dimanche 7 juin 2009

Pauvre ti chou...


Photo : Vendredi 5 juin 2009, midi trente environ, photo prise par Dominic Leclerc. Cette fois-ci, plus que jamais, je vous rappelle que vous pouvez cliquer sur la photo pour l'agrandir.

Pauvre ti chou...

On n'a pas vu ça souvent, un orignal traverser à la nage le lac Osisko pour s'en venir au centre-ville de Rouyn-Noranda... Moi, j'étais chez Isa et Dom, en train de jouer avec Félixe et comme Dominic a son atelier de travail à la maison, avec vue sur le lac Osisko, tout à coup nous avons été interrompues, Félixe et moi, dans nos risettes et ti-galops :

« Y a un orignal qui traverse le lac Osisko! » qu'il a dit, Dominic, les yeux grands comme des trente sous, avant de partir à la course en direction du quai, avec son appareil photo toujours prêt.

J'ai suivi de loin avec la petite dans les bras. C'est là que je l'ai vu, le pauvre ti chou...

Pour ceux et celles qui sont familiers avec Rouyn-Noranda, vous reconnaissez une partie de notre centre-ville : la promenade, la fontaine lumineuse, le pavillon Youville, le Centre hospitalier Rouyn-Noranda. Vous réalisez donc que notre ti chou était complètement perdu et affolé parce que peu importe dans quelle direction il nageait, tous les rivages à proximité le menaient au centre-ville...

Ce que je crois et que j'espère

J'ai hâte de savoir la fin de l'histoire du pauvre ti chou mais ce que je crois qui s'est passé, c'est qu'en cette saison, les mamans orignal ont leur nouveau bébé. C'est à ce moment qu'elles doivent faire comprendre au petit de l'année dernière qu'il est temps qu'il soit autonome. Souvent, on voit des petits d'un an être complètement perdus sans leur maman les premiers temps. Ils errent, ils se cherchent un territoire, de quoi manger, un peu de sécurité. L'eau, ça les sécurise, c'est leur élément, du connu pour eux. Je regarde le pauvre ti chou et il me semble qu'il n'a pas plus d'un an.

Il a dû arriver à la nage à partir du bout du lac Osisko qui n'est pas habité et c'est là qu'il fallait qu'il retourne pour retrouver un boisé et continuer son chemin vers la forêt plus loin mais comment faire comprendre ça à un si petit orignal affolé qui ne parle pas français?

Les agents de la faune, dans des cas comme ça, peuvent tirer une dose de somnifère (j'ignore comment ça s'appelle) sur l'animal pour l'endormir et ensuite le transporter en forêt où il se réveillera quelques heures plus tard mais ils ne pouvaient pas faire ça alors qu'il nageait et qu'il zigzaguait dans toutes les directions pour tomber toujours sur... du monde et un centre-ville. Que faire?

Prendre un bateau-moteur, bien connaître ses habitudes et son comportement, le suivre de loin, l'amener à nager dans une direction précise, fuir dans une voie sécuritaire pour retrouver un rivage plus sauvage et plus accueillant pour lui, à l'autre bout du lac, de l'autre côté de la Maison des soins palliatifs, sur le « chemin de la McDonald » comme le chantait Richard Desjardins dans « Un beau grand slow » : « Mais comme y a rien de plus plate/Qu'un film d'horreur dans une ville fantôme/Un peu plus tard ils sont allés/ Sur le chemin de la McDonald/C'était un de ces soirs si doux/Où tout va jusqu'au bout... » .

J'espère que c'est ce qu'ils ont fait mais j'ai hâte d'avoir des nouvelles!

---------------------------------------------------------------------------

Mise à jour le 8 juin :

J'ignore qui est cette personne mais je la remercie d'avoir laissé un commentaire anonyme à la suite de ce billet, en nous donnant le lien pour aller lire la fin de l'histoire telle qu'elle sera publiée dans notre hebdo local La Frontière de vendredi prochain, une histoire encore plus rocambolesque que je croyais avec une belle fin comme je les aime, à la Walt Disney!

Avec l'article de La Frontière, ne manquez pas toutes les photos du journaliste Patrick Rodrigue. Là aussi, vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir de plus près, ça illustre très bien toute l'histoire!

