dimanche 21 juin 2009

Bonne Fête des Pères... à Guy Lafleur


Photo : Rafraîchissante, n'est-ce pas, en ce temps de canicule? C'était le 31 décembre dernier, lors de notre partie de hockey du temps des Fêtes, sur le lac Dufault, pendant le « réchauffement », juste avant les grandes performances et entourloupettes sportives de la parenté et des amis. Comment pouvais-je illustrer autrement mon billet d'aujourd'hui?

Bonne Fête des Pères... à Guy Lafleur

Quand on pense à Guy Lafleur, on pense hockey, Canadiens de Montréal, et Thurso, son village natal en Outaouais. Nous viennent ensuite des images du démon blond, son talent, sa personnalité, ses frasques et son franc-parler, les causes humanitaires qu'il supporte et où il s'investit comme il le faisait dans le temps sur la patinoire, son après carrière, et plus récemment, parce que les médias s'en sont régalés comme les charognards qu'ils deviennent trop souvent, sa vie de famille et ses démêlés avec la justice.

C'est de cet aspect-là de sa vie que je voudrais vous parler...

Vous savez tous si vous étiez au Québec dans la dernière année que Guy Lafleur a été cité à comparaître dans le procès où son fils était accusé de crimes violents, dont un à caractère sexuel. Il a été dit à quelques reprises, mais personne n'a vraiment insisté là-dessus, que ce fils souffrait du syndrome de la Tourette.

Guy Lafleur, quand ce fut son tour à témoigner, a omis de dire quelque chose qui aurait pu nuire aux destinées de son fils, alors qu'il s'était pris en main et qu'il était en désintoxication. Il a voulu le protéger, à tout le moins, ne pas lui nuire trop, et c'est ce qu'auraient fait beaucoup de pères de famille. On a dit qu'il s'était parjuré à la Cour, on lui a fait un procès sur la place publique bien avant le vrai procès. Il avait menti... Ce n'est pas la première fois que ça arrive, vous me direz, les palais de justice sont les endroits où il se dit le plus de mensonges à la minute mais bon, il s'agissait de Guy Lafleur, le gars a du prestige, de l'argent, il a connu la gloire, il est le héros de beaucoup de monde... Et ça écoeure royalement ceux qui pensent petit, c'est probablement là son plus grand crime.

Tout au long des procédures entourant le procès du fils, on n'arrêtait pas de braquer des caméras et des projecteurs, de montrer des images du jeune Lafleur, de son père, Guy, et de sa mère, Lise. Les gérants d'estrade faisaient état des comportements déviants du jeune homme, sa dépendance aux drogues, à l'alcool, son passé, sa délinquance en général, ses difficultés et ses échecs. Et dans la population, lors des tribunes libres et des vox pop, j'entendais des jugements honteux, des règlements de comptes gratuits et des absurdités jalouses, dites par des gens qui ne comprenaient rien à tout ce cirque mais qui s'empressaient tout de même de juger cette famille aux prises avec tant de souffrance et d'incompréhension. Tout cela a continué en attente du procès de Guy Lafleur qui a pris fin cette semaine avec une condamnation très sévère au père de famille qu'il est et qui se ramasse maintenant avec un casier judiciaire. Comme si la vie elle-même ne l'avait pas déjà assez condamné à perpétuité à bien pire que ça depuis longtemps.

Dans un hebdo Québécor (pas le choix, ils sont les seuls qu'on a) de ma région, L'Écho Abitibien pour ne pas le nommer, je lisais tout à l'heure le commentaire d'un ancien juge à la Cour du Québec. Il le titrait ainsi : « Guy Lafleur : bon père de famille? » un torchon qu'on aurait pu trouver dans n'importe lequel de nos journaux jaunes, où il fustige Guy Lafleur, l'accusant d'avoir fait fi de l'ordonnance et d'avoir permis à son fils d'aller coucher à l'hôtel avec une jeune fille de 16 ans afin qu'il ait plus d'intimité. Il l'accuse aussi d'avoir trompé la cour en affirmant que son fils avait respecté son couvre-feu. Il le condame doublement et sans aucun ménagement. Il a l'air de penser que Guy Lafleur, en tant que père, avait le plein contrôle de la vie de son fils, devenu un homme, du moins au point de vue de l'âge légal et de la maturité physique. Non mais, a-t-il déjà eu des enfants qui grandissent, lui?

Ceux qui, comme cet ancien magistrat, le jugent si sévèrement, n'ont probablement jamais rencontré sur leur chemin un enfant, un adolescent ou un jeune adulte qui souffrait du syndrome de la Tourette. Pire encore, ils n'ont jamais passé une seule journée avec l'un de ces êtres-là qui agissent parfois à l'encontre de toutes les valeurs qui leur sont transmises quand ils sont en situation de crise, de détresse, d'anxiété ou dans un état « borderline » et qu'ils n'arrivent pas à s'auto-médiquer dans la rue. Leurs comportements sont instables, imprévisibles, parfois violents, difficiles à comprendre et encore plus à pardonner. Est-ce qu'un père arrête d'aimer son fils quand il est moins aimable?

Connaissez-vous quelqu'un qui souffre de ce syndrome? Moi oui. Je plains ce jeune homme proche de moi, je ne le condamne pas même si j'ai de la misère à le suivre par bouts. Il est, disons, un peu plus difficile à aimer qu'un autre. Mais je plains encore beaucoup plus son père qui vit l'insoutenable depuis des années, ce père qui expérimente la paternité extrême, le « tough love » à son paroxysme, les humiliations, les espoirs déçus, et même déchus, les illusions perdues à coup de coeur qui saigne, de jours d'inquiétude, de thérapies continuelles, d'appels incessants de détresse et de nuits sans sommeil à se piler sur le coeur. Ce père-là aurait probablement fait comme Guy Lafleur et je crois même qu'il l'a déjà fait.

Je ne veux pour aucune considération amoindrir la gravité des actes criminels commis par le fils Lafleur. D'ailleurs, il sera jugé pour ça. Je veux simplement dénoncer le fait qu'on a jugé Guy Lafleur sans savoir ce que lui et sa famille vivent de souffrance depuis des années à cause du syndrome dont leur fils est atteint. Et eux, en plus, ils doivent vivre ça au vu et au su des journalistes, en étant jugés par des gens qui n'ont aucune idée de ce dont ils parlent.

