mardi 20 avril 2010

Le culte inculte


Photo 1 : Début mars 2010, à Varadero, un gars faisait du kitesurfing sur la mer agitée. Seul à défier les éléments ce jour-là, il se prenait pour un héros. Quand j'ai pris ma photo, un vieux touriste qui semblait le connaître m'a souri avec complicité : « This guy is crazy » m'a-t-il lancé avec, manifestement, pas trop d'estime ni de respect pour celui qui croyait nous impressionner.

Photo 2 : Félixe qui danse sur la plage, toujours à Varadero. Pour elle, impossible de résister à cette musique cubaine partout présente, ce rythme qui invite à bouger en toute liberté, elle y participait simplement pour le plaisir de faire corps avec l'environnement sonore et visuel. Pas du tout consciente de son corps ni du regard des autres, je souhaiterais qu'elle reste ainsi toute sa vie... Mais c'est mal parti, dans la société où elle va grandir.

Le culte inculte

J'ignore par où commencer, j'en aurais trop à dire. Peut-être par un peu d'histoire pour me situer dans ce qui m'achale?

Avant moi, des générations de femmes ont vécu leur vie et m'ont inspirée. Elles sont toujours mes repères et mes ancrages les plus solides. Ma grand-mère maternelle a fait partie de mon enfance, de mon adolescence, de ma vie d'adulte. Nous avons souvent parlé ensemble de son époque, de sa vision des choses, de la société dans laquelle elle avait évolué. Elle a connu un grand amour, a mis au monde beaucoup d'enfants qu'elle a aimés et fait grandir, elle a enseigné avant de se marier et même après, en pays neuf, parce qu'il le fallait et qu'elle était la seule à pouvoir le faire.

Ensuite, il y a eu ma mère, qui ne se considérait pas comme féministe, enfin, elle ne donnait jamais de nom aux actions qu'elle posait et aux choix qu'elle faisait dans sa vie mais c'est clair pour moi qu'elle a toujours eu les mêmes droits assortis des mêmes obligations que n'importe qui, homme ou femme. Elle a toujours été l'égale de mon père. Ça, c'était indiscutable, on le sentait bien dans notre vie quotidienne! Elle a enseigné, elle a occupé d'autres emplois aussi, elle était maîtresse de sa destinée. Elle a connu un grand amour, avec lequel elle a choisi de fonder une famille, elle a désiré tous les enfants qu'elle a mis au monde, ce qui ne l'a jamais empêchée de se réaliser.

Et moi, à mon époque, j'ai choisi le métier que j'ai voulu faire en ayant accès à tout ce qui s'offrait dans ma région, et même ailleurs si j'avais voulu. Oui j'ai été libre de tous mes choix, professionnels, personnels et sociaux. J'ai travaillé dans des milieux d'hommes, de femmes, certains plus mixtes que d'autres, et quand j'ai vu ou vécu des inégalités et des injustices, elles n'étaient jamais reliées au fait que c'était d'un homme ou d'une femme qu'il s'agissait. Mais je suis restée vigilante quand même, pour celles qui n'avaient pas eu la même chance, le même parcours et le même bagage que moi.

Je suis consciente que ma mère était avant-gardiste en son temps, que si j'ai toujours eu la certitude d'avoir une chance égale, comme femme, c'est que d'autres s'étaient battues avant moi pour qu'on ait une société plus juste et je sais très bien que c'est loin d'être gagné encore aujourd'hui pour que tout le monde ait la même impression que moi. N'ayez crainte, je ne l'oublie pas.

Des caprices?

Ça fait longtemps que j'entends parler de chirurgie esthétique, de seins refaits, de botox et de facelift. Ça signifiait pour moi jusqu'à tout récemment des caprices de madames riches qui n'acceptaient pas d'être ce qu'elles étaient, qui vouaient un culte beaucoup trop grand à leur apparence ou qui ne savaient pas cultiver autre chose dans la vie qu'un beau body et une face de publicité de ti pot de crème. Je l'avoue, j'ai beaucoup de préjugés là-dessus et j'irais même jusqu'à dire que je les entretiens...

Celle-là oui, celle-là peut-être

Quand j'étais à Varadero, c'est ma fille qui m'a ouvert les yeux et les zoreilles sur cette réalité devenue très actuelle chez les filles de son âge. J'en suis tombée en bas de ma chaise longue! Quoi? Ces belles filles-là, toutes jeunes et désirables, ont eu recours à la chirurgie esthétique pour se faire refaire les seins? Elle voyait ça, elle, juste de même, chez plusieurs beautés qui défilaient en maillot « on the beach ». Elle savait me dire « celle-là, celle-là et celle-là, oui, la bleue, je suis pas sûre, c'est peut-être juste bien fait ». Le pire, c'est qu'elle m'a expliqué comment elle devinait ça et c'est vrai, quand on le sait et qu'on le remarque, ça devient évident.

Pour me rassurer un peu, je lui disais que là, c'était différent, on était en vacances, en pays étranger, sur une plage de Varadero, le royaume de l'artificiel et du tout inclus, pas du tout le même échantillonnage de madames qu'on verrait chez nous. Là-dessus, elle m'a encore mis les yeux vis-a-vis de cette réalité nouvelle pour moi : plusieurs de ses amies, de très jeunes femmes dans la vingtaine, se sont déjà fait refaire les seins et d'autres rêvent du jour où ce sera leur tour de passer sous le bistouri. Il paraît que c'est devenu tellement courant que c'en est presque la norme chez ces jeunes femmes que je trouve déjà superbes, articulées, brillantes, avec la vie devant elles.

Même elle?

