lundi 3 août 2009

Une p'tite vite

Photo : Le 18 juillet dernier, en marchant dans le Vieux Québec, on tombe sur ce spectacle en pleine rue, offert dans le cadre du Festival d'été de Québec. On peut remarquer l'affiche bleue derrière les artistes, au fond de la scène extérieure.

Une p'tite vite

Recevez-vous autant que moi de ces trucs qu'on vous fait suivre dans vos boîtes de réception de courriels? Des petites vidéos drôles, des choses insolites ou épatantes, et tout ce que je classe dans la catégorie « forward » mais que je prends quand même le temps de voir ou d'entendre en soupirant avant de les supprimer?

Certaines en valent quand même la peine et savent nous décrocher un sourire. C'était le cas pour plusieurs que j'ai reçues dernièrement et qui abordaient le sujet de la température de l'été au Québec. Il y avait une grenouille qui se défoulait en pétant sa coche, j'ai vraiment ri toute seule en face de mon écran.

Et aussi, ce futur logo allégé du Festival d'été de Québec qu'on avait retravaillé pour qu'il soit plus d'actualité. On avait repris sur fond bleu la même affiche que sur ma photo, avec les mêmes écritures mais on avait changé les couleurs de certaines lettres pour qu'elles se démarquent :

FESTIVAL D'ÉTÉ DE QUÉBEC

Je l'ai trouvée pas pire! Est-ce que ça vous dérange, vous autres, l'été qu'on a?

mardi 28 juillet 2009

Retour de vacances




Photo 1 : Samedi 18 juillet, Québec. Marcher, flâner des heures en agréable compagnie dans cette ville qui me charme toujours pour mille raisons, entre autre son histoire, si jeune quand on la compare aux autres cultures et sociétés.

Photo 2 : Dimanche 19 juillet, naviguer un petit bout sur le Saint-Laurent, de Québec à Grosse-Île, pour se faire raconter là-bas l'histoire de l'immigration, de 1832 à 1937, alors que la station était la porte d'entrée par le Saint-Laurent des nombreuses familles surtout européennes désirant fuir guerres et famines, venir refaire leur vie en Amérique.

Photo 3 : Lundi 20 juillet. Voilà une belle d'autrefois située sur le bord du fleuve, à St-Antoine-de-Tilly. Elle était à vendre : 695 000 $. De retour chez moi, j'ai fouillé sur le web pour en faire une visite virtuelle. Ah si j'étais riche... mais j'ai tout juste les meubles pour le hall d'entrée!

Retour de vacances

Elles furent courtes, mes vacances. Six jours. Mais intenses. Et tellement agréables. Je dirais même drôles, tiens, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit quand j'y repense. Drôles et tendres. Oui, ça se peut, des vacances drôles et tendres, je vous le jure. Il faut croire que j'avais besoin d'humour et de tendresse plus que de repos!

D'abord, on a « délinqué » en se sauvant d'ici le jeudi soir. C'était mon idée. Crocodile Dundee n'en finissait plus de répondre au téléphone pour des technicalités reliées à son travail et je le voyais blêmir à vue d'oeil, surtout que nos petits baluchons étaient prêts et que je piétinais sur le bord de la porte, je lui ai proposé la fuite et à ma grande surprise, il a dit oui. On a pris la 117 sud.

Dodo à Val-d'Or, très tard, on se sentait déjà quasiment en pays étranger! Déjeuner à Louvicourt aux aurores avec les camionneurs qui parlent fort et les Algonquins du Lac-Simon qui parlent pas, on a traversé le parc de La Vérendrye comme sur un nuage, filé Grand Remous, Mont-Laurier, Lac Saguay, L'Annonciation, Labelle, sans jamais s'arrêter puis, ô bonheur, la 117 sud à cet endroit, se déguise en autoroute, La Conception, Mont Tremblant qu'on appelle encore Ste-Jovite (!) Ste-Adèle, on poursuit mais il faut mettre de l'essence bientôt. La Porte du Nord, à St-Jérôme, c'est un classique pour les gens de ma région.

