jeudi 31 janvier 2008

Le plus beau voyage


Photo prise un été par Crocodile Dundee. Nous étions en vacances sur un voilier qu'on avait loué pendant 4 jours et 5 nuits, en compagnie de Claudette et Georges, dans la baie Georgienne, lac Huron, Ontario. Chaque fois que j'avais un moment libre, j'allais me réfugier à la proue de notre 24 pieds, avec mes jumelles, et là, je pouvais y rester des heures, j'avais l'impression de faire corps avec la mer et le ciel, d'être seule au monde...

Je n'ai pas refait de voile depuis ce temps mais tous les sports d'eau m'attirent irrésistiblement. Ce voyage reste le plus merveilleux de tous, en tout cas, il me laisse des souvenirs impérissables de soleil, de paix et de liberté. Tellement que cet été, je m'organiserai pour en faire un autre! Je connais un endroit dans ma région où l'on peut faire de la voile tout en n'ayant pas ses brevets de capitaine, ce qui est mon cas. On n'a qu'à louer le bateau avec le capitaine inclus!

Là où je veux prendre quelques jours de vacances à l'été, je voguerais sur les eaux du lac Abitibi, je sais qu'il fera beau, il ne pourrait en être autrement. Et puis, il y a tant d'îles que je n'ai pas encore vues, il faut que je me dépêche avant qu'on vende tout aux Américains...

Mon billet d'aujourd'hui sera très court. Il n'avait pour but que de me sortir quelques instants de l'actualité maussade qui m'assaille certains jours plus que d'autres, soit parce qu'on monte en épingles des événements qui n'en sont pas, qu'on nous montre d'une façon indécente des drames humains filmés de trop près, ou alors que ça me touche de trop près, soit parce que j'y reconnais plus d'éléments de spectacle que de la véritable information, soit parce que l'hypocrisie et l'ignorance me tuent. Il y a des jours où je voudrais aller vivre en ermite, sur un voilier ou en forêt.

Aujourd'hui, j'avais le goût d'un voyage en voile, d'une petite escapade dans les jumelles de mon imaginaire pour voir quelque chose de beau, de grand, de vrai, de simple, de nature. Tiens, je vais inviter Crocodile Dundee à venir avec moi cet été...

jeudi 24 janvier 2008

Un an déjà et je vous invite dans les coulisses de Chez Zoreilles


Cette photo a été la première que j’ai publiée ici le 24 janvier 2007 pour illustrer mon premier billet: « … À mon lever, j’ai cru qu’il y avait trois soleils et je me suis empressée de sortir sur le patio en pyjama avec mon appareil numérique pour capter cet instant. En fait le soleil du milieu, c’est le vrai, tel que je le vois apparaître chaque matin, entre l’île aux Sables et l’île du Tir à l’arc, sur mon lac. Les deux autres soleils qui l’entourent sont en réalité les points d’ancrage d’un arc-en-ciel dont l’arc irisé semble avoir disparu. Petit moment d’éternité que j’ai interprété comme le signe annonciateur de la réalisation de plusieurs projets. »

C’était un départ… moins discret que prévu!

Il y a un an exactement… Je faisais mes premiers pas chancelants dans la blogosphère en croyant que personne ne le saurait tant que je ne mettrais pas en ligne le fruit de mes élucubrations écrites virtuelles à mon compte. Quelle naïveté! J’avais demandé secrètement à mon ami, le vieux Henri, de me dire ce qu’il en pensait vraiment, parce que je n’étais pas du tout certaine de plonger. Je n’avais pas prévu qu’en écrivant mes commentaires ailleurs, mon pseudo allait devenir tout à coup bleu, souligné et… cliquable, donc, qu’on allait pouvoir arriver jusqu’ici très facilement. J’ai été démasquée avant que mon ami n’ait eu le temps de me répondre et j’ai dû « sortir du garde-robe », comme blogueuse, quand je me suis retrouvée avec « des projecteurs dans la face » sur le site de la ruche des carnetiers libres, sous le titre : « On l’attendait, celle-là! », ce qui m’a fait sourire malgré tout. Pour moi qui voulais arriver sur la pointe des pieds, je me retrouvais avec tout un comité d’accueil!

