samedi 26 septembre 2009

Chut... Elle fait dodo juste à côté...


Photo : L'auteur de la photo et co-auteur des jours de Félixe, en plus d'être un artiste de l'image, s'adonne aussi à être formidablement inspiré par le sujet que voilà. Une si jolie frimousse, imaginez lorsqu'elle aura des cheveux et des dents!

Chut... Elle fait dodo juste à côté...

Sa maman doit être sur scène en ce moment. Oh pas seule, non, elle participe, comme d'autres auteurs compositeurs interprètes, à toute une soirée spectacle dans le cadre des Journées de la culture. Son papa est venu la reconduire ici avant souper, la Félixou, pendant que sa maman devait se rendre plus tôt pour les tests de son et la générale. Je les trouvais touchants, ces deux-là, ils avaient tellement l'air de se comprendre, de s'amuser et de faire une équipe du tonnerre, que l'idée m'est venue qu'on avait hérité d'un précieux bagage dans notre lignée féminine. La complicité père-fille, décidément, je n'aurai connu que ça dans ma famille : ma mère et son père, mon père et moi, ma fille et son père, Félixe et son papa. On en a toute une chance et ça, il faut savoir le reconnaître.

Et moi, je vous écris

D'habitude, quand je rédige un nouveau billet, c'est que j'ai lu tous mes amis, mis mon grain de sel partout et que c'est à mon tour de raconter quelque chose. Pas cette fois. J'ai travaillé très fort dernièrement et j'ai manqué de temps cruellement. Alors, je n'ai même pas fait le tour de mes blogues-amis avant d'arriver jusqu'à vous, et je m'en excuse, c'est comme si je parlais haut et fort sans avoir pris la peine de vous écouter avant. Pas très gentil, ça. Mais je vais corriger la situation prochainement, promis.

La semaine dernière, je voulais rendre hommage à En direct des îles. Ça m'a fait chaud au coeur que plusieurs viennent se joindre à moi pour se souvenir d'elle, de la personne qu'elle était, comme on la connaissait par ses écrits.

Puis, Nelly Arcan nous a quittés. J'étais incapable de la lire parce que son mal-être m'atteignait beaucoup trop mais j'ai aimé les entrevues que j'ai entendues et vues d'elle parce que je savais qu'elle avait du talent, en plus de la beauté, de l'intelligence qu'on lui reconnaissait. Son suicide ne m'a pas étonnée mais il m'a fait du chagrin.

Ce matin, ce fut au tour de Pierre Falardeau. Je ne peux pas vous dire comment je me sens... L'autre jour, ma mère a vu sur ma table de salon « Rien n'est plus précieux que la liberté et l'indépendance », le dernier de Falardeau, édité chez vlb, que j'avais dévoré d'une couverture à l'autre. Bien sûr que je lui ai prêté, à ma mère! Hier soir, justement, elle et moi, on en a discuté pendant près d'une heure, de ce bouquin-là et de Falardeau lui-même. On s'entendait au moins sur une chose, ma mère et moi : Pour sa grande sensibilité, la force de ses convictions, sa révolte pleine de tendresse pour son peuple et son pays, le Québec, on admirait Falardeau.

Ce matin, au P'tit marché public du Vieux Noranda, c'est avec ma fille que j'ai eu l'occasion d'en reparler mais là, on avait appris que Pierre Falardeau était décédé tard hier soir. Elle m'a dit : « Moi, j'ai pleuré M'man quand j'ai su ça tantôt ». Je lui ai dit : « Ça t'a touchée personnellement, tu l'aimais tant que ça? » elle m'a expliqué : « Oui. Tu sais, moi, les cinéastes, je les aime et puis c'est pas juste ça... Dans ma génération, j'en connais pas qui vont porter le flambeau sans jamais flancher, des gars libres comme lui, qui vont nous parler de l'indépendance, de se tenir debout, qui vont croire toute une vie en quelque chose et qui vont l'assumer... »

Rien n'est plus précieux que la liberté et l'indépendance. C'était tellement bien choisi comme titre pour son dernier livre. Je l'ignorais quand je l'ai dévoré, son dernier bouquin, mais je lisais le testament politique et social d'un des derniers hommes libres qu'il y avait encore au Québec. Même ma mère fédéraliste admettait ça hier soir, avant de savoir!