En cette journée très spéciale de la Fête des Pères, puisque le mien n'est plus là pour que je lui dise de vive voix jusqu'à quel point il a embelli ma vie, depuis la première seconde où il venait me voir dans le petit incubateur de l'Hôtel-Dieu d'Amos où j'ai ressenti avec force son amour de la vie, jusqu'à aujourd'hui où il est encore si présent par-delà les frontières du temps et de l'espace qui nous séparent et nous unissent à la fois, c'est à Guy Lafleur, le père, que je pense, et à tous ceux à qui on ne dira pas nécessairement aujourd'hui « Bonne Fête des Pères » mais qui le mériteraient infiniment.

50 commentaires:

Henri a dit…

Tu as raison. Nous avons trop souvent le jugement très facile. Pourtant, quelqu'un a bien dit qu'il fallait marcher bien des km dans les bottes de quelqu'un avant de le juger, histoire de mieux le comprendre.

Évidemment, on ne peut pas s'attendre à ça de la part des journaleux, qui font de la junk-info jettable.

Anonyme a dit…

Guy Lafleur, je lui lance mon chapeau....ainsi qu'à son épouse.....leur vie est un enfer....pas facile d,encadrer un tel jeune....!!!

je te souhaite un beau secrétaire comme celui de Gaudi..;)

bisous

ly

Zoreilles a dit…

@ Henri : Ce que tu cites, c'est un proverbe africain ou autochtone, je ne sais pas exactement mais il était question de ne jamais juger une personne sans avoir d'abord marché toute une journée dans ses mocassins. Je ne m'attends plus à rien de la part des journalistes et des médias mais quand j'entends Monsieur et Madame Tout-le-Monde s'exprimer là-dessus avec si peu de sensibilité, comme s'ils étaient contents des malheurs d'un gars connu, ça me fait péter une méchante coche!

@ Ly : Impossible d'encadrer un tel jeune et ces parents-là n'auront jamais de repos... Et pour le secrétaire de Gaudi, si quelqu'un se le demande, je ne suis pas à la recherche d'un homme qui pourrait m'assister dans mon travail mais d'un meuble magnifique en bois, au design contemporain, comme celui que possédait l'architecte Gaudi, celui qui a tant fait pour la ville de Barcelone, où Ly se trouve présentement en voyage!

Soisig a dit…

Je suis entièrement d'accord avec vous tous. C'est l'enfer pour l'entourage, pour les parents. Je les plains beaucoup moi aussi. J'ai déja eu affaire à l'un d'entre eux, c'est invivable pour tous dans une classe! Les réactions intempestives et parfois violentes, les mots disgracieux ou répétitifs, ce n'est pas évident quand on a 32 compagnons qui nous jugent!


Pauvres jeunes et pauvres parents... Et il n'y a pas grand aide ni grand avenir pour eux tous. Déja qu'on a pas de "patron" pour élever nos enfants, imagine la vie difficile de ces parents: un combat quotidien dont ils ne connaissent pas d'issue heureuse... L'enfer!

Oui, pauvre Guy Lafleur, personnage connu!

Zoreilles a dit…

@ Soisig : Tu as déjà eu un enfant atteint de la Tourette dans ta classe? Oh oui, tu comprends. On entend plus parler de l'aspect spectaculaire de cette maladie neurologique, les tics nerveux, les accès de violence verbale incontrôlables mais il y a tous les problèmes de comportement sous-jacents qui sont encore plus graves et dont on parle peu. Des médicaments existent mais ils ont beaucoup d'effets secondaires. Il arrive fréquemment que ces jeunes-là glissent très tôt dans la drogue de la rue, un baume sur leur plaie vive...

Jocelyn a dit…

Encore une fois, tu as mis des mots sur tout ce que je pensais...J'aimerais tellement qu'il te lise, je pense que ça l'aiderais souvent mais bon! c'est pas grave.
Là-dessus Bonne semaine nous quittons ce matin pour les Hautes gorges de La Malbaie et séjour en tente Huttopia...Charlevoix "here we come"

Anonyme a dit…

Peu importe la vie, être parent peut demander la transgression de lois.

Guy Lafleur a fait ce qu'il avait à faire. Oui, il est condamné par la justice, mais face à lui-même, il est "clean" et j'aurais fait la même chose.

Cet homme a simplement agit comme un papa, comme un être sensible et non pas comme le "code criminel".

Parfois, j'ai l'impression que j'irais jusqu'à trucider pour protéger ou défendre mon enfant. Tout comme j'aurais le réflexe de remonter à la surface pour respirer si je tombais à l'eau.

Lafleur n'est pas un surhumain, c'est un homme, un père. Peu importe la maladie de son fils, il l'aime.

Zoreilles a dit…

@ Jocelyn : Merci à toi de me lire et de me le dire. C'est quelque chose qui ne s'impose pas, tu le sais, il a sûrement perdu du goût pour pas mal d'affaires, sa vie est une survie, nous autres, on peut juste l'aimer... Tu es en vacances? Alors, je vous les souhaite ensoleillées et riches de découvertes!

@ Pierre : Tu aimes inconditionnellement ton fils, c'est sûr que dans la même situation, t'aurais fait pareil, je n'en doute pas une seconde. De toute manière, t'es pas du genre à juger le monde. J'aime ta comparaison qui fait image : ce réflexe naturel de remonter à la surface pour respirer si tu tombais à l'eau.

Soisig a dit…

Je ne sais pas ce qui est advenu de mon tit-pit mais il avait déjà touché à la drogue à 12 ans: c'était une solution facile pour lui, son milieu s'y prêtait...

Si ma mémoire est bonne, cela peut mieux se contrôler en vieillissant, à l'âge adulte, si ce n'est pas lié à d'autres choses... Une lumière au bout du tunnel?

Me semble qu'il était de l'âge de ma fille quand je l'ai eu (27 maintenant!). Il venait d'un milieu assez disfonctionnel: mère et père alcoolos, adolescents attardés, tripeux de pot, alors difficile d'être encadré et de s'en sortir. Il ne prenait pas son ritalin ou autres médicaments car l'argent était ... bu ou fumé!

Quand tes parents ne sont pas présents, quand tu es laissé à toi-même, tu n'as aucun repère pour t'aider.

Alors chapeau à tous ces valeureux parents qui aiment leurs enfants...

