dimanche 21 juin 2009

Bonne Fête des Pères... à Guy Lafleur


Photo : Rafraîchissante, n'est-ce pas, en ce temps de canicule? C'était le 31 décembre dernier, lors de notre partie de hockey du temps des Fêtes, sur le lac Dufault, pendant le « réchauffement », juste avant les grandes performances et entourloupettes sportives de la parenté et des amis. Comment pouvais-je illustrer autrement mon billet d'aujourd'hui?

Bonne Fête des Pères... à Guy Lafleur

Quand on pense à Guy Lafleur, on pense hockey, Canadiens de Montréal, et Thurso, son village natal en Outaouais. Nous viennent ensuite des images du démon blond, son talent, sa personnalité, ses frasques et son franc-parler, les causes humanitaires qu'il supporte et où il s'investit comme il le faisait dans le temps sur la patinoire, son après carrière, et plus récemment, parce que les médias s'en sont régalés comme les charognards qu'ils deviennent trop souvent, sa vie de famille et ses démêlés avec la justice.

C'est de cet aspect-là de sa vie que je voudrais vous parler...

Vous savez tous si vous étiez au Québec dans la dernière année que Guy Lafleur a été cité à comparaître dans le procès où son fils était accusé de crimes violents, dont un à caractère sexuel. Il a été dit à quelques reprises, mais personne n'a vraiment insisté là-dessus, que ce fils souffrait du syndrome de la Tourette.

Guy Lafleur, quand ce fut son tour à témoigner, a omis de dire quelque chose qui aurait pu nuire aux destinées de son fils, alors qu'il s'était pris en main et qu'il était en désintoxication. Il a voulu le protéger, à tout le moins, ne pas lui nuire trop, et c'est ce qu'auraient fait beaucoup de pères de famille. On a dit qu'il s'était parjuré à la Cour, on lui a fait un procès sur la place publique bien avant le vrai procès. Il avait menti... Ce n'est pas la première fois que ça arrive, vous me direz, les palais de justice sont les endroits où il se dit le plus de mensonges à la minute mais bon, il s'agissait de Guy Lafleur, le gars a du prestige, de l'argent, il a connu la gloire, il est le héros de beaucoup de monde... Et ça écoeure royalement ceux qui pensent petit, c'est probablement là son plus grand crime.

Tout au long des procédures entourant le procès du fils, on n'arrêtait pas de braquer des caméras et des projecteurs, de montrer des images du jeune Lafleur, de son père, Guy, et de sa mère, Lise. Les gérants d'estrade faisaient état des comportements déviants du jeune homme, sa dépendance aux drogues, à l'alcool, son passé, sa délinquance en général, ses difficultés et ses échecs. Et dans la population, lors des tribunes libres et des vox pop, j'entendais des jugements honteux, des règlements de comptes gratuits et des absurdités jalouses, dites par des gens qui ne comprenaient rien à tout ce cirque mais qui s'empressaient tout de même de juger cette famille aux prises avec tant de souffrance et d'incompréhension. Tout cela a continué en attente du procès de Guy Lafleur qui a pris fin cette semaine avec une condamnation très sévère au père de famille qu'il est et qui se ramasse maintenant avec un casier judiciaire. Comme si la vie elle-même ne l'avait pas déjà assez condamné à perpétuité à bien pire que ça depuis longtemps.

Dans un hebdo Québécor (pas le choix, ils sont les seuls qu'on a) de ma région, L'Écho Abitibien pour ne pas le nommer, je lisais tout à l'heure le commentaire d'un ancien juge à la Cour du Québec. Il le titrait ainsi : « Guy Lafleur : bon père de famille? » un torchon qu'on aurait pu trouver dans n'importe lequel de nos journaux jaunes, où il fustige Guy Lafleur, l'accusant d'avoir fait fi de l'ordonnance et d'avoir permis à son fils d'aller coucher à l'hôtel avec une jeune fille de 16 ans afin qu'il ait plus d'intimité. Il l'accuse aussi d'avoir trompé la cour en affirmant que son fils avait respecté son couvre-feu. Il le condame doublement et sans aucun ménagement. Il a l'air de penser que Guy Lafleur, en tant que père, avait le plein contrôle de la vie de son fils, devenu un homme, du moins au point de vue de l'âge légal et de la maturité physique. Non mais, a-t-il déjà eu des enfants qui grandissent, lui?