Alors, pendant que Félixe fait dodo, je voulais vous dire ça. J'espère qu'elle fera une bonne nuit parce que mamie Zoreilles, elle a besoin de sommeil. Demain matin, on va jouer encore et chanter plein de chansons. Je n'ai jamais eu d'aussi bon public qu'elle, aussitôt que je sors ma guitare, elle respire vite et fait des p'tits cris. Après chaque chanson, elle m'applaudit en tapant sur le plancher. Alors, je lui fais des rappels tant qu'elle en veut. Elle balance son corps avec énergie, je vous le dis, elle danse assise! Bientôt, elle va me faire des ovations debout!

Quand il y a des grands malheurs comme des êtres qui nous quittent et qu'on admire, moi, je m'attarde aux bonheurs qui sont toujours présents dans ma vie. Comme des repères.

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Mise à jour du lundi matin

J'ai pris le temps de mieux lire un peu partout ce qu'on écrivait sur Falardeau. Je partage avec vous quelques-unes de ces trouvailles dont ces deux citations de lui :

« Je me fais souvent accuser de dépasser les bornes mais, quand je regarde ça, je me dis, pourquoi ils ont mis une borne là, esti? »

Et au sujet du fameux « nous » sur lequel on s'est tellement chicané au Québec, il pensait comme moi : « Nous qui? Nous quoi? Nous, tabarnak! Ceux qui veulent! »

Et ce que j'ai trouvé de plus touchant, de plus « Falardeau », c'est cette vidéo sur Youtube, où Luc Picard, son ami, a lu à Québec, le 13 septembre dernier, lors de l'événement Moulin à paroles, cette « Lettre à Jérémie, d'un père à son fils, écrite par Falardeau lors du référendum de 1995 ». Vous trouverez cette vidéo sous ce lien :

Non, on n'oubliera jamais Falardeau... L'irremplaçable et l'innénarrable Pierre Falardeau.

vendredi 18 septembre 2009

En direct des îles... n'est plus



Photo : Juin 2008, l'avion s'apprêtait à atterrir aux Iles de la Madeleine, à l'aéroport de Havre-aux-Maisons. Ce qu'on voit, c'est une partie de la Dune-du-Sud.

Je viens de l'apprendre, je suis sous le choc. C'est Mijo, une amie virtuelle que nous avons en commun, qui vient de m'informer et de m'envoyer un lien qui mène à un article de journal écrit en espagnol où j'aurais voulu comprendre quelque chose... Mais il n'y a rien à comprendre...

En direct des îles, c'était Renée Wathelet, une blogueuse que j'ai eu le bonheur de « connaître » en arrivant dans la blogosphère, en janvier 2007. La première fois que j'ai vu l'un de ses commentaires, je me souviens, quand j'ai cliqué sur son pseudo pour aller chez elle, je croyais qu'elle nous écrivait « En direct des îles... » de la Madeleine! Mais plutôt, elle faisait la navette entre l'île de Montréal et celle de Isla Mujeres, au Mexique. Comme travailleuse autonome, son bureau était partout où elle pouvait brancher son portable et elle se réjouissait de cette vie de nomade qu'elle appelait, toujours charmée par ces îles du nord et du sud qu'elle considérait comme des paradis. Dernièrement, elle avait choisi Isla Mujeres comme port d'attache. Dorénavant, elle reviendrait à Montréal souvent mais en touriste.

