Photo 1 : Samedi dernier, dans ma « maison dans les arbres », Isabelle et Félixe espéraient voir un orignal, un castor, une loutre, un lynx...
Photo 2 : « Toi, Mamie, est-ce que t'as déjà fait dodo dans ta maison dans les arbres? »... « Non, mais j'y ai passé de longues heures, par exemple, surtout à l'automne! »
Photo 3 : « Ça chatouille des vers de terre, c'est drôle! »
Photo 4 : « Je veux pêcher moi aussi... » (Papi lui a patenté une canne à pêche tronquée, avec un moulinet, une ligne 2 livres test, un hameçon très coloré mais pas de crochets. Faut pas lui dire à la petite, chut, mais ça m'arrache le coeur de constater toute son espérance à chaque fois qu'elle ramène sa ligne et qu'elle constate « Non y en a pas de poisson »...)
Photo 5 : Les pies ont toujours faim. « T'as vu, elle a mangé tout mon pain? »
Photo 6 : « Regarde le gros bouquet que j'ai cueilli, c'est pour Maman, mais elle va partager avec toi, Mamie ».
Photo 7 : « Je suis capable de nager toute seule! ». (Une trouvaille de ses parents, un costume de bain avec flottaisons intégrées dans le haut du corps, sur le ventre et sur le dos. Belle invention!...)
Photo 8 : Qu'est-ce que tu fais, Félixou? « Je fabrique un lac!... avec une île aux sables, des arbres dessus, des bancs pour s'asseoir, ça va être beau, hein? C'est pour les grenouilles! »
Photo 9 : « Viens-tu Mamie avec nous dans la rivière? ». Euh non, j'ai pas mon costume de bain. « Ça fait rien, baigne-toi en bobette! », je vous avoue que ça m'a quasiment tenté de l'écouter!
Mots d'enfant
C'était une fin de semaine extraordinaire de simplicité, de calme, de nature et de bons moments. Elle signifiait aussi la fin de nos vacances, dans mon cas des semi-vacances et dans le cas des enfants, une petite fin de semaine au campe!
J'ai toujours trouvé que les tout petits savaient nous ramener à l'essentiel. Qu'ils ont une sagesse et une philosophie auxquelles on devrait plus souvent prêter l'oreille pour s'en inspirer... Un art de vivre qu'on oublierait facilement s'ils n'étaient pas là pour nous rappeler à l'ordre de temps en temps.
Nous avons toujours eu l'habitude à la maison de nous demander entre nous, à propos de tout et de rien : « Qu'est-ce que t'as le plus aimé? » Personnellement, je trouve que ça ouvre la porte à des échanges agréables et constructifs, à une certaine reconnaissance à la vie, à des mercis et à des mots doux, à l'appréciation de ce qu'on a plutôt qu'à la recherche de ce qui nous manque, à une meilleure connaissance de soi et de l'autre, etc.
Alors, autour de la table où l'on dégustait du bon doré frais pêché, on jasait de cette belle journée passée ensemble et on a demandé à Félixe ce qu'elle avait le plus aimé après avoir joué avec les vers de terre, donné du pain aux pies, été dans la maison dans les arbres à Mamie, s'être baigné, avoir nagé, avoir pêché, avoir construit un lac pour les grenouilles, avoir cueilli un gros bouquet de fleurs pour Maman et Mamie et s'être jetée à l'eau avec toute la famille dans la rivière.
Elle a réfléchi un moment, elle ne répondait pas. On lui a redemandé « Qu'est-ce que t'as le plus aimé? » et elle a finalement répondu en deux mots, deux petits mots, tout réfléchis, avec un aplomb incroyable et beaucoup de sérieux :
« D'être là »
C'est tout.