Ceux qui, comme cet ancien magistrat, le jugent si sévèrement, n'ont probablement jamais rencontré sur leur chemin un enfant, un adolescent ou un jeune adulte qui souffrait du syndrome de la Tourette. Pire encore, ils n'ont jamais passé une seule journée avec l'un de ces êtres-là qui agissent parfois à l'encontre de toutes les valeurs qui leur sont transmises quand ils sont en situation de crise, de détresse, d'anxiété ou dans un état « borderline » et qu'ils n'arrivent pas à s'auto-médiquer dans la rue. Leurs comportements sont instables, imprévisibles, parfois violents, difficiles à comprendre et encore plus à pardonner. Est-ce qu'un père arrête d'aimer son fils quand il est moins aimable?

Connaissez-vous quelqu'un qui souffre de ce syndrome? Moi oui. Je plains ce jeune homme proche de moi, je ne le condamne pas même si j'ai de la misère à le suivre par bouts. Il est, disons, un peu plus difficile à aimer qu'un autre. Mais je plains encore beaucoup plus son père qui vit l'insoutenable depuis des années, ce père qui expérimente la paternité extrême, le « tough love » à son paroxysme, les humiliations, les espoirs déçus, et même déchus, les illusions perdues à coup de coeur qui saigne, de jours d'inquiétude, de thérapies continuelles, d'appels incessants de détresse et de nuits sans sommeil à se piler sur le coeur. Ce père-là aurait probablement fait comme Guy Lafleur et je crois même qu'il l'a déjà fait.

Je ne veux pour aucune considération amoindrir la gravité des actes criminels commis par le fils Lafleur. D'ailleurs, il sera jugé pour ça. Je veux simplement dénoncer le fait qu'on a jugé Guy Lafleur sans savoir ce que lui et sa famille vivent de souffrance depuis des années à cause du syndrome dont leur fils est atteint. Et eux, en plus, ils doivent vivre ça au vu et au su des journalistes, en étant jugés par des gens qui n'ont aucune idée de ce dont ils parlent.

En cette journée très spéciale de la Fête des Pères, puisque le mien n'est plus là pour que je lui dise de vive voix jusqu'à quel point il a embelli ma vie, depuis la première seconde où il venait me voir dans le petit incubateur de l'Hôtel-Dieu d'Amos où j'ai ressenti avec force son amour de la vie, jusqu'à aujourd'hui où il est encore si présent par-delà les frontières du temps et de l'espace qui nous séparent et nous unissent à la fois, c'est à Guy Lafleur, le père, que je pense, et à tous ceux à qui on ne dira pas nécessairement aujourd'hui « Bonne Fête des Pères » mais qui le mériteraient infiniment.

mercredi 10 juin 2009

Forget-me-not et pause outardes




Photo 1 : Lundi dernier en début de soirée, les outardes s'étaient arrêtées prendre une pause devant chez moi. Elles sont reparties quelques minutes plus tard dans un ballet animé et bruyant. Direction nord. Évidemment!

Photo 2 : En fin de semaine dernière, mes fleurs préférées, les forget-me-not, arboraient toutes leur plus belle robe.

Photo 3 : Toujours mes forget-me-not mais d'un peu plus près. Pourquoi je les préfère? Elles fleurissent tôt en saison, elles sont bleues, vivaces, mignonnes, sans entretien, s'épanouissent en groupes, n'ont besoin de presque rien pour s'enraciner, s'épanouir et se laisser emporter ensuite par le vent ou les oiseaux.

Forget-me-not et pause outardes

Je ne fais plus de lien entre mes photos et les sujets que j'aborde parce que vous êtes bien meilleurs que moi pour en trouver de si jolis, poétiques, pertinents et tellement plus merveilleux que je pourrais le faire. Vraiment, vous êtes des lecteurs sensibles, allumés, talentueux et je me félicite d'avoir ici toujours cherché la qualité plutôt que la quantité!

Parmi les sujets qui me passionnent, il y a tout ce qui a trait aux sociétés, cultures et communications. D'accord, c'est en partie mon métier depuis pas mal d'années mais ça demeure une source constante d'apprentissage et d'émerveillement.

Une question de confiance

Une récente étude effectuée au Québec par le département de sociologie de l'Université d'Ottawa voulait sonder les préférences des Québécois au chapitre de la confiance. Ainsi, on leur a demandé quelles étaient les personnalités qu'ils trouvaient le plus crédibles.