Après, ça déboule : La 15 sud, la 640 ouest, la 13 sud pour traverser Montréal à grande vitesse par l'ouest de l'île avant l'heure du gros trafic, aller chercher la 20 est, juste un petit bout, faut aller prendre la 138, le pont Honoré-Mercier et voilà, on sort de Montréal, enfin la rive sud et la 132 jusqu'à St-Constant où nous voulions aller confirmer le rendez-vous de mardi soir. Un petit gueuleton? Bien sûr, il est 14 heures! On reprend la route regaillardis en filant par la 20 jusqu'à Lévis, plus précisément à St-Romuald, retrouver Joce, Guylaine, Jean-Mi qui a tellement grandi en quelques mois... Comble de bonheur, Noémie arrive demain, c'est trop... drôle et tendre que je vous disais.

Est-ce qu'il a fait beau? Dans mon coeur, oui. Beaucoup beaucoup. On a tout fait, tout vu, tout vécu, il me semble, pendant ces quelques jours. On ne voulait pas dormir, on avait trop à se dire, à découvrir, à se raconter, à partager. On a chanté aussi et veillé au feu avec les enfants. Des enfants devenus grands. Pis beaux. Pis fins. Adorables. La fatigue aidant, on riait pour tout et pour rien. Comme avant. Comme dans le temps.

On a rêvé aussi et fait des projets fous. Comme pour MA maison à vendre sur la photo, une victorienne Queen Anne, avec ses tourelles, ses balcons, la cour magnifique jusqu'au fleuve, la fenestration généreuse, la luminosité, la beauté du village, la chaleur des gens, etc. C'est une chance que je ne sois pas riche parce que Crocodile Dundee, lui, il ne l'aimait pas du tout mon château de St-Antoine-de-Tilly. Il passait son temps à dire : « En tout cas, c'est pas moi qui vais tondre la pelouse! La couverture est à changer, as-tu vu l'ouvrage qu'il y a là-dedans, les poteaux de galerie, la peinture, l'entretien, ça finit pas » mais lui, il voit trop tout, c'est son métier! Guylaine m'a donné de très très belles idées pour la déco, elle a beaucoup de goût, moi, je trouve! Joce, on n'a jamais su ce qu'il en pensait, il faisait juste de rire!

C'est là qu'on s'est dit au revoir, lundi midi, dans ce beau village qu'on ne voit pas de l'autoroute. On a continué sur la 132 pour traverser beaucoup d'autres beaux villages jusqu'à Trois-Rivières, puis la 138 pour encore faire la route des pas pressés. Et puis, j'adore conduire, contrairement à Crocodile Dundee, on fait un match parfait. Sauf pour les maisons à vendre.

Rendu près de Joliette, comme notre prochaine destination était St-Jérôme et Ste-Anne des Lacs, j'ai piqué par la 158 et j'ai eu une pensée chaleureuse pour mon ami Pierre parti en vacances et son village de St-Liguori, sur le bord de la rivière Ouareau. Sur la route, juste après le pont de sa rivière qui m'a tant fait rêver de la manière qu'il en parle, j'ai vu une indication : St-Liguori 7. Un tout petit détour qui en valait la peine. On aurait voulu y casser la croûte mais le resto de La Petite Acadie était fermé, c'est ce que nous ont dit trois messieurs qui jasaient tranquillement assis au soleil comme s'ils étaient en Provence, c'était bucolique. On s'est rendu sur le pont et j'ai vu qu' il y avait des gens qui se baignaient dans les rapides, les cascades et sur les rochers de la rivière Ouareau, j'aurais voulu immortaliser ce paysage habité si joyeusement mais mon appareil était trop bien serré dans mes bagages. J'ai quand même fait un retrait au guichet automatique de la Caisse Pop de St-Liguori puis on a lunché à St-Jacques!