Zoreilles, mon pseudo qui vient de loin

Ça remonte à mon adolescence, la preuve écrite se trouve dans mon album de finissants du secondaire. Dans ma page, à côté de surnom, on avait inscrit : « Zoreilles, parce qu’elle écoute bien ». J’ai toujours aimé ce pseudo, quelques filles de mon ancienne équipe de volleyball m’appellent encore de même et j’ai animé longtemps des forums de discussion sur la Place Publique de Sympatico sous ce nom de plume. Je ne pourrais jamais en changer, ce serait comme de renier qui je suis et d’où je viens.

Pourquoi j’ai mis ma face dans mon blogue?

Une décision instinctive et pas trop réfléchie dès le départ. Je me disais que ça allait être tellement vrai, que j’allais assumer mes propos à tel point que j’y mettais ma face, comme prête à tout. En apparence confiante, souriante, mais vulnérable aussi. Tiens, je le sais là, je voulais abolir la frontière entre le réel et le virtuel, bien inconsciemment. Dernièrement, j’ai changé cette photo qui m’apparaissait moins vraie qu’avant, puisqu’elle datait de 2002. Je n’aime pas la nouvelle mais c’est la seule que j’ai et elle est plus proche de la réalité, étant récente. Avec un an de recul ici, je dirais que les gens qui me lisent sont plus à l’aise avec moi parce qu’ils connaissent ma face!

Ma formule préférée

Vous l’avez remarqué, je procède toujours ainsi : photo(s) et texte. Les deux doivent avoir un rapport, c’est ce que je tente d’établir, parfois très gauchement, dans le premier paragraphe écrit en italique et en caractère gras. C’est ma marque de commerce. Et puis, dans mon métier, on appelle ça le « lead » ou les 5 w : who, what, when, where, why. Il y a un autre principe de base auquel je crois en communication : Une image, un message. Des fois, j’ai des photos que j’aime et je cherche un propos qui conviendrait, alors, je remets ça à plus tard, une bonne fois, un jour... D’autres fois, j’aurais quelque chose à raconter mais rien pour l’illustrer. Voilà pourquoi je suis ici pour rester! Petit défi de jumelage qui m’amuse et m’oblige à mijoter toutes sortes d’affaires…

Le contexte

Bizarrement, j’écris toujours mes billets d’un seul premier jet, directement dans les coulisses derrière mon blogue. Quand je clique sur « publier le message », je me relis seulement une petite fois de rien pour corriger les fautes et les coquilles et puis… advienne que pourra! Ce n’est pas parfait mais c’est ça pareil. Si le billet mijotait depuis quelques jours, en faisant la vaisselle, en épluchant les patates, en prenant une marche ou en pelletant, quand il est mûr, ça va très vite. C’est que je tape au moins soixante mots à la minute, un héritage de mes 10 ans de secrétariat au début de ma carrière! Bien souvent, je vous écris un billet ou un commentaire alors que je suis en attente d’un coup de fil ou d’un courriel d’approbation pour un document à produire en catastrophe que mes clients prennent trop de temps à approuver. Bref, mon blogue, c’est à la fois mon lieu de pause et de panne d’inspiration, mais surtout les compagnons de travail imaginaires de la travailleuse autonome que je suis… Non, je ne veux pas me soigner, j’aime ça de même!

Mes limites

Je l’ai dit souvent mais je n’aurais pas besoin, on me croit sur parole : je suis complètement nulle en entourloupettes informatiques et virtuelles. Paresseuse, surtout. Je ne sais pas faire de liens vers un autre blogue, un article de journal, un commentaire intéressant, un document d’archives, rien. Niet. Pas bonne. Pas envie d’être bonne non plus. Trop compliqué. Trop de pitons. J’aime pas ça, l’informatique. C’est toujours mal expliqué et ça m’enlève toute ma petite confiance. J’ai déjà essayé de mettre mes photos ailleurs qu’au début de mon texte, comme au milieu ou à la fin mais ça n’a pas marché. Alors, j’en ai fait ma formule préférée de les mettre au début, c’est comme ça que je règle mes problèmes!

