dimanche 23 décembre 2012

Noël serein


Jamais ils ne sèment, 


Jamais ils ne moissonnent,


Et pourtant... 

Noël serein

Je n'allais quand même pas vous laisser sur un bête accident de voiture...  Je voulais d'abord vous souhaiter un Joyeux Noël et puis je me suis ravisée. Non, je ne vais pas illustrer ce billet de photos du Père Noël, c'est trop commercial, je ne marche plus là-dedans. Et puis tout le monde vous souhaite ces jours-ci un Joyeux Noël, alors ça met beaucoup de pression pour être heureux à tout prix et je n'aime pas beaucoup ce que ça impose. 

C'est la première année que je n'écris pas mes cartes de Noël. Je me suis privée de ce plaisir de décembre tout simplement parce que je manquais cruellement de temps. Ça m'a manqué. C'est que j'aime faire ces petites lettres de Noël toutes spéciales, écrites à la main, avec des autocollants brillants sur le rabat des enveloppes, dans de jolies cartes illustrées d'images de bonheur, de célébrations, d'enfants, d'hiver, de sapins illuminés avec plein de cadeaux en dessous, des scènes peintes par des artistes, la plupart du temps, parce que j'aime tellement les artistes et la beauté qu'ils savent créer. 

Mais Noël n'est plus ce qu'il était. Les marchands ont peut-être tout bousillé en essayant de nous vendre du bonheur à crédit ou bien c'est nous qui avons conservé des souvenirs épurés de nos Noëls d'avant, du temps qu'on était petits, qu'on n'avait qu'à attendre que les autres nous rendent heureux. 

Si je veux être honnête, les plus beaux Noëls chez mes grands-parents maternels, où la maison du rang VII à La Sarre était remplie de toute cette grande famille, grands-parents, parents, oncles, tantes, cousins, cousines, qu'il y avait de la musique partout et qu'on chantait les mêmes refrains en tapant du pied ou en se prenant par le cou, qu'on avait chacun notre marche dans l'escalier qui montait en haut et qu'il fallait faire deux ou trois tablées pour venir à bout de nourrir tout le monde, j'en oublie la fois que mon oncle Claude, arrivé  chaudasse, s'était assis sur mon beau Colorola que je venais d'avoir en cadeau (mon seul cadeau de Noël) et qu'il avait trouvé ça drôle... 

Non, Noël, c'est pas forcément joyeux pour tout le monde absolument. Il y a ceux et celles qui sont malades ou inquiets, en attente d'un diagnostic, en peine d'amour, qui ont perdu un être cher, qui sont loin, en chicane ou en froid, qui travaillent aux services essentiels, qui s'ennuient, qui sont plus seuls qu'à l'habitude, qui craignent l'avenir, etc. Ayons une bonne pensée pour ceux-là qui n'ont pas la même chance que nous et qui se sentent mal à l'aise d'exposer leur souffrance aux autres. 

Ce Noël, je vous le souhaite serein. Malgré la vie qui bat, qui ne va pas toujours comme on voudrait et les aléas de l'existence, il y aura sûrement pour chacun de vous des moments de paix, de repos, de recueillement, des sourires de tendresse, peut-être même des fous rires si ça se trouve, des accolades qui font chaud au coeur, des coups de fil que vous n'attendiez plus, des visites improvisées, des yeux brillants, des bisous tout doux, des délices qu'on ne déguste qu'au temps des Fêtes et plusieurs autres petits bonheurs dont je vous souhaite de profiter pleinement. Sans attentes. Sans contraintes. Sans obligations d'être joyeux à tout prix. 

Voilà mes voeux de la saison pour vous : Un Noël serein, comme en vivent les p'tits oiseaux, qui ne sèment ni ne moissonnent!


mardi 18 décembre 2012

Un ange sur mon chemin


Fin juin dernier, aux Îles de la Madeleine, on s'en allait marcher la Dune du Bout du banc, qui commence à  Havre-Aubert et qui finit en douce dans la mer, près de l'Île d'Entrée. Là-bas, tout le monde l'appelle « le Sandy Hook » mais depuis quelques jours, ce joli nom évoque une petite école primaire de Newtown au Connecticut... Je suis incapable d'en parler mais cela m'affecte profondément, comme pas mal de monde. 


Tout au long du Sandy Hook, il y a des bouées comme celle-là. La plupart du temps, on se fait poser la face dedans pour faire comme les Joyeux Naufragés mais n'empêche que ces bouées ont une utilité qu'on est porté à oublier quand il fait soleil et que la mer n'est pas trop houleuse. 


Ce jour-là, tout en marchant, on avait l'impression que le temps avait suspendu son vol et qu'on était hors du temps et de l'espace. On s'amusait à s'inventer des noms de bateau pour le cas où un jour, on s'en achèterait un! On était redevenus des enfants qui jouaient. Mon frère Jocelyn a écrit dans le sable le nom de son bateau : L'Effet-Mer. J'avais trouvé ça tellement évocateur et riche de sens... 


Marcher le Sandy Hook aux Îles de la Madeleine, c'est marcher vers l'infini... Il faut donc prendre des pauses! Un jour, je le ferai au complet et rendue au bout, j'admirerai l'Île d'Entrée de ce point de vue-là. C'est mon genre de Compostelle à moi toute seule et je rêve depuis longtemps d'aller jusqu'au bout de cette perspective fascinante que permet ce lieu qui m'enchante. Dorénavant, je vais toujours dire son nom en français, la Dune du Bout du banc. 

Un ange sur mon chemin 

L'ange sur mon chemin, hier, s'appelait Marlène. Vous allez trouver ça drôle, elle est mon courtier d'assurance. Depuis 1976. En fait, depuis qu'on a des patentes à assurer. Donc, Marlène est au courant de ce qu'on achète et de ce qu'on vend, des changements qui sont dans l'air, des responsabilités qui s'ajoutent et des petites malchances qui risquent de nous arriver, comme un vol par effraction ou un accident de voiture. 

