mercredi 27 juin 2007

Une panacée universelle : mon sirop de sapin




J'ai pris la première photo il y a quelques minutes, elle vous présente « mon sirop de sapin ». La deuxième a été prise la fin de semaine dernière dans un des sentiers de notre camp à Rapide Deux. On y voit les jeunes pousses de sapin, que j'appelle mes « vert pâle » et je les cueille en cette saison en grande quantité que je congèle pour plus tard, à l'automne et l'hiver, quand la saison un petit peu morte nous amène son lot de rhumes, grippes, maux de gorge, sinusites et tous ces bobos qui nous signalent qu'on serait dus pour un petit remontant. N'ayez crainte, je n'en prends pas plus que trois ou quatre « jeunes pousses » par sapin, ça ne leur fait pas mal du tout et ne ralentit aucunement leur croissance, c'est un peu comme nous, quand on se fait couper les cheveux!

Est-ce que je vous ai déjà parlé de mon sirop de sapin? Ça ne m'étonnerait pas, j'en parle à tout le monde! Je me demande si cette potion magique que je fabrique dans l'allégresse opère parce qu'elle est concentrée, naturelle et faite à partir de jeunes pousses pleines de sève bienfaisante ou parce qu'il y a tout plein de bonheur dedans mais on me dit que ça marche et j'ai eu l'occasion d'en avoir la preuve pour moi-même comme pour d'autres à qui j'en ai déjà offert. Ça réveillerait un mort! J'en donne souvent comme on offre ses souhaits pour un prompt rétablissement, un pot de confitures maison, un casseau de bleuets qu'on a cueillis ou une gerbe de fleurs de son jardin. Voici ma recette :

Décidément, il y a de tout et du n'importe quoi dans mon blogue...

Mon sirop de sapin

D'abord, les bienfaits pour la santé commencent au moment où l'on va cueillir les pousses de sapin. Ça sent tellement bon... Si vous êtes en milieu urbain, à ce moment-là, je vous conseillerais de ne pas utiliser les pousses des branches basses, Dieu sait quels assauts elles ont pu subir!

Dans une casserole avec couvercle, (très important, le couvercle) vous compactez 2 tasses (500 ml) de jeunes pousses de sapin. Dans la casserole, vous ajoutez un peu plus d'une tasse (300 ml) d'eau. Vous amenez le tout à ébulition, vous vous dépêchez à mettre le couvercle et vous diminuez le feu au minimum, juste assez pour que ça frémisse d-o-u-c-e-m-e-n-t. Au bout d'une trentaine de minutes, vous éteignez le feu, sans enlever le couvercle. Nenon, vous ne regardez pas dedans, là, vous touchez à rien, là, promis? Vous laissez tout ça refroidir pendant que vous faites autre chose en profitant des parfums de forêt qui ne manquent pas d'embaumer toute la maison.

Quand tout ça est bien refroidi, il faut passer le contenu de la casserole dans un fin tamis et même presser les aiguilles de sapin pour en extirper tout le liquide. Ça donne environ 1 tasse de liquide concentré. Ça, c'est de l'or.

Vous remettez ce liquide dans une casserole, vous jetez les aiguilles de sapin bien essorées dans votre compost. Ensuite, vous ajoutez au jus de sapin 1 tasse (250 ml) de miel de votre région. J'utilise le miel Abitémis, celui qui se vend dans un pot de plastique en forme de nounours. Vous verrez que je récupère tout, même le pot de nounours. Vous faites mijoter ensemble quelques minutes à feu doux le miel et le jus de sapin. Et voilà, vous avez votre sirop. C'est aussi simple que ça.

Quand mon sirop de sapin est refroidi, je le transvide à l'aide d'un entonnoir dans mon pot en forme de nounours, je fabrique une mini étiquette avec mon écriture du dimanche, « sirop de sapin de Francine x x » et je boucle un petit ruban autour du cou du nounours qui a l'air lui aussi assez endimanché. Je conserve ce qui reste pour mon usage personnel, une bonne grosse cuillère à table le matin et le soir mais on peut en prendre plus, rien de tout cela ne sera nocif pour votre santé.

Bon, d'accord, il y a de vilaines toux et des infections virales qui ne se guériront qu'avec des antibiotiques et c'est bien malheureux. Mais au pire, mon sirop de sapin vous donnera beaucoup de vitamines et si vous n'avez pas le temps ni la patience de vous en faire un sirop, au moins, faites bouillir un peu d'eau avec quelques branches de sapin dans une casserole, juste pour l'aromathérapie qui s'en dégage.