Dernièrement, j'ai eu des nouvelles d'une nièce par alliance que je ne côtoie pas beaucoup depuis qu'elle vit dans une autre région. Début trentaine, policière, amoureuse, maman de deux jeunes enfants, elle incarnait pour moi la jeune femme moderne : équilibrée, magnifique, bien de son temps, à l'aise dans un métier non traditionnel, libre et fière, solide, assumant ses choix. Je suis tombée de haut quand j'ai appris cette semaine qu'elle allait bientôt se faire refaire les seins et redraper le ventre, (quel ventre?...) elle que je trouvais si belle, même en maillot de bain, quand elle m'a fait parvenir ses dernières photos de vacances pas plus tard qu'au mois de février.

Mais qu'est-ce qu'elles ont, toutes?

Être ou paraître?

Pour les filles de mon âge, j'entends parler de botox et de facelift. On n'accepte pas dans notre société de prendre de l'âge... On veut nier le passage du temps à tout prix comme s'il s'agissait d'une honte, d'une tare, d'un défaut à corriger. On pratique le déni. On voudrait le corps parfait, le visage lisse, le paraître prend toute la place, à tel point qu'on oublie que la beauté n'a pas d'âge, que le charme ne vieillit pas, que le sourire éclaire le visage plus que n'importe quoi d'autre, que l'expression séduit et fascine, que ce qu'il y a de plus attirant, c'est ce qui émane de l'intérieur de la personne. Quand je revendique ça, on dirait que je viens d'une autre planète!

Heureusement, ma fille nage à contre-courant dans ce qui grouille et grenouille autour d'elle. Sinon, j'aurais eu vraiment l'impression d'avoir raté quelque chose dans l'éducation qu'on lui a donnée, dans la confiance qu'on a pu lui inculquer en ses propres ressources. Elle est resplendissante, je trouve, à 23 ans, avec ses mille projets qu'elle mène de front, son enthousiasme dans la vie. Elle est très soucieuse de sa santé et de son apparence, mettant en valeur ce qu'elle a de plus beau, soignant son alimentation et faisant du sport, investissant ses énergies dans ses amours, ses amitiés, ses études, ses travaux, ses ambitions, ses implications, sa musique et tout ce qui fait qu'elle est elle, naturelle à 100 %, pas photoshoppée du tout, bien réelle, et surtout qui ne ressemble à personne d'autre. Ça me console un peu...

Une suite logique

Mais cette réalité du culte qu'on voue bien trop à l'apparence chez les jeunes femmes d'aujourd'hui m'inquiète aussi parce que dans quelques années, elles vont sûrement se ruer à nouveau chez les chirurgiens esthétiques quand elles n'accepteront pas d'avoir 40 ans, 50 ans, 60 ans, 70 ans.

La question qui tue

En pensant à ma grand-mère, à ma mère, à moi qui ai 52 ans et qui les porte fièrement, à toutes ces femmes qui ont voulu, vécu et agi pour qu'on ait des chances égales dans la vie, à toutes celles qui luttent encore pour nos libertés individuelles et collectives, je ne peux m'empêcher de poser cette question : « A-t-on fait tout ce chemin-là, comme femmes, pour en arriver à ça? »

36 commentaires:

Freda a dit…

Pour répondre à ta question qui tue, j'espère bien que non.

Mais je suis parfois très sceptique et souvent découragée face à tout ce qu'on voit et qu'on entend.

Je me fait souvent l'observation que les jeunes filles ne sont pas conscientes des batailles menées par leurs aînées.

Parfois, je me sens dépassée au point que je dit souvent que je suis "passée date"!

Henri a dit…

Il se pourrait que certaines féministes répondraient, comme dans le dossier du voile islamique d'ailleurs, où des femmes connues se sont prononcées publiquement (ex: la présidente de la Fédération des femmes du Québec) : c'est correct qu'elles se fassent refaire les seins si c'est leur décision et leur choix, et non un choix imposé par un méchant homme...

Esperanza a dit…

Déprimant.

Solange a dit…

C'est désespérant et c'est même pas beau, sans savoir comment ça va vieillir. Je peut te dire qu'en ville il y en a beaucoup, je ne comprend pas ce goût pour le superficiel.

lady a dit…

c'est bien difficile pour une femme d'accepter de vieillir et d'être encore fière de son corps à 50 60 ans....comme tu le dis , certaines le transforment même à 20 ou 30 ans....

en vieillissant, les femmes deviennent invisibles socialement ... les hommes en ont que pour les jeunes et belles..sans rides ou taches de vieillesse....

certaines femmes...beaucoup vont donc compenser par la chirurgie esthétique...elles se monaient quelques années de séduction...

il faut être vraiment bien dans sa peau , avoir un bel estime de soi pour accepter de vieillir...naturellement....un gros défi que toutes ne sont pas capables d'affronter à froid...!!!

présentement je fais une lecture très intéressante sur ce sujet...

titre du livre: La femme vintage...

Auteure: Jocelyne Robert...

bisous
ly xxxx

PS

la petite sur la plage est très mignonne..;)

Anonyme a dit…

Zoreilles, pleurons...

Je parle régulièrement de ceci, dont ce dont tu parles découle et auquel fait allusion Henri, dans son commentaire fort pertinent.

Fort heureusement, c'est loin d'être tous les hommes qui recherchent le silicone (beurk...)

Fiou pour ta fille!

Zed

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

Depuis que mon Amerloque et moi dansons ensemble, nous fréquentons toutes les semaines depuis les huit dernières années des clubs et des organisations qui mettent en vedette des danseurs de tout âge et de toute nationalité. Cependant, celle qui prédomine ces lieux est asiatique et je voue à cette culture digne d'admiration le plus grand respect qui soit.

Tout ça pour dire que lorsque les femmes de l'Orient atteignent un certain âge (ou un âge certain), elles sont respectées et vénérées par leurs conjoints, leur frères et s'ils sont encore de ce monde, leur père.

Je crois que le monde occidental a encore beaucoup de choses à apprendre.

Merci pour ce billet des plus éclairés, ma Zoreilles que j'aime!