Barbe blanche a dit…

Entièrement en accord avec ton dire.
Je laisse l'adresse de planète Québec où V.L.B. s'exprime sur le sujet, très à propos.
Opinion que je partage entièrement.


http://planete.qc.ca/loulou/detoutetderien/detoutetderien-752009-162506.html

Solange a dit…

Qui suis-je pour juger, il a fait ce qu'il croyait bien pour son fils. J'ai lu dans La Presse des commentaires de parents qui avaient des enfants qui souffraient de ce mal et qui disaient qu'on ostracisait leurs enfants en mettant tous ces mots sur la maladie et que la drogue était le plus gros problème.
J'ai beaucoup de sympathie pour les parents qui vivent avec des enfants malades, ils n'ont jamais de repos.

Zoreilles a dit…

@ Soisig : Tout au long de ta carrière en enseignement, tu as dû en voir beaucoup, de ces p'tits choux qui étaient seuls au monde même s'ils avaient en théorie des parents... Celui-là dont tu parles n'est sûrement pas parti gagnant dans la vie.

@ Barbe blanche : Merci pour le tuyau, je viens d'aller lire VLB et j'ai été tellement d'accord avec ce qu'il avait écrit là, en mai dernier, que j'en ai fait un copié-collé pour le transposer ici, dans les commentaires, ce sera plus facile pour les autres d'y accéder. Vraiment, il exprime tout ce que je pense, il va beaucoup plus loin que moi, sans compter qu'avec VLB, c'est mauditement bien écrit!

@ Solange : Non seulement ces enfants-là sont ostracisés mais leurs parents le sont tout autant, c'est inévitable. Tous les parents du monde se remettent en question mais ceux qui ont un enfant Tourette encore plus que tous les autres. Juste d'aller chercher le bulletin de son enfant à l'école devient une épreuve. Plusieurs de ces couples se séparent parce qu'ils en viennent à ne partager que la misère, la culpabilité et le désespoir. Guy Lafleur est toujours avec Lise mais ils ont connu des moments très difficiles.

Zoreilles a dit…

Merci beaucoup à Barbe blanche pour la référence à ce billet de VLB sur Planète Québec. J'en ai fait un copié-collé que voici :

----------------------------

À la défense de Guy Lafleur - Victor-Lévy Beaulieu


Jeudi le 07 mai, 2009


OPINION

À la défense de Guy Lafleur


« La loi existe, mais pas la justice », disait Xavier Galarneau. Pourquoi? Parce qu’au contraire de la loi, la justice est laissée à la discrétion de juges qui, parfois, manquent singulièrement… de jugement!


Dans l’affaire Guy Lafleur dont les médias font leurs choux gras, on semble avoir oublié l’origine même des choses. Le fils Lafleur fut arrêté pour agressions sexuelles et voies de fait graves. En plus d’être sous médicamentation à cause de la maladie de Gilles de la Tourette dont il est affligé, le fils Lafleur consommait des drogues dures depuis plusieurs années.


En attendant les procès auxquels il aurait à faire face, le fils Lafleur, pour ne pas moisir en prison, accepta de subir une cure de désintoxication. Quelques semaines plus tard, un juge l’autorisait à rentrer chez lui, le père acceptant de se porter garant de sa bonne conduite.


Quand j’appris la nouvelle, les bras m’en sont tombés.


Ayant été moi-même alcoolique, je restai sept semaines en clinique, et cela même si je n’avais consommé ni médicaments ni drogues dures. Comment, dans un cas aussi lourd que celui du fils Lafleur, pouvait-on croire qu’une cure de quelques semaines l’avait guéri de ses problèmes? Qui a conseillé le juge et l’a-t-il seulement été? Qui a conseillé Guy Lafleur, et l’a-t-il seulement été? Si les choses avaient été faites sérieusement, n’importe quel véritable expert en toxicomanie aurait avisé le juge qu’en accédant à la requête du fils Lafleur, il ne l’aidait d’aucune façon, bien au contraire. Guy Lafleur lui-même aurait dû être mieux avisé aussi des risques qu’il courait en se portant garant de son fils. Dans ce domaine, les parents sont toujours les moins doués pour faire face à la situation. L’amour qu’ils portent à leurs enfants les rend facilement dupes, le toxicomane étant un champion du mensonge proféré comme une vérité, de la manipulation, des menaces et du chantage.


Même en ayant les meilleures intentions du monde, il est impossible, sans aide, de prendre charge quotidiennement d’un cas aussi lourd que l’était celui du fils Lafleur à sa sortie prématurée de l’institution thérapeutique où on l’avait confiné.


Le devoir du juge était donc de protéger le fils Lafleur et de protéger aussi ses parents, ce qu’il n’a pas fait. Et tout ce qui est survenu par la suite a découlé de ce manque de jugement. Pour sa part, Guy Lafleur n’a voulu qu’agir en bon père de famille. Comme l’a écrit Albert Camus : « Si on me demande de choisir entre ma mère et l’État, je choisirai toujours ma mère ». Peut-on blâmer Guy Lafleur d’avoir fait le même choix que Camus?


Quant aux déclarations dites contradictoires qu’il aurait faites et pour lesquelles il pourrait avoir un casier judiciaire, j’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi Guy Lafleur devrait en posséder un quand tous les Jean Chrétien, Brian Mulroney et Jean Charest de ce monde ne cesse d’en commettre et qu’au lieu de les poursuivre en justice, on applaudit ce qu’on appelle leur sagacité!


Pour terminer, j’offre à Guy Lafleur, à sa femme et à sa famille, toutes mes félicitations et mon affection pour leur courage, leur dignité et leur loyauté envers un fils malade et délinquant qu’ils auraient pu abandonner aux bons soins de l’État plutôt que d’en prendre charge eux-mêmes. Combien parmi nous l’auraient fait comme eux, tout simplement par amour?



Victor-Lévy Beaulieu
8 mai 2009

-------------------------------

Jackss a dit…

Zoreilles,

En ce jour de la fête des pères, tu me rejoins comme tu ne peux l'imaginer.

On dirait que tu as écrit ce billet pour moi. Il y a plusieurs rappels placés là par hasard. Par toi. Je ne savais pas que Guy Lafleur était originaire de Thurso.