J'aimais sa plume, ses photos, ses réflexions, sa personnalité, son humour, ses prises de position, ses coups de coeur et son amour de la vie, des animaux, de la nature. Même quand elle dénonçait une situation qui la dérangeait, elle le faisait avec classe, avec une grande douceur. Elle m'avait fait découvrir un bouquin qui a marqué ma vie, L'Éloge de la lenteur, de Carl Honoré. On revenait souvent là-dessus, elle et moi, tout en clins d'oeil...

Elle me rendait visite aussi, parfois sous le pseudo de Renée, parfois sous En direct des îles. Mon dernier commentaire chez elle sur son dernier billet (au fait, son dernier billet était-il prémonitoire?...) sera resté pris en coulisse, en attente d'une approbation qui ne viendra jamais.

Renée a été assassinée hier matin, 17 septembre, dans son appartement, sur son île de Isla Mujeres. De 35 coups de couteau. Son assassin, José, avait 24 ans. On ne connaît pas le mobile de son crime. Pouvez-vous lire l'espagnol, le comprendre et me dire si l'article en lien amène une quelconque explication?

J'aimais cette fille. Je me sentais proche d'elle. Nous avons tellement échangé au fil des dernières années. Dans son blogue actuel comme dans son précédent. Et je réalise avec tellement de chagrin ce matin que nos amis virtuels, on les connaît souvent mieux et avec plus de profondeur parce qu'on les devine par ce qu'ils écrivent, illustrent et partagent avec nous. Ils prennent le temps de dire. Ils sont si près... même si loin.

Dans son avant-dernier billet, elle nous parle des contes de José, elle veut en faire une série. Moi, j'ai applaudi. Je me demande si ce José est le même homme que dans l'article de journal, celui qui...

J'ai de la peine. Beaucoup. J'imagine tous ceux et toutes celles qui en auront encore plus que moi. Ses proches, ses enfants... Je retiendrai d'elle son amour de la vie et du monde, un livre qui aura changé ma vie, des photos d'îles, de mer, de tortues, de pêcheurs, de bateaux, de soleil éblouissant, de sable blanc, de minous dont elle prenait soin pour aider le vétérinaire du coin, de couchers de soleil et des mots. De si beaux mots pleins d'images qu'elle nous offrait de toute son âme.

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Mise à jour - vendredi soir

J'arrive de l'épicerie, il me manquait deux ou trois petites choses. Dans la section des fruits et légumes, il y avait exceptionnellement ce soir des chariots de roses de toutes les couleurs. Trop belles pour être vraies, il m'a fallu les toucher pour m'assurer de leur authenticité, tellement elles étaient... parfaites. J'ai pensé à Renée en cet instant-là comme depuis ce matin. Je les lui aurais toutes offertes à elle si j'avais pu.

J'en ai choisi trois. Une rouge pour l'amour inconditionnel qu'elle savait semer partout autour d'elle. Une rose pour l'amitié instantanée qu'elle m'avait offerte comme à beaucoup d'autres qui la pleurent aujourd'hui. Une blanche pour la pureté de son esprit, de ses mots, pour la paix qu'elle a prônée et propagée dans chacun de ses gestes, tant dans sa vie réelle que dans son monde virtuel.

Plusieurs de mes amis ont rapporté dans leurs commentaires des liens qui mènent à des articles publiés aujourd'hui au sujet de ce qui est arrivé à Renée Wathelet. Je vous en remercie. Je les ai consultés avec intérêt et tout le monde peut le faire également. Chez les blogueurs québécois, j'ai lu des hommages chez Dominic Arpin et chez Michelle Blanc. Je viens de refaire l'exercice d'aller lire ses deux derniers billets chez En direct des îles. Comme si je la cherchais. Dans son dernier écrit, très peu de temps avant son décès, elle nous fait vivre avec elle son petit matin dans une vidéo qu'elle a réalisée, un lever de soleil sur la mer, les vagues qui se brisent doucement sur le rivage, on a l'impression d'être avec elle à respirer Isla Mujeres. Son dernier billet, je le reçois maintenant comme son testament spirituel. C'est ce qu'elle nous lègue. L'amour de la vie et une partie d'elle-même. Nous ne l'oublierons jamais. Elle nous manque déjà...


