samedi 25 octobre 2008

Novembre, le mois des amis






Photo 1 : Voici le paysage qui s'offrait à moi il y a deux semaines alors que j'étais grimpée dans ma « watch » (mirador serait le mot plus exact en français) pour chasser les images.

Photo 2 : Mes amours, même jour, même heure que la photo précédente. Puisqu'ils sont loin et de dos, je prends la liberté de publier cette photo d'eux ici. Pourquoi je ne les accompagnais pas dans cette longue marche qui les amenait loin en forêt, jusqu'à « la grande swamp »? Isa et Dom étaient venus passer 24 heures avec nous au camp, nous étions quatre avec juste trois paires de « bottes à l'eau »! C'est moi qui suis restée au camp en petites bottines de ville et j'ai fait des photos pendant que le souper mijotait!

Vivement novembre

Oui, je sais, nous sommes encore en octobre... Mais j'en parlais avec des amis hier, dans un 5 à 7 qui s'est prolongé pas mal (avez-vous vraiment connu du monde qui cinqàsepttaient de 5 à 7?...) et que l'Abstracto (mon bistrot-bar préféré) était rempli à pleine capacité, au moment où Rouyn-Noranda vit au rythme du cinéma international et que la visite nous arrive des quatre coins de la planète. Cette 27e édition du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue s'ouvre ce soir pour nous faire vivre des moments exceptionnels et des rencontres magiques jusqu'au 30 octobre prochain.

Comme à chaque année, je me saoulerai de cinéma et d'amitié. J'ai mes billets pour les blocs d'après-midis mais j'ai eu de la chance parce que je m'y suis prise un peu tard... Il y en a qui ont leur passeport pour ne rien manquer de cette véritable fête, ils sont plus mordus que moi encore. J'ai beau aimer le cinéma, je serais incapable de me taper tous les après-midis et les soirées pendant 6 jours. J'ai aussi ma gang d'amis cinéphiles, que je retrouve annuellement toujours aussi fébriles, à cause de nos dîners et petits gueuletons d'avant les projections, les pauses cigarettes dehors à l'entracte, le verre de rouge partagé après le long métrage et qui fait durer le plaisir. Comment voulez-vous que je n'aime pas l'automne et même le mois de novembre?

Ah, j'adore novembre, l'incompris, le mal-aimé, qu'on appelle le mois des morts. Je ne me sens jamais aussi vivante qu'en novembre! J'ai même mis au monde un enfant en novembre, Isabelle célèbrera ses 22 ans le 6 du mois prochain. Le 8 deviendra pour elle et Dominic un autre grand jour à célébrer annuellement puisqu'ils s'engagent officiellement pour la vie dans ce grand amour qui les rend heureux et les fait grandir. Imaginez tout ce que je leur souhaite...

Et puis novembre, c'est aussi le moment de l'année où l'on va moins en forêt, ce n'est plus le temps des bateaux et pas encore le temps des motoneiges, entre les sports et activités d'été et celles de l'hiver qui n'est pas tout à fait arrivé. Alors, nos amis trouvent cette période idéale pour organiser des fêtes, des soupers, des rencontres, des activités qui sortent de l'ordinaire. On a de la misère à gérer nos agendas mais on ne s'en plaint pas du tout!

On retrouve nos intérieurs confortables, le poêle à bois, les soupes réconfortantes, les mijotés longtemps, nos projets pour temps maussades, nos grosses doudounes de duvet, nos soirées tranquilles collés-collés devant un bon film, nos sorties culturelles, nos bricolages pas finis du printemps, et aussi et surtout, nos vieux amis dont on s'ennuyait. J'aime tellement novembre que j'ai le goût de lancer l'idée qu'il ne soit plus appelé le mois des morts mais plutôt le mois des amis!

vendredi 17 octobre 2008

Souvenirs d'Halloween



Photo 1 : L'Halloween se préparait chez nous longtemps à l'avance et il s'agissait toujours d'une fête joyeuse, colorée, fantaisiste et... sucrée!

Photo 2 : Cette année-là, Isabelle tenait à se déguiser en clown. Dans son imaginaire et sa créativité qui bouillonnaient depuis des semaines avant le jour J, elle s'amusait beaucoup tout en ne prenait rien à la légère. Plusieurs déguisements et personnages s'ébauchaient, devenaient possibles en mélangeant divers éléments de sa grande malle aux costumes, il suffisait d'y ajouter de la couleur, des gros boutons, un accessoire, une perruque, un chapeau et le maquillage qu'elle tenait à faire elle-même!