Dernièrement, j'ai beaucoup vu Marlène. Il y a des affinités naturelles entre elle et moi, ça nous semble évident à toutes les deux, et ça se confirme à chaque fois, on ne se le dit pas mais on le sait. C'est comme ça. Marlène sait qu'on vient d'acheter une nouvelle maison, qu'on en a une autre à vendre, que j'ai fait un petit accident avec ma voiture le 5 novembre dernier, que j'en étais responsable, et elle sait bien d'autres choses aussi. 

Hier, le 17 décembre, j'ai fait un autre accident avec ma voiture et après avoir rempli le constat amiable avec le Monsieur, il fallait que je rapporte l'accident à Marlène pour enclencher une autre réclamation. Je mesurais très bien les conséquences que ce deuxième accident responsable en 6 semaines allait avoir sur mes futures primes d'assurance automobile, je l'assumais, mais par-dessus tout, j'étais gênée d'aller le rapporter à Marlène. 

Il était 11:20 quand j'ai fait l'accident et midi quand j'ai terminé de remplir le constat amiable avec ce Monsieur qui se méfait tellement de moi qu'il passait son temps à relire en arrière de moi les renseignements que j'inscrivais mais qui se défilait totalement de la responsabilité de le compléter, même sa partie. Il me tendait plutôt ses papiers en me faisant signe de continuer. Il a lu à plusieurs reprises le constat avant de le signer. Je prenais la responsabilité de l'accident à 100 % mais il n'avait pas la conscience propre propre propre, parce que son véhicule était en mouvement quand j'ai reculé dedans, il dit qu'il avançait pour se stationner mais en mon for intérieur, je crois qu'il reculait plutôt. Je ne lui ai pas mentionné mon doute, déjà qu'il était tellement fâché après moi... Visiblement, la confiance ne règnait pas. On peut le comprendre, ce n'était sûrement pas prévu dans son horaire de la journée lui non plus, même s'il est retraité depuis plusieurs années, d'après son âge. 

J'ai pris l'heure du dîner pour me remettre de mes émotions, de toute manière, à cette heure-là, Marlène était sûrement partie du bureau. Je suis allée à l'épicerie m'acheter un sandwich même si je n'avais pas faim, c'est que j'avais peur de tomber dans les pommes, je ne me sentais pas bien. Et si mon corps était dans la file d'attente de la caisse rapide, ma tête était ailleurs, à trop de places en même temps. Partout sauf ici et maintenant. Pas là. J'étais carrément pas là. 

Un premier ange s'est manifesté sur mon chemin dans la file d'attente de la caisse rapide qui ne l'était pas du tout, hier. Un monsieur pas jeune, arrivé en même temps que moi, qui ressemblait à mon père. Je ne voulais pas passer devant lui mais il a insisté. Il avait tout son temps qu'il m'a dit. Je lui ai souri et je l'ai remercié, en lui mentionnant qu'il venait de dire une phrase qu'on n'entendait pas souvent, surtout ces temps-ci. Il s'est mis à me raconter plein de choses de sa vie, du temps qu'il avait devant lui, à 71 ans, qu'il vivait seul, qu'il aimait vraiment beaucoup cette sorte de céréale-là, bref, on aurait dit qu'il avait besoin de parler et moi, j'avoue que de l'écouter me faisait du bien, il me ramenait sur terre! Au bout de quelques minutes, quand mon tour est enfin arrivé, il m'a dit : « Je sais pas pourquoi je vous raconte tout ça! » et moi je lui ai répondu que ça devait être parce que j'avais de bonnes zoreilles! Lui ne pouvait pas comprendre l'allusion mais moi, oui! Et vous aussi!

En guise d'au revoir, pour boucler cette conversation, il a ajouté : « Vous êtes une bonne personne, vous, ça se voit tout de suite. Mais faites attention à vous. Je vous souhaite de joyeuses fêtes... »

C'est comme s'il avait deviné que je venais de faire un autre accident et qu'il me mettait en garde contre moi-même en me disant « Mais faites attention à vous ». Un pur inconnu avec lequel j'avais échangé pas plus qu'un sourire, une politesse et quelques mots. J'ai regagné le petit coin des goûters du supermarché et déballé mon sandwich sans trop m'en rendre compte, ça ne goûtait même pas rien,  je n'arrêtais pas de revoir le visage de cet homme et de me demander comment je pourrais mettre en pratique le conseil qu'il venait de me donner et qui m'avait ébranlée.

En mangeant du bout des lèvres mon sandwich, j'ai relu toutes les lignes du constat amiable et je les ai apprises par coeur, comme les dessins que j'avais faits des véhicules A et B. Je n'arrêtais pas de ressentir l'impact et chaque fois, ça faisait boum très très fort dans mes veines, dans mon coeur, aussi entre mes tempes. J'ai rangé le constat amiable dans mon sac. 

J'ai traversé de l'autre côté de la rue, chez mon courtier, et j'ai demandé à voir Marlène. En attendant qu'elle vienne me chercher, j'ai ressorti de mon sac le formulaire qu'elle a reconnu tout de suite, j'ai vu ça dans le sourire complice qu'elle m'a fait. « Tiens, tu as un beau petit papier, toi? » 

Dissimulant mal ma petite gêne, je lui ai dit qu'elle avait bien vu, que je n'étais pas fière de moi, un deuxième accrochage responsable en si peu de temps, moi qui avait toujours eu un dossier de conduite exemplaire. Marlène m'a dit que ce n'était pas grave du tout, en autant qu'il n'y ait personne de blessé. J'en convenais mais je trouvais qu'elle prenait bien la chose, en tant que mon courtier d'assurance! 