C'est là que vivait mon père, seul. C'est de là qu'il m'a appelé pour me dire qu'il n'avait plus que quelques semaines à vivre. Il avait lui aussi des problèmes de comportements qui l'ont fait souffrir. C'est là que je suis allé le voir pour l'écouter me raconter sa vie, me prier de demander pardon pour lui à toute ma famille et la sienne. C'est là qu'il est décédé 3 jours plus tard.

C'était mon père. C'est le jour de sa mort que j'ai réalisé jusqu'à quel point j'étais attaché à lui, lui que je n'avais presque pas connu.

Anonyme a dit…

merci pour ton chaleureux commentaire....

bonne journée

bise

ly xx

Anonyme a dit…

Sur Cyberpresse j'ai vu une photo de Guy Lafleur, sur laquelle il avait l'air tellement triste et abattu ! Et les journalistes-charognards ont beau dire que c'est leur travail "d'informer", il y a des limites à accabler une famille écrasée par la maladie de leur fils.

N'ayant pas vu de près les ravages causés par le syndrome de Tourette, contrairement à toi et cette personne que tu aimes, je ne veux pas parler à travers mon chapeau, mais il me semble de plus en plus répandu ce syndrome. Ou c'est que l'on en parle davantage, ou notre société mode-de-vie est devenue un terrain fertile, je ne sais pas, mais c'est très troublant...

Et les parents qui vivent la situation au quotidien, ce doit être, comme le dit Soisig, l'enfer, pour dire le moins!

Lise

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Tu t'en doutes, je n'avais pas écrit ce billet pour toi, ni même pour Guy Lafleur (il ne me lit pas!...) puisque j'écris pour moi d'abord, égoïstement, pour me démêler, même si je ne publie pas tous mes démêlages! Ça vous mêlerait! Mais je suis ravie que ce billet ait pu te rejoindre. Richard Desjardins me l'avait déjà écrit (oui, oui) qu'en partant du particulier, on pouvait rejoindre l'universel... Elle est touchante, cette histoire entre ton père et toi, ça rejoint sûrement l'universel de bien du monde.

@ Ly : Je t'en devais toute une, tu es la plus merveilleuse guide voyage que je connaisse!

@ Lise : Je me demande aussi comment il se fait qu'on voit de plus en plus chez des enfants des syndromes de ce genre. Combien d'enfants prennent du Ritalin et autres substances qui devraient les lobotomiser en quelque sorte? Ça n'existait pas quand j'étais petite. On les appelait des tannants, ces jeunes, on leur réglait leur compte de temps en temps mais on ne les ostracisait pas, on ne les marginalisait pas. Enfin, pas tant que ça. Ton hypothèse d'une société qui devient un terreau fertile pour ces désordres me semble une piste de réponse qui mériterait d'être approfondie davantage par les chercheurs en neuropsychologie.

Anonyme a dit…

Bonne fête de la St-Jean à toi et ta famille...
bisous d'Espagne...;)

ly

Guy Vandal a dit…

Excellent billet encore une fois chère Zoreilles.

Ah si tout le monde pouvait se donner l'objectif de comprendre... avant de se faire une opinion.

Qui sommes-nous pour juger les autres?

Une bonne question, qu'il serait sage de se poser tout le temps.

Zoreilles a dit…

@ Ly : Wow, des bisous d'Espagne pour la Fête Nationale, je suis choyée. ;o)

@ Guy : Ouais, je trouve ça moi aussi. Finalement, si on avait plus de sensibilité aux autres et moins de jugement, on y gagnerait tous... Merci de ta visite!

Jackss a dit…

Zoreilles,

Hier, j'ai découvert que j'avais fait un terrible oubli, suite à ton billet.

Dans la liste de ceux qui m'inspirent le plus, j'aurais dû mettre François Legault. Je m'en suis aperçu le jour de sa démission.

J'ai découvert les qualités et l'influence de Michael Jackson le jour de sa mort.

Et je me réjouis à imaginer tout ce qu'on va penser de moi quand je vais m'envoler comme un fou, comme un ange.

Heureusement, pour toi c'est différent. Nous sommes une bonne gang ici à te reconnaître déjà tellement de belles qualités.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Personnellement, ça me bouleverserait beaucoup plus si toi, tu t'envolais comme un fou, comme un ange. Alors, aussi bien que tu saches tout de suite tout le bien que je pense de toi!

Non mais, suis-je la seule au monde à ne pas être affectée outre mesure du décès de Michael Jackson? Surtout qu'il était déjà mort depuis longtemps. Bien sûr, il aura révolutionné le monde de la musique pop mais quand je pensais à lui, j'étais envahie de quelque chose d'étrange, d'un malaise un peu flou, je pensais à une enfance meurtrie, gaspillée par un père abusif, le show business et le glamour qui prend toute la place, le déni de ses origines et plus tard, la tourmente qu'aura été l'ensemble de sa vie. Je ne peux oublier non plus les accusations qui ont été portées contre lui, l'abus sexuel d'enfants de son entourage, comment peut-on admirer cet homme qui était un ramassis de souffrance et qui en a causé aussi? Heille, le monde braille, Simonac! Ils disent que c'est comme de perdre un proche. On n'a plus les héros qu'on avait.

Comme si on ne pouvait pas s'y attendre... Il y a eu James Dean, Marilyn Monroe, Elvis Presley, dont les destins se ressemblent et se sont terminés par une mort dans la fleur de l'âge, mettant fin à leur descente aux enfers, ce qui les a propulsés au rang d'icône, de véritable légende. Michael Jackson a été lui aussi un produit de consommation dont la date de préremption était passée date.

Je suis désolée d'être aussi cynique, on pourrait me tirer des roches, surtout aujourd'hui, mais je le dis comme je le pense, moi, on me fera pas brailler avec le décès de Michael Jackson.

Barbe blanche a dit…

Me faire brailler o que non,moi non plus je n'ai pas envie de verser même une seule larme.
Le monde est en manque d'exemples, de modèles alors ils se fabriquent des veaux d'or.Dans la liste des idoles immortels j'ajouterai James Dean, Janis Joplin, vies dramatiques, tronquées,détruites pour quoi en fait?

Lise a dit…

Zoreilles,

moi aussi la mort de M. Jackson ne m'a pas bouleversée. Tu n'es pas la seule. Nous avons tous une formidable capacité d'indifférence parfois, lorsque des personnes publiques ne nous ont pas touchées, d'une manière ou d'une autre, et c'est très bien , sinon il nous serait impossible de vivre. Et porter le poids des souffrances de l'humanité sur ses épaules ne mène nulle part.