Photo 3 : L'année où elle a voulu incarner la schtroumphette à tout prix. En fin de semaine dernière, elle me disait qu'elle ne se souvenait plus des détails de son année schtroumphette, alors, je lui ai dit que j'avais une preuve de ça. La voilà!

Souvenirs d'Halloween

D'aussi loin que je me souvienne, la fête de l'Halloween a toujours représenté pour moi l'occasion la plus festive de toute l'année. Sans obligation, elle laissait toute la place à ce qu'on avait de créativité, de sociabilité, de fantaisie, d'amitié et il me semblait que tout le monde devenait plus permissif, tant à l'école qu'à la maison. Et ce qui ne gâchait rien non plus, c'était qu'on avait droit à toutes les sortes de friandises qu'on récoltait, on gérait notre capital comme on voulait, on pouvait partager, faire des échanges, classer notre butin par ordre de préférence, on vivait dans l'abondance jusqu'à l'arrivée du catalogue de Noël qui nous donnait d'autres occasions de rêver!

À Matagami, on en avait aussi pour des semaines à l'avance à planifier notre déguisement. Certains gardaient le secret, d'autres le divulguaient au plus vite pour ne pas se faire voler leur idée. C'était mon cas. Mais malgré tout, je me faisais souvent voler mon idée!!! Aussi, il fallait faire nos invitations pour l'Halloween parce que c'était une chose trop importante pour être bâclée à la dernière minute. Il s'agissait d'être un bon petit groupe mais pas trop gros, question stratégie, vous le comprendrez. La phrase la plus douce à notre oreille à ce moment-là était celle-ci : « Veux-tu courir l'Halloween avec moi? »

Avec mes cousines et quelques amis, on croyait bien faire en débutant notre soirée à l'autre bout de la ville, là où il y avait les grosses maisons de riches des boss des mines où nos pères travaillaient. Là, ils nous donneraient sûrement des « palettes » de chocolat ou des paquets de gomme au complet, ils en avaient les moyens et puis, comme on avait entendu dire que l'Halloween était une fête anglaise, on se disait qu'ils devaient fêter ça en grand... On se gardait les rues Rupert, Eastmain, Nottaway, Allard, de la Savane, etc. pour la fin, étant donné qu'on se rapprochait de chez nous et qu'on savait qu'on y récolterait seulement des « kiss », des suçons verts ou jaunes, des bonbons qu'on n'aimait pas trop. On se trompait royalement. Après avoir gaspillé le meilleur de notre Halloween dans les rues des boss où il n'y avait ni lumières ni ambiance et où l'on ne répondait même pas à la porte, on se rendait vite compte que c'était là où il y avait le plus d'enfants qu'on était aussi le plus généreux!

À l'époque d'Isabelle

Sûrement que j'ai tellement aimé cette fête que j'ai transmis à Isabelle le goût de la célébrer avec enthousiasme. Son anniversaire arrive juste après l'Halloween, alors, quand elle avait 11 3/4 mois, nous l'avions déguisée en petite autochtone et comme elle marchait déjà solide, elle se promenait dans nos décors en criant de joie et se garrochait à la porte dès qu'elle entendait frapper. Elle voulait donner des bises à tout le monde, sauf les monstres, et nous nous occupions de donner les bonbons. Après ça, elle a toujours su exactement comment elle voulait se déguiser, célébrer cette fête, nous n'étions, son père et moi, que les accompagnateurs qui rendaient la chose possible...

La fin de semaine dernière, on jasait tout bonnement de ça, en s'en allant au campe, Isa, Dom et moi, en allant rejoindre Crocodile Dundee. J'étais scandalisée d'avoir vu dans un dépliant publicitaire une centaine de déguisements pour enfants, dont les prix variaient entre 50 $ et 100 $ et d'ailleurs, je voyais dans ces déguisements achetés quelques dangers : cette fête était devenue trop commerciale, on tuait la créativité et l'imaginaire des enfants, on leur faisait croire que tout s'achète, sinon, on s'en passe, et pire encore, les modèles proposés aux gars comme aux filles étaient tellement clichés qu'ils me désolaient.