Le reste du voyage dans les Laurentides s'est trop vite passé, entre la chaleur de l'accueil des soeurs de Crocodile Dundee, le petit marché de la Gare à St-Jérôme où je les ai accompagnées, le dîner en plein air du lendemain avec la famille, les fleurs, les canards, les grenouilles de l'étang puis, nous repartions vers la rive sud-ouest de Montréal, où Crocodile Dundee avait son rendez-vous à St-Constant, en audiologie, le mardi soir. Re-15 sud, re-640 ouest, re-13 sud... et retour en sens inverse en fin de soirée.

Mercredi matin, la 117. Direction nord cette fois. Et pas à peu près. On revient chez nous. Mes vacances sont finies. Mais pas celles de Crocodile Dundee qui profite cette semaine du camp à Rapide Deux, des parties de pêche avec ses copains, de la magnifique température (!) qui n'a pas tellement l'air de l'affecter, pourvu qu'il soit dans ses forêts.

Et depuis mon retour, je n'arrête pas de penser, dans ma course folle pour rattraper les 6 jours de mon absence (je n'oserais jamais dire que je rattrape le temps perdu) combien c'est beau, le Québec. Partout partout. Oh non, je n'ai pas fait le tour cette année mais partout où je suis allée, j'ai rencontré des gens charmants, souriants, qui aimaient engager la conversation. Si j'osais paraphraser un monsieur politicien pour lequel je n'ai pas grand respect, je vous dirais que je vis dans le plusssse meilleur pays du monde, mais moi, je parle du Québec.

mercredi 15 juillet 2009

Je sors du garde-robe sur webdo.ca


Cette fois-ci, la photo n'est pas de moi. Ou plutôt, oui, il s'agit d'une photo de moi, signée Les Cyclopes, mai 2008. C'est la même qui m'identifie ici, sur mon blogue, mais elle a été valorisée par la créativité de André Bérard et Dominique Beauregard pour le visuel de... c'est ça le scoop...

Je sors du garde-robe sur webdo.ca

Au moment où vous lirez ces lignes, je serai probablement déjà partie en vacances pour une semaine, roulant quelque part sur la 117 direction sud ou j'aurai dépassé Montréal en direction de Québec, c'est selon. Voilà, je sors du garde-robe sous mon vrai nom comme chroniqueuse et je me sauve... Je suis une timide au fond. Personne ne me croit jamais quand je dis ça mais c'est vrai, je suis un petit peu gênée, moi, des fois!

Cette chronique que je signerai régulièrement, elle m'a été proposée par André Bérard, que j'ai connu dans son Blogue-notes et qui oeuvrait alors dans le journalisme citoyen pour un hebdo des Laurentides.

webdo.ca, c'est son bébé. Il y travaille avec passion et acharnement depuis des mois mais il y pensait et faisait des pas dans cette direction depuis deux ans. Ce portail indépendant d'information régionale veut créer une synergie, un échange, des discussions, des liens, des actions, entre les régions du Québec. Déjà quelques chroniqueurs y collaborent, dont mon ami Pierre Lafontaine, de la région de Lanaudière, et moi, devinez quelle région j'ai l'honneur de représenter? Je vous donne un indice, ma première chronique a été approuvée et devrait être en ligne pendant mes vacances, elle s'intitule « À l'autre bout de la 117 ».

Je vous invite à aller visiter cet hebdomadaire web (webdo, t'sais?...) et à y retourner régulièrement pour lire un autre genre d'information, différente des convergences habituelles et merveilleusement libre. On sait que les médias sont en pleine mutation, surtout dans la presse écrite qui doit s'adapter à la vitesse grand V au web 2.0, alors il sera intéressant de suivre l'évolution de webdo.ca. en prenant part à son contenu par nos commentaires ou en observant les premiers pas de ce portail d'information régionale. Voici le lien qui y mène, vous pourrez l'ajouter à vos favoris si ça vous chante :