Ce sondage a recueilli les opinions d'un échantillon représentatif de près de 300 Québécois. Il a révélé quelques surprises mais aussi des constats qui devraient nous en dire long sur la société qu'on devient. Par exemple, on a décerné les premiers honneurs à ceux qui défendent des idées nobles : « Dans notre société en pleine confusion, les gens vertueux sont perçus comme des phares dans la nuit. »

Voici le « top five » du palmarès des personnes qui se sont classées en tête de liste de ce sondage :

1. Emmett Johns, « Pops », le fondateur de l'organisme Dans la rue.
2. Hubert Reeves, astrophysicien et écologiste.
3. Gilles Julien, pédiatre social .
4. Jean Lemire, cinéaste et défenseur de la planète bleue.
5. Ex aequo : Pierre Bruneau, Guylaine Tremblay, Alexandre Despatie.

Et la liste continue ainsi jusqu'à la 41e place obtenue par Stephen Harper. Je ne vous ferai pas l'énumération complète de ce classement mais disons qu'on y retrouve des personnes que j'aurais aussi pu choisir (Roméo Dallaire, Laure Waridel, Richard Desjardins) et d'autres qui me font douter du fait que j'appartienne bel et bien à cette société québécoise parce que je ne comprends vraiment pas pourquoi on les a considérées comme « dignes de confiance » (Guy Laliberté, Michael Ignatieff, Julie Snyder, Paul Desmarais, Jean Charest, Justin Trudeau, Pierre Karl Péladeau, Stéphane Gendron, Patrick Roy, Stephen Harper).

C'est ce dernier groupe qui a semé le doute dans mon esprit : Cou'donc, suis-je réellement Québécoise? Si oui, je ne suis vraiment pas représentative de la société dans laquelle je vis... Et vous?


dimanche 7 juin 2009

Pauvre ti chou...


Photo : Vendredi 5 juin 2009, midi trente environ, photo prise par Dominic Leclerc. Cette fois-ci, plus que jamais, je vous rappelle que vous pouvez cliquer sur la photo pour l'agrandir.

Pauvre ti chou...

On n'a pas vu ça souvent, un orignal traverser à la nage le lac Osisko pour s'en venir au centre-ville de Rouyn-Noranda... Moi, j'étais chez Isa et Dom, en train de jouer avec Félixe et comme Dominic a son atelier de travail à la maison, avec vue sur le lac Osisko, tout à coup nous avons été interrompues, Félixe et moi, dans nos risettes et ti-galops :

« Y a un orignal qui traverse le lac Osisko! » qu'il a dit, Dominic, les yeux grands comme des trente sous, avant de partir à la course en direction du quai, avec son appareil photo toujours prêt.

J'ai suivi de loin avec la petite dans les bras. C'est là que je l'ai vu, le pauvre ti chou...

Pour ceux et celles qui sont familiers avec Rouyn-Noranda, vous reconnaissez une partie de notre centre-ville : la promenade, la fontaine lumineuse, le pavillon Youville, le Centre hospitalier Rouyn-Noranda. Vous réalisez donc que notre ti chou était complètement perdu et affolé parce que peu importe dans quelle direction il nageait, tous les rivages à proximité le menaient au centre-ville...

Ce que je crois et que j'espère

J'ai hâte de savoir la fin de l'histoire du pauvre ti chou mais ce que je crois qui s'est passé, c'est qu'en cette saison, les mamans orignal ont leur nouveau bébé. C'est à ce moment qu'elles doivent faire comprendre au petit de l'année dernière qu'il est temps qu'il soit autonome. Souvent, on voit des petits d'un an être complètement perdus sans leur maman les premiers temps. Ils errent, ils se cherchent un territoire, de quoi manger, un peu de sécurité. L'eau, ça les sécurise, c'est leur élément, du connu pour eux. Je regarde le pauvre ti chou et il me semble qu'il n'a pas plus d'un an.

Il a dû arriver à la nage à partir du bout du lac Osisko qui n'est pas habité et c'est là qu'il fallait qu'il retourne pour retrouver un boisé et continuer son chemin vers la forêt plus loin mais comment faire comprendre ça à un si petit orignal affolé qui ne parle pas français?

