jeudi 13 septembre 2007

Mille façons de dire nos amours


Photos que j'ai prises le 2 septembre dernier à notre camp de Rapide Deux, ça ne vous étonnera sans doute pas. Sur la première, je vous présente « mon macho », celui qui essaie de m'impressionner depuis quelques années, surtout au printemps et à l'automne. C'est un tétras des savanes, qu'on appelle communément ici « perdrix » et sur la deuxième photo, on voit très bien que ce n'est pas moi qu'il cherche à conquérir mais une superbe poulette qui, elle, a l'air complètement sous le charme malgré son petit air indépendant. On dirait même qu'il lui a déposé des fleurs mauves à ses pieds!

Non mais, avouez qu'il a du charme quand même, mon macho. Il affiche une certaine confiance en lui avec son superbe plumage, sa tache rouge flamboyante, une belle prestance, de quoi séduire toutes les poulettes des alentours, ce dont il ne se prive pas. N'allez pas le répéter à cette beauté fatale qui a reçu des fleurs mauves mais son beau mâle n'est pas du genre fidèle, je peux en témoigner personnellement même si ce don juan ne pourra jamais se vanter d'avoir eu Zoreilles parmi ses conquêtes.

Ce qui m'amène à vous parler d'amour ou plutôt de la façon qu'on a de nommer nos amours.

À l'époque de mes parents, on parlait de nos conjoints en les appelant « ma femme », « mon mari », ça avait une certaine signification de long terme, d'engagement personnel et social. Il y avait un seul modèle, c'était celui-là. D'ailleurs, c'était tellement officiel comme appellation que quand Papa doutait de la réaction de Maman à quelque chose, il prenait un petit air spécial avec un sourire entendu pour dire « je vais en parler à « mon épouse » en voulant dire que c'était loin d'être gagné d'avance. Ici, le mot épouse avait une connotation de présidente de conseil d'administration, un sens officiel immense et trrrrrrrès important.

Avec Crocodile Dundee, nous sommes mariés depuis 29 ans. Il ne m'a jamais appelée sa femme et je ne serai jamais capable de l'imaginer comme mon mari. Un gars d'action, avec une gueule à faire du cinéma, pas le genre à être le mari de personne. Il est bien trop jeune et moi aussi, ce n'est pas comme ça que nous envisageons notre histoire, toujours libres que nous sommes de se rechoisir chaque matin qu'on se réveille l'un à côté de l'autre. Jusqu'à maintenant, c'est oui mais il y a eu quelques périodes de juste peut-être, n'allez pas vous imaginer que notre vie a été un long fleuve tranquille, admettons qu'il y a eu des bouts qui ressemblaient à une expédition de canot sur la rivière Rupert!

Donc, je suis sa blonde et il est mon chum. Nous ne sommes pas différents des couples qui vivent en union de fait. J'ai entendu souvent chez les filles les expressions « mon chum, mon homme, mon amant, mon conjoint, mon amoureux, l'homme de ma vie » et quelques autres du même genre. Chez les hommes, on entend parler de « ma blonde, mon amoureuse, ma conjointe, la femme de ma vie, ma douce, ma belle » et autres titres de noblesse amoureux. Chez les couples gais, je crois qu'on peut parler des mêmes expressions, en tout cas, j'ai entendu ces mêmes appellations chez ceux et celles que je connais et qui vivent ensemble.

Au chapitre des noms moins gentils, je n'en retiens qu'un seul, c'est un gars qui se trouvait drôle et qui appelait sa conjointe « mon break à bras » laissant sous-entendre qu'elle avait pas mal de contrôle sur sa vie à lui! Ça, c'est pas fin...

Mais le titre amoureux qui m'a fait littéralement craquer un jour et m'a fait voir mon p'tit frère comme un homme, c'est quand il nous a présenté Guylaine, celle qu'il avait rencontrée lors d'un voyage au sud des États-Unis. Ils ne se sont plus quittés depuis. Au début, il ne savait pas trop quel titre lui donner, cette relation amoureuse n'en était qu'à ses premiers balbutiements, alors, il nous a dit : « Je vous présente Guylaine » puis, il a eu une petite hésitation avant de poursuivre... « Guylaine, c'est... mon plus beau souvenir de voyage! » et on avait compris à ce moment-là à son expression qu'en plus de partager avec elle la passion des voyages, il vivait aussi un amour naissant. Mon frère et « son plus beau souvenir de voyage » partagent toujours des projets et des rêves, un quotidien fait de toutes petites choses et... deux merveilleux enfants qui portent en eux un héritage fabuleux : le goût de vivre, de l'amour, du bonheur, des voyages et des découvertes.