Finalement, notre pauvre ti chou, il était pas mal sociable! Il s'est payé comme une tournée des grands ducs, il s'est même rendu à l'avance pour les retrouvailles du Bronx puisqu'on l'a aperçu sur la 4e Rue dans le Vieux-Noranda... Sont pas tenables, les ados, des fois!



mercredi 3 juin 2009

Que feriez-vous à ma place?


Photo : Je l'ai prise samedi dernier, en fin d'après-midi, à l'heure de l'apéro, chez mon beau-frère et ma belle-soeur de Ste-Anne des Lacs dans les Laurentides. Le petit étang qui passe au fond de la cour foisonne de vie, ici on aperçoit les deux outardes qui y ont élu domicile pour la saison, semble-t-il. J'y ai vu aussi un grand héron, beaucoup de canards, des oiseaux à profusion, un renard au pas sautillant tellement mignon et dimanche matin, un chevreuil, juste comme on s'en allait. Cette photo n'a rien à voir avec mon billet d'aujourd'hui, enfin, si vous y voyez un lien, dites-le moi!

Que feriez-vous à ma place?

Oui, c'est ça, vous avez bien compris, je vous demande conseil... J'aimerais avoir votre avis mais aussi bien vous prévenir, ce n'est pas certain que je suive votre conseil à la fin!

Vous savez, ces retrouvailles qui s'organisent pour revoir la gang de l'école, du village, du quartier, de la promo du Cégep ou de l'université de telle année? Chaque fois que j'ai été conviée à des rencontres du genre, j'étais là. Je n'aurais jamais manqué ça pour tout l'or du monde. Par exemple, à l'été 2007, il y a eu des retrouvailles de notre gang du secondaire pour célébrer nos 50 ans et j'y étais, Crocodile Dundee aussi, évidemment, puisqu'on faisait partie de la même gang à l'époque et maintenant. Ce furent des retrouvailles formidables et pleines de surprises.

En 1988, lorsqu'il y a eu les célébrations des 25 ans de Matagami, notre famille avait été invitée puisqu'on avait été parmi les pionniers de cette ville minière que nous avions vu naître et où j'ai été si heureuse tout au long de mon enfance et de mon primaire, là où tout était possible. Bien sûr que j'y étais et j'y ai vécu des moments inoubliables, riches en émotions de toutes sortes.

Est-ce que les mariages et les décès dans nos familles élargies ne sont pas aussi des occasions de retrouvailles où nous reprenons contact avec tout notre monde? Malheureusement, on se marie moins qu'avant dans nos familles mais on continue de mourir de temps en temps...

Dans le quartier Notre-Dame à Noranda, où j'ai habité à partir de l'âge de 12 ans et où ma mère habite encore, il y a une belle gang qui organise des retrouvailles du quartier qui s'appelle aujourd'hui « le Vieux Noranda » ou encore « Le p'tit Plateau » mais qui s'appelait dans le temps « le Bronx ». L'événement s'intitule d'ailleurs « Retour dans le Bronx », il se tiendra à l'aréna Dave Keon le 4 juillet prochain, ils attendent donc pas mal de monde!

Déjà au printemps, je l'ai su par téléphone et par courriel par 4 personnes différentes qui me demandaient de faire circuler l'information, ce que je me suis empressée de faire. On a voulu que je fasse partie du comité organisateur mais je ne me suis pas impliquée davantage que ce que je faisais déjà. Je n'ai même pas encore répondu à l'invitation et pourtant, la date limite était le 1er juin...

Pourquoi?

Je ne le sais même pas. Je ne me reconnais plus, ce n'est tellement pas mon genre d'hésiter comme ça. J'aime le monde, j'ai une excellente mémoire, je sais que je reconnaitrais instantanément tous ceux qui reviendront dans le Bronx pour la circonstance.

Même que Vézoune est venue me voir il y a deux semaines pour me convaincre. Si je n'y vais pas, elle n'ira pas non plus, elle insiste. Ça me met comme un petit peu de pression! Quand je lui ai demandé si Claire et Ginette, les soeurs P allaient descendre des Laurentides et de l'Outaouais, elle m'a appris que Claire était décédée l'été dernier d'un cancer... J'ai eu un choc, je ne l'avais même pas su...