Les agents de la faune, dans des cas comme ça, peuvent tirer une dose de somnifère (j'ignore comment ça s'appelle) sur l'animal pour l'endormir et ensuite le transporter en forêt où il se réveillera quelques heures plus tard mais ils ne pouvaient pas faire ça alors qu'il nageait et qu'il zigzaguait dans toutes les directions pour tomber toujours sur... du monde et un centre-ville. Que faire?

Prendre un bateau-moteur, bien connaître ses habitudes et son comportement, le suivre de loin, l'amener à nager dans une direction précise, fuir dans une voie sécuritaire pour retrouver un rivage plus sauvage et plus accueillant pour lui, à l'autre bout du lac, de l'autre côté de la Maison des soins palliatifs, sur le « chemin de la McDonald » comme le chantait Richard Desjardins dans « Un beau grand slow » : « Mais comme y a rien de plus plate/Qu'un film d'horreur dans une ville fantôme/Un peu plus tard ils sont allés/ Sur le chemin de la McDonald/C'était un de ces soirs si doux/Où tout va jusqu'au bout... » .

J'espère que c'est ce qu'ils ont fait mais j'ai hâte d'avoir des nouvelles!

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Mise à jour le 8 juin :

J'ignore qui est cette personne mais je la remercie d'avoir laissé un commentaire anonyme à la suite de ce billet, en nous donnant le lien pour aller lire la fin de l'histoire telle qu'elle sera publiée dans notre hebdo local La Frontière de vendredi prochain, une histoire encore plus rocambolesque que je croyais avec une belle fin comme je les aime, à la Walt Disney!

Avec l'article de La Frontière, ne manquez pas toutes les photos du journaliste Patrick Rodrigue. Là aussi, vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir de plus près, ça illustre très bien toute l'histoire!

Finalement, notre pauvre ti chou, il était pas mal sociable! Il s'est payé comme une tournée des grands ducs, il s'est même rendu à l'avance pour les retrouvailles du Bronx puisqu'on l'a aperçu sur la 4e Rue dans le Vieux-Noranda... Sont pas tenables, les ados, des fois!



mercredi 3 juin 2009

Que feriez-vous à ma place?


Photo : Je l'ai prise samedi dernier, en fin d'après-midi, à l'heure de l'apéro, chez mon beau-frère et ma belle-soeur de Ste-Anne des Lacs dans les Laurentides. Le petit étang qui passe au fond de la cour foisonne de vie, ici on aperçoit les deux outardes qui y ont élu domicile pour la saison, semble-t-il. J'y ai vu aussi un grand héron, beaucoup de canards, des oiseaux à profusion, un renard au pas sautillant tellement mignon et dimanche matin, un chevreuil, juste comme on s'en allait. Cette photo n'a rien à voir avec mon billet d'aujourd'hui, enfin, si vous y voyez un lien, dites-le moi!

Que feriez-vous à ma place?

Oui, c'est ça, vous avez bien compris, je vous demande conseil... J'aimerais avoir votre avis mais aussi bien vous prévenir, ce n'est pas certain que je suive votre conseil à la fin!

Vous savez, ces retrouvailles qui s'organisent pour revoir la gang de l'école, du village, du quartier, de la promo du Cégep ou de l'université de telle année? Chaque fois que j'ai été conviée à des rencontres du genre, j'étais là. Je n'aurais jamais manqué ça pour tout l'or du monde. Par exemple, à l'été 2007, il y a eu des retrouvailles de notre gang du secondaire pour célébrer nos 50 ans et j'y étais, Crocodile Dundee aussi, évidemment, puisqu'on faisait partie de la même gang à l'époque et maintenant. Ce furent des retrouvailles formidables et pleines de surprises.

En 1988, lorsqu'il y a eu les célébrations des 25 ans de Matagami, notre famille avait été invitée puisqu'on avait été parmi les pionniers de cette ville minière que nous avions vu naître et où j'ai été si heureuse tout au long de mon enfance et de mon primaire, là où tout était possible. Bien sûr que j'y étais et j'y ai vécu des moments inoubliables, riches en émotions de toutes sortes.

Est-ce que les mariages et les décès dans nos familles élargies ne sont pas aussi des occasions de retrouvailles où nous reprenons contact avec tout notre monde? Malheureusement, on se marie moins qu'avant dans nos familles mais on continue de mourir de temps en temps...