C'est alors que Dominic nous a raconté des souvenirs très précieux de ses Halloween d'enfant. Il était trop petit pour dire comme il faut le mot Superman qu'il déformait toujours en Supernam mais il tenait mordicus à incarner le personnage. (Lui aussi, c'est un petit bonhomme qui a probablement toujours su ce qu'il voulait!...) et comme ses parents lui avaient aidé à préparer son costume de Supernam, il avait très hâte de le porter. Le soir de l'Halloween, il faisait froid, alors ils ont voulu lui faire porter un habit de neige en dessous. Pas question. Non négociable qu'il était le petit Dominic. C'est là que son père au eu une idée géniale, il lui a dit que bien bourré en dessous de son costume, Supernam aurait l'air bien plus musclé, un Supernam gonflé à bloc. Ça a marché, Dominic en rit encore et il m'a promis de me montrer la photo!

Isabelle se souvenait, quant à elle, de son année préférée, celle où elle s'était déguisée en femme d'affaires, probablement influencée par ma vie professionnelle de l'époque. Se trouver des vêtements sobres et de bon ton ne lui avait pas été difficile, se coiffer non plus, se maquiller en madame, trouver une petite valise avec des documents et imiter l'accent du personnage non plus mais elle trouvait qu'il lui manquait quelque chose... Un accessoire qui ferait la différence... Que si elle avait des cartes d'affaires, elle pourrait entrer en communication très facilement avec les gens... Juste avant qu'elle parte pour l'école, je lui ai fabriqué en catastrophe une cinquantaine de cartes d'affaires, à son nom, utilisant l'ordinateur, l'imprimante, la photocopieuse, c'était facile, j'avais aussi mon bureau à la maison dans ce temps-là. Ce fut l'accessoire magique qui donna vie et crédibilité à son personnage!

Halloween 2008

Au fond, notre discussion sur l'Halloween avait commencé quand je suis allée les chercher chez eux pour qu'on descende ensemble à Rapide Deux. Sur le buffet dans l'entrée, j'ai vu qu'ils ont déjà préparé des sacs avec des friandises dans un grand panier en osier et ils commencent à installer les décors d'automne partout dans la maison. À plus de six mois de grossesse pour Isa, ils n'iront pas dans des fêtes costumées organisées en ville mais ils ont prévu une fête à la maison, avec plein d'amis(es) dont quelques-uns qui ont déjà des petits bébés. Isabelle a inventé un potage absolument délicieux à la citrouille et Dominic ira de quelque chose de très festif lui aussi, je n'ai pas le moindre doute.

Si le sens de la fête et le goût de s'amuser sont des vertus qui se transmettent, je crois que la petite Félixe héritera sûrement de quelque chose! Je sais que ses parents ne seraient tellement pas du genre à lui acheter un déguisement du magasin alors, je me réjouis que cette fête, encore aujourd'hui, prenne pour certains des allures de préparatifs enjoués, de rencontres amicales et d'explosions de joie, d'invention et de créativité.

Et en dernière heure, au moment de terminer ce billet, je viens de répondre au téléphone. C'était Isa. Elle me fait deux invitations : d'abord, la première, me demandant d'aller la rejoindre dans une heure pour qu'on lunche ensemble, c'est qu'elle voudrait qu'on colore aujourd'hui les espaces blancs de nos agendas (elle me lit parfois) et deuxièmement, son père et moi faisons partie de ceux qui sont invités à aller passer chez eux la journée et la soirée de l'Halloween 2008. Non mais, vous en conviendrez, je peux bien aimer l'Halloween!

mercredi 8 octobre 2008

Ici maintenant




Ces trois photos, je viens tout juste de les prendre. Je ne pourrais pas être plus dans le « ici maintenant » qu'ici et maintenant! Même que je suis sortie sur le patio en pyjama, c'était plus fort que moi. Il était 6 h 48. Les levers de soleil, chez moi, je ne m'en lasserai jamais. Ça fera bientôt 17 ans qu'on habite ici et c'est chaque matin différent, je n'en ai vu aucun pareil. La nature sait se renouveler... Dans la même minute, j'ai pris 9 photos, dont les 3 que vous voyez présentement.