Et en passant, tes photos sont magnifiques, comme d'habitude! Et la petite Félixe est tout simplement adorable! Ne t'en fais pas, ma chouette : je suis convaincue qu'elle restera ainsi toute sa vie! On n'a qu'à regarder regarder ses parents et ses grands-parents!

Zoreilles a dit…

@ Freda : Ces jeunes femmes, comme celles plus âgées qui ont recours à la chirurgie esthétique continuent à promouvoir une sorte de beauté qui ne me touche pas du tout. C'est du faux, du toc, de l'illusion, des histoires qu'on se raconte. À poursuivre ces chimères, on passe tellement à côté de choses autrement plus belles, plus vraies, plus profondes.

@ Henri : Ce parallèle que tu fais entre ces deux « causes » me semble aussi tout à fait naturel. Je n'ai pas aimé du tout la position de la présidente de la FFQ. D'ailleurs, ces femmes dont je parle disent qu'elles le font pour elles-même. J'en connais une, 28 ans, son chum est totalement contre et elle va le faire pareil, on ne peut donc pas accuser le « méchant homme » de sa vie. Ça m'écoeure, elles embarquent dans un pattern sans réaliser qu'elles se tirent dans le pied.

@ Esperanza : Ouais... Ça a quelque chose à voir avec la fabrication d'image, le bluff, la performance à outrance, « faire à semblant » comme on disait quand on était petits...

@ Solange : Tiens, tu apportes un autre bon point : comment ça va vieillir, ces opérations-là? Ça me rappelle Rose, une amie de mes parents, la première et la seule qui s'était fait « lifter » dans les années 80, Sais-tu qu'elle a été obligée de recommencer quelques années plus tard? Ça retombe, une face! Nous autres, on passait notre temps à la dévisager, on voyait rien que ça, ses rides.

Zoreilles a dit…

@ Lady : Le type d'homme qui recherche ce type de femme, de toute manière, j'en voudrais pas! Une anecdote : Un gars qu'on connaît (sûrement pas un ami) venait de s'accrocher une nouvelle blonde, un pétard disons-le. Elle n'avait pas d'argent, il lui a payé son opération pour « des grosses boules » qu'il disait, six mille piasses! Il était trop content de pavaner avec sa blonde aux grosses boules de six mille piasses. Après quelques mois, elle l'a quitté, il était fâché, il disait « elle est partie avec mes boules de six mille piasses... Il n'a pas eu beaucoup de compassion, ni des hommes ni des femmes de son entourage! Le nouveau livre de Jocelyne Robert me semble bien intéressant si j'en juge par une entrevue que j'ai écoutée à la radio.

@ Zed : Oui, je sais, ces questions t'atteignent en plein coeur et tu les abordes sous tous les angles, elles sont au centre de tout ce que tu dénonces. En faisant un peu « l'histoire » de mon cas, je voulais me positionner comme femme de 52 ans, comme mère, comme mamie, comme fille, comme petite-fille, avec mon parcours. Me situer là-dedans pour démontrer la lignée, l'évolution, puis le crash...

@ Rosie : Comme tu dis vrai, toutes les cultures peuvent nous apporter quelque chose. Souvent même, quelque chose qu'on a oublié. Les Asiatiques vénèrent l'âge... vénérable! C'est tout à leur honneur. Ici, on fabrique des images, on vise la performance, la perfection, la jeunesse éternelle, le glamour, on abandonne nos vieux et on tait la mort. J'exagère mais on va dans ce sens-là. On déprime aussi, on prend des pilules pour tout et pour rien, on pavane devant nos amis, on épate la galerie mais on braille chez le psy à 80 $ de l'heure. Encore là, j'exagère, mais on va dans ce sens-là. On s'isole quand ça va mal, on sort quand on pète le feu. On remonte tout ce qui tombe, sauf le moral, ça, on sait pas comment faire! Hé qu'on fait dur. Mais pas toutes!!! La Felixou, tu sais, quand elle danse, je pense à toi. Et l'instant après, je m'émerveille de la voir si libre, si heureuse dans son petit corps tout mignon. Danser, c'est peut-être célébrer le corps, penses-tu?

Pierre F. a dit…

Comme il se fait de plus en plus de chirurgie esthétique, on finit par le banaliser. Éventuellement, on considèrera probablement cela comme une teinture pour les cheveux ou un traitement blanchissant pour les dents. La correction de la vue au laser fait également moins peur qu'auparavant et dans tous les cas, on cherche à corriger soit un "défaut de fabrication", soit une usure normale à laquelle on ne veut pas faire face.

Les jeunes y ont recours pour ne pas avoir à assumer le corps dont ils ont hérité. Il y a un comportement de contrôle à travers tout cela. Les moins jeunes y ont recours pour corriger l'usure du temps. Encore ici, il y a un comportement de contrôle. Refuser ce vieillissement normal et vouloir décider par soi-même de quoi on aura l'air.

L'aspect santé est quasiment exclu du débat, on ne parle que d'argent.

Les jeunes y ont recours davantage parce que c'est de moins en moins perçu comme une opération majeure qui pourrait mettre leur santé en jeu. Question de perception, bien sur, mais un perception qui devient de plus en plus vraie au fur et à mesure que les techniques s'améliorent.

On connaît probablement tous une personne qui a eu recours à une correction de la vue. Il y a 30 ans, c'était excessivement rare, maintenant, c'est devenu presque banal.

Qui sait si on n'aura pas un jour des kits pour se faire sa propre chirurgie à la maison. C'est fou d'y penser maintenant, mais c'est conforme à la tendance.

À mon époque, ceux qui portaient un appareil dentaire avaient de graves problèmes, alors que maintenant, c'est devenu très très fréquent.

Derrière tout cela, il y a une sorte de message du genre: "C'est moi qui décide, la nature n'a pas à m'imposer ses règles!".

Typique du comportement humain qui cherche d'abord à adapter l'environnement pour qu'il réponde à ses besoins, plutôt que de s'adapter à l'environnement.

L'histoire se répète, de génération en génération, mais à travers des situations différentes.

