l'humanitaire... » et j'ai trouvé l'essence de ce propos dans votre commentaire. Vous et moi, on se vouvoie, on l'a toujours senti comme ça, c'est parfait. Je ressens la même chose avec certains amis blogueurs ou avec des personnes que je croise pourtant fréquemment. Je ne saurais l'expliquer mais ça n'empêche rien du tout, croyez-moi!

@ Modotcom : Tous les jours, si on ouvre l'oeil, on croise des gens inspirants et on peut en inspirer d'autres aussi sans le savoir. Le souci des autres, l'ouverture, c'est quelque chose qui se multiplie, qui ne se divise pas. J'ai lu de vos billets qui me sont restés gravés en tête. Vous en êtes, Modotcom, je vous l'assure.

Anonyme a dit…

Zoreilles,

mon examen à l'hôpital était un audiogramme. J'ai été opérée dans les oreilles, il y a une vingtaine d'années (trop long à raconter), à temps sinon je serais devenue complètement sourde. J'ai perdu la moitié de mon audition, et j'ai un acouphène jusqu'à la fin de ma vie, comme bien des gens. Ce n'est pas grave, on s'habitue à tout. C'était juste un examen de routine. Les choses qui m'inquiètent vraiment, je n'en parle à personne.

Et tu as raison, être parent est une disposition d'esprit. J'aime les jeunes adultes qui sont dans mon entourage, et je suis toujours étonnée par leur courage et leur créativité.

Zoreilles a dit…

@ Lise : Ton commentaire me bouleverse... pour deux raisons : Tu dis « Les choses qui m'inquiètent vraiment, je n'en parle à personne »... Bienvenue dans le club! Et tu parles d'acouphène... à vie... on s'habitue à tout... ce n'est pas si grave... j'ai passé la semaine à faire des recherches sur l'acouphène dans mes temps libres, j'en sais beaucoup plus sur le sujet maintenant, j'ai un proche qui en est atteint depuis peu mais il est actuellement dans une période d'extrême révolte. Ton témoignage me touche beaucoup, je sais qu'on peut apprendre à vivre avec, qu'il y a des solutions qui aident, que 600 000 personnes en souffrent au Québec. Lise, tu es un ange sur ma route!

Anonyme a dit…

Bonsoir Zoereilles,

non je ne suis pas un ange , loin de là, mais j'ai pleuré en lisant ta réponse, moi qui ne suis pas sentimentale (même si je me dis qu'un gros câlin serait tellement merveilleux, de temps à autres), car je comprends très bien la détresse de ton proche.

Oui, au début c'est la révolte, parce que ce bruit, inaudible pour d'autres, envahit tout. Oui il y a des solutions, comme des appareils imitant une fréquence pouvant lutter avec l'acouphène (ce que l'on appelle un bruit blanc), mais je crois que la radio, ou la télé, à faible niveau masque le bruit. C'est d'ailleurs l'une des suggestions conseillées aux gens qui en souffrent.

Et c'est vrai que l'on s'habitue, car il n'y a pas d'autres choix. C'est comme si l'on apprenait à filtrer les sons. On entend l'acouphène, mais on ne l'écoute pas, sinon on deviendrait fou.

Et je vais me permettre ici de citer la finale (en partie) d'un livre de Michel Tremblay (j'adore cet homme), soit L'HOMME QUI ENTENDAIT SIFFLER UNE BOUILLOIRE: " Et il trouva juste avant de s'endormir; par un effort de volonté surhumain, pour sauver sa peau et sa santé mentale, il devait se convaincre qu'il avait besoin de son acouphène pour vivre. Sans lui sa vie était impensable".

Michel Tremblay lui-même a un acouphène, suite à une tumeur à l'oreille. Alors il sait de quoi il parle. Et tout le temps, où je lisais son livre, je percevais mon acouphène. Horrible ! Il existe des médicaments , pour ceux qui ne peuvent pas s'y habituer (calmants), mais chose certaine, on finit par apprendre à vivre avec, faute de choix. Et le mien est TRÈS fort.

J'espère ne pas avoir été décourageante, et je suis désolée pour ce long message, que j'aurais préféré t'envoyer en privé, mais je n'ai pas ton adresse de courriel, à moins de ne pas l'avoir vue sur ton site.

Anonyme a dit…

Zoreilles, j'oubliais, il se peut qu'un acouphène soit temporaire. C'est souvent le cas, j'ai oublié de le dire, trop obsédée par l'égocentrisme provoqué par le mien.

