Photo 1 : Ce matin, peu après 8 heures 30, Félixe et moi arrivions dans le hall du Théâtre du Cuivre pour assister ensemble au Ciné-muffin, dans le cadre de la 30e édition de MON Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue.
Photo 2 : Comme on fait toujours d'extraordinaires rencontres au Festival, si on n'y présentait pas de films, on irait quand même faire un tour, tellement l'effervescence est grande et l'ambiance, festive! Ici, des retrouvailles chaleureuses avec Mahée. À noter que sur les photos 1 et 2, Félixe a son bulletin de vote qu'on lui a remis à l'arrivée, auquel elle tient beaucoup on dirait, comme une cinéphile avertie!
Photo 3 : Ça fait déjà plusieurs fois que je vais au cinéma avec elle mais dans le cadre du Festival, pour le Ciné-muffin, c'était pour nous deux une grande première. Quand on lui demande ce que fait Maman Isabelle, Félixe répond : « Elle travaille à l'école » et ce que fait Papa Dominic? Il fait des films!
Photo 4 : Cet après-midi, 15 h 05, dans un Théâtre du Cuivre à la fois survolté, à l'écoute, respectueux et recueilli (oui, ça se peut!...) on présentait en primeur mondiale le très attendu (avec une brique pis un fanal) Trou Story, film documentaire choc sur l'histoire de l'exploitation minière depuis 100 ans au Canada, signé Robert Monderie et Richard Desjardins.
MON Festival a 30 ans
Vous n'y échapperez pas encore cette année, voici que je m'amène avec des mots et des émotions qui se bousculent à la sortie, pour vous parler d'un événement culturel important, je dirais même un événement humain structurant primordial pour ma région et pour le Québec : le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, qui célèbre ses 30 ans d'existence. Pour moi, le Festival demeure une histoire d'amour depuis toujours et plus particulièrement depuis l'an 2000, lorsque j'y ai travaillé aux communications et que, grâce à une magie incroyable, je suis passée à travers un burn out... en travaillant! J'aurai toujours de la difficulté à en parler autrement qu'émotivement. Pour mille raisons.
Le FCIAT se déroule présentement, du 29 octobre au 3 novembre. Vous pouvez consulter leur site au http://www.festivalcinema.ca/ pour voir l'affiche, connaître la programmation complète, les activités connexes, lancements et expositions, les nocturnes, les tournées régionales et tout ce qui se greffe dedans et autour du Festival.
Je vous avoue bien franchement que j'écris ce billet « à chaud » en sortant de la projection de Trou Story qui m'a laissé sans mot, tellement ce film est gigantesque par l'histoire documentée et la vérité qu'il est le seul à pouvoir exposer de manière aussi dénuée d'artifice et de maquillage, et que pour reprendre mes esprits, j'ai besoin de me rebrancher le cerveau sur le Ciné-muffin de ce matin.
Le Ciné-muffin a fait des p'tits
Si le Festival a 30 ans, on peut supposer qu'il entre dans une belle période de maturité et qu'on commence collectivement à récolter des fruits qui ont été semés dès le départ par des passionnés. J'ai nommé Jacques Matte, Louis Dallaire et Guy Parent, bien connus ici et ailleurs dans le monde sous l'appellation « les trois mousquetaires ». Je pourrais vous en parler longtemps mais ils l'ont fait mieux que moi récemment quand ils ont dit : « Mille réunions n'auront pas eu raison de notre enthousiasme, préparer le Festival reste encore une fête! »
Ce matin, au Ciné-muffin, c'est à ça que je pensais quand je m'y suis présentée avec Félixe, ma petite-fille qui n'a même pas encore trois ans et qui représente tout à fait la relève cinématographique de demain. Nous attendaient là-bas, dans le hall, d'autres inconditionnels du Ciné-muffin, son autre mamie, Nicole, son autre papi, Guy, sa tante Ariane, et plein de ses petits amis avec leurs parents. Pourquoi ses parents n'y étaient pas? Parce que sa maman devait livrer hier soir une prestation musicale devant les 500 invités de marque de la soirée d'ouverture et que son papa, en fin de semaine, qu'est-ce qu'il fait? Des films! Il accompagne plusieurs équipes de tournage qui couvrent justement le Festival.
Dominic a 29 ans, il se souvient que, tout petit, il allait chaque année au Ciné-muffin avec ses parents, son grand frère, sa petite soeur, ses amis et leurs parents. Cette génération-là, qui a grandi avec le Ciné-muffin, sont aujourd'hui la relève des Gilles Carles, André Mélançon, Richard Desjardins, Robert Monderie, Paule Baillargeon, et tant d'autres cinéastes et réalisateurs, originaires d'ici, qui ont fait leur marque dans le monde du cinéma. Plusieurs d'entre eux sont aujourd'hui en début de carrière, d'autres ont déjà acquis une signature et une réputation solide et ils disent à la blague qu'ils font des films pour venir les présenter en primeur mondiale à LEUR Festival.
Trou Story
Il faut pourtant que j'y arrive... Bon. Vous savez où je me situe? J'aimais déjà ce documentaire choc avant même de l'avoir vu. C'est vous dire... Les billets se sont envolés en 10 minutes à peine alors que j'étais à l'extérieur de la ville et les passeports s'étaient vendus à la même vitesse en mon absence. J'étais résignée, j'allais le voir la semaine suivante seulement, quand on allait le présenter au cinéma commercial de Rouyn-Noranda. Après le Festival.