Barbe blanche a dit…

Juste une petite anecdote: À une femme teindu qui affirmait que c'était sa couleur naturelle, je réplique qu'à son âge, sa couleur naturelle c'est le blanc,hé bien , je l'aurait crucifier, sa réaction n'aurait pu être pire.
Pourtant , la teinture est à mon avis dans la même lignée que le bo tox, les chirurgies de toutes sortes, une négation de la réalité.
Hé oui, le temps passe et inscrit notre histoire sur notre corps.
À quelqu'un qui me disait il y a quelques années déjà, "tu commence à avoir des cheveux blancs, tu vas devoir te teindres, j'ai répliqué tout de go, ça m'a pris assez de temps à les avoirs,il n'est pas question de les teindres.

Evelyne a dit…

On se fait refaire les seins, ensuite le nez, le ventre.... plus tard arrive le botox jusqu'à me plus avoir d'expressions

Le dedans doit être bien malheureux, pour compenser par l'extérieur. Mais c'est personnel à chacun.

Zoreilles a dit…

@ Pierre : C'est ce que je trouve bizarre, on en vient à banaliser ces interventions qui sont quand même assez invasives. Par exemple, moi, je n'incluais pas là-dedans les chirurgies au laser pour corriger la vision. Je plaçais ces dernières dans une catégorie à part, elles sont plus reliées à la santé, la qualité de vie, il me semble... Tu vois, c'est peut-être juste une question de perception. J'ai été influencée sans doute parce que j'ai subi deux chirurgies de l'oeil, pour des cataractes, imagine-toi, la première à 31 ans pour l'oeil gauche, la deuxième à 42 ans pour l'oeil droit! Je trouve intéressant que tu amènes cette notion de contrôle, tiens, on commence à trouver des parentés peut-être avec l'anorexie... Les appareils dentaires, on y a recours pas mal souvent, je trouve ça aussi, y aurait-il exagération quelque part? Mais là, par contre, on ne parle pas que d'apparence, c'est également une question de santé bucodentaire.

@ Barbe blanche : Ah ben là, je me fais prendre les culottes à terre! Je suis obligée de dire la vérité, je ne sais même plus quelle est ma couleur naturelle parce que « seul mon coiffeur le sait », c'est mon cas depuis l'âge de 16 ans. Je présume que je dois être rendue pas mal grise blanche! Mais la couleur uniformisée en même temps que la coupe de cheveux, c'est tout de même moins invasif que des injections de botox ou le scalpel.

@ Evelyne : « Le dedans doit être bien malheureux pour compenser par l'extérieur ». Voilà le coeur du problème, tu viens de le nommer...

Mijo a dit…

En France, je ne sais pas s'il y a beaucoup de très jeunes femmes qui ont recours à la chirurgie esthétique, je n'ai jamais fait attention.
Mais ça ne m'étonnerait pas vu comment se fringuent ou plutôt comment les mamans fringuent leurs fillettes, je me dis que c'est une sûrement une histoire de continuité. Après avoir joué les lolitas et les petites madames avec décolletés, t-shirts ultra-courts... dès leur plus jeune âge, il faut continuer avec une image encore et toujours plus sexy. ça pululle de magazines avec des supers pétards en couverture. Il existe des émissions de télé pour se faire relooker...
Télé et magazines, un seul message : sans décolleté, tu n'es rien, sans fesse rebondie, tu n'es rien, sans lèvres pulpeuse, tu n'es rien. Alors comment veux-tu que des gamines recherchent autre chose si personne ne leur dit " Attends, réflèchis un peu...".

Zoreilles a dit…

@ Mijo : Ma chère amie de l'autre côté de la grande bleue, je te confirme quelque chose que tu sais déjà, c'est pareil chez nous! Pareil pareil pareil. Sûrement que l'hypersexualisation (jouer les lolitas, comme c'est une jolie expression pour décrire un comportement qu'on n'approuve pas) mène probablement là, on les recrute jeunes, les futures clientes de la chirurgie esthétique.

Et tout ça me désole pour les petites filles, comme pour les petits garçons d'ailleurs, celles et ceux qui n'entreront jamais dans le moule, le petit bout de l'entonnoir où l'on voudrait tous nous faire entrer, physiquement et moralement, socialement. Je crains qu'on leur inculque insidieusement et pour la vie quelque chose de grave, une atteinte à leur liberté d'être, une obligation de paraître pour exister...

Claire a dit…

Ah!vouloir rester jeune...
C'est difficile de vieillir, de se regarder dans le miroir et de voir des rides, une petite bedaine, des cheveux blancs... Oui, je triche, je me teins les cheveux, je me maquille un peu, j'essaie d'avoir l'air "cute" pour moi et les autres.
Mais j'aurais bien trop peur de me faire transformer, charcuter. Ouch!!!
Il faut les voir ces femmes: la peau tirée, basanée (séance d'UV oblige) tirant sur l'orange, la bouche en bec de canard, et qui finissent par toutes se ressembler.On y ajoute une petite chaîne à la cheville et un piercing au nombril.
Non merci!

Jackss a dit…

Tout à fait d'accord avec toi, Zoreilles

Le culte de la beauté, c'est une industrie. Je trouve un peu triste qu'on se donne tant de mal pour être belle. Le plus beau, pour moi, sera toujours le plus naturel. Les seins comme tout le reste.

J'ai trop de respect envers la nature, l'être humain pour accepter de changer l'ordre des choses. Et je crois que plus on essait de la contourner, plus on se prépare de mauvaises surprises. De la pein pour plus tard.

Le bronzage naturel ou artificiel, par exemple, c'est une catastrophe. La peau vieillit beaucoup plus vite quand on y a recours. J'ai déjà vu des femmes dans la jeune trentaine que je croyais avoir largement dépassé la quarantaine.

Un des premiers secrets du bonheur, à mon avis, c'est la capacité de composer avec notre réalité telle qu'elle est.