Ensuite, j'ai appris par Claudine ou par mon vieux chum Daniel D qui est dans le comité organisateur que Jean-Jacques et Claude étaient introuvables, que Daniel L (mon amourette d'adolescence qui ressemblait à John Lennon) est mort d'un cancer, que sa soeur Joane s'est suicidée quelques années plus tard, que Roger qui habite Montréal depuis au moins 30 ans a d'énormes problèmes de consommation, qu'il n'a même pas de dentier, que Paradise est rendue qu'elle marche à côté de ses bottines à force de prendre trop de médicaments entre deux hospitalisations mais au moins, il y a une bonne nouvelle, Léo qui vit à Montréal maintenant est sorti du garde-robe et il est heureux avec son conjoint d'origine espagnole!

Magraine va descendre de Barrie, Ontario mais lui, ça me tente pas trop de le revoir, on l'appelait aussi Scotch Tape, parce qu'il était collant, ou La Main Grimpante, pour des raisons évidentes, et je présume qu'il doit être aussi innocent que dans le temps! Liette va venir de la Rive sud avec Maryse qui va en profiter pour visiter sa mère qui habite encore à Rouyn-Noranda. Et il y aura sûrement quelques membres des familles K et P, ils étaient 17 enfants par famille, mais ceux qui viendront seront-ils ceux que j'ai bien connus et qui étaient de mon âge? Quant à Jean, Sylvie, Richard, Lucie, puisqu'ils n'ont pas quitté la ville, je peux les revoir n'importe quand.

Crocodile Dundee habitait à quelques rues de chez moi dans le même quartier mais lui, c'était vraiment dans le coeur du Bronx. « Il y a même eu un meurtre dans ma rue! » qu'il dit tout le temps parce qu'il a été traumatisé quand le père de Michel B avait tué la bonne femme d'un coup de fusil en revenant de la mine. Il n'en garde aucun bon souvenir du Bronx, surtout que son chum Ghislain est mort l'année dernière et quant à son autre grand chum Dagosse, de son vrai nom Dagostino, il est sûr qu'il doit avoir fini sa vie fusillé par la mafia italienne à Montréal. Pauvre Dagosse... Crocodile Dundee répète depuis des années que s'il gagne un jour des millions, il va acheter tout le quartier... pour le dynamiter! « Ça va être le plus gros blast de mine qu'on aura jamais entendu » qu'il dit... Donc, il ne mettra pas les pieds là, il est formel là-dessus!

R.S.V.P. avant dimanche

Ce qui m'incite à ne pas vouloir participer à ces retrouvailles, au fond, c'est que j'ai d'extraordinaires souvenirs de tout ce monde, amis et voisins, de ce que j'y ai vécu à cette époque-là, on parle des années '70. Je pense que je voudrais les garder intacts le plus possible. Et vous, que feriez-vous à ma place? J'ai promis à Vézoune de la rappeler au plus tard dimanche.

jeudi 21 mai 2009

Plaisirs démodés


Photo : L'été dernier, sur la rivière des Outaouais aux alentours de ce qu'on appelle Rapide Six. Les centrales hydroélectriques de Rapide Deux et Rapide Sept ont modifié par endroits le débit original de la rivière et autour de ma petite île à moi toute seule (!) que vous voyez là, subsiste encore beaucoup de courant, vestige de ces rapides d'alors qui cascadaient sur les rochers que les Algonquins nommaient « Rapide Six ».

Plaisirs démodés

Ça s'appelle de la visualisation ou peut-être de la méditation ou encore rêver en couleurs... Quand ça va trop vite, que je voudrais fuir une situation stressante ou étouffante pour y voir plus clair, que j'ai besoin de me reposer le p'tit coeur survolté, je n'ai qu'à fermer les yeux et me téléporter comme par magie là où personne ne peut m'atteindre : MON île à Rapide Six est assez souvent une destination de choix pour mes voyages improvisés au pays de mon imaginaire. Il y a aussi la plage de la Dune-du-Sud, à Havre-aux-Maisons aux Iles de la Madeleine et quelques autres endroits aussi comme le parc Aiguebelle en Abitibi, la forêt enchantée à Ville-Marie, au Témiscamingue, le marché By à Ottawa, le village de Wakefield en Outaouais où je peux marcher pendant des heures et des heures le long de la rivière Gatineau.