jeudi 17 septembre 2009

Contrastes




Photo 1 : Tout l'été, chaque fois que je passais par là, je me demandais quel artiste avait bien pu nous offrir ça et surtout quel était le message qu'il voulait transmettre. Hier, sur le chemin du retour, j'ai pris des photos de son oeuvre, sur la route 393 Sud, après Palmarolle, juste avant de tourner vers Rapide-Danseur, tout près de Duparquet.

Photos 2 et 3 : Quand je travaille en Abitibi-Ouest, ce qui était le cas cette semaine, je reviens au pays de mon enfance. Avec tout ce que ça comporte de bonheur, de souvenirs, de paysages familiers et d'un petit brin de nostalgie. J'ai pris celles-ci à 7 heures hier matin, sur la route 101 Nord entre Ste-Rose de Poularies et Macamic. Le soleil se levait, éblouissant, et la brume enveloppait tout le paysage d'une aura de sérénité.

Contrastes

J'ai enfin résolu le mystère de l'oeuvre en cassant la croûte ce midi avec mes deux cousins qui habitent pas loin de là et qui travaillent à Rouyn-Noranda. Je ne sais toujours pas le nom de l'artiste mais on m'a dit qu'il était de Rapide-Danseur. Pour un deuxième été, il expose ses épouvantails à la vue des automobilistes. On les voit de loin. On se demande jusqu'à la dernière minute ce que c'est... Il paraît que l'été dernier, il situait son oeuvre dans l'environnement environ 2 kilomètres avant l'emplacement actuel. Et mon cousin Lucien m'a dit qu'il avait eu l'air fou à l'automne en voulant aller montrer ça à sa visite et qu'il s'était buté sur une affiche : « Partis pour l'hiver »!...

Quel est le message que l'artiste veut nous communiquer? Il se désole de l'exode des jeunes...

...

Quant aux photos 2 et 3 et j'en ai quelques-unes dans le genre, elles me font dire : « Ah, si je savais peindre... je n'écrirais pas ».

Je reviens chez nous

Je fais beaucoup de choses par instinct. J'ai l'habitude de suivre les élans de mon coeur quand ça se peut. Je ne comprends pas pourquoi quand je vais travailler en Abitibi-Ouest, je pars toujours par la 101 Nord et je reviens systématiquement par la 393 Sud. C'est comme ça que j'aime ça. Pour le temps ou la distance, c'est pareil. Et ce n'est pas tout... En arrivant à La Sarre, je fais toujours un mini détour pour passer devant ma première école (Victor-Cormier) et ma petite maison qui n'a pas changé au bout de la rue. Tout a changé autour mais pas mon école et ma petite maison!

Mais ce qui m'a émerveillée cette semaine dans ce séjour de travail au pays de mon enfance s'explique difficilement. Appelons ça un colloque pour faire une histoire courte. L'initiative des gens de l'endroit rassemblait dans un même lieu, et pour deux jours de travail intense, pas moins de 130 personnes (représentants de la population, partenaires internes et externes) pour réfléchir, discuter, se concerter, prioriser et mettre de l'avant une démarche audacieuse pour faire plus avec moins. C'est dans l'air du temps, n'est-ce pas?

Pour la cinquième fois, on m'a invitée comme tant d'autres et j'y suis allée de bon coeur. Pendant les ateliers, les pauses, les déplacements, les dîners, je crois avoir rencontré à peu près tout le monde et j'ai eu droit à des retrouvailles qui m'ont fait chaud au coeur, des accolades, des poignées de main sincères, des complicités qui m'ont rendue fière. J'étais touchée d'être traitée comme l'une des leurs.