Toute l'industrie de la beauté, la chirurgie esthétique, c'est aussi pour moi un scandale.

Quand on pense aux besoins criant que l'on connait en matières de ressources médicales, aux longues listes d'attente, j'ai de la difficulté à admettre que ces ressources soient gaspillées d'une certaine façon pour des personnes jeunes et en santé.

La formation des médecins coûtent très cher à la société. J'entendais un médecin spécialiste à l'émission de Denis Lévesque dire qu'on ne pouvait traiter les malades de la sclérose en plaques par manque de ressources, pour ne pas pénaliser d'autres malades.

Des patients atteints de sclérose en plaque, doivent se faire opérer, à leurs frais, en Pologne, en Italie et ailleurs. Il s'agit tout simplement de débloquer leurs artères jugulaires. Le traitement prend 50 minutes. Il donne de très bons résultats.

Mais il n'est pas encore approuvé au Canada. On doit valider les recherches. Ce qui peut prendre encore au moins 5 ans. Pourtant les malades n'ont rien à perdre. Ils peuvent mourir avant que les protocoles de recherches soient complétés.

Le médecin spécialiste invité à l'émission disait: Si on fait cette opération, quel patient à risque de crise cardiaque devra-t-on sacrifier?

C'est drôle que les médecins spécialistes ne se posent pas la même question pour ceux qui se font opérer pour augmenter le volume de leurs seins. En tout cas, moi je n'ai pas l'intention de le faire.

Anonyme a dit…

Moi aussi je suis scandalisé au boutte au boutte.....au fait c'est quoi le truc pour savoir si......
Phénomène étrange depuis que les opérations de tripotations mammaires montent en flèche les opérations pour corriger le vue des bonshommes montent de façon exponentielles.
Y-aurait-il un rapport?

inculte Joce a dit…

Si je me souviens bien certaines féministes "brûlaient " leurs brassières en guise de protestation....et bien c'est peut-être "ceuse-là" qui ont besoin d'un p'tit remontant aujourd'hui!

P.s. La niaiserie précédente c'était de moi aussi.Désolé.

Jackss a dit…

Inculte Joyce,

Je l'ai trouvé bien bonne! Je dois avouer que dans mon cas, c'est vrai: ma vue baisse. Et j'en souffre!

Zoreilles a dit…

@ Claire : C'est comme moi, je suis pour ce qui est naturel mais j'entretiens ma petite personne! Un maquillage léger met en valeur un visage, comme une chevelure qui vous sied bien, une écharpe colorée, un vêtement bien coupé, tout ça fait la différence pour l'estime de soi, la confiance, etc. Je travaille à la maison, tu devrais me voir l'allure le matin jusqu'à ma pause, la pause que je m'impose, pour m'arranger le portrait, même si je travaille toute seule. Il me semble que même au téléphone et par courriel, je suis plus enjouée. C'est fou, hein?

@ Jacks : Tu écris : « Un des premiers secrets du bonheur, à mon avis, c'est la capacité de composer avec notre réalité telle qu'elle est. ». Voilà, t'as tout résumé. Quant à l'aspect plus collectif de la chose, c'est vrai, il faut considérer que si notre réseau québécois de la santé manque cruellement de dermatologues et ce, dans toutes les régions du Québec, c'est parce que plusieurs d'entre eux exercent dans le privé où c'est plus payant, la chirurgie esthétique. Pendant ce temps-là, les cancers de la peau augmentent de façon exponentielle et on n'a accès à aucun dermatologue avant des mois d'attente...

@ Mon cher p'tit frère : Tu me dis pas que je vais être obligée de faire ton éducation et t'expliquer « LE truc »? C'est plus facile à détecter en maillot de bain, c'est pourquoi ça se voyait bien à Varadero. Écoute bien : sur le dessus des seins, à partir du coin de l'aisselle, il y a comme une ligne invisible, un pli qui n'est pas naturel, un changement de direction dans le galbe, tu saisis? Sinon, demande à Guylaine qu'elle complète mon explication! Le rapport que tu fais entre les corrections de la vision des messieurs et les seins refaits des madames, c'est p't'être pas si fou que ça!!!

Ça me fait penser... Te souviens-tu de Bernard et Marie-Josée qui étaient locataires chez nos parents? Après un voyage en Martinique où le monokini est très à la mode, Bernard était revenu avec un bronzage inégal, il avait l'air d'un raton laveur, il n'avait pas enlevé ses grosses barniques de tout le voyage!

Caboche a dit…

À la question qui tue, j’ai le goût de répondre de façon un peu désinvolte, par d’autres questions?

Est-ce qu’on ne juge pas trop sévèrement notre époque, notre culture occidentale?

Y a-t-il toujours une dichotomie entre « être » et « paraître »?

Qu’on soit d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique, ne retrouve-t-on pas chez tous les peuples un certain culte de la parure, qu’on retrouve même chez les animaux lorsque vient le temps de séduire?

Est-ce plus acceptable de se faire refaire une reconstitution mammaire après l’ablation des seins que refaire des seins parce qu’ils sont trop petits?

Comment évaluer les bonnes ou les mauvaises raisons qui amènent les personnes à avoir recours à l’orthodontie, aux chirurgies au laser, à la liposuccion, aux chirurgies esthétiques, au piercing, au tatouage?

Est-ce reculer dans la lutte pour les libertés individuelles et collectives des femmes que de vouloir plaire à l’homme???

Quel beau sujet de réflexion tu amènes ici, tellement vaste que je ne sais trop sous quel angle l’aborder. Alors je fais ma « cabochonne ».

Et si je vous disais : J’ai 80 ans, je souffre de Parkinson, il me manque 3 dents en avant, je porte des lunettes en fonds de bouteille, j’ai de longs cheveux blancs jaunâtres qui tombent sur mes épaules, me liriez-vous de la même façon? Feriez-vous abstraction de vos préjugés?