Des critiques

Parmi ceux qui me lisent, beaucoup ne laissent jamais de commentaires. Ils le font en coulisses et la plupart du temps, c’est très gentil, parfois même touchant. Depuis un an comme blogueuse, j’ai eu trois mauvaises critiques non écrites. Deux venaient d’amis écrivains, j’ignorais qu’ils me lisaient… Il s’agissait de critiques constructives auxquelles j’ai consenti avec sérieux et application. La troisième était tellement injuste qu’elle m’a fait mal. En plus, on l’a fait dans mon dos et ça, je trouve ça d'autant plus injuste que je n’ai pas pu m’expliquer ni me défendre. Quand on dit qu’un blogue, c’est un espace public de prise de parole, il faut assumer qu’on s’expose aussi à ça. Pas grave, « j’aime mieux mourir incomprise que de passer ma vie à m’expliquer! ».

Mes objectifs

J'essaie de me tenir loin de l’actualité, de la politique, des sujets trop controversés, etc. Parce que tellement d’autres blogues en traitent et ils le font beaucoup mieux que moi. Et je trouve qu’on manque d’espoir dans notre société. Bien sûr, je suis branchée sur les médias, je sais bien qu’on ne vous vendra jamais de la bonne nouvelle, ni à l’écrit, ni à la radio, ni à la télé. Mais la vie, c’est autre chose que ce qu’on lit, ce qu’on entend et ce qu’on voit dans les médias. C’est beaucoup plus grand que ça, la vie, je veux le crier de toute mon âme, de mon Abitibi-Témiscamingue bien aimée, avec ce que je suis, tout ce que je crois, tout ce que je voudrais communiquer. On pourrait croire à me lire que j’ai une vie rêvée, que tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-est-gentil mais non, veuillez croire que je suis comme tout le monde même si je considère que je suis née sous une bonne étoile. Ma vie a été et est encore parsemée de moments de difficultés, d’inquiétudes, de choses tristes, d’injustices et de petits drames. Mais j’ai choisi de regarder les choses sous un autre angle, c'est tout. Semer un peu d’espoir, quelques sourires, un moment heureux, une oasis de nature dans vos paysages intérieurs. Parce que j’aime la vie et le monde.

Il arrive aussi que je veuille sensibiliser par l’écrit. Des fois, c’est clairement identifié, d’autres fois, non, c’est en trame de fond et comme vous êtes intelligents et ouverts, vous réagissez tout le temps avec votre vérité et votre authenticité, ça, je le sais! Voici une autre de mes phrases fétiches : « Les sentiments ne sont ni bons, ni mauvais, ils sont. » Donc, avec moi, vous aurez toujours raison.

Ceux qui me lisent

Je m’attache à vous, un par un, tous autant que vous êtes! Je n’ai pas de compteur sur mon blogue, « quand on aime, on compte pas ». Premièrement, je ne suis pas capable d’en installer un!... (réf. aux entourloupettes informatiques…) et deuxièmement, j’aurais peur, me connaissant, de viser plus et mieux, de commencer à considérer la quantité plutôt que la qualité des lecteurs… Parfois, j’ai des surprises, ça, il faut que je vous le dise, je reçois dans des anciens billets, comme dans des lieux secrets, des mots d’amour qu’on cache là pour moi, parce qu’on sait que les commentaires entrent directement dans ma boîte de courriels…

Ceux qui commentent

Ah mes chers vous autres, je vous aime si tant tellement beaucoup! Vous avez sûrement remarqué que je réponds à chacun des commentaires? Comme pour vous dire : « Bonjour, vous étiez là, que je suis contente de vous voir », c’est ma manière de vous saluer, vous accueillir, vous dire que vous êtes important, que je considère votre présence comme un cadeau, le bonheur de nous savoir en lien, même virtuel, quoique parfois bien réel. Il y a une si petite frontière entre les deux!