Il y a déjà bien assez des deuils personnels que nous devons faire, bien plus difficiles à vivre qu'on ne pourrait l'imaginer. Et je sais que tu comprends ce que je veux dire.

Mais, Barbe-Blanche m'a rappelé que Janis Joplin ( une de mes idoles d'adolescence, que j'aime toujours d'ailleurs) est morte le jour de mes quinze ans.

Pour finir, j'aime ta phrase disant que des gens ayant vécu de la souffrance causent de la souffrance, car elle me fait réfléchir à certains comportements que j'ai, et que je veux désormais éviter...

Zoreilles a dit…

@ Barbe blanche : C'est vrai, Janis fait partie du lot des victimes du star system, tu me rappelles une recherche en français que j'avais faite en secondaire II sur la mort des 3 J : Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrisson. J'aimais beaucoup Janis, elle était déjà morte quand j'ai découvert sa musique, j'ai usé littéralement le microsillon « Janis Joplin - Pearl » à force de l'écouter! Cou'donc, pour être une légende, faut-il absolument avoir une vie toute virée à l'envers?

@ Lise : Toi aussi, tu aimes Janis? Quelle voix, un « soul » écorché vif, ça doit nous rejoindre quelque part! Aux nouvelles d'hier soir, je voyais encore du monde brailler sur l'étoile de Michael Jackson sur Hollywoood Boulevard, ensuite, à Londres, à Toronto, partout. D'habitude, tout m'affecte, là, je me sens comme en congé de cette grande peine mondiale, ça fait du bien!

Anonyme a dit…

Le commentaire de VLB est tellement pertinent (la loi existe mais pas la justice).

En ce jour de la fête des pères, votre billet veut honorer Guy Lafleur, salue le courage et l’amour démontrés face à une situation qu’on ne souhaite à personne.

Mais du coup, vous abordez l’affaire judiciaire. Guy Lafleur a-t-il dérogé à son engagement légal? Oui. A-t-il menti en cour? Oui. A-t-il persisté en ce sens? Oui. Il fut condamné à la peine minimale prévue par la loi pour ce genre d’offense. Doit-on modifier le Code criminel? Le nœud du problème n’est pas là.

Les injustices sont ailleurs et beaucoup plus graves. Confier la responsabilité de la sécurité publique à Guy Lafleur constitue l’erreur majeure, une décision absurde. C’est ce que la cour a pourtant fait. Avant de soigner le fils, il faut protéger les citoyens et ce ne fut pas fait. La garde du fils Lafleur fut confiée à Guy. Ceux qui ont écrit les commentaires ci-haut disent connaitre la gravité des maladies affligeant le fils. Pas étonnant que la première victime fut Guy Lafleur. Imaginez où en serait Guy Lafleur si un malheur beaucoup plus grave s’était produit (je pourrais aussi parler des victimes peut-être?). Voyez à quel point la cour a manqué de jugement. Cela se produit tous les jours!

On peut se demander pourquoi un mandat de recherche fut rédigé. On peut se demander si Guy Lafleur fut accusé de la bonne chose. On peut se demander qui a conseillé Guy Lafleur dans ses agissements en cour. Pourquoi cet acharnement? C’est ajouter du malheur par-dessus le malheur.

Pour revenir à Guy Lafleur le père, je sympathise, comme pour les autres pères aux prises avec de tels problèmes. La souffrance est silencieuse, bien cachée. Derrière le cas Guy Lafleur se cachent mille autres cas ignorés, sans espoir.

Accent Grave

Zoreilles a dit…

@ Accent Grave : D'abord, vous dire comme je suis heureuse de vous lire... Vous faites une analyse très sensible de toute la situation dans son ensemble, avec des réflexions fort pertinentes sur le fond de cette triste histoire, de la justice en général. Je me demande, pour ma part, quelle pourrait être une solution envisageable dans pareil cas AVANT qu'il y ait des victimes. Sincèrement, je n'en vois aucune.

Les plus grandes épreuves dont j'ai été témoin après la perte d'un enfant, c'est de voir pendant des années et jusqu'à épuisement, des parents se débattre et s'enliser, tout donner, tout tenter pour sauver leur enfant. À ceux-là qui n'abandonnent jamais, on n'offre aucune aide, aucun encadrement, soutien ou support et même souvent, on les ostracise autant que leur enfant. On les abandonne, on les laisse tout seuls avec leurs problèmes parce qu'on ne sait pas comment faire autrement.

On ne peut pas « placer » ces enfants-là en institution, ils sont trop fonctionnels en dehors de leurs écarts de conduite occasionnels. Les écoles ne les veulent pas, les équipes sportives non plus, etc. On ne peut pas faire garder un ado de 15 ans et encore moins un jeune adulte mais on ne peut pas le laisser tout seul non plus. Ces parents ne connaissent aucun répit. Le pire, c'est de se retrouver entre deux chaises, celle du système judiciaire et celle du réseau de la santé et des services sociaux.

Quand c'est la responsabilité de tout le monde, ça devient la responsabilité de personne. Sauf des parents... et l'enfant, même devenu adulte, reste leur enfant. En plus, il n'est pas reconnaissant le moins du monde en général puisque vous représentez pour lui l'autorité. C'est pourquoi je voulais souhaiter Bonne Fête des Pères à Guy Lafleur, à lui qui ne me lira jamais mais à quelqu'un d'autre qui m'est cher et qui vit la même situation, vous l'aurez compris.

Jackss a dit…

Zoreilles,

Comme j'aime entendre cette phrase dans la bouche d'un autre: Quand c'est la responsabilité de tout le monde, ça devient la responsabilité de personne.

Je sursaute chaque fois que je l'entend. Quelqu'un hier a commenté ainsi le décès d'un enfant dans une piscine. c'était la responsabilité de tout le monde. Belle façon de s'en laver les mains.

J'ai adoré l'analyse d'Accent Grâve. Brillant! C'est vrai que le meilleur service à rendre à Guy Lafleur aurait été de ne pas lui confier son fils dans les circonstances.

Joce a dit…

Ici ce que j'aime c'est que les discussions volent haut. Bravo pour les analyses et les commentaires si pertinents.
Pour le décès de Michel St-Jacques (lire Michael Jackson), et l'interminable boucle médiatique,je ne retiens qu'une seule chose, une photo de lui couché sur une civière entre l'agonie et la mort, encore chaud.C'était une photo de trop,je ne suis plus capable d'écouter cette merde que l'on appelle journalisme,information...j'abdique!