Zoreilles a dit…

@ Caboche : Elles sont nombreuses tes questions cabochonnes, si je m'écoutais j'aurais mes propres réponses à toutes mais je vais me retenir! Je fais une grande distinction, pour ma part, entre ce qui est de l'ordre de la santé et de la qualité de vie et ce qui est de l'ordre du superflu, du caprice ou du déni d'une réalité. Par exemple, dans la première catégorie, je trouve justifié d'avoir recours à la chirurgie pour la reconstruction mammaire après l'ablation des seins, si c'est ce que souhaite la patiente, ou lorsqu'il faut corriger une poitrine trop forte qui cause des maux de dos et des problèmes de maintien, j'inclus là-dededans les chirurgies pour corriger la vision, la dentition, l'orthodontie, etc.

Dans la catégorie des caprices qui n'ont pour objectif que la seule raison de bien paraître, j'inclus les seins refaits, les redrapages, liposuccions, facelift, injections de botox, piercing, tatouages, etc. Mais ça, c'est mon opinion à moi.

Vouloir paraître à son meilleur, chercher à plaire, c'est humain, c'est même animal, comme tu le dis si bien. Mais c'est un ensemble de choses qui comprend aussi l'attitude, le charme, pas seulement l'esthétisme. D'ailleurs, les critères de beauté diffèrent d'une culture à l'autre. Mais vouloir plaire, ça reste universel.

Si t'avais 80 ans, le visage ridé et des longs cheveux tout blancs? Je pense que je t'aimerais encore plus!

Jackss a dit…

Caboche

Bien sûr le goût de plaire, c'est plaisant. Je suis d'accord avec tout, tant qu'on laisse le corps intacte et qu'on ne le menace pas à long terme.

Les chinoises qui se mutilaient les pieds pour les empêcher de grandir, les chinoises qui passe un an au lit pour ajouter quelques pouces de plus à leur corps, le bronzage, les tatouages, le piercing, je l'avoue: ça me heurte.

Hier, je lisais un article sur le bronzage. Il semble que l'exposition répétée aux rayons UV provoque de l'accoutumance au même titre que la caféine, la nicotine.

Je respecte ceux qui pensent autrement. Et je conçois que mon opinion mérite bien des nuances. Comme quelqu'un le disait dans un autre commentaire, il y a malheureusement trop d'hommes qui regardent ailleurs quand la conjointe parait moins jeune.

Jackss a dit…

S'cusez

J'ai encore oublié de me relire. Quelques petites fautes de français se sont glissées.

Anonyme a dit…

Déportement d'une peur sans âge, fragilité du mâle, re/déportée sur la femelle...

Nous faisant porter le poids de la séduction et de leurs fantasmes alors que partout ailleurs, c'est le mâle qui porte ce poids et se tue à gagner la chance de se reproduire avec la femelle. Comme d'autres espèces, des variétés de singes, l'humain passe par le pouvoir, le contrôle, la force.

Qu'est-ce que (dans le sens de oh combien) les hommes auraient à passer sous le bistouri si l'humain était à l'image de la majorité des espèces, ce qui arrive en partie, ornements, tatouages, mutilation, allongements artificiels, danse des hommes maquillés au centre de cercles de femmes, espérant être choisis, dans certaines tribus ou communautés non patriarcales.

Moi, comme tu sais, je veux simplement sortir de ces deux pouvoirs. Pas demain la veille...

C'est-y assez plate la perfection, artificielle.

Zed

Caboche a dit…

Petit ajout démaquillé.

Je crois que ce qui me heurte le plus dans la vie, ce sont les interdits, les règlements à outrance qui briment la liberté des individus.
Or, en lisant le billet et les commentaires, ce qui m’est venu à l’esprit c’est cette réflexion : va-t-on en venir à mettre suffisamment de pression ou à passer des lois pour interdire aux gens (hommes ou femmes) de disposer de leur corps selon leur bon vouloir, leurs valeurs, leur culture, leurs traditions?

On trouve toujours des bonnes raisons pour interdire ou ostraciserr : c’est pour votre bien, pour votre santé, et patati et patata.
Coutumes chinoises, traditions africaines (femmes au long cou), sex-appeal américain (poitrine surdimensionnée), ne font parties de mes préoccupations premières.
Et pour moi, militer pour l’égalité homme/femme ne passe pas par là.

Je ne suis pas une adepte de la chirurgie esthétique. Hormis les oreilles percées ;-) (c’est du piercing ça?), et des cheveux gris camouflés, je n’ai aucun désir de mutilation. Ça ne fait pas partie de mes goûts, ni de mes valeurs, ni de celles que j’ai transmises à ma famille. Et pourtant j’ai atteint l’âge où on pourrait me proposer un remodelage.

Mais le charme, la beauté, comme tu le dis Zoreilles, ne s’obtiennent pas à coups de bistouri.
Par contre, vivre et laisser vivre jusqu’à en mourir, alors là j’y tiens.

Johanne a dit…

Caboche, je t'adore et j'abonde dans ton sens... Les autres aussi je vous adore, pour votre capacité de réflexion et d'introspection. Zoreilles, je suis presque de ton âge, 51 ans dans quelques mois, et oui, c'est dur de se voir cataloguer, étiquetter. Dans le dernier bouquin que j'ai lu, une phrase m'a laissé un goût amer... Ça disait quelque chose comme : 'Une femme d'une cinquantaine d'années se tourna vers nous'... Je me suis posée la question du sens de cette phrase. De quoi c'est supposé avoir l'air, une femme d'une cinquantaine d'années??? De quoi suis-je sensée avoir l'air, moi, dans ma vie aujourd'hui, dans mon monde, ma culture??? Et l'image qui m'est venu en tête m'a fait peur...Elle devait bien dater d'une cinquantaine d'années, elle aussi... Je voyais les matantes des 'Belles-soeurs' de Tremblay... Pas trop trippant comme modèles, et puis ça ne me ressemble pas du tout.
L'autre question qui me vient à l'esprit en vous lisant tous est en regard de nos jugements sur les burqas et compagnie, et c'est là que je rejoins Caboche dans sa réflexion... Qu'est-ce qui est pire?? Se cacher sous un tel vêtement parce que la culture dans laquelle nous sommes nées nous l'impose, de gré ou de force et dans l'espoir d'un paradis éternel, ou se faire charcuter le corps dans toutes ses régions défaillantes parce que la société dans laquelle nous sommes nées nous indique avec insistance (et des signes de $$$ partout) que c'est ça le best????
J'en aurais encore long à dire, mais je m'arrête là...;-)