Maintenant, je vais vous confier un secret... Même si écrire, c'est une grande partie de mon métier, j'étais très intimidée de soumettre ma première chronique parce que ça ne m'est pas arrivé souvent de signer ce que j'écrivais. Quand j'étais écrivain public, c'était toujours le nom du client qu'on retrouvait en signature. Ensuite, aux communications pour différents organismes et institutions, la direction générale devait assumer le contenu de mes écrits. Dans les collectifs, j'ai toujours perdu mon identité et maintenant consultante en communication, je ne suis pas autorisée à signer non plus, ça m'obligerait à me positionner comme porte-parole, et mon travail s'effectue en coulisses, donc, ce n'est jamais mon nom qu'on retrouve sur les documents que je rédige. Bien sûr, ici et ailleurs, je signe Zoreilles, c'est moi, mais ce n'est pas mon vrai nom.

Quoique...

!!! ... ;o)

jeudi 9 juillet 2009

Une lectrice dans mon jardin!



Photo 1 : Je viens tout juste de la prendre, on se croirait dans un blogue-réalité! C'est ce que je vois quand je travaille, l'été, par la porte patio à gauche de mon ordinateur, devant mon bureau adossé au mur. Mon lieu de travail épouse l'angle du mur jusqu'à la fenêtre à ma droite qui donne aussi sur le lac, j'ai ainsi l'impression de travailler dehors! C'est là que m'est apparue en fin d'avant-midi... une lectrice dans mon jardin!

Photo 2 : Si je fais un pas dehors, disons deux ou trois, j'aperçois l'escalier de pierre qui descend au milieu du jardin. C'est par là qu'elles sont arrivées, les deux dames, un appareil photo à la main.

Une lectrice dans mon jardin!

Je terminais la rédaction d'un communiqué de presse que je m'apprêtais à envoyer à mon client pour approbation et j'allais partir en ville pour un doux rendez-vous d'amitié. Je me félicitais d'arriver pile poil dans mon temps, même que j'espérais me pointer un peu à l'avance à ce rendez-vous.

C'est à ce moment que je les ai vues, ces deux jolies dames qui prenaient des photos du jardin, des arbres, de la maison, du garage, du quai et du lac. Curieusement, l'une d'elles me faisait beaucoup penser aux tantes de Crocodile Dundee.

Je suis sortie dehors pour les accueillir et les saluer...

Agathe, celle qui avait l'appareil photo à la main, est venue à moi la première, en se présentant tout sourire et un petit peu gênée aussi, ayant cru d'abord qu'il n'y avait personne à la maison. Elle m'a présenté Lia, qui l'accompagnait, celle qui ressemblait aux tantes de mon mari. D'une chose à l'autre, Agathe me dit qu'elle connaît bien mes parents, qu'elle est la tante de France et Sylvain, ceux qui nous ont vendu cette maison il y a 18 ans. Ensemble, on a fait des liens, de connaissance et de parenté, et j'ai appris que son mari a « marché au p'tit cat'chisme » avec ma mère! Je sais qu'ils en ont gardé tous les deux d'agréables souvenirs.

Alors, je m'exclame : « Si vous êtes la tante de Sylvain, c'est donc votre mari et vous qui avez construit ici votre chalet, en tout premier lieu? » ce à quoi elle me répond que oui, c'est bien ça, en 1965, ils avaient trouvé l'endroit et la vue sur le lac magnifiques, ils y ont passé du bon temps pendant plusieurs années avec leurs jeunes enfants à l'époque. Ils ont mon âge aujourd'hui. Elle reconnaît tous les arbres, elle m'en parle avec enthousiasme, « c'était mon bouleau penché, il était tout petit dans le temps », et encore « j'ai reconnu ma roche mais tout le reste a poussé, c'est beau ce que vous avez fait de cette propriété ».

Elle poursuit en me confiant qu'elle me lit Chez Zoreilles depuis le début, qu'elle aime quand je publie des photos, elle se rappelle tous les endroits, les paysages qui changent au rythme où les arbres poussent et que c'est toujours aussi beau, même l'hiver! Je lui demande comment elle a trouvé mon blogue, elle m'a répondu que c'était grâce à France, celle qui a habité ici, entre eux et nous.