Mais la vie est bonne pour moi. Et j'ai des amis qui le sont tout autant. On connaissait l'importance de ça pour moi. À cause de... et de... et encore parce que... t'sais? Ça fait que j'ai eu deux chances plutôt qu'une d'aller le voir lors de la première, pour bien ressentir, entendre et voir tout ce qu'il y avait à voir, entendre et ressentir dans la salle, avant, pendant et après la projection de Trou Story, présenté bien sobrement avant la projection, par ses artisans, Desjardins/Monderie, qu'on sentait très émus, comme peuvent l'être des gars d'ici qui ont grandi dans une ville minière et qui ont respiré de la boucane de mine pendant toute leur enfance, leur adolescence et leur vie d'adulte. Juste ça, c'était déjà une garantie d'authenticité et une signature à nulle autre comparable. Sont rares, les hommes libres.
On a dit d'eux, avant même la sortie de leur film, qu'il signaient encore une oeuvre pamphlétaire... Pendant qu'au moins une centaine de lobbyistes de l'autre côté de la médaille s'affairent depuis un joli bout de temps à les discréditer ou amoindrir l'effet de leur charge très documentée, en les accusant de tout et son contraire, avec des moyens faramineux et des stratégies de communication efficaces, eux, Desjardins et Monderie, ont fait le film qu'ils ont voulu, librement, ils nous l'ont dit tout à l'heure et je les crois. Mais on peut imaginer que ça leur a coûté un bras, au point de vue de l'implication et de l'engagement. Ce sont des hommes de parole. Et d'images. Et de faits démontrés. Personne ne vous dira jamais ça. Sous aucun prétexte. Eux l'ont fait.
À défaut de voir bientôt sur vos écrans Trou Story, un documentaire que je vous suggère fortement, si vous n'aviez qu'un seul article à lire qui vous donnerait un son de cloche réaliste, je vous suggère celui-ci :
http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/entrevues/entrevue/15962-iTrou-Storyi-les-indignes.html?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B2_cinema_807_section_POS2
Il y a des films qui divertissent, d'autres qui racontent des histoires vécues, ou qui deviennent des « feel good movies » avec le temps. Certaines oeuvres cinématographiques font réfléchir, avancer, nous amènent à discuter, voir le monde autrement ou nous ouvrent des horizons jusque là inconnus et inexplorés. Trou Story est dans une catégorie à part, il changera le monde. Vous verrez. Et moi, encore sous le choc après avoir vu ce film, je dis simplement merci à Desjardins/Monderie. N'ayant plus de mots, je leur offre celui de George Dor qu'ils m'inspirent : « Tout homme qui se tient debout est le plus beau des monuments ».
Il y a des films qui divertissent, d'autres qui racontent des histoires vécues, ou qui deviennent des « feel good movies » avec le temps. Certaines oeuvres cinématographiques font réfléchir, avancer, nous amènent à discuter, voir le monde autrement ou nous ouvrent des horizons jusque là inconnus et inexplorés. Trou Story est dans une catégorie à part, il changera le monde. Vous verrez. Et moi, encore sous le choc après avoir vu ce film, je dis simplement merci à Desjardins/Monderie. N'ayant plus de mots, je leur offre celui de George Dor qu'ils m'inspirent : « Tout homme qui se tient debout est le plus beau des monuments ».
Comment je fête ces 30 ans?
J'ai mon passeport express. Et j'y ai ajouté quelques extras. Ce n'est pas le prix du passeport complet qui m'arrête, puisqu'il demeure très accessible, mais la disponibilité en temps me manque! Je rêve du jour où je pourrai « faire » le Festival au complet. Mais je me considère chanceuse, parce que cette année encore, je passerai mes après-midis de cette semaine à assister aux projections de courts, moyens et longs métrages des quatre coins du monde. En compagnie de ma gang de fous et fidèles. Surtout fidèles, je dirais...
J'y ferai encore des rencontres enrichissantes et inoubliables, je le sais parce que c'est comme ça tous les ans, pendant MON Festival. Mercredi après-midi, précisément à 14 h 37, juste avant la pause, je serai sûrement encore un peu fébrile, peut-être autant qu'en ce moment mais pour des raisons différentes, quand deux artisans du cinéma, des tout petits qui fréquentaient le Ciné-muffin des premières années, viendront à leur tour sur la scène du Théâtre du Cuivre nous présenter leur court métrage tourné l'été dernier, Baby Boom Town.
Mot d'enfant full Festival
Et pour vous laisser sur une note moins émotive (skuzez-moi mais aujourd'hui, c'est comme ça!...) j'aimerais vous citer ce mot d'enfant que je trouve absolument savoureux, peut-être parce qu'il est signé Félixe. Depuis quelques jours, on parle beaucoup du Ciné-muffin, et elle, à chaque fois, il semble qu'elle entende et interprète « cinéma-film », comme dans l'expression : « Mamie, nous autres on y va, hein, au cinéma-film? ». J'ignore ce qu'elle fera comme métier un jour, mais une chose est sûre, comme cinéphile et bon public attentif, on a de la relève!