Ici maintenant

Je fais une expérience aujourd'hui. C'est à cause de la journée d'hier. Vous savez ce genre de journée où l'on a l'impression de vivre dans un film où l'on est le personnage principal mais c'est le scénariste qui décide de notre sort? Parce que dans le tourbillon qui nous pousse et nous tire de tous les côtés, on se fait quand même des réflexions pour finalement s'apercevoir que ce qu'on avait voulu, ce qu'on avait décidé et mis de l'avant, il fallait constamment se battre contre soi-même pour le réaliser, sinon on allait retomber dans nos vieilles ornières.

À mon agenda, hier, il y avait beaucoup d'espaces blancs que je pensais pouvoir colorer à mon goût, c'est ma nouvelle marotte! Mais la vie s'est chargée de me rappeler que je n'avais pas tant de pouvoir que ça sur mes journées. Oh, rien de grave, juste du quotidien, des obligations morales, des contraintes, des imprévus, répondre aux urgences, un peu de travail, des messages sur le répondeur, (pendant que j'en retourne un, il en arrive trois) des courriels qui nécessitent des réponses immédiates, des gens qui se rappellent qu'on existe quand ils ont besoin, c'est juste que ça leur arrive tous en même temps et qu'on ne s'autorise pas à se défiler. On en vit tous, je crois, de ces journées-là!

Hier soir, je réalisais que dans ma journée, je n'avais pas décidé de grand-chose, c'était la vie et les autres qui avaient décidé pour moi. Mais je pense aussi que ça m'arrive plus à moi qu'à d'autres et là, j'assume que c'est mon entière responsabilité. Je dois sûrement y être pour quelque chose... Alors, aujourd'hui, je fais une expérience. Avec ce beau lever de soleil auquel j'ai assisté, je me disais que la journée m'appartenait encore, sauf quelques rendez-vous et obligations.

Parfois je me demande si je suis la seule au monde à qui ça arrive, ce genre de prise de conscience... Rassurez-moi ou alors, dites-moi carrément que je me pose trop de questions!

jeudi 2 octobre 2008

La saison des amours



Photos 1 et 2 : Les deux ont été prises récemment par la caméra espion. On voit qu'à l'aube, c'est le moment où les orignaux préfèrent, dans notre secteur, venir à la saline. Nous avons aussi beaucoup de photos prises de nuit. Et comme c'est le mouvement et la chaleur qui déclenchent le clic de l'appareil, nous avons É-N-O-R-M-É-M-E-N-T de photos de lièvres également. Dans toutes les positions!

La petite femelle, je l'ai placée en haut de mon billet. Pourquoi? Simple petit geste de so-so-so-solidarité féminine. Elle est protégée cette année, la femelle, aucun chasseur n'a le droit de l'abattre, c'est comme ça une année sur deux. Le petit mâle fait son beau bonhomme avec son petit panache tout neuf. Lui, par exemple, sa vie est très sérieusement en danger à compter de samedi matin et ce, jusqu'au 19 octobre prochain, dans notre zone.

Trouvez-vous qu'ils feraient un beau petit couple? Moi, je leur souhaite de se rencontrer en tout cas, une nuit, près de la saline. Ouep, une belle nuit fraîche sous un ciel étoilé avec une pleine lune... Ils sont tendres, les orignaux, vous savez. Je les ai souvent entendus se chanter la pomme à la nuit tombée, entre autre, un soir, il y a deux ans, j'étais sur la galerie à regarder les étoiles. Elle lui beuglait des affaires vraiment suggestives et lui, il attisait le feu... Je chasse avec mes zoreilles... et mon appareil photo!

Crocodile Dundee s'empresse toujours de me péter ma baloune romantique en me disant que les orignaux ne sont pas fidèles, et que les mâles qui sont les plus gros géniteurs sont très indépendants, qu'ils ont tout un harem autour d'eux. « Ouais, ouais, je le sais, pis les femelles, sont pas fidèles non plus, tu sauras » que je lui dis!

Ça fait que... Demain midi, je quitte pour quelques jours, je m'en vais à la chasse à l'orignal dans les conditions que vous savez, c'est-à-dire que je suis le membre inutile de mon équipe et je m'assume très très très bien. Je devrais être de retour lundi en fin de journée.

Souhaitez-moi d'en voir, je ne leur ferai aucun mal, juste une petite photo, c'est tout.