Elle a pris le constat amiable et l'a mis de côté sur son bureau. Elle m'a regardée droit dans les yeux et m'a dit : « Conte-moi ça, ma belle Francine! ». Son air enjoué me surprenait. Je lui ai dit que j'allais tout lui raconter même si tout était là sur le constat, ajoutant seulement en préambule que cet accident-là m'avait « jetée par terre » et j'ai tout de suite commencé à décrire le lieu et le moment de l'impact, de façon très détachée, presque journalistique. 

Elle m'a interrompue : « Arrête, attend une minute, tu dis que ça t'a jetée par terre? ». Elle s'est levée et elle a été fermer la porte de son bureau pour qu'on soit plus tranquilles... Elle n'avait jamais fait ça depuis que je la connais. Elle s'est mise à me parler, pas comme un courtier d'assurance mais comme une amie sincère. Je l'écoutais de toutes mes zoreilles et je me demandais comment elle savait tout ça de moi et pourquoi elle prenait la peine de me dire tout ce qu'elle me disait. 

« Tu me fais penser à moi il y a quelques années, tu sais les gros tapis en caoutchouc qu'ils mettent pour assourdir les bruits et absorber les explosions? C'est toi, ça. T'es pas fatiguée d'être responsable de tout et d'absorber les chocs pour tout le monde? Là, c'est ta voiture qui a absorbé le choc à ta place mais ça te tenterait pas de comprendre avant qu'il t'en arrive d'autres, de même? Puis, elle a changé de ton, elle est devenue très très douce avec moi, maintenant qu'elle avait toute mon attention et qu'elle sentait qu'elle m'avait saisie d'aplomb. Elle m'a défilé ma vie des derniers mois et des dernières années comme si elle m'avait suivie tout ce temps. J'en revenais pas. 

Je lui ai dit : « Mais t'es donc bien extraordinaire, toi, t'es comme un ange sur mon chemin aujourd'hui! » et elle m'a révélé qu'elle avait eu un jour un ange sur son chemin elle aussi et qu'elle se faisait aujourd'hui le messager de ce qu'il fallait que je réalise et au plus vite. Elle a ajouté que j'avais été moi aussi l'ange sur le chemin de beaucoup de monde et qu'elle m'en reparlerait un jour. Mais qu'il fallait absolument que je brise le cycle et que je prenne soin de moi. J'avais compris. Elle le savait. 

Je l'ai remerciée, on s'est serré la main, les yeux dans les yeux... pis j'ai été brailler dans mon char!  


mercredi 12 décembre 2012

Avez-vous hâte à Nowell?



C'était samedi dernier, à 10 heures, la petite Félixe nous avait invités à assister à son pestak de danse. Depuis septembre qu'elle nous disait qu'elle avait hâte au pestak, elle nous expliquait qu'elle allait être sur la scène, avec ses amies de danse, et qu'on allait être dans la salle, qu'il faudrait rester tranquille et qu'à la fin, on allait pouvoir applaudir. Donc, comme une centaine de parents et grands-parents qui étaient là en ce matin frisquet, on s'est tenu tranquille, on a apprécié le pestak et on a applaudi à la fin. Félixe, c'est celle qui a un long tutu rose foncé. 



Après le pestak, on avait le goût d'aller célébrer ensemble autour d'un bon chocolat chaud/jus de pomme/capucino, c'est selon, au St-Honoré, resto bistro boulangerie pâtisserie du centre-ville. Toute la bande s'est rameutée autour des petites, Félixe et Mahée, qui nous avaient donné un si bon show! Et puis la magie s'est produite... Les Ménestrels sont arrivés avec leurs chants et leur fantaisie, ils étaient accompagnés du Père Noël et de sa lutine coquine. Félixe a couru se jeter dans les bras du joyeux barbu. 



On a chanté avec les Ménestrels, en tapant du pied et des mains, en se dandinant debout ou assis, le party était pogné au St-Honoré, en plein avant-midi. Dans notre coeur, c'était Noël pour vrai, une fête tout simple et improvisée, sans cadeau, sans obligations, rien que des chansons, quelques bonbons que le Père Noël et la coquine lutine remettaient aux enfants et le plaisir de vivre ce moment ensemble. Ici, Félixe est un petit peu gênée mais la joie du moment passait par-dessus sa timidité. 


Ici, le Père Noël et la lutine ont charmé vraiment tout le monde, pas seulement les petites... Ils ont joué leur rôle comme des vrais pros, des amoureux des enfants. 

Avez-vous hâte à Nowell? 

Quand j'écris Nowell de cette façon-là, c'est que je deviens cynique. Je ne veux pas l'être à propos de tout et de rien mais j'avoue que la période d'avant Noël (et là, je l'écris comme du monde) ne se passe pas toujours aussi bien que samedi dernier, dans la magie de ce moment qu'on n'avait pas prévu ni même souhaité. 

J'ai vu cette semaine une caricature qui mettait en vedette le Père Noël avec plein de gens autour qui lui criaient : « T'es pas gêné qu'on t'ait récupéré à des fins aussi commerciales? » et dans le dessin, le Père Noël avait l'air complètement angoissé et catastrophé par l'ampleur du phénomène. J'avais le goût d'applaudir la caricature tellement ça me rejoignait. Ils ont réussi à tuer la magie chez pas mal de monde et même des tout petits, je trouve ça dommage. 

