mercredi 31 mai 2017

DE NATURE ET DE CULTURE


DE NATURE ET DE CULTURE

Commençons par la culture, c'est dans ma nature!

J'en ai parlé souvent ici, de nos sorties de filles à la bibliothèque municipale, avec Félixe, qui a maintenant 8 ans.



J'avais commencé à l'amener avec moi chaque semaine lorsqu'elle n'avait que 3 ans. J'allais la chercher à sa garderie vers 15 heures, elle m'accueillait toujours avec un enthousiasme débordant, en se lançant dans mes bras et s'écriant : « Mamiiiiiiiiiiiiie! » 

On se rendait là en voiture en discutant de tout et de rien jusqu'au moment d'entrer à l'intérieur de ce lieu si calme et bien éclairé, où l'on chuchote. On montait en haut à l'étage des enfants en ralentissant le pas pour bien entendre couler le ruisseau (une sculpture fontaine qui imite à la perfection le doux murmure d'un ruisseau qui zigzague entre des roches) et pendant que je nous installais à une petite table, que je sortais de mon sac sa collation, je la laissais choisir tous les livres qu'elle aimait et je lui racontais toutes les histoires qu'elle voulait. 

Je suis toujours émerveillée de constater que 5 ans plus tard, lorsque je vais la chercher à l'école à la fin de la journée pour notre sortie à la bibliothèque, nos retrouvailles sont toujours aussi enthousiastes et enjouées qu'avant, que l'engouement est toujours là, aussi fort pour nous deux. Au moment de partir après 90 minutes de lecture où c'est encore elle qui choisit et moi qui lis même si elle est bien capable de lire par elle-même,  j'ai le bonheur de l'entendre me supplier : « Encore juste un p'tit dernier, Mamie, s'il-te-plaît? » 

Le seul petit bémol est maintenant pour moi que je doive expliquer chaque semaine à Blanche (qui va avoir 3 ans le 7 juillet) qu'elle est encore trop petite pour venir à la bibliothèque avec Mamie mais que lorsque sa fête sera arrivée, à l'été, elle pourra vivre elle aussi ces petites sorties qu'on aime tant. Blanche a très hâte d'avoir 3 ans, elle me l'exprime à sa façon. Elle m'attendrit et me fait fondre comme de la guimauve quand elle dit : « Là, c'est pas mon tour mais quand je vais avoir 3 ans, ça va être mon tour avec Mamie ». J'ai aussi hâte qu'elle.

Eh bien, je vous l'annonce avec joie : cette grande première avec Blanche a eu lieu dernièrement et j'ai eu l'impression de revivre pour la deuxième fois le même bonheur qu'il y a 5 ans avec sa grande soeur. Le même accueil délirant à la garderie, les mêmes discussions toutes intimes (!) dans la voiture, le même émerveillement à écouter le « ruisseau » en montant les marches, le même plaisir à découvrir la collation surprise de la semaine, la même soif d'entendre des histoires lues par Mamie, de tourner les pages, de voir les illustrations et de supplier après le temps qui passe trop vite pour un p'tit dernier s'il-te-plaît, Mamiiiiiiieeeeeee? 


La collation surprise de la semaine? Une barre tendre à la pomme!


Même après 8-10-12 histoires, on en veut toujours une autre de plus.

DE NATURE 

En fin de semaine dernière, on nous annonçait de la pluie mais rien n'allait nous empêcher de nous retrouver tous ensemble à Rapide Deux pour passer du bon temps, peut-être pêcher aussi si on en avait la chance. 

Crocodile Dundee, Dominic et Félixe avaient pu quitter la ville, quant à eux, en fin de journée vendredi  mais pour Isabelle, Blanche et moi, c'était impossible de partir en même temps qu'eux alors on allait les rejoindre samedi matin. On avait rendez-vous sur le quai de la marina à 11 heures où le capitaine du bateau nous attendait!


Blanche n'a pas encore beaucoup d'intérêt pour la pêche mais elle aime bien entendre Papi raconter.