Anonyme a dit…

Zoreilles,

Il pleut, je visite mes blogues préférés, écris quelques mots. Toujours un plaisir d'échanger avec vous et votre communauté.

Des parents aux prises avec des enfants souffrants de maladies mentales qu'on ne sait pas diagnostiquer, qu'on ne sait pas soigner, il y en a beaucoup.

Vous avez raison, il faut oublier le service de santé public ainsi que le système de justice.

Il reste une route : celle des associations, des groupes d'entraide. C'est la meilleure voie. Sauf que pour découvrir l'existence de ces groupes il faut toucher le fond du baril.

En premier lieu ces gens diront qu'il ne faut pas couler avec le malade. Si vous sautez à l'eau avec celui que l'on tente de repêcher, comment diable pourrez-vous le sortir de là? Tendez-lui plutôt une perche et tenez bon.

À l'hôpital, on vous dira: «votre enfant est malade, inscrivez-le sur une liste, nous manquons de spécialistes. Pour l'instant nous l'assomerons avec des médicaments mais après il faudra le reprendre. Il est possible qu'il tente de se suicider ou de commettre un acte malheureux, il faut le surveiller».

Vous revenez chez vous en pleurs, découragé(e). Vous devez essuyer les blâmes de tout le monde, travailler pour gagner votre vie, vous occuper des autres enfants. Et vous là-dedans?

Les groupes d'entraîde vous diront: «il faut prendre des précautions mais si quelque chose survient, vous n'y serez pour rien. Prenez soin de vous». Ces gens vous accompagneront, vous procureront des contacts en cas de crise, vous diront quoi faire, où chercher de l'aide 24h sur 24. Ils vous libéreront de cet affreux sentiment de culpabilité qui vous afflige à chaque fois que votre enfant tombe en crise. Vous respirerez mieux.

Ces groupes sont constitués de bénévoles très mal subventionnés mais absolument essentiels. Ils offriront aussi au jeune des solutions alterbatives, il apprendra en quoi consiste sa maladie et comment se débrouiller avec ça. L'important c'est que le parent survive, reprenne goût à la vie.

Tout le monde ne sera pas sauvé sauf que le parent informé surmontera l'épreuve.

La pire chose qu'on ait fait avec Guy Lafleur ce fut de lui dire: Ok, en plus de vous dévouer pour lui, vous serez son gardien de prison, vous serez notre représentant auprès de lui. Cela n'a aucun sens car la maladie de son fils ne disparaît pas comme ça. Pour que son fils n'aille pas en prison,Guy Lafleur a sauté à l'eau avec lui.

De plus, à mon point de vue, l'État avait la responsabilité de protéger la société (c'est nous ça) de son fils.

Vous arrivez sur les lieux d'un accident. Avant de pratiquer une technique de réanimation il faut sécuriser les lieux, faire une analyse sommaire de la situation. Vous ne demanderez pas au conducteur ivre d'aller faire la circulation! Dans le cas qui nous concerne, la victime du fils c'est d'abord son père et c'est à lui qu'on confie la responsabilité de contrôler son fils atteint d'une maladie incontrôlable! Trouvez l'erreur.

Il se remettra de son dossier criminel, il voyagera comme avant, au pire ça prendra quelque temps. Mais demandons-nous combien de victimes paieront de leur vie de telles décisions de la cour.

C'est une question de jugement, VLB le disait. Et entre nous, je ne suis pas certain que quelqu'un ait parlé de ça à Guy Lafleur. Son principal handicap est peut-être sa popularité. À qui peut-il se fier? Est-il en mesure de demander de l'aide? Plusieurs «amis» ont de bons mots publiquement mais quelqu'un lui a-t-il dit de ne pas sauter à l'eau, de s'y prendre autrement.

Accent Grave

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Tu sursautes toi aussi, hein? Au moins, nous avons encore le réflexe conditionné de réagir à ce fleau! Nos élus, nos dirigeants d'institutions et nos concitoyens sont devenus tellement prudents et peureux qu'ils se déresponsabilisent des grands enjeux en restant passifs, évasifs, en ménageant la chèvre et le chou, en « racolant » le client sans arrêt. Le pire, c'est qu'ils croient que c'est ce qu'on attend d'eux...

@ Joce : C'est plein de beau monde ici et t'en fais partie! Ça ne m'étonne pas, mon p'tit frère, que t'aies réagi si fort à cette image, c'était pareil pour moi exactement. Ça m'a fait lever le coeur au sens figuré, je trouvais ça indécent. Michael Jackson avait beau être devenu un produit de consommation, un monstre fabriqué pour les exigences du marketing international, à la base, c'était quand même un être humain.

@ Accent Grave : Comme j'aimerais que tout le monde vous lise tellement votre commentaire réussit à nous sensibiliser à une foule de choses qu'on a tendance à ne pas voir ou ne pas vouloir voir.

Je retiens cet angle extrêmement positif et riche d'espoir : « Il reste une route : celle des associations, des groupes d'entraide ».

Cette réalité à laquelle on devrait être sensibilisé pour faire pression auprès de nos élus : « Ces groupes sont constitués de bénévoles trop mal subventionnés ». Bien vrai que ces gens-là sont des missionnaires des temps modernes, qu'ils passent trop de temps à chercher le financement minimal pour survivre.

« Le parent informé surmontera l'épreuve ». L'information, c'est la liberté mais plus encore, comme dans ce cas-ci, une piste à suivre, un mécanisme de résilience.

Votre exemple qui met en scène un homme ivre sur les lieux d'un accident... ça fait image, comme on dit.

Et si Guy Lafleur vous lisait, il se sentirait compris comme jamais auparavant. Mais votre commentaire sera tout de même un baume sur d'autres écorchures vécues par d'autres gens, moins connus peut-être mais tout aussi sensibles à vos réflexions, votre compréhension des choses.

Merci beaucoup. Pour tout.

Jackss a dit…

Oui Zoreilles,

je sursaute moi aussi.