Il y a cette publicité qui m'exaspère qui passe tous les soirs pendant les actualités régionales télévisées. On y fait la promotion d'une librairie à Val-d'Or et pendant 30 secondes, on voit s'y succéder à peu près 30 à 40  Père Noël, qui entrent et qui sortent de la librairie toute illuminée et décorée pour la saison, avec un fond musical « Jingle Bells » qui sonne faux et si mercantile. Parfois, dans la même image, il y a jusqu'à 6 ou 7 Père Noël en même temps... Non mais... Comment tuer la magie chez des tout petits qui sont attachés au gentil et joyeux personnage qui aime les enfants? Je n'achèterai jamais rien de cette librairie, promis juré craché! 

Hier, je faisais des courses. En attente de mon tour aux caisses, j'entendais une conversation entre deux dames d'à peu près mon âge. Heureusement qu'elles étaient derrière moi, elles avaient des paniers pleins. Vous auriez dû entendre ça, le stress que ça génère chez des gens, de décorer pour Noël (c'est pas supposé de se faire dans la bonne humeur, ça?...) de cuisiner des mets traditionnels, de trouver des cadeaux pour tout le monde, de prévoir les déplacements, d'emballer les cadeaux, etc. À les entendre, on aurait dit qu'elles s'apprêtaient à vivre la fin du monde! 

Beaucoup de gens ne se rendent pas compte qu'ils jouent le jeu des marchands en consommant autant. On se demande pourquoi ils suivent le courant. Ils se privent du meilleur de cette période des fêtes et c'est ainsi qu'ils en perdent tout le sens. 

S'ajoute à cela une nostalgie bien de saison pour ceux et celles qui sont malades ou qui ont perdu des êtres chers. Comme si aux Fêtes, on devait absolument être heureux et péter le feu. Non. Pas forcément. Si Noël et le Jour de l'An étaient des journées de congé bien ordinaires où l'on a le goût d'être avec des gens qu'on aime et s'offrir un temps de repos, un bon moment, un sourire rempli de tendresse? 

Et la musique de Nowell... Parlons-en! Je ne suis pas la seule à me boucher les zoreilles dans les magasins et partout au centre-ville, à baisser le volume de la radio à partir du 10 décembre quand déjà, on n'en peut plus de ces sempiternelles ritournelles qui devraient, en principe, nous mettre dans l'ambiance! Vient un moment où cette musique nous agresse, c'est pas normal... 

Par contre, j'aime bien quand ce sont de vraies personnes, comme une chorale par exemple, qui chante ces airs qu'on connaît par coeur mais qu'on redécouvre avec nos coeurs d'enfant quand c'est fait dans la joie et qu'on s'amuse à les écouter et à chanter avec eux.  Il y a longtemps, un ami m'avait donné un CD de musique de Noël en me disant : « Tu vas voir, celui-là, tu vas l'aimer ». C'était Hart Rouge chante Noël. Pour ceux qui connaissent la famille Campagne, imaginez les harmonies des voix de cette famille francophone de l'Ouest canadien dont on n'entend plus beaucoup parler. Mon ami avait raison, j'ai tellement écouté ce CD, il m'entraînait dans un état d'esprit où Noël était l'occasion de se retrouver, de chanter ensemble, d'être juste... bien. 

J'aimais tellement ce CD que je l'avais amené dans ma voiture... et je me le suis fait voler, comme quelques autres auxquels je tenais moins. Je n'ai jamais retrouvé cette musique divine du groupe Hart Rouge. En tout cas, quand leur Papa chantait le Minuit chrétien, moi, c'est bien simple, le coeur me chavirait. Si jamais vous avez connaissance qu'il se vend quelque part... 

À ma question, Avez-vous hâte à Nowell, je réponds non mais à la question Avez-vous hâte à Noël, je vous dis oui oui oui, plus que jamais cette année et pour de multiples raisons. Je crois que je suis en train de retrouver mon âme d'enfant, mes bonheurs d'avant et la joie toute simple des retrouvailles avec nos familles et nos amis... et pour cela, je me protège en me tenant loin des marchands qui abusent du Père Noël.

Avez-vous réalisé qu'on est le 12/12/12? À 12:12, tout à l'heure, on devrait faire un voeu... Tous ensemble! On n'est pas obligés de faire le même mais je vous partage le mien... Paix sur la Terre aux hommes et aux femmes de bonne volonté. 

vendredi 7 décembre 2012

Le temps des récoltes






Photo 1 : Mes préférées... Les tites fraises de mal de dos! Mûries juste à point à ma fête d'habitude... Quand je finis de cueillir la talle (derrière le campe, à peu près à 5 minutes de marche) je ne me lave même pas les mains, je ferme les yeux et je les respire! J'en oublie le mal de dos... 

Photo 2 : Toujours au campe, quelques semaines plus tard, ce sont les framboises qu'on cueille à profusion. Là aussi, c'est à peu près à 5 minutes de marche mais de l'autre côté. 

Photo 3 : Les framboises sauvages sont plus petites et plus sucrées naturellement que celles qu'on achète, les cultivées qui viennent de partout sauf de chez nous. Je les fais très peu cuire, juste un petit bouillon comme dirait ma mère, avec un minimum de sucre. Elles se conservent moins longtemps sans sucre mais de toute manière, entre vous et moi, ont-elles vraiment besoin de se conserver longtemps?

Photo 4 : On est de retour au lac Dufault. Il y a plusieurs îles aux bleuets ici, sans compter qu'au bout du lac, il y a la montagne aux bleuets... 

Photo 5 : Je n'ai pas cueilli ça toute seule, voyons donc! C'était un bel après-midi d'été, on s'était fait un pique-nique, il y avait ma mère, mon frère Yves (qui n'avait pas d'amoureuse dans le temps), mon frère Jocelyn, Guylaine, Crocodile Dundee et moi. Papa était comme avec nous parce qu'on avait beaucoup parlé de lui, je m'en souviens. On avait récolté des bleuets mais surtout de très bons moments qui restent gravés dans nos coeurs à tout jamais. 