Après une heure à pêcher, la pluie s'est mise à tomber, diluvienne. Il a fallu revenir au campe avant d'être trop mouillés.


Mais un brochet avait mordu à l'hameçon...


C'est qui la chanceuse qui a pêché le seul brochet de la fin de semaine? C'est Félixe!


Papi a sorti tout son attirail pour faire cuire sur le feu la collation de la soirée : du poisson frais pêché. 


Tout en dégustant le poisson, on admirait le coucher de soleil sur la rivière. On aurait dit un paysage d'automne tellement le soleil couchant jaunissait les conifères. 


J'aime beaucoup cette photo même si elle ne donne qu'une petite idée de la lumière qui nous inondait littéralement en cette fin de journée.  


Le lendemain matin, le soleil était un petit peu au rendez-vous mais on le trouvait timide. Remarquez que Blanche prend toujours bien soin de « son bébé ». 


J'aime beaucoup cette photo-là également. La lumière est toujours difficile à rendre pour moi sur une photo. Et l'immensité du ciel aussi. Quand ce ciel chargé de pluie se reflète dans la rivière (des Outaouais) qui coule jusqu'au fleuve tout le long de ses 1192 km, je me sens si petite dans ce pays immense. Je me dis que Mère Nature nous prend sous son aile et qu'il nous suffit d'ouvrir les yeux et les zoreilles pour ressentir qu'on fait partie de tout cela.

mercredi 3 mai 2017

ON SE NÉGLIGE!

Je vous dis qu'on ne se donne pas souvent de nouvelles, vous et moi, de ce temps-là... Je dirais même qu'on se néglige! C'est vous qui êtes trop occupés? Ou bien c'est moi? Toutes ces réponses sont bonnes. Et pourtant je pense à vous souvent. Combien de fois me dis-je que j'aimerais vous entendre et/ou vous partager mon point de vue sur tel ou tel sujet. Et puis la vie qui va si vite prend le dessus sur nos envies et nos coups de coeur, on se dit que demain, par exemple, là c'est sûr, on s'écrit ou on s'appelle ou mieux encore, on se voit quand c'est possible, et on met ça en priorité. Et c'est là où j'en suis, je m'ennuyais de vous écrire!


C'était au début du mois de mai, en 1978, il y a 39 ans. Je me souviens très bien du contexte. C'est la seule photo où je suis posée avec une cigarette, moi qui ai été fumeuse pendant si longtemps. J'avais 20 ans, j'allais me marier quelques semaines plus tard. Là où je travaillais, chez un courtier en assurances générales, je rencontrais beaucoup de clients, dont celui qui a pris cette photo en noir et blanc. Il avait à peu près mon âge. Il voulait assurer ses appareils photo sophistiqués et il avait pris cette photo de moi qu'il m'avait rapportée après l'avoir développée chez lui dans sa chambre noire, lorsqu'il était revenu signer son contrat d'assurance et payer sa prime. Il était tellement content de la prime abordable que j'avais réussi à lui dénicher et de l'excellent service à la clientèle qu'il avait obtenu qu'il m'avait promis qu'il serait là le 20 mai suivant à l'heure dite pour prendre une photo de mon mariage quand on allait sortir sur le perron de l'église après la cérémonie. Et il avait tenu promesse, il était là, malgré la pluie et quelques brins de neige. Sa photo n'était pas fameuse à cause de la pluie qui se changeait en neige mais il était venu me la porter à mon bureau quelques semaines plus tard. 

Tout ça pour vous dire que ça fera 39 ans bientôt que nous sommes mariés, Crocodile Dundee et moi, que je suis non fumeuse pour la 49e journée aujourd'hui et je me demande encore jusqu'à quand je vais compter les jours parce que je suis convaincue que je ne fumerai plus jamais. Peut-être qu'après 100 jours, j'arrêterai de compter mais pour le moment, j'écris encore mon journal de non fumeuse et je compte les jours, l'argent que j'économise en ne fumant plus et les bienfaits que je commence à ressentir. 