Ce sont là des plaisirs accessibles à n'importe qui, n'importe quand, n'importe où, il suffit de fermer les yeux et de se laisser envahir de paix, de calme, de silence et de tout ce qu'on veut. Je ne me sens absolument pas coupable d'abuser de ces voyages, je les considère comme des soins de santé essentiels qui ne coûtent rien au Ministère de la Santé et des Services sociaux! (Non, je ne dirai rien sur l'idée farfelue qu'a eue Marguerite Blais d'embaucher des clowns dans les CHSLD alors que les infirmières et les auxiliaires sont cernées jusqu'au nombril et qu'on coupe encore des postes dans le réseau de la santé et des services sociaux!...)

Mais c'était de plaisirs démodés que je voulais vous parler... Il y avait cette chronique des plaisirs coupables que j'aimais écouter à la Première chaîne de Radio-Canada où des gens connus venaient partager avec nous les chansons qu'ils aimaient écouter en cachette, ces « inavouables » qui nous plongent dans des états seconds. Moi, c'est de la musique de mononk qui me fait cet effet-là. De la guitare, du violon, de l'harmonica, des chansons anciennes, très souvent qui viennent des Iles de la Madeleine, qui racontent des histoires de mer et de bateaux, de pêcheurs, de matelots, de capitaines, d'îles et de voyages, de naufrages et de libertés.

Autrement, j'aime toujours entendre des airs démodés comme celui-là : « Laisse mes mains sur tes hanches » ou encore « Inch Allah » de Adamo. Dans mes plaisirs coupables ou démodés, j'ajoute aussi les chansons de Moustaki, plusieurs d'entre elles, et de Peter, Paul and Mary, Cat Stevens, Simon and Garfunkel, Claude Gauthier, Gilles Vigneault, Félix Leclerc, Claude Léveillée (Le cheval blanc surtout) et tout ce que j'écoutais à l'adolescence, que j'aime encore. Il y a de la musique qui ne se démode pas. Comme les chansons de Richard Desjardins.

Voici en vrac quelques-uns de mes plaisirs coupables et/ou démodés autres que musicaux :
  • M'asseoir sur le quai un soir de lune et écouter les huards
  • Veiller au feu une petite gang
  • Regarder les perséides en août ou les aurores boréales les bons soirs
  • Voir fleurir mes tulipes, forget-me-not, pivoines, lys, avec des annuelles au travers
  • Lire par un après-midi pluvieux quand la fatigue me gagne irrésistiblement et que je m'abandonne avec le livre qui me tombe dans la face
  • Marcher en forêt sous la pluie (l'odeur.... hummmmm)
  • Faire rire Félixe
  • Me baigner
  • Retrouver un beau 5 $ dans un manteau d'été qu'on ressort au printemps (la seule fois où je m'achète des billets de loterie!...)
  • Revenir de la ville quand il fait chaud à mort et me plonger dans mon lac en arrivant
  • Débarquer sur une île, n'importe laquelle
  • Aller cueillir des tites fraises, framboises, bleuets et tout ce qui nous est donné dans la nature
  • Acheter mes légumes frais des producteurs d'ici au P'tit marché public du Vieux Noranda
  • Faire des confitures et les offrir après avoir « habillé » les pots de petites jupes et de rubans!
  • Photographier un orignal qui bouffe des plantes aquatiques
  • Faire bouillir une branche de sapin dans un peu d'eau quelques minutes et me saouler les narines pendant des heures
  • Et j'en passe et des meilleures.

Je suis à l'écoute si vous avez d'autres idées pour enrichir et compléter ma liste de plaisirs d'été démodés mais indémodables!

En attendant que la saison de l'été soit bien installée au Québec, je vous fais ma petite publicité annuelle pour vous inciter à découvrir ou à redécouvrir l'Abitibi-Témiscamingue. C'est hier soir qu'était lancée officiellement la campagne 2009 de l'Association touristique régionale (ATRAT) et je vous donne le lien qui vous mènera à leur site web où vous pourrez entendre la voix d'Isabelle qui « enchante » la publicité de 30 secondes de Tourisme Abitibi-Témiscamingue 2009, réalisée par son conjoint, Dominic. Vous la trouverez en bas à gauche de la page d'accueil :

http://www.tourisme-abitibi-temiscamingue.org/

Le thème de cette année : « L'Abitibi-Témiscamingue, à bras ouverts »

Un autre site qui n'est pas officiellement relié au tourisme mais que je considère comme un petit bijou pour partager « les merveilles de l'Abitibi-Témiscamingue », c'est le projet père fils de Jocelyn et Jean-Michel, le site des Merveilles de l'Abitibi-Témiscamingue dont vous trouverez le lien en haut à droite de cette page et qui accueillera bientôt son 150 000ième visiteur :

http://merveillesabitibi.piczo.com

Allez-y faire un clic en passant, ça leur fait toujours plaisir d'avoir de la visite!

samedi 9 mai 2009

On poursuit dans la légèreté!