Merci

Pour cette année formidable que j’ai passée ici, Chez Zoreilles, j’ai le cœur plein de reconnaissance et j’aurais tellement de gens à remercier, à commencer par cet ami qui m’a un jour invitée sur le sien, à tous mes amis blogueurs qui sont en lien dans la marge de droite, ceux qui écrivent toujours et ceux que j'espère voir revenir, vous êtes mon souffle et mon inspiration, à mon frère Jocelyn, pour son implication comme « mon gérant », notre complicité de toujours mais surtout d'être mon lecteur numéro un, à ceux et celles dont j’imagine les visages et l'attitude quand je vois vos pseudo apparaître dans l’embrasure de ma porte, à ceux qui me lisent silencieusement et que je sens toujours là. Merci du fond du cœur.

Boucler la boucle

Croyez-vous à la synchronicité? En face de moi, au moment d'appuyer sur « publier le message », je vois cette grosse boule orange apparaître avec éclat et flamboyance, entre l'île aux Sables et l'île du Tir à l'arc. Il est 8 h 07, ce 24 janvier 2008 et j'aime croire qu'il s'agit là d'un heureux présage!

lundi 21 janvier 2008

La chaleur de l'amitié... à - 35 degrés



Deux photos prises hier après-midi, au bout du lac Dufault, par moins trente-cinq degrés, peut-être moins trente-neuf, je sais pas trop, quand on aime, on compte pas! La pêche blanche, chez nous, au bout de notre lac, est plus qu'une activité hivernale. C'est un lieu de rencontre et d'amitié, une chaleur immense dans la froidure de l'hiver.

J'aurais voulu vous parler d'amitié mais le sujet est trop vaste, il m'émerveille et je suis consciente, à ce chapitre, d'être née sous une bonne étoile... J'en aurais trop long à dire sur la place importante que ça prend dans ma vie. Je vous raconterai plutôt notre dimanche à la pêche blanche, avec nos amis, Gilles et Martine, qui sont... vraiment... tellement des amis, je dirais même comme de la famille.

Nous habitons sur le bord du même lac depuis à peu près le même temps. Nous nous sommes connus quand nos filles (qui sont toujours des amies, des soeurs, des compagnes de voyage et des co-locs) étaient en maternelle ou en première année, parce qu'on s'impliquait comme parents dans les activités de leur petite école. Le coup de foudre amical avait été instantané et on n'a jamais arrêté depuis de découvrir des qualités et des forces vives chez nos amis, leurs trois enfants, dans leur façon d'être et de vivre, de partager les bons moments et les passions communes, de constater leur amour de la vie et de la nature, célébrer les petites victoires, ou simplement le solstice d'été, d'être là dans les moments moins joyeux, les chagrins et les deuils. Toutes les raisons sont bonnes pour s'improviser un souper de Gaulois, une veillée autour du feu, une partie de volleyball de plage, une tournée des îles, une récolte de bleuets, un mini voyage, une sortie nature, un ti verre de drigne en ville le vendredi soir, bref, nos vies se croisent et s'entremêlent, dans le plus grand des respects, depuis longtemps et pour toujours...

Pour des raisons que nous comprenons et parce qu'un géant se meurt, nous nous sommes perdus de vue depuis décembre dernier. Gilles et Martine nous manquaient et nous savions que c'était réciproque. Vendredi soir, quand ils nous ont donné rendez-vous, nos retrouvailles ont été un tel bonheur... Tellement que nous avions planifié pour dimanche matin, au bout du lac, une rencontre à la cabane à pêche. Est-ce que nous allions nous priver de ça à cause du froid glacial? Notre amitié est bien au-dessus de ça!!!

Habillés chaudement, des petites surprises à bouffer dans nos sacs à dos, une bonne bouteille de rouge, nos coupes incassables (qu'ils nous ont offertes en cadeau vendredi soir en nous précisant : « Vous savez ce que ça veut dire, hein? ») mon numérique dans son étui sur mon ti coeur, dans mon trop grand manteau de duvet (souvenir de Papa) on avait oublié qu'il faisait si froid. Pas grave, on allait rentrer se réchauffer dans la cabane plus souvent. À travers les vitres givrées, on allait surveiller nos lignes et continuer à faire la mise à jour de nos vies qui vont trop vite.