Dans le quartier Notre-Dame à Noranda, où j'ai habité à partir de l'âge de 12 ans et où ma mère habite encore, il y a une belle gang qui organise des retrouvailles du quartier qui s'appelle aujourd'hui « le Vieux Noranda » ou encore « Le p'tit Plateau » mais qui s'appelait dans le temps « le Bronx ». L'événement s'intitule d'ailleurs « Retour dans le Bronx », il se tiendra à l'aréna Dave Keon le 4 juillet prochain, ils attendent donc pas mal de monde!

Déjà au printemps, je l'ai su par téléphone et par courriel par 4 personnes différentes qui me demandaient de faire circuler l'information, ce que je me suis empressée de faire. On a voulu que je fasse partie du comité organisateur mais je ne me suis pas impliquée davantage que ce que je faisais déjà. Je n'ai même pas encore répondu à l'invitation et pourtant, la date limite était le 1er juin...

Pourquoi?

Je ne le sais même pas. Je ne me reconnais plus, ce n'est tellement pas mon genre d'hésiter comme ça. J'aime le monde, j'ai une excellente mémoire, je sais que je reconnaitrais instantanément tous ceux qui reviendront dans le Bronx pour la circonstance.

Même que Vézoune est venue me voir il y a deux semaines pour me convaincre. Si je n'y vais pas, elle n'ira pas non plus, elle insiste. Ça me met comme un petit peu de pression! Quand je lui ai demandé si Claire et Ginette, les soeurs P allaient descendre des Laurentides et de l'Outaouais, elle m'a appris que Claire était décédée l'été dernier d'un cancer... J'ai eu un choc, je ne l'avais même pas su...

Ensuite, j'ai appris par Claudine ou par mon vieux chum Daniel D qui est dans le comité organisateur que Jean-Jacques et Claude étaient introuvables, que Daniel L (mon amourette d'adolescence qui ressemblait à John Lennon) est mort d'un cancer, que sa soeur Joane s'est suicidée quelques années plus tard, que Roger qui habite Montréal depuis au moins 30 ans a d'énormes problèmes de consommation, qu'il n'a même pas de dentier, que Paradise est rendue qu'elle marche à côté de ses bottines à force de prendre trop de médicaments entre deux hospitalisations mais au moins, il y a une bonne nouvelle, Léo qui vit à Montréal maintenant est sorti du garde-robe et il est heureux avec son conjoint d'origine espagnole!

Magraine va descendre de Barrie, Ontario mais lui, ça me tente pas trop de le revoir, on l'appelait aussi Scotch Tape, parce qu'il était collant, ou La Main Grimpante, pour des raisons évidentes, et je présume qu'il doit être aussi innocent que dans le temps! Liette va venir de la Rive sud avec Maryse qui va en profiter pour visiter sa mère qui habite encore à Rouyn-Noranda. Et il y aura sûrement quelques membres des familles K et P, ils étaient 17 enfants par famille, mais ceux qui viendront seront-ils ceux que j'ai bien connus et qui étaient de mon âge? Quant à Jean, Sylvie, Richard, Lucie, puisqu'ils n'ont pas quitté la ville, je peux les revoir n'importe quand.

Crocodile Dundee habitait à quelques rues de chez moi dans le même quartier mais lui, c'était vraiment dans le coeur du Bronx. « Il y a même eu un meurtre dans ma rue! » qu'il dit tout le temps parce qu'il a été traumatisé quand le père de Michel B avait tué la bonne femme d'un coup de fusil en revenant de la mine. Il n'en garde aucun bon souvenir du Bronx, surtout que son chum Ghislain est mort l'année dernière et quant à son autre grand chum Dagosse, de son vrai nom Dagostino, il est sûr qu'il doit avoir fini sa vie fusillé par la mafia italienne à Montréal. Pauvre Dagosse... Crocodile Dundee répète depuis des années que s'il gagne un jour des millions, il va acheter tout le quartier... pour le dynamiter! « Ça va être le plus gros blast de mine qu'on aura jamais entendu » qu'il dit... Donc, il ne mettra pas les pieds là, il est formel là-dessus!

R.S.V.P. avant dimanche

Ce qui m'incite à ne pas vouloir participer à ces retrouvailles, au fond, c'est que j'ai d'extraordinaires souvenirs de tout ce monde, amis et voisins, de ce que j'y ai vécu à cette époque-là, on parle des années '70. Je pense que je voudrais les garder intacts le plus possible. Et vous, que feriez-vous à ma place? J'ai promis à Vézoune de la rappeler au plus tard dimanche.