Anonyme a dit…

6000$ pour les deux? 6000 piastres pour deux gros seins fermes pointant droit devant? C’est une aubaine! Combien de femmes (et d’hommes), pour des raisons purement esthétiques, ont subi des chirurgies dentaires pour 10, 15 ou 20,000$? Je ne parle pas d’un œil qui louche, du nez aquilin ou de la jambe plus courte que l’autre. Que dire des coiffures à 300$ qui ne tiennent qu’une soirée, de ces crèmes, parfums et autres innombrables produits chimiques qui se vendent à fort prix et dont on s’enduit dans un but de séduction? Cléopâtre prenait des bains de lait, comme les africaines la veille de leur mariage. La somme de ces produits embouteillés dépasse largement le prix de toute chirurgie. Et je ne parle pas des fringues, des talons hauts qui remontent les fesses, de tout ce qui peut tromper l’œil ou les sens.

On a découvert que le silicone peut remodeler les seins. L’avoir su avant, on en aurait fait usage plus tôt! Votre grand-mère n’aurait peut-être pas résisté à la tentation, ce qui aurait peut-être changé l’historique de sa descendance? Comment savoir? Votre fille mange du brocoli et autres végétaux poussant dans de la terre pleine de vers et autres bestioles. Elle pourrait se nourrir de fast food, d’alléchants desserts, de ces fabuleux produits que vous boulangez si bien et si un p’tit bedon se pointe, allez hop, une petite succion! Il faut être de son temps, c'est à la portée de toutes les bourses.

C’est bien connu, c’est la première impression qui compte, TOUS les hommes seront impressionnés par de gros seins fermes, une chevelure éclatante, un maquillage subtil. La découverte de la pénicilline n’est rien face à celle du « silicone mammaire ». Nous consommons des médicaments et subissons des chirurgies pour vivre plus longtemps, normal que l'on retouche la charpente un peu! À nous deux, nous avons 104 ans!

Finalement, je ne vois pas ce qui a changé au fil des ans, au fil des siècles.

La séduction fait partie de notre nature. Si quelques exemplaires de notre espèce peuvent être sensibles à la beauté intérieure, la première impression est visuelle et je le redis: fondamentalement, il n’existe que deux types d’hommes : les cochons et les menteurs. Les menteurs affirment qu’ils ne sont pas cochons! Méfiez-vous d’un homme qui se dit indifférent aux gros seins, c’est une ruse. De plus, une femme aux seins refaits peut aussi jouir d’un bel esprit.

Combien d’hommes achèteront de grosses voitures pour impressionner les filles? Ça fonctionne (dans une certaine mesure)! Ça coute plus cher, mais ça fonctionne! À la campagne, au lieu de la BMW, on se procurera un gros 4 X 4 bien musclé, ça fonctionne aussi! Superficiel? Pas pour tout le monde et puis, on s’en fout si l’idylle ne dure pas, ce n’est pas le but. Votre nièce aux boules à 6000$ n’est plus en couple? Au moins, elle conserve l’investissement! Je connais plein de filles avec des petits seins naturels qui ne sont plus en couples non plus.

Prenez mon exemple. Le mois dernier je me suis fait allonger le pénis de 4 cm. Cela a changé ma vie! J’ai maintenant un succès fou. On m’aime pour mon sexe? De toute façon je n’ai pas assez de fric pour qu’on m’aime pour mon argent. J’ai tellement de succès auprès de la gent féminine que je n’ai même plus le temps d’écrire sur mon blogue!

Accent Grave (épuisé)

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Je me suis reconnue dans ton commentaire, moi aussi, ça me heurte, c'est ce que j'ai voulu exprimer en fin de compte dans ce billet. Les gens ont le droit de faire ce qu'ils veulent de leur corps, ce n'est pas de mes affaires, mais quand ça devient une pression sociale insidieuse qui s'exerce assez pour devenir une tendance, c'est là que ça me heurte.

@ Zed : Tu crois vraiment que les fondements de tout ça originent de si loin dans l'inconscient du monde? Pourtant ces jeunes femmes jurent qu'elles le font pour elles-même et pas pour séduire. D'ailleurs, j'en connais au moins deux dont les conjoints rouspètent et qui s'obstinent à « s'approprier leur corps » comme elles disent, pour en faire ce qu'elles ont décidé. J'avais l'impression de réentendre les argumentaires passionnés du temps où l'on se battait pour le droit à l'avortement...

@ Caboche : Non, heureusement, les gouvernements n'ont pas encore légiféré là-dessus! On nous infantilise déjà trop sur tellement d'autres sujets qui touchent à la santé publique... Ma critique de cette tendance nouvelle que j'ai observée n'avait pas pour objectif de juger celles et ceux qui le font mais seulement de questionner le fait que « la beauté » et l'estime de soi s'enlignaient sur de curieux paramètres avec lesquels je ne suis vraiment pas d'accord ni à l'aise.