En prime, comme un bonheur n'arrive jamais seul, nos filles, qui avaient eu vent de l'affaire et qui n'ont peur de rien, sont venues nous rejoindre à la cabane, parce qu'elles sont ultra débrouillardes, qu'elles n'ont pas froid aux yeux (!) et qu'elles n'auraient manqué ça pour rien au monde. Là, quand elles sont apparues, les vitres de la cabane ont commencé à dégivrer pas mal!

On était heureux d'être ensemble. Simplement. On a ri. On a été plus sérieux aussi. On mettait une bûche de temps en temps dans le petit poêle, on se garochait dehors quand une ligne descendait, on se faisait voler des ménés à tout bout de champ, on remplaçait les appats, on dégageait la glace des trous de pêche avec la cuillère à trous, c'était presque du travail à temps plein hier, mais on allait et on venait à notre guise, dehors et dedans, au gré du vent, dans la plus grande liberté, souvent dans le silence, avec juste des sourires. Ouais, on était bien. Juste bien mais totalement bien. On aurait pu se dire qu'on s'aimait mais c'est pas trop notre genre et puis, on n'en sentait pas le besoin, ça nous semblait très évident qu'on s'était ennuyés les uns des autres. Au risque de me répéter, j'écris encore cette phrase de Maman : « Ce qui ne s'exprime pas s'imprime... »

Nous sommes repartis en fin de journée, dans le soleil couchant, chacun vers son rivage, en nous souhaitant une belle semaine. Nous avons pris deux brochets mais même si nous étions revenus bredouille, ça aurait été quand même la journée la plus merveilleuse de l'hiver. Et je n'ai jamais eu froid... pas plus que Gilles et Martine, Crocodile Dundee, Isabelle et Audrey, Martin et son cousin Émile.

lundi 14 janvier 2008

Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver...





Ces trois photos, je les ai prises samedi dernier, 12 janvier 2008, à notre camp de Rapide Deux où nous nous étions sauvés pour la fin de semaine! Avec la pluie que nous avons connue la semaine dernière, lorsque tout a gelé à nouveau, avec cette neige fraîchement tombée, la forêt boréale est devenue tour à tour un garde-manger fabuleux pour les lièvres qui avaient beau gambader et grignoter toutes les branches basses (photo 1), sur la photo 2, la forêt s'est faite dentelle... Sur la troisième, la blancheur immaculée donnait au moindre petit rayon de soleil une lueur presqu'irréelle.

Nous avons sillonné des sentiers de paysages magnifiques tout l'après-midi pendant que le camp se réchauffait. Crocodile Dundee donnait de la nourriture à ses martres, ses lynx et ses pékans dans les cabanes qu'il a prévues à cet effet. Il aime prendre soin, ça, je le sais. Et moi, je faisais de la photo, j'aurais voulu capter tout le beau et le bon que j'ai vus, que j'ai ressentis. Quarante-trois photos en quelques heures. Toutes belles. En tout cas, pour moi, qui ai vu ces paysages en vrai. Des fois, quand c'est trop beau, on aurait quasiment le goût de pleurer. La beauté, moi, ça m'émeut... C'est même une des seules choses qui puisse me faire pleurer!

Vigneault chante : « Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver » et j'ajouterais pour notre particularité régionale... « c'est l'hiver et l'espace, la forêt et la liberté ». Rien d'autre à ajouter aujourd'hui mais l'envie de partager ces images avec vous, juste comme ça!


jeudi 10 janvier 2008

Match du 31 décembre 2007 : Score final

Voici une photo que j'ai prise le 31 décembre dernier, lors de la fameuse tradition glacée... et bien ancrée (titre de mon billet du 10 décembre dernier). Jusqu'à la toute fin, on ne savait pas si on allait pouvoir faire les miracles qu'il fallait pour sauver la patinoire. Cette année, « la puck roulait pas pour nuzôte », question température mais on a donné tout ce qu'on avait dans le ventre... avant le match... pour qu'il y ait un match!

Il y avait pas mal de monde le jour J mais pas les mêmes que les années passées tout à fait. Les gens d'ici voyagent beaucoup à l'extérieur de la région, surtout au temps des fêtes, et puis, nos jeunes ont grandi, certains se sont levés trop tard, les vieux ont eu des problèmes avec leurs genoux, leur nerf sciatique, certains ne trouvaient plus leurs patins, vous voyez le topo?

