lundi 14 mai 2007

L'espérance n'est pas un leurre, c'est le pouvoir de rêver grand...


Sur la photo 1 que j'ai prise samedi dernier, vous voyez une pie qui vient chercher des miettes de pain sur mes genoux. Elle venait aussi en chercher dans ma main mais ce n'était pas facile de prendre la photo sans bouger. Sa copine faisait la même chose et j'ai voulu qu'elles viennent les deux en même temps mais je n'ai pas réussi, chacune attendait que l'autre reparte pour venir à son tour, comme s'il s'agissait d'un ballet savamment orchestré...

La photo 2 prise aussi samedi vous montre mon poste d'observation, ce qu'on appelle ici une « watch » ou encore un mirador. C'est là que j'ai vu au fil des années plusieurs orignaux, castors, loutres, etc. Ma watch principale (j'en ai d'autres) est située tout près du camp. Crocodile Dundee y faisait du débroussaillage la fin de semaine d'avant lorsqu'il a vu Tite Caramelle marcher au bout de la rivière, dans le foin jaune, à l'orée du bois, juste avant qu'elle disparaisse dans la montagne.

La fin de semaine a été superbe, il faisait soleil et pas trop chaud pour travailler en forêt et explorer un peu. Tout en charroyant les branches coupées du débroussaillage pour les amener plus loin en forêt et dégager notre vision proche du camp, on en profitait pour aller faire le tour de toutes nos salines (les blocs de sel qu'on met pour attirer les orignaux) et les endroits qu'on visite peu souvent. On voulait savoir ce qui se tramait chez les orignaux. On n'a rien vu, absolument rien, comme si la vie s'était arrêtée pour eux... au moment même où la vie va naître.

Peu de pistes ou alors, des pistes qui dataient d'au moins une semaine. Rien de neuf à signaler. La femelle orignal quand elle est bien lourde et sur le point d'avoir son petit, limite ses efforts et ses transports. C'est probablement ce qui se produit en cette mi-mai. Nous n'avons pas voulu aller sur les îles ou les presqu'îles, il faut respecter ce besoin d'espace au moment où la vie va éclore.

Dès qu'il viendra au monde, le tout petit, après quelques heures seulement, saura se tenir debout et suivra sa mère dont le lait abonde ainsi que les instincts maternels. Elle l'amènera peut-être à la saline toute proche, ils auront besoin tous les deux de ces minéraux en attendant que les plantes aquatiques (si riches en sels minéraux) soient à leur portée, début juillet. Les nouvelles feuilles seront nourrissantes, délicieuses et quand les branches seront trop hautes, la Môman orignal les courbera avec sa gueule jusqu'à la hauteur du petit. J'ai déjà vu ça, c'est touchant à voir...

Mais pour le moment, c'est le calme plat dans la forêt. Je me suis consolée en jouant avec les pies, j'ai revu mes deux lièvres, je les appelle les deux petits frères, ils ont passé la fin de semaine aux alentours du camp, ils aiment bien la laitue mais les carottes, c'est vraiment pas leur truc, ça marche juste dans les dessins animés de Jeannot Lapin. Les crapauds se courtisaient, je ne les ai pas vus mais je les ai entendus comme s'ils avaient eu des hauts parleurs. Je pensais alors à la chanson de Félix Leclerc qui finit par « Et les crapauds chantent la liberté... »

Mon petit macho (tétras des savanes) est encore venu essayer de m'impressionner en déployant tout son arsenal de plumes, le torse bombé, marchant en faisant du bruit comme s'il mesurait 7 pieds et 4, grimpé sur son monticule en me tournant le dos. Je lui ai fait croire que ça marchait, je suis rentrée dans le camp, alors, il est reparti content vers le sous-bois où ses poulettes l'attendaient. Je pense que j'ai fait sa soirée, de temps en temps, je lui laisse sa chance comme ça, mais Crocodile Dundee, lui, n'arrive qu'à le provoquer en imitant le même son à la perfection. Je me demande lequel des deux tient le plus à sa virilité mais il y a juste Crocodile Dundee qui trouve ça drôle, le petit macho, lui, ça le met hors de lui. Leur testostérone s'affronte, probablement...

J'avais apporté du travail à faire, une pleine valise, je déteste toujours quand je dois faire ça, on dirait que ça m'empêche de décrocher complètement de ma vie qui va trop vite. Je me suis faite une promesse : plus jamais je n'amènerai la ville en forêt! Je fais ça souvent, moi, je me fixe des objectifs, je tends vers mieux, je vis d'espérance... Un jour, j'avais débuté ainsi un texte qui rendait hommage à nos pionniers : « L'espérance n'est pas un leurre, c'est le pouvoir de rêver grand. »

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ton petit ami sur tes genoux, génial.

Aujourd'hui, j'ai pu approcher d'environ 3 mètres Monsieur le Merle propriétaire de la cour arrière et Madame, nouvellement arrivée, encore sous le charme de Monsieur, au plumage pourtant pas mal amoché (je crois qu'il prend de l'âge).

Ils savaient parfaitement que je ne leur ferais aucun mal. Et puis, il est chez lui depuis plusieurs années, Monsieur. J'ai pu tourner un ou deux mini-vidéos tandis qu'ils fouillaient la terre et me regardaient.

:)

Zoreilles a dit…

On en a de la chance, hein Zed? ;o)