Les gens d'Abitibi-Ouest ont un petit quelque chose de particulier, je trouve. Ils sont d'une simplicité et d'une familliarité bon enfant qui ne s'enfarge pas dans les fleurs du tapis. Ils engagent facilement la conversation, vous font une place dans le cercle dès que vous arrivez, vous sourient et vous ouvrent la porte, vous présentent avec votre prénom, votre nom, comme s'ils étaient allés à l'école avec vous ou que vous étiez de la famille.

Ils ont beaucoup d'humour aussi, ça s'entend et ça se voit. Un petit rien de cynique, jamais blasé, toujours avec une finesse qui vous passe un message si vous êtes assez sensible pour le comprendre.

La tâche était colossale mais elle est en voie d'être accomplie. Le défi a été relevé. Le miracle s'est encore produit grâce à la solidarité que j'ai vue là. Ça donne de l'espoir, vous n'imaginez pas jusqu'à quel point. Que là où je suis née, où j'ai fait mes premiers pas, où je me suis baignée dans tous les lacs dont le lac Abitibi, où j'ai sillonné avec mon papa tous les petits chemins de campagne quand je « travaillais » avec lui, où j'ai connu mes premières journées d'école, où j'ai eu mes premiers amis, où j'ai joué dans les petits boisés qui n'existent plus, où j'ai appris à faire du vélo et volé la sacoche blanche de Patsy Leblanc et que j'ai dû lui remettre et m'excuser... Là, dans ce coin de pays où je me reconnais tellement, qu'on me reconnaisse aussi et que j'y retrouve des valeurs qui me sont chères, des espoirs que je croyais évanouis... Comment dire? Ça donne des photos avec plein de douceur et le coeur qui se gonfle de quelque chose d'infiniment bon... Ah si je savais peindre...

mercredi 9 septembre 2009

Jeune mais riche d'histoire


Photo : Mon grand-papa maternel, mon parrain, à son premier hiver en Abitibi-Témiscamingue, en 1942-1943. On pense que c'était un dimanche, à cause de sa cravate et sa chemise blanche, il devait revenir de la messe... De quoi était-il si fier ce jour-là? De ses cordes de bois! Parti des Iles de la Madeleine en août 1942 pour s'établir en pays neuf avec sa famille, le bois avait une valeur incommensurable pour lui qui n'avait connu jusque-là que la mer, la pêche au homard, la chasse aux phoques, le travail d'une noirceur à l'autre, à se réchauffer l'hiver avec du bois de grève et du bois de naufrage. À l'époque où il est arrivé ici, quand on était rendu à se faire du bois de cordes, c'est que la maison en bois rond était complétée et habitable...

Jeune mais riche d'histoire

Ça m'émeut toujours de revoir cette photo. L'expression sur le visage de Grand-Papa surtout. Parce que j'y reconnais sa personnalité, il me semble presque entendre sa voix que j'aimais tant... C'était un homme profondément bon, courageux, fort et fier. Sensible aux autres. Un coeur vaillant. Tous ceux qui l'ont connu parlent encore de lui aujourd'hui avec la même émotion.

En Abitibi

Le plan du gouvernement d'alors (le plan Vautrin, je crois) leur promettait une terre à bois pour s'en venir ici. Ils devaient d'abord s'y construire une maison en arrivant (en bois rond) et ensuite défricher cette terre pour s'y établir comme colons. Quand ils quittaient leurs chères Iles, mes grands-parents, ils s'embarquaient sur une goélette jusqu'à Halifax, puis on leur remettait un billet de train aller seulement jusqu'en Abitibi-Ouest, plus précisément à l'Île Nepawa, en 1941, pour mes grands-parents paternels, à Ste-Anne de Roquemaure, en 1942, pour mes grands-parents maternels. Ils vendaient ou donnaient toutes leurs possessions en quittant leur patrie pour repartir à neuf avec leur marmaille déjà nombreuse et rien d'autre dans leurs bagages que du courage, de l'espoir, leurs bras solides et leur esprit inventif. Voilà quel était le profil de ceux et celles qui ont construit cette région. La phrase en tête de mon blogue est donc là pour y rester!