Le temps des récoltes

Je m'en vante à tout le monde, dans trois semaines je tire ma révérence de ma petite entreprise et du marché du travail qui me permet de gagner ma vie depuis 40 ans. Sans aucun regret, (sauf peut-être celui de vous casser les zoreilles avec ce virage) les conclusions, les bilans et les réalités m'apparaissent maintenant avec une clarté et une logique implacables qui se bousculent au portillon et me font réaliser des choses que j'aurais bien aimé intégrer avant aujourd'hui. À tel point que je me pose la question à savoir si je comprends seulement maintenant parce qu'avant, je n'avais pas le luxe de me poser trop de questions et encore moins de trouver trop de réponses!

En tout cas, j'ai très hâte. Quand je tombe dans la lune ces temps-ci, je m'imagine qu'un bon matin, très bientôt, je vais me réveiller tranquillement, ne plus ouvrir la radio et l'ordinateur avant même de me faire un café. Mes journées ne seront plus rythmées selon les bulletins de nouvelles des postes de radio, des sites web d'information régionale qui sont mis à jour constamment par des compléments d'informations, des heures et des dates de tombée des journaux locaux et régionaux, à la merci du téléphone qui sonne en fin de journée pour les approbations de la direction générale ou une panique pour une niaiserie chez les gestionnaires qui s'enfargent dans les fleurs du tapis et qui pensent qu'ils sont en train de sauver le monde d'une catastrophe imminente... Je ne me dépêcherai plus de finir mon assiette au souper pour aller m'asseoir devant les actualités régionales télévisées et noter l'ordre des manchettes, les sujets des reportages impliquant le réseau régional de la santé et des services sociaux, qui sont ceux et celles qui ont agi à titre de porte-parole, quel est le titre exact de leur fonction, quelle était la question du journaliste, l'angle du reportage et la réponse qu'a donnée le porte-parole ainsi que la perception qu'en aura la population avec la conclusion du journaliste qui signe ce reportage et qui nous obligera peut-être à rétablir les faits et corriger le tir. 

À partir de janvier 2013, il n'y aura plus deux réalités dans ma vie, celle qu'on perçoit à travers la lorgnette des médias et dont je dois tenir compte et la mienne. Le temps des récoltes s'en vient. 

Une moisson généreuse

Vous avez entendu parler de la Guignolée des médias qui se tenait hier, toute la journée, dans l'ensemble du Québec? Comme à chaque année, je me faisais la réflexion qu'une journée spéciale pour partager ce qu'on a avec ceux qui en ont moins, ça devrait se faire tout naturellement et beaucoup plus régulièrement mais la nature humaine étant ce qu'elle est, on a institutionnalisé l'événement pour lui donner une couleur, une saveur, un air de fête et de rassemblement, un moment de réflexion, de mobilisation et d'action qui n'en seront que plus bénéfiques et porteurs de sens dans la mesure où le plus de gens possible seront impliqués dans l'affaire. Et les médias, il faut leur donner ça, ils font parfois oeuvre utile. 

Je ne sais pas encore quelle a été la moisson récoltée dans l'ensemble du Québec ni pour chacune des régions mais à l'heure du souper, on annonçait pour le grand Montréal un montant récolté de 185 000 $ alors qu'en Abitibi-Témiscamingue, à cette même heure, le décompte affichait déjà 195 000 $. Une région grande comme un pays avec 146 000 de population avait battu le grand Montréal et nos médias ne manquaient pas de le souligner fièrement. C'était de bonne guerre! Mais ce sera aussi le secret le mieux gardé au Québec, parce que seulement nos médias régionaux en parleront, comme d'habitude. 

Ce matin, les chiffres officiels indiquent qu'on a fracassé le record de l'année dernière qui s'élevait à 205 000 $, pour atteindre cette année tout près de 250 000 $. Je ne sais pas comment expliquer que ma région soit si généreuse quand vient le temps des récoltes mais je retiens cette image d'un jeune de 13 ans qui dansait avec sa gang sur un coin de rue pour se réchauffer, qui adressait son plus beau sourire aux automobilistes qui s'arrêtaient en descendant leur fenêtre de voiture pour remettre des sous, des dollars et des denrées : « Nous autres, au lieu de crier famine, on crie Merci de partager, vous êtes si généreux! »

J'ai été fière de lui comme si j'avais été sa mère... 

mercredi 21 novembre 2012

On a été heureux ici


Nous sommes arrivés ici le 25 octobre 1991. Peu de temps après, Isabelle y célébrait son 5e anniversaire avec tous ses nouveaux amis de la presqu'île. L'été suivant, on avait fait ensemble un petit jardin. 


Au même endroit, l'été dernier, c'est la petite Félixe qui passe de bons moments. L'ancien petit patio est devenu la base de la maisonnette où l'on range les vestes de sauvetage et les trucs nautiques. Plus question de faire un jardin là, on a planté des arbres qui ont beaucoup grandi... Ce serait contre nos valeurs d'acheter un mini VTT pour la petite mais Crocodile Dundee l'a eu gratuitement parce qu'il n'avait pas de moteur alors c'est lui qui fait le moteur! 


On a vécu ici une vie toute en couleurs. Il n'y a jamais un lever de soleil pareil à celui de la veille mais tous sont merveilleux. 


Toutes les saisons avaient leur charme. Comment ne pas aimer l'hiver?


Il y en a eu des parties de hockey sur le lac devant chez nous...


... et des partys de garage après... et des partys de bunker (le sous-sol du garage) et des partys de la ligue du vieux poêle... autour du poêle à bois de la cuisine! 


On attendait souvent de la visite... et la visite venait...


Pour Noël, le Jour de l'An, Pâques, la Fête des Mères, des Pères...


Pour des anniversaires...


Des soupers de Gaulois sur le patio d'en bas...