Il y a eu cette année quelques innovations à notre tradition : on a mis des bancs sur le bord de la patinoire, soit pour chausser les patins, soit pour servir de banc de punition, soit pour accueillir la foule en délire. Finalement, ils n'ont servi qu'à la foule en délire! Aussi, le gars qui avait un problème de nerf sciatique, il a tenu à faire le commentateur, dans une version originale, locale et unique du René Lecavalier du lac Dufault. On a ri comme des fous!

Pour diviser les équipes, d'habitude, on procédait ainsi : nos familles/amis contre les familles/amis d'Alain, notre voisin et co-responsable de la patinoire. Mais cette année, ça s'est divisé autrement et je vous assure que ce n'était pas mon idée : les jeunes contre les vieux... Juste pendant le réchauffement, j'ai vu que le calibre avait augmenté d'une grosse grosse coche. En plus, les deux positions de gardiennes de but étaient comblées, alors, c'était ma première année « sur le banc » (j'ai pris un p'tit coup de vieux) mais j'étais la photographe officielle et la porteuse d'eau, l'assistante du commentateur aussi et... la faiseuse de bonne grosse soupe à la dinde et pain de ménage chaud. J'ai aussi fait pas mal d'animation pendant les pauses et dans l'après hockey.

J'aurais pu aussi encourager mes joueurs mais je trouvais que notre nom d'équipe n'était tellement pas winner : Les Vieux! Pas très fort, question marketing. Je me voyais mal crier : « Let's go, Les Vieux, let's go! » alors, j'ai rien crié, de toute manière, ceux qui crient, ça m'énaaaaaarve!

Les Jeunes ont bien joué, ils étaient rapides et infatiguables. Mais Les Vieux ont plus de stratégie, plus d'expérience, ils font ce qu'ils veulent avec la rondelle, ils déjouent comme s'ils avaient des doigts au bout de leur palette et Super Diane a gardé nos buts comme une vraie pro. On ne la déjoue pas si facilement, elle a passé à travers l'adolescence de ses deux enfants sans aide et fraîche comme une rose... Moi, personnellement, je lui ai accordé la première étoile du match, particulièrement pour ses répliques savoureuses lors des pauses et dans l'après hockey.

Un seul regret, par exemple, ça manquait d'enfants cette année... Où étaient-ils donc passés? Je me suis demandé s'ils ne jouaient pas à leurs nouveaux jeux vidéos reçus à Noël!

Score final 2007 du match du chemin des Castors : Les Jeunes 10 vs Les Vieux 7. Pas grave, on aura notre revanche l'an prochain!

dimanche 6 janvier 2008

Bilan : moment de réflexion entre le passé et l'avenir



Depuis quelques jours, je cherche comment je pourrais illustrer un titre et un propos aussi abstraits, surtout que je n'ai pas d'idée précise de ce que je suis venue vous raconter exactement aujourd'hui, à part quelques idées que je vais tâcher de mettre en ordre en votre compagnie. Vous ai-je déjà dit combien vous êtes précieux pour moi, ceux et celles qui venez parfois me lire?

La première illustration, je viens de la numériser. Elle représente le passé. En défaisant l'arbre de Noël, j'ai bien rangé chaque ornement (chacun d'eux a sa petite histoire ou souvenir qui lui est rattaché) et changé la grosse boîte de carton affaissée pour une neuve et tout au fond, j'ai retrouvé cette carte fait main par Isabelle qui m'est apparue comme une révélation, un cadeau inespéré. Je croyais qu'il s'agissait simplement d'un de ses vieux dessins mais en l'ouvrant, j'ai aperçu cette motoneige avec ses occupants en 3 dimensions avec ses mots d'une petite fille de 8 ou 9 ans que je vous retranscris. Vous pouvez aussi rapprocher l'image en cliquant dessus : « Cher papa et maman, premièrement joyeux Noël et Bonne année. Vous êtes un exemple pour tous les parents du monde entier. Votre amour pour la vie est tellement fort que vous m'avez transmi (sic) ce cadeau le plus important dans une vie. Joyeux Noël! Isabelle x x et un coeur dessiné »... Voilà la plus belle réalisation de mon passé.