Au Témiscamingue

Au Témiscamingue, l'histoire commence vers la fin du XIXe siècle. Ville-Marie a été fondée en 1886. Pour Crocodile Dundee, qui est né là-bas, cette histoire n'a plus de secret, tant il s'est intéressé depuis toujours aux différents parcours des familles de sa mère et de son père qui sont venues, d'une part, de la Bretagne, et d'autre part, de la région de Lanaudière, pour coloniser ces terres si riches et si fertiles sur les rives du grand lac Témiscamingue, un mot algonquin qui signifie « eaux profondes ».

La Société d'Histoire du Témiscamingue vient de publier un ouvrage fort intéressant que je découvre ces jours-ci avec beaucoup d'intérêt. Le titre? « Il était une fois... le Témiscamingue » On y trouve des photos, articles de journaux, lettres d'époque, échanges de correspondance, documents dignes d'intérêt, bref, tout ce qui a constitué le fil de trame de cette région qui n'en finit plus d'être belle!

vendredi 4 septembre 2009

Pour Jacques et Laure



Photo 1 : C'était il y a quelques minutes, la lune se reflétait sur le lac, j'ai vu une étoile si brillante juste à droite et j'ai pensé à nos amis estriens, Laure et Jacques, qui célèbrent ce soir 42 ans de mariage. Ils sont actuellement à Havre-Saint-Pierre, sur la Côte-Nord.

Photo 2 : Un soir comme celui-là, on ne peut pas rentrer... Alors, on s'habille un peu plus chaudement, on fait un feu, on rapproche les bancs et on jase longtemps. Les huards ont plein de choses à se dire eux aussi.

Pour Jacques et Laure

Oh ce sera un tout petit billet ce soir. Parce que je retourne dehors tout de suite. Il y a Crocodile Dundee qui m'attend, Alain et Danièle viennent d'arriver, ils sirotent leur café et je les vois très bien d'où je suis.

Et puisque Laure et Jacques célèbrent ce soir un si bel anniversaire, c'est à eux que j'offre d'abord la lune, les étoiles, le feu de joie et les huards. Vous pouvez leur faire vos voeux ici même ou encore aller directement sur le blogue de mon ami Jacks, en lien dans ma liste des blogues-amis, sa maison virtuelle s'appelle Détour improvisé.

Avec toute mon affection, mon amitié et plein de tendresse pour ce couple si amoureux, si inspirant...

mardi 1 septembre 2009

Suis-je normale, docteur?


Cette photo n'est pas de moi. Je l'ai dans ma collection de photos d'orignaux depuis quelques années et je voulais la partager avec vous parce qu'elle raconte une belle histoire, je trouve. On m'avait dit à l'époque qu'elle avait été prise à Bellecombe, un petit village près de Rouyn-Noranda.

Suis-je normale, docteur?

Il n'y aura pas de lien entre cette photo et ce que je veux vous raconter ce matin mais si vous en voyez un, dites-le moi, vous êtes tellement brillants et imaginatifs d'habitude que je vous fais une confiance aveugle!

C'est à propos de la revue Virage, une publication trimestrielle éditée et distribuée par la FADOQ (Fédération de l'Âge d'or du Québec). Je la reçois à mon nom et dans ma boîte aux lettres depuis 2 ans. À chaque fois, je me demande comment il se fait que je suis abonnée à cette maudite revue que je me force à lire d'une couverture à l'autre et là, je déprime pendant une semaine!

