jeudi 15 juin 2017

VERS LA SOIXANTAINE

Oh il y avait plus d'un an que je harcelais littéralement mes proches. En fait, depuis que Crocodile Dundee était entré, l'année dernière, dans le Club des sexagénaires, je répétais à qui voulait bien m'entendre : « Je vous en prie, soyez discrets avec ma fête, ne dérangez personne, les gens ont tellement à faire les fins de semaine d'été et puis je ne suis pas à l'aise sous les projecteurs, vous le savez... » 

J'aurai 60 ans le 7 juillet prochain. C'est pourquoi j'ai pris de l'avance en cessant de fumer le 15 mars dernier. J'ai tenu la promesse que je m'étais faite à moi-même d'être devenue non fumeuse quand j'aurais 60 ans. J'en suis d'ailleurs au 92e jour de liberté. 

L'année dernière, pour Crocodile Dundee qui n'aime pas plus que moi être le centre d'attention, on avait pensé à quelque chose de simple, chaleureux et rassembleur : demander aux gens qui l'aiment de faire parvenir à Isabelle et Dominic (pour le montage) un petit bout de vidéo lui souhaitant bon anniversaire, rappelant un beau souvenir, racontant une anecdote, lui adressant des voeux, lui déclarant leur amour, leur affection, leur attachement, leur amitié, tout était permis, le but était de faire plaisir à ce gars-là qu'on aime tant pour son 60e anniversaire de naissance. Ils ont participé en grand nombre, les soeurs, beaux-frères, belles-soeurs, neveux et nièces, amis et amies, anciens compagnons de travail, d'expéditions de canot, de chasse et de pêche, et bien entendu, sa petite famille tricotée serré, Isa, Dom, Félixe, Blanche et moi,  C'était magnifique. Un document vidéo unique!

Le jour de son anniversaire, en compagnie de quelques proches, lors d'un souper, on lui a présenté ça. On pleurait tous! De joie, de bonheur, de reconnaissance, d'amour, de gratitude, d'émotions toutes mêlées, de le voir si heureux et si touché, probablement aussi. 

Vous me voyez venir?

Comment ils allaient faire cette année pour moi? Je ne voulais pas faire de vagues et eux, ne voulaient pas répéter ce qui avait déjà été fait l'an passé. J'avais la même volonté qu'on ne fasse pas trop de vagues pour mes 60 ans un peu comme ça s'était passé pour Crocodile Dundee.

Isabelle m'avait dit : « Fais-moi confiance, Maman, je ne te ferai pas plus de gros party pour toi que j'en ai fait pour Papa, je vous connais comme si je vous avais tricotés! »

Alors, c'est le 7 juin dernier que j'ai eu la surprise, un mois à l'avance, lors du grand dévoilement de ce qu'elle avait concocté pour mon 60e anniversaire, en complicité avec son père (et probablement d'autres personnes aussi) moi, j'ai appelé ça mon pigeonnier de fête. C'est un peu comme un calendrier de l'avent sauf qu'il n'y a pas de chocolat derrière les petites portes. Le voici : 


Ce meuble est fait en bois, peint en blanc, il a plusieurs carreaux, en fait un par jour, du 7 juin jusqu'au 7 juillet. Chaque casier a son petit rideau qui en cache et en protège le contenu, avec la date dessus. Ce soir-là, le 7 juin, ils m'ont dévoilé la surprise. On était chez Isabelle et Dominic où l'on nous avait invités à prendre l'apéro. Après avoir vu « la patente » j'en ai « braillé une shot » et j'ai ri autant que j'ai braillé parce qu'on m'a rappelé quelque chose... 

Au début du mois de mai, je suis arrivée sans prévenir dans le garage où Crocodile Dundee était affairé depuis un bon moment. Lui, il avait l'air mal à l'aise de me voir arriver, il me pensait partie qu'il a dit. Quand j'ai vu l'ébauche de ce meuble gisant par terre, je me suis exclamée : « Pourquoi tu fais ça, c'est rare que tu fais des meubles maintenant? » un peu mal à l'aise, pris au dépourvu il avait improvisé quelque chose : « C'est pour classer mes vis » et je lui avais répondu : « Elles vont être bien logées, tes vis! » 

Ce soir-là du 7 juin dernier, entre les rires et les larmes (de joie) j'ai reçu mon pigeonnier de fête. 



J'ai tout de suite eu le privilège de lire mes 2 premiers messages, ceux qui étaient cachés derrière la petite porte du 7 juin. 



Depuis, chaque matin, je me dépêche de déguster mes deux mini toasts et je cours ouvrir le petit rideau de la petite porte du jour. Les premières lettres/cartes/surprises/délicatesses, je les pleurais toutes en les lisant, tellement j'étais émue. Maintenant, je ne pleure plus en prenant mon café du matin. Au pire j'ai les yeux mouillés un peu. Derrière chaque rideau, j'ai un message, parfois deux, parfois trois et chacun d'entre eux me va droit au coeur. S'il y a un sac suspendu à gauche du meuble, c'est qu'il y a quelque chose dedans que j'ignore encore, je le saurai à mesure, il paraît que tout n'entrait pas dans les casiers. Le plus gros casier en haut complètement, c'est celui du 7 juillet mais il paraît que j'aurai encore beaucoup de surprises d'ici ma fête! 

Je vous dis seulement ce que je sais, ce qu'on m'a dit et ce que je devine. Et c'est bien assez pour me rendre heureuse, croyez-moi! J'ignore, par exemple, comment ma fille a fait pour rejoindre des gens que j'aime et qu'elle ne connaît pas mais depuis quelques temps, je remarque sur Facebook qu'on a beaucoup plus d'amis en commun qu'avant. L'une des confidences qu'elle m'a faites et qui m'a fait chaud au coeur, c'est qu'on a lancé l'invitation cet hiver à des personnes et qu'on n'a pas du tout été obligés de faire des rappels ensuite ou d'insister,  au contraire, Isabelle ne voulait absolument pas forcer les gens mais elle trouvait dans sa boîte aux lettres, sa boîte de courriels, à sa porte et sur son répondeur des réponses qui venaient de partout, plus qu'elle s'y attendait. Elle m'a juste dit ça.

Je sais aussi qu'on célébrera les 3 ans de Blanche le 1er juillet, je lui ferai son gâteau d'anniversaire. Même si nous sommes nées toutes les deux le même jour, à 57 ans de différence, il est bon qu'elle ait sa propre fête à elle toute seule, je trouve. Ses parents sont très d'accord avec moi. 

Et pour mes 60 ans, je suis invitée à souper chez nos enfants le 8 juillet où il y aura ma petite famille, peut-être une ou deux personnes très proches mais pas plus.  Il y a aussi mes Zamis du jeudi qui m'invitent chez l'une d'entre nous, au bord de son lac, le 13 juillet. Mais surtout chaque jour, je reçois une vague d'amour qui me fait dire que c'est tellement plaisant d'avoir 60 ans... 

D'avoir pensé à ça, faut-il qu'on me connaisse mieux que je me connais moi-même et qu'on m'aime quand même!!!