12 commentaires:

voyageuse du monde a dit…

encore un beau texte à faire réfléchir. Tel que je connais ton frère, il devait être vraiment en amour pour en perdre la parole...et ne plus avoir de mots.
J'aurai bien voulu ramener un beau souvenir de voyage d'Italie, le pays de l'amour et des amoureux. Mais même si les hommes y sont en général très beaux et très courtois pour ne pas dire charmants, je ne pense pas qu'ils quitteraient un si beau pays où le soleil a élu domicile presqu'à l'année.
bonne route les amoureux.

En direct des îles a dit…

mon amoureux, mon amant, mon Homme, el amor de mi vida - et j'en oublie... que de jolies manières de désigner celui qui partage notre vie!
En arrivant au Québec, j'ai découvert mon chum/ma blonde... et aussi mon conjoint. Ah que j'ai de la difficulté avec ce terme-là qui fait si... juridique? en tout cas pas doux du tout!

Soisig a dit…

Bonjour Zoreilles

Quel plaisir et quelle surprise de te découvrir de nouveau en passant par Merveilles... Tu es toujours aussi intéressante, bravo!


Ta petite perdrix m'a bien fait sourire car c'était le petit mot doux de mon chum de l'époque (au début)! Et malgré un beau voyage en Bretagne et en Provence cet été et de belles rencontres, je n'en ai pas rapporté d'autres (ni de chum, ni de mot doux...)

Comme toi et bien d'autres, je n'ai jamais été capable de dire mon mari ou mon époux et de toute façon, j'ai toujours conservé mon nom de fille... C'est le mien!


Je reviendrai te lire avec plaisir! Alp

Zoreilles a dit…

@ Voyageuse du monde : Un beau souvenir de voyage... d'Italie, j'avoue que ça aurait ajouté au romantisme. Peut-être ramèneras-tu un beau souvenir de voyage des prochaines Correspondances d'Eastman? Je ne voudrais pas manquer ça!

@ En direct des îles : Tu m'en fais découvrir un nouveau : el amor de mi vida. C'est la première fois que je l'entends celui-là. Exotique et charmant! Très pratique en plus, il peut se dire autant d'un homme que d'une femme. Belle trouvaille.

@ Soisig : Quel plaisir et quelle surprise pour moi aussi de te « retrouver », Soisig. On a donc bien fait de garder les mêmes pseudo. Bientôt 10 ans... quand j'animais les forums de la Place Publique, puis, notre rencontre du virtuel au réel. Toujours en Abitibi-Ouest, toi? Dans l'enseignement? Ton nom de fille, je m'en souviens très bien et je garde d'excellents souvenirs de toi, de notre passion de la nature dont on avait beaucoup parlé. J'anticipe déjà le bonheur de te croiser à nouveau, ravie que tu me lises, ça me fait chaud au coeur. Je suis allée cliquer sur ton pseudo, peut-être deviendras-tu blogeuse toi aussi? T'aurais de bien belles choses à raconter!

@ Modotcom : Pas pire, mon macho, hein? Beau bonhomme! Et puis, ton chum, tu l'as réveillé doucement, j'espère? Non, ne me réponds pas, garde le mystère, il faut protéger nos amours...

Anonyme a dit…

Wow! Quel costume! Il me fait penser à un personnage de la Ribouldingue, son nom... tu le sais, toi? Il faisait Piiiittt, Piiiitttt, Piiiitttt, j'ai trouvé!
Si je ne me trompe pas d'émission.

Bien d'accord avec toi, les contrats garantis à vie, non seulement ça ne marche pas, mais c'est tellement plus enrichissant, tout en s'engageant, d'être conscient/e que le choix est continuellement à refaire ou, dans votre cas, on doit en ré-écrire les termes, ou rénover les fondements? Hihihi! C'est ça, pour moi le vrai sens du mot engagement.

Zed :)

Zoreilles a dit…

C'est bien trop vrai, dans sa posture, mon macho, il me fait penser, maintenant que tu le dis, au Professeur Mandibule!

Était-ce bien La Ribouldingue? Je pense que oui mais c'est loin en arrière tout ça... Il y avait Mandibule, Friponneau, Prunelle, Dame Plume, Giroflée, et l'autre, voyons, j'oublie le nom du personnage principal, c'est tu bête... c'était joué par Jean-Louis Millette, je revois son costume, son côté bon enfant, il raffolait des patates en chocolat... Ah, ça m'énerve, je vais chercher ça toute la veillée!

Tu vois, Zed, je réponds à ta question et j'en pose une autre. Bien vrai qu'on a toujours besoin des autres...

Anonyme a dit…

le premier Celui qui faisait pitt,pitt,pitt, ...j'ai trouvé c'est Mandibule interprèté par Marcel sabourin.
La vedette Joué par J-L Millette ...c'est bien sûr Paillasson.
Et pour la petite ritournelle la voici....heu! heum!
Mandibule,Bedondaine,Paillasson...Friponneau,dame Plume, Giroflée....et Prunelle et toute la ribambelle de fous...c'est nous la Ribouledingue ah oui c'est nous,c'est nous!

