vendredi 22 février 2013

On va à la pêche?


On va aller à la pêche tantôt, Papi? 


Oui oui, ma ti-minou mais on va commencer par préparer nos hameçons... 


Ah moi je veux celle-là, Papi, la jaune! Toi, tu veux laquelle? Moi, je vais mettre un ver de terre. 


Viens me voir... Viens sur ma main...


T'as pas peur de moi, hein? 


Il est doux doux doux... Ça chatouille!


Veux-tu retourner dans ta maison avec tes amis? 


Faut pas faire de bruit, hein Papi? Les poissons vont venir... shshshshut


C'est Papa qui a le premier poisson!

On va à la pêche? 

C'était l'été dernier, au P'tit Château. Une fin de semaine hors du temps et de l'espace, où la Vie se respire à pleins poumons. Où le bonheur est partout présent. Discrètement. Sans faire de vagues. En toute simplicité. Il faut si peu de choses... et tellement à la fois... pour être heureux. Juste d'être ensemble. 

Et ça, personne ne pourra jamais altérer ou diminuer ces moments-là. Ils nous appartiennent. 

S'en rappeler au coeur de ce dur hiver, c'est espérer dans l'allégresse le prochain printemps et l'été qui s'en vient.

Silence

Je vous partage une chanson qui nous a été offerte par notre fille, Isabelle... Ses mots simples et beaux, pleins de nos images, sa musique nous berce, sa guitare si douce et sa voix enveloppante, chaude, aimante... Sa chanson est plus longue que ça mais ce sont les trois couplets dont je me souviens par coeur.

Silence

Une cordée de silence
Pour passer l'hiver
Une poignée de bon sens
Pour garder les pieds sur terre
Et brûle brûle douleur sauvage
La détresse
Ça se met pas dans une cage

Je vais comme un voleur
Piller la forêt
M'emparer de ces bonheurs
De ces morceaux de paix
Et vont et viennent
Des vagues sur les rivages
Le chagrin
Ne passe plus dans le barrage

J'ai fait et refait
Des milliers de fois
Les sentiers le trajet
Où j'ai inscrit ma foi
Et je n'ai plus peur
De vos mots et de vos lois
Ainsi va
Mon coeur souverain dans le bois

mercredi 20 février 2013

Tout dort et je veille


Samedi dernier, fuyant la civilisation, nous sentions le besoin de nous isoler en forêt profonde pour panser nos blessures, comme deux ermites, au camp Fra-Gilles, à deux kilomètres plus loin que le P'tit Château, (nom comique et affectueux que nous donnons à notre camp sur le bord de la rivière que nous utilisons l'été) dans le secteur de Rapide Deux. 


Le camp Fra-Gilles, une perle dans son écrin de forêt boréale, avec le petit atelier qui se réchauffe en 15 minutes à peine, le temps que l'autre diffuse sa chaleur suffisamment pour qu'on puisse défaire nos pack sacs, enlever nos vêtements d'hiver et réchauffer la soupe. 


Vue arrière du camp, avec sa shed à bois. C'est fou comme la marotte de Crocodile Dundee, « À force de manquer de toutttt, on manque de rien » prend ici tout son sens. Les bâtiments sont tout petits mais fonctionnels, éclairés, bien pensés, construits de matériaux récupérés, réutilisés ou recyclés sur divers chantiers de construction où il travaille. J'ai toujours admiré ce talent naturel qu'il a, mon menuisier-débrouillard-homme-des-bois-respectueux-de-la-nature-et-de-tout-ce-qui-vit. 


Une arcade enneigée... 


Une dentelle fine... Tiens, des lièvres sont passés dessous!


Une invitation subtile à voir la lumière... au bout du tunnel. 


Crocodile Dundee est heureux comme un roi dans son royaume de liberté, il distribue ce qu'il appelle « du lunch gratisssss » à ses martres, pékans, écureuils, dans les cabanes qu'il a disséminées au fil des années à la grandeur du territoire. Est-il besoin de préciser que ses cabanes ne comportent aucun piège ni collet. C'est sa tournée! Ces animaux survivent difficilement à l'hiver rigoureux, alors on les aide un peu, avec les surplus non compostables de nos cuisines (par exemple les restes d'un poulet désossé) surtout que les martres auto-régulent les naissances en fonction de la nourriture qu'elles trouvent, en abondance ou pas. Elles ne vivent qu'en forêt boréale mature, cette ressource qu'on viendra piller prochainement chez nous, les forestières ayant obtenu toutes les autorisations dont elles avaient besoin. 


Comme dans ce jeu d'ombres et de lumières, nous allons vivre le mieux possible chaque étape du chemin de croix qu'on nous a balancé au visage lors du verdict de culpabilité rendu par Madame la juge, le 12 février dernier. Nous avons la conscience en paix, malgré la rage au coeur qui nous envahit, et foi de Zoreilles, nous retrouverons notre légèreté, en dépit de l'acharnement, du manque de jugement et d'humanité dont ont fait preuve depuis le soir du 12 juin 2010 des hommes en uniforme qui n'ont jamais cru un seul instant qu'on pouvait avoir un code d'éthique plus élevé et plus juste que leurs lois sur papier. 