J'aurais aimé qu'elle me raconte la belle histoire des débuts de leur chalet ici, elle m'a promis qu'elle m'enverra des photos. Je lui donne ma carte d'affaires pour m'assurer qu'elle ait toutes mes coordonnées et on s'enflamme encore toutes les deux dans cette discussion empreinte de ce paysage que nous aimons tant, dont nous sommes imprégnées de la même manière. Quelle belle rencontre qui pourrait s'étirer encore! Mais je dois partir... Je leur dis que je leur laisse tout, qu'elles peuvent prendre leur temps à leur guise et que même si je dois partir, elles n'en seront que plus à l'aise de prendre toutes les photos qu'elles souhaitent, profiter du soleil sur le quai ou de l'air frais du jardin semi-ombragé. J'aurais aimé les accueillir mieux, leur offrir une limonade, de visiter la maison et les entendre raconter la vie qu'il y a eue ici avant nous.

En nous disant au revoir, Lia qui a lu nos noms sur l'affichette en haut, me demande si mon mari vient du Témiscamingue. Avec ma réponse affirmative et quelques précisions supplémentaires, elle m'apprend qu'elle est parente avec lui, que son grand-père Armand, c'était son oncle à elle. Ah bon, c'était donc ça, la ressemblance que j'avais décelée avec les tantes de Crocodile Dundee!

J'ai trouvé encore aujourd'hui que le hasard faisait drôlement bien les choses pour qu'une lectrice de Chez Zoreilles m'apparaisse ainsi, comme par magie, dans mon jardin, accompagnée d'une parente de Crocodile Dundee! En prime, j'ai passé un trop court mais merveilleux moment avec celles qui étaient venues se rappeler chez nous de tendres souvenirs. Si la chance me sourit, Agathe m'enverra des photos des débuts ici, au temps où il n'y avait que quelques chalets au chemin des Castors. Elle me racontera des petits bouts de la vie de chalet de leurs enfants et eux, sur le bord du lac Dufault, à l'époque (hélas révolue) où les motomarines n'existaient pas! Je sens qu'on pourrait même se revoir...

Vous pensez bien que je suis arrivée un peu en retard à mon doux rendez-vous d'amitié au centre-ville! Mais j'avais confiance aussi que par amitié justement, me connaissant pas mal et m'acceptant telle que je suis, on ne me le reprocherait pas, sachant que je n'aurais jamais pu passer à côté d'un moment pareil.

dimanche 5 juillet 2009

La vie est un voyage

Photo : C'était hier soir, le 4 juillet, à 21 h 30 précises, je revenais d'un souper délicieux dans tous les sens du mot chez Isa et Dom, et même Félixe était belle à croquer! Je n'ai pas pu rentrer tout de suite à la maison en arrivant, j'ai plutôt figé sur le quai, dans un état contemplatif. Le ciel se colorait de rose et de bleu tout doucement pour accueillir la lune. Les huards se rapprochaient des îles en appelant leurs petits et cette musique accompagnait divinement le spectacle qui s'offrait à moi. Ma photo ne rend pas justice à la douceur de l'instant...

La vie est un voyage

Vous savez combien j'aime le Québec. Toutes les régions du Québec. Chacune a ses paysages, ses particularités qui la rendent unique et attachante. Tout commence avec mon sentiment d'appartenance à l'Abitibi-Témiscamingue, le centre de mon univers, mais ça irradie facilement à toutes les autres régions ensuite!

Je parle en connaissance de cause puisque je les ai toutes visitées, ces régions. Toutes sauf une. La Côte-Nord. Sur une carte géographique, dans des documentaires, lors de reportages, au fil de mes lectures et particulièrement chez des blogueurs qui y vivent et m'en parlent, j'ai tellement le goût de tout découvrir de cette région qui ressemble à la mienne, sauf pour la mer qu'ils ont et qu'on n'a pas.