C'est bon aussi pour les jours de fatigue, les migraines, les peines d'amour, l'insomnie, le manque d'inspiration, l'angoisse, les problèmes d'argent, le mal imaginaire, la bêtise humaine, et je soupçonne même que cette panacée universelle soit aphrodisiaque mais là, ça dépend toujours de la personne avec qui vous cueillez le sapin...

22 commentaires:

Anonyme a dit…

Zoreille,

Ont va essaiyer ça ton sirop de sapin.
Il y a plein de sapin alentour de la maison avec plein de jeune pousse...Ces surement bon et plein de vitamine.

merci pour la recette

Surtout pour les rhumes !!!

Anonyme a dit…

Ahhh, je pense que voilà mon billet préféré à ce jour. Mais tu avais oublié l'effet euphorisant et humoristique lié au fait de raconter une telle recette!

Et ton paragraphe sur la ville, hihihihihi!

Bon... Avec les sapins de Noël, ça marche, si on n'y met pas les boules? Le petit sapin de voiture-taxi, on oublie ça, ça donne la nausée et c'est plutôt de l'aromathéfini. Reste le sapin en fibres optiques, qui donne sans doute quelques hallucinations?

Ici, on fabrique un excellent sirop de poteau, avec un mélange d'épingles à linge (les ai-guilles) et du sucre blanc, le plus raffiné possible (on a des gouts extrêmement raffinés, en ville humhum...).

Zed :D

Anonyme a dit…

Aphrodisiaque tu dis...comme ça le sirop de sapin peux donner du sirop sapine!
P.s. Je pars pour Matagami,je vais penser à toi,Yves,Papa,Maman, le 6 rue Allard,le truck à boucane,les guerres de mottes de foin avec le grand Moisan, le sentivique,pis toute la bunche!

Zoreilles a dit…

@ macamic : Oui, ça vaut la peine d'essayer. Tout le processus est bienfaisant, pas besoin d'attendre la saison des rhumes!

@ Zed : Sais tu, ta question, je la prends au sérieux, est-ce que ça se ferait avec un sapin de Noël si on enlève les boules? Je croirais que pour l'aromathérapie, ça pourrait aller, mais je n'en ferais pas un sirop. Je prendrais les branches qu'on enlève AVANT de le décorer, pas après!

@ P'tit frère : Je pourrais te reconnaître partout même si t'essayais de déguiser tes mots. C'est ton humour qui te trahit, je te vois la face! Chanceux, tu t'en vas à Matag, tu verras l'Harricana, la grande côté du 42 où Papa essayait ses chars, le 57 au lac si vert, une émeraude... Joutel qu'on est les seuls à ne pas avoir oublié, le camping du 76 qui n'était jamais très bondé (!) pis toute pis toute. Tu salueras notre parenté pour moi? Le truck à boucane... ça, aujourd'hui, ça serait un cas de DPJ. Non mais, un jour, il faudra que j'écrive un billet là-dessus, on rirait!

Anonyme a dit…

Le lac vert au 57 ? Je suis allé à Matagami une fois dans ma vie et je me souviens de ce lac !

Anonyme a dit…

j'aime ces recettes simples et familiales, quelle bonne idée de nous la faire partager.
quand j'étais petite, contre la toux mon père fabriquait du jus de navet, il les coupait en fines rondelles y ajoutait du sucre, en fin de journée le navet avait rendu sa sève qui s'épaississait dans le sucre, c'était en plus délicieux!

Anonyme a dit…

Vous savez qu'il y a à peine quelques siècles, vous auriez pu être accusée de sorcellerie et brûlée vive pour ce que vous venez d'écrire? Seule la foi et les prières pouvaient guérir! Vous vous accaparez du pouvoir des Dieux!

Accent Grave

bibconfidences a dit…

Ah! c'est le remède universel. Non, mais c'est tellement joli la fin de cette recette: "ça dépend de la personne avec qui vous cueillez votre sapin".
Le lac vert, c'est tellement beau et sauvage.
Le père de mes enfants est né à Matagami. Un soir de Noël nous sommes partis en auto, juste après une belle neige... La route était déserte, fraîchement déblayée, la pleine lune rendait ce paysage irréelle. Nous avions l'impression d'être dans un bois de conte de fée traversé par une route magique, seul trait noire dans ce paysage argenté.

Zoreilles a dit…

@ Henri : Je crois que le lac vert du 57 s'appelle le lac Paradis, je vérifierai avec mon p'tit frère et j'en profiterai pour me faire expliquer le phénomène de ce vert émeraude inoubliable et si particulier. Je partagerai l'info si je l'obtiens. Chose certaine, ce n'est pas à cause des algues bleues!

@ Ulyssa : Beau souvenir que cette recette de médecine douce de votre père. Sûrement délicieux en plus, comme le sirop de sapin.