Photo : J'ai beau chercher, je ne sais pas du tout qui a pris cette photo de nous trois. En vacances, à l'été 1996, nous nous étions arrêtés pour manger à ce restaurant de Sainte-Adèle. Peut-être avions-nous demandé à quelqu'un de nous prendre en photo? En tout cas, Isa avait cet âge-là au moment où elle a écrit ce qui suit.

On poursuit dans la légèreté!

Mardi de cette semaine, j'ai retrouvé dans un vieux cahier des écrits d'Isabelle alors qu'elle avait 9 ou 10 ans. Rien de bien extraordinaire là-dedans, Isa a toujours écrit, c'est un réflexe naturel chez elle aussi, une réponse à tout, un exutoire, une thérapie, une manière de réfléchir ou de régler des comptes, des inquiétudes, des questionnements et des tourments. Je ne crois pas qu'elle tienne ça de son père!

Donc, mardi dernier, Isa et Félixou, la reine des p'tits minous, sont venues faire un tour à la maison parce qu'on préparait ensemble la petite fête qu'on ferait à Dominic au souper pour célébrer ses 27 ans. Alors, j'ai montré à Isa ma trouvaille et on a tellement ri de relire ce qu'elle avait écrit que je lui ai demandé si je pouvais partager ça avec d'autres. Elle a dit oui.

Pour vous mettre dans le contexte de l'époque, Isa allait à l'école de D'Alembert, un petit village pas loin du lac Dufault. Aujourd'hui, elle se réjouit d'avoir fait tout son primaire dans une si sympathique petite école de campagne mais dans le temps, elle aurait bien aimé aller à l'école « en ville », dans une des nombreuses écoles primaires de Rouyn-Noranda. Elle a toujours aimé ses enseignantes, l'école, c'était tellement un univers fait pour elle que ses études la mèneront assurément à en faire sa profession. Mais dans son école de campagne, il y avait le directeur. Celui-là, elle avait bien des reproches à lui faire et c'est en écrivant qu'elle avait décidé de régler ses comptes, de faire sortir le méchant! Je vous retranscris donc très fidèlement son texte, en y laissant ses fautes de français même, le seul changement que je ferai, ce sera de taire le nom de famille du directeur. Faudrait pas se faire poursuivre en justice quand même!

« Rapport face à mon école

À l'école, je me tien avec Audrey, Sarah et compagnie. C'est vraiment un trou mon école! M. Claude ......, le directeur, est vraiment tarlat. Ey! Avez-vous déjà vu ça un directeur qui dit à toute l'école (de la première à la 6e année) : - Cette récréation, toute l'école devra se pratiquer à circuler dans l'école. Ça fack toutes les classe on s'est pratiquer à monter les escaliers, s'habiller, redescendre les escaliers, les remontés, se désabiller, se rabiller, descendre les escaliers. Résultat? Ben le lendemain c'était pas mieux! Ça fack là, le directeur s'est décidé de passer ses récrés à dire à l'intercom :

- Chut! Chut! Silence je vous prie. Chut! Chut! Pis là il crache casiment dedans l'intercom! Résultat? Depuis deux jours l'intercom marche plus! Après ça à toutes les fois que la cloche sonnait pour aller dehors, ils mettaient de la musique de relaxation! Non mais il y a des limites! Après ça, l'intercom était encore briser. Il y a un réparateur (au noir ou ben de la parenté au directeur) qui est venu pour la réparer. Pis vous devinerai jamais! Le monsieur en question a passé 15 minutes à dire : - Un deux, un deux, ça marche tu?

On a un globe terrestre à l'école. L'hémisphère Nord pis l'hémisphère sud est pété en deux. Mais là, le pas vite de directeur a décidé de le recoller avec du scotch tape. C'était pas si pire mais lisez la suite. Il a collé ça tout à l'envers. Me semble que quand la Russi est avec le Mexique pis que le Canada est avec l'Afrique, c'est parce qu'il y a un petit quelque chose qui tourne pas rond avec le globe!