Zoreilles a dit…

@ Lise : Merci pour tout, vraiment, on voit que tu connais l'acouphène pour l'avoir vécu et le vivre encore. Je reconnais dans tes paroles ces mêmes explications, sentiments, craintes, réflexions et pistes de solutions. Non, tu n'es pas décourageante, au contraire, très réaliste. Pour ce proche, je crois que les sons blancs sont la mesure la plus appropriée et l'hypnose, ainsi que l'auto-hypnose pourraient aussi lui venir en aide. Dans son cas, il commence à trouver quelques petites exceptions comme le bruit d'un fanal au propane qui vient annuler son acouphène, de même que le bruit de fond d'un certain bistrot café en ville. Mon adresse courriel n'est pas disponible sur mon blogue, c'est la première fois où je le regrette...

En direct des îles a dit…

Chère Zoreilles,
Vous avez la gentillesse de partager avec nous de bien belles histoires en plus d'avoir le don de les raconter...

Anonyme a dit…

Pour ce proche Zoreilles (et c'est le dernier mot que je dirai à ce sujet), j'imagine qu'il a vu un médecin, puisque tu parles d'hypnose. Tant mieux si ça peut l'aider.

J'ai aussi oublié de dire que l'acouphène n'est pas nécessairement associé à quelque chose de grave. Il peut être causé par trop de bruit (je frémis quand je vois des gens écouter de la musique à tue-tête, avec des écouteurs ), une fragilité de l'oreille. Pas toujours par un tumeur (Idiote ! Pourquoi suis-je allée dire ça )ou une maladie.

Il est suggéré d'éviter l'alcool, la cafeine (impossible de vivre sans café), l'aspirine, car ils peuvent augmenter le problème. Mais pour ton proche, je suis sincère, on s'habitue vraiment! Le corps a une incroyable faculté d'adaptation.

Et pour faire de l'humour, si l'acouphène s'accompagne d'une perte de l'ouïe, on n'entend pas si quelqu'un dit des choses pas fines à notre sujet, alors que nous sommes dans les parages....

Merci pour ton infinie patience !

Zoreilles a dit…

@ En direct des îles : Oh, ce n'est pas de la gentillesse, croyez-moi, c'est un besoin viscéral pour moi de raconter ces choses et vous y répondez avec beaucoup de générosité, une écoute très chaleureuse.

@ Lise : Oui, il a vu un médecin, même plus qu'un. Le dernier, c'était son ORL. En attente présentement pour l'audiogramme, (et je me rappelle que tu disais que l'attente était longue) il devra revoir ensuite son ORL. D'ici là, pour ce proche, se posent mille questions, se vit une grande angoisse et beaucoup de révolte, d'incompréhension, le sentiment d'être seul et abandonné par la médecine. On ne devrait pas laisser quelqu'un sans aide et sans ressources comme ça. D'un autre côté, je suis convaincue que notre meilleur médecin, c'est encore nous-mêmes. La médecine fait sa part, pas plus, pas moins, mais on est obligé de se responsabiliser par rapport à notre santé.

Si je crois que les sons blancs et l'hypnose seraient appropriés dans son cas, c'est parce qu'il est profondément réfractaire aux autres traitements suggérés, comme les anti-dépresseurs, l'acupunture, la chiropratie, etc.

Passeport Santé propose un site Internet très bien fait et assez complet sur le sujet. Mon proche ne veut pas le voir pour le moment mais toi, si ça peut t'aider, passe y faire un tour, tu y découvriras peut-être des suggestions nouvelles à essayer. Tu as une très belle attitude, je trouve.

Anonyme a dit…

Oui, il y a des personnes extraordinaires de tous les âges. Comme pour toi, le tutoiement est pour moi un trait d'union. Parce que l'âge n'a rien à voir avec la gentillesse, la sagesse, l'ouverture, etc. Parce que des barrières, on ne doit pas en mettre inutilement. Seulement quand c'est vraiment nécessaire!

Zed :))

NatouO a dit…

Lorsque la vie des citées europeeennes ou j'évolue à présent, ces grandes citées qui ont perdu l'âme, quand la vie y devient trop stressante pour moi, je me couche et décide que je vais rêver au CANADA, un petit coin du monde ou le vrai court encore les rues, les parcs, un petit coin du monde ou les arbres et les gens ne sont pas à abattre mais à connaître.. le jour ou je reviens dans ce paradis j'aimerais bien boire un chocolat chaud à l'arachide avec toi.. parceque grâce à tes textes et tes photos je n'ai même plus besoin de dormir pour respirer!