Ou sur le patio d'en haut...


Même dans le stationnement pour la Fête des Voisins.


Chez nous, c'était beaucoup dehors


Hiver, printemps, été, automne, on a beaucoup vécu dehors


J'ai aimé voir grandir les arbres qu'on a plantés, les fleurs qui se sont établies.


On a souvent veillé au feu, chanté plein de chansons, fait de la bannique, rôti du pain de ménage, du poisson frais pêché, griller des guimauves et même des brochettes de guimauves!


Dans notre maison-aquarium, la lumière entre de partout, on a toujours dit que le lac « y est dans'maison ». Même dans notre chambre à coucher, ça prend parfois des lunettes de soleil! On se penserait dans un bateau, ce qui n'a rien pour me déplaire...


Et je vous écris ça de mon bureau... Oui oui, mon bureau que je ferme le 31 décembre prochain!

On a été heureux ici 

Quand on l'écrit, ça devient plus vrai on dirait...

Vous savez déjà que je ferme mon bureau le 31 décembre prochain et que je tourne une page très importante du grand livre de ma vie. Crocodile Dundee changera de rythme lui aussi. Ah je ne sais pas par où commencer...

Vient un moment où... C'est sûr qu'on a toujours le choix... C'est une question de priorité et d'où on est rendu dans nos besoins et nos envies... Pour Crocodile Dundee et moi, depuis quelques années, on a  l'impression de ramer à contre-courant avec un vent de face.

Cette maison, en fait plutôt cet environnement dans lequel nous avons vécu le plus beau de notre vie de famille, on aurait pu continuer de l'habiter longtemps encore et travailler comme des forcenés pour la faire vivre.

Mais ramer à contre-courant avec un vent de face, ça épuise. On s'est mis à rêver de liberté. De plus en plus. D'abord, lui. Ensuite, moi. Ensuite, lui et moi. Ensemble. On s'était dit que le jour où l'on trouverait la petite maison idéale pour nous deux, on saurait décider de ce qui nous convenait pour la suite.

Notre maison n'était pas au-dessus de moyens au départ. Mais on l'a agrandie, on y a construit un garage à deux étages, selon la géographie du terrain, on a fait du terrassement, de l'asphalte sur le stationnement, rajeuni des fenêtres, des portes patio, des armoires, refait le toit, posé du bois franc, de la céramique, un poêle à bois dans la cuisine, finalement on l'a toute refaite avec les années, sans parler de l'entretien des patios, du quai, de l'aménagement paysager, etc. Bref, elle est devenue ce qu'elle est maintenant et la presqu'île a changé énormément, il n'y a plus d'enfants ici, ils ont grandi et sont partis faire leur vie mais il y a maintenant au moins trois millionnaires et on ne fait pas partie des trois!

En 2012, à mesure qu'on aspirait à une retraite ou un changement de rythme, on visitait des maisons de temps en temps dans le quartier qui nous intéresse. En ville. À Rouyn-Noranda je veux dire. Pas besoin de vous mentionner que s'il y avait eu des terrains disponibles sur le bord du lac Dufault, on se serait construit. Si le prix des maisons a tellement augmenté ici, c'est justement parce qu'il n'y en a pas à vendre et qu'il n'y en aura plus jamais.

Cette maison était donc notre fond de pension... Vous savez, celui qu'on n'a pas là?

Cet automne, nous avons trouvé la petite maison toute coquette qui nous convient dans le quartier qu'on voulait et à un prix qui fait notre affaire. Pas trop petite, pas trop grande, avec un garage, une maison qui a fait ses preuves, avec des arbres matures et quelques charmes qui ne manquent pas de nous séduire, à une rue de notre première maison qu'on avait achetée quand on avait 22 et 23 ans, à quelques rues de la maison de nos enfants. Nous avons signé l'offre d'achat le 4 novembre dernier et nous en deviendrons propriétaires le 14 décembre prochain. On s'est rendus à la date des vendeurs mais ils se sont rendus à notre prix d'acheteurs.

Au cours de l'année 2013, nous allons partir d'ici. C'est à ce prix-là qu'on accède à une retraite. C'était devenu notre priorité et notre besoin le plus essentiel. La liberté a un prix et nous étions prêts à le payer. Coûte que coûte.

Nous allons procéder dans l'ordre. Rien ne presse, nous avons prévu 6 mois de transition. Et ça le prendra, quand bien même ce ne serait que pour faire notre deuil. Dans un premier temps, nous allons passer les fêtes ici, recevoir notre monde, jouer au hockey sur le lac une dernière fois, fermer mon entreprise, enclencher les petits travaux à la nouvelle maison avant de s'y installer et surtout terminer les petits travaux à faire ici pour que notre maison soit à son meilleur quand viendra le moment.

Deuxièmement, nous allons donner le mandat à un évaluateur agréé de déterminer la valeur marchande de notre propriété. On se doute un peu de sa valeur mais quand c'est un professionnel qui signe le rapport, ça devient du sérieux.

Troisièmement, nous allons confier la vente de notre maison à un agent immobilier. Nous nous sentons incapables de la faire visiter à qui que ce soit et encore moins d'en marchander sa valeur au prix du marché. On ne veut pas leur voir la face ni leur parler au téléphone. C'est de même. Parce que la première personne qui dirait du mal de cette maison pour faire baisser son prix (il y a encore du monde qui négocient en imbéciles, vous seriez surpris!...) on aurait le goût de le sortir dehors à pleine face dans le banc de neige. Les agents immobiliers, ce sont des services professionnels qui se paient et là encore, on est prêts à en payer le prix.