Faut que j'arrête de dire ça... Aujourd'hui, à l'école, j'ai beaucoup rit parce qu'on avait de la bibliothèque. Moi pis Sarah on les a toutes lues les livres. Y en a pas un modit qu'on a pas lu. Ça fack on s'est tapé des beaux petits romans de princesses recommandés pour enfants à partir de 7 ans à 10 ans. Pis y date depuis 20 ans. Dans la petite pochette à l'arrière du livre qui sert à étamper, il y a un prénom très vieux qui y est inscrit et c'est le prénom de la dernière personne à avoir prit ce livre. C'est en 1976. Youhou! Ça fait un boute! Les pages sont jaunies, la moitié arracher pis barbouiller. Ho! Un maudit livre laite! Je m'excuse mais ça fait du bien de lâcher son foue.

Tout ça pour dire que notre école a même pas assé de BUDGET pour se payer des livres neufs. Bon, c'est assé le chialage! »

jeudi 7 mai 2009

Essayez donc ce lien...

Posted by Picasa


Essayez donc ce lien là pour accéder à mon album Picasa...


http://picasaweb.google.ca/zoreilles2


Comme le suggérait Freda, vous pouvez en faire un copié-collé d'abord et ensuite accéder à mon album Picasa. Je suis désolée de n'avoir pas réussi à vous rendre l'opération plus simple... Quand vous arriverez là, vous verrez une image, cliquez dessus, et vous y verrez deux images, ce sont deux petits bouts de films où l'on peut entendre, si on tend bien l'oreille, comme des bruits de tintements de clochettes comme le disait si justement Rosie. En personne, on l'entendait mieux encore, ce bruit de clochettes couvrait tout le reste du bruit ambiant mais quand même, ça vous donne une petite idée!

Les glaces chantent aujourd'hui



Posted by Picasa

Photo 1 : Ça se passe présentement, ici maintenant, à mon lac Dufault, alors que cette masse d'eau dont je me m'ennuyais tellement est en train de complètement se libérer de sa glace. J'ai pris quelques photos mais ce n'est pas du tout la chose extraordinaire que je voulais partager avec vous alors...

Vidéo 1 : Sur mon appareil photo numérique démodé, je viens de me souvenir qu'il y avait une option vidéo dont je ne me sers jamais. J'ai donc « filmé » images et sons cette musique exceptionnelle que je voulais vous faire entendre lorsque les glaces chantent. Sur mon ordinateur, je peux voir cette vidéo mais je crains que je ne puisse vous l'amener jusqu'ici... Ah si vous saviez comme je regrette d'être aussi nulle en entourloupettes informatiques et virtuelles!

Les glaces chantent aujourd'hui

Je suis tellement énervée là... Je voudrais si tant tellement beaucoup partager ça avec vous tous... C'est que le phénomène est rare, magique, envoûtant, en tout cas, comprenez par mon énervement que ça n'arrive pas souvent et qu'il faut que j'en profite, que je retourne sur le quai au plus vite pour entendre ça pendant que ça se passe...

Le lac Dufault est toujours un des derniers à « caler » dans notre région. Pourquoi? Parce qu'il est assez grand, assez profond et on dit que c'est un lac de source. Par exemple, le lac Osisko qui est situé au centre-ville de Rouyn-Noranda est déjà calé depuis mardi dernier, donc le 5 mai. Le même jour, le lac St-Jean (ça, c'est big) était aussi officiellement complètement libéré de ses glaces.

Quand la glace est, comme on dit aux Iles de la Madeleine, « sur ses puyinques », c'est qu'il ne lui reste « plus rien que » quelques jours ou quelques heures à vivre. Il y a une jolie expression québécoise qui dit que « le lac est en chandelles » parce que si l'on prend une pelletée de cette glace défaite, on s'aperçoit qu'il s'agit d'une agglomération de plusieurs petits glaçons qui ont la forme de chandelles qui s'entrechoquent les uns contre les autres.

Et si l'on est extrêmement chanceux, quand le phénomène se produit par une journée de vent pas trop fort ni trop faible et qu'on est à proximité de l'eau, c'est là qu'on entend la plus merveilleuse musique qui soit : les glaces chantent!

Je vous jure que j'ai rien bu ni rien fumé. Je suis sobre mais trop émerveillée, ébahie, subjuguée, enchantée. Est-ce que quelqu'un pourrait me dire comment transférer cette vidéo que je peux voir sur Picasa dans mon ordi et vous l'amener jusqu'ici? Parce qu'il faut que vous entendiez ça, que j'ai vraiment tout essayé et là, j'ai juste hâte de retourner dehors!