@ Jo : Nous sommes du même âge et pourtant, je ne me sens pas du tout étiquettée ni cataloguée. La plupart du temps, d'ailleurs, je dois être d'une grande naïveté, je me sens « sans âge ». Plus heureuse et bien dans ma peau aujourd'hui qu'à 30 ans... Si on me donnait gratuitement un facelift, des injections de botox ou des seins refaits à neuf, je n'en voudrais même pas. Je les aime, moi, mes rides d'expression, elles sont la preuve que j'ai beaucoup ri dans ma vie! Et que je ris encore très souvent. Surtout de moi. Cette pression sociale, ce n'est pas sur moi qu'elle s'exerce mais sur des jeunes femmes et c'est ce qui me heurte. Quant à la burqah, au voile et tout ce qui isole les femmes d'ici et d'ailleurs, ça me met en rogne, ça m'écoeure, ça me fout la trouille, ça me fait de la peine et tout ce que tu peux imaginer de désespoir et d'impuissance pour la cause de l'égalité hommes/femmes.

@ Accent Grave : Quel savoureux délire! Vous pouvez bien être épuisé... Sans être un philanthrope patenté, je vous soupçonne d'être assez sage quand même pour trouver d'autres catégories que cochons ou menteurs pour vos semblables!

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

En plein dans le mille, ma Zoreilles : la danse, c'est la célébration du corps, de l'âme et de l'esprit! Notre professeur de danse privé a ses 80 ans bien comptés depuis le 14 février dernier, et il a plus d'énergie que la plupart des jeunes de 20 ans que je connais! Enfin, je m'éloigne de ce que je voulais écrire, mais il affirme TOUJOURS ce qui suit :
Dancing is the movement of the body to the sound of music...
Et voilà! :-D

La petite Felixou célèbre donc la joie de vivre, quand elle se trémousse!

Zoreilles a dit…

@ Rosie : La célébration du corps en harmonie avec l'âme et l'esprit, s'abandonner à la musique... C'est bien ce que comprend ton jeune ton prof de danse et Félixe aussi. Voilà pourquoi je voudrais qu'elle n'oublie jamais ce qu'elle a déjà découvert à un si jeune âge!

Il semble bien que vous ayiez déjà compris tout ça, vous autres, dans ta famille? ;o)

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

Wow! J'atterris ici pour la première fois sous la recommandation d'une amie parce qu'il y a deux jours, j'ai écrit (vraiment pas aussi bien que vous...) une réflexion sur la beauté... Votre blog et ces nombreux commentaires (et les vôtres en retour...)... non mais, ça doit vous prendre un temps fou pour gérer tout ça???
Je vous ai lu avec beaucoup d'intérêt et vous apportez dans ma vie une autre vision du monde des bloggeurs... Suis contente de partager la même région que vous... et je reviendrai survoler votre blog, soyez-en certaine...

Zoreilles a dit…

@ Fitzsou : Bonjour et bienvenue dans ma maison virtuelle. Je vous ai souvent croisée chez une amie commune, Conte de Fée, née elle aussi, comme moi, sur les berges de l'Harricana!

Nous partageons le même pays, il y a définitivement des affinités. Je viens d'aller survoler votre blogue, le coup de foudre est réciproque, je vous ai ajoutée illico dans ma liste des blogues-amis, ce sont ceux que je visite régulièrement.

Tisser ces liens au fil du temps avec mes amis virtuels? Bah, non, ce n'est pas difficile à gérer du tout. Est-ce qu'on mesure le temps où l'on est heureux? Ça passe toujours trop vite!

Pour tout vous dire, j'écris comme je respire, ça m'est aussi essentiel, c'est pas de la grande prose mais j'aime aligner les mots et les idées. Ce que je préfère surtout, c'est l'échange, la communication, je ne vais surtout pas m'en priver avec ma visite. Et puis, comme mon premier métier a été celui de secrétaire, je tape toujours au moins 60 mots à la minute!

À bientôt! Ravie de vous avoir connue un peu mieux.

Éléonore a dit…

mausus de beau texte !!!
Tu peux pas imaginer comment tu me rejoins dans ta réfelxion, d'ailleurs je compte bien écrire un texte du même cru sur l'obsession du poil.

Ce que tu décris me fascine et m'atrriste au plus au point:
"plusieurs de ses amies, de très jeunes femmes dans la vingtaine, se sont déjà fait refaire les seins et d'autres rêvent du jour où ce sera leur tour de passer sous le bistouri. Il paraît que c'est devenu tellement courant que c'en est presque la norme chez ces jeunes femmes que je trouve déjà superbes, articulées, brillantes, avec la vie devant elles. "

On pense donc que notre 21ième siècle est donc évolué ! pfffttt un esclavage en a remplacé un autre ! On rit des corsets, des femmes africaines à collier ou des pieds bandés des chinoises d'autrefois. On rit des femmes voilées musulmanes, mais nous ???
prothèses mamaires, chirugie du ventre, des lèvres, des joues, du nez, botox au front, broches pour les dents qui doivent être parfaites, faux-ongles, épilation intégrale au laser, etccccc, ça finit pu ! Femme libérée ??????

Et pour mon avis personelle, des prothèses en bol à soupe bonnet C ou D (ou même plus !!!)sur une petite femme de 110-120 livres, c'est faux, laid, artificiel et même vulgaire ! (oui j'ai des préjugés, je l'admets)

Que diront ces femmes à leurs filles quand celle-ci se trouveront moches pour un bouton ou un bourrelet ? comment feront-elles pour les convaincre qu'elles sont belles, alors qu'elle même n'ont pas su se trouver belles ???

Zoreilles a dit…

@ Éléonore : Ça va te chercher toi aussi, hein? Depuis que j'ai écrit ça, c'est ce que j'ai constaté, ça atteint beaucoup les femmes. Certaines blogueuses avaient déjà abordé le sujet et d'autres, comme toi, ont l'intention d'en reparler.

Ce qu'on revendique au fond, c'est de n'être pas dans la norme selon les critères définis par d'autres et quand même belles, avec nos particularités propres, nos caractères uniques, être des femmes intéressantes. Et chaque fois qu'une femme a recours à ces chimères, personnellement, je crois qu'il serait plus profitable pour elle d'investir plutôt sur son estime d'elle-même.