Je croyais bien que c'était cet été que j'allais corriger cette grande lacune dans ma culture. J'avais planifié les dates et les moyens de transport, le type d'hébergement que je voulais, l'itinéraire bien organisé mais qui me laissait toute la liberté de quelques belles rencontres là-bas, chez ma cousine Hélène et son Jean-Paul, de Baie-Comeau, qui m'avaient bien fait promettre... Un petit coucou à Jacks et Laure à Hâvre Saint-Pierre, le temps de casser la croûte ensemble sur le bord de la mer peut-être, un coup de fil et un café en passant chez Pauline et Sylvain, à Longue Pointe de Mingan, une petite jasette réelle plutôt que virtuelle pour saluer de vive voix Gaétan, de Port Cartier, il serait venu à ma rencontre en vélo, je gagerais...

Mais la vie en a décidé autrement cet été. Mon voyage sur la Côte-Nord n'est pas annulé, il est simplement reporté à l'été 2010.

Il arrive souvent que des paroles de chansons me viennent en tête quand je vis une situation. Quand la décision s'est imposée de reporter mon voyage sur la Côte-Nord, j'avais dans mon coeur et mes zoreilles les mots et la musique de Pierre Calvé : « La vie est un voyage/Le monde est un bateau/L'amour est l'équipage/Le coeur est un hublot ».

Ça m'a un peu consolée!

dimanche 21 juin 2009

Bonne Fête des Pères... à Guy Lafleur


Photo : Rafraîchissante, n'est-ce pas, en ce temps de canicule? C'était le 31 décembre dernier, lors de notre partie de hockey du temps des Fêtes, sur le lac Dufault, pendant le « réchauffement », juste avant les grandes performances et entourloupettes sportives de la parenté et des amis. Comment pouvais-je illustrer autrement mon billet d'aujourd'hui?

Bonne Fête des Pères... à Guy Lafleur

Quand on pense à Guy Lafleur, on pense hockey, Canadiens de Montréal, et Thurso, son village natal en Outaouais. Nous viennent ensuite des images du démon blond, son talent, sa personnalité, ses frasques et son franc-parler, les causes humanitaires qu'il supporte et où il s'investit comme il le faisait dans le temps sur la patinoire, son après carrière, et plus récemment, parce que les médias s'en sont régalés comme les charognards qu'ils deviennent trop souvent, sa vie de famille et ses démêlés avec la justice.

C'est de cet aspect-là de sa vie que je voudrais vous parler...

Vous savez tous si vous étiez au Québec dans la dernière année que Guy Lafleur a été cité à comparaître dans le procès où son fils était accusé de crimes violents, dont un à caractère sexuel. Il a été dit à quelques reprises, mais personne n'a vraiment insisté là-dessus, que ce fils souffrait du syndrome de la Tourette.

Guy Lafleur, quand ce fut son tour à témoigner, a omis de dire quelque chose qui aurait pu nuire aux destinées de son fils, alors qu'il s'était pris en main et qu'il était en désintoxication. Il a voulu le protéger, à tout le moins, ne pas lui nuire trop, et c'est ce qu'auraient fait beaucoup de pères de famille. On a dit qu'il s'était parjuré à la Cour, on lui a fait un procès sur la place publique bien avant le vrai procès. Il avait menti... Ce n'est pas la première fois que ça arrive, vous me direz, les palais de justice sont les endroits où il se dit le plus de mensonges à la minute mais bon, il s'agissait de Guy Lafleur, le gars a du prestige, de l'argent, il a connu la gloire, il est le héros de beaucoup de monde... Et ça écoeure royalement ceux qui pensent petit, c'est probablement là son plus grand crime.