Quand toutes ces étapes seront complétées avec succès, on partira sans regarder en arrière et sans regrets, on est rendus à regarder en avant. Pour tout vous dire, je suis (et Crocodile Dundee aussi) dans un processus de deuil intensif depuis quelques mois. Et ça se passe bien. C'est pas le Nirvana mais ça évolue dans le bon sens. Faut juste pas trop y penser... Ça adonne bien, j'ai pas trop le temps de penser.

Je suis du genre à ne jamais rien regretter de ce qui est passé quand je sens que l'époque est révolue. Je prends la décision que je crois la meilleure au moment où ça se passe avec les éléments d'analyse que j'ai en mains. Après, je fonce et je m'applique à trouver les bons côtés à ce qui m'arrive, à trouver ce que je gagne et non ce que je perds. Ma chance, c'est que Crocodile Dundee et moi, même si nous sommes très différents l'un de l'autre, on a les mêmes valeurs, les mêmes espoirs et les mêmes rêves de liberté, on fait une équipe et on s'entraide énormément. Et puis, on s'aime. Très fort. Qu'est-ce qu'on en a traversé ensemble, des épreuves et des coups du destin. N'est-ce pas le plus important?

Oui, on a été heureux ici, je ne pourrai jamais en douter une seconde et lui non plus. Mais notre bonheur prendra un autre visage, se vivra dans un autre environnement. On a la santé... encore pas pire... On a nos enfants, nos familles, nos mamans, nos amis(es), nos camps à Rapide Deux où l'on pourra toujours se réfugier et encore pas mal de moments heureux à vivre ensemble en avant de nous autres.


jeudi 8 novembre 2012

40 ans... et 6 mois









Photo 1 : J'allais bientôt avoir 15 ans et je commençais tout juste « ma carrière » sur le marché du travail. Je n'ai pas de photo de mes premiers emplois, parce que je n'avais pas d'appareil photo! En secondaire 3, je débarquais de l'autobus scolaire à 15 h 45, je courais chez Noranda Bakery pour y travailler de 16 heures à  18 heures et ensuite, je courais chez Lou's Tobacco Shop à deux rues de là, pour y prendre mon quart de travail, de 18 heures jusqu'à 21 heures. La fin de semaine, je travaillais de midi à 18 heures. J'ai beaucoup aimé mon travail chez Lou's Tobacco Shop. Mais disons que je ne consacrais pas beaucoup d'heures à mes études... 

Photo 2 : J'ai 19 ans et déjà quelques années d'expérience sur le marché du travail. Au bureau de courtiers en assurances générales où je travaillais, j'étais responsable des réclamations, et j'avais développé une expertise en assurance habitation. Si un client m'a prise en photo ce jour-là, c'est que je lui avais fait un bon prix pour couvrir les risques et les dommages à son équipement professionnel... de photographe! C'est pas croyable, on fumait dans les bureaux dans ce temps-là... 

Photo 3 : J'avais la mi-vingtaine et à la Sûreté du Québec, au bureau des enquêtes criminelles, j'étais une employée civile très polyvalente. Si vous saviez... Dans mon dossier personnel aux ressources humaines, ils avaient besoin d'une photo de moi pour compléter leur rapport d'enquête avant de m'embaucher. Ce sont les gars du SIJ (Service d'identité judiciaire) qui se sont chargés de me prendre en photo. Ils étaient beaucoup plus habitués aux scènes de crime et aux photos de face et de profil avec un numéro dans les mains! 

Photo 4 : Un retour aux études à l'UQAT en 1985-86-87 m'a permis de sortir de 10 ans de secrétariat intensif... Ensuite j'ai fait de l'animation. Ici, je co-animais avec Marc le Gala Excellence. On faisait une super équipe! J'ai toujours aimé co-animer, c'est plus délicat, ça demande une grande complicité, une confiance réciproque, une bonne préparation et plus d'écoute mais c'est tellement plus facile aussi parce qu'on a une interaction constante et qu'on partage la responsabilité. 

Photo 5 : J'ai souvent animé des groupes de travail, prélude à plusieurs boulots en coordination que j'ai eus par la suite. Bien humblement, après plus de 40 ans sur le marché du travail, je peux affirmer sans aucun doute que j'ai toujours été une fille d'équipe. 

Photo 6 : De 1993 à 1996, j'étais écrivain public... Le plus beau métier du monde... mais pas payant! 

Photo 7 : Coordonnatrice au Salon du livre de l'Abitibi-Témiscamingue. J'étais au début de la quarantaine. 

Photo 8 : Consultante en communication depuis janvier 2005, je ferme mon bureau le 31 décembre prochain. 

40 ans... et 6 mois 

Ça fait spécial de se voir vieillir à l'écran! 

Si à l'approche de la mort, on voit dérouler le fil de sa vie, moi, à l'approche de la fin de mes années sur le marché du travail, je vis un peu la même chose. J'ai tellement occupé différents emplois dans toutes sortes de conditions que « ma carrière » se résumerait avec l'expression de mon père, « 56 métiers, 56 misères ». 

Tour à tour, j'ai eu le statut d'étudiante, stagiaire, contractuelle, surnuméraire, pigiste, employée temporaire, permanente, syndiquée, non syndiquable, fonctionnaire, travailleuse autonome, responsable de tout et maître de rien du tout!

Ah oui, c'est vrai, j'ai déjà été chômeuse mais pas longtemps, pas souvent, entre deux contrats, quand je n'étais pas travailleuse autonome. 

Et puis j'ai travaillé dans l'entreprise familiale aussi. D'ailleurs, toute la famille chez nous y a travaillé, à différentes époques, c'était la fierté de nos parents de compter dans leur personnel leurs enfants... et de les pousser vers autre chose! Cela nous motivait à se trouver du boulot plus à notre goût, mais ça nous dépannait pendant nos études ou entre deux jobs! Ce sont de beaux souvenirs pour toute la famille, on en rit encore des années plus tard et l'entreprise familiale a été très formatrice pour nous autres. Disons qu'on est devenus systématiquement très « service à la clientèle ». 