Maintenant, la photo suivante : l'avenir. Isabelle et Dominic, décembre 2007, lorsque nous sommes allés ensemble à notre camp à Rapide Deux. Oui, je sais, on ne les voit pas beaucoup, c'est précisément pour ça que j'ai choisi cette photo, il faut quand même penser à se garder une petite gêne, je n'aurais jamais osé vous présenter leurs belles petites faces en gros plan!

Bilan

Cette période charnière du temps des fêtes, où l'on termine une année et on en débute une autre, me ramène chaque fois à un examen de conscience de ce que j'ai vécu dans cette année qui s'achève, les conclusions que j'en tire, et surtout, ce qui m'apparaît comme plus sage de mettre de l'avant pour que ma vie s'améliore. La mienne et celle de mes proches...

Et cette rétrospection, je la fais toujours par petits bouts, parce qu'il faut que je vous dise que les fêtes, chez nous, ça commence le 20 décembre avec l'anniversaire de ma mère et ça se poursuit sans relâche jusqu'au... 6 janvier, la preuve étant que j'attends encore du monde pour souper ce soir. Vous n'imaginez pas jusqu'à quel point nous avons des réunions de famille, traditions et retrouvailles, à un rythme qui nous étourdit et duquel nous aimerions parfois nous soustraire, juste un peu. Je ne veux pas m'en plaindre, j'assume que nous récoltons ce que nous avons toujours semé, c'est juste qu'on a semé à tout vent, alors...

De mon année 2007, aux premières loges, ce blogue où j'ai commencé à écrire en janvier. Tout un monde s'est ouvert à moi et n'en finit plus de m'amener sur des sentiers fascinants. Ensuite, il y a eu un printemps difficile où nous avons ensemble, Crocodile Dundee, Isa et moi, fait face à des peines et des tourments comme un bloc indissoluble, celui que nous avons toujours été, sur sa carte, bien en selle sur la motoneige, il y avait ces trois personnes-là! Juillet aura été le plus beau mois de 2007, je suis allée en mini voyage quelques jours, au bout de moi-même, pour célébrer toute seule mes 50 ans. Et puis, c'est ce mois-là que Dominic est entré dans la vie d'Isabelle et ensuite, dans la nôtre et depuis, notre bloc indissoluble de trois compte maintenant quatre personnes. Un jour, je vous parlerai plus longuement de Dominic, c'est toute une recrue dans notre vie, celui-là!

L'automne nous arrive sur la pointe des pieds, Crocodile Dundee subit une grande épreuve, la pire de sa vie : les acouphènes et tout ce qui vient avec, on n'en meurt pas mais la vie n'a plus le même sens et s'il y a un moment où nous sommes un bloc indissoluble, c'est maintenant plus que jamais. Il cherche, il expérimente, il consulte la médecine traidtionnelle et alternative, il réfléchit, il se questionne, il se fait une raison, et puis, il se révolte et se bat à nouveau, il se décourage un peu parfois mais il retrouve son élan, je le reconnais dans tout ce qu'il est et je sais que de l'autre côté de tout ça, il sera encore un meilleur homme, devenu plus sage, plus amoureux de la vie, l'être le plus pur et le plus extraordinaire que je connaisse. Quand il dit : « Ce qui me fait de la peine, c'est de penser que je n'entendrai plus jamais le silence de la forêt... » chaque fois, je lui réponds : « Je te jure que tu vas le percevoir, on va trouver comment, tu vas voir! » et je le crois fermement.

Au fil de l'année 2007, professionnellement, j'ai vécu la troisième année de ma toute petite entreprise. La consultante en communication que je suis a l'impression d'avoir atteint sa vitesse de croisière. Je n'ai plus rien à prouver enfin, comme ça fait du bien! J'ai toujours détesté faire de la prospection de clients, d'ailleurs, je n'en ai jamais fait, je pense. On me propose maintenant des mandats, des contrats, des projets et je me permets le luxe d'accepter ou de refuser. On ne me négocie plus jamais mon tarif horaire, je n'en reviens juste pas. Ça tombe bien, je n'avais plus d'énergie à investir là-dedans et de moins en moins le goût de me battre, donc, je reconnais ma chance, malgré des horaires parfois trop chargés et les aléas de ce curieux métier qui me permet quand même de gagner ma vie avec... mes mots!