Comprenons-nous bien, je n'ai pas peur de vieillir, je n'y pense même jamais. Non pas que je me berce d'illusions, je sais trop bien qu'à 52 ans, j'en ai plus en arrière de moi qu'en avant mais j'ai sous les yeux tellement d'exemples de gens qui mordent dans la vie et qui ont su prendre de l'âge avec bonheur et légèreté que j'ai l'impression souvent d'être dans la force de l'âge. Je compte aussi sur ma bonne génétique, mon arrière grand-mère est décédée à 103 ans, « avec tout son génie », comme elle disait. Ma grand-mère à l'aube de ses 89 ans et ma mère, si vivante et allumée, à 77 ans, fait sa technique Nadeau à tous les matins et si elle ne prend pas sa marche à cause du mauvais temps, elle se discipline à faire du vélo stationnaire...

Alors pourquoi je déprime à lire la maudite revue qui m'arrive dans ma boîte aux lettres aux trois mois et qui fait se rouler par terre Crocodile Dundee qui a un an de plus que moi? À cause des articles qui parlent de santé mais en semant la peur et l'insécurité. À cause des recettes légères qui ont l'air fades, qui ne tiennent pas compte d'autres choses que le cholestérol et le taux de sucre. À cause du blablabla des investissements de fonds de retraite, des placements sécuritaires, des services financiers et des mandats d'inaptitude. À cause des publicités des résidences privées pour personnes âgées, des pré-arrangements funéraires d'Urgel Bourgie, du réseau Dignité et de la Corporation des thanatologues du Québec, des pharmacies, des bas support, des cannes en carbones, des centres de prothèses dentaires, des fabricants de lits ajustables et fauteuils auto-souleveur et autres bains où l'on entre debout avec la photo d'un vieux-monsieur-en-robe-de-chambre-qui-pourrait-être-mon-grand-père!

Non mais c'est pas vrai? Je suis pas rendue là? À chaque fois, ça me vire à l'envers...

Quand je vais être grande, moi, ce que je veux, c'est prendre le temps de vivre plus que maintenant. J'aspire à ça. Je cultive ça. Je veux pas m'en aller dans la perte d'autonomie, la maladie et l'insécurité. Lâchez-moi, vivre, c'est pas dangereux, hein? Au contraire, plus je prends de l'âge, plus je me sens solide. Bon, je saute moins haut qu'avant peut-être. Je tombe plus de bonne heure le soir. Il m'arrive d'être courbaturée sans avoir fait de sport. Et dans mes insomnies, j'échafaude moins de projets que je cherche des solutions à des problèmes mais j'ai moins de choses à prouver et ça compense merveilleusement, c'est même fameux pour ma santé.

J'ai découvert dernièrement d'où venait la maudite revue qui m'exaspère et qui fait crouler de rire Crocodile Dundee.

On renouvelle toujours nos assurances automobile en août. Nous faisons affaires à la même place depuis 1976, ils nous connaissent très bien. Au téléphone, l'autre jour, elle me demande à la fin si je renouvelle aussi ma carte de la FADOQ, ça nous donnerait encore cette année une réduction substantielle de la prime annuelle pour seulement 10 $. Je venais de découvrir le pot-aux-roses... Je lui ai parlé de la revue Virage qui venait automatiquement avec la carte de la FADOQ, on a ri pendant le reste de notre entretien téléphonique parce que je lui ai fait tout un monologue là-dessus. À la fin, je lui ai demandé si c'était obligatoire que ce soit moi qui détienne la fameuse carte de la FADOQ. Elle m'a dit que moi ou Crocodile Dundee, ça n'avait pas d'importance, on était sur la même police d'assurance et on a plus de 50 ans tous les deux.

Ah ben Simonac!

J'ai demandé un petit changement de nom sur notre option FADOQ. Pas l'adresse. Juste le nom. Maudit qu'on va rire au début de décembre quand Crocodile Dundee va recevoir SA revue Virage!!!

Moi, pour ma part, je vais scrupuleusement NE PAS LA LIRE. C'est pas terrible pour ma santé...