Je ne suis pas fâchée ni triste de quitter ce monde du travail dans moins de deux mois. Je ne regrette rien. Ma décision s'est imposée d'elle-même, elle est irrévocable et mûrement réfléchie. J'ajouterais même que c'est très pénible pour moi de me rendre jusqu'au 31 décembre prochain. Est-ce vraiment un choix? Non pas tant que ça mais je l'assumerai quand même et je suis prête à en payer le prix, quel qu'il soit. Je fais tous les pas dans cette direction actuellement. 

Quel a été mon boulot préféré entre tous? Écrivain public. Mais j'ai aimé aussi plusieurs ambiances de travail, de beaux groupes de collègues et je chéris encore aujourd'hui des liens d'amitié avec plusieurs personnes connues dans le cadre du travail. 

Quel a été le job que j'ai occupé le plus longtemps? Mon job actuel : consultante en communication = 8 ans. 

Mon boulot le plus payant? J'ai beau chercher, je pense qu'il n'y en a pas eus! Ah oui, c'est vrai, j'ai travaillé à Hydro-Québec, en 1984. Secrétaire de direction pour un bonhomme imbu de lui-même qui me harcelait sexuellement. J'étais permanente, syndiquée, j'aurais pu me retrousser les manches, me battre, me défendre, mais je n'ai pas voulu faire de vague (j'y aurais laissé ma peau) j'ai quitté cet emploi pour effectuer un retour aux études... et j'ai connu des problèmes de santé quelques mois. Qui se sont résorbés, est-il besoin de le mentionner! J'ai décidé d'oublier l'incident qui m'a servi, en fin de compte, à réorienter la suite de ma vie professionnelle. 

Là où je me suis sentie le plus « à ma place »? Quand j'ai donné des formations de porte-parole à des gestionnaires d'un réseau. J'aurais fait ça toute ma vie si j'avais pu. 

Je n'ai pas fini de faire des bilans, je continuerai d'en faire probablement au cours de l'année prochaine mais je retrouverai une certaine insouciance et une plus grande liberté. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai beaucoup donné et le meilleur de moi-même à mon travail, même si je n'ai jamais été carriériste. Me croirez-vous si je vous dis que je n'ai plus rien à donner? Pas dans le travail en tout cas. La source est tarie. Je ne pourrai pas m'asseoir sur mes lauriers et me bercer, n'ayez aucune crainte, je n'ai aucune difficulté à me sentir utile, il y a des gens comptent sur moi. Et puis j'ai d'autres projets qui nécessiteront que je m'y consacre avec toutes mes énergies. 


mardi 6 novembre 2012

26 ans
















Photo 1 : Été 1987, elle a 8 mois.

Photo 2 : Le matin de Noël 1990, à 4 ans, ce qu'elle voulait le plus, c'était « une cuisine ». Elle a tellement joué avec ça!

Photo 3 : Vacances d'été 1994, 8 ans. 

Photo 4 : Mars 1997, mes parents reviennent d'un long séjour dans le sud, c'est le « party des oranges », Isabelle a 10 ans. 

Photo 5 : Chaque été, il y avait une expédition de canot père-fille/père-fils. L'été de ses 13 ans, ils avaient fait une rivière du parc de La Vérendrye, l'une de celles qui croisent la rivière des Outaouais. 

Photo 6 : Juillet 2001. Mes parents célébraient 50 ans de mariage. L'un des beaux moments de notre vie de famille. Isabelle a 14 ans. 

Photo 7 : Ses années d'adolescence... Bien sûr, elle se cherche un peu mais nous avons toujours été proches l'une de l'autre. 

Photo 8 : Barcelone, avec Sophie, son amie de toujours. À la fin du Cégep, avant l'université, elles avaient fait un voyage « sac à dos » en Europe, pendant 5 semaines. 

Photo 9 : Été 2006, lors d'un voyage en Gaspésie, elle participe à l'événement Petite Vallée, qui n'est pas un concours mais une rencontre de la relève des auteurs-compositeurs-interprètes et musiciens. Elle a 20 ans. 

Photo 10 : Elle a rencontré le grand amour à l'été 2007. Quelques mois plus tard, en fait le jour de ses 21 ans, lors d'un voyage éclair à Las Vegas, Isabelle et Dominic officialisent leur union. 

Photo 11 : Noël 2007. Les jeunes mariés sont attablés avec la famille, c'était à l'Auberge Harricana, près de Val-d'Or. 

Photo 12 : Le 14 janvier 2009, à 22 ans, elle devient maman... et Dominic, papa. 

Photo 13 : C'était ma fête, le 7 juillet dernier, et elles m'ont chanté bonne fête. C'est tout ce monde-là qui sont mes cadeaux, mes vrais cadeaux. Si Dominic n'est pas sur la photo, c'est qu'il était... comme toujours... derrière la caméra!

Photo 14 : Août 2012, au campe, je ressens un bonheur immense à voir ma fille être mère d'une manière qui m'enchante et m'émeveille. Elle a 25 ans. 

Photo 15 : Août 2012, au campe, au milieu de la rivière, cette fois, c'est moi qui prend la photo et je me souviens d'avoir pensé à ce moment-là que j'avais tout dans la vie. 

26 ans

Le 6 novembre 1986, à 22 h 19, ma vie a changé à tout jamais, elle a pris les couleurs de l'arc-en-ciel et la lumière du soleil. 

Il y a des histoires qui se racontent difficilement tellement elles sont sources de bonheur et d'amour infini. Alors, il y a les photos, celles dont je me régale depuis le matin. 

C'est sa fête à elle mais c'est un grand jour pour moi... depuis 26 ans.