Cette phrase (Tout le monde est responsable fait partie d'une série de répliques que je collectionne en vue d'un futur billet dont le titre sera:

Quoi dire pour se justifier de ne rien faire.

crocomickey a dit…

Tu le sais, j’arrive des Iles-de-la-Madeleine. Et je tombe sur ton texte touchant Guy Lafleur, Tu nsais aussi que je suis né à Thurso dans l’Outaouais, quelques chose comme 14 mois après Guy Lafleur. J’ai été dans sa classe à compter de la quatrième année du primaire. J’ai joué au hockey dans son équipe, niveau bantam et midget et forcément, je n’arrivais pas à sa cheville. Mais, c’était quand même mon chum.

Bien sûr il est parti du village à peine âgé de 15 ans pour Québec et les Remparts. Tout le monde connaît la suite … Moi je sais tout simplement que Guy Lafleur est une bonne personne. Ta base de personnalité ado (ta vraie base) ne peut pas vraiment changer dans la vie et, sauf exception, elle te guidera dans la vraie « game ».

Mes commentaires sur cette saga judiciaire ne seraient pas impartiaux, on le devine aisément. Heille, moué je l’connais pi m’a te dire man, Ti-Guy …

J’ai un autre ami que j’adore et que j’ai connu beaucoup plus tard dans la vie. Il se prénomme Frank. Un montréalais, un vrai. Ya presque 20 ans, il est devenu père de John, un ti-cul que j’ai forcément connu lors de ces nombreux dimanches où le père et le fils s’amenaient chez moi pour le football des amerloques (essti que nous aimions les Forty-Niners de Joe Montana.

Puis, un soir banal de semaine, à la Brasserie, mon essti de chum Frank m’apprend qu’il vient … d’apprendre que John est affecté du syndrome de Latourette. Et de m’expliquer les grandes lignes de cette affreuse tare.

De l’âge de 6 ans jusqu’à (mettons 15 ans), j’ai vu régulièrement John. Je l’appelais … Max et il aimait bien cette particularité entre lui et moi. J’ai bien vu progresser les tics, les écarts de langage causé par cette maladie. Je pourrais te confier des moments purement gracieux de complicité entre moi et ce jeune homme qui vieillissait en toute conscience de son handicap et qui devait affronter les autres kids (sont tellement méchants à cet âge).

Puis j’ai perdu Frank de vue. Père ayant la garde du « déficient », je sais qu’il en a arraché quand le kid a atteint le chiffre 15, 17 et 18 ans. Fou raide le boy ! Violent même pour son père. Un père qui a dû se débrouiller avec les moyens du bord. Les « professionnels » complètement dépassés, les policiers du quartier tout aussi … impotents face à ce « personnage ».

Alors cette avocate qui a dirigé la machine judiciaire contre Guy Lafleur, le faisant même placer sous « recherche » avec mandat d’arrestation, pour moi, c’est tout simplement une vache arriviste en quête de notoriété.

Merci bonsoir !

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Ce billet-là sera fort intéressant à lire comme toujours. Gages-tu que je ne pourrai pas résister à le commenter? ;o)

@ Crocomickey : Tiens, le Madelinot d'adoption est revenu à Montréal, gavé de homard et de paysages maritimes, des photos plein son kodak, des histoires à raconter, j'ai hâte de te lire comme toujours. Je connaissais ta « parenté » avec Guy Lafleur, ton admiration pour lui également, tu en avais déjà parlé sur ton blogue. J'ignorais que tu avais pu connaître un Frank (ou un Max) qui était aux prises avec le même syndrome. Si tu as un jour des nouvelles de lui, j'aimerais savoir ce que deviennent ces jeunes dans leur vie d'adulte... Je veux le savoir mais en même temps, j'ai peur aussi.

voyageuse du monde a dit…

Allo Zoreilles, un très bon billet et surtout des commentaires très intéressants et enrichissants.
Moi le seul que j'ai le goût de faire, c'est que le parent qui n'a jamais couvert ou menti pour son enfant ne serait ce que pour couvrir une absence à l'école, lève la main bien haut.
Je crois qu'en tant que parent, on veut protéger nos enfants et parfois, la vie nous amène à faire des choses qu'autrement on ne ferait pas.
Et d'autant plus que je connais la situation dont tu parles et le parent qui a tellement donné pour son enfant, et tu sais à quel point je l'admire.
Ma mère me disait toujours que je comprendrais un jour qu'avec nos enfants, on fait ce qu'on peut et non ce qu'on veut...
et elle avait tellement raison!

Zoreilles a dit…

@ Voyageuse du monde : On a fait de la télépathie ce matin! Bonne fête, toi, ma jumelle cosmique!

C'est vrai, tous les parents ont déjà, au minimum, été obligés de mettre de la dentelle autour de la vérité, un jour ou l'autre, quand ce n'était pas de mentir purement et simplement pour couvrir un mauvais choix...

Pourtant, nous sommes intègres en le faisant, ça, j'en suis convaincue. Les enfants, ça nous oblige à reconsidérer une foule de choses, à commencer par notre philosophie de la vie, nos notions de la vérité, la justice, ce qui est bien, ce qui est mal.

Finalement, et c'est ce que je disais à ma fille la semaine dernière quand elle me demandait ce que je pensais d'une situation précise. Elle était déçue, elle aurait aimé que je prenne position de son bord, elle a été très ébranlée de ma réponse : « Sais-tu, ma belle, plus je vieillis, moins je juge et plus j'essaie de comprendre. Le blâme n'a jamais rien donné à personne. Plutôt, comment crois-tu que tu pourrais arriver à « faire avec » tout en te respectant... Une toute petite partie de ça t'appartient, fais ce que t'as à faire, t'es juste responsable de ce bout-là, pour le reste, ça appartient à d'autres. Toi, sèmes la paix, l'écoute, l'ouverture, et n'y investis pas tout ton coeur. »

Elle m'a rappelée le lendemain, sa petite action mesurée et nuancée avait provoqué une réaction formidable et inattendue. À ce moment-là, je me suis dit que je devrais peut-être moi-même suivre mes propres conseils!!!

Jackss a dit…

Que de belles vérités vous dites

Il y a tout un bouquet de sagesse. Comme a dit Accent grâve, le Juge qui a confié le fils à Guy Lafleur a drôlement manqué de jugement et de sympathie pour le père.

Vous avez raison aussi de dire qu'on ne peut demander à un parent de couler son fils en cours.

Une autre réalité fort importante pour moi est celle-ci. Être parents est un tour de force. On peut avoir la meilleure approche possible. Mais quand l'enfant a des problèmes de comportements ou de santé mentale, on ne joue plus du tout sur le même terrain.