Tout dort et je veille

J'ai bien essayé d'écrire autre chose ou de ne pas écrire du tout. Mais je suis habitée d'un sentiment de rage et de révolte depuis la semaine dernière. Je ne me reconnais pas. Et je n'aime pas ça. 

J'étais là, j'ai tout vu, tout entendu, tout vécu depuis le début de cette sordide histoire d'horreur où l'on nous a traités comme des criminels. Jusqu'à la fin, j'avais cru (naïvement) que la vérité et la justice allaient  finir par émerger de ce chaos. Je dois avoir trop vu de films de Walt Disney dans ma vie. J'avais pris pour acquis qu'au Québec, on était présumés innocents jusqu'à preuve du contraire dans notre système de justice. Mais non. J'errais. Je n'avais pas compté sur le fait que des fonctionnaires mal intentionnés, avec des obligations de résultats coûte que coûte, pouvaient interpréter leurs lois et certains faits isolés sans aucun rapport entre eux, s'en faire des preuves bien étayées dans la menace et leur bêtise sans limite, les soumettre aux autorités de justice en mal de gain de cause, avec l'aide d'un Procureur de la Couronne zélé comme un jeune loup s'acharnant sur une proie facile et sans défense, en train de jouer sa carrière, et que Madame la juge en étant impressionnée, n'y verrait que du feu.

C'est dans cette société-là qu'on vit mais ça, on le découvre seulement le jour où l'on y est confronté. Les faits réels, les circonstances, personne ne s'en soucie, tout le monde joue sa « game » pour la gagner, tous les coups sont permis et chacun veut ses petites étoiles dans son cahier à la fin. 

J'ai perdu toutes mes dernières illusions sur l'intégrité de nos institutions quelles qu'elles soient. Toutes. Il ne m'en reste plus aucune. Je n'en dirai pas davantage sur les détails de la cause ni sur les conséquences coûteuses et terribles qu'elles entraînent dans nos vies. 

Pourtant, depuis plus de six ans que vous me lisez et partagez mes photos, vous le savez parce que je n'arrête pas de vous le dire sur tous les tons, qu'il est possible et merveilleux de passer du temps en forêt, sur une watch (un mirador qu'on dit en français) ou dans les sentiers qu'on défriche et entretient, sans nécessairement chasser ni en avoir la moindre intention, avec des jumelles, un appareil photo et de la lecture pour seules armes, en étant contemplatif et heureux d'y être, pour se fondre quelques heures au décor, au milieu de cette faune, cette vie-qui-bat, cette nature qui s'offre à nous, comme un baume sur une plaie vive, en toutes circonstances. 

Pendant ce temps, les braconniers courent librement en forêt et les bandits en ville. On trouve ça normal, on ne sait rien, donc on ne dit rien, on essaie de se construire ou de se reconstruire, dans le silence, le calme, la paix, un univers épargné de cette civilisation de béton et de tape-à-l'oeil qu'on a besoin de fuir plus que jamais. Ah ils auront beaucoup de petites étoiles dans leur cahier, les vainqueurs qui savouraient la victoire sans ménagement lorsque la juge a tranché :  « Coupable ». Ils sont sûrs d'avoir bien travaillé, que la justice a triomphé. Tout le monde est content. 

Et moi, je fais de l'insomnie. Tout dort et je veille... 

lundi 11 février 2013

Sucre en poudre et sucre d'orge


J'ai pris cette photo de l'intérieur de mon bureau au cours de la semaine dernière. 


Fin janvier début février, nous avons connu des épisodes de grésil et de verglas suivis de grands froids, ce qui a ajouté de la dentelle aux arbres et enjolivé nos paysages. C'est joli à voir mais ça reste une épreuve pour les feuillus comme pour les conifères qui « ploient sous la douleur ». 


En y regardant d'un peu plus près, on remarque que les branches des arbres sont écrasées sous le poids de la neige et de la glace accumulées. 


Ainsi, notre hiver a des textures et des allures de...

Sucre en poudre et sucre d'orge

Ces temps-ci, avec une maison à vendre et une autre en grandes rénovations, sans compter les aléas du quotidien, je ne me sens pas tellement littéraire, disons. Mais j'ai toujours le goût de communiquer avec les eaux...tres, alors me voilà, fidèle au poste, pour ne pas que mon blogue s'étiole trop après 6 ans d'existence!  

Nos récents échanges et bons souvenirs au sujet de nos jeux d'enfants m'ont fait penser aux bonbons et gourmandises qu'on avait peut-être en commun également, du temps où il y avait au moins un dépanneur par quartier. Vous souvenez-vous de ces vitrines pleines de taches de doigts, remplies de toutes sortes de friandises à hauteur d'enfants, proches de la caisse? À mon premier job d'étudiante, chez Lou's Tobacco Shop, ces petits clients étaient mes préférés et il m'arrivait souvent de fournir des sous de ma poche quand des enfants hésitaient trop longtemps entre des caramels Kraft ou des réglisses rouges, je leur donnais les deux et ils repartaient contents, encore plus que les autres clients qui attendaient leur tour pour payer leurs cigares et leurs journaux! Ces enfants de l'époque sont remplacés aujourd'hui par les acheteurs de billets de loterie et personnellement, je trouve ça pas mal moins charmant! 