Dans le reste de ma vie, il y a nos Mamans, la mienne et celle de Crocodile Dundee, deux personnes âgées, veuves, qui ont besoin d'être accompagnées dans différents aspects de leur vie, selon chacune, et selon les situations. Je ne pourrais pas ne pas être là pour elles, je veux qu'elles sentent qu'elles ne sont pas seules, qu'elles ne me dérangent jamais, qu'elles sont importantes pour moi, qu'elles soient heureuses et qu'elles ne manquent de rien.

En ce début janvier, me viennent en tête les mots de Maman, ceux qu'elle avait écrits un jour et que j'ai retenus par coeur : « Avant que ne s'évanouissent les brumes du passé, le joyeux cortège des fêtes de Noël et du Nouvel An nous invitent à laisser libre cours à une joie profonde et toute intime. D'où vient que l'on éprouve toujours bonheur nouveau à exprimer des souhaits déjà anciens? Oh, c'est que l'amour et la reconnaissance sont des sentiments qui ne vieillissent pas mais qui, au contraire, prennent plus d'intensité et de chaleur à mesure que le temps fuit. » Oui, ma Maman, c'est une femme sensible et profonde et je trouve tellement dommage qu'elle n'écrive plus.

Entre le passé et l'avenir

La carte de Noël des 8-9 ans d'Isabelle, réapparue comme par magie, a été une vraie révélation : L'amour de la vie, c'est ce qu'il y a de plus important. Ça s'inscrit bien souvent en plusieurs couleurs et nuances, l'amour des autres, la confiance en la vie, un peu d'espoir, un peu de courage, le goût de semer, de donner, d'aimer, de transmettre, de construire, de vouloir un monde meilleur...

Tout cela m'a amenée à ma seule résolution de cette année qui s'est imposée d'elle-même. J'aime prendre soin de ceux et celles que j'aime mais est-ce que je prends soin de moi? Non, pas toujours, pas souvent, pas beaucoup, parce que j'aime trop de monde et que je juge souvent qu'ils en ont besoion sans doute plus que moi. Non pas que je ne m'aime pas, au contraire, je m'aime mieux qu'avant, j'ai beaucoup travaillé là-dessus, mais je veux cette année me considérer au même titre que ceux et celles qui prennent toute la place dans mon coeur.

Alors, je vais m'autoriser un peu de temps libre chaque jour, du temps pour moi toute seule, au moins 30 minutes, peut-être même une heure. Je vise même plus que ça!

Aussi, au lieu de prendre une douche en vitesse et courir ensuite vers la prochaine urgence, je vais plus souvent prendre un bon bain, avec full plein de mousse, et mettre ma robe de chambre dans la sécheuse 5 minutes avant de sortir de l'eau. Ben quoi, c'est vrai, je le ferais pour quelqu'un d'autre que j'aime! Aussi, je vais plus souvent donner rendez-vous à des amis(es) au resto, plutôt que d'attendre qu'on m'invite, parce que j'aime vraiment trop ça. Et bouquiner dans ma librairie préférée, au moins une fois par deux semaines, c'est décidé. Jouer dehors, ça, j'adore. Me battre dans la neige avec Crocodile Dundee et le chatouiller jusqu'à ce qu'il s'écroule, vaincu, l'entendre rire comme avant... Et plein d'autres choses qui vont me venir à l'esprit, j'ai l'imaginaire ultra fertile et débordant de vie, ne vous gênez pas si vous en avez d'autres à me suggérer, je suis preneuse! Que faites-vous pour mieux prendre soin de vous?

Je sais que ça fait cliché mais je veux vous souhaiter une Bonne et Heureuse Année 2008 à tous et à toutes, la santé, du temps pour vous et beaucoup d'amour de la vie. Les enfants ont toujours raison, « c'est le cadeau le plus important dans une vie ».