Je vous avais tu dit qu'on allait « faire les sucres » chez les beaux-frères et belles-soeurs des Laurentides à la fin du mois de mars et au début avril? On s'adonnait à y être le jour où Crocodile Dundee célébrait son anniversaire. Il a donc reçu beaucoup de bisous sucrés pour sa fête cette année avec tout le monde qu'il y avait là, à tour de rôle, pendant la saison qui fut moins productive en 2017 qu'elle l'avait été en 2016. Beaucoup de travail mais beaucoup de plaisir aussi. 


C'était au souper d'érable chez nos amis Jess et Micheline, le 15 avril dernier, dans le joli petit village de Montbrun (près de Rouyn-Noranda). Comme tous ceux qui y étaient invités, on s'était présentés là en début d'après-midi et selon la consigne reçue, on avait apporté chacun une conserve de sirop d'érable, Miche s'occupait du souper et il n'était pas question qu'on apporte quelque chose, elle prenait tout sur ses épaules comme chaque année la veille de Pâques, c'était son plus cher désir de nous recevoir chez eux et à leur table. On avait suivi la consigne... 

Laissez-moi vous raconter le merveilleux choc des cultures qu'on a vécu là, Crocodile Dundee et moi. 

D'abord, cette grande famille est celle de Jess, Miche est sa conjointe depuis plus de 40 ans. Il s'agit de la famille Létourneau. On en connaît plusieurs de cette grande famille qui a grandi dans ce village. On les côtoie particulièrement à Rapide Deux, en toutes saisons, parce qu'ils ont un grand camp familial où ils se rassemblent parfois et ils passent par chez nous pour y aller, surtout l'hiver. On a vécu plein de choses ensemble au cours des années et c'est probablement pour cela qu'ils disaient qu'on faisait partie de la famille et qu'ils nous invitaient à leur fête « des sucres » du 15 avril. 

Dans un rang du village, juste en face de la rivière Kinojévis, se trouve la petite maison de Jess et Miche, avec son immense garage, ses champs, sa terre et ses espaces pour accueillir tout un chacun et au moment où notre voiture entre dans la cour, on est accueillis par tout le monde comme si on faisait vraiment partie de cette famille très aimante. 

La grande porte de l'immense garage est ouverte et le restera tout au long de l'après-midi. On doit être une trentaine de personnes là. Il y a des chaises, des tables avec des grignotines dessus où je dépose celles que je n'ai pas pu faire autrement que d'apporter, un grand réchaud qui sert habituellement pour les épluchettes de blé d'Inde et du monde heureux qui se fait des bisous, des câlins, qui prennent des nouvelles des uns et des autres. On se croirait dans un autre pays, une autre culture. Tout est beau, simple, chaleureux, rigolo, accueillant... Tout à coup, je réalise que personne n'a de machin-truc greffé à la main et je fais le commentaire à quelqu'un que c'est donc agréable quand les gens se parlent. C'est Yvan et Myriam qui s'empressent de me répondre que « le WI-FI pogne pas quand on est dehors » parce qu'on est en campagne. 

Avec l'aide des gars, Miche allume le réchaud et commence à réchauffer doucement le sirop d'érable jusqu'à ce qu'il atteigne la température voulue pour en faire de la tire d'érable qu'elle étendra plus tard sur la neige toute propre qu'elle a conservée dans des bacs en bois réutilisables chaque année expressément pour « sa tire » sur la neige. Quel délice! C'est en humour et en gourmandises que l'après-midi s'écoulera dans une ambiance familiale et amicale où l'on ne s'aperçoit presque pas qu'il fait gris et qu'on doit se réchauffer auprès du grand feu qu'ils ont allumé dehors entre la maison et le garage. 

Vers 17 heures, Micheline disparaît vers la maison et on continue à festoyer et à rire, à échanger des nouvelles, des anecdotes et des histoires. Tout à coup, elle nous appelle à aller la rejoindre, la table est mise, elle nous attend autour de sa table. Mais on est une vingtaine maintenant!