@ Accent Grave : Vous avez percé mon secret, je suis une sorcière, ne le dites à personne, c'est moi la sorcière bien-aimée... Je fais fonctionner mes Zoreilles plutôt que mon nez.

@ Bibco : Ah, quand vous en parlez, je m'y revois aussi, une nuit comme celle que vous décrivez, entre Matagami et Amos, en route vers Rouyn. Mes p'tits frères dormaient sur le siège arrière et j'étais seule à jaser avec Papa, on parlait doucement, tout était si fragile à ce moment-là. Maman était déjà au chevet de son père depuis une semaine. Grand-Papa venait de nous quitter, je perdais mon parrain et Papa, son beau-père et meilleur ami. Une nuit de pleine lune, seuls sur cette route, comme vous dites, « le seul trait noir dans ce paysage argenté »...

Le père de vos enfants est né à Matagami? Il a donc vu le jour en 1962 ou après mais il se pourrait bien que je le connaisse quand même, tout le monde se connaissait dans cette petite ville minière.

Anonyme a dit…

Effectivement,le fameux lac du 57 s'appelle le lac Paradis. Sa couleur est dûe au dépôt de cuivre présent de façon naturelle au fond. Comme le cuivre devient vert en s'oxydant,(ex:le toit du théâtre du Cuivres)ça contribue à lui donner cet aspect.
J'ai pris 2 photos l'an passé à 2 semaines d'intervalles; une du 57 et une du lac Louise en Alberta.La différence est au niveau de la transparence.....Joce

Amourable a dit…

Zoreille, ton sirop de sapin semble génial. Je suis acériculteur donc je me demande si une variante avec du sirop d'érable au lieu du miel aurait les mêmes effets bénifiques.

Zoreilles a dit…

Moi, je pense bien que oui. D'ailleurs, ce qui fait du bien dans ce sirop de sapin, c'est le fait d'aller en forêt, de se faire plaisir, que ça sente bon, qu'on se dorlote un peu, alors, après ça, si on met du miel ou du sirop d'érable, ça doit se ressembler, j'imagine.

C'est juste que le miel, c'est doux pour la gorge mais j'adore aussi le sirop d'érable!

Anonyme a dit…

Ma belle Zoreilles, j'aurais bien besoin de ton sirop de sapin !

Zoreilles a dit…

@ Lise : Ah si t'étais proche, je t'en fabriquerais un plein p'tit nounours... avec une boucle rose dans le cou. Au moins, tu sentirais une belle chaleur dans ton coeur.

Anonyme a dit…

la recette est très bonne, mais je trouve dommage de remplacer le sucre par du miel car ça ôte le goût de sapin...ma grand-mère faisait le sirop de sapin et je n'ai pas retrouvé le goût que j'ai tant appréciée dans mon enfance, donc let's go rechercher des bourgeons!!!

DMZK a dit…

"des infections virales qui ne se guériront qu'avec des antibiotiques "
les antibiotiques sont sans effets sur les virus...
Sinon, merci pour la recette, je vais la combiner avec une autre trouvée sur le net également...

MEYER GITES EN ALSACE a dit…

bonjour,
je ne connaissais pas toutes les vertus du sirop, maintenant je suis comblée

j'ajoute que le sirop de sapin, c'est très bon dans le pastis, et également pour faire un petit kir !!!
amicalement

Anonyme a dit…

beaucoup appris

Anonyme a dit…

Bonjour Zoreilles,
Quelle belle recette simple :)
Donc je peux congeler (dans sac plastiques? ) les jeunes pousses combien de mois ? Et j'en sort ,quand j'ai besoin, pour concocter le sirop ?

Nancy

Zoreilles a dit…

Bonjour Nancy,

Je suis très étonnée de lire ton commentaire sur un billet que j'ai écrit il y a... bientôt 6 ans!!!

Oui, tu peux congeler dans des sacs de plastique tes jeunes pousses de sapin. Je te suggère alors de les mesurer tout de suite en paquets de 2 tasses, tu pourras en décongeler un de temps en temps pour t'en faire un sirop. Combien de mois? Je l'ignore, j'en ai conservé déjà jusqu'à 6 à 8 mois parce que je les cueille à ce temps-ci de l'année pour m'en faire des sirops surtout à l'automne et en période où le monde a des rhumes, des grippes, etc. dans le plus fort de l'hiver.

Bon sirop!

Zoreilles

Unknown a dit…

Je peux-tu en cuillir ces temps-ci au mois d'octobre où c'est trop tard ?

Zoreilles a dit…

C'est tard en effet. Au printemps, les jeunes pousses de sapin sont gorgées de sève et c'est, je crois, ce qui fait que ce sirop est si rempli de vitamines bienfaisantes pour la santé.