Je ne peux pas vous décrire ce son-là... C'est.... Comme des petits glaçons qui s'entrechoquent délicatement dans un verre de scotch, vous savez, la petite musique que ça fait, là? Mais en concert avec la brise légère là... Comme multiplié par mille là... En tout cas, mes zoreilles se saoulent de cette musique en ce moment, je vous écris ça de mon bureau, la porte patio ouverte pour ne rien manquer et je suis incapable de travailler! L'entendez-vous?


samedi 2 mai 2009

Moi aussi, Marc...


Photo : Ne me félicitez pas pour cette photo, elle a été prise en 2008 par la caméra espion que nous installons près d'une saline à notre camp. Cet appareil photo est déclenché par une présence humaine ou animale et il prend ses plus beaux clichés durant la nuit et à l'aube, en tout cas, chez nous, c'est comme ça, il faut croire que les animaux se déplacent surtout dans ces moments-là. On voit ici une maman orignal et son petit. Je vous rappelle que vous pouvez cliquer sur la photo pour l'agrandir.

Moi aussi, Marc...

Je ne compte plus les fois où ça m'est arrivé... De vivre quelque chose de si intense, de ressentir des émotions si entremêlées que je ne savais pas quoi en faire. Pleurer? Non. Penser? Non plus. En parler? Surtout pas. Me changer les idées? Pas capable. Oublier? Ce serait fuir. Alors, j'écris.

J'arrive de la résidence pour personnes âgées où j'ai passé l'après-midi. J'avais apporté avec moi mon nouveau portable pour montrer à ma belle-maman les dernières photos de Félixe et faire des bisous de bonne fête à son amoureux qui célébrait hier ses 93 ans. Je voulais profiter de l'occasion pour passer dire bonjour à ma tante Marie-Jeanne, à Adéline, à Julienne et à Marc. Il y avait trop longtemps que je n'avais pas vu Marc et je pensais souvent à lui dernièrement.

J'ai beaucoup d'intuition. Ça ne relève pas de la magie mais de l'hypersensibilité. En me dirigeant vers la sortie, au rez-de-chaussée, je n'ai pas utilisé le chemin le plus court pour me rendre à ma voiture mais j'ai fait le détour par la salle à dîner, au cas où je verrais Marc. Je n'ai donc pas été surprise de le trouver là, en train de se verser un café.

« Hé que chu content de te voir! » qu'il me dit avec son sourire et ses yeux bleus particulièrement lumineux aujourd'hui.

« Moi aussi, Marc, même que je vous cherchais un peu, je pense, mon intuition m'a amenée jusqu'à vous! »

Bisou bisou sur nos joues, tout à la joie de nous revoir comme de vieux amis, nos exclamations s'exprimaient tout en rires et en sourires. Marc voulait tout savoir et tout me raconter en même temps. J'ai senti un petit malaise chez lui quand il s'est appuyé à sa marchette, son tremblement aussi quand il a pris son café dans la machine distributrice, il n'a rempli sa tasse qu'à moitié...

« As-tu le temps qu'on jase un peu? Je voudrais voir ta petite, tu dois avoir des photos » qu'il me dit.

« Certain que j'ai le temps, Marc, et j'ai mieux que des photos, je vais vous montrer sa belle tite face en gros plan sur mon portable! »

Après 3 ou 4 photos de Félixe, j'ai refermé mon portable. Marc était de toute manière sous le charme de la petite, il n'y avait rien à rajouter et je voulais être toute à son écoute pendant qu'il me racontait que son fils venait de partir de la résidence, qu'il était venu le voir avec ses deux petits-fils, des jumeaux de 13 mois. L'arrière grand-père revivait en me le racontant chacune des minutes qu'il venait de passer avec eux, les jumeaux si drôles qui prenaient sa marchette pour un taxi et lui qui les poussait! Marc était encore plus joyeux que d'habitude et ça me faisait tant plaisir de le voir ainsi, j'en oublais qu'il m'était d'abord apparu pâle, amaigri, tremblant, avec une difficulté d'élocution inhabituelle et sa marchette.