On entre dans la maison qu'ils connaissent tous très bien mais pas nous. Avec une discipline plusieurs fois répétée au fil des années, ils savent tous où l'on met les chaussures, où l'on accroche les manteaux et dans quel ordre on passe par la salle de bain pour se laver les mains avant de se présenter à table. C'est tout petit, on est serrés, collés-collés, on est 17 autour de la table, on y est tous, sauf Micheline qui veut rester debout pour circuler parmi nous, elle mangera plus tard qu'elle dit. Les ados et les enfants sont à une table à eux, collée sur la nôtre mais eux débordent du côté du salon. Ils prennent part à notre conversation, on fait partie de la même tablée dans le fond. 

Et la table est remplie de victuailles à l'ancienne : Un gros jambon à l'érable, des oeufs farcis, une dinde avec sa sauce qu'ils appellent « la grosse dindoune », des fèves au lard au sirop d'érable, des pommes de terre en purée, deux sortes de salade de chou, la crémeuse et la traditionnelle qu'ils nomment ainsi pour imiter une rôtisserie bien connue au Québec, du pain de ménage avec du beurre, des marinades maison et quoi encore... Et je ne vous parle même pas des desserts. Miche a cuisiné tout ça la veille, la nuit précédente et le jour même, dans sa mijoteuse, ses rôtissoires et ses marmites. On se croirait dans nos anciens soupers de famille chez nos grands-parents quand chacun de nous, étant enfants, avions notre marche d'escalier et que nos parents faisaient plus d'une tablée. Le plaisir qu'on a eu et le bonheur qu'on a ressenti chez les Létourneau en cette veille de Pâques, ce n'est pas facile à raconter. Mais je me réjouis du fait que tout cela existe encore!

Je lisais ce matin sur un site populaire un article qui était titré ainsi : « 20 choses qui disparaîtront d'ici 50 ans » et c'est là que j'ai pensé à vous, à mon blogue complètement dépassé mais qui n'est pas mort, au service à la clientèle qui existait jadis et dont je m'ennuie, aux promesses tenues d'autrefois, aux fêtes de famille qui existent encore dans les villages où « le WI-FI pogne pas dehors » et à tout ce que je regrette déjà du temps d'avant la technologie qui nous bouffe tout le meilleur de nous. Si aujourd'hui, c'est dépassé de parler de cassettes VHS, de walkman, de fax et de disquette, d'ici très peu de temps, on parlera aussi au passé des choses suivantes : 

- téléphones publics
- clés USB (seront remplacées par l'infonuagique, déjà les CD, DVD et même Blue Ray sont remplacés par les vidéos sur demande). 
- appareils photos (remplacés par les téléphones intelligents de plus en plus performants). 
- l'argent physique (monnaies, chèques, cartes débit et crédit) sera remplacé par la radio-identification et la détection d'empreintes. 
- lunettes (seront remplacées par les chirurgies au laser de moins en moins invasives).
- les sacs jetables (législation oblige et c'est tant mieux)
- les moteurs à essence (et ce sera aussi la fin des stations-services telles qu'on les connaît). 
- les clés (remplacées par des verrous informatisés, les serrures numériques sont déjà dépassées). 
- les foyers au bois (émettent des microparticules polluantes et le bois se fera plus rare) 
- les journaux (papier) 
- les timbres (remplacés par les courriels et même s'il y aura plus de colis parce que plus d'achats en ligne, ce seront les entreprises de transport de courrier qui remplaceront les bureaux de postes) 
- la télévision (plusieurs se désabonnent du câble au profit de Netflix, tou.tv, club Illico, etc. 
- le téléphone filaire
- l'oreillette Bluetooth
- les cartes d'affaires/cartes de visite
- l'ampoule incandescente (énergivore, ultra toxique lorsqu'il faut en disposer, le DEL remplace déjà)
- les voitures manuelles (seront remplacées par des voitures électriques et autonomes)
- le sucre (mauvais pour la santé), on aime pourtant la douceur des aliments sucrés alors des recherches se font dans les laboratoires pour en trouver des sources meilleures pour la santé et c'est là que je boucle la boucle avec le sirop d'érable!