Tout au long des procédures entourant le procès du fils, on n'arrêtait pas de braquer des caméras et des projecteurs, de montrer des images du jeune Lafleur, de son père, Guy, et de sa mère, Lise. Les gérants d'estrade faisaient état des comportements déviants du jeune homme, sa dépendance aux drogues, à l'alcool, son passé, sa délinquance en général, ses difficultés et ses échecs. Et dans la population, lors des tribunes libres et des vox pop, j'entendais des jugements honteux, des règlements de comptes gratuits et des absurdités jalouses, dites par des gens qui ne comprenaient rien à tout ce cirque mais qui s'empressaient tout de même de juger cette famille aux prises avec tant de souffrance et d'incompréhension. Tout cela a continué en attente du procès de Guy Lafleur qui a pris fin cette semaine avec une condamnation très sévère au père de famille qu'il est et qui se ramasse maintenant avec un casier judiciaire. Comme si la vie elle-même ne l'avait pas déjà assez condamné à perpétuité à bien pire que ça depuis longtemps.

Dans un hebdo Québécor (pas le choix, ils sont les seuls qu'on a) de ma région, L'Écho Abitibien pour ne pas le nommer, je lisais tout à l'heure le commentaire d'un ancien juge à la Cour du Québec. Il le titrait ainsi : « Guy Lafleur : bon père de famille? » un torchon qu'on aurait pu trouver dans n'importe lequel de nos journaux jaunes, où il fustige Guy Lafleur, l'accusant d'avoir fait fi de l'ordonnance et d'avoir permis à son fils d'aller coucher à l'hôtel avec une jeune fille de 16 ans afin qu'il ait plus d'intimité. Il l'accuse aussi d'avoir trompé la cour en affirmant que son fils avait respecté son couvre-feu. Il le condame doublement et sans aucun ménagement. Il a l'air de penser que Guy Lafleur, en tant que père, avait le plein contrôle de la vie de son fils, devenu un homme, du moins au point de vue de l'âge légal et de la maturité physique. Non mais, a-t-il déjà eu des enfants qui grandissent, lui?

Ceux qui, comme cet ancien magistrat, le jugent si sévèrement, n'ont probablement jamais rencontré sur leur chemin un enfant, un adolescent ou un jeune adulte qui souffrait du syndrome de la Tourette. Pire encore, ils n'ont jamais passé une seule journée avec l'un de ces êtres-là qui agissent parfois à l'encontre de toutes les valeurs qui leur sont transmises quand ils sont en situation de crise, de détresse, d'anxiété ou dans un état « borderline » et qu'ils n'arrivent pas à s'auto-médiquer dans la rue. Leurs comportements sont instables, imprévisibles, parfois violents, difficiles à comprendre et encore plus à pardonner. Est-ce qu'un père arrête d'aimer son fils quand il est moins aimable?

Connaissez-vous quelqu'un qui souffre de ce syndrome? Moi oui. Je plains ce jeune homme proche de moi, je ne le condamne pas même si j'ai de la misère à le suivre par bouts. Il est, disons, un peu plus difficile à aimer qu'un autre. Mais je plains encore beaucoup plus son père qui vit l'insoutenable depuis des années, ce père qui expérimente la paternité extrême, le « tough love » à son paroxysme, les humiliations, les espoirs déçus, et même déchus, les illusions perdues à coup de coeur qui saigne, de jours d'inquiétude, de thérapies continuelles, d'appels incessants de détresse et de nuits sans sommeil à se piler sur le coeur. Ce père-là aurait probablement fait comme Guy Lafleur et je crois même qu'il l'a déjà fait.

Je ne veux pour aucune considération amoindrir la gravité des actes criminels commis par le fils Lafleur. D'ailleurs, il sera jugé pour ça. Je veux simplement dénoncer le fait qu'on a jugé Guy Lafleur sans savoir ce que lui et sa famille vivent de souffrance depuis des années à cause du syndrome dont leur fils est atteint. Et eux, en plus, ils doivent vivre ça au vu et au su des journalistes, en étant jugés par des gens qui n'ont aucune idée de ce dont ils parlent.