Zoreilles a dit…

PAILLASSON! Oui, c'est ça! La chanson me revient à 100 %, je l'ai chantée en te lisant!

J'avais oublié Bedondaine, c'était le maire, l'homme d'affaires, le riche.

Ces personnages étaient tellement typés, colorés, attachants.

Maintenant, j'ai la chanson dans la tête pour toute la journée!

(Tous en choeur les enfants)... Mandibule, Bedondaine, Paillasson, Friponneau et Dame Plume, Giroflée, et Prunelle, toute la ribambelle de fous, c'est nous La Ribouldingue, oui, c'est nous, c'est nous.

(Avec en background un air d'opéra de Dame Plume...)

Anonyme a dit…

Mon break à bras? J'aime beaucoup. Oui vraiment. Ces gens qui font semblant de s'insulter en s'envoyant ces qualificatifs, la plupart du temps ça dénotent tout simplement un sens de l'humour trop souvent disparu. Leur meilleur effet, c'est quand ça choque les autres!

Accent Grave

Zoreilles a dit…

@ Accent Grave : Ouais, c'est vrai, vu de même... Mais le gars, il disait ça dans son dos!

Les couples qui « donnent un show » en s'engueulant constamment en public, même si c'est avec humour, je me demande tout le temps comment ils se parlent dans l'intimité... Peut-être sont-ils tellement complices qu'ils savent exactement où se situent les limites de l'autre? Il doit leur arriver des accidents, il me semble... Ça doit provoquer des méchantes chicanes!

Anonyme a dit…

Un jour à la télé j'ai vu un reportage sur les perdrix ou tétras des savanes ou comme ont disait dans notre jeune temps ''dé padrix''

Reportage fait par une jeune femme amoureuse de la nature et qui étudiait le comportement des animaux vivant au naturel. Alors elle se postait pendant des heures à l'affût des perdrix les photographiants et les filmaient. Prenait des notes explicatives des différentes activités des oiseaux dont leur comportement amoureux. Ont y voyait le male se taper les pecs avec ces ailes dans un bruit de tambour et de parades toutes plumes déployés. Ces vraiment beau a regarder cette cour assidu.

Moi mariage à duré à duré 28 ans et ces éteint doucement. Ont ce donnait des surnoms diminutifs de nos prénoms ou autres. Ont n’aimait pas ça, ces surnoms. Mais on y prenait un malin plaisir pour ce taquiner.

Je fus surpris un jour d'entendre un ami qui venait de faire une nouvelle conquête l'appeler ma ptite campagnol des champs et quand ont parlait d'elle ont la nommait toujours campagnol, il est encore avec aujourd'hui après 15 ans et l'appel toujours m'a ptite campagnol et est même remarié.

Aujourd’hui les jeunes se nomment de toutes sortes de noms fuckées ‘’ ces bizarre en, une nouvelle mode comme !!
Ah!!! Ma grosse pute ta fait un bon coup là, ou ma chienne ta passé tes tests, je suis fier de toi, entre amie, parce que ces surtout les filles je crois qui font ça. Je ne sais pas en Abitibi, mais par ici ont voit ça couramment cette nouvelle façon de se dire que l’on s’aime. Pour eux ces une façon normale de communiquer. Ils en ont même fait un forum de discutions à la télé.

Probablement que ces à l’image de notre société actuelle hyper sexué..

Je me souviens bien de la ribouldingue avec paillasson, mandibule, bedondaine, madame plume…tout ça a bercé notre enfance et j'en conserve un bon souvenir.

Continu tes beaux textes Zoreilles, ces toujours agréable de te lire.

Zoreilles a dit…

@ Macamic : Ben oui, « dé padrix », on dit toujours ça pour rire. La fille dont tu parles, c'est Gisèle Benoît, elle était devenue l'amie « dé padrix », des gélinottes huppées, et moi, je fais pareil avec mes tétras, ce qui me vaut le surnom de Gisèle Benoît que me donne parfois Crocodile Dundee, surtout que la vraie Gisèle Benoît, qui est peintre animalier (j'ai tous ses films) a un don pour s'approcher et même séduire les orignaux, ce qui n'est pas mon cas, mais je suis fascinée par les orignaux à tel point que je ne chasse plus qu'avec ma caméra.

D'ailleurs, son film que j'ai préféré, c'était « L'esprit de l'orignal », j'ai même titré ainsi une de mes photos et le billet qui va avec.

Cette mode de se dire des gros mots en guise de surnoms affectueux ne me plaît pas du tout. Ça doit bien exister ici aussi, malheureusement, on a les mêmes niaiseries qu'ailleurs... et en même temps!