Dans de tels cas, c'est de support et de compréhension dont les parents ont besoin, pas de coups de bâton. J'ai longtemps fait du bénévolat auprès de l'APPAMME (Association des Proches des Personnes Atteintes de Maladies Mentales) et je vous jure que ces personnes méritent toute notre estime. Ce problème est beaucoup plus répandu que l'on pense et rejoint toutes les couches de la société.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Je me doutais bien que tu serais sensible à tous ces propos qui sont discutés ici. Tu les enrichis d'ailleurs toi-même de tes réflexions et expériences personnelles. Quand tu écris « on ne joue plus du tout sur le même terrain », tu sais de quoi tu parles.

Tu vois, dans les familles nombreuses, les parents ne sont plus les mêmes tout à fait entre l'aîné(e) et le(la) cadet(te), c'est signe qu'ils ont vieilli? Non, ils se sont simplement ajustés d'un enfant à l'autre, c'est tout à leur honneur.

Une famille, c'est une dynamique plus ou moins fonctionnelle. Qu'il y ait un enfant différent, un peu hors norme, et toute la dynamique s'en ressent.

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

Quelques lignes ma belle Zoreilles pour te dire que je t'aime et que je me remets lentement de ma peine...
En lisant les nombreux commentaires laissés par tes fidèles lecteurs, je me permets d'ajouter que je ne juge personne moi non plus et que je suis tellement heureuse d'apprendre qu'on a remis une médaille d'honneur à Guy Lafleur hier, dans le cadre de la fête du Canada.
De plus, je dois aussi écrire que le décès de Michael Jackson m'a un peu ébranlée surtout parce qu'il s'est produit si rapidement après celui de ma mère. Un peu égoiste de ma part, mais enfin, je crois avoir ce droit ces temps-ci.
Mais, tout comme Barbe Blanche et notre Lise bien-aimée, je pleure davantage la mort de Joplin, de Hendrix, de Morrisson, de Lennon, de Presley, de Leclerc, de Julien, de Piaf, de Bécaud et j'en passe....
Cependant, je crois être unie à la vie, tout comme toi d'ailleurs, ma belle Zoreilles.

Zoreilles a dit…

@ Rosie : Si heureuse de « t'entendre » à nouveau. Oui, tu es unie à la vie, c'est ce qu'on lit entre chacune de tes lignes, c'est même ta « marque de commerce », ce qui ne t'empêche pas de vivre à fond tout ce qu'il y a à vivre, les grandes peines comme les petits bonheurs... Tu me dis que Guy Lafleur a été honoré dernièrement? J'en suis heureuse, je le prends très personnel... Viens ici, Rosie, que je te fasse un gros câlin!

Soisig a dit…

Je suis bien consciente que tous ces artistes ont laissé leurs marques, les uns plus que d'autres, mais je n'ai jamais été grouppie de l'un d'eux. Je préférais la lecture, la musique douce (classique et autres), les chansonniers québécois et français... Je connais bien sûr tous les genres (jazz, Nouvelle-Orléans, musique du monde...) mais le bruit et les décibels ne m'ont jamais plu!
Bien heureuse pour Guy Lafleur, ce doit être un baume pour lui...

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

J'ai reçu ton câlin si chaleuruex, ma belle et t'en retourne un tout aussi tendre ! :-)

Zoreilles a dit…

@ Soisig : En musique aussi, on a un peu les mêmes goûts! On est contentes pour ce baume bienfaisant sur le p'tit coeur de Guy Lafleur, hein? Trouves-tu que cette nouvelle n'a pas été beaucoup publicisée? Si Rosie ne nous l'avait pas dit, on ne l'aurait jamais su...

@ Rosie : ;o)

Nanou La Terre a dit…

Pour écrire un tel billet avec tant de coeur Zoreille, il faut avoir vu et senti la souffrance d'un parent proche d'un jeune atteint par une problématique de santé mentale.
Qu'y a-t-il de pire que d'assister, impuissant, à la déchéance et destruction de l'être qu'on aime le plus au monde, notre enfant?

Qui sait, je me parjurerai peut-être moi aussi un jour pour Fafouin...

Zoreille, merci infiniment...

Zoreilles a dit…

@ Nanou : C'est moi qui te remercie infiniment, Nanou, pour ton écoute exceptionnelle, la sensibilisation et l'éducation que tu fais auprès de beaucoup de gens, entre autres sur ton blogue, et je suis certaine que tu sèmes de grands jardins d'espoir et d'humanité chez tous ceux et celles que tu côtoies, virtuellement et réellement.

Je t'avais donné rendez-vous ici en quelque sorte, sans obligation précise, et tu es venue. Je crois aussi que tu irais jusqu'au bout du monde pour Fafouin, comme Guy Lafleur, comme mon frère... Tu es une personne formidable, et je suis convaincue que tous ces enfants différents ont des parents

formidables.

Anonyme a dit…

After its rise in popularity during the 1940s, pizza pie restaurant chains began springing to life all around the country.
Department of Agriculture predicts that overall
food inflation next year, about 2% to 3%. The economy is without a doubt positively impacted too so ordering coming from Dominos is
the best way to stimulate the economy.

Here is my homepage ... check this out

Anonyme a dit…

It is appropriate time to make some plans for
the future and it is time to be happy. I have read this post and if I could I
want to suggest you few interesting things or advice. Maybe you could write next articles referring to this article.
I wish to read even more things about it!

Here is my website ... ロレックスコピー時計

Anonyme a dit…

Hello there, just became aware of your blog through Google,
and found that it's really informative. I'm gonna watch
out for brussels. I will be grateful if you continue this in future.
Many people will be benefited from your writing. Cheers!


Here is my blog post: 激安プラダ バッグ

Anonyme a dit…

Excellent article. Keep writing such kind of information on your page.

Im really impressed by your site.
Hey there, You've performed an excellent job. I will certainly digg it and for my part recommend to my friends. I am sure they will be benefited from this site.

Also visit my web-site - 激安ロレックスコピー

Anonyme a dit…

Excellent article. Keep writing such kind of information on your page.
Im really impressed by your site.
Hey there, You've performed an excellent job. I will certainly digg it and for my part recommend to my friends. I am sure they will be benefited from this site.

my site ... 激安ロレックスコピー