En cette journée très spéciale de la Fête des Pères, puisque le mien n'est plus là pour que je lui dise de vive voix jusqu'à quel point il a embelli ma vie, depuis la première seconde où il venait me voir dans le petit incubateur de l'Hôtel-Dieu d'Amos où j'ai ressenti avec force son amour de la vie, jusqu'à aujourd'hui où il est encore si présent par-delà les frontières du temps et de l'espace qui nous séparent et nous unissent à la fois, c'est à Guy Lafleur, le père, que je pense, et à tous ceux à qui on ne dira pas nécessairement aujourd'hui « Bonne Fête des Pères » mais qui le mériteraient infiniment.

mercredi 10 juin 2009

Forget-me-not et pause outardes




Photo 1 : Lundi dernier en début de soirée, les outardes s'étaient arrêtées prendre une pause devant chez moi. Elles sont reparties quelques minutes plus tard dans un ballet animé et bruyant. Direction nord. Évidemment!

Photo 2 : En fin de semaine dernière, mes fleurs préférées, les forget-me-not, arboraient toutes leur plus belle robe.

Photo 3 : Toujours mes forget-me-not mais d'un peu plus près. Pourquoi je les préfère? Elles fleurissent tôt en saison, elles sont bleues, vivaces, mignonnes, sans entretien, s'épanouissent en groupes, n'ont besoin de presque rien pour s'enraciner, s'épanouir et se laisser emporter ensuite par le vent ou les oiseaux.

Forget-me-not et pause outardes

Je ne fais plus de lien entre mes photos et les sujets que j'aborde parce que vous êtes bien meilleurs que moi pour en trouver de si jolis, poétiques, pertinents et tellement plus merveilleux que je pourrais le faire. Vraiment, vous êtes des lecteurs sensibles, allumés, talentueux et je me félicite d'avoir ici toujours cherché la qualité plutôt que la quantité!

Parmi les sujets qui me passionnent, il y a tout ce qui a trait aux sociétés, cultures et communications. D'accord, c'est en partie mon métier depuis pas mal d'années mais ça demeure une source constante d'apprentissage et d'émerveillement.

Une question de confiance

Une récente étude effectuée au Québec par le département de sociologie de l'Université d'Ottawa voulait sonder les préférences des Québécois au chapitre de la confiance. Ainsi, on leur a demandé quelles étaient les personnalités qu'ils trouvaient le plus crédibles.

Ce sondage a recueilli les opinions d'un échantillon représentatif de près de 300 Québécois. Il a révélé quelques surprises mais aussi des constats qui devraient nous en dire long sur la société qu'on devient. Par exemple, on a décerné les premiers honneurs à ceux qui défendent des idées nobles : « Dans notre société en pleine confusion, les gens vertueux sont perçus comme des phares dans la nuit. »

Voici le « top five » du palmarès des personnes qui se sont classées en tête de liste de ce sondage :

1. Emmett Johns, « Pops », le fondateur de l'organisme Dans la rue.
2. Hubert Reeves, astrophysicien et écologiste.
3. Gilles Julien, pédiatre social .
4. Jean Lemire, cinéaste et défenseur de la planète bleue.
5. Ex aequo : Pierre Bruneau, Guylaine Tremblay, Alexandre Despatie.

Et la liste continue ainsi jusqu'à la 41e place obtenue par Stephen Harper. Je ne vous ferai pas l'énumération complète de ce classement mais disons qu'on y retrouve des personnes que j'aurais aussi pu choisir (Roméo Dallaire, Laure Waridel, Richard Desjardins) et d'autres qui me font douter du fait que j'appartienne bel et bien à cette société québécoise parce que je ne comprends vraiment pas pourquoi on les a considérées comme « dignes de confiance » (Guy Laliberté, Michael Ignatieff, Julie Snyder, Paul Desmarais, Jean Charest, Justin Trudeau, Pierre Karl Péladeau, Stéphane Gendron, Patrick Roy, Stephen Harper).

C'est ce dernier groupe qui a semé le doute dans mon esprit : Cou'donc, suis-je réellement Québécoise? Si oui, je ne suis vraiment pas représentative de la société dans laquelle je vis... Et vous?