Je me demande si les cigarettes Popeye existent encore? Et les Koo Koo Bar? Vous savez, ces grandes barres minces de la longueur d'une règle à peu près, en trois couleurs, les mêmes que dans la crème glacée napolitaine? Les boules noires, j'aimais moins ça, elles étaient une aubaine, à 3 pour un cent, mais elles tachaient les lèvres, la langue, tout l'intérieur de la bouche et puis, quand ils en ont sorti des plus grosses, nos mères avaient peur qu'on s'étouffe avec, parce que des légendes urbaines couraient que c'était déjà arrivé!

Les réglisses. Les rouges aux fraises et les noires... à la réglisse! Même qu'il y en avait en forme de pipe, à l'époque, c'était politiquement acceptable qu'un enfant se régale de bonbons en forme de pipe ou de cigarette...  Aujourd'hui, on appellerait la DPJ pour moins que ça et on poursuivrait le confiseur en justice! 

Les caramels Kraft... La plupart étaient au caramel mais quelques-uns plus bruns que dorés goûtaient le chocolat. Bien chanceux ceux qui tombaient dessus parce qu'ils partaient toujours en premier, ceux-là. Les soucoupes volantes contenaient des petits bonbons minuscules inclus dans une forme bombée en retailles d'hosties de couleur pastel. Les colliers de bonbons coûtaient 5 cents, je m'en achetais parfois, soit pour m'en faire un collier ou encore mieux, les tourner trois fois autour de mon poignet pour m'en faire un bracelet mangeable. 

Les gommes Bazooka. Et leur petite bande dessinée avec leurs farces pas drôles qui ne se renouvelaient jamais! Je suis certaine qu'ils ont encore les mêmes, je devrais faire l'expérience... 

Mes p'tits frères, eux, dès qu'ils avaient des sous, couraient s'acheter des paquets de cartes de hockey. Comme de raison, il n'y en avait pas toujours mais quand les cartes d'hockey arrivaient, ils le savaient des semaines à l'avance parce que ça se parlait en ville et surtout dans les cours d'écoles! Ça fait partie de leurs plus beaux souvenirs d'enfance, ils ont tellement fait des collections et des échanges, je vous dis que ça négociait serré des fois. Ils ont inventé des jeux avec ces cartes de photos de leurs joueurs préférés de toutes les équipes ainsi que leur fiche de performance qu'ils connaissaient par coeur. Il y avait dans chaque paquet une gomme mince qui sentait et goûtait bizarre, il me semble. Je me souviens qu'en période d'abondance, ils en avaient des grosses chiques! 

Les framboises en jujubes... Ah celles-là étaient mes préférées. Je m'en suis acheté un petit sac encore dernièrement, elles se vendent en enveloppes transparentes sous le nom de « framboises nordiques » mais je ne retrouve plus leur goût d'avant. C'est peut-être moi qui ai grandi?  

Les Pop Sicle. Friandise idéale qui se coupe en deux par un coup solide et bien précis sur le glaçon convoité, appliqué sur le coin du frigidaire à Coke pour le partager avec un(e) ami(e) et se rafraîchir délicieusement par une journée d'été un peu trop « collante ». 

Les lunes de miel coûtaient cher mais valaient leur prix. Bonheur suprême, il y a quelques années, dans une exposition d'artisans, j'ai vu qu'une miellerie de ma région en offrait en assortiments d'une douzaine. Quinze dollars pour une douzaine... mais elles valent toujours leur pesant d'or, encore plus qu'avant. Le succès qu'elles ont eu, ces lunes de miel, faites de bon miel/caramel et recouvertes d'un chocolat noir de qualité? J'en ai acheté 3 assortiments du coup, deux pour offrir et un pour moi... à partager, bien sûr. Une lune de miel non partagée, ce n'est pas vraiment une lune de miel, n'est-ce pas? Parce que c'est bien meilleur quand on? Partage! Le propriétaire de la miellerie me disait qu'il ne fournit pas d'en faire juste avant les Fêtes, ils partent comme des petits pains chauds et on ne les retrouve pas ailleurs que dans ces salons d'artisans où ils attirent la clientèle... comme des mouches sur du miel. 

Vous souvenez-vous des fraises en guimauve? Elles aussi, elles nous tachaient la bouche, mais ça nous faisait comme du rouge à lèvres. Peut-être pour ça qu'elles avaient plus de succès auprès des filles que des gars? Les Cracker Jacks, ces boîtes à moitié vides... euh... à moitié pleines je devrais dire plutôt, contenant du maïs soufflé au caramel avec arachides, et une surprise dedans! 

J'ai toujours aimé les sucres d'orge, leur douceur et leur transparence. Il paraît qu'on peut s'en faire à la maison. Il faudrait bien que j'apprenne cet art un jour. 

Et vous, quels étaient vos bonbons préférés? Existent-ils encore? En achetez-vous parfois? Est-ce qu'ils goûtent comme avant?