J'ai toujours vouvoyé Marc. Je l'ai toujours admiré aussi, ce charmant monsieur de 83 ans qui fait partie de mon paysage, de mon voisinage immédiat, depuis que j'ai 12 ans. Sa femme et lui étaient de bons amis de mes parents. J'ai aussi travaillé avec Carmel, sa femme, quand j'étais jeune. L'affection entre eux et moi m'a toujours semblé réciproque et naturelle. Ils ont eu 3 fils à peu près de mon âge mais pas de filles. Je crois qu'ils m'avaient un peu adoptée. Marc était un client régulier quand je travaillais comme étudiante au Noranda Bakery ou chez Lou's Tobacco Shop.

Il y a quelques années, Carmel est décédée. Marc me parlait toujours d'elle, comment elle était partie sereine, comment il la trouvait belle, comment il l'avait aimée et qu'il l'aimait encore même après sa mort. Il me disait : « Toi, tu le sais, hein? » et je lui disais que oui, oui, je le savais, ça, y avait pas de doute. Et sa joie de vivre reprenait le dessus, on parlait de tout et de rien, on aurait pu discuter pendant des heures, lui et moi, d'ailleurs, on l'a fait souvent.

Donc, cet après-midi, après notre conversation joyeuse, il y a eu un petit silence qui n'était pas lourd du tout mais qui était là, respectueux du temps précieux qu'on passe ensemble, un instant de silence qui s'imposait de lui-même. J'ai écouté ce silence. Puis, Marc m'a touché le bout des doigts très doucement et il m'a dit le plus naturellement du monde, les yeux dans les yeux, mais avec une sérénité déconcertante, presque troublante, que sa marchette, ses tremblements, ses problèmes d'élocution, son amaigrissement, sa mémoire chancelante, étaient les conséquences d'une maladie dégénérative dont il se sait atteint depuis peu. Il ne voulait pas me la nommer parce que c'était trop difficile à prononcer mais c'en était une 22 lettres!

À partir de là, je l'ai tutoyé, j'ignore pourquoi, ça s'est fait instinctivement, sans le faire exprès, c'est seulement maintenant que j'y repense. Nous avons parlé presqu'en chuchotant toute l'heure qui a suivi. Le temps s'était arrêté. Marc m'a parlé de mon père, comment il l'avait aimé, son sourire, sa bonté, son charisme, son air de p'tit gars, sa personnalité attachante, il m'a comparée à lui... Il m'a redit comment il aimait Carmel, comme elle était belle et qu'elle aimait la vie jusqu'au dernier instant. Il espérait aller la rejoindre bientôt, sans traîner dans les hôpitaux, il souhaitait que tout se passe dans la douceur pour lui comme ce fut le cas pour elle. Il a insisté pour me dire qu'à 83 ans, la vie avait toujours été sensationnelle, qu'elle l'était encore maintenant, malgré sa maladie de 22 lettres, qu'il était reconnaissant d'avoir vécu tant de bonheur, que chaque journée avait ses moments heureux, la preuve, qu'il m'a dit, c'est qu'il en avait eu deux immenses aujourd'hui, voir ses petits jumeaux de 13 mois et jaser avec moi...

Je n'ai jamais vu si lucide et si serein que Marc devant la maladie et l'échéance prochaine qu'il souhaite imminente et, selon son voeu, dans la douceur. Cette conversation restera à jamais gravée dans mon coeur.

Au moment de nous quitter, je n'allais sûrement pas lui dire à bientôt, à la prochaine, au plaisir. Alors, je lui ai dit que j'avais été heureuse de le connaître depuis toujours, de le voir aujourd'hui, que je considérais cette rencontre comme un cadeau de la vie et que je le remerciais infiniment pour tout. Mais surtout, je lui souhaitais de réaliser son rêve ultime, que j'étais certaine que la Vie allait lui accorder cette faveur. On a eu les yeux pleins d'eau tous les deux et on a échangé un sourire sincère. Pendant que je boutonnais mon manteau et que je m'affairais à ranger mon portable dans son sac, il m'a dit : « Francine, je t'aime beaucoup » . Et là, pas d'eau dans les yeux, ni de son côté, ni du mien. Juste des sourires attendris. J'aurais aimé ça lui répondre ce que j'ai écrit comme titre à ce billet mais j'en étais incapable, j'avais la gorge nouée, pas moyen de prononcer un seul mot, tiraillée entre plein d'émotions que je n'arrive pas encore à démêler.

Alors, que faire? Pleurer? Penser? En parler? Me changer les idées? Oublier?

Écrire.