Zoreilles a dit…

@ Zed : Je reste perplexe sur cette question du tutoiement/vouvoiement. Tu as raison, je le sais, pourtant, quand je pense à ceux que je vouvoie, par exemple Omo-Erectus et Accent Grave, je ne me sens pas loin du tout d'eux, au contraire, et ça ne m'empêche pas de les trouver extraordinaires. Le vouvoiement ne marque pas nécessairement la distance... Il faudra en reparler de ça!

@ Natouo : J'accepte l'invitation pour un chocolat chaud à l'arachide, ce sera une première pour moi. C'est beau ce que tu me dis mais tu sais, le Canada, le Québec, les grandes villes doivent se ressembler un peu partout sur la planète. Des gens authentiques, dévoués, aimants, généreux, il y en a partout. Il faut regarder du côté de ceux qui ne font pas bruit... et qui prennent le temps de respirer!

Amourable a dit…

Moi j'ai confiance en la jeunesse d'aujourd'hui. Ils sont beaux, éduqués, intelligents. On ne leurs donne pas assez de crédits et on oublie que nous aussi avons été jeune.
Je les voie comme des batisseurs et j'aime ce chantier qui s'érige devant nos yeux.

Anonyme a dit…

Bonsoir Zoreilles,

sachant maintenant que tu reçois tous les messages dans ton courriel, j'ai attendu un nouveau texte avant d'écrire celui d'aujourd'hui. J'ai pris un peu-beaucoup de place la semaine dernière, à cause de l'acouphène, alors que la merveilleuse Anne-Marie aurait dû occuper tout l'espace disponible.

Je le regrette mais je voyais (de manière transparente, nul besoin de lire entre les lignes)que tu étais totalement bouleversée. Aussi que la personne proche est quelqu'un que tu aimes profondément, et que sa détresse est aussi la tienne. C'est ça l'empathie, et c'est lourd à porter parfois.

Peut-être que le temps d'attente pour l'audiogramme sera plus court chez-vous. Ici, malgré les nombreux hopitaux, tous n'offrent pas ce service. Et celui où j'ai passé le premier, avant mon opération il y a une vingtaine d'année, ne l'offre qu'aux enfants maintenant. Et mon examen n'en était pas vraiment un de routine, malgré ce que j'ai dit. Il faut des papiers, et des papiers, ça ne finit plus. Vieillir ce n'est pas drôle avec le système public de santé.

Je ne prends aucun médicament, mais si un jour l'acouphène me devient insupportable, je me tournerai vers l'acupuncture, car l'hypnose me fait peur.

Pour finir, merci pour l'adresse (renseignements) mais je suis un peu comme ton proche. Je n'aime pas, même si mon acouphène est vieux de plus de vingt ans (avant mon opération) lire quoi que ce soit en rapport avec le sujet.

Et si aujourd'hui j'ai une bonne attitude, et de l'humour, c'est que je me suis habituée au bruit que je suis la seule à entendre. Il en sera de même avec ton proche, si son acouphène n'est pas temporaire.

Je sympathise vraiment Zoreilles, et je dois dire que je me considère très chanceuse de t'avoir rencontrée, même si ce n'est que de manière virtuelle.

Zoreilles a dit…

@ Amourable : Tu penses exactement comme moi, Amourable, et je crois que ça nous garde jeunes, à tout le moins ouverts à cette jeunesse, ils vivront plus longtemps que nous, en principe, avec ce monde qu'ils construisent présentement. Le fait qu'ils remettent en question quelques-unes de nos valeurs, je trouve ça très sain d'ailleurs, ça ne me heurte pas du tout moi non plus!

@ Lise : J'ai rarement rencontré quelqu'un qui, comme toi, sait écouter même ce qu'on ne dit pas. Ton deuxième paragraphe, je l'ai lu à plusieurs reprises. Tu as deviné sans doute qu'il s'agit de Crocodile Dundee... Le reste de ton commentaire m'encourage beaucoup également. Tout est question d'attitude, le temps fera le reste. Je garde confiance. Merci pour tout.

Anonyme a dit…

Quand tu vous-dras...

Hihihi!

C'est la seule chose que j'envie aux Américains... Le you.

As-tu vu la pub télé de Patrick Huard (pas mon idole, mais la pub reflète une réalité) qui vou-toie? pub du Journal de Montréal)

Zed